Vendredi 1er décembre Performances environnementales des pratiques de transport et de logistique I. Présentation d’Orée Dimitri COULON, responsable des actions et du développement de l’association Créée en 1992, Orée a pour but de promouvoir de meilleures pratiques environnementales. L’un de ses axes de travail porte sur les transports, qu’ils adressent des personnes ou des marchandises. Ce dernier axe a emporté la parution, le 16 octobre, d’un guide. Orée, par ailleurs, apporte de l’information et communique sur les bonnes pratiques. En 2005 ainsi, elle avait donné naissance à un guide portant sur les relations entre les donneurs d’ordres et les sous-traitants. La rédaction du guide dédié aux performances environnementales des pratiques de transport et de logistique a mobilisé plus de 200 intervenants. Il comporte différentes rubriques dédiées : à la description du panorama français ; aux impacts, avantages et inconvénients des différents modes de transport sur l’environnement ; au panorama réglementaire et juridique et à la politique environnementale ; à des propositions de solutions, illustrées par 17 retours d’expériences ; aux références, à la sitographie et à la plate-forme Internet. L’accroissement du nombre de kilomètres parcourus, essentiellement par route, est avéré. Or, les transports sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre ou de NO2. Sont également à évoquer les rejets liquides. En 1990, le secteur des transports était le 3ème émetteur de gaz à effet de serre, occupant malheureusement la tête du classement dès 2004. S’agissant des autres émissions, il occupe également une place importante. Les nuisances sonores, par ailleurs, ne sont pas à négliger, s’ajoutant aux problèmes de trafic et de congestion des réseaux. Du fait des éléments précités, il est fondamental de mettre en œuvre des actions concrètes, lesquelles peuvent reposer sur : la pression réglementaire ; la pression concurrentielle ; la pression économique ; la nécessaire anticipation des risques. II. Retour d’expérience de VNF Anne ESTINGOY VNF est un établissement public en charge de l’exploitation et de l’aménagement des voies navigables de France. Il tend notamment à mettre en œuvre une politique de développement des transports fluviaux, lesquels sont respectueux de l’environnement. 1 L’axe Marseille – Lyon et la Seine sont des voies navigables ouvertes aux grands gabarits. Les bassins du Rhône et de la Seine, cependant, ne sont pas raccordés au réseau européen. Cela étant, d’importants progrès ont été réalisés en 10 ans. La navigation sur les voies à grands gabarits est autorisée 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et 350 jours par an. Pour rompre avec des idées reçues, la majeure partie du trafic est aujourd’hui prise en charge par des bateaux fluviaux et des bateaux fluvio-maritimes. Les avantages des modes de transport par eau sont à relever du fait : d’une consommation énergétique quatre fois moindre que celle afférente à la route ; d’un rejet de CO2 quatre fois moins important que celui occasionné par la route. Si ces deux éléments permettent l’atteinte des directives de Kyoto, il n’en demeure pas moins que le mode de transport fluvial ne permet pas la desserte de l’ensemble du pays. Par ailleurs, le transport fluvial présente d’autres intérêts : de faibles aléas de trafic ; une bonne régularité ; un raccourcissement des procédures douanières ; la garantie d’une grande sécurité. Quoi qu’il en soit, la régularité compense des temps de trajet plus longs que s’ils étaient effectués par la route. La croissance des transports fluviaux est avérée. Le trafic de conteneurs, ainsi, suit une croissance exponentielle, les axes fluviaux permettant de pénétrer les territoires efficacement. En la matière, les filières les plus dynamiques adressent notamment : les produits chimiques ; les céréales ; les granulats. En outre, la voie fluviale est adaptée tant aux distances de transport moyennes qu’aux distances plus courtes. L’installation d’un terminal à Fosse sur Mer, l’approfondissement de la Saône et l’encouragement des silos situés au bord des voies d’eau ont contribué à ce que les céréales deviennent le principal produit transporté par voie fluviale. VNF, enfin, a conclu des partenariats avec les ports et avec les collectivités territoriales. En effet, le transport fluvial exige la mise en œuvre d’outils de transbordement, soit publics, soit mis à disposition par les entreprises intéressées. Les embranchements particuliers, ainsi, représentent le tiers du trafic généré sur le bassin, étant soutenus par VNF et les régions. Quoi qu’il en soit, le mode fluvial apporte une réponse aux besoins de nombre d’entreprises. Il est, avec le fer, une véritable alternative à la route. 2 III. Exemple de Conforama Patrick WEYMEELS Conforama effectue des achats dans nombre de pays européens, les acheminant essentiellement par bateau vers l’une de ses quatre plates-formes logistiques, lesquelles sont situées près des grands fleuves, français et européens. Ainsi, 90 % des conteneurs de Conforama sont transportés par voie fluviale. Dimitri COULON Selon vous, quels sont les principaux freins au développement du transport fluvial ? Patrick WEYMEELS Ce mode de transport est cohérent avec l’emplacement de nos plates-formes. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas générateur de délais prohibitifs. Cependant, il nous est nécessaire, pour desservir nos magasins, de recourir à la route. Telle est probablement sa principale limite. Enfin, Conforama essaie également de recourir au ferroutage. Cependant, le coût de ce type de transport est largement supérieur à celui des transports par voie fluviale et par voie routière. Anne ESTINGOY Le transport fluvial ne peut être utilisé seul. En tant que tel, il est moins onéreux que la route. Cependant, les transferts de rupture de charges et les acheminements par camions en accroissent le coût. Pour pallier cela, VNF essaie de faire en sorte que les zones d’activité situées en bord de fleuve soient réservées aux entreprises désireuses de recourir au transport fluvial. De même, la Ville de Lyon a la chance de disposer d’un port en son cœur : sur un plan économique et environnemental, il constitue une réelle chance. Enfin, le transport fluvial présente deux limites principales. Il ne permet pas la desserte de l’ensemble du territoire. Les pouvoirs publics s’en désintéressent quelque peu. Dimitri COULON Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur notre stand ou consulter notre site Internet : www.oree.org. 3