Colloque international Vendredi 7 et samedi 8 mai 1999 Individu et communauté: une confrontation Orient-Occident Au cours des deux derniers siècles, les relations entre l'Europe et l'Asie se sont multipliées, la période d'immédiat après-guerre accélérant considérablement le mouvement, notamment par d'importants transferts de population et l'apparition massive de modes de pensée ou de spiritualités inédits en Occident, qu'il s'agisse de l'Islam ou du bouddhisme. Or, de manière très traditionnelle, les sociétés occidentales et orientales sont présentées comme opposées dans leur manière de gérer les relations entre les individus et leur communauté. Pour les premières, plus particulièrement depuis le XIXe siècle et l'industrialisation, ces relations semblent dominées par un individualisme croissant; pour les secondes, c'est le primat de la communauté sur les valeurs individuelles qui semblent prévaloir. Cette opposition peut se rigidifier en stéréotypes et déboucher alors sur des prises de positions radicales, telle celle de l'ancien premier ministre français Edith Cresson, opposant la réalité française aux "fourmis japonaises". Les relations internationales, la compréhension mutuelle, voire la simple collaboration, aux niveaux économique et commercial ou intellectuel n'en sont pas facilitées. L'objet du colloque, au terme d'un cycle de conférences sur les relations entre individu et communauté dans les grandes traditions asiatiques, est double. D'une part il s'agit de mettre en évidence les mécanismes et les effets de l'interaction culturelle en matière de conception et de pratique des relations entre individus et communautés par l'analyse d'un certain nombre de rencontres interculturelles intraasiatiques, les constats enregistrés étant testés par l'étude de cas extérieurs au continent asiatique. D'autre part, il s'agit de mesurer l'impact de la confrontation entre l'Orient et l'Occident en Occident sur l'organisation des communautés asiatiques transplantées, comme sur les perceptions qu'en ont les sociétés d'accueil. Des spécialistes belges et étrangers, d'Europe et d'Asie ou d'Amérique, de différentes disciplines: histoire, anthropologie, philosophie, sociologie, politologie, ont d'ores et déjà accepté de participer à cette réflexion. Le choc des cultures est donc au centre du projet de colloque, d'une part dans ses modalités intra ou extra-asiatiques, d'autre part dans ses effets en termes de représentations et de cohésion sociales, plus particulièrement dans le contexte de l'expansion culturelle, économique et politique occidentale aux XIXe et XXe siècles. La notion d'interaction y est également fondamentale, comme le suggèrent les réactions économiques, culturelles et religieuses asiatiques.