LA TORTUE

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LA
TORTUE
La tortue est un animal fabuleux, merveilleux… bref, qui mérite bien un
document complet dans LES EPERVIERS ! En effet, ces
reptiles peuvent parfois vivre plus de cent ans et se reproduisent très
lentement. Comme tous les animaux répondant au dernier critère, elle est
en danger et ne parviendra pas à se repeupler toute seule ! Certains
humains, pour réparer leur bêtise, essayent donc à tout prix de sauver des
espèces rares, qui se font souvent prendre dans des filets de pêcheurs et
dont la grande majorité des mœurs restent encore inconnus aux yeux des
scientifiques…
Entrons seulement dans le monde de la tortue…
Nadège Hirsch
Document
réalisé
par
LES DIFFERENTES ESPECES
Il y a différentes espèces de tortues. En tout, il en existe
environ 245 ( !), qui sont réparties sur toute la surface du
globe, dans des zones tempérées ou intertropicales. Ces
animaux vivent sur terre depuis plusieurs millions d’années et
ont très peu changé depuis leur apparition !
Les tortues font partie de la classe des reptiles et de
l’ordre des chéloniens – les tortues en sont les uniques
composantes. En fait, on décrit les chéloniens comme des
reptiles à mâchoire non dentée recouverte d’un bec corné,
enfermés dans une carapace osseuse, comportant un « bouclier »
dorsal creux et d’un « plastron » ventral plat, unis entre eux
latéralement et laissant passer vers l’avant la tête et les
membres antérieurs et vers l’arrière les membres postérieurs
et la queue. Il y a encore quelques autres caractéristiques
qui décrivent les chéloniens, mais je ne vais pas vous ennuyer
plus longtemps avec ça.
L’ordre des chéloniens est divisé en deux sous-ordres. Dans le
premier des sous-ordres, dans lequel on distingue les
dermatémyidés,
les
chélydridés,
les
émydidés,
les
testudinidés, , les chélonidés, les dermochélyidés, les
carettochélyidés et les trionychidés, on peut voir les tortues
dont le cou se plie en S dans le plan vertical, nommé les
cryptodires. Dans le second, dont le cou se rabat dans le plan
horizontal, dans lequel il y a les pélomédusidés et les
chélidés, appelé les pleurodires.
Les espèces faisant partie du sous-ordre des cryptodires
vivent dans les zones tempérées et tropicales, ainsi que dans
les lacs ou les cours d’eau, ou encore à terre. On les trouve
sur tous les continents, mais seule une espèce atteint le nord
de l’Australie. Par contre, les pleurodires ne se trouvent
qu’en Australasie, en Amérique du Sud et en Afrique centrale
et méridionale.
Ensuite, ces deux sous-ordres sont divisés encore en une
douzaine de familles, puis en quatre-vingt sept genres et pour
finir,
cela
donne
deux
cent
quarante-cinq
espèces
différentes !
Sur l’image du dessus, tu peux voir un homme accompagné d’une
tortue faisant partie des espèces les plus imposantes et de la
plus petite, à côté. La plus grande est la tortue luth, dont
je parlerai après, dont la carapace mesure jusqu’à 2,4 m et
qui peut peser jusqu’à 860 kg !
Quant à la plus petite, elle se nomme la tortue terrestre du
Cap et possède une carapace de 95 mm et ne pèse que 140 g !
VENUE DE LOIN
Comme il était inscrit précédemment, les tortues vivent sur
cette terre depuis bien plus longtemps que nous ! Le plus
ancien groupe connu de tortues fossiles est du Trias (il y a
environ 230 millions d’années) !
Les tortues se sont très vite adaptées à différents milieux !
Elles se sont établies avec succès dans des terrains secs,
comme des déserts, des savanes ou encore des steppes, aussi
bien quedans les prairies, les zones boisées, les montagnes.
Ensuite, elles ont trouvé à leur goût les eaux tranquilles des
mares
et
les
eaux
courantes
des
fleuves
tropicaux.
Aujourd’hui, certaines espèces ne viennent à terre que pour
pondre et passent le reste de l’année dans l’eau sans revenir
à la côte. D’autres vivent dans des régions si sèches qu’elles
n’ont jamais eu la chance de rencontrer le moindre plan d’eau
au cours de leur vie !
UN PHYSIQUE EN OR
La tortue, même si son physique est resté très primitif, a un
corps tout à fait adapté au milieu dans lequel elle vit, et
nous le verrons par la suite.
Sa carapace est faite de deux parties : une supérieure,
appelée dossière, et une inférieure, le plastron. Chacune
d’elle est constituée d’une couche interne osseuse et d’une
couche externe faite de plaques cornées.
La couche visible est constituée de grandes plaques cornées
qui recouvrent, en fait, une couche plus épaisse de segments
osseux – qui forment en fait la véritable couche protectrice.
A la jonction entre la dossière et le plastron, il y a des
ouvertures pour la tête, les membres et la queue. Le nombre et
la disposition des plaques varient considérablement d’une
espèce à l’autre. Ces différences se révèlent souvent utiles
pour différencier les tortues d’une espèce à l’autre.
Cependant, on peut quelques fois distinguer des différences
individuelles !
Seulement trois familles sont dépourvues de plaques cornées
sur la carapace : les tortues à carapaces molles (Trionychidae
et Carettochelyidae) et la tortue luth (Dermochelyidae).
Un caractère commun à toutes les tortues est l’absence de
dents. Les plus vieux fossiles datant du Trias en possédaient,
mais elles étaient toute petites et se trouvaient non pas sur
les mâchoires, mais dans le palais. Pour remplacer les dents,
les tortues ont des sortes de crêtes cornées couvrant les
mâchoires supérieures et inférieures. Chez les tortues suivant
un régime carnivores, elles sont très aiguisées, comme des
couteaux, et tranchent la chair. Par contre, pour les
végétariens, l’aspect est un peu différent, puisque le bord de
chaque crête cornée est dentelé, ce qui facilite la section
des plantes dures.Toutes les tortues ont les membres plutôt
robustes. Même les plus grosses tortues terrestres parviennent
à soulever leur corps lorsqu’elles évoluent sur le sol !
Chez les espèces terrestres, on trouve des doigts et des
orteils plus ou moins soudés, ce qui constitue un pilier
solide. Par contre, chez les tortues d’eau douce, les doigts
sont distincts, bien individualisés. De nombreuses espèces
possèdent ainsi une sorte de palmures qui leur sera très utile
dans leur milieu. Quant aux tortues de mer, leurs doigts ont
fusionné pour obtenir des membres en pagaie – des nageoires,
en fait – qui les propulse dans l’eau. Contrairement aux
autres tortues, ces animaux de la mer ont les membres
antérieurs bien plus développés que les postérieurs.
LA REPRODUCTION
Le point qui relie toutes les espèces de tortue dans le monde
entier, c’est le fait (bien connu) qu’elles viennent enterrer
leurs œufs dans le sol et que les jeunes y grandissent sans
aucune intervention de leur mère, avec la température ambiante
du sable ou du gravier environnant ! Dès leur éclosion, les
jeunes sont livrés à eux-mêmes et sont donc obligés de se
débrouiller seuls.
Le plus grand danger pour eux ? Les
prédateurs, bien entendu ! Rapaces et crabes veillent lors que
les petits sortent de leur nid et là, attention ! Nombreux
sont ceux qui y laisseront leur peau !
La durée de l’incubation varie d’une espèce à l’autre. Chez
les tortues à carapace molle, on compte un seul petit mois.
Par contre, chez les tortues terrestres, il faut une année et
demi d’incubation aux petits ! Mais la moyenne varie de deux à
trois mois environ.
Cependant, le taux de reproduction de la tortue est très bas.
Les petites tortues ne déposent que de un à six œufs, tandis
que les plus grandes en mettent maximum cent. Beaucoup
mourront dans leur plus jeune âge, souvent exposés à de grands
dangers !
Tu trouveras dans la suite du document plus de précision sur
la reproduction de la tortue, car chaque espèce a ses
particularités !
LES TORTUES PLEURODIRES
Les tortues pleurodires sont des tortues bien adaptées à la
vie en eau douce. Elles se trouvent en Amérique du Sud, en
Australie ainsi qu’en Nouvelle-Guinée. La plupart des espèces
qui composent ce sous-ordre possèdent un long cou qui leur
permet de venir respirer à la surface sans exposer le reste du
corps à des prédateurs affamés. La Chélodina expansa, qui
habite au sud-est de l’Australie, possède le plus long cou de
toutes les tortues, car ce dernier atteint un peu plus de 31
cm.
Sur la photo ci-contre, tu peux voir une chélodine à long cou,
qui fait partie de la famille des chélidés et dont le nom
savant est : Chelodina longicollis.
Elles peuvent rester longtemps dans l’eau, passant leur temps
à chercher de la nourriture, par exemple.
La chélodine à long cou, par exemple, est carnivore et chasse
activement,
surtout
pendant
le
jour,
toutes
sortes
d’invertébrés,
de
crevettes,
d’écrevisses,
de
larves,
d’insectes et de mollusques. Quelques fois, elle opte même
pour des grenouilles.
Cette tortue a plusieurs techniques de chasse. Parfois, elle
s’en approche furtivement, en nageant lentement à travers la
végétation aquatique, ou alors, elle fond directement sur son
dîner, allant même jusqu’à poursuivre la bête s’il s’agit d’un
gros animal.
C’est au moment de l’attaque que son long cou va lui servir.
Il se détend brusquement et aspire sa proie.
Le bec ne mord pas directement la chair : la tortue place d’un
coup sa tête le long de la proie et ouvre brusquement sa
bouche. La victime est avalée avec de l’eau. Ensuite, la
chélodine à long cou referme à moitié ses mâchoire et rejette
l’eau, puis absorbe son repas.
Ses mâchoires étant trop faibles pour déchiqueter la proie,
elle l’avale jusque dans la gorge où, à l’aide de ses membres
antérieurs qui pressent sur son cou, elle la place d’une façon
à ce qu’elle puisse l’avaler facilement.
Et le tour est joué !
Certaines autres espèces de pleurodires mangent des plantes
aquatiques et des fruits tombés dans l’eau des arbres
environnants.
La chélodine vit aussi bien dans l’eau que sur terre. Elle
habite de préférence les rivières, les étangs et les lagunes,
recherchant
essentiellement
les
eaux
tranquilles
et
bourbeuses. Au Nord de l’Australie, l’eau atteint parfois des
températures si basses que la chélodine se voit obligée
d’hiberner. Elle s’abrite alors dans l’eau ou sur terre.
La chélodine à long cou se déplace beaucoup, colonisant
souvent les nouveaux espaces qu’elle trouve à son goût.
Cette espèce de tortue s’accouple sous l’eau. Le mâle se hisse
sur la carapace de sa compagne et s’agrippe avec ses pattes
avant.
Deux mois plus tard, la femelle ira pondre dans un trou sur la
terre ferme de six à vingt-quatre œufs. Elle choisit un sol
léger et sableux, car il ne faut absolument pas que les œufs
soient immergés, même quelques heures, sinon, cela risquerait
de les détruire.
Mais
les
œufs
courent
bien
d’autres
dangers :
divers
prédateurs pillent les nids ! Et lorsque les bébés sortent de
leurs œufs six mois plus tard et se dirigent immédiatement
vers l’eau, de gros poissons les attendent, sans compter ceux
qui les guettent depuis la terre.
La chélodine a le surnom de « puante », en Australie, en
raison du liquide nauséabond qu’elle peut émettre pour se
défendre et qui se projette à plus d’un mètre.
Les membres sud-américains de la famille des pleurodires se
divisent en deux groupes : les espèces à coup de serpents
(celles qui ont le cou long) et d’autres à cou court.
Dans
la
région
du
Chaco,
au
Centre-Sud de l’Amérique du Sud, la sécheresse peut durer des
mois. Là vivent de petites tortues, répondant au nom savant de
A. pallidipectoris dont la carapace mesure 18 cm. Quant les
cours d’eau sont asséchés, elle s’enterre profondément dans la
boue, jusqu’au début de la saison des pluies.
LS TORTUES CRYPTODIRES
La famille des Chélidridae, qui fait partie l’ordre des
cryptodires, ne renferme que deux espèces, la tortue hargneuse
(ou happante) et la tortue alligator, qui vivent en Amérique
du Nord. Elles possèdent une longue queue qui ressemble à
celle d’un crocodile. Elles ont une tête très volumineuse, qui
peut facilement disparaître complètement sous la carapace.
La tortue hargneuse (voir photo p.15), appelée comme ça car
elle est d’un naturel très agressif et mord tout ce qui se
trouve sur son passage, passe le plus clair de son temps dans
l’eau. Sur la terre, elle est plutôt maladroite. Dans le Nord
des Etats-Unis, la tortue hargneuse hiberne quelques fois, ou
alors reste active sous la surface gelée.
La palette d’animaux qui peuvent être mangés par la tortue
hargneuse est grande : des poissons aux petits tortues, en
passant par les oiseaux, de jeunes alligators, des têtards,
des insectes ou encore des crustacés aquatiques : tout ce qui
passe à sa portée et qui a une taille raisonnable est bon à la
consommation ! Cette tortue se nourrit même quelques fois de
cadavres !
LES CHELONIDES
Les Chélonidés, également appelées tortues de mer, se divisent
en sept espèces.
Si les mâles passent toute leur vie dans l’eau, puisque
l’accouplement y a également lieu, les femelles, elles, se
rendent chaque année sur la même plage pour pondre leurs œufs.
Hélas, cette régularité a permis à l’homme de prévoir leur
arrivée et donc de les chasser pour leur chair. La plupart des
espèces de tortues de mer sont aujourd’hui gravement menacées.
Les femelles pondent une centaine d’œufs par nid et il y a
généralement plusieurs pontes par saison. Cela n’empêche pas
leur rareté, car sur cent œufs seulement un ou deux petits
subsisteront au bout d’une année entière.
Lorsque les petits sortent de leur nid, ils sont en
« sécurité » par le nombre. En effet, c’est la nuit qu’elles
sortiront toutes ensemble et se rueront vers la mer. Là, elles
seront à l’abri des prédateurs terrestres.
Naguère, la tortue franche vivait dans toutes les mers chaudes
du globe. Aujourd’hui, la plupart des populations sont
décimées. Elle peut vivre jusqu’à quarante ou cinquante ans et
doit attendre l’âge de dix, voire même quinze ans pour se
reproduire. L’accouplement se fait à la surface de l’eau !
La tortue franche, comme quelques autres tortues de mer (mais
pas toutes !), mange végétarien. Cependant, les jeunes se
nourrissent quelques fois de petits poissons et de crustacés.
Le sexe des nouveaux-nés, chez la tortue franche, dépend
entièrement du degré auquel les œufs sont gardés. A 32°
naissent uniquement des femelles, à 28° seulement des mâles et
à 30°… le sexe-ratio est à 1/1 !
Les tortues marines doivent régulièrement remonter à la
surface pour respirer. Mais une tortue marine adulte peut
quelques fois rester cinq heures d’affilées sous l’eau, les
jeunes devant souvent remonter plus régulièrement !
LES TRIONYCHIDAE
Les Trionychidae, ou tortues à carapaces molles, comprennent
les espèces de tortue qui déplient un large éventail
d'adaptation à la vie aquatique dans les cours d'eau et les
lacs.
Pourquoi tortues à carapace molle ? Parce que leur carapace ne
présente aucune plaque cornée, mais une peau épaisse. Cette
peau, à la consistance de cuir, a une surface lisse et des
bords flexibles. L’ensemble est adapté à une nage rapide et
efficace en hautes eaux et aux déplacements sur les fonds
vaseux des cours d’eau et des lacs. Ainsi, toutes les tortues
de
cette
espèce
présentent
les
mêmes
caractéristiques
physiques et leurs mœurs se ressemblent beaucoup.
Les tortues à carapace molle ont la capacité de s’incruster
dans le fond grâce à des mouvements ondulatoires. Elles y
restent cachées des prédateurs, bien qu’elles soient capables
de se défendre efficacement au moyen de leurs mâchoires
cornées, tranchantes comme des couteaux, cachées sous des
lèvres gonflées.
Leur gorge est vascularisée, ce qui leur permet d’extraire
l’oxygène de l’eau. Comme ça, elles n’ont pas besoin de
remonter à la surface pour respirer !
La plupart de ces tortues suivent un régime carnivore,
attrapant mollusques, crustacés, insectes, vers, grenouilles
et poissons. D’autres espèces mangent en outre des fruits et
des plantes aquatiques.
Quelquefois, les tortues à carapace molle remontent et
viennent prendre des bains de soleil, mais cette pratique
reste assez rare, car quelques prédateurs les attendent sur la
terre ferme.
On trouve les trionychidés en Amérique du Nord, en Afrique et
en Asie, mais pas en Amérique du Sud, ni en Australie.
LES CARETTOCHELYIDAE
Les Carettochelyidae ressemblent énormément aux trionychidés,
puisque ce sont aussi des tortues à carapace molle. Cependant,
leur carapace n’est pas plate comme celle du dernier genre
dont nous avons parlé, mais bombée, avec une crête le long de
la ligne médiane. Toutes les structures osseuses de la
carapace sont présentes, même si elles tendent à être un peu
plus petites que chez les tortues à carapace dure.
La famille des Carettochelyidae est représentée aujourd’hui
par une seule et unique espèce que l’on trouve en NouvelleGuinée et dans le nord de l’Australie. Cette espèce possède un
long museau en forme cylindrique et c’est la plus grande
tortue Australienne – elle mesure plus de 70 cm et atteint un
poids de 30 kg – et c’est la seule qui replie son cou
verticalement et qui fait donc partie de l’ordre des
cryptodires !
C’est un animal placide, qui peut rester des heures immobile.
Nocturne, elle chasse dans l’eau des poissons et des
crustacés, et sur terre, se servant de son « groin » pour
fouiner et trouver des larve et absorber des éléments
nutritifs tombés dans la vase.
Elle pond une quinzaine d’œufs à la fois, qui sont mous, sur
les plages de sable. Les petits attendront la marée haute pour
sortir.
LES KINOSTERNIDAE
Egalement
appelés
tortues
bourbeuses
et
musquées,
la
(sous)famille des kinosternidae comprend les petites tortues
cryptiques d’Amérique. Leur taille moyenne est de 15 à 20 cm
environ. Le genre le plus connu de cette sous-famille est sans
doute celui des tortues bourbeuses (genre Kinosternon) qui
regroupe une quinzaine d’espèces différentes. La plupart de
ces tortues, brunes et peu visibles, passent leur journée au
fond de l’eau, dans les zones marécageuses, où elles chassent
les petits mollusques. Au matin, elles quittent l’eau pour se
chauffer au soleil et atteindre leur température préférée. Les
plus petites optent même pour une grimpée à l’arbre ou dans un
buisson.
Un second genre, Sternotherus, qui ne comporte que quatre
espèces regroupées au centre et au sud des Etats-Unis,
regroupe des tortues qui ont un plastron (ventre) réduit. On
les qualifie parfois de « puantes » à cause de l’odeur
qu’elles émettent lors de leur capture.
L’accouplement dure de trois à quatre heures, ce qui est
relativement long. Il est fait de petites taquineries
mutuelles et mordillements. En liaison avec leur petite
taille, elles ne pondent qu’un à cinq œufs, qui sont très
petits et dont la coquille est souvent fragile.
Toute
cette
famille
est
omnivore,
se
nourrissant
de
mollusques, d’insectes, d’araignées, de crustacés, aussi bien
que de plantes aquatiques !
Une espèce est très impressionnante quant il s’agit de
migrer : c’est la Kinostrenon sonoriense, dont on a trouvé
quelques individus dans une mare artificielle, au Mexique, qui
était distante de huit kilomètres de son habitat d’origine !
Toutes ces tortues qui appartiennent à la sous-famille
Kinosternidae sont quelques fois mangées par les populations
environnantes.
LES DERMATEMYDIDAE
Cette famille n’a qu’un seul représentant ! Il s’agit de la
tortue ayant pour nom savant : Dermatemys mawii (voir dessin)
et qui vit au Nord de l’Amérique centrale et au Mexique.
Jusqu’au Crétacé, elle vivait en Asie, et jusqu’au Tertiaire,
on la trouvait encore en Europe et en Afrique.
Elle ressemble à une grande tortue d’eau douce, bien que sa
dossière soit plus forte et plus plate, aussi. Elle est assez
impressionnante : sa carapace atteint 65 cm et elle habite à
la fois les rivières, les lagunes, ainsi que les estuaires.
Elle aime les couches superficielles chaudes et se laisse
dériver tandis qu’elle augmente sa température interne
(n’oubliez pas que les reptiles sont des animaux à sang froid
dont la température dépend de la chaleur externe) !
Si elle est dérangée, elle plonge dans les profondeurs.
En dehors de l’eau, elle est très maladroite et ses pattes ont
du mal à soutenir son corps qui fait un poids de 22 kg. Il lui
est également difficile de relever la tête ! On ne la trouve
jamais sur la terre ferme, à part pendant les période de
ponte, bien entendu, où elle dépose dans des trous de six à
vingt œufs environ qui mesure de trente-cinq à soixante
millimètres. Il arrive que les trous soient inexistants et que
la femelle recouvre simplement ses œufs de détritus. Mais gare
aux prédateurs, dont le principal serait la loutre !
Cette tortue, qui est un animal nocturne, suit un régime
herbivore. La nuit, elle se laisse flotter sur l’eau et mange
les fruits et feuilles tombés sur l’eau, ainsi que des plantes
aquatiques.
LES EMYDIDAE
Les émydidés, avec huit genres, vivent dans le sud de
l’Amérique du Nord. On trouve encore quelques espèces au
Canada, dans les Antilles ou dans l’Amérique Centrale.
Ces tortues se caractérisent par une carapace osseuse
complètement, couverte de plaques cornées. Chez certains
genres, des charnières bien développées permettent à la
carapace de se fermer complètement. Elles ont des membres
robustes et des pieds palmés. Beaucoup sont semi-aquatiques et
vivent dans les marécages, par exemple, les rivières, et même
les lagunes côtières. Quelques-unes, plus terrestres, se
trouvent dans les bois, loin de l’eau. A vrai dire, aucune
autre famille de tortue ne présente une telle variété
d’habitats !
C’est normal, c’est également la famille qui a le plus
d’espèces, et il serait très difficile d’en faire le tour en
quelques mots… C’est pourquoi, après une brève présentation
que tu viens te lire, nous te montrons deux espèces
différentes faisant partie des émydidae afin que tu puisses te
faire une petite idée de ces tortues…
La tortue à tempes rouges : elle vit essentiellement en
Floride et c’est pour ça qu’on la surnomme souvent « Tortue de
Floride ». Une tache rouge allongée qui s’étend en arrière de
l’œil lui a donné son nom officiel. Elle ne possède par de
dents, mais un bec corné tranchant qui découpe ses aliments en
lambeaux. La tortue à tempes rouges se nourrit à la fois de
végétaux et d’animaux. Les jeunes capturent de petits animaux
tels que l’escargot, de petits poissons, des mollusques et des
insectes. Mais les adultes, eux, optent souvent pour un régime
végétarien, préférant les plantes aquatiques riches en fibres.
La tortue de Floride aime les étangs tranquilles ou les bras
morts d’une rivière, avec un fond vaseux et une riche ceinture
végétale. A la belle saison, elle s’expose au soleil. Quelques
fois, plusieurs individus s’entassent les uns sur les autres
afin de profiter au mieux de la chaleur ! Cela donne des
pyramides très amusantes.
Hélas, aujourd’hui, la tortue à tempes rouges pose un problème
écologique. Elle a séduit les touristes avec sa jolie petite
tête et son prix bas, ainsi que sa faculté d’adaptation à la
vie domestiques. Les nouveaux nés amenés en Europe ne mesurent
même pas un centimètre ! Mais quelques années après, ils en
mesureront vingt ! Leurs maîtres les relâcheront, lassés et
encombrés ! Elles trouveront alors leur confort dans la faune
et la flore européenne, au détriment d’autres espèces ! ! !
Déjà maintenant, elle s’est acclimatée au Japon, en Afrique du
Sud et au Moyen-Orient et les conséquences ne vont pas en
s’améliorant…
La tortue terrapin : la tortue terrapin possède une
carapace allant de dix à vingt centimètres (le mâle étant plus
petite que sa compagne) et ne pèse pas plus d’un kilo !
Son nom vient d’un dialecte amérindien où le mot « terrapin »
signifie « petite tortue ».
Elle vit dans les eaux saumâtres ou salées du littoral
Atlantique des Etats-Unis, du Massachusetts au Texas.
Dès 7 ans, la tortue terrapin peut se reproduire. Les
accouplements ont lieu au printemps, au moment où les eaux
commencent à se réchauffer.
C’est au début de l’été que la
femelle choisit un site de ponte favorable, juste au-dessus du
niveau des plus hautes eaux et y creuse un trou profond d’une
quinzaine de centimètres, à l’aide de ses pattes postérieures.
Elle y dépose de 7 à 24 œufs qu’elle recouvre de sable et de
boue. Selon son âge, la femelle peut pondre plusieurs fois par
année, quelques fois cinq pontes pendant la même année !
En cas de problème, la femelle de tortue terrapin peut pondre
des œufs fertiles trois ans après s’être accouplée : ce
phénomène est rendu possible par la stockage dans leurs voies
génitales des spermatozoïdes, ceux-ci demeurant actifs et
fécondant les ovules à retardement !
L’éclosion se produit quelques mois plus tard (trois mois
environ). La carapace des nouveaux nés est très colorée.
Contrairement aux autres tortues marines qui peuvent boire de
l’eau de mer, la tortue terrapin, qui se nourrit de
mollusques, poissons, crustacés et insectes, doit gagner des
sources d’eau douce pour s’abreuver.
Longtemps persécutée à cause de sa chair, la tortue terrapin
est maintenant protégée et commence à repeupler certains
territoires. Au dix-huitième siècle, on considérait la tortue
terrapin comme un animal bon à donner à manger aux esclaves. A
la fin du dix-neuvième, c’était déjà pris comme un plat du
choix. Enfin, dans les années 1920, le prix d’un seul animal
atteignait la somme considérable de cent vingt dollars !
LES TESTUDINIDAE
Egalement appelées tortues terrestres, les Testudinidae
se
trouvent en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique.
Les Testunididae, qui regroupent également les tortues
géantes, hibernent plus ou moins longuement suivant la région
où elles vivent. Elles dépendent de la nourriture disponible
en plantes herbacées, car toutes ces tortues terrestres sont à
prédominance végétarienne, bien que quelques-unes chassent
aussi des vers, des mollusques, des insectes et mêmes des
charognes. D’autres optent même pour du crottin ou des bouses.
Le continent le plus riche en tortues terrestres est sans
doute l’Afrique. Comme certaines tortues américaines, elles
survivent
à la sécheresse en s’enterrant dans le sol. Dans
les régions spécialement chaudes, elles ne sont actives que le
matin et en fin d’après-midi. Pendant les heures où le soleil
tape le plus fort, elles se reposent à l’ombre des buissons ou
des arbres, ou alors elles s’enterrent. Si par hasard
elles
restaient au soleil aux alentours de midi, les plaques de leur
carapace
chaufferait
tellement
que
les
pauvres
bêtes
mourraient !
La tortue de Bell est, elle aussi, largement répandue dans les
régions sèches. Elle possède une carapace qui peut se fermer
complètement, ce qui la protège ainsi de tous les prédateurs,
à l’exception de la hyène, qui parvient à percer sa carapace.
Les tortues géantes : on ne trouve les tortues géantes que
dans les îles Galapagos et dans quelques petites îles au Sud
de
Madagascar.
La
tortue
éléphantine
est
la
dernière
survivante, en fait, des tortues géantes qui peuplaient jadis
presque toutes les îles de l’océan Indien occidental.
Les tortues géantes mesurent jusqu’à 1,35 m et pèse 280 kg !
Les tortues des Galapagos se sont développées dans un milieu
isolé et présente différents types de carapace.
La carapace en selle (le premier dessin en haut de la page) :
la dossière est relevée en avant, le long cou peut atteindre
les pousses ou les feuilles des arbres
La carapace en dôme (le deuxième dessin – juste au dessus) :
elle est massive est bien convexe : la tortue se limite à
brouter les plantes basses, herbes et fruits tombés.
Mais les deux carapaces sont très rigides, ce qui ne permet
pas à l’animal d’avoir une cage thoracique mobile. Vu la
taille de la tortue géante, la carapace n’est plus une
protection. La partie osseuse étant souvent allégée, la
carapace est souvent fragile.
Les tortues géantes sont impressionnantes, mais pas aussi
fortes que ce qu’on pourrait le croire. Une meute de chiens
pourrait facilement en mettre une à mort et la dévorer
ensuite. Mais de tels prédateurs sont absents des Galapagos et
d’Aldabra (la seule île où subsiste encore des tortues géantes
dans l’océan Indien).
Les tortues géantes des Galapagos sont végétariennes et,
lorsque la végétation est abondante, elles prennent plaisir à
se nourrir de pousses tendres. Mais dans le cas contraire,
elles mangent des feuilles coriaces et sèches et doivent même
quelques fois migrer pour trouver des plaines plus riches en
verdure.
Les tortues géantes d’Aldabra peuvent consommer, hormis les
plantes, des restes de crabes ou de chèvres mortes, quelques
fois même d’autres tortues, qu’elles soient déjà mortes, ou
simplement malades..
Les tortues géantes peuvent vivre rela-tivement longtemps.
Beaucoup dépassent cent ans, quelques-unes atteignent même
cent cinquante ans ! L’exemple le plus souvent cité est celui
de la tortue appelée « Marion », qui a vécu de 1769 à 1918.
Ainsi, ce n’est pas avant dix-huit ou vingt ans que la tortue
peut se reproduire ! Lorsque le mâle est intéressé, il
commence par secouer la tête en mouvements saccadés. Ensuite,
il tente de s’accoupler avec la femelle en s’agrippant
maladroitement à l’arrière de l’élue, en poussant de puissants
meuglements.
De six à vingt œufs blancs sont déposés dans un trou creusé
dans le sol et laissés au bon soin du soleil.
Les nouveaux-nés possèdent une peau uniformément sombre et
sont longs de cinq ou six centimètres. Leur carapace souple
les rend très vulnérables et les prédateurs veillent,
particulièrement les crabes.
La croissance des tortues géantes est terriblement lente et se
poursuivra toute leur vie !
LES BATAGURIDAE
Les Bataguridae, qui regroupent en fait les tortues d'eau
douce de l’Ancien Monde, constituent la plus grande famille
des tortues, avec 21 genres.
A l’exception d’un seul genre, qui vit en Amérique Centrale et
du Sud, toutes vivent en Europe, en Afrique du Nord ou en
Asie.
Les caractéristiques physiques des Bataguridae sont très
ressemblant avec les émydidae, et quelques fois, seule leur
répartition géographique les diffèrencie – avec les exceptions
citées ici.
Les tortues des fleuves ont une carapace solide et les pieds
robustes, entièrement palmés.
La tortue peinte, qui vit dans des rivières et les fleuves,
pond ses œufs sur la plage et, dès leur éclosion, les petits
se rendront dans la mer, où ils resteront vivre quelques temps
avant de rentrer dans les estuaires des fleuves. Le mâle
tortue peinte est très reconnaissable pendant la période des
accouplements car une couronne rouge se teint sur sa tête, qui
est normalement de couleur grise olivâtre. Du blanc argenté
apparaît sur la nuque et des couleurs vives sur la carapace.
Ce changement saisonnier, très commun chez les lézards, est
plutôt rare chez les tortues.
La plupart des tortues faisant partie de la sous-famille des
Bataguridés est végétarienne, même si beaucoup, pendant leurs
premières années de vie, suivent un régime omnivore, et que
quelques-unes, comme la tortue de Malaisie, craquent de temps
à autre pour un escargot ou encore de mollusques.
L’émyde de la mer Caspienne et l’émyde lépreuse de la
Méditerranée vivent dans les cours d’eau des régions arides et
montagneuses autour de la Méditerranée. Lorsque les cours
d’eau dans lesquels elles vivent s’assèchent, elles doivent
faire de longues migrations pour trouver un nouveau point
d’eau. Quelques fois, elles s’enterrent pour attendre la
prochaine pluie.
Le dessin de tortue que tu peux voir juste au dessus est une
tortue épineuse dont les bords de la carapace sont pourvus
d’épines très visibles chez les jeunes individus (un peu moins
chez les adultes). Outre leur rôle dissuasif pour les
prédateurs, elles favorisent un meilleur camouflage parmi les
feuilles, en plus de la coloration brune de leur carapace.
LES PLATYSTERNIDAE
La tortue à grosse tête d’Asie orientale (Platysternon
megacephalum) est très voisine à la fois des testudinidés et
des bataguridés. On la classe donc dans une famille à part :
les platysternidae.
Elle vit en Chine méridionale ainsi que dans le nord et le
centre de l’Indochine. Elle mesure rarement plus de vingt
centimètres.
Sa tête qui est plutôt grande et bien visible, ne peut pas
rentrer complètement dans la carapace, et sa queue, assez
longue et recouverte d’écailles cornées (voir dessin en bas de
la page) non plus.
La tortue à grosse tête vit dans les cours d’eau frais et
rapides de montagne, bien qu’elle ne soit pas très bonne
nageuse. Cependant, elle sait s’agripper et escalader les
grands rochers des torrents. Certains individus captifs se
sont noyés dans des bassins trop profonds et d’autres, qui
s’étaient échappés, ont été retrouvés sur le plafond après
avoir grimpé aux rideaux.
PROTECTION
Comme tu l’as vu dans ce document, de nombreuses espèces de
tortue sont menacées de disparition.
L’espèce de tortue la plus rare et la plus menacée vit dans le
sud-ouest de l’Australie près de Perth : c’est la petite
tortue des marais, du nom savant de Pseudemydura umbrina. Il
en survit probablement une vingtaine à l’état sauvage (dans
une petite réserve), mais un programme de reproduction en
captivité au zoo de Perth a récemment obtenu un succès
significatif. Si l’habitat original peut être protégé des
prédateurs et de l’action humaine, la population sauvage
pourra être renforcée par l’apport d’animaux nés en captivité.
Une autre espèce très menacée est la tortue luth, dont nous
n'avons pas eu la place de parler dans ce document, mais sur
laquelle un article figure un peu plus loin et où tu trouveras
des détails sur sa disparition très rapide, les causes et les
actions menées afin que l’on puisse toujours la voir sur les
plages.
La tortue d’Hermann, qui vit en France, est également sur la
liste des animaux en voie de disparition. A cause de
l’urbanisation et des incendies de plus en plus fréquent des
forêts, elle n’occupe plus qu’une aire de 200 km2.
La tortue d’Hermann est la seule tortue terrestre française.
Elle se reconnaît immédiatement grâce à sa carapace qui est
composée d’une peau modifiée, le derme (couche de plaques
osseuses) et l’épiderme (couche externe d’écailles cornées).
L’ensemble est soudé aux ceintures osseuses (épaules, bassin)
et aux vertèbres dorsales. Certains de ces individus ont vécu
jusqu’à cent trente ans.
Il y a quelques millénaires, la tortue d’Hermann habitait tout
le littoral méditerranéen, de la Catalogne jusqu’à la Turquie.
Cette région était alors couverte de forêts de chênes verts.
C’est le développement de l’agriculture qui a complètement
modifié le milieu et, simultanément, les populations de
tortues ont commencé à régresser.
Seul le maquis, qui a
succédé aux déforestations dans les milieux les plus hostiles
et surtout les lisières, ont offert un refuge à ces pauvres
tortues.
Aujourd’hui, c’est le tourisme qui constitue la plus grande
menace pour ces tortues. Le développement de cette activité
qui contribue à modifier le milieu naturel élimine les
tortues : construction de nouvelles routes, urbanisation,
incendies, prélèvements, etc… Et en dessous d’une certaine
densité de population, les tortues ont moins de chance de se
rencontrer et les naissance baissent…
Heureusement, de nombreux programmes se sont mis en place,
comme un « Village des tortues ». Aujourd’hui, on arrive assez
facilement à faire reproduire les tortues en captivité, mais
il semble qu’il subsiste quelques problèmes à le relâcher dans
la nature.
Il reste cependant une question : est-il nécessaire de
maintenant en vie une espèce dont le milieu d’origine a
totalement disparu ?
LA TORTUE
LUTH
La tortue luth, une espèce menacée, hélas. Le plus grand chélonien actuel mène une vie tranquille en haute mer que nous
allons te conter tout de suite…
DROLE DE CARAPACE
Bien qu’elle appartienne à l’ordre des chéloniens, la tortue
luth se distingue des autres espèces par sa carapace bien
étrange, puisqu’elle ne possède ni écailles, ni plaques
osseuses et rigides.
Chez la plupart des tortues, le tronc est enfermé dans un
boîte osseuse, composée de la dossière en dessus et du
plastron en dessous ainsi que d’autres caractéristiques que
nous avons cités dans le document. Des fossiles montrent que
les ancêtres de la tortue luth possédaient également ce type
de morphologie. Mais peu à peu, elles se sont réduites pour
aboutir à la structure actuelle : les écailles ont été
remplacées par l’épaisse peau coriace et les plaques osseuses
de sont transformées en de nombreux petits os, supportant une
souple enveloppe cartilagineuse.
Grâce à sa carapace rendue plus légère, la tortue luth est
très à l’aise dans l’eau, sans dépenser beaucoup d’énergie.
Ainsi, elle a peu de prédateurs naturels, car il est très
difficile de l’attraper !
La tortue luth, que l’on trouve dans certains zones de l’océan
Pacifique, Atlantique et Indien, peut mesurer jusqu’à deux
mètres et peser neuf cents kilos !
MIGRATION
Les tortues peuvent effectuer des longues migrations : un
spécimen bagué au Surinam a été retrouvé dans l’Atlantique à
6800 km de ce lieu d’origine.
La tortue luth habite quelquefois les mers froides et doit
donc adopter une peau grasse et isolante en développant un
système d’échange thermique dans ses membres antérieurs : le
sang chaud venant du cœur longe de très près le sang froid qui
y retourne, la chaleur passe de l’un à l’autre et réchauffe le
corps de la tortue.
Ces adaptations permettent à la tortue luth de garder une
température interne de 25° alors que l’eau peut ne pas
dépasser les 12° ! ! !
La tortue luth nage activement, utilisant ses battoirs pour
« voler » dans l’eau ! Se déplaçant à une grande vitesse, elle
n’a ainsi aucune peine à attraper des poissons rapides et des
calmars. Mais elle se contente aussi de proies lentes, comme
des méduses, ou de grands invertébrés qui dérivent parmi le
plancton à la surface des océans. Cependant, tous ces animaux
sont constitués en grande partie d’eau et la tortue luth doit
donc en consommer en grande quantité. Elle doit aussi être
immunisée contre les poisons que sécrètent ses « repas ». Sur
l’image au dessus, tu peux voir un tube digestif de tortue
luth :
les longues épines charnues sont là pour avaler les
proies au corps mou.
On connaît mal les mœurs de la tortue et, comme elle peut
plonger à plus de six cents mètres sous l’eau et qu’elle ne
vient que très rarement sur les plages – juste pour pondre –
il est très difficile d’en apprendre plus sur elle.
ŒUFS MALFORMES
La tortue luth vit toute l’année dans l’eau et ne vient sur la
terre ferme que pour pondre. Cependant, il arrive que cette
tortue ne ponde pas pendant plusieurs années.
Elle choisit de préférence les côtes proches des eaux
profondes, évitant à tout prix les plages bordées de récifs
coralliens.
Après l’accouplement, qui a lieu dans l’eau, la femelle gagne
le continent au moment de la marée haute, le plus souvent la
nuit. Elle se hisse jusqu’à la plage jusqu’à un endroit où le
sable est assez humide, mais sans subir les fortes marées. Là,
elle creuse un trou, après en avoir creusé quelques autres
« préparatoires » pour juger de la qualité du site.
Dans un trou assez profond, la femelle dépose de 50 à 170 gros
œufs ronds et blancs qu’elle recouvre de sable. Puis, elle
regagne l’océan en zigzaguant, afin d’effacer ses traces.
Les œufs se développent en quelques mois, même s’il arrive
fréquemment que l’on trouve des œufs mal-formés qui n’éclosent
pas. Les nouveaux-nés sortent du nid et se précipitent vers la
mer. Beaucoup n’y parviennent pas car les prédateurs sont
nombreux : crabes, goélands, frégates, etc… Seuls quelques-uns
en réchappent !
La femelle reviendra de cinq à dix fois sur la côte pendant la
même saison.
SAUVONS-LA !
Comme nous l’avons dit, la tortue luth est présente dans de
nombreux endroits du monde et elle n’est donc pas (vraiment)
en voie de disparition… du moins, pas partout. Mais en Guyane,
par exemple, la population est en train de se mobiliser avant
de sauver l’animal qui est très fortement menacé.
La principale menace qui pèse sur la tortue luth est l’homme.
Ainsi que tu l’as déjà lu précédemment, elle n’a pas d’ennemis
naturels. C’est la pêche intensive et la pollution qui la met
sérieusement en danger. Depuis 1991, le braconnage d’œufs sur
les plages est interdit, mais cela n’empêche pas ce malheureux
trafic.
En mer, des filets de pêches sont également responsables d’un
grand pourcentage de mortalité. Encore une autre raison : la
tortue luth confond les méduses avec des sacs en plastiques et
s’étouffe.
Le WWF Guyane agit et tente de mieux connaître cet animal pour
le protéger. Espérons que tous leurs plans aboutiront à de
bons résultats !
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