Pour l`Obtention du Doctorat en Médecine

publicité
UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT-
ANNEE: 200
THESE N°:
Le cancer kystique du rein
A propos de 3 cas
THESE
Présentée et soutenue publiquement le :………………………..
PAR
Mlle. Salwa LAHLOU KASSI
Née le 02 Janvier 1984 à El Jadida
Pour l'Obtention du Doctorat en
Médecine
MOTS CLES Kyste rénal – Cancer du rein – Classification de BOSNIAK – Imagerie –
Examen anatomopathologique.
JURY
Mr. A. LACHKAR
Professeur d'Urologie
Mr. Y. NOUINI
Professeur Agrégé d'Urologie
Mr. A. IKEN
Professeur Agrégé d'Urologie
Mr. A. EL QUESSAR
Professeur Agrégé de Radiologie
PRESIDENT
RAPPORTEUR
-1-
Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots qu’il faut…
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude,
l’amour, le respect, la reconnaissance…
Aussi c’est tout simplement que
Je dédie ce
Travail ….
-2-
A ma chère mère
Autant de pages qui ont suffit pour la réalisation de ce travail,
ne suffiraient pour exprimer la profondeur de l’estime, de l’amour et
d’admiration que j’éprouve envers toi.
Tu m’as donné tant d’affection et de courage, tu as toujours été
derrière mon bonheur et ma réussite et tu as tant veillé sur moi pour
me conduire au terme de mes études.
En ce jour mémorable, je t’offre le fruit de tes sacrifices
longtemps consentis à mon égard.
Je t’aime beaucoup
A mon cher père
Aucune dédicace ne saurait traduire la profondeur des
sentiments d’affection, d’admiration et de respect que je porte à ton
égard.
Tu m’as toujours conseillé et éclairé le chemin avec beaucoup de
patience et de pédagogie. Tu es et tu resteras toujours l’exemple dans
ma vie personnelle et professionnelle.
Que ce travail soit le fruit de l’affection et de la bienveillance
que tu as consenti pour mon éducation et ma formation.
Je t’aime beaucoup
-3-
« Puisse Dieu vous prêter santé, bonheur et longue vie afin que
je puisse vous combler à mon tour. »
-4-
A ma chère sœur
En témoignage de ma grande affection et de mon profond
amour, des liens d’amitié et de fraternité qui nous ont toujours
lié, je te dédie petite sœur ce travail, tout en te souhaitant santé,
bonheur et réussite dans ta vie personnelle et professionnelle.
Que Dieu te préserve le meilleur avenir, te protège et consolide
les liens sacrés qui nous unissent.
Je t’aime beaucoup
-5-
A mon cher frère
En témoignage de la complicité et de l’amour fraternel qui nous
ont toujours unis, je te dédie petit frère mon travail, avec toute la
tendresse que j’éprouve pour toi et tous mes vœux de succès
personnel et professionnel.
Que Dieu te protège et t’offre santé et bonheur.
Je t’aime beaucoup
-6-
A mes grands parents
Pour votre affection et vos prières qui m’ont toujours comblé.
Que Dieu vous procure santé, bonheur et longue vie.
Je vous aime beaucoup
A l’aimable Fatima
Je te dédie ce travail en guise de remerciements pour ton soutien
et ta longue bienveillance à mon égard.
Aucune dédicace ne saurait te traduire la profondeur de mon
estime et de ma gratitude.
Je t’aime beaucoup
-7-
A la mémoire de ma tante Houria
Qui m’a toujours souhaité le meilleur, je dédie mon travail à son
âme, tout en priant Dieu le tout puissant de la bénir et de lui offrir
la paix en nous voyant comme elle l’a toujours souhaité.
A mes tantes et leurs aimables époux
A mes oncles et leurs adorables épouses
Vous qui avez suivi tout mon itinéraire scolaire et universitaire,
et partagé avec moi la joie de ma réussite.
Je vous dédie ce travail, avec tout mon respect et mon affection.
A mes cousins et cousines
Je vous dédie ce travail en témoignage de mon affection la plus
sincère, avec tous mes vœux de bonheur et de réussite dans votre vie
familiale et professionnelle.
A toute ma famille
-8-
A mes chères amies et consœurs
Samia et Lamia
Aucune dédicace ne pourrait exprimer, à leur juste valeur, mon profond
amour et ma grande estime à votre égard.
En souvenir des moments chaleureux que nous avons passé ensemble, de
votre soutien et de votre présence, je vous dédie ce travail et je vous souhaite
tout le bonheur dans votre vie familiale et professionnelle.
Que Dieu préserve notre chère et sincère amitié.
A mes chers amis et confrères
Youssef LHIMEUR
Hala ABOU SAHIBI & Mohammed RAHMANI
Nadia LOUDYI
Nahed FATHI AHMED
Fatima-Zahra EL MEKKAOUI
Souhail AHMIMECHE
Racha LAHLOU
Ahmed Imadeddine EL FILALI
Zakaria LAKHADER
-9-
A mes chers amis
Malak EL MELIANI
Kamar BOUCHARA
Rabée EL KASRAOUI
Youness MILOUDI
A tous mes amis que je n’ai pas cité mais
qui n’en demeurent pas moins chers
En souvenir des meilleurs moments passés à vos côté : j’y penserais
toujours avec beaucoup de nostalgie.
Veuillez trouver dans ce travail l’expression de mon respect le plus
profond et mon affection la plus sincère.
A tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin,
à l’élaboration de ce travail
- 10 -
Remerciements
- 11 -
A notre Maître et Président de Thèse
Monsieur le Professeur A. LACHKAR
Professeur en Urologie
au CHU Ibn Sina RABAT
Nous sommes très touchés par l’insigne honneur que vous nous
faites en acceptant d’assurer la présidence de notre thèse.
Votre extrême amabilité, vos compétences professionnelles, vos
qualités humaines et votre disponibilité à l’égard des étudiants nous
inspirent admiration et respect.
Nous vous prions cher maitre, de bien vouloir trouver dans ce
travail, le témoignage de notre profonde reconnaissance et de notre
grande estime.
- 12 -
A notre Maitre et Rapporteur de Thèse
Monsieur le Professeur Y. NOUIN I
Professeur en Urologie
au CHU Ibn Sina RABAT
Nous tenons à vous exprimer toute notre reconnaissance pour
l’honneur que vous nous avez fait en acceptant de diriger ce travail.
Malgré vos intenses préoccupations et responsabilités, vous
nous avez toujours réservé un accueil avec bienveillance, sympathie,
gentillesse et bonne humeur qui nous a permis d’apprécier vos
qualités humaines et professionnelles.
Nous vous prions cher maitre, de bien vouloir trouver dans
ce travail, l’admiration et le respect que nous vous témoignons.
- 13 -
A notre Maitre et Juge de Thèse
Monsieur le Professeur A. IKEN
Professeur en Urologie
au CHU Ibn Sina RABAT
Vous nous faites un grand honneur en acceptant aimablement
de juger notre travail.
Nous portons une grande considération tant pour votre extrême
gentillesse que pour vos qualités humaines et professionnelles.
Veuillez trouver ici cher maitre, l’expression de notre très haute
considération.
A notre Maître et Juge de Thèse
Monsieur le Professeur A. EL QUESSAR
- 14 -
Professeur en Radiologie
au CHU Ibn Sina RABAT
Nous sommes infiniment sensibles à l’honneur que vous nous
faites de siéger parmi notre jury de thèse.
Vos qualités humaines et professionnelles ne peuvent que
susciter l’estime et le respect de tous.
Qu’il nous soit permis ici, de vous exprimer notre haute
considération et nos vifs remerciements.
- 15 -
Abréviations
TDM
: Tomodensitométrie.
IRM
: Imagerie par Résonnance Magnétique.
ECBU
: Examen Cytobactériologique des Urines.
NFS
: Numération Formule Sanguine.
Hb
: Hémoglobine.
OMS
: Organisation Mondiale de la Santé.
ASP
: Abdomen Sans Préparation.
DPC
: Dilatation Pyélocalicielle.
C+
: avec injection de produit de contraste.
C-
: sans injection de produit de contraste.
UIV
: Urographie Intraveineuse.
PCUS
: Produits de Contraste Ultrasonores.
UH
: Unité Hounsfield.
IL
: Interleukine.
IV
: Intraveineuse.
NKML
: Néphrome Kystique Multiloculaire.
LDH
: Lactico-Déshydrogénases.
AFU
: Association Française d’Urologie.
TNM
: Tomodensitométrie.
CHU
: Centre Hospitalier Universitaire.
- 16 -
SOMMAIRE
INTRODUCTION ............................................................................................................... 1
OBSERVATIONS ................................................................................................................. 3
Observation n°1 ......................................................................................................................... 5
Observation n°2 ........................................................................................................................ 10
Observation n°3 ......................................................................................................................... 14
DISCUSSION ........................................................................................................................ 21
I-EPIDEMIOLOGIE ........................................................................................................... 22
A- FREQUENCE GLOBALE .................................................................................. 22
B- SELON L’AGE .................................................................................................... 22
C- SELON LE SEXE ............................................................................................... 22
II- PATHOGENIE ............................................................................................................. 23
III- SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE ET CIRCONSTANCES DE
DECOUVERTE ............................................................................................................. 25
IV- IMAGERIE ................................................................................................................. 27
A- ABDOMEN SANS PREPARATION ....................................................................... 27
B- UROGRAPHIE INTRAVEINEUSE ........................................................................ 28
C- ARTERIOGRAPHIE SELECTIVE DE L’ARTERE RENALE ............................... 29
D- ECHOGRAPHIE ........................................................................................................ 30
E- TOMODENSITOMETRIE ....................................................................................... 34
F- IMAGERIE PAR RESONNANCE MAGNETIQUE ............................................... 41
V- PONCTION - ASPIRATION ET BIOPSIE PERCUTANEE.................................. 43
A- TECHNIQUE ET COMPLICATIONS ...................................................................... 43
B- INDICATIONS .......................................................................................................... 44
C- RESULTATS ............................................................................................................. 45
VI- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ............................................................................. 47
A- LE KYSTE BENIN REMANIE ................................................................................ 47
B- L’ABCES DU REIN .................................................................................................. 47
- 17 -
C- LE KYSTE HYDATIQUE DU REIN ....................................................................... 49
D- LES PSEUDOTUMEURS INFLAMMATOIRES DU REIN ................................... 50
E- LE NEPHROME KYSTIQUE MULTILOCULAIRE ............................................... 51
F- LE KYSTE SIMPLE DU REIN ................................................................................. 53
VII- DIAGNOSTIC PEROPERATOIRE ....................................................................... 55
A- LES ASPECTS MACROSCOPIQUES ..................................................................... 55
B- L’EXAMEN EXTEMPORANE ............................................................................... 56
VIII- BILAN D’EXTENSION ......................................................................................... 59
A- ECHOGRAPHIE ........................................................................................................ 59
B- TDM ........................................................................................................................... 59
C- CAVOGRAPHIE ....................................................................................................... 59
IX- TRAITEMENT ........................................................................................................... 60
X- ANATOMIE PATHOLOGIQUE .................................................................................... 64
A- LA CLASSIFICATION DES TUMEURS KYSTIQUES DU REIN : selon le
Comité Cancérologie de l’Association Française d’Urologie (CCAFU) ............. 64
B- LES TUMEURS KYSTIQUES MALIGNES ............................................................ 65
a- Le
carcinome à cellules rénales kystique multiloculaire ................................. 65
b- Le
carcinome tubulo-kystique .......................................................................... 67
C- LES TYPES HISTOPATHOLOGIQUES ................................................................. 69
a- Le
carcinome à cellules claires ......................................................................... 69
b- Le
carcinome papillaire ................................................................................... 70
c- Le
carcinome chromophobe ............................................................................. 71
d- Le
carcinome des tubes collecteurs de Bellini .................................................. 72
D- LE PRONOSTIC ........................................................................................................ 73
XI- EVOLUTION ET PRONOSTIC .............................................................................. 75
CONCLUSION ...................................................................................................................... 76
RESUMES ............................................................................................................................... 78
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 85
- 18 -
Introduction
- 19 -
Le cancer kystique du rein
Introduction
Le cancer kystique du rein se présente sous forme d’un kyste atypique, ce
qui pose au clinicien un réel problème diagnostique : s’agit-il d’un kyste bénin
ou d’un cancer ?
Selon les séries, le cancer du rein se présente dans 5 à 17,5 % des cas sous
forme kystique.
En raison de la rareté de cette forme de cancer ainsi que de son caractère
peu agressif, les auteurs ont longuement débattu sur la conduite diagnostique et
thérapeutique. Plus que jamais, de nombreuses questions se posent aux
cliniciens concernant cette forme particulière de cancer du rein : quelles sont les
places
respectives
de
l’échographie
et
de
la
TDM
(examen
tomodensitométrique)? Y’a t’il une place pour l’IRM (imagerie par résonance
magnétique)? La cytoponction ou la biopsie percutanée permettent-elles toujours
d’éviter une exploration chirurgicale ?
La classification tomodensitométrique des masses kystiques du rein établie
par Morton BOSNIAK en 1986 et modifiée en 1993, sert toujours de base de
prise en charge thérapeutique malgré ses imperfections.
Notre travail se base sur une étude portant sur trois dossiers, colligés dans
le service d’Urologie « A » de l’hôpital IBN SINA de RABAT, de patients
porteurs de kystes rénaux atypiques dont deux seulement se sont avérés être des
cancers. Le but de ce travail est de montrer les difficultés de diagnostic
d’un cancer kystique du rein, de dégager à travers l’étude de ces cas cliniques
et la revue de la littérature, les différents aspects cliniques, radiologiques et
pathologiques, et de faire le point sur les stratégies diagnostique et thérapeutique
actuelles.
- 20 -
Observations
- 21 -
Le cancer kystique du rein
Observations
A travers 3 observations, nous soulevons les différents problèmes
que pose cet aspect du cancer rénal.
- 22 -
Le cancer kystique du rein
Observations
OBSERVATION N°1 DU DOSSIER : 29 094 / 06
Patient âgé de 62 ans, marié et père de 04 enfants, originaire de Taza et
habitant Témara, hospitalisé le 04 /12 /06 au service d’Urologie « A » du Centre
Hospitalier IBN SINA de RABAT pour prise en charge d’un kyste rénal
atypique gauche.
Concernant ses antécédents, il s’agit d’un patient ancien tabagique pendant
25 ans à raison de ½ paquet / jour, sevré il y a 20 ans, suivi pour diabète non
insulinodépendant depuis 8 ans et actuellement sous insuline, et qui présente une
malformation congénitale des deux membres inférieurs. Il a été opéré en 1980
pour hernie inguinale droite.
Sa symptomatologie urologique remontait à 3 mois par l’installation d’une
hématurie totale, caillotante et intermittente sans lombalgies ni autres signes
accompagnateurs. Le patient n’avait pas consulté jusqu’à son hospitalisation en
« Médecine E » pour décompensation acidocétosique déclenchée par une
infection urinaire, où le bilan radiologique (échographique) a objectivé une
masse kystique rénale gauche, et le patient fût adressé au service d’Urologie
pour complément de bilan et pour prise en charge.
L’examen général trouve un patient en bon état général, aux conjonctives
légèrement décolorées, ayant une malformation des membres inférieurs.
L’examen urogénital est strictement normal, notamment les fosses
lombaires qui sont libres, le toucher rectal est normal.
Le reste de l’examen somatique est sans particularité.
- 23 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Bilan :
 Echographie abdomino-pelvienne : (photo n°1)
Réalisée en première intention, montre un rein gauche mesurant
115x70mm, bien différencié, siège d’une lésion arrondie médio rénale à double
composante kystique et tissulaire, à paroi fine, mesurant 55x57x57mm, refoulant
les structures sinusales et les cavités excrétrices et déformant le contour du rein,
évoquant soit un kyste hydatique stade II, soit un processus tumoral rénal
nécrosé.
Le rein droit est normal.
Le carrefour vésico-prostatique est normal.
Le foie et la rate sont sans anomalies.
On note l’absence d’adénopathies profondes.
La persistance du doute diagnostique fait pratiquer un examen
tomodensitométrique.
- 24 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Photo n°1 : Echographie du rein gauche montrant une lésion arrondie médio rénale
à double composante kystique et tissulaire, à paroi fine, mesurant
55x57x57mm.
 TDM abdomino-pelvienne sans et avec injection de produit de
contraste (uroscanner) : (photo n°2 et n°3)
Trouve un kyste séreux simple sinusal rénal gauche de 60x55mm refoulant
les cavités pyélocalicielles qui ne sont pas dilatées (BOSNIAK I).
- 25 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Photo n°2 : TDM avant injection du produit de contraste
Photo n°3 : TDM après injection du produit de contraste
TDM abdominale montrant un kyste simple au niveau du rein gauche.
- 26 -
Le cancer kystique du rein
Observations
 Bilan biologique :
Urée et créatinine
: normales
Glycémie
: 1,12g /l (↑) hémoglobine glyquée : 10,8% (↑)
Sérologie hydatique
: < 1/160 (réaction non significative)
ECBU
: infection urinaire à Escherichia coli.
NFS montre une anémie par spoliation sanguine avec une hémoglobine à
5,4 g / dl pour laquelle le patient fût transfusé de 05 culots globulaires.
Malgré cet aspect rassurant de la TDM, le contexte clinique pousse à une
exploration chirurgicale.
Traitement et anatomie pathologique :
Le patient a bénéficié d’une néphrectomie totale élargie dont l’étude
anatomopathologique avait trouvé un aspect morphologique et immunohistochimique évoquant un carcinome des tubes collecteurs de Bellini grade 4
de Furhman, stade pT2 Nx Mx .
Le patient n’a plus été revu après sa sortie du service.
- 27 -
Le cancer kystique du rein
Observations
OBSERVATION N°2 DU DOSSIER : 29 002 / 06
Patient âgé de 58 ans, de profession agricole, marié et père de 03 enfants,
originaire et habitant Khénifra, hospitalisé le 16/10/06 au service d’Urologie
« A » du Centre Hospitalier IBN SINA de RABAT pour masse de
l’hypochondre gauche.
Patient tabagique chronique à raison de 20 paquets/années, qui a constaté
20 jours auparavant, une masse de l’hypochondre gauche isolée sans lombalgies
ni hématurie, ni autre signe accompagnateur, le tout évoluant dans un contexte
apyrétique avec conservation de l’état général.
L’examen clinique trouve un patient en bon état général, apyrétique, aux
conjonctives normo-colorées. L’examen abdominal trouve une masse palpable
au niveau de l’hypochondre gauche sans contact lombaire. Le reste de l’examen
est sans particularité.
Bilan :
 Echographie abdomino-pelvienne : (photo n°4)
Montre au niveau du rein gauche une masse médiorénale d’échostructure
mixte kystique et tissulaire, avec de nombreuses travées en nid d’abeille, le pôle
supérieur est indemne.
Le rein droit est normal.
La rate est normale et refoulée vers le haut.
- 28 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Photo n°4 : Echographie du rein gauche montrant une masse d’échostructure
mixte avec aspect en nid d’abeille.
 TDM abdomino-pelvienne sans et avec injection de produit de
contraste (uroscanner) : (photo n°5 et n°6)
Trouve un processus tumoral hétérodense rénal gauche polaire inférieur de
128 x 78 mm s’étendant sur une hauteur de 13 cm avec envahissement des
cavités calicielles en regard. Après injection de produit de contraste, on note un
rehaussement de la paroi et des cloisons qui sont multiples (BOSNIAK III). Une
thrombose de la portion terminale de la veine rénale homolatérale a été notée
avec présence de multiples ganglions satellites et latéro-aortiques gauches.
Le rein droit est normal.
- 29 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Photo n°5: TDM avant injection du produit de contraste
Photo n°6: TDM après injection du produit de contraste
TDM abdominale montrant une masse rénale gauche polaire inférieure, hérérodense,
avec réhaussement de la paroi et des cloisons après injection du produit de contraste.
- 30 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Devant ces images échographiques et tomodensitométriques, le diagnostic
d’une tumeur rénale kystique a été retenu, et une exploration chirurgicale était
alors indispensable.
 Bilan d’extension :
La radio pulmonaire : normale.
L’échographie hépatique ainsi que la TDM ne montraient pas de foyer
hépatique ou autre, ni d’épanchement péritonéal.
 Bilan biologique :
Urée, créatinine, glycémie : normales.
ECBU : stérile
NFS : normale avec une Hb à 14,5 g/dl
Traitement :
La néphrolyse totale trouve un énorme kyste polaire inférieur et
médiorénal, à paroi épaisse, détruisant pratiquement les 2/3 du rein. La ponction
ramène un liquide hémorragique. Le patient a bénéficié alors d’une
néphrectomie totale élargie.
Etude histo-pathologique :
L’étude anatomopathologique de la pièce de néphrectomie trouve un
carcinome à cellules rénales kystisé de grade 3 de Furhman, stade T2NxMx
selon OMS 2004.
Le patient n’a non plus été revu après sa sortie du service.
- 31 -
Le cancer kystique du rein
Observations
OBSERVATION N° 3 DU DOSSIER : 29 127 / 06
Patient âgé de 64 ans, ancien boucher, marié et père de 05 enfants, habitant
Rabat, hospitalisé le 18/12/06 au service d’Urologie « A » du Centre Hospitalier
IBN SINA de RABAT pour prise en charge d’une douleur lombaire droite.
Il s’agit d’un patient connu asthmatique sous corticoïdes inhalés, opéré en
1986 pour cataracte bilatérale, et qui présente depuis deux mois des lombalgies
droites sans irradiation particulière, évoluant dans un contexte d’apyrexie, sans
notion d’hématurie ou d’émission de calculs, sans signes irritatifs ou obstructifs
associés.
L’examen général trouve un patient en bon état général, apyrétique, aux
conjonctives normo-colorées.
L’examen urogénital découvre une sensibilité du flanc droit avec la
perception d’une masse donnant le contact lombaire.
Bilan :
 Abdomen sans préparation (ASP) : (photo n°7)
L’ombre rénale droite est augmentée de taille, avec présence de
calcifications en regard.
Présence d’une lithiase urétérale droite.
- 32 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Photo n°7 : ASP montrant les calcifications en regard du rein droit, et la lithiase urétérale
droite.
 Echographie abdomino-pelvienne : (photo n°8)
Montre que le rein droit est le siège d’un énorme kyste mesurant 70x70 mm
multicloisonné avec dilatation pyélocalicielle (DPC).
Le rein gauche est de taille et de morphologie normale.
- 33 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Photo n°8 : échographie du rein droit montrant un kyste multicloisonné avec DPC.
 TDM abdomino-pelvienne sans et avec injection de produit de
contraste (uroscanner) : (photo n°9, n°10 et n°11)
Montre un rein droit augmenté de taille, siège d’une formation kystique
impure contenant de fines calcifications, à paroi finement calcifiée mais à
contenu demeurant homogène, sans aucune prise de contraste pariétale ou intra
lésionnelle (BOSNIAK II).
Ce processus présente un développement au niveau de la lèvre antérieure et
mesure 87 mm de grand axe.
- 34 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Par ailleurs, on note une distension des cavités pyélocalicielles droites en
amont d’une lithiase de 6 mm de l’uretère lombaire.
Le rein gauche est de taille normale, de contours réguliers, ne présentant
pas d’anomalie focale.
Photo n°9 : TDM abdominale en coupe frontale sans injection du produit de contraste,
montrant une masse kystique rénale droite, siège de fines calcifications.
- 35 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Photo n°10 : TDM en coupe coronale C-
Photo n°11 : TDM en coupe coronale C+
TDM abdominale montrant une masse kystique rénale droite, siège de fines
calcifications, avec absence de prise de contraste.
- 36 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Devant cette symptomatologie ainsi que les données de l’imagerie
médicale, une exploration chirurgicale est réalisée.
 Bilan d’extension :
La radio pulmonaire : normale.
L’échographie hépatique ainsi que la TDM ne montraient pas de foyer
hépatique ou autre, ni d’épanchement péritonéal ou péri rénal, ni d’adénopathie
satellite.
 bilan biologique :
Urée, créatinine, glycémie : normales.
ECBU : stérile
Sérologie hydatique : négative
NFS : normale avec une Hb à 13 ,7 g/dl
Traitement :
Le diagnostic de kyste hydatique du rein ne pouvant être éliminé, le rein est
abordé par voie rétropéritonéale. L’examen anatomopathologique extemporané
fût réalisé sur un fragment de 1cm prélevé après ouverture du fascia de Gérota.
Résultat de l’extemporané : processus tumoral d’allure urothélial avec un
aspect histologique en faveur d’un carcinome tubulo-papillaire de grade 2 de
Fuhrman.
- 37 -
Le cancer kystique du rein
Observations
Ce résultat ambigu amène à la réalisation d’une néphro-urérérectomie
élargie emportant une collerette vésicale.
Compte rendu de l’examen anatomo-pathologique définitif :
A la coupe de la pièce de néphrectomie, on a noté la présence d’une
formation kystique de 5 cm de grand axe avec présence d’un nodule à proximité
du kyste.
L’examen microscopique était en faveur d’un carcinome tubulo-papillaire
de grade 2 de Furhman avec nodules satellites, associé à un kyste rénal bénin.
A ce jour le patient ne présente aucun signe clinique ou paraclinique de
récidive locale ou de métastase.
- 38 -
Discussion
- 39 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
I. EPIDEMIOLOGIE :
A. FREQUENCE GLOBALE :
Le cancer du rein représente environ 3% des cancers de l’adulte et est le
troisième cancer de l’appareil urinaire par ordre de fréquence après le cancer de
la vessie et de la prostate.
Selon les séries, le cancer du rein se présente dans 5 à 17,5% des cas sous
forme kystique.[1] [2]
PFISTER et COLL [3] retrouvent une fréquence de 45% de cancer
kystique dans leur série faite de 31 kystes atypiques du rein.
L’association kyste-cancer dans le même rein est de présence
exceptionnelle, vraisemblablement inférieure à 1 %.[4] Chez l’un de nos trois
cas, l’examen anatomopathologique a retrouvé cette association, alors qu’il
s’agissait d’une suspicion de cancer kystique à l’imagerie, ce qui montre les
difficultés de diagnostic de ces formes de tumeurs.
B. SELON L’AGE :
La moyenne d’âge dans notre étude est de 62 ans ce qui correspond aux
données de la littérature. [3] [5]
C. SELON LE SEXE :
Nos 3 patients sont des hommes, ce qui concorde avec les données de la
littérature où le sexe masculin prédomine. [3] [5]
- 40 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
II. PATHOGENIE
Les rapports entre kyste rénal et cancer ont été étudiés par différents
auteurs.
GIBSON et HARTMAN ont étudié la pathogénie de ces cancers sous deux
angles différents : [6]
- GIBSON
[7] distingue 4 types d’associations d’un cancer et d’un kyste
dans un même rein :
 Type I : il existe deux lésions bien distinctes : un kyste séreux et un
cancer solide, sans rapport mutuel mais situés dans le même rein. Il
s’agit probablement d’une pure coïncidence. Ce type ne pose pas de
vrais problèmes diagnostiques.
 Type II : il représente la forme kystique du cancer du rein. C’est le
type le plus fréquent.
 Type III : le microcancer naît dans la paroi externe d’un kyste
séreux.
 Type IV : le kyste naît au voisinage de la tumeur. Pour GIBSON la
tumeur donnerait naissance au kyste par compression artérielle ou
tubulaire.
Les types III et IV sont exceptionnels (0,3 à 0,7% pour STEG)
- 41 -
Le cancer kystique du rein
- HARTMAN
Discussion
[8] évoque 4 types de mécanismes à l’origine du
développement kystique des cancers du rein :
 Développement intrinsèque de kystes multiloculaires. Cette forme serait
retrouvée dans 40% du cancer kystique.
 Développement
intrinsèque
d’un
kyste
uniloculaire
ou
cystadénocarcinome. Cette forme représenterait 30% des cancers
kystiques. Il existe souvent une nécrose centrale.
 Nécrobiose kystique du cancer. Elle est retrouvée dans 20% des cas. Le
contenu kystique est nécrotico-hémorragique.
 La cancérisation secondaire de l’épithélium d’un kyste bénin serait
beaucoup plus rare.
- 42 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
III. SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE ET CIRCONSTANCES
DE DECOUVERTE
Les cancers kystiques du rein sont actuellement majoritairement de
découverte fortuite, lors de la réalisation d’un examen d’imagerie, en particulier
l’échographie et la TDM abdomino-pelvienne. [9]
Lorsqu’ils sont symptomatiques, les signes cliniques qui les accompagnent
rejoignent ceux des cancers solides et des kystes bénins symptomatiques par
l’effet volume. [10]
Ils peuvent être à l’origine de douleurs lombaires ou abdominales, ou alors
de coliques néphrétiques par compression de la voie excrétrice. Une douleur
aigue ou subaigue doit faire évoquer une rupture, une hémorragie ou une
infection du kyste. La douleur lombaire a été le mode de révélation chez l’un de
nos malades (observation n° 3).
Parfois une masse abdominale peut se voir lorsque la tumeur est assez
volumineuse, ce qui a été le cas chez 2 de nos patients. Ce symptôme peut être
découvert par le patient lui-même (observation n° 2) et/ou objectivé à l’examen
clinique (observation n°3).
L’hématurie est un signe assez fréquent dans la pathologie tumorale du
rein, et a été le mode de révélation chez l’un de nos malades (observation n°1).
Selon certains auteurs, sa présence dans les cancers kystiques serait secondaire à
une nécrose intra tumorale. [6]
- 43 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Quoiqu’il en soit, une hématurie ne doit jamais être attribuée à un kyste
simple non compliqué. STEG [11] rapporte seulement 57 hématuries
attribuables à un kyste simple sur 1342 malades étudiés. La majorité des auteurs
s’accordent à réfuter tout lien de causalité entre l’hématurie et le kyste bénin du
rein.
La compression de la veine rénale par la tumeur kystique peut provoquer
des œdèmes et une protéinurie, de même qu’une hypertension artérielle peut être
la
conséquence
d’une
ischémie
rénale
segmentaire
par
compression
vasculaire.[12]
D’autres circonstances de découverte ont été décrites, notamment une
fièvre au long cours, l’altération de l’état général et l’infection urinaire, mais ces
aspects demeurent beaucoup plus rares par rapport aux signes cliniques suscités. [6] [10]
Néanmoins, ils peuvent survenir ultérieurement notamment l’altération de
l’état général qui accompagne souvent les tumeurs quelque soit leur localisation,
et l’infection urinaire qui peut se voir en cas de cancer rénal ce qui a été le cas
chez l’un de nos patients (observation n°1).
- 44 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
IV. IMAGERIE
Certains examens complémentaires ont peu d’intérêt dans le diagnostic des
tumeurs kystiques du rein, cependant lorsqu’ils sont réalisés ils peuvent
constituer des éléments de présomption et orienter vers la présence d’un
processus tumoral rénal sans en affirmer la nature.
D’autres examens par contre, sont d’un grand apport en matière de kystes
et tumeurs du rein et sont par conséquent indispensables pour le diagnostic,
notamment la TDM, qui permet en outre d’orienter vers la prise en charge
thérapeutique.
A. ABDOMEN SANS PREPARATION :
Le cliché d’abdomen sans préparation n’a aucun intérêt, il est normal dans
la majorité des cas, il peut rarement montrer un syndrome de masse de tonalité
hydrique ou des calcifications.
Ces anomalies radiologiques n’ont aucune spécificité, ils traduisent la
présence d’une masse kystique qui peut être aussi bien bénigne que
maligne. [12] [13]
Réalisé chez l’un de nos patients, cet examen a montré une augmentation
de taille de l’ombre rénale tumorale, avec présence de calcifications en regard
(observation n°3).
- 45 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
B. UROGRAPHIE INTRAVEINEUSE (UIV):
Comme dans tout cancer du rein, les formes kystiques peuvent se
manifester à l’UIV par un syndrome tumoral. [14] Celui-ci est caractérisé par
une déformation du contour rénal (bosselure, soufflure d’un pôle ou
augmentation du volume de tout le rein) et/ou par une déformation des cavités
excrétrices (le refoulement de plusieurs groupes caliciels, l’écrasement des
cavités avec leur aplatissement et/ou amincissement, l’étirement d’une cavité par
le développement de la tumeur donnant un aspect rectiligne d’un calice et/ou
l’envahissement qui est un signe de certitude de malignité avec érosion, lacune
ou amputation calicielle).
Un rein muet (absence de néphrographie tubulaire et d’opacification des
voies urinaires) peut également se voir [14], témoignant d’un envahissement
massif avec destruction complète du parenchyme rénal par la tumeur.
Le kyste rénal simple est caractérisé par l’absence de signes de malignité à
l’UIV, avec la présence du signe de l’éperon (image donnée par le raccordement
de la tumeur rénale avec le parenchyme normal). Ce signe peut parfois être
absent dans certains cancers nécrosés où des clichés précoces de néphrographie
montreraient une rétraction du parenchyme rénal au contact du syndrome
tumoral, avec la présence d’une coque péritumorale épaisse et irrégulière. [6]
Selon certains auteurs [15], l’urographie intraveineuse a peu d’intérêt dans
le diagnostic des tumeurs kystiques du rein car l’aspect urographique ne permet
pas de trancher. Son intérêt comme examen de dépistage est actuellement
estompé par l’échographie. [6] [12] [13] Cependant quand elle est réalisée, il est
nécessaire de rechercher les signes évocateurs de malignité. Ainsi, une
irrégularité même minime de la paroi d’un calice signant l’envahissement de la
voie excrétrice doit attirer l’attention et doit inciter à poursuivre les
investigations radiologiques. [6]
- 46 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
C. ARTERIOGRAPHIE SELECTIVE DE L’ARTERE RENALE :
N’est pas un examen de première intention pour le diagnostic des tumeurs
kystiques du rein. [6] [16]
D’ailleurs, elle est beaucoup moins souvent utilisée qu'autrefois où elle
était utile comme argument de malignité. En effet, l’artériographie visait à
détecter une néo vascularisation qui est un signe évocateur de malignité.
L’hypervascularisation anarchique devait être recherchée à la périphérie de la
masse kystique en multipliant les incidences. Néanmoins, son absence ne
pouvait éliminer une tumeur maligne notamment en cas de tumeur nécrosée ou
hypo vascularisée [17], ces formes réalisaient des pièges diagnostiques
redoutables avant l’ère de l’imagerie moderne. Certains auteurs avaient proposé
l’injection d’angiotensine qui faciliterait la visualisation d’une vascularisation
pathologique. [6] [18]
Actuellement, l’artériographie n’est indiquée que si une cartographie
vasculaire est jugée utile pour la chirurgie. [9] En effet, l’étude de la
vascularisation du rein est nécessaire en préopératoire si une néphrectomie
partielle est envisagée (tumeur maligne de petite taille ou sur rein unique ou
s’il existe un doute sur la malignité ne pouvant être tranché qu’après examen
extemporané).
Elle permet aussi d’effectuer une embolisation préopératoire en cas de
tumeurs à haut risque de saignement peropératoire. [19]
- 47 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
D. ECHOGRAPHIE :
Bien que moins sensible que la tomodensitométrie, l’échographie est
souvent l’examen initial dans le dépistage des anomalies kystiques rénales, et
trouve son intérêt dans la surveillance des modifications de volume et de
structure d’une image kystique préexistante.
Le kyste simple a une forme arrondie ou ovoïde, anéchogène avec
renforcement acoustique postérieur, aux contours réguliers et bien définis. La
paroi, très fine, est normalement indiscernable des structures environnantes,
réalisant une simple interface avec le kyste. Lorsque tous ces critères sont
présents, la fiabilité du diagnostic est proche de 100 %. [20]
Lorsque certains de ces critères manquent, on ne peut pas affirmer le
caractère bénin du kyste ; il est donc nécessaire de poursuivre l'exploration
radiologique par tomodensitométrie. [12]
Les cancers du rein d’aspect kystique donnent des images de structure
mixte. On retrouvera typiquement une masse arrondie à paroi épaisse et
irrégulière, renfermant des échos intrakystiques, des cloisons épaisses ou
calcifiées, des calcifications péri et surtout intrakystiques, avec un renforcement
postérieur insuffisant par rapport à la taille du kyste (puisque la tumeur maligne
empêche le passage des échos).
Cependant, ces critères échographiques peuvent plus ou moins manquer ou
être insuffisamment détectés pour pouvoir établir une classification selon
BOSNIAK et nécessitent la réalisation d’une TDM. De plus, plusieurs études
- 48 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
ont montré que l’échographie a tendance à sous stadifier les lésions (24 sousstadifications soit 64,86% selon l’étude de LOOK et WALLERAND). [9]
Autrement dit, le mérite de l’échographie est d’être un examen anodin qui,
devant une image liquidienne atypique, incite à poursuivre les investigations
radiologiques. Par contre, si l’échographie conclue à un kyste simple aucun
examen complémentaire n’est nécessaire.
Ce qui a été le cas pour nos trois patients, où l’échographie a montré dans
tous les cas un aspect de kyste atypique, avec retentissement sur les cavités
pyélocalicielles dans deux cas, ce qui a imposé le recours à d’autres
explorations, en particulier la TDM.
L’écho-doppler est un examen intéressant pour son caractère non invasif et
sa sensibilité en matière d’envahissement de la veine rénale et de la veine cave
inférieure, il doit être réalisé chaque fois qu’un envahissement veineux est
suspecté cliniquement (présence d’une varicocèle par exemple) ou sur le scanner
abdominal. [14]
Selon certains auteurs, l’échographie-doppler serait devenue la méthode
d’imagerie de première intention pour la plupart des affections rénales. [21] Elle
est assez performante pour analyser les anomalies de la macrocirculation. [22]
Cependant, elle se heurte toujours à certaines limitations portant en mode
B, sur la visualisation de petites lésions dont la rétrodiffusion n’est pas
différente du parenchyme sain, et en mode Doppler, sur l’étude des flux lents,
avec des difficultés de mise en évidence des vaisseaux intra parenchymateux.
[21] [23]
- 49 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Le recours à des produits de contraste ultrasonores (PCUS) pourrait
combler certaines de ces lacunes, d’où l’intérêt de l’échographie de contraste.
L’ECHOGRAPHIE DE CONTRASTE :
L’utilisation des PCUS pourrait améliorer le contraste tissulaire et fournir
des éléments diagnostiques fiables pour la différenciation des lésions, autorisant
une relecture plus assurée et diminuant ainsi le caractère opérateur-dépendant
associé à l’échographie. [23] Ce nouveau concept introduit en 1968, est devenu
mature et plusieurs agents de contraste sont aujourd’hui disponibles en pratique
clinique (LEVOVIST, SONOVUE…) [21]
En effet, l’échographie de contraste s’est développée au cours de ces
dernières années pour l’exploration cardiaque et hépatique [23], et l’efficacité
ainsi que la tolérance des PCUS ont été considérablement améliorées avec
l’introduction des microbulles stabilisées. Les bulles sont formées par l’agitation
forte d’un millilitre d’air avec un soluté de perfusion habituel. Elles sont plus
stables si on utilise des macromolécules, ou éventuellement le sang du patient.
Une fois formées, elles sont injectées rapidement sous contrôle échographique.
L’air ou un autre gaz, a une impédance acoustique très élevée
comparativement au sang et aux tissus humains. Ainsi, la quantité du signal
ultrasonore réfléchie par les tissus dont la microcirculation contiendra des
microbulles sera notablement augmentée, elle pourrait dépasser jusqu’à 100 fois
celle du sang normal. Ce signal recueilli est d’autant plus important que le
diamètre des microbulles est grand et que leur concentration dans le réseau
vasculaire est élevée. Cependant, il faudrait créer des bulles de taille
- 50 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
suffisamment petites par rapport à celles d’un capillaire pour éviter le risque de
dilacération du vaisseau sanguin si la taille de la bulle est proche de son
diamètre, et aussi les protéger par une coque afin d’en prolonger la durée de vie.
Deux autres mécanismes accroissent de façon majeure le signal recueilli :
- L’oscillation
des
microbulles
soumises
au
faisceau
ultrasonore
responsable de la production d’un signal non linéaire à l’origine de 2 techniques
d’imagerie avec contraste : l’imagerie harmonique conventionnelle et l’imagerie
harmonique par inversion de pulse.
- La destruction des microbulles soumises à une pression acoustique élevée
à l’origine d’un autre mode d’imagerie de contraste : l’émission acoustique
stimulée. [24]
L’échographie de contraste a trouvé ses applications dans l’appareil
urinaire. Elle permet d’améliorer la détection des anomalies de la macro et
microcirculation du rein, en particulier pour la visualisation des artères rénales,
la caractérisation des sténoses vasculaires et la détection des infarctus. Elle
pourrait être utile dans les traumatismes du rein, les infections rénales, la
recherche du reflux vésico-urétéral ou le diagnostic de la torsion d’un testicule.
Elle paraît prometteuse pour l’étude de la pathologie tumorale surtout
l’évaluation des pseudotumeurs du rein et la caractérisation des kystes
atypiques. [22] [25]
- 51 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
En effet, une étude récente a montré que l’échographie de contraste est un
examen approprié pour l’évaluation des masses kystiques du rein en se basant
sur la classification de BOSNIAK. [26] Elle permet de compléter la TDM dans
la mesure où elle donne des informations supplémentaires sur la perfusion des
cloisons du kyste et sur la vascularisation du cancer kystique du rein. [27]
Cependant elle pourrait mieux visualiser le nombre de septa, l’épaisseur des
cloisons et / ou de la paroi, la composante solide et le rehaussement par rapport
au scanner, avec pour résultat l’augmentation du stade et la modification de la
stratégie du traitement. [28]
D. TOMODENSITOMETRIE :
C’est actuellement l’examen de référence pour les kystes et les tumeurs
du rein.
BOSNIAK a établi une classification tomodensitométrique des masses
kystiques du rein en 1986 révisée en 1993 (Tableau 1) [9], et qui a pour objectif
de classer selon des critères morphologiques, les kystes atypiques en fonction de
leur risque évolutif. Les éléments radiologiques pris en compte sont :
- L’aspect homogène du kyste
- La présence de cloisonnements intra kystiques plus ou moins épais
- L’épaisseur et le rehaussement après injection de produit de contraste de
La paroi du kyste
- La présence de calcifications.
- 52 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Le type I de BOSNIAK (figure 1) correspond à un kyste simple non
compliqué réunissant tous les critères radiologiques de bénignité avec une
fiabilité proche de 100 %, ce type ne nécessite pas de surveillance. [29]
Le type II de BOSNIAK (figure 1) regroupe les kystes présentant quelques
atypies minimes, mais pouvant être considérés comme bénignes. [12]
- 53 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Il existe de fines cloisons (≤2) et la paroi est invisible. Les calcifications
pariétales ou septales sont fines, il n’y a pas de rehaussement après injection de
produit de contraste ou bien il existe un rehaussement modéré d’une cloison fine
[9] évoquant le plus souvent un kyste bénin remanié (hémorragie intrakystique
ancienne par exemple).
Une lésion classée BOSNIAK II ne nécessite également pas de
surveillance. [29]
Le type IIF de BOSNIAK (figure 1) englobe les kystes suspects nécessitant
une surveillance. [29] Il se caractérise par la présence de fines cloisons (> 3),
avec une paroi à la limite de la visibilité (≤1mm). Il peut y avoir une paroi
épaisse ou une cloison épaisse ou nodulaire mais sans aucun rehaussement. [30]
Il existe d’épaisses calcifications. Cette lésion est spontanément hyperdense (50
à 90 UH) sous forme d’un petit kyste < à 3 cm, sous capsulaire, homogène, aux
limites régulières non modifié après injection de produit de contraste. Sont
excluses de ce groupe les tumeurs > ou = à 4 cm et celles de siège
intraparenchymateux. On note enfin l’absence de rehaussement ou un
rehaussement modéré des cloisons fines ou des parois. [9]
Ces tumeurs peuvent être bénignes, mais elles nécessitent une surveillance
notamment tomodensitométrique : la stabilité de ces lésions affirme leur
bénignité et leur progression indique la malignité. [31]
- 54 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Le type III de BOSNIAK (figure 1) correspond aux kystes suspects de
malignité et justifient une exploration chirurgicale. [29] Ces lésions présentent
des calcifications irrégulières, ainsi qu'une paroi ou des cloisons épaisses,
irrégulières, et/ou prenant le contraste.
Le type IV de BOSNIAK (figure 1) est typiquement un cancer kystique, avec
une spécificité à 100%. [32] Ces kystes contiennent une composante tissulaire
vascularisée visible sous la forme d'une paroi épaisse et irrégulière, des
végétations, avec un net rehaussement après injection de produit de contraste.
Cette lésion correspond le plus souvent à un carcinome à cellules claires
massivement nécrosé, l’indication d’une exploration chirurgicale est donc
formelle. [29]
- 55 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
BOSNIAK I : kyste simple
B IIF: 3 fines cloisons
BOSNIAK II : fines séptations
B IIF: minime prise de contraste
B IIF : cloisons calcifiées
BOSNIAK III : multiples cloisons, paroi épaisse.
B IV : nodule prenant le contraste.
B IV : épaississement prenant
le contraste.
Figure 1: Aspects tomodensitométriques des masses kystiques du rein. [33]
- 56 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
La TDM permet également de détecter d’autres anomalies renforçant
l’hypothèse néoplasique telles qu’une thrombose de la veine rénale,
adénopathies hilaires ou locorégionales (ce qui a été le cas chez l’un de nos
patients : thrombose de la portion terminale de la veine rénale + multiples
ganglions satellites et latéro-aortiques), un envahissement des structures voisines
ou bien des métastases hépatiques, osseuses, surrénaliennes visibles sur les
mêmes plans de coupes.
Dans l’étude de PFISTER [3] de 31 kystes atypiques, cet examen a fait
suspecter fortement un diagnostic de malignité dans 18 cas justifiant une
lombotomie avec néphrectomie élargie d’emblée, il a permis une confirmation
du diagnostic de cancer kystique du rein dans 6 cas, doute diagnostique dans 5
cas et 2 erreurs (kystes bénins compliqués).
Dans notre série, la TDM a été faite chez nos 3 patients, et elle n’a permis
de conclure à un cancer kystique que dans un cas (kyste classé BOSNIAK III
associé à une thrombose veineuse rénale et des adénopathies). Paradoxalement,
elle a été moins sensible que l’échographie dans un cas où elle a montré une
lésion de densité hydrique et homogène sans composante charnue, visualisée à
l’échographie, sans paroi visible ni de rehaussement après injection de produit
de contraste correspondant à un kyste simple du rein (BOSNIAK I).
Dans un cas, elle a permis de classer la tumeur dans la IIème catégorie de
la classification de BOSNIAK, mais elle n’a pas pu déceler un nodule tumoral
associé. En effet, il s’agissait à l’examen anatomopathologique d’un kyste rénal
bénin associé à un cancer solide.
- 57 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Ceci montre les réels problèmes que pose cette pathologie, car même si la
TDM constitue le « gold standard » dans l’interprétation des tumeurs du haut
appareil, elle peut être source d’erreur en matière de cancer kystique. Dans ce
cas, l’IRM, l’angiographie et la ponction du kyste avec analyse cytologique et
biochimique constitueraient des moyens d’affiner le diagnostic. [34]
Dans notre étude, devant la suspicion du diagnostic, nous avons procédé
directement à l’exploration chirurgicale après bilan d’extension lésionnel.
En effet, il existe certains pièges scannographiques qui peuvent poser
parfois des problèmes d’interprétation :
- certaines lésions de moins de 10 mm de diamètre dont la densité est
surestimée par les effets de volume partiel avec le parenchyme rénal. Ces
micronodules peuvent être considérés par argument de fréquence comme des
lésions kystiques bénignes.
- les effets de volume partiel au niveau de la base d’implantation du kyste
peuvent donner un aspect faussement épaissi de sa paroi.
- une coupe axiale passant à proximité de la zone d’implantation du kyste,
correspondant à l’extrémité de l’éperon parenchymateux peut également simuler
une paroi épaisse.
- un défaut d’étalonnage de la machine peut modifier la densité apparente
du kyste qui doit être comparée à une densité de référence (contenu du bassinet
ou de la vessie par exemple). [12] [13] D’où l’intérêt de réaliser des coupes fines
(3 ou 5 cm), d’utiliser un filtre adapté à l’étude de la densité, et de réaliser
- 58 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
systématiquement des coupes avant injection du produit de contraste, limitant
ainsi la formation de ces images. Toutefois, leur reconnaissance nécessite le
respect des règles d’interprétation notamment la mesure de la densité sur la
coupe passant par la plus grand diamètre du kyste, avant et après l’injection du
produit de contraste, l’analyse attentive des coupes adjacentes facilite la
reconnaissance de la plupart de ces images pièges. [13]
L’angioscanner peut également être utile en matière de kystes malins en
montrant une atypie vasculaire au niveau du plan de raccordement de la tumeur
avec le parenchyme, ou un rehaussement hétérogène des tissus tumoraux, ou
encore une hyperdensité des plages de nécrose intra tumorale.
Au total, les données de la littérature affirment que la TDM offre des
avantages certains avec une grande fiabilité diagnostique (ce qui n’a pas été
toujours le cas dans notre courte série), elle permet de réunir les signes
évocateurs de malignité et constitue un examen systématique devant toute image
kystique atypique à l’échographie.
E. IMAGERIE PAR RESONNANCE MAGNETIQUE :
C’est un examen d’imagerie important dans l'évaluation des masses
kystiques du rein [35], car même si son apport par rapport à la TDM n’est pas
très supérieur, il permet néanmoins de mieux analyser le contenu des kystes
atypiques et est actuellement recommandé en 2ème intention. [9]
Un kyste rénal simple, comme toute masse liquidienne, a des signaux T1 et
T2 longs. Une faible intensité du signal intrakystique est recueillie en séquences
pondérées en T1, ceci semblerait être un critère fiable de lésion bénigne. [6] [14]
- 59 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
En séquences pondérées en T2, le kyste simple présente un hypersignal intense
et homogène. Sa paroi n’est pas visible. L’injection de chélate de gadolinium
permet d’étudier la distribution intra vasculaire et extra vasculaire interstitielle
du produit de contraste dans la tumeur et dans le rein normal, renseignant ainsi
sur le rehaussement de la tumeur et des vaisseaux. Si un rehaussement tissulaire
est confirmé le kyste est considéré comme suspect. [9]
Bien que la classification de BOSNIAK des kystes rénaux fût conçue en se
basant uniquement sur les images tomodensitométriques, certains auteurs
considèrent qu’elle peut être utilisée avec l’IRM pour l’évaluation de la plupart
des masses kystiques du rein. [36] En effet, dans la majorité des cas, les
renseignements apportés par l’IRM sont similaires à ceux de la TDM en ce qui
concerne ces lésions. Néanmoins, l’IRM peut parfois détecter plus de cloisons,
ou peut montrer un épaississement de la paroi et /ou des septa, ou encore mettre
en évidence un rehaussement non diagnostiqués par la TDM, ce qui peut amener
à une reclassification des kystes. [30] [36] Ceci peut être sans effet dans la
majorité des cas, cependant il faut être prudent lors de l’interprétation des
images IRM des kystes atypiques du rein de la catégorie IIF et III, dits
« borderline », lorsqu’il n’y a pas de corrélation avec la TDM. [36] Un kyste
classé IIF au scanner peut apparaître dans la catégorie III à l’IRM ce qui ne sera
pas sans conséquences sur la prise en charge : le premier requière seulement une
surveillance et le second nécessite une exploration chirurgicale.
Des études ultérieures seraient nécessaires pour définir une attitude
adéquate face à ces cas. [30]
- 60 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
V. PONCTION-ASPIRATION ET BIOPSIE PERCUTANEE
A. TECHNIQUE ET COMPLICATIONS :
La ponction biopsique consiste à prélever un fragment du kyste rénal
(paroi, cloison, végétation) pour analyse cytohistologique. Une autre voie
diagnostique consiste en l’analyse de la composition du liquide intrakystique. Le
choix de l’une ou de l’autre technique dépend de l’importance de la composante
tissulaire de la lésion.
Le prélèvement peut être guidé par une échographie ou par une TDM selon
l’expérience du médecin, et effectué sous anesthésie locale après vérification de
l’hémostase. Une hospitalisation ambulatoire est le plus souvent requise.
Les risques sont principalement hémorragiques (hématurie macroscopique
dans 9 % des cas, hématome sous capsulaire rénal dans 6 % des cas). [37]
Un pneumothorax peut également être rencontré, essentiellement après
ponction d’une tumeur située au pôle supérieur du rein.
La contamination du trajet de ponction par des cellules malignes reste très
discutée et estimée à moins de 0,001 %. [38]
Les cas rapportés ne concernent que les tumeurs solides : [39] [40] [41]
[42] [43] [44]
Aucun cas de contamination du trajet après ponction d’une tumeur kystique
du rein n’a été rapporté. [37]
- 61 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
B. INDICATIONS
Il existe des situations où l’évaluation histologique s’avère nécessaire avant
la décision thérapeutique. C’est le cas des kystes d’allure intermédiaire (IIF et
III) afin d’éviter d’une part une chirurgie parfois inutile, et d’autre part de laisser
évoluer une lésion potentiellement maligne (sensibilité de 71 %, et valeur
prédictive positive de 91 % selon LANG et AL [45]).
Une étude a été réalisée par des Urologues et des Radiologues Américains
portant sur le rôle de la biopsie scanno – guidée avant toute chirurgie, dans
laquelle une biopsie percutanée a été réalisée pour 28 kystes classés BOSNIAK
III. Parmi ces masses biopsiées, 17 (60.7%) étaient malignes et 11 (39,3%)
étaient bénignes (six kystes hémorragiques, trois kystes inflammatoires, un
adénome métanéphrique et un oncocytome kystique). La bénignité de ces
lésions a été prouvée par leur stabilité sur une durée de 1 à 2 ans. Par
conséquent, la biopsie guidée leur a permis de prévenir une chirurgie inutile
dans 39 % des cas. Les auteurs concluent ainsi, que les masses kystiques
classées BOSNIAK III ne nécessitent pas directement une exploration
chirurgicale, et que le caractère bénin ou malin de ces lésions peut être affirmé
par la biopsie scanno-guidée. [46]
Les tumeurs kystiques de type BOSNIAK I et IV ne sont pas candidates à
une ponction : les premières sont rarement malignes (0 à 13 % des cas) et les
secondes sont malignes dans 90 à 100 % des cas. Cependant la présence d’une
tumeur kystique, quelque soit son type BOSNIAK, sur rein unique anatomique
ou fonctionnel peut justifier le prélèvement. [14]
- 62 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Il est possible bien entendu de s’aider du contexte clinique du patient
(antécédents personnels / familiaux, syndrome paranéoplasique éventuel), de
l’évolution des critères radiologiques de la tumeur, de l’IRM, dans l’hypothèse
rare de découvrir une anomalie suspecte que le bilan échographique ou
tomodensitométrique n’aurait pas détecté. La cytoponction ou la biopsie
percutanée de la tumeur peuvent constituer dans ce cas des moyens d’affiner le
diagnostic.
C. RESULTATS :
Les faux négatifs sont essentiellement représentés par les difficultés de
localisation d’une cible tumorale de petite dimension. En effet, on peut observer
deux types de kystes cancéreux : les grosses tumeurs nécrosées, et les îlots
tumoraux accolés au kyste rendant la ponction de la masse tumorale aléatoire.
Des auteurs ont conclu que la ponction biopsique était utile pour la prise en
charge des kystes atypiques IIF et III sans pour autant être proposée de façon
systématique. [45]
En ce qui concerne l’analyse du liquide du kyste, les éléments à prendre en
considération sont :
 L’aspect du liquide.
 Sa composition chimique.
 La cytologie.
 L’image obtenue par kystographie.
- 63 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Un liquide de ponction hémorragique est suspect de malignité, en effet
lorsque la cytologie est positive, le liquide est hémorragique 4 fois sur 5 [37],
par contre un liquide de ponction clair ne permet pas d’éliminer une lésion
maligne, KLEIST [47] présente 17 cancers kystiques ponctionnés avec dans 8
cas un liquide clair rassurant.
L’étude de la composition chimique du liquide de ponction doit être
orientée vers le dosage du taux de lipides et de cholestérol, en effet des taux
élevés seraient évocateurs de malignité. D’autres études se basent sur le dosage
de protéines ou de déshydrogénase sans pouvoir conclure à une quelconque
spécificité de ces composants pour le diagnostic de tumeur maligne. [47] [48]
Des espoirs semblent fondés sur la recherche de cytokines (IL-1 et IL-6) et de
marqueurs tumoraux. [37] En effet, une étude réalisée en France et reconnue par
le ministère de santé français a démontré que la mesure de la protéine CA-9 dans
le surnageant d’une cytoponction à l’aiguille fine peut être utilisée pour
différencier entre kystes malins et bénins du rein. [49]
La cytologie n’a de valeur que si elle est positive avec une sensibilité de
22 % et une valeur prédictive négative de 46,7 % selon BIELSA GALI, une
cytologie négative ou non spécifique ne peut en aucun cas éliminer l'existence
d'un carcinome. [50] [51]
Enfin, la kystographie ne donne un élément d'orientation qu'en présence de
végétations endo-kystiques [52], elle peut montrer en cas de kyste malin une
paroi irrégulière. [6]
- 64 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
VI. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
A. LE KYSTE BENIN REMANIE :
Les remaniements d’un kyste rénal (séquelles d’infection ou d’hémorragie,
remaniements inflammatoires) posent le problème de diagnostic différentiel
avec une tumeur kystique du rein. [12]
Un kyste bénin remanié ne réunit pas tous les critères radiologiques du
kyste simple (contenu « hydrique » parfaitement homogène, limites régulières
sans paroi décelable, ni cloison, sans calcification et non modifiée après
injection IV de produit de contraste), on parle alors de kyste atypique. Tous les
degrés d’atypie peuvent exister depuis le kyste contenant seulement une fine
cloison et sûrement bénin, jusqu’à la masse kystique manifestement tumorale
comportant une portion charnue vascularisée. [13]
B. L’ABCES DU REIN : [12] [13]
L’abcès du rein peut être confondu avec une tumeur kystique ou encore une
tumeur nécrosée surtout s’il présente une néo vascularisation périphérique.
Cliniquement il survient habituellement dans un contexte évocateur, et il
existe souvent des signes de néphrite ou de périnéphrite associés. Certains signes
radiologiques sont en faveur de l’abcès (Figure 2), notamment la présence d’un
sédiment ou de bulles de gaz qui sont caractéristiques d’une collection infectée.
- 65 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Néanmoins, un cancer rénal peut donner un tableau infectieux, c’est le cas
du cancer secondairement infecté. La ponction suivie d’un drainage percutané
permet le diagnostic de l’abcès. Sinon, lorsque le drainage n’est pas indiqué
(petit abcès et germe identifié), le diagnostic est confirmé par la guérison sous
traitement antibiotique.
Figure 2: Aspect tomodensitométrique d’un abcès rénal [53]
- 66 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
C. LE KYSTE HYDATIQUE DU REIN:
Le kyste hydatique ou l’hydatidose est une parasitose bénigne liée au
développement de la forme larvaire d’Echinococcus granulosus. Elle sévit
principalement dans les pays d’élevage du mouton qui est l’hôte intermédiaire
privilégié, l’homme étant un hôte intermédiaire accidentel. L’hôte définitif est
représenté par les canidés.
Le kyste hydatique rénal est à évoquer devant toute masse kystique du rein.
Il est néanmoins rare même dans les pays à forte endémie, et ne représente que 2
à 4 % de l’ensemble des localisations de la maladie. Les deux principales
localisations sont hépatiques (50 à 75 %) et pulmonaires (15 à 40 %), liées à la
pénétration du parasite à travers le système porte. [54]
La
classification
de
GHARBI
regroupe
les
différents
aspects
échographiques du kyste hydatique. Cependant, il est parfois impossible de
distinguer un kyste hydatique de type IV (formation pseudo tumorale,
d’échostructure hétérogène, à contours irréguliers) ou V (formation à parois
hyperéchogènes avec cône d’ombre postérieur, correspondant au kyste
hydatique calcifié) de Gharbi, d’une tumeur kystique. La TDM est l’examen de
référence car elle permet une meilleure analyse du contenu du kyste. [12] Elle
montre une masse hyperdense et multicloisonnée (évoquant des vésicules filles)
entourée d’un halo périphérique hypodense. La membrane ne se rehausse pas
après injection de produit de contraste contrairement au cancer kystique du rein.
Le rehaussement de la membrane ou des septa ne s’observe qu’en cas de
communication avec la voie excrétrice et ce de façon tardive. [55]
- 67 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
La découverte d’autres localisations de l’hydatidose en TDM et d’une
hyperéosinophilie sérique aident au diagnostic. La sérologie hydatique n’est pas
toujours positive.
D. LES PSEUDOTUMEURS INFLAMMATOIRES DU REIN :
Les pseudotumeurs inflammatoires sont des tumeurs bénignes rares, de
pathogénie inconnue, et qui peuvent être à l’origine de signes locaux ou
généraux. [56]
Ces pseudotumeurs peuvent se développer au dépens de plusieurs sites
anatomiques, mais restent exceptionnelles au niveau du rein. [57] Leur
diagnostic préopératoire est difficile malgré les progrès de l’imagerie
médicale.[58] Elles posent plus particulièrement le problème de diagnostic
différentiel car leur aspect radiologique est le plus souvent trompeur. En effet,
l’imagerie peut parfois visualiser un aspect de kyste atypique (masse kystique à
composante tissulaire, paroi épaisse, végétations endokystiques, rehaussement
de la paroi par le produit de contraste), et fait craindre un cancer kystique du
rein, ce qui implique une exploration chirurgicale. Seule une corrélation radiohistopathologique permet de poser le diagnostic. [58]
- 68 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
E.. LE NEPHROME KYSTIQUE MULTILOCULAIRE : (Figure 3)
Le néphrome kystique multiloculaire (NKML) est une tumeur bénigne qui
survient chez le petit garçon avant l’âge de 5 ans [12] [51] et à prédominance
féminine vers l’âge de 40 – 60 ans. [29] [59] A l’imagerie elle forme un kyste
multiloculaire de grade III de la classification de BOSNIAK.
Cette tumeur doit être différenciée du carcinome kystique multiloculaire à
cellules claires et du carcinome à cellules rénales partiellement kystisé. [51] [60]
Aucun examen d’imagerie n’est assez fiable pour distinguer avec certitude
une tumeur bénigne de type NKML de la forme maligne kystique multiloculaire.
La présence de fines calcifications le long des cloisons interloculaires et la
protrusion intrapyélique de la tumeur seraient des éléments évocateurs du
NKML. L’utilité de l’échographie de contraste est en cours d’évaluation. Le
diagnostic final n’est qu’histologique. [59]
Il n’est pas exclu que le carcinome kystique multiloculaire à cellules
claires provienne de la cancérisation d’un NKML préexistant. Ce dernier,
circonscrit par une épaisse capsule fibreuse, est composé de multiples logettes
kystiques ne communiquant pas entre elles, ni avec le bassinet, séparées par des
septa faites de tissu fibreux plus ou moins myxoïde ou collagène, et tapissés
d’un épithélium de cellules cubiques ou aplaties jamais retrouvé dans un
carcinome kystique multiloculaire. [51] [60]
Celui-ci renferme des logettes à contenu liquidien, hémorragique ou
nécrotique, et les cloisons sont fines et bordées de cellules claires aux
caractéristiques morphologiques du carcinome à cellules rénales de grade 1 de
Fuhrman. [29] [51] Cette tumeur maligne étant de bon pronostic, la
tumorectomie avec exérèse en zone saine est considérée comme curatrice selon
certains auteurs.[60]
- 69 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Aspect macroscopique
Aspect tomodensitométrique
Figure 3 : Néphrome kystique ou kyste multiloculaire. Les cloisons fines
ou un peu plus épaisses ne comportent aucun matériel tumoral. [60]
- 70 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
F. LE KYSTE SIMPLE DU REIN :
Les kystes rénaux simples sont les plus fréquents et les moins graves de
toutes les affections kystiques du rein. Leur fréquence augmente avec l’âge et
peut atteindre plus de 30% au delà de 70 ans. [61]
Le plus souvent ils sont asymptomatiques, et leur découverte dans la
majorité des cas est fortuite lors de la réalisation d’une échographie ou d’un
scanner abdominal. [12] Toutefois, les patients peuvent parfois développer une
hématurie ou des douleurs lombaires faisant craindre un cancer. [61]
Un kyste simple (Figure 4) correspond au type I de la classification
tomodensitométrique de BOSNIAK : sa densité est hydrique (-10 à 20 UH), son
aspect est homogène, ses limites sont régulières sans paroi visible avec absence
de rehaussement. [1]
Occasionnellement, il peut atteindre une grande taille et simuler une masse
tumorale. [61] Les auteurs rapportent un cas de kyste rénal survenant chez un
patient de 48 ans. Celui-ci était porteur d’un volumineux kyste au niveau du rein
droit. Une ponction fût réalisée ramenant 800 ml de liquide jaunâtre avec des
taux de protéines et de LDH élevés, la cytologie n’a pas trouvé de cellules
malignes. Trois mois après l’aspiration, le patient a présenté une douleur
insupportable du flanc droit pour laquelle une néphrectomie fût réalisée.
L’analyse histologique de la pièce opératoire a trouvé un aspect de carcinome à
cellules rénales. Ainsi devant un kyste simple, il ne faut pas toujours exclure la
possibilité d’une tumeur maligne même si c’est extrêmement rare. [62]
- 71 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Figure 4 : Aspect tomodensitométrique d’un kyste rénal simple [53]
- 72 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
VII. DIAGNOSTIC PER-OPERATOIRE
A. LES ASPECTS MACROSCOPIQUES :
Certains critères macroscopiques per opératoires sont très évocateurs de
malignité, permettant ainsi d’indiquer une analyse anatomopathologique en
extemporané. Ces critères sont :
 L’aspect tissulaire du kyste.
 La richesse de la vascularisation péri kystique et en particulier de la
vascularisation veineuse.
 L’épaisseur et l’irrégularité de la paroi du kyste.
 La présence de calcifications.
 Un liquide intra kystique sanglant, brunâtre ou noirâtre.
 La présence de bourgeons ou de végétations intra kystiques.
Dans une étude assez récente, les constatations per opératoires ont permis
le diagnostic de cancer dans 85,7%. [9]
Dans notre étude, l’analyse per opératoire a orienté vers la néphrectomie
totale élargie dans deux cas, et dans un cas le doute per opératoire a amené à
réaliser une étude histologique en extemporané.
- 73 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
B. L’EXAMEN EXTEMPORANE :
C’est un examen anatomopathologique réalisé en per opératoire et qui
consiste à congeler un fragment tumoral dans un cryostat afin de réaliser des
coupes immédiatement examinables au microscope. Le rôle de cet examen est
de conditionner l’attitude thérapeutique immédiate au cours de la même
anesthésie en guidant le geste opératoire.
Concernant le cancer du rein, on a le plus souvent recours à l’examen
extemporané, non pour établir le diagnostic de malignité, mais pour différencier
une tumeur strictement intra rénale d’une tumeur extra capsulaire et ainsi
adapter selon ce résultat le geste chirurgical. [37] Pour des lésions peu
volumineuses, sa sensibilité est proche de 90% et sa spécificité de 100% dans la
distinction des tumeurs solides de stade T3 et des tumeurs T1 ou T2. [63]
L’examen extemporané permet aussi d’évaluer la qualité des marges
chirurgicales lors d’une néphrectomie partielle ou d’une tumorectomie.
Le problème est plus complexe pour les tumeurs kystiques. L’examen
extemporané a en effet ici pour objectif de déterminer la nature maligne ou non
de la tumeur, avant même la détermination du stade pathologique.
Cependant, de nombreuses études ont montré qu’il pouvait exister une
discordance entre l’analyse histologique définitive et l’examen extemporané,
celui-ci peut parfois conclure à un résultat faussement négatif. C’était le cas
dans une étude portant sur 37 patients ayant un kyste atypique du rein, dont 7
seulement ont bénéficié d’une analyse anatomopathologique en extemporané,
aucune n’a permis d’établir le caractère malin des kystes, alors que dans ces 7
- 74 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
cas, l’analyse histologique définitive a retrouvé la présence d’îlots cancéreux
accolés au kyste. [9]
Dans une autre série, qui est ancienne et ne portant que sur 4 cas, les
auteurs rapportent avoir réalisé un examen histologique extemporané chez des
patients ayant une tumeur rénale kystique d’aspect macroscopique douteux. Il a
conclu dans 3 cas à un cancer et dans un cas à un kyste multiloculaire qui s’est
avéré être malin après le résultat histologique définitif. [6]
Ceci peut être expliqué par deux hypothèses :
-
L’analyse extemporanée peut être réalisée sur des prélèvements
pratiqués en dehors d’une zone tumorale, en particulier lorsqu’il
s’agit d’un micro foyer tumoral développé dans la paroi du kyste.
-
L’analyse histologique peut être gênée par la nécrose plus ou moins
hémorragique qui accompagne certaines lésions.
Ainsi, pour être fiable, l’examen extemporané ne doit pas être réalisé sur
une biopsie à l’aveugle, mais doit intéresser la totalité de la paroi kystique d’une
pièce de néphrectomie partielle. [6]
Les équipes demandant cette analyse en extemporané ont obtenu de bons
résultats : leur série se composait de 205 malades opérés pour un kyste du rein.
Après réalisation de l’imagerie (UIV et /ou échographie rénale, voire un examen
tomodensitométrique dans 80% des cas), il persistait un doute préopératoire
dans 31 cas quand au caractère bénin de ces kystes. La certitude histologique
- 75 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
reposait sur l'analyse en extemporané de la totalité de la paroi kystique, voire de
la pièce de néphrectomie partielle avec une fréquence du cancer de 45%.
Les auteurs préconisent par conséquent dans le diagnostic des kystes
atypiques, un examen tomodensitométrique systématique avec au moindre doute
l'exploration chirurgicale et en particulier la néphrectomie partielle avec examen
extemporané. [3]
Dans notre étude, l’analyse anatomopathologique extemporanée a été
réalisée dans un cas, portant sur un fragment tumoral de 1 cm et le résultat
concordait avec le contrôle histologique après néphrectomie, sauf qu’il s’agissait
ici d’un kyste rénal bénin associé à une tumeur solide de découverte
histologique.
- 76 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
VIII.BILAN D’EXTENSION :
Il est le même que celui du cancer du rein. Ce bilan se charge de l’étude de
l’extension locorégionale, veineuse, ganglionnaire et également la recherche de
localisation métastatique à distance. Les organes les plus souvent atteints sont le
poumon, le foie, le squelette, le rein controlatéral et le cerveau. D’autres
localisations sont beaucoup plus rares (estomac, thyroïde, vagin...).
A. ECHOGRAPHIE :
Elle fournit des renseignements précieux sur l’extension extra capsulaire,
sur l’envahissement des viscères (foie, rate, surrénale) et des plans voisins (plans
profonds, péritoine), elle met en évidence des adénopathies du hile ou du
pédicule, voire de la chaine lomboaortique, ainsi que l’envahissement veineux.
B. TDM :
Elle renseigne sur l’extension à la graisse péri rénale, à la veine rénale et à
la veine cave, aux ganglions régionaux et aux organes de voisinage.
C. CAVOGRAPHIE :
Pratiquement plus utilisée depuis l’avènement de l’échographie et de la
TDM. Elle permettait le diagnostic d’extension veineuse.
Les autres explorations à la recherche de métastases à distance seront
pratiquées en fonction des signes d’appel (radio pulmonaire, radios du
squelette…).
- 77 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
IX. TRAITEMENT :
Le traitement curatif du cancer kystique du rein repose sur la chirurgie
après avoir affirmé le diagnostic, précisé son extension locorégionale, veineuse
et métastatique grâce à des explorations préopératoires précises. Les autres
thérapeutiques
(radiothérapie,
chimiothérapie,
immunothérapie,
hormonothérapie) n’ont pas fait preuve de leur efficacité.
Chirurgie partielle ou radicale ?
Le traitement du cancer kystique du rein est la néphrectomie totale élargie
emportant la graisse péri rénale, le fascia de Gérota et la surrénale après ligature
première du pédicule rénal.
Le
curage
ganglionnaire
hilaire,
voire
régional
permettant
une
lymphadénectomie para-aortique et para-cave, reste sujet à discussion.
La voie sous-costale permet un abord premier des vaisseaux avant la
mobilisation du rein tumoral afin d’éviter la dissémination métastatique
péropératoire. C’est une incision qui suit le rebord costal à environ deux travers
de doigt sous celui-ci. Sa mortalité et sa morbidité restent faibles.
La lombotomie est une voie simple et rapide, elle impose une dissection de
la loge rénale avant de pouvoir contrôler le pédicule vasculaire. Elle est indiquée
pour des tumeurs de petite taille et dont l’absence d’extension vers la veine cave
inférieure est certaine. Cette voie d’abord a l’avantage d’être moins traumatique
car respecte la cavité péritonéale, ce qui permet une reprise du transit plus rapide
en postopératoire. Sa morbidité reste faible.
- 78 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Dans notre étude, les trois malades sont abordés par lombotomie à cause de
l’absence de certitude diagnostique.
La discussion d’une néphrectomie partielle est de règle chez les patients
ayant un rein unique anatomique ou fonctionnel, une insuffisance rénale
chronique et en cas de tumeur rénale bilatérale. Certains auteurs [9] préconisent
d’emblée la néphrectomie partielle du fait du caractère peu agressif, démontré
dans la littérature, des cancers kystiques. Dans cette étude, tous les patients ont
bénéficié de ce geste conservateur, et aucun d’eux n’a présenté de récidive
locale sur un recul d’environ 4 ans.
La néphrectomie partielle peut se concevoir comme un premier temps
opératoire pouvant permettre une analyse large du parenchyme rénal en
extemporané limitant le risque de faux négatifs, l’analyse portant alors sur
l’ensemble du kyste et non pas sur des fragments biopsiques. La suite de
l’intervention sera modulée par les résultats de cet examen extemporané.
La simple énucléation de la lésion est rendue possible par l’existence d’un
plan de clivage entre le tissu rénal et le kyste, elle est la plus simple mais la
moins sûre. En effet, l’énucléation du kyste peut être incomplète laissant en
place le « pied tumoral », comme l’a démontré l’étude de MARSHALL [64] qui
montre bien que dans 43% des cas, il existe un résidu tumoral sur la pièce de
néphrectomie élargie lorsqu’une simple énucléation de la lésion a été pratiquée.
- 79 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Classiquement l’attitude était, devant l’exploration chirurgicale d’un kyste
suspect,
de
réaliser
une
néphrectomie
partielle
avec
examen
anatomopathologique extemporané permettant l’analyse de la totalité de la
tumeur kystique. [34]
Quand l’examen extemporané était positif, la néphrectomie totale élargie
était alors indiquée. Cette attitude radicale était modulée en présence d’un rein
unique, d’une tumeur bilatérale ou d’un rein controlatéral pathologique.
Si l’examen extemporané était négatif, la question était de savoir s’il
s’agissait d’un vrai ou faux négatif ?
L’aspect macroscopique de la lésion kystique prenait alors toute son
importance, l’aspect nécrotico-hémorragique aseptique du contenu du kyste sur
la pièce de néphrectomie partielle était hautement suspect de malignité [34], et
devait donc entrainer la réalisation d’une néphrectomie totale élargie dans le
même temps opératoire, ou ultérieurement en cas de positivité du contrôle
histologique définitif si l’aspect macroscopique n’était pas évocateur.
Actuellement l’attitude thérapeutique est plus nuancée, les éléments
particuliers à prendre en compte pour la chirurgie de ces tumeurs sont le volume
de la lésion parfois important, la nature fragile de la capsule et la nature peu
infiltrative de la lésion. [29]
La taille de la lésion kystique n’est en aucun cas un argument contre la
chirurgie conservatrice selon les conclusions du Comité Cancérologique de
l’AFU 2007.[29] Il convient de réaliser, comme dans les tumeurs pleines, la
dissection complète du rein pour le mobiliser et rendre l’accès plus facile.
- 80 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
La paroi du kyste est potentiellement fragile, et il est recommandé de ne
pas la perforer pour éviter tout risque de dispersion tumorale.
La nature peu infiltrative de la lésion permet la pratique d’une
néphrectomie partielle sous réserve d’un suivi rigoureux. En effet, dans 20% des
cas [65], il existe un cancer infraclinique associé sur le même rein à distance du
cancer commun.
Selon le les conclusions du Comité Cancérologique de l’AFU 2007 et la
revue de la littérature, [29] la néphrectomie partielle laparoscopique pour tumeur
kystique représente un niveau de difficulté supérieure à celle pour tumeur solide,
et doit être toujours considérée comme en cours d’évaluation.
Aucune recommandation ou incitation ne peut être apportée que ce soit
pour le traitement par néphrectomie partielle laparoscopique, ni pour
l’exploration laparoscopique d’une tumeur kystique, du fait du risque de
perforation et de dissémination. [29]
- 81 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
X. ANATOMIE PATHOLOGIQUE :
A. CLASSIFICATION DES TUMEURS KYSTIQUES DU REIN :
selon le Comité Cancérologie de l’Association Française d’Urologie
(CCAFU) [29]
 Tumeurs malignes
- Carcinome multiloculaire kystique
- Carcinome tubulo-kystique
 Tumeurs bénignes
- Néphrome kystique
- Tumeur mixte épithéliale et stromale
- Lymphangiome kystique
- Angiomyolipome kystique
NB : Le carcinome tubulo-kystique et l’angiomyolipome kystique
n’appartiennent pas encore au registre des tumeurs reconnues par
l’OMS.
- 82 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
B.LES TUMEURS KYSTIQUES MALIGNES :
a. Le carcinome à cellules rénales kystique multiloculaire :
Il représente 1 à 4% des carcinomes du rein, et se voit 3 fois plus chez
l’homme que chez la femme en cinquième décade. [66]
Macroscopiquement, ces tumeurs d’un diamètre de 3 à 15 cm se délimitent
du parenchyme rénal adjacent par une capsule fibreuse. Elles forment une masse
unique exclusivement cloisonnée en multiples cavités kystiques généralement de
grande taille. Les cloisons sont fines, bordées de cellules claires, et contiennent
dans leur épaisseur des nids de cellules claires, parfois des calcifications ou des
îlots de métaplasie osseuse. Par définition, il n’y a jamais de massifs proliférants
de cellules claires dans les septa. [60] (Figure 6)
Cette tumeur doit être différenciée du néphrome kystique multiloculaire
(tumeur bénigne multicloisonnée), et du carcinome à cellules rénales
partiellement kystisé (cloisons plus épaisses). Seul l’aspect histologique permet
d’affirmer la nature exacte de la lésion.
- 83 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Aspect macroscopique
Aspect tomodensitométrique
Figure 6 : Carcinome kystique multiloculaire [51]
- 84 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
b. Le carcinome tubulo-kystique :
C’est une tumeur rare [67], non encore reconnue par l’OMS comme tumeur
kystique maligne du rein.
De localisation médio-hilaire dans la plupart des cas, elle présente une
architecture microkystique, et ses caractéristiques immuno-histochimiques
combinent les phénotypes des tubes proximaux et distaux. [29] (Figure 7)
Elle est en cours d’individualisation dans la littérature. Philippe
CAMPARO [67] a étudié 13 cas de carcinome tubulo-kystique du rein.
Histologiquement, toutes ces tumeurs étaient composées de tubules et de kystes
de taille variable séparés par des septa fibrovasculaires. La bordure épithéliale
des tubules et des kystes se caractérisait par des cellules à cytoplasme abondant
éosinophile avec un nucléole proéminent. Selon cet auteur, le carcinome tubulokystique du rein devrait être considéré comme un sous-type de carcinome à
cellules rénales devant être distingué des autres tumeurs kystiques malignes ou
bénignes du rein.
- 85 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Figure 7 : Petit carcinome tubulokystique de bas grade découvert fortuitement
dans un rein polykystique. [60]
- 86 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
A. LES TYPES HISTOPATHOLOGIQUES : [4] [60]
Toutes les tumeurs épithéliales malignes décrites dans la nouvelle
classification des tumeurs du rein proposée par l’OMS en 2004 peuvent se
présenter sous forme de tumeur kystique, à l’exception du carcinome rénal avec
translocation Xp11 et le carcinome tubulo-mucineux à cellules fusiformes de bas
grade qui sont deux nouvelles entités à côté du carcinome à cellules rénales
multiloculaire kystique. Jusqu’à nos jours, il n’a pas été décrit de formes
kystiques pour ces deux nouvelles entités. [60]
a- Le carcinome à cellules claires :
C’est de loin la plus fréquente des tumeurs malignes du rein de l’adulte et
peut parfois prendre un aspect kystique. Il peut s’agir d’emblée d’une forme
kystique ou d’une nécrose kystique d’une masse solide. Cet aspect a été retrouvé
chez l’un nos patients. Lorsque cette tumeur est multiloculaire, elle peut
n’apparaitre que sous la forme de kystes multiples bordés de cloisons
extrêmement fines. (Figure 8)
L’affirmation du caractère malin de la lésion est alors problématique,
autant dans l’interprétation radiologique qu’histologique. Elles sont reconnues
comme une entité à part dans la nouvelle classification sous la dénomination de
carcinomes kystiques multiloculaires à cellules claires que nous avons traité cidessus.
- 87 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Figure 8 : Carcinome à cellules claires kystique. Ce kyste bien limité multiloculaire
comporte des cloisons extrêmement fines, mais on aperçoit dans l’épaisseur
de certaines cloisons une fin liserée tumoral jaune caractéristique d’une
prolifération tumorale à cellules claires. [60]
b. Le carcinome papillaire :
Il représente 10% des tumeurs malignes du rein. Cette tumeur peut
apparaître mi-compacte mi-kystique ou entièrement kystique, voire nécrotique
du fait de sa faible vascularisation et de son évolution lente, elle est dans ce cas
riche en cristaux de cholestérol ce qui lui donne un aspect « graisseux » en
imagerie. Le pronostic de ces tumeurs est plus favorable que pour
l’adénocarcinome papillaire habituel. [4] (Figure 9)
- 88 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Figure 9 : Carcinome papillaire de siège périphérique : Tumeur de 3 cm de diamètre
bien limitée compacte mais hétérogène. Les zones de striation blanche
jaunâtre correspondent au matériel lipidique emmagasiné dans l’axe des
franges papillaires de la tumeur. [60]
c. Le carcinome chromophobe :
Il représente 5 à 7 % des carcinomes rénaux. Deux variantes histologiques
ont été décrites : la variante à cellules claires, qui peut en imposer pour un
carcinome à cellules claires, et la variante à cellules éosinophiles
longtempsconfondue avec l’oncocytome. Les remaniements nécrotiques et
hémorragiques sont rares et l’apanage des tumeurs ayant acquis un volume
important. Dans certains cas, la tumeur peut se présenter comme une lésion
multikystique avec des cloisons plus ou moins épaisses contenant des cellules
chromophobes. (Figure 10)
- 89 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Figure 10 : Carcinome chromophobe : tumeur en grande partie kystisée [60]
d. Le carcinome des tubes collecteurs de Bellini : (Figure 11)
Il représente moins de 1 % des tumeurs du rein. Il avait été identifié une
variante kystique de bas grade. Cette entité est actuellement séparée des tumeurs
de Bellini et en cours d’individualisation dans la littérature sous le terme de
« carcinome tubulo-kystique de bas grade » que nous avons traité ci-dessus.
Dans notre série, ce type histologique a été retrouvé chez un patient porteur
de cancer kystique avec à l’examen anatomopathologique un carcinome des
tubes collecteurs de Bellini mais de haut grade de Furhman (grade 4).
- 90 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Figure 11 : Carcinome de Bellini : Tumeur mal limitée infiltrant de façon
massive le parenchyme rénal. [60]
B. LE PRONOSTIC :
Notons que le grade de Furhman demeure un élément pronostique
applicable à tous les types de tumeurs épithéliales du rein, le caractère peu
agressif des cancers kystiques du rein a été démontré dans la littérature. [68]
En effet, les cellules renfermées dans les septa du carcinome à cellules
rénales kystique multiloculaire sont à rattacher à un carcinome à cellules rénales
de grade 1 de Furhman. [29] Tous les cas de carcinomes multiloculaires
rapportés dans la littérature ont été de bon pronostic avec peu d’évolution
métastatique. [60] [66]
- 91 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
Le carcinome tubulo-kystique est également de bon pronostic car sans
récidive ou évolution métastatique, son individualisation dans la littérature est
sous le terme de « carcinome tubulo-kystique de bas grade » comme nous avons
cité ci-dessus. [29]
Néanmoins, dans l’étude de Philippe CAMPARO [67], l’un des 13 cas de
carcinome tubulokystique a présenté une métastase ganglionnaire pelvienne.
Dans l’étude de LOOK et WALLERAND [9] portant sur 37 kystes
atypiques dont 10 se sont avérés malins, l’analyse anatomopathologique
définitive retrouve le plus souvent une tumeur de bas grade (Furhman 1 et 2),
quasiment toujours localisée (p T1 et p T2). Tous les patients ont bénéficié
d’une néphrectomie partielle et aucun n’a présenté de récidives locales avec un
recul moyen de 50 mois.
Dans notre étude, les deux cancers kystiques étaient de haut grade de
Fuhrman (respectivement grade 4 et grade 3) ce qui ne concordait pas avec les
données de la littérature. L’évolution à cours et à long terme n’a pu être connue
car ces patients ont été perdus de vue.
- 92 -
Le cancer kystique du rein
Discussion
XI. EVOLUTION ET PRONOSTIC :
Les facteurs déterminant le pronostic de ces tumeurs kystiques sont les
mêmes que pour le cancer solide [15] (Âge>60 ans, altération de l’état général,
stade TNM et grade histologique, type histologique, infiltration vasculaire et
ganglionnaire, localisation secondaire).
Les carcinomes à forme kystique sont habituellement peu agressifs et de
bas grade ce qui diminue leur processus métastatique. Cependant la gravité
réside dans le retard de diagnostic de malignité de ces lésions dont l’aspect
radiologique peut parfois être rassurant.
Ce pronostic serait certainement amélioré par un diagnostic précoce grâce à
l’analyse minutieuse de l’échographie et la TDM de tout « kyste rénal suspect »,
avec au moindre doute l’exploration chirurgicale avec examen extemporané de
la totalité de la paroi kystique seule garante d’un diagnostic précoce et donc
d’un pronostic meilleur.
- 93 -
Conclusion
- 94 -
Le cancer kystique du rein
Conclusion
Au terme d’une étude portant sur 3 observations de patients porteurs de
kyste rénal suspect colligés dans le service d’Urologie « A » du CHU IBN
SINA de RABAT, et à travers une revue de la littérature, nous pouvons retenir
que toute anomalie de l’imagerie médicale dans l’exploration d’un kyste rénal
laisse planer le doute sur sa bénignité.
Le risque d’un diagnostic erroné diminuerait considérablement avec une
exploration complète basée essentiellement sur la pratique d’un examen
tomodensitométrique. Si au terme de ce bilan le doute persiste, l’exploration
chirurgicale nous paraît s’imposer. Celle–ci ne permet pas toujours de trancher
même avec le recours à l’analyse extemporanée de préférence de la pièce de
néphrectomie partielle.
La néphrectomie totale élargie était la thérapeutique de référence. La
néphrectomie partielle peut être discutée étant donné la faible agressivité
habituelle du cancer kystique, et les données actuelles semblent valider cette
attitude thérapeutique.
- 95 -
Résumés
- 96 -
Le cancer kystique du rein
Résumés
RESUME
Le kyste rénal est une pathologie fréquente qui peut dans certains cas
correspondre à une tumeur maligne. La difficulté est souvent de pouvoir
affirmer ou infirmer le caractère bénin ou malin du kyste.
A travers l’étude de 3 cas cliniques de patients porteurs de kyste rénal
suspect, hospitalisés au service d’Urologie « A » de l’hôpital IBN SINA de
RABAT, et à la lumière de la littérature, nous avons essayé de déduire un
certain nombre de conclusions permettant de faire le point sur la stratégie
diagnostique de ces lésions :
La clinique est le plus souvent de peu d’utilité pour différencier kyste
bénin et cancer.
L’imagerie est par contre un élément essentiel pour le diagnostic :
- l’échographie permet de suspecter le diagnostic en montrant une
formation kystique atypique nécessitant la réalisation d’un scanner.
- la TDM est l’examen de référence permettant, dans la majorité des
cas, de confirmer ou de suspecter fortement le diagnostic en se basant
sur la classification de BOSNIAK des masses kystiques du rein, et en
détectant des stigmates de néoplasie (envahissement régional,
adénopathies, thrombus rénal…). Cela a été le cas pour l’un des
patients de notre étude.
- L’IRM semble permettre une analyse très précise du contenu du
kyste.
- 97 -
Le cancer kystique du rein
Résumés
- l’ASP et L’UIV ne sont pas d’un grand apport en matière de cancer
kystique du rein.
- l’artériographie est utile si une néphrectomie partielle est envisagée.
L’étude histologique de la tumeur kystique peut se réaliser:
- en pré-opératoire à travers la cytoponction ou la biopsie percutanée
qui peuvent constituer des moyens d’affiner le diagnostic. Il est licite
d’y avoir recours lorsque les investigations radiologiques n’apportent
pas la conviction, et dans des cas de rein unique où l’indication doit
se poser avec certitude, quoique l’incidence des faux négatifs n’est
pas négligeable.
- en
per-opératoire
grâce
à
l’examen
anatomopathologique
extemporané. Cet examen effectué sur la totalité de la pièce de
néphrectomie partielle semble intéressent et devrait être réalisé
chaque fois qu’il y a un doute diagnostique afin d’éviter un geste
radical inutile.
Le traitement curatif repose sur la néphrectomie totale élargie. Un geste
conservateur peut être discuté du fait de la faible agressivité de ces
tumeurs.
Le retard de diagnostic de malignité de ces tumeurs kystiques aggrave
leur pronostic malgré leur faible agressivité habituelle. Ce qui nécessite
de pousser les investigations devant toute image kystique suspecte.
- 98 -
Le cancer kystique du rein
Résumés
SUMMARY
The renal cyst is a frequent pathology which can sometimes correspond to a
malignant tumour. The difficulty is often to be able to affirm or cancel the
benign or malignant character of the cyst.
Through the study of 3 clinical cases of patients carrying suspect renal cyst,
hospitalized in the department of UROLOGY “A” at the IBN SINA hospital in
RABAT, and through the review of the literature, we tried to deduct some
conclusions which allows giving a progress report on the diagnostic strategy of
these lesions:
Clinical study is not always useful to differentiate benign cyst and
cancer.
The imagery is on the other hand essential for the diagnosis:
- Ultrasonography can suspect the diagnosis by showing an atypical
cystic formation requiring the realization of the computed
tomography.
- The CT is the reference examination; it allows to confirm or to
suspect strongly the diagnosis while being based on the BOSNIAK
classification of cystic renal masses, and by detecting signs of
neoplasy (regional invasion, metastatic nodes, renal thrombus…).
That was the case for one of the patients of our study.
- The MRI seems to allow a very precise analysis of the contents of the
cyst.
- 99 -
Le cancer kystique du rein
Résumés
- The abdomen radiography and the intravenous urography have not
great contribution as regards cystic cancer of the kidney.
- The arteriography is useful if a partial nephrectomy is considered.
Histological examination of the cystic tumour can be carried out:
- Before the operation through the ponction or the percutaneous biopsy
which can constitute means of refining the diagnosis. We can use
them when the radiological investigations do not bring the
conviction, and in case of only kidney where the indication must be
applied with certainty, though the incidence of the false-negative
results is not negligible.
- Intraoperative thanks to the frozen section histological examination.
It seems interesting when it’s carried out on the totality of the partial
nephrectomy specimen, and it should be done when there is a doubt
diagnoses in order to avoid an useless radical surgery.
The curative treatment is the total enlarged nephrectomy. The partial
surgery can be discussed because of low aggressiveness of these
tumours.
The delay of diagnosis of malignity of these cystic tumours worsens
their prognosis in spite of their low usual aggressiveness. This requires
improving investigations when we have a suspect cystic image.
- 100 -
Le cancer kystique du rein
Résumés
-
-
-
- 101 -
Le cancer kystique du rein
Résumés
-
- 102 -
Bibliographie
- 103 -
Le cancer kystique du rein
[1]
Bibliographie
BOSNIAK M.A.
The current radiologic approach to renal cysts.
Radiology 158 (1986), pp. 1–10.
[2]
ROSSI D., RICHAUD C., TAIB E., SERMENT G.
Problèmes diagnostiques et thérapeutiques posés par des masses rénales
ou parentérales d'allure kystique.
J. Urol. (Paris), 1988 ; 94 : 3 : 127-131.
[3]
PFISTER C., MOHAMED HAROUN, BRISSET J.M.
Kystes atypiques rénaux: à propos de 31 cas.
Progrès en urologie, 1993, vol. 3, no3, pp. 453-461.
[4]
JOFFRE F., THOM-KANY M., ROUSSEAU H., ESCOUROU G.,
SOULIE M., CANAZZI F., TREGANT Ph.
Les masses rénales kystiques : problèmes de diagnostic .
Revue d’imagerie médicale , 1994, volume 6, n°5, 277-286.
[5]
CUKIER J., CHARBIET L.
Classification anatomique des adénocarcinomes du rein, réflexion à
propos de 270 cas traités chirurgicalement.
Journal d’Urologie : 1986, 92,1 : 1-6.
- 104 -
Le cancer kystique du rein
[6]
Bibliographie
ROSSI D., GHAZAROSSIAN E., COULANGE C., BLADOU F.,
DISTEFANO D., MASSANDE J.
Les cancers du rein d’aspect kystique : A propos de 14 observations.
Progrès en Urologie (1991), 1, 575 - 585.
[7]
GIBSON T.E.
Interrelationship of renal cysts and tumors : report of 3 cases.
J. Urol, 1954, 71, 241-252.
[8]
HARTMAN D., DAVIS C.J., JOHNS T., GOLDMAN M.
Cystic renal cell carcinoma.
Urology, 1986, 28, 145.
[9]
LOOCK P.Y, DEBIERE F., WALLERAND H., BITTARD H.,
KLEINCLAUSS F.
Kystes atypiques et risque de cancer du rein. Intérêt et « danger » de la
classification de Bosniak.
Progrès en Urologie (2006), 16 : 292-296.
[10]
] KOZOMARA M. , PAVLOVIC S. , LOKIC Z., STOJKOVIC D., BRKIC
Z., LEZAIC V.
« Malignant renal cysts ».
Srp Arh Celok Lek.1996; 124 Suppl. 1:229-30. Serbian.
[11]
STEG. A.
Les affections kystiques du rein de l’adulte.
Urol. Nephrol., 1975, 81,1-282.
- 105 -
Le cancer kystique du rein
[12]
Bibliographie
DELONGCHAMPS N.B. and PEYROMAURE M.
Cystic disease of the kidney.
Annales d’Urologie, February 2006. Volume 40, issue 1, Pages 1-14.
[13]
HELENON O.
Kystes du rein
Collège des enseignants en radiologie de France., Juin 95.
[14]
JANANE A., HACHI H., TIJAMI F., JALIL A., OTHMANI M.,
BOUGHTAB A., BENJELLOUN S., AHYOUD F. and SOUADKA A.
Cancer du rein : à propos de 47 cas.
Annales d’urologie, volume 37, issue 2, 1 April 2003, Pages 57-60.
[15]
EL KAMEL R., BARRAK A., ROMDHANE M., KORBI S., MOSBAH A.
Les cancers du rein d’aspect kystique : A propos de 6 observations.
Annales d’Urologie, 1999, 33, n°6-7, 403-406.
[16] RICHARD F., CHATELIN C., JARDIN A., GRELLET J.P., CURET Ph.,
KUSS R.
Résultats comparatifs de l’échotomographie, de la tomodensitométrie et
de l’artériographie dans l’exploration des masses rénales.
Séminaires d’Uro-néphrologie, 1981.
- 106 -
Le cancer kystique du rein
[17]
Bibliographie
DANA A., MICHEL J.R., AFFRE J., RAUST J.U., MOREAU J.F.,
TSCHOPP N., JOURNEL C., EL RAKHAWY M.
Les possibilités et les limites diagnostiques de l’artériographie dans les
cancers nécrosés du rein.
J. Radiol. Electrol., 1977, 58, 785-795.
[18]
CURRET P.H., FRANCIOLI C.H., RICHARD F., GRELLEY J.P.
Fiabilité de l’artériographie rénale.
Séminaires d’uro-néphrologie, 1981, 22-29.
[19]
FEKI W., DEROUICHE A., BEN MOUELLI S., HAMMAMI A., BEN
HASSINE L., CHEBIL M., AYED M.
L’intérêt de l’embolisation préoperatoire de l’artère rénale dans les
néphrectomies élargies pour cancer du rein : étude comparative.
Société tunisienne d’Urologie : 6eme congrès national d’Urologie ; Tunis,
3-4 février 2006, publication n°4.
[20]
LIVINGSTON Jr W.D., COLLINS T.L. and NOVIK D.E.
Incidental renal masses.
Urology 17 (1981), pp. 257–259.
[21]
FRANCOIS TRANQUART, JEAN-MICHEL CORREAS AYACHE
BOUAKAZ et OLIVIER HELENON.
Échographie de contraste : Méthodologie et applications cliniques.
Springer Paris, Book chapter, 10.1007, partie 3 , 231-250.
- 107 -
Le cancer kystique du rein
[22]
Bibliographie
NILSSON Anders.
Contrast-enhanced ultrasound of the kidneys.
European radiology, 2004, vol. 14, pp. P104-P109, SUP8.
[23]
TRANQUART F., CORREAS J.M., MARTEGANI A, GREPPI B. et
BOKOR D.
Etude de la faisabilité de l'échographie de contraste en temps réel dans la
pathologie rénale.
Journal de Radiologie janvier 2004, Vol 85, pp. 31-36.
[24]
CHRISTOPHE AUBE, JEROME LEBIGOT
Echographie de contraste : place dans le diagnostic et la caractérisation
des tumeurs du foie.
Masson, Paris ,Gastroentérologie clinique biologique 2003 ;27 : B63-B70.
[25]
CORREAS J. M. , CLAUDON M. , TRANQUART F. , HELENON O.
Echographie de contraste : les applications rénales.
Journal de radiologie 2003, vol. 84, no 12 pp. 2041-2054.
[26]
ASCENTI G., MAZZIOTTI S., ZIMBAR G., SETTINERI N., MAGNO
C., MELLONI D., CARUSO R., SCRIBANO E.
Complex cystic renal masses: characterization with contrast-enhanced US.
Radiology. 2007 Apr;243(1):158-65.
- 108 -
Le cancer kystique du rein
[27]
Bibliographie
CLEVERT D.A., MINAIFAR N., WECKBACH S., JUNG E.M., STOCK
K., REISER M., STAEHLER M.
Multislice computed tomography versus contrast-enhanced ultrasound in
evaluation of complex cystic renal masses using the Bosniak classification
system.
Clinical Hemorheology and Microcirculation , Volume 39, Number 1-4 /
2008, 171-178.
[28]
BYUNG KWAN PARKA, BOHYUN KIMB, SEUNG HYUP KIMC,
KYUNGRAN KOA, HYUN MOO LEED and HAN YONG CHOI.
Assessment of cystic renal masses based on Bosniak classification:
Comparison of CT and contrast- enhanced US.
European Journal of Radiology, volume 61, issue 2, February 2007, pages
310-314.
[29] JEAN-LOUIS DAVIN, MARC DE FROMENT, JEAN MICHEL
CORREAS, JEAN ALEXANDRE LONG, YANN NEUZILLET, ARNAUD
MEJEAN, HERVE LANG.
Tumeurs kystiques du rein.
Comité Cancérologique de l’AFU, forum AFU 15 novembre 2007.
[30]
ISRAEL G.M. and BOSNIAK M.A.
How I do it: Evaluating Renal Masses.
Radiology (2005), 236: 441-450.
- 109 -
Le cancer kystique du rein
[31]
Bibliographie
ISRAEL G.M. and BOSNIAK M.A.
Follow-up CT studies for moderately complex cystic Lesions of the
Kidney (Bosniak category IIF).
AJR Am J Roentgenol 2003; 181:627–633.
[32]
CURRY N.S., COCHRAN S.T., BISSADA N.K.
Cystic renal masses : accurate Bosniak classification requires adequate
renal CT.
AJR 2000 ; 175 : 339-342.
[33]
JEAN YVES MEUWLY
Imagerie de l’appareil génito-urinaire : reins et surrénales.
Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle, CHU Vaudois,
Lausanne.
[34]
HERVE J.M., CHOPIN D.K, BELLOT J., ANTIPHON P., ABBOU C.C.
Les cancers kystiques du rein.
Annales d’Urologie, 1990, n°6, 512-518.
[35]
ISRAEL G.M., BOSNIAK M.A.
MR imaging of cystic renal masses.
Magn Reson Imaging Clin N Am. 2004 Aug; 12(3):403-12.
- 110 -
Le cancer kystique du rein
[36]
Bibliographie
GARY M. ISRAEL, MD, NICOLE HINDMAN, MD and MORTON A.
BOSNIAK, MD.
Evaluation of Cystic Renal Masses: Comparison of CT and MR Imaging
by Using the Bosniak Classification System.
Radiology 2004; 231:365-371.
[37]
JEAN-PHILIPPE FENDLER. DÉPARTEMENT D’UROLOGIE,
HÔPITAL SAINT-JOSEPH-SAINT-LUC, LYON, FRANCE.
Apport de la détection cytologique dans les tumeurs kystiques du rein.
Progrès en Urologie (2003), 13, 1402-1405.
[38] STUART G. SILVERMAN, MD, YU UNN GAN, MD, FRCR,
KOENRAAD J. MORTELE, MD, KEMAL TUNCALI, MD and
EDMUND S. CIBAS, MD.
Renal Masses in the Adult Patient: The Role of Percutaneous Biopsy.
Radiology 2006; 240:6-2.
[39]
AUVERT J., ABBOU C.C., LAVARENNE V.
Needle tract seeding following puncture of renal oncocytoma.
Prog Clin Biol Res 1982;100:597–598.
[40]
WEHLE M.J., GRABSTALD H.
Contraindications to needle aspiration of a solid renal mass: tumor
dissemination by renal needle aspiration.
J Urol 1986;136:446–448.
- 111 -
Le cancer kystique du rein
[41]
Bibliographie
SMITH E.H.
Complications of percutaneous abdominal fine-needle biopsy: review.
Radiology 1991;178:253–258.
[42]
ABE M., SAITOH M.
Selective renal tumour biopsy under ultrasonic guidance.
Br J Urol 1992;70:7–11.
[43]
SLYWOTZKY C.,MAYA M.
Needle tract seeding of transitional cell carcinoma following fine-needle
aspiration of a renal mass.
Abdom Imaging 1994;19:174–176.
[44]
WOOD B.J., KHAN M.A., Mc GOVERN F., HARISINGHANI M., HAHN
P.F., MUELLER P.R.
Imaging guided biopsy of renal masses: indications, accuracy and impact
on clinical management.
J. Urol 1999;161:1470–1474.
[45]
LANG E.K., MACCHIA R.J., GAYLE B., RICHTER F., WATSON R.A.
AND THOMAS R. ET AL.
CT-guided biopsy of indeterminate renal cystic masses (Bosniak 3 and 2F):
accuracy and impact on clinical management.
Eur. Radiol. 12 (2002), pp. 2518–2524.
- 112 -
Le cancer kystique du rein
[46]
Bibliographie
HARISINGHANI M.G., MAHER M.M., GERVAIS D.A., Mc GOVERN
F., HAHN P., JHAVERI K., VARGHESE J., MUELLER P.R.
Incidence of malignancy in complex cystic renal masses (Bosniak III):
should imaging-guided biopsy precede surgery?
Am. J. Roentgenol., 2003; 18: 755-758.
[47]
KLEIST H., JONSSON O., LUNDSTAM S., NAUCLER J., WILSON A.e,
PETERSSON S.
Quantitative lipid analysis in the differential diagnosis of cystic
renal lesion.
Brit. J. Urol., 1982, 45, 441-445.
[48]
LJUNDBER G., HOLMBERG G., SJODIN J.G., HIETALA S.O.,
STENLING R.
Renal cell carcinoma in a renal cyst: a case report and review of the
literature.
J. Urol., 1990; 143: 797-799.
[49]
LI G, CUILLERON M., FENG G., LAURENT D., GENTIL-PERRET A.,
COTTIER M., GENIN C. TOSTAIN J.
Measurement of CA9 level in FNA for differentiation of malignant cystic
renal tumours.
Eur Urol Suppl 2008; 7(3): 132.
- 113 -
Le cancer kystique du rein
[50]
Bibliographie
BIELSA GALI O., ARANGO TORO O., CORTADELLAS ANGEL R.,
CASTRO SANTAMARIA R., GRINO GARRETA J., GELABERT-MAS
A.
The preoperative diagnosis of complex renal cystic masses.
Arch. Esp. Urol., 1999; 52 : 19-25.
[51]
LEVY Ph., HELENON O. , MERRAN S. , PARAF, F. MEJEAN A.,
CORNUD F. et MOREAU J.F.
Journal de Radiologie (Février 1999), Vol 80 - N° 2 -p. 121 – 121.
[52]
PATRICE BOULLANGER.
Stratégie diagnostique et thérapeutique devant un kyste atypique du rein.
Séminaire d'Urologie de l'Ouest (1997), 1, 57.
[53] LEMAITRE L.
Séméiologie « radiologique » de l’appareil urinaire.
Service de radiologie, Hôpital HURIEZ.
[54]
MZABI R. and DZIRI C.
Les échinococcoses extra-hépatiques : diagnostic et traitement.
Rev. Prat. 40 (1990), pp. 220–224.
[55]
HETET J. F., VINCENDEAU S., RIGAUD J., BATTISTI S, BUZELIN J.
M, BOUCHOT O., MIANNE D.
Kyste hydatique du rein : Diagnostic de présomption et impliquation
thérapeutiques.
Progrès en Urologie (2004), 14, 427-432.
- 114 -
Le cancer kystique du rein
[56]
Bibliographie
AMHAJJI R., GHADOUANE M., ALAMI M., ZANNOUD M. and
ABBAR M.
Pseudotumeur inflammatoire du rein : à propos d’une observation de
bilharziome.
Annales d’Urologie, volume 37, issue 4, 1 August 2003, Pages 147-149.
[57]
TAZI K., EHIRCHIOU A., MAAZAZ K., EL KHADIR K., KOUTANI A.,
IBN ATTIYA A., HACHIMI M. and LAKRISSA A.
Les pseudotumeurs inflammatoires du rein : à propos d’un cas.
Ann. Urol., 2001; 35 : 30-33.
[58]
DAKIR M., TAHA A., SARF I., ATTAR H., ABOUTAIEB R., MEZIANE F.
Les pseudotumeurs inflammatoires du rein: à propos de 2 cas.
Progrès en Urologie (2003), 13, 135-139.
[59]
ROY C., JEANTROUX J., TETEKPOR S., LINDNER V.
Tumeurs du rein.
Journal de Radiologie (Septembre 2006), Vol 87 - N° 9 - p. 1025 – 1055.
[60]
COMPERAT E., CAMPARO P., VIEILLEFOND A.
Classification anatomo-pathologique des tumeurs du rein.
Journal de Radiologie (Septembre 2006), Vol 87 - N° 9 - p. 1015 – 1024.
- 115 -
Le cancer kystique du rein
[61]
Bibliographie
THIERRY HANNEDOUCHE.
Diagnostic différentiel des maladies polykystiques du rein.
Nephrohus learning, 19 septembre 2007.
[62]
LIN C.J., CHEN Y.C., CHEN H.H., WU C.J., HSU J.M.
Renal cell carcinoma presenting as a huge simple renal cyst.
Med Oncol. 2008;25(1):104-6.
[63]
CAMPBELL S.C., FICHTNER J., NOVICK A.C., STEINBACH F.,
STOCKLE M., KLEIN E.A., FILIPAS D., LEVIN H.S., STORKEL S.,
SCHWEDEN F., OBUCHOWSKI N.A., HALE J.
Intraoperative evaluation of renal cell carcinoma: A prospective study of
the role of ultrasonoghraphy and histopathological frozen sections.
J. Urol., 1996 ; 155 : 1191-1195.
[64]
MARSHALL F.F, TAXYJ B., FISHMANE K., CHANG R.
Feasability of surgical enucleation for renal cell carcinoma.
J. Urol, 1986,135,231.
[65]
MUKAMEL E. KONICHEZKI M. ENGELSTEIN D. SERVADIO C.
Incidentall small renal tumor accompanying clinically over renal cell
carcinoma.
J. Urol., 1988, 140,22.
- 116 -
Le cancer kystique du rein
[66]
Bibliographie
JEAN-ALEXANDRE LONG.
Kystes rénaux atypiques : prise en charge.
Comité de cancérologie association française d’urologie, Colloque
médical du jeudi 31/01/2008 ; Recommandations 2007 CCAFU.
[67]
PHILIPPE CAMPARO.
Carcinome tubulokystique du rein.
Club d’Uropathologie, 15 février 2008.
[68]
SPALINERO M., HERTS B.R., MAGI-GALLUZI C.
Laparoscopic partial nephrectomy for cystic masses.
J. Urol 2005; 174: 614-619.
- 117 -
235
2008
–
–
–
–
- 118 -
Téléchargement