Document de réflexion PANEL I: LA DÉMOGRAPHIE ET LE DÉVELOPPEMENT URBAIN ET RURAL EN AFRIQUE L'Afrique et l'Europe, deux continents partageant leur voisinage, une histoire et un avenir communs, n'ont de cesse d'adapter leur partenariat en fonction de l'évolution de leurs situations et de leurs développements. En 2007, au Sommet de Lisbonne, un partenariat stratégique a été adopté ; il fonde les rapports entre les deux continents sur de nouvelles bases en essayant de dépasser le rapport traditionnel entre donateur et bénéficiaire, tout en développant une vision commune à long terme des relations entre l'UE et l'Afrique et en relevant conjointement des défis communs, tels que la paix et la sécurité, les migrations, la jeunesse, le changement climatique, l'énergie, la protection de l'environnement, la gouvernance, les droits de l'homme, et de nombreux autres. L'actuelle Stratégie conjointe EU-Afrique est-elle encore une réponse adaptée aux développements et défis auxquels les deux continents doivent faire face ? À la croisée entre opportunité et responsabilité, quelle vision l'Europe a-t-elle actuellement du continent africain ? Depuis le début du siècle, le continent africain a connu des avancées économiques et sociales remarquables. Jusqu'à la dernière crise financière mondiale, la croissance moyenne de son PIB dépassait les 5 % et, selon les prévisions, elle devrait en 2016 de nouveau atteindre de telles performances. Une forte demande extérieure, des afflux importants de capitaux, l'amélioration de la gestion macroéconomique et l'expansion des marchés intérieurs, tous ces facteurs étant liés à la croissance de la population et à une urbanisation rapide, ont été les principaux moteurs de ces résultats impressionnants. Selon les prévisions de croissance annuelle d'ici 2024, huit des dix premières économies mondiales les plus dynamiques se situeront en Afrique, dont six en Afrique orientale. La croissance économique va de pair avec celle de la population. Le taux de croissance démographique du continent est supérieur à ceux de toutes les principales régions du globe ; entre 2015 et 2050, plus de la moitié de la croissance démographique mondiale émanera du continent africain. Cela signifie que l'Afrique représentera 25 % de la population mondiale. L'Afrique est un 'continent jeune' : les jeunes de moins de 24 ans constituent 60 % de sa population. La population active en Afrique devrait augmenter de 910 millions de personnes entre 2010 et 2050, dont 830 millions en Afrique subsaharienne et 80 millions en Afrique du Nord. Il devient donc d'autant plus impératif de créer des emplois plus productifs ; entre 2015 et 2030, les économies africaines devront créer en moyenne 30 millions d'emplois supplémentaires chaque année. Quelles seront les conséquences potentielles (positives et négatives) pour les pays africains si les prévisions susmentionnées se réalisent ? Comment les pays africains peuvent-ils faire face à une croissance aussi rapide de population en termes de prestation de services sociaux adaptés et efficaces, d'enseignement et d'emploi ? Outre la rapide croissance démographique et l'accroissement de la main-d'œuvre, l'intensification des flux migratoires a manifestement contribué à la transition démographique dans le monde. En 2014, 232 millions de personnes étaient des migrants internationaux et 740 millions des migrants internes. Les migrations et leurs modes de gestion sont une priorité majeure à l'ordre du jour de l'UE et de la communauté internationale. En novembre 2015, le 5e Sommet Afrique-UE sur la migration s'est tenu à La Valette. Quel est le moyen le plus approprié pour aborder le rôle et les répercussions des migrations, conformément à l'engagement des dirigeants africains et européens en vue de « bâtir des relations de confiance et d'aboutir à une responsabilité partagée » ? L'Union africaine a déclaré l'année 2016 l'Année africaine des droits de l'homme avec un accent particulier sur les droits des femmes. Le rôle des femmes dans le développement de l'Afrique et le processus de mise en œuvre de l'égalité des sexes demeurent l'axe fondamental du développement humain sur le continent africain. L'Agenda 2063 : L'Afrique que nous voulons, proposé par l'Union africaine, aspire à ce que, d'ici 2063, l'Afrique « [....] ait donné aux femmes le pouvoir d'assumer leur rôle légitime dans tous les domaines de la vie [....] ». En premier lieu, il est essentiel d'éliminer entièrement toute discrimination et violence fondées sur le sexe. Quelles sont les prochaines étapes importantes pour l'autonomisation des femmes sur le continent ? PANEL II: INTÉGRATION RÉGIONALE EN AFRIQUE ET COOPÉRATION ÉCONOMIQUE Le phénomène 'd'intégration régionale' n'est pas nouveau pour le continent africain : la première étape de cette intégration a été réalisée en 1963 par l’institution de l'Organisation de l'unité africaine. Depuis lors, huit communautés économiques régionales (CER) ont été fondées et reconnues par l'Union Africaine (UA). L'intégration régionale est restée l'une des composantes essentielles des stratégies de développement des pays africains. C’est, aujourd’hui, en Afrique que l’on dénombre le plus grand nombre de groupements régionaux au monde. 31 des 54 pays africains sont membres de deux groupements régionaux, 19 ont adhéré à trois groupements et un pays est partie prenante de quatre de ces ensembles. Compte tenu de ces adhésions multiples qui se chevauchent, les pays ont assumé de nombreux et variés engagements politiques et institutionnels. Quels sont les avantages et les inconvénients de ces adhésions croisées susmentionnées pour la plupart des pays africains? Ces chevauchements constituent-ils des contraintes ou des avantages? L'accord instituant la plus grande zone de libre-échange du continent africain, la Zone de libreéchange tripartite (TFTA) regroupant 26 pays africains, a été conclu en juin dernier. Nombreux sont ceux qui considèrent la TFTA comme une étape vers la création de la Zone continentale de libre-échange (CFTA), dont le lancement est prévu vers 2017. Face à la multitude des CER, on observe également une tendance à la réduction de leur nombre afin de parvenir sur le continent à une intégration plus poussée sur la base d'une Zone de libre-échange englobante. Un si 'grand nombre d'adhérents' est-il vraiment une voie à suivre ou serait-il plus approprié de promouvoir une plus grande intégration dans de petits groupements régionaux? Le renforcement de la coopération entre l'Afrique et l'UE, y compris dans le domaine du commerce, de l'intégration régionale et des infrastructures, faisait partie des objectifs de la Stratégie conjointe Afrique-UE, adoptée en 2007 et réaffirmée en 2014 au 4e Sommet UE-Afrique ainsi que lors de la 7e réunion de la Commission européenne et de la Commission de l'Union africaine en 2015. Un tel partenariat entre l'Afrique et l'UE vise à renforcer les liens (économiques) entre les régions. Quels sont les nouvelles tendances et nouveaux développements dans le commerce et les affaires avec l'UE et les autres partenaires internationaux? Comment renforcer les programmes économiques et de développement au profit des deux continents? L'Union européenne (UE), elle-même, représente un des exemples les plus évolués d'intégration régionale. L'intégration régionale est également définie comme l'un des objectifs généraux de l'Accord de partenariat de Cotonou (2000/03) entre l'UE et les Pays ACP. En outre, une communication de la Commission européenne (2008) souligne l'importance de l'intégration régionale et des cinq domaines prioritaires de soutien de l'UE : la création de marchés régionaux intégrés, faciliter le développement commercial, connecter les réseaux d'infrastructures régionaux, renforcer les institutions régionales et formuler des politiques régionales de développement durable. L'UE a longtemps été considérée comme l'exemple le plus développé d'intégration régionale. Toutefois, la crise économique et politique sur le continent européen a ébranlé ce statut de modèle. Quelles leçons tirées de l'intégration européenne pourraient être appliquées au continent africain? PANEL III: PERSPECTIVES ET DÉFIS DE L'ENGAGEMENT DE LA SLOVÉNIE EN AFRIQUE La Slovénie voit en l’Afrique subsaharienne un continent de possibilités et suit avec grand intérêt le renforcement de son rôle au sein de la communauté mondiale. Une coopération mutuelle faible et fragmentée oblige la Slovénie à reconsidérer et redéfinir son attitude à l’égard de l’Afrique. Comment offrir un meilleur soutien aux PME slovènes afin qu’elles puissent tirer parti de leur potentiel en vue de renforcer la position de la Slovénie, notamment en Afrique subsaharienne ? Les échanges commerciaux bilatéraux entre la Slovénie et l'Afrique restent bas, ne représentant que 1,1 pour cent du total de ses échanges commerciaux et 1,4 pour cent de ses exportations. La majorité des exportations slovènes se limite à une poignée de pays, tels que l'Algérie, l'Égypte, l'Afrique du Sud et la Tunisie. Des possibilités d'expansion sont évidentes, soit en termes quantitatifs, soit en termes géographiques. Tant pour l'Union européenne que pour la Slovénie, l'Afrique représente des marchés proches avec un haut potentiel dans le futur. Ces marchés connaissent un développement rapide et sont beaucoup plus proches et plus faciles d’accès que ceux d'ExtrêmeOrient ou d'Amérique latine. De riches ressources naturelles, une industrialisation rapide et une classe moyenne croissante représentent un fort potentiel pour le commerce international à une large échelle. Les investissements étrangers de la Slovénie en Afrique dépassent le volume de ses échanges commerciaux bilatéraux, représentant 4,1 pour cent de l’ensemble de ses investissements à l'étranger à la fin de 2014. Le rôle actif de la Slovénie dans le cadre de l'aide multilatérale au développement de l'Union européenne en Afrique subsaharienne pourrait être accompagné d’une expansion de ses échanges commerciaux, de ses prospections commerciales et de ses investissements étrangers directs. Quels sont les principaux atouts de la Slovénie, surtout en ce qui concerne les savoir-faire et technologies pouvant être utilisés au meilleur escient sur le continent africain? De quelles bonnes pratiques dispose-t-on? Nous pouvons mentionner le projet-pilote mené par la Slovénie au Cap-Vert de 2012 à 2014 relatif à un aménagement de large envergure de technologies d'information et de communication, ce projet étant actuellement opérationnel sur le continent africain. Ces réalisations démontrent la capacité des entreprises slovènes à jouer un rôle déterminant dans les initiatives relatives aux TIC en tant que clé du développement et de la compétitivité économique de l'Afrique.1 La faible représentation diplomatique sur le continent pousse la Slovénie à trouver de nouvelles voies de dialogue, de promouvoir une meilleure coopération et de soutenir les entreprises disposées à explorer de nouveaux marchés et s’y engager. Dans le cadre de ce projet, un réseau de télémédecine et d’e-santé a été construit; dix centres sur l’ensemble des neuf îles habitées ont été ouverts, ce qui a amélioré de manière considérable le système de santé dans le pays et augmenté la qualité et l'accessibilité des services de santé ainsi que l'efficacité financière du système de soins de santé. Le réseau est pleinement opérationnel et intégré dans le système de soins de santé du pays. 1