TCP/RAF/8931 PROGRAMME DE COOPERATION TECHNIQUE Mise en place d’un système régional de surveillance et de contrôle de la fièvre de la vallée du Rift et des autres maladies transfrontalières Compte rendu final du projet préparé pour les Gouvernements du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE Rome, 2002 I. II. III. IV. INTRODUCTION RESULTATS CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ANNEXES : 4.1. 4.2. 4.3. 4.4. 4.5. 4.6. 4.7. 4.8. 4.9. 4.10. 4.11. 4.12. 4.13. 4.14. 4.15. 4.16. 4.17. 4.18. Tableaux récapitulatifs des résultats sérologiques obtenus en 2000 et 2001 au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. Bulletin d’information n°1 du 18 08 2000, 7 pages. Bulletin d’information n°2 du 21 09 2000, 9 pages. Bulletin d’information n°3 du 30 10 2000, 10 pages. Bulletin d’information n°4 du 28 08 2001, 10pages. Bulletin d’information n°5 du 31 10 2001, 18 pages. Rapport technique de l’essai vaccinal, 20 Décembre 2001, 30 pages. Rapport de mission effectuée par le docteur Pierre Charles Lefevre, consultant international en épidémiologie du 20 avril au 4 Mai 2000 au Sénégal, au Mali et en Mauritanie pour la mise en place du protocole de suivi des troupeaux sentinelles (10 pages ). Rapport de mission effectuée par le docteur Vincent Martin expert responsable du TCP à FAO-Siège(AGAH) du 24 Avril au 04 Mai 2000 au Sénégal et au Mali pour la supervision du démarrage des activités du TCP. Rapport de mission effectuée par Dr Yaya Thiongane, coordonnateur régional au Mali du 09 au 26 juin 2000 pour la mise en place des troupeaux sentinelles, 33 pages. Rapport de mission de supervision technique et de mise en place de la base de données effectuée par le Dr Vincent Martin, expert responsable du TCP à FAO-Siège(AGAH) du 03 au 14 juillet 2000 en Mauritanie et au Sénégal, 02 pages. Rapport de mission effectuée par le de Dr Pierre formenty, expert OMS du 13 au 26 juillet 2000 au Sénégal sur la mise en place d’un protocole de l’essai vaccinal avec la souche R566 du virus de la fièvre de la vallée chez les animaux au Sénégal, 23 pages. Actes du Séminaire régional sur la surveillance épidémiologique et le contrôle de la fièvre de la vallée du Rift en Afrique de l’Ouest du 09 au 12/04/2001 à Dakar, Sénégal, 72 pages. Communiqué de presse à la suite de l’atelier régional sur la surveillance épidémiologique et le contrôle de la fièvre de la vallée du Rift en Afrique de l’Ouest du 09 au 12/04/2001 à Dakar, Sénégal, distribué à la presse nationale et internationale, 2 pages. Affiche de sensibilisation en langues nationales du Sénégal (pulaar) et du Mali (bambara). Livret sur la sur la fièvre de la vallée du Rift, zoonose majeure , traduit en français (20 pages). Compact Disc FVR contenant les 3 numéros du bulletin régional d’information de 2000, le film de 26 min sur la FVR en français, le document de projet et le poster de sensibilisation en pulaar. vidéo film sur la FVR de 24 minutes en français. I. INTRODUCTION La fièvre de la vallée du Rift (FVR) est une maladie d’origine virale (virus appartenant à la famille des Bunyaviridés et au genre phlébovirus) transmise par les moustiques, qui affecte de nombreuses espèces animales, y compris l’homme. Chez les animaux domestiques, les épizooties de FVR se manifestent par une mortalité importante et une incidence élevée d’avortements spontanés chez les femelles L’homme, qui se contamine par contact avec les animaux malades, développe une fièvre habituellement frustre mais qui peut se compliquer par une forme hémorragique fatale, avec atteinte hépatique ou encéphalite. Les survivants aux formes graves présentent parfois des troubles oculaires rémanents. En Afrique, la maladie se caractérise par des flambées épizootiques périodiques se développant à la faveur de conditions climatiques exceptionnelles (pluviométrie plus élevée que la normale) et de modifications écologiques (zones nouvellement irriguées) qui facilitent la pullulation de moustiques vecteurs. La maladie débute toujours chez l’animal avant de se propager parmi les hommes vivant dans la région pendant l’épizootie. L’alerte concernant cette maladie devrait venir des institutions en charge de la santé animale. Le système d’alerte doit être en mesure de détecter tout foyer, à son début, pour que des mesures de prophylaxie sanitaire et médicale puissent être prises à temps, pour contrôler la maladie au niveau du cheptel et mettre l’homme hors de danger. Cette surveillance est rendue nécessaire parce qu’en Afrique, l’impact social et économique de la FVR est préoccupant. La FVR est classée parmi les maladies de la liste A de l’Office International des Epizooties (OIE) et les pays atteints doivent suivre les règles du code zoo-sanitaire dans le cadre des échanges internationaux. La FVR fait aussi partie des maladies incluses dans le Programme Spécial de FAO dénommé EMPRES. La FVR fait partie également des 8 fièvres hémorragiques humaines d’origine virale qui sont d’actualité dans le Monde et est une préoccupation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avec les foyers récents en Arabie Saoudite. En Afrique de l’Ouest, depuis la première et très meurtrière épizootie de 1987, la FVR fait partie des maladies prioritaires retenues dans les Systèmes Nationaux de Surveillance Epidémiologique (SNSE) En 1998, la FVR est réapparue dans le Sud-Est de la Mauritanie et a provoqué des avortements en masse chez les ruminants domestiques. Plusieurs décès humains ont été notés. L’impact de cette épizootie fut considérable au niveau des populations pastorales dont l’économie et les traditions dépendent de l’élevage. Devant le risque d’extension de la maladie, la Mauritanie et les pays voisins ont sollicité l’appui de la FAO pour améliorer leur système de surveillance et de contrôle de la FVR. Un projet TCP/MAU/8923 de 250 000 dollars américains fut mis en œuvre pour la Mauritanie en Juillet 1999. Le document du présent Projet TCP/RAF/8931 d’un montant de 251 000 dollars américains a été signé par le Directeur Général de la FAO le 17 Décembre 1999 et par le Gouvernement du Sénégal le 24 Décembre de la même année. Cette contribution a couvert les frais de consultation, de mission d’appui technique, de voyages officiels, de formation, ainsi que des frais généraux directs et généraux de fonctionnement. Le projet a démarré le 1er avril 2000 et a pris fin le 31 Décembre 2001. Son objectif est d’aider les Gouvernements des trois pays à créer , au niveau régional, un système d’alerte et de réaction précoce vis à vis de la fièvre de la vallée du Rift en complément des systèmes de surveillance nationaux déjà en place. II. RESULTATS : L’exécution du projet a été assurée par les Ministères en charge de l’élevage notamment le Ministère du Développement rural au Mali, le Ministère de Développement Rural et de l’Environnement en Mauritanie et le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage au Sénégal par l’intermédiaire des directions nationales suivantes : la Direction Nationale de l’Appui au Monde Rural (DNAMR) au Mali, la Direction de l’Agriculture et de l’Elevage (DEA) en Mauritanie et la Direction de l’Elevage (Direl) au Sénégal. La mise en place et la gestion du TCP sont assurées par un coordonnateur régional basé à Dakar (Dr Yaya Thiongane) et trois coordonnateurs nationaux les Drs Soumana Diallo (Mali), Lemrabott ould Mekalla (Mauritanie) et Baba Sall (Sénégal). 2.1. Mise en place d’un réseau régional de surveillance par le suivi des troupeaux sentinelles de petits ruminants dans les zones à risque que sont les vallées des fleuves Sénégal et Niger et dans le sud est de la Mauritanie, Une surveillance de la FVR a été réalisée durant les saisons des pluies 2000 et 2001 (de juin à octobre) et a consisté à un examen clinique, essentiellement les avortements des femelles gravides et la mortalité des jeunes et une analyse sérologique (détection d’anticorps IgG et IgM) dans un échantillon représentatif d’animaux (ovins et caprins) choisis dans des troupeaux sentinelles localisés dans les zones à risque d’émergence de FVR, notamment les vallées des fleuves Sénégal et Niger et le Sud-Est de la Mauritanie. Le bon fonctionnement de ce système a été facilité par la présence d’un réseau de trois laboratoires vétérinaires nationaux notamment le Centre National d’Etudes et de Recherches Vétérinaires (CNERV) de Nouakchott, le Laboratoire Central Vétérinaire (LCV) de Bamako et du Laboratoire National de l’Elevage et de Recherches Vétérinaires (LNERV) de Dakar capables d’analyser rapidement les sérums récoltés sur le terrain et de transmettre les résultats à la coordination régionale du projet située à Dakar. Cette surveillance a concerné trente et un (31) troupeaux de petits ruminants au niveau des trois pays. Chaque année, 5 à 6 missions de surveillance ont été réalisées dans les trois pays. La mission est assurée soit par une équipe centrale qui visite les troupeaux sentinelles en collaboration avec l’agent du poste vétérinaire le plus proche comme au Mali, ou soit par l’agent vétérinaire seul avec l’appui sporadique d’une équipe centrale du laboratoire et de la Direction de l’Elevage comme en Mauritanie et au Sénégal. Les résultats ont montré : Pour la saisons des pluies 2000 une absence de circulation de virus au Sénégal et en Mauritanie, une circulation du virus de la FVR, à bas bruit, dans certaines zones sentinelles du Mali, notamment dans la zone du barrage de sélingué, dans le delta du fleuve Niger, à la frontière Mali-Mauritanie (site de Nara) et dans le haut bassin du fleuve Sénégal(site de kayes). Tous les sites où une circulation du virus , à bas bruit, a été signalée, ont été visités par une équipe pluridisciplinaire constituées de vétérinaires, médecins et entomologistes et ont permis de confirmer la séropositivité en IgG et IgM et l’absence de signes évocateurs de la FVR chez les animaux suivis. quatre (4) suspicions de foyers de FVR ont été signalés en Mauritanie chez l’homme (région de Trarza en septembre, région de Aioun el atrouss en octobre, région de Gorgol en décembre) et chez les animaux (région de Guidimaka en janvier 2001) mais ils n’ont pas été infirmés par l’analyse de laboratoire. Pour la saison des pluies 2001 : une absence de circulation de virus de la FVR au niveau des troupeaux sentinelles dans les trois pays concernés, des foyers de suspicions de maladie animales ont été signalés au Sénégal mais pas de confirmation de FVR par le laboratoire dans les zones sentinelles. Par ailleurs, en 2001, deuxième année de surveillance, la vigilance des agents impliqués dans le système de surveillance FVR a été mise à profit par la mise en évidence de foyers de maladies , autre que la FVR mais reconnues prioritaires par les systèmes nationaux de surveillance des maladies animales par le Système National de Surveillance Epidémiologique, notamment la dermatose nodulaire contagieuse bovine, la peste des petits ruminants, la fièvre aphteuse, etc. Pour conclure, il apparaît que ce système de surveillance par l’intermédiaire des troupeaux sentinelles aurait permis de détecter l’épizootie survenue dans le Sud-Est de la Mauritanie en fin 1998 s’il avait été mis déjà en place au cours de l’hivernage 1998. L’absence de circulation entraîne toujours une baisse de l’immunité globale du cheptel et augmente en conséquence la sensibilité des animaux dépourvus d’anticorps vis à vis d’une éventuelle réintroduction du virus de la FVR. Dans notre sous-région, considérée comme enzootique, la surveillance de la FVR doit être maintenue pendant la saison des pluies et s’adresser tout particulièrement aux ruminants domestiques qui, infectés par le virus de la FVR se sont révélés des marqueurs précoces des épidémies observées chez l’homme. Il est impératif de maintenir une surveillance de la FVR pendant la saison des pluies 2.2.Mise en place d’une base de données régionale localisée au LNERV de Dakar Hann, Elle est due au renforcement des capacités de stockage et de traitement de données sanitaires récoltées par l’acquisition d’outils informatiques (un ordinateur PC COMPAQ Pentium III, mémoire 128 Mo, disque dur de 10 Go, trois (3) logiciels Windows 98, microsoft Office pro 2000 win 32 French CD & Arc-view, un (1) onduleur, une (1) imprimante jet d’encre HP, un (1) scanner HP SCANJET 6350C et un (1) télécopieur Canon B150). Neuf (9) appareils GPS ont été acquis et ont permis de localiser de façon précise aussi bien les troupeaux sentinelles surveillés que les foyers de suspicions de maladies dans le cadre de la surveillance de la FVR et d’autres maladies animales dans les trois pays. Toutes les données sérologiques recueillies sur le terrain en 2000 et 2001ont été saisies au niveau d’une base de données régionale et ont fait l’objet d’un traitement et d’une analyse avant d’être diffusées dans un bulletin d’information destinés aux trois pays. De telles informations sont nécessaires pour qu’une décision de prophylaxie sanitaire et médicale puisse être prise pour contrôler la maladie au niveau du cheptel et mettre l’homme hors de danger par contact avec les animaux malades. De plus, les données sérologiques disponibles avant la mise en place du projet FAO ont fait l’objet d’une saisie au niveau de la base de données régionale (environ 20000 tests sérologiques). Une analyse rétrospective de ces données disponibles au niveau des trois pays a été présentée dans les bulletins d’information et a permis d’améliorer la connaissance de l’épidémiologie en Afrique de l’Ouest. 2.3. Suite à une réflexion initiée sur les moyens de contrôle et le manque de viabilité des vaccins vétérinaires existants contre la fièvre de la vallée du Rift (pouvoir pathogène chez la brebis gestante), il a été décidé de mettre en place un essai de vaccin par une souche atténuée R566 du virus de la fièvre de la vallée du Rift mise au point par l’Institut Pasteur de Paris (Unité de Génétique moléculaire des Bunyaviridés du Dr Michèle Bouloy) chez des petits ruminants au Sénégal (LNERV de Dakar)., Un essai vaccinal de phase 1 a été réalisé chez les petits ruminants locaux avec la souche R566 du virus de la FVR obtenue par réassortiment de la souche C13 et de la souche MVP12 . Cet essai a permis de déterminer la dose minimale productrice d’anticorps à 21 jours qui est de 104 DCP50 par animal par la voie sous cutanée. L’innocuité de cette souche recombinée a été également démontrée chez le mouton aux doses d’inoculation de 10, 102,103, 104, 105, 106 DCP50 par animal. L’innocuité de la souche a été également démontrée chez les brebis gestantes à la dose vaccinale de 104 DCP50 par animal et avec possibilité de transférer les anticorps maternels chez les agneaux nouveaux nés par la voie colostrale. A l’issue de cet essai, il apparaît que la souche atténuée R566 du virus de la fièvre de la vallée du Rift n’est pas pathogène pour les ovins gestants ou non au Sénégal. Ces résultats préliminaires de l’essai vaccinal sont très encourageants. Il serait souhaitable d’envisager la collaboration avec des instituts de recherches au niveau international disposant d’animalerie protégée pour y réaliser des tests d’efficacité de la souche R566 (avec une souche d’épreuve pathogène) pour confirmer le pouvoir protecteur nécessaire avant tout essai vaccinal sur le terrain et enfin de considérer une campagne de vaccination de masse du cheptel pour contrôler la FVR dans notre sous région. 2.4.Une formation aux SIG a été organisée au Centre de suivi Ecologique (CSE) de Dakar de 15 jours (du 05 au 28 juin 2000) par les trois coordonnateurs nationaux (Dr Soumana Diallo pour le Mali, Dr Baba pour la Mauritanie à la place de Dr Lemrabott et Dr Baba Sall pour le Sénégal. Les thèmes de la formation ont été les suivants : exploitation de ARCVIEW, logiciel de Systèmes d’Information Géographique (10 jours), de ACCESS, pour la gestion des bases de données (3 jours) et du Système de Positionnement Global (2 jours). Le coût de la formation des trois coordonnateurs nationaux est 2 103 750 F CFA. Cette formation a permis aux coordonnateurs nationaux de se familiariser avec l’outil, de saisir les données épidémiologiques recueillies sur le terrain et de confectionner de cartes grâce au logiciel Arcview. 2.5.Renforcement des capacités d’analyse des Laboratoires Nationaux Vétérinaires par la mise à la disposition de réactifs d’analyse des sérums animaux par le test Elisa IgG/IgM de la FVR au CNERV de Nouakchott (fourniture par l’Institut Pasteur de Dakar, Kit non commercial ), LNERV de Dakar-Hann, et LCV de Bamako (fourniture de réactifs par l’AIEA, Kit sud africain commercial) en juillet-Août 2000. Le kit sud africain permet d’analyser 1000 sérums en anticorps IgG ou IgM et coûte 1 220 dollars américains. Les analyses sérologiques sont réalisées dans les laboratoires nationaux vétérinaires par les tests suivants Elisa IgG et IgM, et de Séroneuralisation et ce qui a permis d’éviter de perdre un temps précieux pour acheminer les sérums vers un laboratoire extérieur. En effet, tous les sérums récoltés ont pu être analysés sur place dans les laboratoires nationaux et ont permis d’avoir les résultats, dans un délai court, et de mener des missions d’investigation lorsqu’une faible circulation du virus fut mise en évidence dans certains sites surveillés au Mali. Cette réaction rapide a permis de révéler que la circulation du virus n’avait été suivie d’ aucun signe clinique de la maladie et qu’il n’ y a avait pas de risque de propagation de la maladie. En 2001, 4672 sérums ont analysés dans le cadre de la surveillance de la FVR entre les mois de juin et novembre dans les trois laboratoires nationaux vétérinaires. Ces analyses sont ainsi réparties 2107 au LNERV de Dakar, 1417 au LCV de Bamako et 1148 au CNERV de Nouakchott. 2.6. Confection d’outils d’information et de sensibilisation des autorités et des populations vis à vis de la FVR : Le programme de sensibilisation est essentiel pour tenir le public informé de manière précise et complète, non seulement pour réduire le nombre de cas mais aussi pour aider à reconnaître les cas de maladie. a. 3000 Posters sur la FVR en langues nationales pulaar (au Mali et au Sénégal) et en Bambara (au Mali seulement), b. 200 Vidéos sur la FVR traduit en français pour les techniciens responsables de la surveillance de la FVR au niveau des postes vétérinaires, c. 200 Compact Disques rassemblant les divers documents produits par le TCP en 2000, la 1ère année d’exécution du projet, d. 400 livrets en français de 40 pages sur la FVR avec illustrations photographiques pour les principales lésions observées chez les ruminants domestiques atteints de FVR distribués au Mali et au Sénégal, e. Bulletins d’information périodiques : 5 numéros ont été produits entre août 2000 et octobre 2001 relatant les faits saillants notés avec la surveillance épidémiologique de la FVR dans les trois pays, notamment la mise en évidence de circulation active du virus, et des foyers de suspicions de FVR chez les ruminants domestiques et chez l’homme, f. Actes de l’Atelier régional : Document de 72 pages a été produit en septembre 2001 qui regroupe la synthèse des présentations faites lors de l’atelier et des recommandations. Cette campagne de sensibilisation a permis d’organiser plusieurs missions d’investigation pluridisciplinaire (vétérinaires, médecins, entomologistes) lorsque des suspicions de FVR ont été signalées au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. En définitive, l’implication du corps médical et de la population (poster en langues nationales) est un signe encourageant pour l’efficacité et la pérennité du système de surveillance de la FVR en Afrique de l’Ouest. 2.7.Organisation d’un atelier sous régional à Dakar du 09 au 12 avril 2000 sur la surveillance et le contrôle de la FVR en Afrique de l’Ouest, L’objectif était d’exposer les résultats des travaux en cours dans la région sur la FVR, de réunir les différents acteurs participants à la lutte contre la FVR, d’évaluer l’importance des systèmes d’information géographique et de définir une stratégie de lutte contre la FVR. Cet atelier a réuni 40 participants en provenance des pays de la sous région et d’Europe. Cet atelier a rassemblé les différents partenaires de la surveillance et du contrôle de la FVR et a permis de faire le point sur les avancées scientifique et technique. Des sujets aussi variés que la recherche entomologique, mammalogique, la lutte anti-vectorielle, l’épidémio-surveillance vétérinaire et humaine, la biologie moléculaire et l’élaboration d’un nouveau vaccin ont été abordés. Un document rassemblant le détail des communications et les recommandations élaborées pendant l’atelier a été produit et sert de document de référence pour la surveillance et le contrôle de la FVR dans la sous région. III. CONCLUSIONS & RECOMMANDATIONS: 3.1. Mise en place d’une unité régionale de suivi de la maladie basée sur l’utilisation des systèmes d’information géographique et rassemblant les données épidémiologiques, sérologique et bibliographiques disponibles au niveau des 3 pays. Une base de données est en place mais doit être réactualisée et facilement accessible (site web par exemple). Cette unité a bénéficié de la collaboration scientifique et technique disponible dans les trois pays et en Afrique : Centre de Suivi Ecologique de Dakar (Télédétection et Système d’Information Géographique), Institut Pasteur de Dakar (Fourniture de réactifs de laboratoire, formation en technique de laboratoire), National Institute for Virology de Johannesburg (Fourniture de réactifs de laboratoire). 3.2. Mise en place d’un système fonctionnel de surveillance de la FVR par le suivi clinique et sérologique de troupeaux sentinelles de petits ruminants localisés dans les zones à risque au niveau des trois pays concernés. Avec deux années de surveillance, durant les saisons des pluies 2000 et 2001, ce système a pu montrer une absence de circulation récente du virus de la FVR en Mauritanie et au Sénégal mais que la population animale reste très sensible à la maladie. Au Mali, une très faible circulation a été mise en évidence dans la région de Sélingué en juillet 2000 et a entraîné une mission d’investigation multidisciplinaire (vétérinaires, médecins) qui a permis de révéler que la circulation du virus n’avait pas été suivie de signes cliniques de la maladie et qu’il n’y avait pas de risque de propagation de la maladie. Il est loisible de penser que si ce système de surveillance existait en 1998, la dernière épizootie de 1998 dans le sud est de la Mauritanie aurait pu être détectée à temps. Cette détection se serait traduite, comme au Mali en juillet 2000, par une alerte précoce et une meilleure gestion du risque en impliquant les services vétérinaires et de la santé. 3.3. L’essai vaccinal a montré que la souche atténuée R566 du virus de la fièvre de la vallée du Rift est non pathogène pour les ovins (gestants ou non gestants) testés au Sénégal. Elle possède un bon pouvoir producteur d’anticorps neutralisants chez tous les animaux testés à la dose de 104 DCP50 par animal. Toutefois , la dose vaccinale protégeant 100 p100 contre une souche pathogène reste à déterminer et devra faire l’objet d’une autre étude. 3.4. Renforcement de la sensibilisation des populations locales et des autorités à l’égard des fièvres hémorragiques et plus particulièrement de la fièvre de la vallée du Rift. Le programme d’activités et les outils développés comme les missions de terrain, le poster le film et le livret sur la FVR ont permis d’assurer un suivi rapproché et de prodiguer des conseils utiles aux agents techniques des services vétérinaires et aux populations d’éleveurs. Des bulletins d’information ont été publiés pour tenir le public informé de manière précise et complète sur la situation de la FVR au niveau régional. La large couverture médiatique dont a fait l’objet de l’atelier régional de Dakar en avril 2001 par les journaux sénégalais et maliens témoigne de l’intérêt que les autorités et les populations portent à la FVR. Le nouveau programme EMERCASE qui vise à modéliser la FVR en s’appuyant sur le réseau de troupeaux sentinelles mis en place au Sénégal et d’autres sources d’information, notamment l’entomologie, la climatologie est une preuve de l’intérêt que la communauté scientifique internationale porte aux résultats de notre système de surveillance. Un programme CIRAD sur les maladies émergentes, incluant la FVR, est en cours d’élaboration et le Sénégal est un partenaire de ce programme. Un projet de programme de recherche sur les facteurs d’émergence de la FVR dans les zones de cultures irriguées de la vallée du fleuve Sénégal (cuvette de Nianga, Thillé boubacar, ) est élaboré et présenté à différents bailleurs pour financement. Ce programme , prévu pour 3 ans (2002 à 2004), envisage une étude multidisciplinaire, notamment les facteurs animaux, humains et entomologiques et environnementaux dans cette partie de vallée, zone à risque de FVR. Différentes structures de recherches du Sénégal comme l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), l’Institut Pasteur de Dakar (IPP), Centre de Référence OMS pour les Arbovirus en Afrique, l’IRD (ex ORSTOM) et le Laboratoire de Physique de l’Atmosphère (LPA) de l’Université de Dakar sont associées dans ce programme dont l’objectif est l’aide à l’obtention d’un SIG utilisable pour la détermination de risque d’épizootie et d’épidémie de la FVR. III. RECOMMANDATIONS. Le système de surveillance de la FVR mis en place doit être en mesure de déceler les signes précurseurs d’une épizootie de FVR pour que des actions de lutte efficace puissent être prises pour contrôler la maladie au niveau du cheptel et mettre l’homme hors de danger par contact avec les animaux malades. Les recommandations qui suivent seront formulées, autant que possible, dans le respect de ce principe. Les tâches prioritaires à exécuter seront les suivantes : 3.1. Maintenir et renforcer les systèmes nationaux de surveillance de la FVR par le suivi des troupeaux sentinelles, et en veillant tout particulièrement au bon fonctionnement des laboratoires de diagnostic dotés d’un budget de fonctionnement pour l’achat de Kit de diagnostic sérologique IgG/IgM de la FVR et de petit matériel de laboratoire. 3.2. Favoriser une approche intégrée pour les programmes nationaux et régionaux de surveillance de la FVR, maladie potentiellement dangereuse pour l’animal et l’homme. 3.3. Terminer l’essai vaccinal en cours qui a donné des résultats excellents quant à l’immunogénicité et l’innocuité de la souche atténuée R566 du virus de la FVR sur des moutons gestants et non gestants au Sénégal pour aboutir à la production d’un vaccin efficace sans effet secondaire. L’aménagement d’une animalerie régionale de haute sécurité et l’équipements de laboratoire spécifiques sont une nécessité pour les recherches complémentaires sur le vaccin notamment les tests d’efficacité (avec souche pathogène) et la mise au point de procédures de production du vaccin contre la FVR. 3.4. Créer un comité national de lutte contre la FVR et les autres zoonoses pour coordonner les activités ayant trait à la fièvre de la vallée du Rift , à savoir : la rédaction d’un plan d’intervention d’urgence, la liste des moyens humains, matériels et financiers nécessaires et ou disponibles, les responsabilités incombant aux différents acteurs, 3.5. Renforcer la base régionale de données par une actualisation permanente et une large diffusion de l’information aux différents acteurs pour maintenir les autorités et les populations informées de la situation sanitaire de la FVR.