UE.2.10.S1 Immunothérapie et vaccination Antivirale (Vaccination antivirale et bactérienne) I) Définitions L’immunothérapie consiste à renforcer les défenses immunitaires soit : - Activement par la vaccination (immunité cellulaire et/ou humorale), a permis d’obtenir une éradication mondiale de la variole (poliomyélite ?), durable. - Passivement (utilisation d’immunoglobulines standards, spécifiques ou de cytokines comme les interférons), provisoire. II) Interférons - Constituent un ensemble de protéines (environ 500 aa) définies par leur aptitude à conférer aux cellules un état de résistance à une infection virale. Ces molécules font partie des moyens de défense rapides antivirale non spécifiques. - Interféron-α produit par les lymphocytes B et les macrophages, IFN-β produit par les fibroblastes et C. épithéliales, rôle antiviral. Type et quantité dépendent du virus et du type cellulaire impliqué (IFN-α/Macrophage/HSV, IFN-α utilisé en thérapeutique contre VHB ou VHC), - Inhibition de la traduction des ARNm viraux par l’expression de 2 gènes cellulaires (PK 67, eIF2), - IFN-γ produit par les lymphocytes T et C. NK, rôle immunomodulateur. III) Immunoglobulines spécifiques et séroprophylaxie - L’administration de sérum de convalescent ou d’IG contenant un titre d’AC neutralisant élevé permet d’obtenir une protection temporaire. Parfois associée à la vaccination qui prend le relais des IG injectées. - γ-globulines standards préviennent une rougeole si injectées 4 jours après la contamination, - γ-globulines spécifiques anti-CMV à titre neutralisant élevé et fortes doses diminuent la primoinf. chez séronégatifs (greffe MO, organes solides), - fièvres hémorragiques. 1 UE.2.10.S1 Tableau 1. Avantages / inconvénients de la séroprophylaxie Avantages - protection rapide -relais possible par la vaccination - seule immunothérapie applicable en l'absence de vaccin (fièvres hémorragiques) Inconvénients - immunité uniquement passive - immunité uniquement humorale et non cellulaire - protection de courte durée (dépendante de la demi-vie des immunoglobulines) IV) Vaccins Tableau 2. Différentes approches vaccinales antivirales 1) Vaccins à base de virus vivants atténués - virus vivants atténués, obtenus par passages multiples en culture cellulaire virus mutants thermosensibles virus vivants atténués par réarrangements géniques virus vivants atténués par délétion génétique ou par mutagenèse dirigée 2) Vaccins à base de virus inactivés - virus inactivés par procédés chimiques ou physiques 3) Vaccins à base d'antigènes ou de peptides viraux - protéines virales purifiées protéines virales provenant de gènes clonés dans des procaryotes ou des eucaryotes peptides synthétiques 4) Autres vaccins - virus recombinant vivant (gène viral cloné dans un vecteur viral) ADN nu 2 UE.2.10.S1 V) Conditions à remplir pour un vaccin et indications Un vaccin doit à la fois induire une mémoire immunitaire, sans l’apparition des symptômes dus au virus sauvage, et induire et maintenir une concentration significative d’AC spécifiques et/ou une immunité cellulaire spécifique. La réponse immunitaire doit se développer au niveau des sites potentiels de réplication (orale/polio) Il doit être bien toléré par une large population (au statut immuno. varié) et n’avoir que des effets minimes (bénéfice/risque, encéphalite et variole) Si contient un virus inactivé, tué ou une protéine virale il doit être exempt de virus infectieux ou d’AN viraux Vaccins vivants ne doivent pas perdre leur atténuation par mutation reverse (stabilité génétique) Stabilité générale, peu coûteux, facile à administrer etc. Trois types d’indications de stimulation du système immunitaire: - Avant contact avec le virus, vaccination traditionnelle, individuelle ou collective, à froid ou à chaud si épidémie - Dès contact avec le virus pour gagner de vitesse l’infection avec séroprophylaxie (anti-rabique chez sujet mordu, anti-viraux de l’hépatite B chez nouveaux-né de mère infectée …) - Après installation d’une infection chronique pour prévenir la maladie ou atténuer les symptômes : vaccins thérapeutiques expérimentaux (HBV, HSV, HIV) VI) Vaccination conventionnelle Vaccins vivants atténués (Tableau 3) Type poliovaccin oral, rubéole, oreillons, varicelle, fièvre jaune Vaccins inactivés (Tableau 3) - Virus sauvages virulents tués par procédés chimiques (formol, détergents..) ou thermique, sans modification de l’antigénicité (adjuvant liposomes, sels d’aluminium..). - Type polio injectable, virus de l’hépatite A, rage, grippe (plusieurs souches). Types de réponses immunitaires (Figure 1) Calendrier vaccinal (Tableau 4) 3 UE.2.10.S1 Tableau 3. Propriétés des vaccins vivants atténués et des vaccins inactivés Propriétés Voie d'administration Vaccins atténués naturelle ou injection Vaccins inactivés injection Nombre de doses généralement unique multiple Durée de l'immunité plusieurs années Réponse humorale IgG, IgA (voie muqueuse) généralement moindre que par vaccin atténué IgG Réponse cellulaire correcte incertaine Thermolabilité Interférence oui vaccin poliomyélite oral uniquement possible : poliovaccin oral non non oui :poliovaccin oral non Retour à la virulence Risque de pathogénicité chez l'immunodéprimé non Figure 1 : Réponses immunitaires induites par les vaccins vivants atténués et inactivés 4 UE.2.10.S1 Nouvelles approches: - Antigènes viraux - Peptides synthétiques - Virus recombinants - ADN nu ADN plasmidique avec un gène viral (HBV et HIV, voie IV ou IM, expérimental) VII) Thérapie cellulaire L’immunothérapie passive est fondée sur l’administration de lymphocytes T cytotoxiques autologues et consiste à prélever du sang périphérique chez un sujet infecté par un virus, à isoler les LT Cytotox. spécifiques de ce virus, à les cloner et à les cultiver in vitro puis à les réinjecter au patient. 5