Transcription LEVY – séquence b Alors cette mise en œuvre, elle doit se faire sur trois plans : diplomatie sportive, ambassadeur pour le sport, ça veut dire quoi ? Le Quai d’Orsay se saisit de l’affaire, en même temps que les autres. On a bien vu que le CFSI au Ministère des sports, à la Direction Générale du Trésor une structure qui s’appelle « Sport à l’export », à AFII-UbiFrance après la fusion, une structure qui s'appelle « Cluster pour le sport » qui a pour but d’emmener à l’étranger le maximum d’entreprises pour participer économiquement aux installations des nouvelles compétitions sportives. Pour le Quai d’Orsay, l’objectif est triple et c’est la mission qui m’a été confiée depuis 8 mois. D’abord, faire en sorte que, sur le plan de l’influence, l’attractivité du territoire français en matière d’accueil de grands évènements sportifs soit mieux comprise, soit mieux développée, et soit mieux présentée. Ça veut dire, essentiellement sur ce premier objectif, que les ambassades travaillent quotidiennement sur des objectifs sportifs. Les ambassadeurs jusqu’à peu, s’intéressaient beaucoup mais peut-être pas assez à tout ce qui était économique et influence. Le Ministre, Laurent Fabius a souhaité quand il est arrivé que l’économie, la diplomatie économique soit la priorité des priorités. Et dans cette diplomatie économique, évidemment, l’attractivité du territoire français pour accueillir le maximum d’investissements, le maximum d’industries, le maximum d’échanges possibles, et de financements possibles. Mais également, attirer aussi des grands évènements sportifs internationaux parce que ça draine de la population, ça draine évidemment un certain nombre de recettes commerciales et financières. Donc, l’attractivité, que les ambassades s’intéressent autant au sport qu’à la vente de trains à grande vitesse, d’Airbus, de centrales thermiques etc., nucléaires bien sûr. Ça, c’est la première mission. La deuxième, c’est faire en sorte, avec les différents acteurs dont je vous ai parlé, UbiFrance, AFII et DG Trésor « Sport à l’export », de faire en sorte que nos entreprises soient mobilisées pour que chaque fois qu’un pays se voit attribuer une grande compétition internationale, Jeux Olympiques ou autres, nos entreprises soient tout de suite sollicitées, encadrées, organisées pour présenter une offre française, pour dire : Bien Voilà ! C’est le cas de ce que nous sommes en train faire avec le Japon. En 2019, le Japon va organiser les championnats du Monde de Rugby, alors que ce n’est pas forcément une terre de rugby, en 2020 les JO d’été, la deuxième fois puisque après 1964 donc, ils auront les JO de 2020. Donc nous avons tous ensemble constitué une offre des entreprises françaises, que nous avons faite pour Tokyo. Nous l’avons fait pour l’Azerbaïdjan, nous l’avons fait pour le Turkménistan, nous l’avons fait pour d’autres pays qui vont avoir à organiser, et pour le Brésil évidemment pour 2016, et pour la Coupe du Monde qui vient de se dérouler, pour faire en sorte que nos entreprises puissent participer au maximum à la construction des stades, aux infrastructures de transports, aux infrastructures d’énergie qui seront nécessaires, à l’accueil des médias, à l’hospitality, à la gastronomie, à la logistique, etc. Alors, ce qu’il faut bien avoir à l’esprit, c’est qu’aujourd’hui, le chiffre d’affaires de ce qu’on appelle couramment le « Sport business », c’est 600 milliards de dollars. C‘est-à-dire, grosso modo, entre 2 et 3% du PIB mondial. Et c’est un secteur qui est appelé, selon toutes les études que j’ai pu voir sur les 10 années qui viennent, à être un secteur en croissance. On dit que, chaque année, ce secteur « Sport Business » va augmenter de 3 à 4%. Ce qui permettra dans les années qui viennent de passer au niveau du PIB mondial de 3 à 4% également. C’est très important parce que la France a des atouts considérables dans le secteur du sport business, puisque quels que soient les 7 secteurs d’activités que nous avons identifiés avec UbiFrance, la France a des entreprises qui sont des entreprises leaders sur le plan mondial. Construction de stades, nous avons Bouygues, Vinci, Egis. Les transports, nous avons tout ce qu’il faut. L’énergie, nous avons tout ce qu’il faut. La logistique, nous sommes très, très bons, Atos est d’ailleurs un des partenaires du CIO. Sur l’ « hospitality », sur l’organisation, tout ce qu’il faut pour ce qu’on appelle le « catering ». Pour tout ce qu’on appelle le management, le global management de l’événement, nous avons Havas, Lagardère, et ainsi de suite etc. Je ne rentre pas dans les détails. Ce sont, deuxièmement des emplois qui ne sont, très souvent, pas délocalisables, donc c’est des emplois qui seront créés. Et troisième chose, nous avons une croissance très forte parce que la démocratisation des activités sportives, le fait que par exemple en Chine, Décathlon ouvre chaque mois ou presque, un supermarché, un hypermarché du sport, fait qu’aujourd’hui Décathlon a plus de 70 hypermarchés du sport en Chine. Donc tout ça fait que sur la deuxième cible, donc après la diplomatie d’influence pour que l’outil diplomatique, les ambassades travaillent le sujet du sport, deuxième axe stratégique, évidemment l’économique, la diplomatie économique en s’intéressant au sport, et le troisième axe, c’est évidemment une diplomatie là aussi d’influence, pour faire en sorte que, nous sommes en train d’établir un « Mapping », pour faire en sorte que nous puissions avoir dans toutes les grandes fédérations sportives, dans tous les endroits stratégiques, des français qui puissent défendre nos intérêts en termes d’influence, en termes d’économie, en termes de langues. La francophonie, ne l’oublions pas, est langue officielle des JO, merci à Pierre de Coubertin. Et faire en sorte que nous ayons une représentation plus importante que celle que nous avons aujourd’hui, puisque en dehors de Platini, de Bernard Lapasset et du Président de la Fédération internationale du Basket, mais je crois que son mandat arrive à expiration à la fin du mois de septembre, nous sommes assez peu représentés à haut niveau et à moyen niveau. Donc l’idée, c’est de faire un peu comme les italiens qui président 12 fédérations sportives internationales. Nous n’en avons que 3, les Etats-Unis en ont 4. Donc là aussi, il y a un moyen de pénétrer, d’augmenter notre influence, de vraiment considérer que la diplomatie sportive est à la fois, un sousensemble de notre diplomatie d’influence, un sous-ensemble de notre diplomatie économique, étant elle-même la diplomatie sportive, une des raisons pour lesquelles nous pouvons mieux faire connaître notre pays, et ce qui est devenu aussi un objectif du gouvernement, attirer plus de touristes qui viendraient en France pour assister à tel ou tel grand évènement sportif et y resteraient, compte tenu de l’offre touristique, culturelle, gastronomique, que notre pays pourrait avoir. Donc en conclusion, la diplomatie sportive a une vraie stratégie, elle est en train d’être mise en œuvre. C’est quelque chose de récent depuis 18 mois ou 1 an. Nous aurons évidemment un certain nombre de cibles, l’année prochaine le Championnat d’Europe de basketball, l’année d’après l’Euro de Football. En 2018, la Ryder Cup de Golf, qui est un évènement immense au niveau du golf, même si en France on ne s’en rend pas bien compte. Et bien sûr, ce qui pourrait être une cible mondiale, si le pays décidait de candidater une nouvelle fois pour les JO de 2024, avec cette fois l’idée que nous y allons non pas pour participer mais pour gagner, tant pis pour Pierre de Coubertin. Merci beaucoup.