Eléments de gestion

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Gestion des rapaces diurnes de Plaine
Eléments de gestion
Gestion spécifique (une espèce, un couple…)
Gestion globale du milieu
Favoriser les structures naturelles (nids, proies, …)
Mettre en place des structures artificiels (nids, agrainoirs, …)
Éléments de gestion :
- la nidification (structures de nidification, tranquilité).
- la pression humaine (tourisme, lignes haute tension, routes, agriculture).
- l’alimentation, donc les dimensions et la structure du secteur – ouverts, boisés, bocagers,
pelouses, zones buissonnantes, etc. (favoriser les proies, donc reporter tous ces éléments de
gestion sur la gestion des proies : lieux de reproduction, pression humaine, ressources
alimentaires…).
Globalement, vu ci-dessus : favoriser la diversité structurelle et spécifique - milieux
ouverts/fermés
- essences variées
- peuplements jeunes/vieux
- stratification pelouse-buissons-arbustes-arbres).
Mesures spécifiques
Nidification
- Gestion du milieu favorisant la nidification (arbres morts, arbres ançiens…).
- Structures artificielles adaptées à l’espèce (nids, plate-formes, nichoirs, paniers).
Nourriture
- Apports de nourriture (charognes, agrainoirs …)
Risque d’accoutumer les rapaces !
Employer en cas de disette, ou en attente de l’effet des mesures de gestion, ou d’intoxication
de l’alimentation naturelle.
- Favoriser le développement naturel des populations de proies.
Étangs (oiseaux d’eau pour autours, Pèlerin, busards), haies plusistratifiées, bandes herbeuses,
cultures à gibiers, taillis. Points d’eau artificiels.
Zones de quiétude
Limiter la pression humaine (promenade, observation, ULM, parapentes, moto, escalade,
chasse, extraction de matériaux …) pendant les périodes sensibles (la nidification…).
Différentes façon :
- dévier le passage (sentiers, balisage)
- limiter les accès (buissons impénétrables, peu de voies d’accès), - - limiter la visibilité
(haies, bosquets
- interdire l’accès (interdiction, réserve, obstacle infranchissable).
- plannifier la présence pour éviter la période de reproduction.
Définition d’une zonation :
- périmètre rapproché : aucune activité
- périmètre intermédiaire : aucune activité durant la reproduction, limitée le reste du temps.
- périmètre éloigné : aucune activité durant la reproduction, pas de restriction le reste du
temps.
La forme et la dimension du périmètre dépend de l’écologie de l’espèce à protéger.
Les zones de quiétude sont difficiles à mettre en place, car elles impliquent la restriction des
usages et de l’accès public.
Lignes électriques
Lignes hautes tension : plus dangereuses par collision.
Lignes moyenne tension : plus dangereuses par électrocution.
- Mesures simples : aménagement des lignes (isolation des conducteurs, plates-formes).
- Seule mesure vraiment efficace : enterrement des lignes MT. Coût très élevé  définir des
priorités (basées sur les ZICO, particulièrements celles qui abritent des sp rares : Bonelli,
Balbuzard, Grand-Duc, Aigle royal, Vautour fauve).
Pistes pour choix des lignes MT à enterrer :
- étudier les lignes responsables de la plus forte mortalité.
- priorité aux lignes qui séparent le nid des territoires de chasse.
- étendue du territoire de chasse.
Attention : lignes = perchoirs. L’enterrement de lignes doit être compensé par la mise en place
de perchoirs (naturels si possible, sinon artificiels).
Réseau routier
Risques liés aux routes :
- disparition de sites de nidification (souvent pas irréversible, si compensable par sites
favorables à proximité), donc réduction du potentiel d’installation de nouveaux couples.
Certaines espèces ne peuvent changer de site et le couple risque de disparaître (aigles de
Bonelli et royal).
- fragmentation et/ou disparition des biotopes alimentaires. Doivent être compensés par
nouvelles zones à proximité et isolées de la route.
- collisions avec véhicules (rapaces se nourissant de proies écrasées).
Mesures globales
Comme pour toutes les mesures globales, des mesures visant à préserver la diversité
spécifique des rapaces peuvent se révéler défavorables à une espèce rare. On doit donc porter
un choix entre une gestion favorable à la diversité, ou une gestion favorable à une ou quelques
espèces de grande valeur patrimoniale. Pour protéger une espèce rare, on mettra en place une
gestion visant à améliorer sa niche écologique.
Gestion des milieux sylvicoles
« Règles » pour un boisement favorable aux rapaces
- tous les rapaces sylvicoles ont aussi besoin de milieux ouverts pour chasser.
- les espèces très forestières (autour, épervier, aigle Botté), préfèrent les boisements âgés.
- les monocultures sont défavorables aux rapaces diurnes (pas d’arbres dominants, peu de
ressources).
- les arbres âgés/grands, fourchus, aux branches solides, servent de site de nidification.
- l’arbre de nidification doit être d’accès aisé depuis le ciel, et difficile depuis le sol
(dérangement, prédateurs), donc pas de branches basses, pas d’accès depuis un arbre voisin.
- Présence nécessaire de perchoirs à côté de l’aire (repos, dépeçage, surveillance).
Mesures de gestion globale en milieu sylvicole
Des boisements âgés et stratifiés
- Conserver 1% au moins (4x5 ha mini) de boisements âgés pluristratifiés.
- répartir les sites âgés par groupes de 2 (1 site de nidification, 1 site voisin de remplacement à
qques 100nes de m). Choisir leur position la plus favorable à l’espèce de rapace.
- plannifier le vieillissement sur l’ensemble de la forêt.
- conserver des arbres morts (pics, mésanges, rapaces nocturnes, perchoirs).
Optimiser les espaces peu productifs
Les boisements peu productifs ou nécessaires à la protection du sol peuvent être gérés pour
optimiser la faune (arbres morts, stratification, lisières, essences diversifiées). Envisager une
protection légale.
Favoriser les ripisylves (feuillus natifs, une partie des berges non boisées).
Des clairières
10-20% de milieux ouverts dans les forêts.
< 10%  pas assez de terrains de chasse pour les rapaces.
> 20%  trop morcellé pour les essences forestières.
- Plannifier la répartition spatiale des coupes. Éviter les grandes coupes à blanc.
- maintenir des clairières permanentes (pâturages de basse montagnes…)
- traiter les lisières entre forêt et clairière selon la structure : herbacés-buissons-arbustesarbres.  lisière riche et structurée. Traiter le bord de chemins forestiers de la même manière.
Sous bois
Sous bois favorable à la diversité sp. Favorable ainsi aux rapaces, à condition de ne pas être
impénétrable et de laisser des couloirs (en largeur ou en hauteur).
Certains feuillus en sous-bois peuvent freîner la progression des incendies.
Plans d’eau dans les forêts
Favorables à bcp de sp.
Boisements mono-spécifiques
Création de diversité par diversité structurale, mosaïque de boisements d’âges différents :
- coupes simultanée sur plusieurs surface assez grandes.
- quelques coupes précoces pour désynchroniser les parcelles.
- développer des feuillus dans les sites les plus favorables.
- utiliser le semis ou la régénération naturelle pour laisser l’espace ouvert plus longtemps.
- favoriser les lisières.
- gestion plus écologique dans les secteurs moins productifs.
Boisements de faible superficie
- éviter d’ouvrir encore plus… éviter les coupes à blanc.
- développement d’une strate buissonneuse dense pour protéger le bosquet et préserver la
tranquilité.
- favoriser la diversité structurelle, laisser vieillir quelques grands arbres.
Arguments pour une gestion moins intensive de la forêt
Il est plus facile d’appliquer les préceptes de gestion sur les réserves que dans les
sylvicultures, où se posent des enjeux économiques.
Il faut 30 ans entre le semis et l’exploitation d’un bois. Souvent le but initial de la plantation
(bois de chauffe par ex.) n’est plus adéquat au moment de la récolte.
L’intérêt touristique et écologique par contre est durable.
Des techniques forestières moins intensives et plus respectueuses existent et sont
économiquement favorables :
Plus-value entre 20 et 40% en qualité et quantité de bois par rapport à la ligniculture
classique.
Préceptes de la sylviculture « proche de la nature »
- préférer les mélanges d’essences.
- rechercher des peuplements structurés.
- utiliser l’espace au mieux, sans schéma préétabli.
- favoriser une régénération lente à l’abris des gros arbres.
- éviter la plantation si possible.
- éviter les coupes rases (en tout cas sur les grandes surfaces).
- utiliser au maximum le potentiel de production des gros arbres.
- abandonner la notion d’âge de plantations et de révolution d’exploitation.
- fixer comme objectif de production : qualité et grosseur.
- travailler au profit des meilleurs arbres, considérés individuellement.
Avantages de cette sylviculture
- productivité et rentabilité améliorées
- peuplements plus stables.
- souplesse de gestion.
- mode de gestion bénéfique aux rapaces : santé et diversité des boisements  favorable à la
faune. Il permet plus facilement d’inciter à la proctection d’un arbre comme lieu de
nidification.
Gestion des milieux agricoles
Problèmes liés aux rapaces :
- pesticides toxiques
- lignes électriques anarchiques (dispersion anarchique de l’habitat)
- dessertes routières
- changements de structure du paysage (intensification)
- rythme de culture (labours, récoltes…)
- fréquentation humaine.
La mortalité accidentelle est importante en milieu agricole  paramètre important en plus des
3 principaux (nidification, alimentation, dérangement).
Zones agricoles et tourisme
La gestion des milieux favorables aux rapaces coïncide avec les besoins du tourisme pour la
diversification du paysage.
Problèmes à gérer :
- Fréquentation. Peu de secteurs inaccessibles et tranquilles.  protéger en priorité la
nidification. Le dérangement sur les secteurs d’alimentation est moins pénalisant.
Protection d’espaces tranquilles :
- par règlements (arrêtés, interdictions d’accès…)
- par aménagements (chemins, broussailles…)
Zones agricoles et chasse
La préservation des milieux pour les rapaces peut coïncider avec des besoins cynégétiques
(développement de gibier et autres espèces animales).
Problèmes :
- présence des rapaces mal acceptée par les chasseurs.
 expliquer :
- tous les rapaces ne s’attaquent pas au gibier
- les prélèvements par les rapaces sont limités (individus faibles) lorsque le peuplement est
diversifié.
- les prélèvements par rapaces sont importants lors des relâchers en masse (lapins, faisans)
d’animaux non adaptés au milieu.
 essayer de mener des opérations de gestion en collaboration avec les chasseurs
(participation financière, technique).
Zones agricoles et agriculture
Problèmes : appauvrissement des paysages et des milieux :
- disparition des arbres isolés, haies, boisements, talus, bandes herbeuses, friches, landes.
- emploi excessifs de pesticides et engrais  contaminations.
- monocultures  simplification structurelle, perte de diversité et de ressources alimentaires.
- drainages  disparition des milieux humides (busards…) et appauvrissement.
- irrigation  pompages excessifs et travaux sur les cours d’eau.
- dates de labours et de récoltes correspondant souvent à celles de la reproduction 
destruction des nichées (busards).
Solutions possibles :
Maintenir ou planter des haies
 favorables aux cultures : brise-vent sur une distance de10-30x la hauteur de la haie (évite le
déversement du blé), anti-désséchant, maintient la T° du sol.
 bois d’appoint (chauffage, œuvre, fruits).
 abri pour les oiseaux, rapaces et mammifères prédateurs des nuisibles.
 protection pour les animaux d’élevage.
 protection contre l’érosion des sols par ruissellement.
 rôle filtrant et dépolluant (pièges à nitrates, ruissellement des phosphates).
 stabilité des rives de rivières.
Maintenir bocages et polycultures
 moins sensibles aux invasions de campagnols et insectes.
Aménager les zones peu productives
Lisières, bandes enherbées, cultures à gibier alternées avec des buissons, jachères, buissons,
talus
Assèchement et déprise
Assèchement
L’assèchement des prairies humides et des marais pour gagner des terres labourables
appauvrit les milieux.
La déprise
La déprise et l’enfrichement commencent par créer des milieux favorables (diversité,
tranquilité) mais qui finissent par se refermer en boisements.
Peu de solutions contre assèchement et déprise, sinon la location ou le rachat de terrains par le
gestionnaire, et l’évolution des politiques et des pratiques agricoles.  mesures PAC etc.
Synthèse des mesures en milieu agricole
- réalisation de zones de quiétude
- actions concertées avec les chasseurs pour les sp gibiers
- préservation de la diversité : structure bocagère, polyculture, bosquet, préservation des ZH
(prairies pâturées, marais).
- favoriser les lisières comme écotones entre milieux ouverts ou aquatiques et la forêt.
- planter des ligneux le long des cours d’eau et des chemins et sur les pentes.
- fournir des supports pour les aires si nécessaire.
- surveiller et aménager les lignes électriques.
- informer le public des actions menées et de l’intérêt patrimonial de leur région.
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