Elec. ALI idéal en régime linéaire 1 Electrocinétique et électronique Chapitre 5 : TP - Cours L’amplificateur linéaire intégré (ALI) idéal en régime linéaire Un amplificateur linéaire intégré (ALI), encore appelé amplificateur opérationnel (ou AO ou ampli op) est un circuit intégré : sur quelques mm2 de Silicium, on trouve quelques dizaines de transistors, résistances et condensateurs miniatures. Cette miniaturisation des composants et des connexions a été rendue possible par des techniques de fabrication élaborées. Pour nous, un ALI (ampli op) sera une boîte noire permettant de faire des opérations électroniques de traitement du signal : amplification, sommation, dérivation, intégration, etc… I / L’ALI idéal en régime linéaire Entrée + Sortie Entrée inverseuse Vcc + Alim Vcc - En général, on ne représente pas l’alimentation (Vcc), afin de simplifier les dessins, mais il ne faut jamais oublier qu’elle est toujours indispensable au fonctionnement de l’ALI ! i+ v+ iS(ALI) i- vOn note v+ et v- les potentiels électriques des deux entrées et ε la différence de potentiel entre les deux. i i 0 ALI idéal en régime linéaire : v v 0 De plus, iS(ALI) est quelconque, fixé par le reste du circuit ; cette énergie étant fournie par l’alim. Attention : ceci n’est qu’une approximation, seulement valable dans des conditions raisonnables de tension, d'intensité, de vitesse de variation, de fréquence, de stabilité (l’ALI peut fonctionner en régime saturé), etc… Cf III / Les limites de l'ALI Remarque : l’ALI idéal en régime linéaire est un composant linéaire pour lequel s’appliquent les lois de l’électrocinétique linéaire (utilisation des complexes en sinusoïdal forcé, théorèmes de superposition, etc…) Important : On pourra se rendre compte que l’ALI idéal en régime linéaire est très facile à étudier dès lors que l'on écrit directement sur le montage : i i 0 et : v v . L’essentiel du travail est alors déjà fait sur le schéma ! 1 Elec. ALI idéal en régime linéaire 2 II / Montages usuels - Réalisation de fonctions linéaires 1°) Suiveur ve 0 is ie + ve ve 0 vs Montage suiveur : v S v E et surtout, i E 0 On a déjà vu l'utilisation du suiveur en TP : Si on mesure à l’oscillo la tension aux bornes du géné, sans utiliser de suiveur, on est gêné par la résistance interne r du GBF : u GBF e(t ) r i E . En transitoire, où iE dépend du temps, on visualise un carré déformé. En sinusoïdal forcé, en passant par la résonance où iE est maximum, l’amplitude de u GBF diminue. ve 0 is ie + ve ve 0 vs GBF En utilisant un montage suiveur le fait que i E 0 permet d'éviter la chute de potentiel dans la résistance interne du GBF et on visualise donc seulement la fem e(t) du GBF : u GBF e(t ) . Rq 1 : La puissance d’entrée est nulle, PE vE .iE 0 , alors que la puissance de sortie, PS v S . i S , ne l’est pas : elle est fournie par l’alim. 2°) Amplificateur inverseur ie 00 0 ie R2 is ve R1 + 0 0 iE vE R1 v S R2 i E vs R2 vE R1 Montage ampli inverseur : 2 vs vS R 2 et ce, qqs le dipôle en sortie du montage (attention : ici iE 0). vE R1 Elec. ALI idéal en régime linéaire 3 3°) Amplificateur non-inverseur ie 0 ve + ve is vs vs ve R2 ve 0 R1 On peut reconnaître un pont diviseur : v E Montage ampli non-inverseur : R1 vS R1 R2 vS R 1 2 et i E 0 et ce, qqs le dipôle en sortie du montage. vE R1 4°) Sommateur inverseur ie1+ ie2 R1 ie1 R0 0 0 0 ve1 is + ie2 ve2 i E1 v E1 R1 R2 0 iE 2 0 vs vs v v v S R0 (i E1 i E 2 ) R0 E1 E 2 R2 R1 vE 2 R2 v E1 v E 2 et ce, qqs le dipôle en sortie du montage. R2 R1 vS v E1 v E 2 . Montage sommateur inverseur : v S R0 Rq 1 : Si R0 R1 R2 Rq 2 : ie1 0 et ie2 0. 5°) Dérivateur ie ie 0 0 0 q is ve + C 3 R 0 0 vs vs Elec. ALI idéal en régime linéaire 4 dv dq iE C E dt dt dv v S R i E RC E dt dv Montage dérivateur : v S RC E et ce, qqs le dipôle en sortie du montage. dt Rq : En fait, ce montage n'est pas si génial que ça. En effet, si on écrit ce qui se passe en sinusoïdal forcé, on trouve : H VS VE jRC HH VS RC . Les hautes fréquences sont donc excessivement VE amplifiées (par exemples les parasites HF). 6°) Intégrateur q ie ie 0 0 0 C is ve + R 0 vE R 0 vs vs q 1 1 i E dt v E dt cste C C RC 1 v E dt cste et ce, qqs le dipôle en sortie du montage. Montage intégrateur : v S RC iE vS Rq : En fait, ce montage n'est pas si génial que ça. En effet, si on écrit ce qui se passe en sinusoïdal forcé, on trouve : H VS VE 1 jRC HH VS 1 0 . Les basses fréquences sont donc excessivement VE RC amplifiées (par exemples les composantes continues). III / Les limites de l’ALI 1°) Saturation en tension En fait, vS est limité par une valeur de saturation : Vsat v S Vsat (où Vsat est de l’ordre de la tension d’alim ~ 15 V). Exemple : ampli non-inverseur R2 R1 avec vE VE cos( t ) où VE 10 Volts vs attendu vs saturé ve t Désolé, le dessin n'est pas très beau… 4 Elec. ALI idéal en régime linéaire 5 2°) Saturation en courant Le courant de sortie de l'ALI est limité par une valeur de saturation : i S ( ALI ) I sat (où Isat ~ 20 mA). 3°) Vitesse de balayage (slew-rate) Le signal de sortie ne peut pas varier infiniment rapidement et ne peut donc suivre les variations trop rapides de la tension d’entrée : dv S de l’ordre de 0,5 V.s-1. dt vs Bouts de droites de pente t On verra en TP de PSI qu'un inconvénient majeur dû à cette limite en vitesse de balayage est la triangularisation des sinusoïdes de fréquence trop élevée. 4°) ALI non-idéal (réel) en régime linéaire En fait, dans un ALI réel, on a : v v 0 et : v S 0 grand ~ 105, mais pas infini) et est très petite, mais pas nulle. où 0 est le gain fini de l’ALI (très (ALI idéal : = 0 et 0 = ) Vsat + vs Vsat - 5°) Stabilité Qu'est-ce que la stabilité d'un équilibre mécanique ? A partir d'une position d'équilibre, si un courant d'air déplace le système dans une direction donnée, on regarde si le système à tendance à revenir à l'équilibre (exemple : une règle tenue par le haut), l'équilibre est alors stable ; ou si le système à tendance à s'écarter encore plus de l'équilibre (exemple : une règle tenue par le bas), l'équilibre est alors instable. Si la sortie est reliée à l’entrée inverseuse : Dipôle V+ V+ 5 Vs Elec. ALI idéal en régime linéaire A partir d’un vS donné, si vS pour une raison quelconque (perturbation, parasite,…), alors vaussi (car v- est reliée à vS par le dipôle) ; donc (= v+ - v- ) ; donc vS = Le montage est stable lorsqu’il y a rétroaction sur l’entrée inverseuse. Si la sortie est reliée à l’entrée non-inverseuse : Dipôle V+ + Vs VA partir d’un vS donné, si vS pour une raison quelconque (perturbation, parasite,…), alors v+ aussi (car v+ est reliée à vS par le dipôle) ; donc (= v+ - v- ) ; donc vS = Le montage est instable lorsqu’il y a rétroaction sur l’entrée non-inverseuse. Si la sortie n’est reliée à aucune entrée : A partir d’un vS donné, si vS (perturbation, parasite,…), alors rien ne permet à la tension de sortie de diminuer. Le montage est instable lorsqu’il n’y a pas de rétroaction. Lorsqu’il n’y a pas de rétroaction, ou lorsqu’elle se fait sur l’entrée +, vS n’augmente ni ne diminue infiniment, mais atteint +/- vSat . L’ALI fonctionne alors en régime saturé. 6°) Tension de décalage (offset) tension de décalage (offset en GB) : v S 0 v d où l'offset vd ~ 1 mV. Ex : ampli inverseur avec ALI réel en régime linéaire. ie V- 0 V- ie R2 is ve R1 + 0 0 vs vs v donc v 0 S v d 0 v v v E v R1 i E et v v S R2 i E donc v E v v vS R1 R2 R R R 1 1 2 2 v E 1 2 v d v S 1 0 R1 R1 R1 Finalement : 6 1 vS vE R 1 1 1 2 1 1 0 R1 0 R2 R1 v d R 1 2 R1 R2 R1 R R i.e. v S 1 2 v 2 v E R1 R1 6 Elec. ALI idéal en régime linéaire 7 v R On peut vérifier que l'on retrouve bien S 2 lorsque l'ampli op est idéal, càd : vE R1 v d 0 et 0 7°) Comportement dynamique En fait, l’ALI est un filtre passe-bas (ses caractéristiques s’écroulent à haute fréquence) : vS 0 où : 0 ~ 105 et 0 ~ 40 Hz 1 j 0 Ex : ampli inverseur (où vd = 0) : vS R2 R1 1 1 1 R2 R1 1 vE R2 R1 R j 1 2 R1 0 0 R2 R1 1 j 0 1 1 R2 R1 0 vE R2 R1 R R 1 1 1 2 j 1 2 0 R1 R1 0 0 vE vE On voit donc que l'on peut écrire ce résultat sous la forme : v S R2 R1 v , où l'on reconnaît au E 1 j C dénominateur un filtre passe-bas. L'ampli inverseur fonctionne correctement tant que la pulsation est faible par rapport à la pulsation de coupure : C 0 0 . 1 7 R2 R1 Elec. ALI idéal en régime linéaire 8 Fiche cuisine L’ALI peut fonctionner en régime linéaire s’il y a rétroaction sur l’entrée -. i i 0 ALI idéal en régime linéaire : v v 0 De plus, iS(ALI) est quelconque, fixé par le reste du circuit ; cette énergie étant fournie par l’alim. L’ALI permet de réaliser différents montages de base : suiveur, ampli inverseur et non-inverseur, sommateur, dérivateur et intégrateur. Les limites de l’ALI sont : saturation en tension, en courant, en vitesse de balayage (slew-rate), et enfin : l’ALI se comporte comme un filtre passe –bas : ses caractéristiques se dégradent à haute fréquence. Trucs et astuces Ecrire directement sur le schéma électrique les informations concernant l’ALI idéal en régime linéaire ; d’une couleur les intensités, d’une autre les potentiels : l’essentiel du travail est fait (ou presque) ! Electrocinétique et électronique ........................................................................................................................................ 1 Chapitre 5 : TP - Cours ...................................................................................................................................................... 1 L’amplificateur linéaire intégré (ALI) idéal en régime linéaire ..................................................................................... 1 I / L’ALI idéal en régime linéaire ....................................................................................................................................................... 1 II / Montages usuels - Réalisation de fonctions linéaires ................................................................................................................... 2 1°) Suiveur .................................................................................................................................................................................... 2 2°) Amplificateur inverseur ........................................................................................................................................................... 2 3°) Amplificateur non-inverseur ................................................................................................................................................... 3 4°) Sommateur inverseur ............................................................................................................................................................... 3 5°) Dérivateur ................................................................................................................................................................................ 3 6°) Intégrateur ............................................................................................................................................................................... 4 III / Les limites de l’ALI .................................................................................................................................................................... 4 1°) Saturation en tension ............................................................................................................................................................... 4 2°) Saturation en courant ............................................................................................................................................................... 5 3°) Vitesse de balayage (slew-rate) ............................................................................................................................................... 5 4°) ALI non-idéal (réel) en régime linéaire ................................................................................................................................... 5 5°) Stabilité ................................................................................................................................................................................... 5 6°) Tension de décalage (offset) .................................................................................................................................................... 6 7°) Comportement dynamique ...................................................................................................................................................... 7 Fiche cuisine ....................................................................................................................................................................................... 8 Trucs et astuces .................................................................................................................................................................................. 8 8