Ancrage des religions dans le corps

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Ancrage des religions dans le corps.
Colloque dimensions de la psychanalyse - Psychanalyse actuelle.
Paris le 18 03 06
Frédéric NATHAN-MURAT
06 80 90 99 65
La psychanalyse peut-elle réussir, là où la religion échoue ?
La révélation est-elle une incorporation ?
La religion, c'est donner sens aux choses naturelles, nous dit Lacan
dans son texte sur les trois religions. Sens de la vie, jusqu'au réel de la
science qui y confère sa truculence.
La psychanalyse est corrélative du discours de la science. Elle se fait
symptôme du malaise dans la culture, ce qu'il y a de plus Réel, que
toutes les fausses religions tentent de recouvrir de sens.
La vraie religion, c'est la romaine, la chrétienne, qui veut toujours
donner plus de sens, jusqu'à faire tout correspondre à tout. Elle irait
même jusqu'à prétendre éradiquer le symptôme et guérir l'humanité de
la psychanalyse tant sa croyance en la volonté de Dieu sert d'asile à
son ignorance.
Dieu merci, l'inconscient s'impose selon son fondement, symptôme, ce
qui ne va pas, ce qui cloche et entretient malentendu.
Car le parl'être exprime l'imprévu, l'inexpiable, le sexuel.
Les histoires juives ne s'y trompent pas, qui laisse le verbe en
goguette, avant tout commencement, au risque bien sûr d'entendre
Dieu hurler ses semonces quand il est en proie à l'exaspération.
Mais dans la vraie religion, catholique et romaine, Dieu le père crée
d'abord le monde et éludant d'offrir le verbe à Adam, il se contente de
lui apprendre à nommer. Le drame commence seulement quand le
verbe s'incarne, car de trop faire jouir, il induit des ravages.
Le Réel, on ne l'imagine pas, on s'y sacrifie, comme à un Dieu obscur,
un Autre, dans l'amour intellectuel de Dieu, cet universel du signifiant,
dans le détachement, la transcendance du désir, cette essence de
l'homme.
C'est que le désir, le salut voudrait tant s'y soustraire, même s'il faut
aller le forclore dans le Réel symptomatique des sectes.
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Avec la psychanalyse, le Réel, le symptôme, on s'y habitue, car la
sexualité est définitivement sans espoir, précise Lacan. Au mieux faiton converger le réel et le transcendant dans un acte de Foi-re.
Le Réel est-il le rapport des non-rapports, s'interroge Wittgenstein ?
Pour nous permettre d'avancer aujourd'hui sur des questions comme
celles concernant la nature de l'Autre, le rapport pulsatile
transcendance immanence, extrinsèque intrinsèque, structure histoire,
dans le champ de la religion, de la philosophie et de la psychanalyse,
je m'appuierais sur la lecture d'un article de Hegel dans son ouvrage
posthume d'histoire de la philosophie, où il met celle-ci
en perspective avec la religion, choisissant de délaisser en la
circonstance, d’autres tisseurs de ses champs, tels que les kabbalistes
ou les soufis.
Ce qu'il veut prendre en compte est une conception du déploiement
historique de la rationalité objective, celle qu'il veut Raison historique,
telle qu'elle s'enracine dans l'anhistoricité du penser subjectif de la
Raison humaine. Car pour lui l'idée universelle se tient derrière à
l'abri, ruse de la raison, qui laisse agir à sa place les passions, par quoi
elle parvient à l'existence qui subit des dommages.
L'intension, fonction toujours immuable, ne se saisit que dans ses
parcours extensionnels.
Si le sujet dés l'origine et jusqu'au bout, y sait ce qu'il veut, nous dit
Lacan dans position de l'inconscient, il est à entendre sujet de la
méconnaissance, joué par la ruse de la Raison, celle qui porte en elle
l'effet de langage, ce ver de la cause qui le refend.
Loin de tout signifiant, pas de sujet dans le Réel.
Car le désir se noue au désir de l'Autre, en cette boucle gît le savoir,
serait la leçon de Freud. Là où l'objet se fait le prototype de la
signifiance du corps comme enjeu de l'être.
La psychanalyse implique le Réel du corps et l'imaginaire de son
schéma mental, car la métaphore déconnecte la chose de son cri et
élève le signe à la fonction de signifiant, comme la réalité à la
sophistique de la signification.
L'Autre se fait pur sujet de la stratégie des jeux, hors de toute
aliénation subjective, combinatoire dont l'exhaustion serait possible.
Serait-il Raison pure ? Mais avançons avec Hegel.
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Nous ne sommes que successions de traditions et de réflexions
politiques. Les progrès des sciences, nous éclairent sur les variations
des lois primitives de la nature. "La vie est action et l'action a devant
soi une matière qui est son objet, qu'elle travaille et transforme."
Ainsi la science d'une génération constitue l'âme de la suivante, la
substance spirituelle de ses habitudes, de ses principes, de ses
préjugés, de sa richesse.
"Ce que nous produisons présuppose essentiellement un existant.
Notre philosophie est cet enchaînement et en est nécessairement
dérivé." La philosophie est la science des pensées nécessaires dont
l'enchaînement et le système est la connaissance de ce qui est vrai et
pour cette raison éternelle et impérissable.
L'histoire, elle est notre devenir, elle est contingente, passagère et
passé. Comment concilier chose si hétérogène, s'interroge-t-il ?
Surtout quand cette dernière se faisant singulière, il faut aller pister
avec la psychanalyse les lois de la pensée advenue nécessairement vrai
à la conviction d'un sujet.
Car, loin d’une ontologie déjà là, le Moi n’est que le jouet
fantasmatique des transferts de ses demandes d’amour, qui quand il
transcende son cadre et se libère de la préoccupation de sa saisie
objectale, n’est plus que désir en acte. Comment va donc se fermer
l'appareil psychique, qui ne peut se contenter avec son temps logique
de trop de continuité chronologique ?
Au début de son article Hegel pose des identités. Entre religion et
science, le formel, même si elles ne sont pas toujours d'accord sur les
forces et causes qui président à la matière. Entre la religion et la
philosophie, le substantiel, Dieu, l'Esprit, l'Absolu. Car le substantiel
qui meut et résiste, se constitue pensée.
Quoiqu'il en soit toutes se rejoignent, dans leur souhait de
connaissance de l'essence du monde, de la vérité, de l'idée absolue.
Mais, il faudra attendre la philosophie scolastique, pour s'autoriser à
aller chercher dans l'observation de la nature, les causes générales
dernières des choses.
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Car après tout, la philosophie acquise par l'expérience des sens
propres est celle que l'on considère vraie, dont le témoignage est
certain.
Ainsi le grand Newton lui-même conclut à la loi de la gravitation
universelle, en couplant la loi d'inertie observée par Galilée, un corps
en mouvement non dérangé file tout droit, à celle des élipses célestes
observés par Kepler.
Mais alors Dieu ayant institué l'Autorité et les Rois selon la loi
mosaïque étant les oints du seigneur, que faire de cette pensée, qui de
prétendre être vrai de résider dans l'entendement humain, prétend tout
réformer ? Car voilà que la philosophie se voulant sagesse du monde,
ne s'en tient plus aux objets intérieurs, mais prétend s'occuper des
choses terrestres finies, même si ayant même fin que la religion, le
monde reste concrètement déterminé par l'idée divine.
Oui que faire quand tout énoncé d'Autorité ne trouve d'autre garantie
que l'autorité de son énonciation même ? Et qu'il n'y a pas d'Autre de
l'Autre ?
En Angleterre, la philosophie devint très vite science de la nature, au
point que baromètres et thermomètres sont appelés instruments
philosophiques s'amuse Hegel, au point qu'elle s'intéresse maintenant
à l'économie politique avec Adam Smith et sous couvert de principe
généraux à l'administration de l'état.
En Allemagne, la philosophie, loin de ces sciences particulières et
empiriques, se concentre plutôt sur le rapport de l'entendement, qui de
la cause implique l'effet, chacun restant autonomes vis à vis de l'autre
( et sans rétroaction de l'effet sur sa cause comme en témoigne
l'inconscient.) C'est qu'elle est attachée à l'école ionienne où Thalés
voulait expliquer les éclipses et Pythagore l'harmonie des sons.
C'est qu'ils pensaient voir l'empyrée, le feu éternel, dans le produit de
leurs réflexions, qui dépassaient la connaissance sensible et ne se
contentaient pas comme les mythes d'être issus de la fantaisie.
L'entendement des lois générales se garderaient ainsi des effluves
imaginaires de la sensibilité, même si par-là, il s'opposait à l'unité
immédiate de la nature et de l'esprit, comme à la pure extériorité de sa
détermination concrète.
Avec la Renaissance, la philosophie s'attaque autant à la nature, qu'à la
moralité ou à l'état. Hobbes, Descartes, les idées générales de la
métaphysique rebondissent dans les matières empiriques.
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Jusqu'à Spinoza, qui dans son Ethique s'en prend conjointement à la
connaissance de Dieu et de la nature.
Ainsi à l'Autorité ecclésiale qui légiférait Droit public et privé, se voit
substitué une théologie et une jurisprudence devenues sciences
positives.
Dans le même temps la religion lâchait les influences planétaires et les
reliques, pour laisser la guérison aux yeux des médecins, qui
commençaient à cerner les lois du général au sein de l'être immédiat
des objets de leurs observations. Ainsi l'être malade advint objet des
soins du regard panoptique de la science.
Et comme il fallait justifier maintenant le pouvoir des princes par
d'autres biais que d'Autorité Divine, on posa comme principe la liberté
de l'homme et de la Raison Humaine au fondement de la société
humaine.
Ainsi la Sagesse du Savoir venait faire la morale à la vérité révélée.
Tout ce qui à valeur pour l'homme ne peut que se trouver dans sa
pensée propre. Au point qu'atteignant à la fiction Idéale de sa
fantaisie, personne ne pouvait prétendre penser pour un autre, ouvrant
une voix de méconnaissance royale à la Démagogie, cette reine de la
séduction, cette reine de la suggestion.
Et la philosophie convolait maintenant en justes noces avec la science
dont elle enfentait (trop joli, je le laisse) aussitôt le Moi pour
fondement de la généralité (de leur rapport).
La philosophie se veut savoir comme tel, replié sur lui-même, qui
s'appuie sur la connaissance de l'Esprit et ne s'en tient à aucun donné.
L'esprit et un moment de symptôme entre la philosophie et le savoir.
Pour la religion, il ne s'agit là que de connaissance finie détachée de
l'Esprit de Dieu.
Qui donc lui jetterait la première pierre ? Comment dans le
malentendu révélé des parents, retrouver les petits cailloux qui
pourraient venir éclairer l'infans traumatisé sur ce que parler veut dire.
Et si tant est qu'il en capture la question, comment dans l'agressivité
de l'idéalisation de cette capture, qui réclame scripturalité, écriture, n'y
réagira-t-il pas, à voir la loi s'évanouir sous ses pas qui échouent à
inscrire ce qu'il à lu et qui nourrit sa terreur.
L'animalité phallique en acte, non négativable, impose ses paroles
comme des ordres, celui qui parle commande nous rappelle Brice
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Parrain. Au point que le langage se fait lieu où les monstres se font
normes. Car s'il est faux que la connaissance ne soit pas finie, alors, il
faut que la connaissance soit finie. Et vous aurez beau aboyer, vous
n'en ouvririez pas moins la porte que vous prétendiez claquer.
Le phallus porte son manque. Et vous aurez beau dire que quelque
chose est vrai, cela ne le rendra en rien plus vrai, vous préciserait
Tarsky. Mais l'énonciation est impérative et toute parole est
performative, brouillant les pistes de l'inter-dits, dont il faut sans cesse
réintroduire la différence.
Ainsi si philosophie et religion sont apparenté par le contenu, la
religion se veut le contraire de la culture, puisque ce qu'elle envisage
n'est autre que l'infini. Sa représentation trouve ainsi appui des
mythes, des mystères, de la poésie. Là, les peuples ont déposé ce qu'ils
pensaient du monde, de l'absolu, de ce qu'il est en soi et pour soi, la
cause, l'essence, le substantiel, la divinité, la vérité.
Quelle conscience l'homme a-t-il de Dieu ?
La détermination de la pensée s'oppose à l'essence de la divinité,
chose de l'au-delà, étrangère à l'homme.
Pour s'élever à Dieu, à la conscience de son unité propre avec cette
essence, il y faut recueillement et culte.
Pour les Grecs, la jouissance en était immédiate, puisque l'essence en
soi n'appartenait pas à l'au-delà.
Pour la philosophie, la religion exprime la conscience que l'homme à
de l'objet suprême, celui qui est vraie en soi et pour soi. Soit l'œuvre
suprême de la Raison Universelle qui est en soi et pour soi.
Fi de la réconciliation du divin et de l'humain que promet le
recueillement. Il n'est qu'aspiration à la pensée. La connaissance qui
pense suffit.
Le penser pur, le savoir, le connaître distingue ainsi la philosophie de
la religion par la forme, jusqu'à la pensée scolastique, qui n'est autre
qu'une théologie. La philosophie qui s'occupe de Dieu serait-elle un
éternel service "dit vain" ? comme dirait mon copain F. Dahan.
Si le mythe contient des idées générales, il n'est que jeux de fantaisie,
dénué de pensée pure. Le spirituel n'y révèle que son imagination,
celle de celui qui les écoute.
Comment mieux dire le malentendu, la méconnaissance ?
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Ce n'est pas l'affaire de la philosophie de transformer ces mythes en
pensée, car elle prétend ne considérer la pensée que là où elle se
trouve comme telle.
Fi des théogonies, des cosmogonies et autres zodiacaux travaux
d'Hercule, la chute même d'Adam et Eve ne l'intéresse pas, jusqu'au
dogme de la création du monde, qui signe son anthropomorphisme.
Et si judaïsme et christianisme se défiaient du statuaire apollinien,
pourquoi fallait-il tant craindre la colère de Dieu ?
Certes cela rendait la religion plus séduisante en faisant passer le
spirituel pour une représentation naturelle, pourtant n'était-il pas
supposé se tenir en retrait derrière le sensible ?
Si Dieu était si puissant, c'est parce qu'il était celui qui institue, cause
première.
Entre la religion et la philosophie, la différence n'était donc que
question de point de vue.
Là, en ce lieu du systématisme de l'Autre, du Savoir Absolu, la
psychanalyse vient lire la scansion lue à l'insu, le trou qui préside au
mythême (selon l'expression forgée en entretiens par Lévy-Strauss et
Lacan) singulier de la raison raisonnante dans ces effets de sujets.
Car si le petit Hans à raison de penser que sa mère n'est pas sans avoir
le phallus, il à tord de croire qu'elle l'a.
Car loin d’un « nique ta mère », qui représente bien la dénégation où
notre modernité tient l’interdit oedipien majeur, celui qui donne
responsabilité à la parole engagée, il est clair qu’il eut été plus juste de
dire « t’es comme moi, toi, toi aussi tu t’es fait niquer par l’désir d’ta
mère ».
Que penser des relations de la révélation et de la raison se demande
alors Hegel ?
La religion exigeait-elle que l'homme se débarrasse de sa raison
humaine, qu'elle accusait de tout bousiller ?
Fallait-il voir dans l'activité humaine que rabais au regard de l'œuvre
divine de la nature, ou bien considérer que si la vie de l'animal était
divine, alors l'œuvre de l'homme devait l'être plus encore ?
La conclusion s'imposa, le divin n'était qu'une production humaine
pour s'expliquer sa nature.
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Car le christ avait dit : «n’êtes-vous donc pas plus que des
moineaux ? » La raison était donc révélation plus haute que la nature,
qui permettait de mieux connaître Dieu. Ou alors, c’est que la religion
était révélation divine, vérité donné à l’homme, que la raison ne
pouvait tirer d’elle-même, qui l’obligeait humblement à se résigner.
La vérité était un donné de l’extérieur et les peuples s’étaient toujours
pliés à leurs maîtres. Moïse, Zoroastre, Mahomet. Pourtant ces
individus n’étaient qu’historiques, ils ne participaient donc pas de la
doctrine, vérité éternelle en soi et pour soi.
Le christ lui, n’était pas personnage historique, car il était le fils de
Dieu et faisait partie de sa nature divine.
Ici, l’on peut dire que l’affaire se corse, si l’on s’intéresse de plus prés
à l’historicité du christ.
D'après les derniers textes apocryphes sortis à La Pleïade, la vierge
était comme toutes les jeunes filles de sa communauté, gardienne du
temple. Là, elle y reçut l'enseignement propice à faire d'elle une
épouse idéale. Mais voilà t'y pas qu'au décours des trois années
prévues par la coutume, celle-ci ne voulait plus partir, refusant de
quitter l'amour de Dieu, pour celui d'un humain. Le cas n'était point
prévu, car jamais il ne s'était présenté. Il fallait trouver astuce.
On se souvint alors, que le vieux Joseph, quatre-vingt douze balais,
avait postulé, moyennant fort tribut, pour trouver vestale à son pied.
C'est que loin d'être simple charpentier comme l'histoire toujours
édulcorante conserve, il était grand architecte, qui partait pour de
longue mission au fin fond du royaume, construire palais et
forteresses.
L'affaire n'était-elle pas parfaite, aucune chance qu'elle ne resta point
vierge et ainsi personne ne trouverait à s'offusquer de la voir encore
fréquenter le temple. Mais les beuveries des jeunes hommes de la
haute société réclamaient des belles.
Et un soir, se laissa-t-elle séduire ? Nul ne sait, mais elle revint
promise pour être mère, enceinte d'Antipater. Or, il se trouvait que
celui-ci n'était autre que le fils du roi Hérode, dont pour raison de
scandale politique, il fallait taire le méfait avec cette vierge marié du
temple. I.N.R.I. Jésus Roi des Nazaréens était bien le fils de Dieu,
comme la coutume avait l'habitude de nommer les enfants de paternité
inconnue.
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Que voulez-vous, le sujet, on ne lui parle pas, ça parle de lui.
C'est là, qu'il s'appréhende, là où du seul fait qu'on s'adresse à lui, il
disparaisse comme sujet, sous le signifiant qu'il devient.
Si le christ est de nature divine, c'est que, ce qui est en jeu, est le
contenu de la révélation, la vérité en tant qu'objet sensible est
entièrement présente avant de devenir première forme de la
conscience. Aperçut dans le buisson, entendu dans le sacrifice, cette
extériorité devient pour l'esprit l'ordre spirituel, qui permet à la raison
de connaître Dieu en Esprit et en Vérité.
La substance de la religion, c'est Dieu, Esprit Universel, Absolu,
Essentiel. L'Esprit est lui et l'aspiration de la nature en lui.
Et si celle-ci le nie comme Réel, il la pose idéale.
L'universalité de l'Esprit, qu'il soit philosophique ou religieux est
absolue, elle pénètre tout.
"L'Esprit est libre, car il est auprès de Soi.
Sa nature consiste à empiéter sur l'Autre, de s'y retrouver, de s'y réunir
à lui-même, de s'y posséder et d'y jouir de lui-même."
Jouir est donc le propre de l'Esprit.
Là où, la jouissance Autre se fait entendre, la jouis sens phallique y
déverse son credo.
"L'esprit qui entend ainsi l'Esprit absolu est l'esprit subjectif.
Il trouve unité dans la détermination de soi-même et celle de l'Autre.
Il est universel et son propre objet. Ainsi il se détermine et devient
particulier. » Ainsi l'universalité est dualité.
"L'un empiète sur l'Autre, le pénètre et en lui revient à soi. L'Autre est
son Autre et cet autre, le sien et lui-même font un."
two in one, like Libido.
Universel et particulier. U. P. Il n'est pas d'universel, qui ne se
soutienne d'un particulier qui le nie. Nous dit Lacan.
"Che vuoï" se demande l'infans du fond de sa prématurité, qui lui fait
pressentir le "qu'on dise" oublié derrière ce qui se dit de ce qu'il
entend des dires de sa mère.
C'est qu'elle est son Autre, le sien, à qui il peut dés lors s'évertuer à
réclamer le sein. Celui qu'à l'instar de "son" placenta, il croyait être
sien et qu'il conçoit maintenant bout d'elle-même, objet partiel à lui
révéler toute l'ampleur de la fonction de la parole.
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Voyez comment la pente se fait glissante à psychologiser dans le
narratif historisant avec religiosité.
Pourtant, il y va bien des effets de métaphorisation du nom du père,
selon le désir de la mère. Au nom de quoi, de quelle idée idéale de
l'humain va-t-elle donc bien fonder son invite à faire usage de la
parole, comme à savoir ce que parler veut dire ?
Quelle place va-t-elle laisser libre, pour qu’il y articule sa demande ?
"Le signifiant se produisant au lieu de l'Autre, y fait surgir le sujet de
l'être qui n'a pas encore la parole, mais c'est au prix de le figer." Nous
dit Lacan.
L'esprit se perçoit. Perçoit et est perçu.
L'Esprit divin perçu est l'esprit objectif passif et celui qui perçoit est
l'esprit subjectif actif, qui à percevoir l'Esprit Divin advient "dit vain."
L'entendement se fonde de signifiance à l'objectivité passive avant que
le raisonnement ne s'en ressaisisse pour la vertreter de sa subjectivité
active, qui rétroagit sur sa cause tout juste ébauchée.
Et l'on ne sait plus qui, du jugement ou de la métaphore des traditions
des nominations paternelles, joue le signifiant absent propre à
représenter le sujet, pour tous les autres signifiants qui ruissellent en
l'instant. Quoiqu'il en soit les voilà tous deux, lui, le sujet et son Autre
bien barré par le manque d'un signifiant, celui du signifiant du manque
de signifiant.
"Le sujet se réalise dans la perte où il a surgit comme inconscient, par
le manque qu'il produit dans l'Autre." dit Lacan dans position de
l'inconscient.
C'est que pour devenir divin et rencontrer ainsi sa propre essence,
l'universel, encore faut-il qu'il est la Foi.
Foi non historique, mais Luthérienne réclame Hegel, conscience,
aperception du substantiel de l'esprit, certitude immédiate, identité de
l'esprit.
"L'esprit s'engendre, témoigne de la conscience de son unité avec son
objet, en étant lui-même son objet et si la représentation sensible, lui
vient de l'extérieur, quoiqu'il en soit, il en témoigne."
Dans le savoir absolu, la synthèse est tout autant la thèse que l’antithèse, que la reprise des deux en un.
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C'est que l'objet phallique n'est pas comme les autres objets, car il
s'instruit d'une exigence narcissique dirait Freud.
L'auto érotisme narcissique déploie sa spécularité, même si dans les
jeux de miroir, il ne sait rien de la dimension qui s'est pour lui inversé.
Et il y faut deuil imaginaire, avant qu'il ne tire profit de la différence
de point de vue, qui s'ouvre sous ses pas.
"Cette aperception de soi-même est la Foi, qui fait se comporter à
l'égard de l'Esprit divin, comme vis à vis de soi-même.
Elle n'est pas le substantiel objectif de Spinoza, mais la substance qui
sait, conscience de Soi, qui se reconnaît dans l'esprit divin et s'y
infinitise."
Chez Spinoza, le monde exprime Dieu, qui n'est plus transcendant,
mais immanent. Dieu est Natura, substantiel objectif, passé au grill de
l'humaine subjectivité. L'invite est à la lecture du symptôme.
Entre Spinoza et Hegel, doit-on lire que Desargues avait rassemblé
l'unité des coniques.
En faisant usage de l'algébrisation qu'ouvrait les repères cartésiens à la
résolution jusque là géométrique du savoir des Grecs, il réussit par
compactification du plan de l'infini sur la sphère, à montrer la parenté
entre les objets finis, tels que les cercles et les ellipses et les objets
infinis comme les paraboles et les hyperboles, dans la déformation
d'un seul et même objet.
C'est cette droite infinie, valant cercle et trou, qui permet à la
psychanalyse de tenter retrouver la fonction de l'oreille, dans son
écoute des cures. Car le "troumatisme" n'est pas ce qui s'ignore de son
corps, mais le rapport d'un corps étranger à un trou, celui de ce que
parler veut dire, quand les parents ne s'entendent pas crier.
Connaître Dieu est quoiqu'il en soit la seule fin de la religion.
"La religion est témoignage de l'Esprit où il s'engendre lui-même.
L'esprit ramassé sur lui-même s'objective.
Dieu Esprit est Amour, s'extériorise et passe dans l'altérité. Alors se
présentent toutes les apparences du donné, tout ce qui est historique,
positif.
Le christ à dit : "Quand je ne serais plus avec vous, l'Esprit vous
guidera en toute vérité." Mais aussi "Je suis auprès de vous, tous les
jours, jusqu'à la fin du monde." Ainsi dans l'oscillation, l'extériorité
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doit être écartée. Le personnage n'est plus historique, dans le
recueillement, le sentiment de sa présence domine.
Celui qui ne parle que de raison finie, humaine, ment à l'encontre de
l'Esprit, qui infini, ne se perçoit qu'en lui-même, en son infinité Réelle
présente dans la communauté.
Hegel en vient maintenant à se pencher sur les rapports de
représentation et de pensée.
1° L'Esprit est.
L'esprit en se manifestant, se différencie en lui-même, par sa
conscience subjective finie. Est fini, ce qui à une limite en l'Autre, là
où autre chose commence, là où existe une différence. Mais le
différencié est transparent pour l'esprit. Pour lui en fait rien n'est
déterminé, nulle différence. L'homme est borné, dépendant, fini, sauf
du côté où il est esprit.
Pour résoudre cette contradiction, où le sujet cherche en vain au
champ de l'Autre, un signifiant qui suffirait à le représenter, sans qu'il
y disparaisse d'y être renvoyé à un autre, la logique classique trouve
appui de la logique modifié, pour pouvoir poser un principe d'identité.
Un jugement qui attribut à l'objet, une propriété qu'il possède
effectivement, est un jugement vrai, par définition.
Mais c'est la définition du jugement vrai sur laquelle s'appuie le
principe d'identité qui est définitive, et non le principe d'identité luimême. La définition du jugement vrai est un principe définitif, parce
qu'elle est vraie par elle-même et ne se laisse pas prouver à partir d'un
autre jugement, nous dit Lukasiewicz.
Ainsi en va-t-il de celui qui dit :"J'entends par jugement vrai, un
jugement qui attribut à l'objet la propriété qu'il possède." Il s'attribut la
propriété de comprendre quelque chose par le jugement vrai, propriété
qu'il possède effectivement, puisqu'il l'affirme par l'énonciation de la
définition.
Ainsi l'inconscient peut se permettre de méconnaître la négation, pour
ne jouer que de littoralité.
L'esprit comme objet et son contenu est immanent à l'esprit subjectif,
mais spirituellement.
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L'homme n'est-il pas éclairé par le Saint Esprit, son phosphore
inflammable, sous l'autorité de la Foi ?
Si la philosophie partage avec la religion la quête de l'essence absolue,
celle-ci pour elle, n'est pas extérieur mais intérieur.
Là où la religion voit double, dans l'objectivité de la transcendance, la
philosophie voit de l'Un, dans sa spiritualité immanente.
De même que le contenu substantiel est à l'intérieur du livre, la loi,
n'est pas hors individu, mais en constitue l'être véritable, essentiel.
L'essence est la substance intime, l'être réel, actuel. Sans ce phosphore
de l'esprit, nul sentiment.
La religion est la condition de l'individu consistant à appréhender
l'identité avec cette essence. Non abstraite, elle est passage de
l'existence naturelle vers une conscience pure et spirituelle.
Dans l'essence existante de toutes ces matières phénoménales est
plongé une essence inessentielle.
Ainsi pour la philosophie comme pour la religion, l'existence précède
l'essence, là où pour la psychanalyse le jugement d'attribution précède
le jugement d'existence.
La psychanalyse partage avec la religion, de maintenir entier le champ
de l'Autre, ce lieu de la structure du langage, où la seule loi humaine,
celle de la parole vient produire ses scansions absolues.
Là, le désir tente de se concilier à la loi.
Mais là où l'une voit Dieu, dans une vision anthropomorphe, l'autre
pressent le Di(eu)re de l'énonciation, oublié derrière les
imaginarisations qu'induit le réel incarné de ses énoncés.
Car là, l'esprit rationnel concret se renverse lui-même, pour se ressaisir
trait d’Esprit.
2° Des manières dont l'esprit est objectif pour soi.
Dans la religion l'esprit est sensible, dans l'art, dans la poésie. Il a la
Foi. Il est représentation. La pensée, si elle y est mêlée, reste extérieur.
On trouve deux moments dans la religion :
- Une forme objective. Une détermination de la conscience, où
l'esprit essentiel Absolu est comme extérieur à l'esprit subjectif. Il
apparaît comme objet historique ou forme de l'art.
- Un contenu subjectif, le recueillement. L'esprit ne fait qu'un avec
l'objet, L'individu est entièrement pénétré par l'esprit.
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Dans la philosophie, le même contenu est conçu pensée. La pensée
objective perd son objectivité en unifiant contenu et forme.
Si dans la religion , l'objectivation de l'Esprit divin, se fait dans
l'engendrement du fils par le père, la mêmeté de leur rapport peut être
pris sous l'angle de la nature, de la représentation et non de la
spiritualité. Pourtant le sens propre à entendre est celui de la forme de
la pensée.
Ce que nous ne pouvons qu'entendre figure de métaphore.
Ainsi philosophie et religion ont même objet, même contenu, même
fin.
La pulsation serait-elle mieux mises en lumière dans la religion, la
disjonction permettant d'y songer ? Temps de pulsation selon le temps
logique de la structure fomenté par le transfert analytique, disjonction,
béance du réel de ce qui s'entend et conjonction, compactification de
ce qui se raisonne et s'énonce.
3° "Qu'il y ait de l'hostilité entre ces deux moments est nécessaire, car
à sa première apparition la pensée est abstraite, sa forme n'est pas
parachevée."
Il en va de même dans la religion. Ayant en soi de la détermination,
l'entendement abstrait nie toute détermination concrète en soi et ne
conserve de Dieu, que l'Etre suprême abstrait. Un Autre infini.
Dieu merci, l'homme n'est qu'un grand prématuré, note la
psychanalyse, sans quoi il serait suffisamment achevé, comme une
machine, ou mieux, un système expert, pour ne pas se préoccuper
d'avoir à parler. Ainsi son Autre, ce lieu en lequel il trouve manque à
se représenter, se fait la voix royale de sa psychose ou de sa névrose.
Au contraire, la notion concrète n'a rien à voir avec un pareil "caput
mortuum", mais bien avec l'esprit concret, actif, vivant, se déterminant
en lui-même. Après l'esprit concret, reconnaît dans la religion, la
détermination concrète essentielle.
Il ne savait pas qu'il était mort !
Pourtant, force est à la fonction en intension de trouver des modes de
supports extensionnels pour se faire entendre.
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Alors le concret n'est pas seulement Dieu, mais le fait qu'il pose à ses
cotés un autre lui-même comme esprit.
Toutefois dans la religion, le concret ne peut-être connu que par la
notion concrète, offrant une possible réconciliation à la raison
abstraite qui la combat.
Le concret est le général, déterminé en soi, qui contient par suite en
soi son Autre.
L'esprit est abstrait plus tôt, borné en son abstraction. Il ne se connaît
que comme différent et opposé à l'Autre.
En devenant concret, spiritualité concrète, il appréhende le substantiel,
sa négation, la reprend en lui-même, la reconnaît comme sienne et en
cela est affirmatif.
C'est qu'il lui faut certes franchir, la forclusion où il est tenté de ne pas
se reconnaître dans ce qu'il entend pour ne pas rester enfermé dans
l'autisme d'une position où il ne se vivrait pas être parlant.
Historiquement la pensée apparaît d'abord intérieurement, à côté des
représentations de la religion, sans conscience, puis s'appuyant sur
elle-même, elle se fortifie, devient hostile à la religion, refuse d'y voir
sa propre notion et ne cherche que soi.
Socrate fût accusé d'avoir introduit des Dieux nouveaux et les
néoplatoniciens renouant à la réaction, utilisaient les représentations
mythologiques en guise de langage imagé dans leur système en y
reconnaissant le général.
Après les tentatives de forclusion invivable, la dénégation, celle qui le
ferait non issu du désir de l'Autre. Déni de la castration symbolique où
il sombre dans l'imaginaire de son narcissisme aux parades spéculaires
Pour finir, la pensée reconnaît cet Autre et le conçoit moment d'ellemême, Surmoi, qui vient forger ses idéaux.
Aussi suis-je tenté de vous proposer deux temps d'ouverture de la
structure, selon le champ discursif, où l'on se situe.
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Religieux, entendement,
Philosophie, raisonnement
Jouissance Autre, Abstrait.
Jouissance phallique, concret
Général S1 Particulier S2
Général S1
Particulier S2
L'Autre
L'un
L'Un
L'autre
Le divin
L'humain
L'Etre
Le non être
Vide d'un : 0 L'hume un : 1
L'hume un : 1 Non un : 2, 3, 4…..
De la subjectivité de ce qui s'entend, la castration, à l'objectivité de ce
qui se dit, le savoir absolu.
De la Mère au Père-fils en oubliant le dire oublié, c'était une fille.
Dans la religion chrétienne, la pensée est d'abord lié à la forme et donc
aux dogmes des Pères de l'Eglise.
Elle ne deviendra système qu'aux mains des pères philosophes.
Luther en fixera la présomption absolue.
Ce n'est qu'après qu'apparaît l'opposition Foi Raison.
Ensuite la pensée se parachève, notion concrète de l'esprit, rendant
justice à la religion et dirige sa polémique contre la pensée abstraite.
Elle accède ainsi à la spiritualité concrète.
La philosophie parachève la notion au point de comprendre le contenu
de la religion, l'élément spéculatif, les mystères, mystérieux pour
l'entendement, non pour la Raison. Car ils sont le rationnel au sens du
spéculatif, de la notion concrète.
Les différentes dimensions, du point, de la ligne, des surfaces et des
volumes, qui président au triangle de Pascal, s'initient-elles du un ou
du zéro, interroge J. M. Vappereau ? Celui-ci ne fut introduit dans
l'arithmétique que bien plus tard, après la fin de la philosophie dans le
savoir absolu Hégélien. Depuis il préside à notre univers Booléen.
Lacan en aurait-il fait de même avec l'inconscient découvert par
Freud? En a-t-il fixé la présomption absolue ?
"La vérité n'est rien d'autre que ce dont le savoir ne peut apprendre
qu'il le sait, qu'à faire agir son ignorance."
Le savoir absolu se fait la conjonction du symbolique avec un Réel
dont il n'y a plus rien à attendre, puisque le sujet est déjà là, hypothèse
du procès et de tout le procès lui-même.
Véritable ruse de la raison où le sujet absolu, le sujet de la science, dés
l'origine et jusqu'au bout, sait ce qu'il veut, avant que son refoulement
ne lui fasse retour dans son rapport au sexe.
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Mais la philosophie s'oppose au rationalisme dans la théologie
moderne, car en fait de raison, elle n'y trouve que pensée autonome
abstraite, dont le raisonnement rend le ciel vide en rabaissant le divin
à n'être que caput mortuum. Dés lors au rationalisme en religion, va
venir s'opposer le supranaturalisme , qui ne diffère de la philosophie,
qu'à n'admettre pour son authenticité, que l'autorité positive.
Si la religion ne comprend pas la philosophie, la philosophie, elle,
comprend la religion. L'Esprit absolu doit exister, car la religion est la
forme de la conscience du vrai, comme il en est pour tous les hommes.
Trois temps :
1. Perception sensible.
2. Introduction en celle-ci de la forme du général, de la réflexion, de la
pensée abstraite, pleine d'extériorité et commune à tous les hommes.
Ainsi la conscience du vrai en soi, doit prendre la forme de la religion.
3. L'homme spécule sur le vrai.
La philosophie moderne est né dans le monde chrétien, l'esprit y est
un. Dés lors la forme particulière de la religion, que constitue le
protestantisme est nécessaire à appréhender l'essence de l'esprit
universel, sous la forme de la conscience représentative, qui s'arrête à
l'extérieur. Elle contient tout ce qui est mythique, historique, toute la
partie positive, qui donne accès à l'intelligibilité, à l'objectivation pour
la conscience, de l'essence renfermé dans le témoignage de l'Esprit.
Représentation de l'être là sensible et pensée raisonnable.
Ainsi peut-on entendre le sens opposé des flèches sur le schéma L de
Lacan. Entre ce qui émane de la perception sensible et la signifiance
qui émane du champ de l'Autre.
Suis-je une femme psychotique, dont le désir ne mène qu'aux
enfantements machiniques ou bien suis-je un homme névrotique, qui
oublie son désir aux mirages instinctuels de ses peurs ancestrales ?
Sous la gouverne de quel Autre, ai-je été initié à pressentir ce que
parler peut bien vouloir dire ?
Et si ma nature de parlettres m'envoûte du miracle de mon advenu
passive en système expert, comment franchirais-je les béances que ma
nature active de parl'être ouvre sous mes pas ?
Tel est bien l'enjeu de ce dont vient témoigner une cure, soutenu ou
non, selon la théorie que chacun se fait du transfert.
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Loin d’une pensée rabattue sur le binaire, il paraît plus sûr de lire ici,
les trois temps logique du constat, du comprendre et du conclure,
ouvrant la perspective à un nouage boroméen du Réel, du Symbolique
et de l’Imaginaire.
4. Autorité et Liberté.
La philosophie est pensée libre et non autorité. Elle réclame
assentiment. Ce dont la pensée s'est rendue consciente, la raison veut
donner son assentiment à tout.
Ainsi dans le protestantisme, la religion doit résulter de la conviction
personnelle et non de l'autorité seule. La théologie se doit d'y être
science de la connaissance de Dieu et du rapport de l'homme à Dieu.
Car si la religion s'appuie sur l'autorité et qu'elle est par conséquent
positive, elle exige que l'homme adore Dieu en esprit. La conviction
personnel se fait donc commune à la philosophie.
Mais la vérité dans la religion exige absolument le témoignage de
l'esprit. L'esprit fonde la vérité dit le christ. Le témoignage renferme la
liberté de l'esprit, ce qu'il tient pour vrai.
Mais la psychanalyse nous apprend que la raison se fait volontiers
Surmoi féroce, qui n'hésite pas à abuser du caractère universellement
assertif de ces préceptes. "Dieu existe en chair et en os" si et
seulement si "Dieu existe en chair et en os".
Dés lors averti par Tarsky sur le savoir absolu Hégélien, la
psychanalyse, loin de juger du vrai et du faux de ses témoignages, se
contente de tenir pour irréfutable, qu'ils aient été dit, afin d’inviter à y
relever l'arithmétique de la grammaire, qui préside aux homophonies
de leur logique.
Car ne nous y trompons pas, le moyen de la Foi, de la conviction n'est
autre que l'instruction, l'éducation, l'assimilation des concepts, nous
dirait un catégoritien, comme R. Guitart.
La Foi en la vérité, doit être la conviction en la vérité, poursuit Hegel.
Ce qui fait autorité, c'est un fait de conscience. La connaissance de
Dieu, nous est si immédiate, qu'elle en devient l'Autorité intérieure de
la conscience. Si je l'ai découvert, c'est que c'est vrai. Au point que
Saint Mathieu préfère affirmer que "les mauvaises pensées viennent
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du cœur." Car diantre, peut-on tenir le principe de la révélation
intérieure pour vrai, s'il peut justifier tout forfait ?
Et voilà que nos idées de Dieu et de l'état, nous détermine dans la
représentation qu'on se fait des temps comme de l'époque.
Comment parvenir à la notion de la pensée libre, si la conviction
personnel n'est pas affranchie de l'autorité ?
Comment la philosophie, selon sa fin absolue, peut-elle rendre enfin
possible une réconciliation à l'autorité de la religion, tout en
préservant satisfaction à sa raison ?
Car le besoin de la philosophie et de la religion sont, like libido, two
in one, une seule et même chose, rechercher ce qui est vrai.
Pourtant si chacune, à sa façon, trouve dans le penser, la chose la plus
intime et unique à se satisfaire en elle-même, comment la Raison peutelle admettre une satisfaction qui lui serait opposée ?
Les bûchers eux-mêmes, n'ont-ils pas prouvé la conviction que la
pensée quand elle s'éveille ne saurait renoncer à la liberté ?
La Raison pourrait-elle tolérer quelque chose, qui lui soit supérieur ?
Bien sûr, nous autres de la psychanalyse, savons bien qu'elle n'a
d'autres choix, que de se plier à la structure de lent gage, qui cause
pour elle et la cause.
Pourquoi la religion ne renoncerait-elle pas à la positivité, qui
concerne seulement la forme, l'élément historique et mythique, en lui
donnant la forme de la pensée, d'entendement parfait ?
Car déjà, pour ne pas renoncer à son contenu, la religion préfère s'en
tenir aux sentiments. Il n'y a rien à savoir, rien à connaître.
Et si la Raison ne peut-être satisfaite, la pensée ne s'oppose pas au
sentiment conscient de lui-même. Ainsi l'entendement éclairé ne
réclame que l'abstrait.
Cependant pour rester concrète, la religion chrétienne doit être
dogmatique, car elle se doit d'annoncer la révélation divine et la
connaissance de ce que Dieu est.
Mais l'entendement abstrait l'a vidé jusqu'à produire une théologie
rationnelle, sans rapport avec la notion rationnelle, qui en présentant
produit par elle-même le contenu concret de la religion et le justifiant
en soi, le connaît comme pensée, purifiée des différentes
représentations sensibles. Ainsi, si la Raison concrète s'oppose à
l'entendement abstrait, le protestantisme réconcilie la représentation
religieuse avec la vérité, sous la forme que développe la Raison.
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Et l'on peut suivre au nouveau monde comment la Raison mène son
monde. L'ascèse monastique des textes s'y est transmuté ascèse
mondaine des métiers, puis de la réussite, avant de finir ascèse du pur
profits en toute mondanité ! Mafias abstraites et sectes concrètes !
Un dénommé Bush, ne peut y être que prédestiné, puisqu'il est
incontestablement powerfull.
Que voulez-vous, c'est que la constitution des états se fonde sur la
manière dont l'esprit comprend son rapport à la liberté.
L'essence de l'état consiste en ce que la volonté, en soi et pour soi
raisonnable, universelle en soi et pour soi, que cet universel, ce
substantiel de la volonté soit Réel. La loi exprime ce qui est
raisonnable en ce qui concerne la volonté.
Ainsi la conscience qu'un peuple à de sa liberté s'instruit de l'idée que
l'état et le peuple se font de Dieu.
Ni en Grèce, ni à Rome, n'a pu se produire la philosophie du droit, qui
naquit au sein du christianisme.
Si la sainte religion occupe le divin, l'état occupe le séculier. Or le
droit raisonnable se rapportant à la vérité doit donc être en parfait
accord avec la vérité en religion et en philosophie.
Force est de concilier règne spirituel et profane.
La philosophie grec ne pouvait se produire en orient où le principe de
liberté n'était pas encore celui du droit.
Ainsi naquirent les théocraties orientales. Là, la liberté subjective,
morale, le droit et la volonté sont perdus, car là, la religion s'y est fixé
elle-même, subordonnant la liberté séculière sur le même mode
négatif, que la caste ecclésiale romaine vis à vis des laïques.
Le monde séculier est mauvais.
Quand la religion se tient à l'écart, pour soi et regarde la vérité,
comme une chose qui ne saurait être immanente à la liberté humaine,
elle la nie.
Le rejet par les prosélytes de l'intégrisme des caricatures du prophètes
n'en sont-elles pas la plus parfaite illustration ?
La philosophie, elle, est une pensée immanente, actuelle, présente, elle
contient dans les sujets, la présence de la liberté. Car ce qui est pensé
relève de la liberté humaine.
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Mais ne nous y trompons pas la liberté n'est pas comme le réclame
l'Europe celle de penser, car même si le sujet computeurisé par le
productivisme scientificisé en est privé, on à jamais vu quiconque
empêcher quiconque de penser.
La liberté est avant tout celle de pouvoir parler.
C'est dans les contextes où la parole se voit usurper, que s'écrivent les
bibles, comme ultime tentative de préserver quelques transmissions,
Au-delà des générations sacrifiés.
La philosophie exige que le divin soit présent dans le monde séculier,
que ce qui est morale, honnête, soit présent dans la réalité de la liberté.
Pour autant, elle ne peut laisser s'évaporer le divin dans le sentiment et
les éffluves de la dévotion.
Sagesse du monde, elle se range au côté de l'état, contre les
prétentions de la domination religieuse, comme contre l'arbitraire et la
nature contingente du pouvoir séculier.
Elle rend conscient le divin, c'est à dire le substantiel de la constitution
de l'état.
Ainsi a-t-on vu fleurir les rois philosophes, qui prétendait gouverner le
monde de leur absolu rationalité.
Mais est-elle bien pour autant sagesse du monde, quand la
psychanalyse révèle la méconnaissance où elle se tient, celle d'un sujet
éternellement soumis à la castration, éternellement divisé par le
rapport où il s'entretient à la structure de langage qui le cause,
éternellement raturer par le désir de l'Autre, qui lui sert d'instance de
reconnaissance ?
Sans doute y faut-il au moins une cure pour en assumer l'universel
oedipianité. Sans doute y faut-il plus d'une cure pour en soutenir
l'universel désêtre. Sans doute y faut-il plus de mille et une sagesse,
pour en projeter, au-delà de la croyance, l'universel béance au
fondement d'une possible société plus douce et joyeuse.
Chacun étant dépositaire du mana et non propriétaire et la monnaie
primitive ne mesurant pas les choses mais les personnes, comme nous
le rappelait récemment ici même L.G.Papon, je vous proposerais pour
conclure quelques traits fondamentaux.
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Religion
Judaïsme
Catholicisme
Islamisme
Protestantisme
Pensée logique
Mathématique
Psychanalyse
Cybernétique
Incorporation
Révélation
Incarnation
Illumination
Prédestination
Prédication
L'assimilation
La répétition
La cognition
Dieu
Moïse
Jésus
Mahomet
Luther Bush
Logos
Pythagore
Freud
Wiener
L'Esprit Saint
La voix
Le verbe
L'image
Moi
L'absolu
Le logarythme
L'inconscient a
L'auto-gouverne @
Etant entendu que cette derniére se dissout leurre, à l'épreuve du
langage.
Ou bien encore en structure hectadique :
Parents
Père
Homme
Fils
Rite
Mère
Femme
Fille
Enfants
Dieu
Lithurgie
Révélation
Rituel
Divinité
Foi
Recueillement
Etant entendu que le bonheur n'est pas harmonie parfaite, Dieu est la
structure du lent gage, incirconscriptible.
Le bon-heurt est le rythme de la pulsation, la divinité est la fonction de
la parole, circonscriptible.
Et maintenant à vous de compléter !
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