JOURNAL D`ANNONAY. 5 chien enragé est alors terrible, son œil

publicité
JOURNAL D'ANNONAY.
chien enragé est alors terrible, son œil
brille d'une lueur sombre et qui inspire
l'effroi ; il mord avec furie tout ce qu'il
peut atteindre, et si l'objet est dur, il s'y
broie les dents sans faire entendre un cri
de douleur. Ces accès de rage alternent
avec des moments de calme et d'impassibilité absolue, puis la lassitude s'empare
de lui et enfin il meurt paralysé. »
L e s tortues m a r i n e s .
Les tortues marines sont un met sain,
nutritif et agréable, mais rare et coûteux.
Il serait fort aisé de le mettre à la portée
de lous les consommateurs. Il suffirait
pour cela de protéger les nids et les couvées. Ces animaux sont ovipares et voat
pondre leurs œufs à terre dans la nuit en
un lieux sablonneux. La ponte duré un
mois pendant lequel la femelle vient chaque nuit déposer ses œufs sur le sable sec,
les re ouvr mt seulement d'un peu de sable. Chaque ponte présente un total de
piusie rs centaines d'œufs; lorsqu'elle
est flinie la tortue ne revient plus. Elle
abandonne à l'action du soleil l'éclosion
de ses œufs. Or, ces œufs ainsi laissés
sur le sable sont la proie d'une foule d'ennemis voraces, de J'homme d'abord, puis
des chiens, dés chacals, etc. Si quelques
œufs échappent, les jeunes tortues grosses
seulement comme des greuouilles, molles
parce que leur carapace ne s'est pas encore formée, n'ont souvent pas le temps
d'aller sans eucombre de leur nid jusqu'à
la mer; pendant le trajet elles sont presque toujours enlevées par des oiseaux de
proie qui en sont très-friands. Enfin dans
la mer même, si elles y arrivent, une fojle
de poissons leur dounent la chasse et s'en
repaissent tant que leur carapace n' est pas
formée et durcie, car, dès lors, la tortue
est à l'abri de tout danger. Mais il en est
peu qui échappent à tous ces hasards.
Parmi les espèces de tortues de mer on
distingue la Tortue Franche qui vit dans
la Me literranèe et s'y conserve malgré des
causes de destruction sans nombre. Les
plus grandes tortues de cette espèce ne dépassent guère. CO à 70 kilogrammes. I[
y aurait lieu à établir quelques parcs SUJ
les côtes de l'Algérie, cle la Corse et de la
Sardaigne et surtout des îles Baléares,
pour la propagation de ces chéloniens.
Une autre espèce est la Tortue Caouane
qui atteint le poids de 200 kilogrammes.
Elle se trouve aussi dans la Méditerranée,
mais est rare sur les côtes de France. Elle
est préférable par le goût exquis de sa
chair, sa grosseur, sa qualité et même
par sa carapace dont on peut tirer parti.
Elle est herbivore et a 15 écailles au disque au lieu de 13 comme la précédente.
Il serait aisé de trouver quelques points de
la côte d'Afrique où l'on pourrait à peu
de frais favoriser la multiplication de la
Caouane.
Enfin nous mentionnerons la Tortue
Luth espèce d'une forte taille, remarquable en ce que sa carapace manque d'écailles. Elle se montre accidentellement sur
les côtes de la Méditerranée et sa chair
est un excellent manger. Cette grande
tortue est trés-recherchée et n eparait commune nulle part.
La pêche, ce beau fruit d'automne, n'égale pas comme importance celle de beaucoup d'autres fruits dont la maturité a
lieu à la même époque. De nombreuses
difficultés s'opposent à ce que sa culture
prenne un grand développement, difficultés augmentées encore par ce double fait
qu'on ne peut aisément transporter la pêche sans avaries d'un endroit éloigné à
un autre, et qu'il faut la manger aussitôt
que sa maturité est arrivée.
Le pêcher est pourtant le plus remarquable de nos arbres fruitiers, et par la
beauté de ses fleurs et par la bonté de ses
fruits dont le parfum est d'une délicatesse
sans égale.Cet arparaîtêtre originaire d'Ethiopie d'où il passa en Perse. Suivant
Pline il fut transporté à Rhodes en Egypte,
delà en Italie sous le régne de l'empereur
Claude, puis enfin en Espagne et dans la
Gaule.
Sa culture cessa totalement durant les
siècles de barbarie qui succédèrent à la
domination romaine, car il paraît prouvé
que ce sont les chevaliers croisés qui, à
leur retour en France, apportèrent en Occident la pêche, non telle que nous l'avons aujourd'hui, car ces fruits alors
étaient de fort médiocre qualité, mais la
véritable souche d'où, progressivement et
grâce aux semis successifs et aux soins
éclairés de la culture, sortit le pêcher portant les beaux fruits que nous possédons
actuellement.
ILe S a u v a g e d u
Var.
Les journaux ont souvent entretenu
leurs lecteurs de l'homme sauvage du département du Var. Dans l'une de ses dernières séances, l'académie de médecine a
entendu le rapport de M. Cerise, au nom
d'une commission composée de M. M.
Tarclieu, Bouliarger et Cerise, sur un mémoire de M. le docteur Mesmet, médecin
de l'hôpital Saint Antoine, concernant cet
individu. Voici d'après la Gazette des Hôpitaux, l'analyse de ce document :
Selon les sens étimologiques du mot
sauvage (Savlagio ou Silvaggio en Italie,
Salvajio en Espagnol, de Silva forêt,).
Laurent est bien un sauvage, puisqu'il
habite une forêt,mais selon le sens vrai du
mot (homme primitif, étranger ou antérieur à toute civilisation.) Laurent n'est
pas un sauvage. Rien n'est étrange comme
le rêve de l'état de nature, que le dix-huitième siècle a pris au sérieux, et que J. J.
Rousseau surtout a voulu élever au-dessus d el'étal de civilisation.
M. Mesmet, en étudiant le prétendu
sauvage du Var, n'a point songé à la découverte de l'homme naturel. Il a voulu
étudiarun type mental exceptionnel, dont
l'idée oscille entre l'aliénation, l'utopie et
et l'excentricité, et qui se révèle dans Laurent par des raisonnements vraiment dignes d'attirer l'attention.
Laurent est sociable, mais il veut vivre
5
seul, parce que les hommes vivent malsensemble. Il veut vivre du trvail de la na
ture, c'est-à-dire en se contentant de ce
que la nature donne sans la fatiguer par
sa culture. Il appelle cetta existence la vie
de la nature. Il refuse tout ce qui peuf
atténuer la misère à laquelle il se condamne. Mais dit M. Cerise, Laurent dit
qu'il veut vivre de la vie libre : il ne veut
pas de famille, i l repousse la femme parce que, dit-il, elle affaiblit l'homme, i l ne
veut pas d'argent, parce qu'il ne vient pas
du travail de la nature. D'un autre côté le
sauvage du Var n'a pas de préoccupations
sensuelles, pas de préoccuations mystiques ; i l ne veut pas imiter les bêtes, i l
garde son écuelle et n'imite point Diogène.
C'est un mélange de Stoïcien et d'Anachorète ; ce n'est point Diogène, si tant
est q'on puisse prendre Diogène au sérieux.
Il jouit d'un bonheur sans nuage ; ii
espère pourtant un bonheur plus grand ;
c'est à Pâques qu'il en jouira, lorsqu'il
n'aura plus.d'outils fabriqués, plus de vêtements de coton, plus de farine à ses repas. Il vivra alors des seules graines et
des seules herbes qu'il trouve dans la forêt. Son vêtement sera alors fait de ses
cheveux, de sa barbe, de ses poils, qu'il
aura tissés de ses propres mains eu après une réoolte de six années. Ce sauvage a enfermé ses cheveux, et ses poils
dans des paquets numérotés, et les porte
sans cesse dans un sac suspendu à ses
épaules. Ses cheveux et sabarbe sont na
tés et attachés d'une façonassez bizarre
pour pouvoir n'en point perdre.
Lersque M. Mesmet l'a visité, i l a
éprouvé une joie d'enfant en s'entendant
montrer, par une des personnes venues
avec M. Mesmet, un mode de tissage simple qui permettait de faire un vêtement de
cheveux. Laurent est âgé de trente neuf
ans, i l est entré en solitude à l'âge de
trente trois ans. Malgré son air sauvage,
•il rend des services à tout le monde dans
la forêt, il lit et garde les lettres qu'il reçoit, il tient à remplir son devoir électoral.
Ce sauvage est un homme qui a cherché
et trouvé le bonheur dans la pratique
d'une utopie, appelée par lui : « la vie de
la nature, » modeste et remarquable exemple de la puissance d'une idée sur l'organisme.
Pendant la formidable guerre civile que
les Etats-Unis viennent de traverser, les
deux armées ennemies se sont livrées 252
batailles en combats plus ou moins importants. — 89 ont eu lieu en Virginie ;
57 dans le Tennessee ; 22 dans le Missouri; 12 dans la Géorgie; 10 dans la
Caroline du Sud ; 11 dans la Caroline du
Nord ; 7 dans l'Alabama ; i 3 dans laLoui
siane; 16 dans l'Arkansas; 5 dans 1
Téléchargement