1. Les périodes du développement prénatal

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LE DEVELOPPEMENT PRENATAL
Entre la conception et la naissance à terme, il y a transformation de l’organisme d’une
seule cellule jusqu’à un nouveau-né capable de vivre hors du corps de sa mère.
Le développement a lieu au travers des processus de différenciation et d’intégration :
- Différenciation d’un type de cellule en plusieurs
- Intégration de différents systèmes corporels dans tout fonctionnant
harmonieusement.
1. LES PERIODES DU DEVELOPPEMENT PRENATAL
On distingue trois périodes :
- la période germinale
- la période de l’embryogenèse
- la période fœtale.
1.1. LA PERIODE GERMINALE
De la conception jusqu’à l’implantation dans la cavité utérine.
Elle dure de 8 à 10 jours.
Le zygote est enveloppé dans la zona pellucida, enveloppe de quelques cellules en division.
Dès cette période, il y a une division des cellules à différentes vitesses, c’est l’hétérichronie.
Quand le zygote arrive dans l’utérus, il est constitué d’environ 300 cellules, c’est le
blastocyste.
La question, pour la médecine et la biologie, est comment de nouvelles formes émergent à
partir d’un seul type de cellules. On a posé l’hypothèse de la préformation, les nouvelles
cellules seraient inscrites dans les premières. Actuellement, on étudie l’hypothèse de
l’épigenèse, ce serait l’interaction entre les premières cellules et le milieu fœtal qui permettrait
l’émergence de nouvelles cellules. Le blastocyste se différencie en une masse cellulaire
interne(futur embryon) et le trophoblaste(couche périphérique à fonction nourricière).
1.2. LA PERIODE DE L’EMBRYOGENESE
Elle commence avec l’implantation dans l’utérus jusqu’à la fin des 8 premières semaines.
Il y a émergence des organes de base et l’embryon commence à répondre à quelques stimuli.
A partir du trophoblaste, il y a émergence des membranes qui protégeront et nourriront
l’embryon : la cavité amniotique et la cavité vitelline(=>ombilic). Le cordon permet de délivrer
les nutriments et l’oxygène à l’embryon et amène à l’extérieur les matières brûlées, dégradées
par l’embryon.
Dès cette période, la masse cellulaire interne se différencie en trois types de cellules(les
feuillets) :
- ectoderme  peau et système nerveux
- mésoderme  os, muscles, système circulatoire
- endoderme  appareil digestif et poumons.
Jusqu’à l’adolescence, le développement a lieu selon deux lois :
- la loi céphalo-caudale(de la tête vers la queue)
- la loi proximo-distale(de l’abdomen à la périphérie).
Vers la septième semaine, il y a différenciation sexuelles. Il y a formation des testicules et des
ovaires. Le processus sera contrôlé par les hormones jusqu’à la fin de l’adolescence.
1.3. LA PERIODE FŒTALE
De 8/9 semaines à la naissance à terme.
Divers organes vont intégrer leurs différentes activités. Le SNC va débuter un développement
majeur. On observe une augmentation de la taille et du poids du fœtus.
-
4 mois, 24 cm, 300g : le corps est recouvert d’un fin duvet(le lanugo), le cœur bat
2 fois plus vite que celui de sa mère, 9 milliard de cellules.
-
5 mois, 311 cm, 660g : apparition de poils sur la tête, les circonvolutions cérébrales
se développent, on observe les premiers mouvement respiratoires, le réflexe de
succion, la motricité coordonnée et symétrique, la possibilité de changer de
position, la réaction à certains sons et la réaction aux stimuli tactiles.
-
6 mois, 37 cm, 1150g : de la graisse s’accumule sous la peau(il ne reste plus qu’à
grandir, les structures sont en place), la rétine devient sensible à la lumière.
-
7 mois, 42 cm, 1750g : le fœtus peut vivre en dehors du milieu intra-utérin avec du
lait maternel.
-
8/9 mois, 47/51 cm, 2400/3200g : le lanugo tombe.
2. L’ORGANISME EN DEVELOPPEMENT DANS L’ENVIRONNEMENT PRENATAL
-
les capacités sensorielles
l’environnement affectant la mère et le comportement du fœtus
les agents tératogènes
2.1. LES CAPACITES SENSORIELLES
Il s’agit de déterminer comment le développement est affecté par l’environnement.
 SENSIBILITE CUTANEE
Il y a deux sources de stimulation cutanée, le déplacement de la mère et les déplacements
du fœtus lui-même.
Les mécanorécepteurs sont présents dès 7 semaines près de la bouche, 11 semaines sur
le reste du visage, la paume des mains et la plante des pieds, à 20 semaines sur toute la
surface cutanée et les muqueuses.
 SENSIBILITE VESTIBULAIRE
L’appareil vestibulaire se trouve dans l’oreille interne et fait partie du système
d’équilibration. On observe à 25 semaines les réflexes de Moro. Il suit un processus de
maturation parallèle à l’audition.
 SENSIBILITE CHIMIQUE
La gustation se fonde sur deux types de récepteurs : les bourgeons gustatifs, apparents
dès la 15° semaine, et les terminaisons trigéniales, qui permettent la détection des quatre
saveurs de base(acide, sucré, salé, amère). Des enfants nés 8 semaines avant terme
peuvent discriminer différentes saveurs, on observe une préférence pour le sucré et un
rejet de l’acide et de l’amère.
Le goût du liquide amniotique varie en fonction de l’évolution et de l’état de la mère.
L’alimentation de la mère est de plus en plus important car la barrière est de plus en plus
perméable au goût. Le fœtus déglutit de 21 à 42 ml/h de liquide amniotique vers le 8/9°
mois et émet 51 ml/h d’urine.
 SENSIBILITE AUDITIVE
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Les stimulations de l’environnement fœtal sont constituées des bruits endogènes
(d’origine maternelle et placentaire, battements cardiaques) et de certaines composantes
des bruits externes. Certains des bruits externes sont transmis in utero, en particulier les
voix des personnes proches, de la mère.
L’oreille moyenne commence son développement à la 8° semaine de vie jusqu’au 8 mois.
Les récepteurs auditifs, l’organe de Corti, entre en fonction entre la 18° et la 20° semaine.
On sait que le bébé est en mesure d’entendre entre la 18° et la 20° semaine car on obtient
une variation du rythme cardiaque en réponse à des stimulations auditives. (la voix
humaine serait apaisante)
 SENSIBILITE VISUELLE
Les stimulations visuelles de l’environnement fœtal sont très limitées mais, en fin de
grossesse, la lumière peut traverser la paroi abdominale et le milieu n’est pas
complètement obscur. Mais, on ne peut pas dire pour autant que les stimulations visuelles
soient du même ordre que les auditives, elles ne permettent pas à développer la vision.
Aux alentours de 30 jours, on a le développement de 2 bosses sphériques, les vésicules
optiques, qui constitueront les rétines. A la 7° semaine, on a la formation du nerf optique.
A la fin du 3° mois, se développent les précurseurs des cônes et de quelques bâtonnets.
Chez le nouveau-né à terme, la rétine est immature et pas homogénéisée, entre
périphérie, elle a la structure de celle de l’adulte alors qu’au centre elle doit poursuivre
son développement pendant plusieurs mois.
2.2. ENVIRONNEMENT AFFECTANT LA MERE ET LE DEVELOPPEMENT DU FŒTUS
Il s’agit de préciser les facteurs qui affectent indirectement le fœtus.
 LE STRESS DE LA MERE PENDANT LA GROSSESSE
Il augmente le risque de fausse-couche, de prématurité et de travail difficile.
Les bébés sont davantage irritables, ont davantage de troubles du sommeil et
alimentaires dans les semaines qui suivent l’accouchement.
 LA PRISE DE POIDS
L’augmentation optimale de poids pendant la grossesse est de 10/12 kg chez la femme
qui a un poids normal, 8kg chez celle qui en a plus et 15kg si elle en a moins. Si la prise de
poids est anormale(supérieure ou inférieure), on a des risques de fausse-couche ou de
perte du bébé après la naissance.
 LA MALNUTRITION
La nutrition est importante, très tôt dans la grossesse car, en cas de malnutrition, elle peut
engendrer des risques d’avortement spontané, des malformations et des enfants mortnés. Dans des cas graves, le cerveau du fœtus ne comprendra que 66% des cellules. On
constate que dans ces cas extrêmes, ces mères qui ne se nourrissent pas correctement
sont souvent issues des milieux sociaux défavorisés, ce qui influe souvent sur le
développement cognitif.
2.3. LES AGENTS ENVIRONNEMENTAUX TERATOGENES
Ces agents entraînent des malformations congénitales.
Il n’existe pas d’étude épidémiologique sur les influences médicamenteuses pendants la
grossesse. On est incapable de connaître les conséquences sur les grossesses.
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 LES DROGUES
-
-
-
-
Le tabac : la nicotine traverse la barrière placentaire. Dès que la mère fume, ça
entraîne une augmentation du rythme cardiaque du fœtus. On note un risque
d’hémorragie intra-utérine. On sait que la nicotine provoque des retards de
croissance intra-utérine, il y a un risque de naissance prématurée, un risque plus
important d’avortement spontané et, même après la naissance, la nicotine passe
dans le lait maternel.
L’alcool : comme l’alcool passe dans le sang du fœtus, il y a un risque majeur
pendant les 3 premiers mois d’avortement spontané, de retard de développement.
Une consommation de 2/3. La prise d’alcool pendant les 2°/3° trimestres affecte la
formation du système nerveux. L’absorption occasionnelle est aussi nocive que
l’absorption quotidienne et affecte le développement du système nerveux.
Syndrome d’alcoolisme fœtal, avec l’absorption de 6verres/j., affecte 1/1000 bébé.
 Retard de croissance à la naissance(- de2.5kg) qui persiste tout au long de
la croissance.
 Atteinte du SNC : on observe une microcéphalie(insuffisance du
développement du crâne)qui peut entraîner une cécité, voire du strabisme,
des arriérations mentales, un faible tonus musculaire, des troubles de la
coordination et de la concentration, de l’hyperactivité, des malformations
cardiaques.
 Malformation crânio-faciale : petite tête, petite fente oculaire, nez court,
lèvre supérieure mince, petit menton, absence de philtrum(séparation nezlèvre).
 Troubles cognitif : difficulté d’abstraction temps-espace, problèmes de
raisonnement abstrait.
Cannabis : à priori aucune malformation ne lui serait imputable mais les risques
sont dus au tabac
Les hallucinogènes(LSD, extasie) : dès la consommation, il y a une augmentation
de la pression sanguine de la mère, et donc du fœtus, avec le risque d’hémorragie
intracrânienne. Elles se concentrent dans le lait maternel où elles restent sous
forme de traces pendant plusieurs semaines.
Cocaïne : avortement spontané, accouchement prématuré, retard de
développement, convulsions, malformations uro-génitales.
Opiacés(morphine) : 75% des nouveau-nés sont dépendants et manifestent un
état de manque.
 LES MEDICAMENTS
Ils sont d’autant plus nocifs qu’ils sont absorbés en début de grossesse. Les plus connus
sont :
- les antibiotiques(streptomycine, tétracycline)
- les antidépresseurs
- la thalidomide(contre les nausées)
- l’accutane
- les œstrogènes synthétiques, contraceptifs oraux
- aspirine(risque d’hémorragie)
Il vaut mieux éviter tout médicament, à moins que la vie en dépende.
 INCOMPATIBILITE RHESUS
La mère fabrique des anticorps contre les globules rouges de son bébé. Si le fœtus est
rhésus + et la mère -, cette lutte entraîne la destruction des globules rouges du fœtus.
Actuellement, il existe des tests et une prise en charge.
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 VIRUS DU SIDA
Depuis le début de l’épidémie, 5.7 millions d’enfants sont infectés, 14 millions de femmes
en âge de procréer, le taux de transmission oscille entre 35 et 25%.
Si la maladie n’est pas déclenchée, on donne de l’AZT(zidovuzine) à partir du 3° trimestre
et pendant les 6 premières semaines de vie extra-fœtale.
Pour les femmes sous tri-thérapie, on arrête le traitement pendant le premier trimestre, à
cause des risques de malformation.
En Europe, on a réduit le risque en faisant des césariennes à la 38° semaine car le risque
de transmission est le plus fort à l’accouchement. On préconise de ne pas donner de lait
maternel.
On ne peut connaître la virologie du bébé qu’au-delà du 2° mois de vie.
2.4. PERIODES CRITIQUES DU DEVELOPPEMENT
Semaines
SNC
Cœur
Bras
Yeux
Jambe
Dents
Palais
Organes
génitaux
Oreilles
3
4
5
6
7
8
12
15
20
38
3. MOTILITE FŒTALE
 motricité spontanée de l’organisme
Historiquement, on a des données depuis l’échographie.
La mère ressent les mouvements de l’enfant à partir de la 18° semaine. Les mères ne
perçoivent en moyenne que 40% des mouvements observés à l’échographie.
3.1. EVOLUTION QUALITATIVE
-
Aux alentours de la 7° semaine, on a des mouvements de l’embryon de courte
durée(1/2s) assez peu discernables(2cm).
-
Aux alentour de la 8° semaine, on a des mouvements généraux du tronc et des
extrémités. Vers la 10°, des mouvements respiratoires, des hoquets, des mouvements de
l’abdomen, des bras et des jambes(un à la fois) isolés, mouvements de la tête, ouverture
de la mâchoire, bâillements. A la 13°, ils deviennent répétitifs.
-
Aux alentours de la 11° semaine, on a des mouvements de la langue et la déglutition à la
12°.
-
Vers la 16° semaine, on a des mouvements oculaires lents et rapides à la 23°.
3.2. EVOLUTION QUANTITATIVE
D’un point de vue quantitatif, à partir de la 11° semaine, on a toujours de 20 à 30% du temps
où le bébé fait des mouvements. La qualité des mouvements est équivalente chez tous les
fœtus, en revanche, on peut avoir des différences quantitatives marquées.
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3.3. FONCTION DE LA MOTILITE
Il y a trois propositions :
-
Ce serait juste l’expression de la maturation neurale, il n’y a pas de fonction adaptative
particulière.
-
Ce serait les précurseurs des fonctions postnatales, par ex., bâillements, étirements,
mouvements respiratoires, …
-
Les mouvements fœtaux seraient des adaptations propres cet âge et à cet environnement
particulier et non les précurseurs d’un comportement adulte.
Les bébés, qui ont un retard de croissance, ont une diminution de certains mouvements :
chez les mères qui ont un diabète, on observe un retard de développement des mouvements
ou du SNC. Chez les fœtus anencéphales(sans SNC), on aurait des mouvements anormaux,
les patrons de mouvements sont anormaux qualitativement.
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