USA – FEDERAL RESERVE – BOOM AND BURST Pour la 101ème fois, je répète que la baisse des taux ne fait pas de miracles. Pour paraphraser Keynes, elle équivaut à « pousser sur une ficelle ». Tout le monde sait que la ficelle est efficace pour tirer et non pour pousser. Ainsi les hausses de taux sont efficaces pour freiner l’investissement alors qu’une baisse des taux ne provoque pas d’effets foudroyants au lendemain de l’éclatement d’une bulle. Pris dans le piège du surendettement et de l’insolvabilité, les agents économiques ne peuvent plus emprunter même si on leur offre des taux en forte baisse. Alors pourquoi baisser les taux ? => relisons ci-dessous mes commentaires des dernières semaines. Et n’oublions pas que l’action de la banque centrale doit s’accompagner d’une relance budgétaire. Il est préférable d’actionner les 2 leviers : les taux et le budget. La Federal Reserve tente désespérément un scénario de ‘post bubble Japan’. Pour enrayer ce scénario funeste, la Fed a pris 2 mesures courageuses: (1) baisse des taux et (2) soutien aux banques. http://commentaires.lesechos.fr//commentaires.php?id=4751996#co23413 VascoDaGama [17/07/2008 12:42] dit : Les 2 mesures prises par la Fed : (1) baisse des taux et (2) soutien aux banques. Le 11 mars, les banques ont eu la possibilité de mettre en pension auprès de la Fed des créances hypothécaires privées titrisées (MBS), des obligations des agences spécialisées dans l'immobilier (Freddie Mac et Fanny Mae) notées AAA. En contrepartie, elles reçoivent des titres du Trésor américain. Enfin, le 16 mars, les banques américaines se sont vu offrir le droit d'emprunter de l'argent au jour le jour au taux d'escompte dans la limite des titres déposés (emprunts du Trésor, obligations des agences, obligations privées, obligations municipales, créances hypothécaires titrisées notées AAA). Le but de la manoeuvre est simple : ne pouvant financer leurs instruments complexes ou les utiliser comme garantie d'une opération de refinancement, les banques s'en délestent momentanément auprès de la banque centrale en contrepartie d'emprunts d'Etat réputés comme étant les titres les plus sûrs au monde. VascoDaGama [17/07/2008 13:06] dit : La politique de la Fed a été efficace. C’est le volontarisme d’une banque centrale qui permet d’éviter un scénario de ‘post bubble Japan’. Le plan de soutien budgétaire concocté par la Maison Blanche a déjà porté ses fruits en apportant un stimulus éphémère mais utile. Il est hors de question que l’éclatement d’une bulle se transforme en marasme économique. C’est le rôle de l’Etat d’intervenir pour éviter le pire, quelque soient les causes de la crise. VascoDaGama [17/07/2008 13:11] dit : En prenant en charge le sauvetage de la banque Bear Stearns, la Fed s’est avancé dans une direction dangereuse qui consiste à mettre du risque de crédit à l'actif de son bilan. C’est périlleux mais la situation est suffisamment grave pour faire preuve d’audace. Après le quasi-bail-out de Bear Stearns, voici la déconfiture des deux GSE (Freddie Mac et Fanny Mae). Et les autorités américaines doivent, une fois de plus, montrer leur courage et leur audace. Comme je l’avais annoncé depuis longtemps. C’est l’Etat qui doit intervenir quand la situation est désespérée. Le 15 avril [15/04/2008 10:54] en réponse à ‘pepito’ : « La reprise économique aux USA ? C'est une plaisanterie. La Fed et la Maison Blanche lutte désespérément contre le marasme économique et le credit crunch. L’ambition de Bernanke n’est pas de favoriser une reprise économique au 3ème ou 4ème trimestre 2008. Son ambition est d’enrayer un scénario de ‘post bubble Japan’. La période 2008-2009 ne sera pas glorieuse aux USA. Elle restera dans l’histoire des Etats-Unis comme le plus sévère ralentissement économique depuis la grande crise des années 30. » http://commentaires.lesechos.fr//commentaires.php?id=4747464#co22624 VascoDaGama [01/07/2008 18:43] @watzupdoc dit : « Les taux bas de la FED ont ils permis la relance de l'économie » => Dans un contexte de "credit crunch" sans précédent (du jamais vu depuis plusieurs décennies), la Fed a trop tardé à agir. Sa baisse des taux à l’automne 2007 a été trop lente. Elle a voulu se rattraper le 22 et 30 janvier en procédant à une baisse drastique des taux directeurs. Un peu tardif mais absolument nécessaire pour éviter un scénario catastrophe comparable à la grande dépression des années 30. Merci Bernanke. Merci pour avoir sauver le monde d’une crise mondiale qui aurait entraîné une brutale contraction de l’investissement et net recul du PIB. CONCLUSION : La crise immobilière bat son plein et le secteur bancaire subit de lourdes pertes. Mais le pire a été évité grâce à Bernanke. Les années 30 ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Le "risque systémique", ça ne vous dit rien ? VascoDaGama [15/07/2008 23:13] dit : @ Roland Le 8 avril [08/04/2008 18:02] : « A l’automne 2007 Bernanke a mené des actions très modérées. Petites baisses des taux. En janvier et mars 2008, il a été beaucoup plus agressif. Janvier 2008 : ça ne vous semble pas un peu tard ? Quand on est en phase de ralentissement brutal (hard landing), si on tarde à baisser les taux, la contraction de l’activité peut être très sévère. Ce qu’a fait Bernanke c’est “too little too late” pour reprendre l’expression de Roubini. Puisque cette crise financière est plus grave que les précédentes, il est assez logique qu’une baisse des taux ne fasse pas de miracle. Elle amortit le choc mais ne fait pas de miracle. C’est tout à fait conforme à ce que j’avais annoncé sur le blog de JM Vittori en décembre. Bernanke a le mérite d’avoir amorti le choc. Cette crise est tellement grave que la Fed tente désespérément de provoquer un contre-choc. Il faut éviter un effondrement général de l'Amérique. Le "risque systémique", ça ne vous dit rien ? » http://commentaires.lesechos.fr//commentaires.php?id=4660459 VascoDaGama [12/12/2007 14:41] dit : Roland, souviens-toi de la bulle spéculative au Japon entre 1985 et 1990. Elle fut alimentée par une abondance de liquidités. C’est pourquoi de nombreux observateurs fustigent les banques centrales. Tu les accuses de « doper les économies en y injectant massivement des liquidités à bas taux d’intérêt. Tous ne sont que des pompiers incendiaires. » (commentaire du 10/12/2007 17:05 sur l’article de Joseph Stiglitz). L’éclatement de la bulle provoqua une récession qui aurait pu être très courte. Elle dura plus de 10 ans car la Banque centrale du Japon pratiqua une politique restrictive pour réduire la masse monétaire. Cette maladresse fut sévèrement critiquée par Milton Friedman. Ce fut, dans une moindre mesure, la même erreur que celle qui fut commise par la Fed durant les années 30 après l’éclatement de la bulle boursière. On comprend pourquoi Bernanke continuera d’assouplir la politique monétaire. Ceux qui préconisent un durcissement de la politique monétaire seront déçus. VascoDaGama [12/12/2007 18:16] dit : Selon JM Vitorri la Fed « ne parviendra pas à empêcher la récession. Cette baisse est pourtant nécessaire » et « elle amortit le choc. » Oui c’est NECESSAIRE et « Ben Bernanke n'hésitera pas à recourir à des moyens plus puissants pour empêcher que la récession tourne à la dépression. » Oui les banques centrales sont capables d’éviter une dépression économique. La Fed doit poursuivre sa baisse des taux pour les ramener à 3%. Ils sont à 4,25% aujourd’hui et c’est encore trop élevé à mes yeux. L’effondrement de la bulle immobilière aura des effets récessifs. La situation est grave et les banques centrales doivent assouplir leur politique monétaire pour empêcher un ‘CREDIT CRUNCH’ : puisque les banques sont fragilisées par l’assèchement des liquidités elles peuvent succomber à la tentation de serrer la vis à leurs clients, particuliers comme entreprises. « L'étranglement du crédit est la mère des récessions » comme le signale JM Vitorri. Espérons que la BCE baissera ses taux en Janvier. VascoDaGama [12/12/2007 19:32] dit : La baisse des taux est souhaitable. La tâche principale des banquiers centraux est de maintenir la CONFIANCE, en faisant savoir par tous les moyens qu’ils ne laisseront pas l’économie "réelle" être affectée par les chocs financiers. Cela implique de soutenir la demande. Je cite Summers : « What concrete steps are necessary? First, maintaining demand must be the over-arching macro-economic priority. That means the Fed has to get ahead of the curve and recognise (…) that levels of the Fed Funds rate that were neutral when the financial system was working normally are quite contractionary today. » Source : “Wake up to the dangers of a deepening crisis” By Lawrence Summers November 25 2007 La baisse des taux directeurs depuis l’été (de 5,25% avant la crise à 4,25% aujourd’hui) illustre la réactivité des autorités monétaires américaines. Des taux de 5,25% devenaient excessifs dans un contexte de crise financière. http://commentaires.lesechos.fr//commentaires.php?id=4759365#co24818 THEGAP [26/05/2008 17:40] dit : "Il est plus facile de désintégrer des atomes que des idées" AE Ben Bernanke a eu tort de baisser à nouveau les taux aussi fort. Cela n'a rien fait de positif pour l'économie américaine par contre cela encourage la spéculation sur le marché des commodities. Ceux qui aiment le risque peuvent le faire à taux négatif! Pas mal. J'emprunte à 2-3%, l'inflation est au dessus de 3%; j'achète des matières premières agricoles ou de l'énergie et ce marché très tendu par la forte demande s'envole. Voilà un interventionnisme de la FED qui provoque directement la survalorisation de certains biens les matières premières en l'occurrence. Cela s'appelle de la création de bullettes! En attendant la bulle de l'énergie renouvelable sous perfusion de fonds européens d'état et bientôt américains si McCain est élu. Je maintiens donc que la BCE est très bien gérée, que la vision la croissance ralentit je baisse les taux est très loin de la réalité surtout en Europe où les économies sont très différentes... VascoDaGama [26/05/2008 18:04] dit : Deux problèmes : 1/ Vous avez retourné votre veste au sujet de Bernanke. 2/ Prouvez-moi que l’économie US ne serait pas aujourd’hui dans une situation de « risque systémique » si la Fed avait fixé ses taux à 4% voire même 5,25% comme c’était le cas en août 2007 !!! Bernanke est trop intelligent pour ne pas tirer les leçons de la grande crise du japon dans la décennie 1990. C’est pour ça que les taux directeurs devaient impérativement baisser. Merci Bernanke. VascoDaGama [26/05/2008 20:04] dit : On dressera un bilan quand on aura les chiffres des prochains trimestres : 2ème / 3ème / 4ème Trimestre. Grâce à Bernanke, on peut être quasiment certain que l’Amérique échappera à un scénario de "poste-bubble Japan". Le pire sera évité. La récession de 2008 sera sans doute plus grave que celle de 1992, mais la Fed a utilisé la grosse artillerie pour éviter l’enclenchement d’un scénario catastrophe. Il fallait à tout prix éviter la matérialisation du "risque systémique". La bulle sur les commodities ? On ne fait pas d’omelette sans casser les œufs. Une banque centrale doit se fixer des priorités. C’est ce que fait la Fed. Elle mène le combat contre le marasme économique. Ce n’est pas le moment de s’interroger sur les commodities. Nous avons d’autres priorités. Si la Fed laissait l’Amérique basculer dans une grave dépression économique, l’économie européenne et asiatique serait touchées par effet de contagion. VascoDaGama [26/05/2008 20:29] dit : La situation est tellement grave que la Fed a dû prendre des mesures qu’elles n’auraient même pas imaginées à l’été 2007 lorsque la crise financière a commencé. La crise continue. Elle sera longue. La baisse des prix de l’immobilier se poursuit. Les banques américaines continuent de durcir les conditions d'accès au crédit, tant pour les entreprises que pour les particuliers, en raison des interrogations entourant les perspectives de l'économie américaine. L’Amérique est entrée dans une zone de forte turbulence. Ce n’est pas le moment de pérorer sur les "bullettes". Nous croisons les doigts pour que la Fed ne relève pas ses taux immédiatement. Ce n’est pas le moment !!! VascoDaGama [26/05/2008 20:35] dit : Quelle erreur si la Fed relevait brutalement ses taux en juin !!!!