Safari au pays des araignees J-P Geslin

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Les enfants du CE2 Epine Guyon à Franconville
Madame Feuillée, maîtresse d'application
Monsieur Geslin Jean-Pierre,
professeur d'Ecole Normale - IUFM en Sciences de la vie.
Madame Jolibert Josette,
professeur d'Ecole Normale - IUFM en Français.
Ce petit polycopié avait été réalisé "à la
main" en 1976 par Jean-Pierre Geslin,
alors professeur à l'Ecole Normale de
Pontoise (avant la construction de celle
de Cergy), … trouvez-vous que la
démarche a vieilli ?
I- Point de départ :
Les enfants avaient travaillé à l'élaboration du plan du quartier. Il est décidé de
"prolonger ce plan" jusqu'au bois Portalis qui se trouve à 20 minutes à pied de
l'école et que la plupart des élèves connaissent.
Au cours de la
sortie, les élèves
disposent d'un
crayon pour
légender et
compléter le
plan fixé sur un
carton fort.
Le matériel,
dont ils auront
besoin par la
suite dans le
bois, est prévu
par la maîtresse
seule.
Voir aussi le tracé du
chemin après les fiches
de travail page 4.
II- La prise de contact avec le bois Portalis :
Elle a lieu le vendredi 28 novembre. Départ 8 h 45, retour prévu vers 11 heures.
Nous avions 3 possibilités :
II- 1) Visite sauvage (mais, nous l'avons signalé, de nombreux enfants
connaissent déjà le milieu.)
II- 2) Visite préparée en classe : "Qu'allons-nous faire sur place ?
Quel matériel emporter ?" … puis répartition des travaux définis
en commun et à accomplir par les loupiots.
II- 3) Visite non préparée se structurant en cours de séance
(c'était notre choix ici) :
- Prise de contact sauvage : les enfants ont toute liberté dans la
mesure où ils n'enfreignent pas les consignes de sécurité. Certains
jouent, d'autres ramassent ce qui leur plaît… à condition de ne pas Un bon truc pour
obtenir de petits
détruire…
animaux : secouer
- Vers une structuration : "Cela vous a t-il plu ? "… "Voulez-vous des branches au
rester encore un peu ? "… "Qu'est-ce qui vous a particulièrement dessus d'un vieux
parapluie ouvert et
intéressé ? "
placé en position
- Distribution des fiches, prévues antérieurement par l'enseignante,
inversée
mais réparties en fonction des choix des gamins. Ces fiches
présentent une tâche précise à réaliser en équipe.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
2
Les fiches suivantes peuvent être découpées et proposées aux différentes équipes.
Equipe 1
LES ANIMAUX :
ouvre les yeux mais pense
aussi à "ouvrir les oreilles."
1) Ramasse les animaux que tu rencontres
et place-les dans une boîte fermée par un
couvercle perforé.
2) Dessine un animal (celui de ton choix).
3) Cherche également des traces laissées par les animaux :
dessine-les ou recueille-les.
4) Pense à ce que tu vas faire de ces animaux.
Equipe 2
UN ARBRE :
Tourne autour
et lève le nez.
1) Dessine sa forme générale.
2) Mesure sa circonférence à 1 mètre du sol.
3) Cueille un rameau portant plusieurs feuilles
(attention : 1 seul rameau suffit).
4) Cherche des fleurs (au printemps) ou des fruits (en
Equipe 2
LES PETITES
PLANTES :
Cueille à l'ombre mais
aussi à la lumière.
automne) mais ne prends pas d'écorce (cela blesserait l'arbre).
5) Compare avec un autre arbre (note les différences).
Equipe 3
LES FEUILLES :
Regarde aussi au sol,
les feuilles tombées.
1) Rassemble le plus de sortes de feuilles.
2) Place-les entre les pages d'un journal
en prenant soin de bien les déplier.
3) De retour en classe, tu devras trouver
quelle espèce d'arbre portait chacune de ces feuilles.
Commence maintenant à l'aide de la petite flore prêtée.
4) Que pourrais-tu aussi faire avec ces feuilles, dans la
classe ?
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
1) Prends des petites
plantes (si possible avec
des fleurs) et place-les
entre les pages d'un
journal en précisant où
tu les as trouvées.
2) De retour en classe,
tu devras chercher leurs
noms en t'aidant de
petits livres. Commence
dès maintenant en
utilisant la petite flore
prêtée.
3
Nous voulions également introduire l'étude
d'1 mètre carré de terrain…
"Est-ce que quelqu'un s'intéresse à tout ? "
La nécessité de travailler sur une petite surface est alors apparue aux élèves. Le
carré a été délimité à l'aide de fanions et de ficelles. "On dessine tout ce qu'il y a
à l'intérieur puis on effectue des prélèvements."
Equipe 5
BOIS PORTALIS :
Etude d'1 mètre
carré de terrain :
le trajet aller- retour
1) Délimite un carré de 1 mètre de
côté à l'aide du mètre ruban, des
fanions et de la ficelle.
2) Représente sur un plan, les arbustes
+ les plantes + les champignons + les
mousses, situés à l'intérieur du carré.
3) Réalise des prélèvements (végétaux
et animaux)… - seulement à l'intérieur
du carré… ne prends rien à l'extérieur de
la frontière - que tu placeras dans des
petits sacs.
4) Indique à chaque fois le numéro du
sac sur le plan.
5) Arrivé en classe tu devras installer
les animaux et trouver les noms des
plantes.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
4
III- L'exploitation immédiate :
- Elle précède le recensement des
observations et des questions des
enfants.
- Ce doit être une phase de tri du
matériel rapporté en classe. Les
critères peuvent être laissés au choix
des enfants ou être déterminés par
l'enseignant(e).
- Ce peut être une phase de liberté
les élèves décidant de ce qu'ils vont
faire du matériel trié par exemple :
* Installation provisoire de
terrariums où seront placés les
animaux récoltés.
* Semis des glands et des autres
semences recueillies.
* Classement des feuilles rapportées (ici certains gosses ont rangé
les feuilles selon leur taille et ont
abouti en fait à une sériation et non
pas à un classement).
- Elle peut correspondre à un travail
organisé induit en partie ou en
Texte réalisé en commun puis ronéoté.
totalité par les fiches remises au
cours de la sortie. C'était ici le cas pour les équipes 3, 4 et 5 qui devaient effectuer une
activité de détermination des espèces végétales. La détermination peut être suivie de
la réalisation d'un herbier.
- Ce peut être une phase d'élaboration d'un texte libre destiné aux correspondants
comme cela a été fait par 2 enfants des groupes 1 et 2. Il peut également s'agir d'un
enregistrement sur cassette. D'autres enfants des groupes 1 et 2 ont produit une
bande dessinée… Les objectifs sont un travail sur la fonction référentielle (c'est-à-dire
sur le sens du message) et sur la structuration du temps.
- Ce peut être un moment de dessin libre. Ici quelques élèves ont réalisé des dessins
d'arbres portant des feuilles alors que nombre de ces arbres les avaient déjà perdues.
La notion de cycle saisonnier a dû, en conséquence, être reprise par la suite.
- Les morceaux d'écorce trouvés sur le sol et les
feuilles d'arbres et de fougères peuvent êtres
incorporés dans une production artistique ou
technologique (ici, construction de bateaux).
L'ensemble de ces activités s'est déroulé le vendredi
26 novembre après-midi en présence d'un groupe de
stagiaires du R12 d'Argenteuil.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
5
IV- La phase de recensement des observations
et des questions (mardi 7 décembre) :
IV- A) ce que nous avions prévu dans notre préparation (Mme
Feuillée, monsieur Geslin) :
- Recensement en 2 colonnes : d'une part les observations et remarques des enfants et
d'autre part leurs questions.
- Regroupement des observations (et des affirmations des enfants validées par la
maîtresse) sous la forme d'un petit texte élaboré en commun.
- Comparaison des questions afin que les enfants rejettent ou corrigent eux-mêmes
celles qu'ils avaient mal formulées.
- Regroupement des questions en quelques grands problèmes pouvant être résolus
par l'observation, l'expérimentation, la recherche livresque ou des enquêtes ( et ceci
dans l'ordre afin que les enfants ne s'habituent pas à avoir une totale confiance en ce
qui est écrit ou dit et commencent par trouver les réponses eux-mêmes.)
IV- B) Ce qui s'est effectivement passé :
Les enfants sont assis en 1/2 cercle en face de Jean-Pierre Geslin qui ne dit rien.
- "Tu sais, il y a une araignée qui est morte".
- "Non, elle est endormie".
- "Si, elle est morte parce qu'elle s'est piquée sur une bogue de châtaigne" (l'araignée a
été trouvée morte sur une bogue.)
Pour être rigoureux sur le plan scientifique, nous aurions dû écrire au tableau :
1) Observation
Notre araignée est inerte
2) Hypothèses
* Elle est morte
* Elle dort
3) Recherche d'un dispositif
expérimental avec les élèves afin
de tester les 2 hypothèses.
Ce n'est qu'après avoir conclu en 5,
et alors seulement, qu'il devenait
théoriquement possible de formuler
des hypothèses sur la cause de la
mort de notre araignée.
4) Réalisation du dispositif
5) Conclusion (elle est morte)
6) Recherche de la cause
(émission d'hypothèses
à leur tour testées)
J-P G. s'est contenté de reprendre la phrase de
l'enfant en y ajoutant "SI" et "PEUT-ETRE" :
"SI l'araignée est morte c'est PEUT-ETRE parce
qu'elle s'est piquée".
Les enfants comprennent le sens du message
comme l'ont montré les formulations ultérieures :
" Si elle est morte, c'est peut être parce qu'elle s'est
battue avec une autre araignée"…"Elle a peut-être
perdu une patte en se battant"… "Elle manquait
peut-être d'air"…
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
6
ANIMAUX
Questions
Observation :
Pourquoi ?
notre araignée
ne bouge pas
Si, après étude, Pour quelle(s)
nous
raison(s) est-elle
confirmons
morte ?
qu'elle est
morte…
Nous savons
que de nombreuses araignées tissent
des toiles.
Hypothèses =
suppositions
Comment
procéder ?
Cette colonne
avait déjà
reçu quelques
a) Elle s'est piquée sur une éléments de
réponse le
bogue
mardi 7…
b) Elle s'est battue avec une
nous y
autre araignée
reviendrons.
c) Elle a perdu une patte
dans la bataille
d) Il y avait trop d'eau dans
le terrarium
e) Elle manquait d'air
f) Elle a eu trop chaud
Voir note*
a) Elle dort
b) Elle est morte
Que faut-il pour
que l'araignée
tisse sa toile ?
Moi je sais !
Que mange une
araignée ?
Note*: l'émission d'hypothèses concernant la mort supposée de l'araignée devenait un
jeu. Afin de limiter cette cascade d'interprétations anticipées, madame Feuillée
propose aux élèves de noter leurs autres hypothèses éventuelles sur une feuille de
papier et de les placer dans la boîte aux lettres de la classe… aucune nouvelle
hypothèse n'est alors apparue. Nous n'y avons retrouvé que certaines de celles qui
venaient d'être formulées.
VEGETAUX
Questions
Hypothèses =
suppositions
Observation : les
rameaux de lierre
replantés dans la
jardinière sont
beaux alors que
les feuilles de ceux
du pot sont
fanées.
Pourquoi ?
On n'a pas mis
assez d'eau dans
le pot.
Comment
procéder ?
On a mis trop
d'eau.
Le rameau du pot
n'a peut-être pas
fabriqué de
racines
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
7
V- La phase de recherche :
Taïaut !
VA) Des formateurs :
Il nous fallait prévoir de nombreuses araignées pour que les enfants
puissent expérimenter… La soirée fut consacrée à une chasse aux
araignées effrénée dans nos caves respectives. Mme Feuillée
prétendit qu'elle n'en avait pas profité pour faire son ménage…
VB) Des enfants :
VB1. Les élèves relisent le tableau de la page précédente.
Des difficultés apparaissent :
* Au niveau de la lecture du tableau lui-même : décalages
Exemple : "Notre araignée ne bouge pas" "Pourquoi ?"
"Elle s'est piquée sur une bogue".
* En ce qui concerne l'appropriation de certains mots, par
exemple : "terrarium."
VB2. Conception
l'expérience :
théorique
du
principe
Les enfants, dans un premier temps,
oralement et collectivement comment
hypothèses.
de
recherchent
tester les
VB3. Passage au schéma expérimental :
Nous souhaitions faire travailler les élèves par équipes.
Nous savions que si nous demandions aux enfants sur quelles questions ils
souhaitaient travailler, ils choisiraient tous les araignées. Mme Feuillée avait préparé
des papiers, un pour chaque question, elle en informe les enfants et commence à plier
les feuilles devant eux tout en demandant : "Qu'allons-nous en faire ?" Le pliage a
immédiatement induit la réponse : "On va tirer au sort" Un problème par équipe.
1er temps : une feuille de papier blanc est remise à chaque enfant de chaque équipe.
La consigne est écrite au tableau : "On dessine ce qu'on va faire."
- Certaines productions se rapprochent du dessin libre et ont très peu de rapport
avec ce qui est demandé. C'est ainsi qu'un enfant travaillant sur "Que faut-il pour
qu'une araignée tisse sa toile ?" représente un bois avec des avions dans le ciel.
- D'autres "dessins" concernent le sujet mais font preuve d'un reliquat
d'égocentrisme : dessin du bras versant l'eau, à l'aide d'un arrosoir, sur les araignées.
- Quelques "dessins" sont très proches du schéma expérimental.
2ème temps : cette fois-ci, une seule grande feuille de papier par équipe. Consigne
notée au tableau : "On dessine ce dont on a besoin".
Résultat :
* Les enfants figurent les objets les uns par rapport aux autres.
* Seuls les objets dont ils ont besoin sont représentés et on ne trouve plus trace
d'égocentrisme (le bras a disparu).
* Ils se réfèrent au "dessin" le plus représentatif de l'équipe parmi les 4 ou 5 effectués
préalablement (un seul conflit apparaîtra, ce qui conduira les écoliers à exécuter 2
"dessins", côte à côte, sur la grande feuille de papier.)
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
8
* Encore quelques modifications proposées par les enfants ou suggérées par la
maîtresse et on aboutit à des "dessins" proches de schémas expérimentaux…
dont voici quelques exemples.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
9
VB4. Analyse de la séquence :
A 10 h 45, les enfants partent en Education physique et la séquence est analysée par
les instituteurs du stage R 12 d'Argenteuil (animation J-P Geslin).
Josette Jolibert, professeur d'Ecole Normale de français, reprend l'ensemble des
séquences sur le thème "lire et écrire en situation."
Madame Feuillée présente ensuite les différents prolongements interdisciplinaires
qu'elle envisage.
VB5. Expérimentations et résultats : l'après-midi du vendredi 10 décembre
* Un enfant vient chercher le matériel nécessaire à la réalisation de l'expérience de chaque
équipe.
* Un papier est distribué afin que les élèves puissent noter les résultats de leur expérience et
leur conclusion (hypothèse infirmée ou confirmée.)
* Les expériences sont réalisées (certains résultats n'ont été acquis que plusieurs jours après).
* Chaque rapporteur informe les autres équipes de l'avancée des recherches et éventuellement
des résultats et de la conclusion.
* Le tableau de la page 7 est complété au fur et à mesure (voir ci-dessous et page suivante).
Terminé, il sera ronéoté et remis à chaque enfant puis collé dans le cahier d'éveil.
Observation :
Notre
araignée
ne bouge pas.
Questions
Pourquoi ?
Notre
Pour
araignée quelle(s)
est
raimorte.
son(s)
est-elle
morte ?
Hypothèses =
suppositions
Dispositifs expérimentaux
Résultats
Conclusion :
a) Elle dort.
b) Elle est
morte.
On placera l'araignée dans
une boîte, on fera un rond
autour et on verra si elle
bouge.
Elle n'a
pas bougé
au bout de
plusieurs
jours.
Elle est morte.
L'araignée
ne meurt
pas.
Hypothèse à
éliminer.
Les araignées se
sont battues mais
aucune
n'est
morte.
Nous avons un
doute. Ici, elles ne
sont pas mortes
mais nous avons lu
que la femelle
pouvait tuer le
mâle après
l'accouplement.
a) Elle s'est
piquée sur
une bogue.
b) Elle s'est
battue avec
une autre
araignée.
Nous placerons 2 araignées
dans la même boîte.
Discussion… à quel moment les
araignées se reproduisent-elles ?
Idée que 2 araignées de sexes
différents puissent s'accepter
temporairement.
c) Elle a
perdu une
patte dans la
bataille.
d) Il y avait
trop d'eau
dans le
terrarium.
Nous compterons le nombre L'araignée
de pattes de l'araignée morte. morte a 8
pattes
On versera de l'eau sur une
araignée et on regardera si
elle meurt.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
L'araignée
n'est pas
morte
A éliminer. Nous
avons d'ailleurs lu
qu'une araignée
pouvait survivre
avec 1 patte en
moins.
Hypothèse
à éliminer.
10
SUITE… Pourquoi notre araignée est-elle morte ?
Observation
Questions
Hypothèses
=
suppositions
Notre
Pour
araignée quelle(s)
est
raimorte
son(s) estelle morte
?
e) Elle
manquait
d'air.
f) Elle a eu
trop chaud.
Dispositifs expérimentaux
Résultats
Conclusion :
On met une araignée par boîte. L'araignée
Le couvercle n'a pas de trou, a
ne meurt
des petits trous ou des trous plus
pas.
gros.
Hypothèse à
éliminer.
On prend 2 araignées et 2
boîtes. Une araignée dans une
boîte sur le rebord de la fenêtre
et une autre dans la classe.
Hypothèse à
éliminer.
Aucune
des 2 n'est
morte.
Que faut-il pour que l'araignée tisse sa toile ? Que mange une araignée ?
Observation
Questions
Hypothèses
=
suppositions
Que faut-il
pour que
l'araignée
tisse sa
toile ?
Une
branche.
Pas évident de faire comprendre
qu'il fallait un "témoin" (le même
dispositif sans branche…)
Des insectes,
Que
mange une de l'herbe,
araignée ? des glands.
VEGETAUX
Dispositifs expérimentaux
Questions
Résultats
Conclusion :
L'araignée
tisse sa
toile.
Il faut un support
pour que l'araignée
tisse sa toile… mais
ce support peut être
constitué par un
angle de la boîte !
L'arai- Dans les livres il est
gnée n'a dit que toutes les
mangé
araignées sont
que des
exclusivement
Remarque d'un enfant : l'insecte
insectes.
carnassières et
pourrait aussi manger l'araignée.
qu'elles ne se
nourrissent que de
proies vivantes ;
principalement des
insectes mais
Ne pas mettre l'herbe et les
également des
insectes dans la même boîte avec
mille-pattes
et
l'araignée : les insectes pourraient
parfois
d'autres
manger l'herbe.
araignées.
Hypothèses =
suppositions
Observation : les rameaux Pour- On n'a pas mis assez
de lierre replantés dans la quoi ?
d'eau dans le pot.
jardinière sont beaux alors
On a mis trop d'eau.
que les feuilles de ceux du
pot sont fanées.
Le rameau du pot n'a
peut-être pas fabriqué
de racines.
Comment procéder ?
On coupera des rameaux de lierre et on
les plantera dans différents pots que
l'on arrosera avec des quantités d'eau
différentes.
On retire les 2 rameaux de la terre et on
compare les parties souterraines du rameau du pot et de celui de la jardinière.
L'observation a été menée immédiatement mais les expérimentations ont été effectuées par la suite.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
11
Conclusion :
Alors
pourquoi estelle morte ma
collègue ?
Ils n’ont pas
trouvé !
Demandez
plutôt au
gamin qui l'a
capturée !!!
Chaque instituteur a conscience que les finalités de l'Ecole élémentaire
ont évolué, que l'objectif n'est pas seulement l'assimilation d'une somme de
connaissances mais aussi de rendre l'enfant curieux de la connaissance.
Les recherches sont organisées autour d'un thème choisi par la
classe ou que le maître a su, de par son éloquence et sa dextérité
pédagogique, faire accepter par elle.
Le souci de la méthode l'emporte sur les contenus, les connaissances moins
nombreuses sont mieux organisées. Le maître n'est plus un simple dispensateur de
savoir… Il est à l'écoute de l'enfant, recueille les suggestions, guide, conseille,
encourage. Vous constaterez, à l'évidence, que dans une telle démarche, il est fait
appel à l'esprit d'initiative, à l'imagination - qui trouve sa source dans l'étonnement
et le besoin de comprendre - et à la créativité.
L'essentiel est dans l'attitude de l'élève devant le réel et dans la méthode
d'acquisition… il ne s'agit plus d'une pédagogie de la becquée mais d'une
pédagogie de la découverte. L'attitude est radicalement différente mais il y a
réintégration de la connaissance à l'issue d'un circuit original…
Les activités d'éveil, aujourd'hui plus volontiers dénommées activités de
découverte, trouvent leur justification aussi bien dans la joie de l'action entreprise
que dans la réussite escomptée et dans une réelle motivation d'achèvement.
J'aurais volontiers insisté sur la complémentarité des moyens d'expression de l'oral à l'écrit en passant par le schéma et le dessin - …
Mais la conceptualisation et l'évaluation…
nous n'en avons pas encore parlé… il s'agit de deux aspects essentiels…
Professeur
d'IUFM
Doit avoir une
araignée dans le
plafond… celui-là
Le voilà qui recommence …
On a compris. Te fatigue pas
pépère ! De toute façon, il
est 16 h30.
2 normaliens pressés (dessin "La Hulotte".)
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
12
QUELQUES CONTENUS EN COMPLEMENT…
La classe des arachnides :
Arachné était une jeune fille qui excellait dans l'art du tissage. Elle se vantait même de faire
mieux qu'Athéna, fille de Zeus et fileuse accréditée de l'Olympe. Athéna releva le défi mais
dut se reconnaître vaincue. Sous l'empire de la colère, elle frappa Arachné et détruisit sa
toile. Arachné, mortifiée, se pendit. Athéna, prise de remords, la ressuscita en la
métamorphosant en araignée… d'où le terme d'arachnide.
La classe des Arachnides, à laquelle les araignées appartiennent, est regroupée avec la
classe des insectes, la classe des myriapodes (ou mille-pattes), la classe des crustacés et
la classe uniquement fossile des trilobites dans l'embranchement des Arthropodes.
L'ordre des Araignées (ou Aranéides) est l'un des 11 ordres qui constituent la classe des
arachnides. Nous ne mentionnerons que les 6 ordres présents en France.
Corps large.
Abdomen non Pédipalpes
non terminés
segpar des
menté
Ordre des araignées
35000 espèces.
Corps 2 à 20 mm,
maximum 10 cm.
pinces.
Corps
en 2
parties
Abdomen segmenté
Ordre des
scorpions
750 espèces.
Corps maximum : 18 cm.
Corps large à
"aspect de
scorpion".
Pédipalpes
terminés par
de grosses
pinces.
Corps grêle
allongé,
terminé par
un filament.
Corps
formant
une
masse
unique
Ordre des pseudoscorpions
2000 espèces.
Corps : 0, 5 à 4 mm,
maximum 0, 7 cm.
Ordre des
palpigrades
50 espèces. Corps 1 mm en
général, maximum 0,3 cm.
Abdomen segmenté
Pattes très
longues et
grêles.
Ordre des opilions ou
faucheurs
Abdomen non
segmenté
Pattes
courtes.
Ordre des
acariens
4000 espèces.
Corps 1 à 20 mm,
maximum 2,2 cm.
15 000 espèces. Corps : 0,1
à 3 mm, maximum 3 cm.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
13
Les araignées :
"Les Araignées suscitent, chez de nombreuses
personnes, une frayeur irraisonnée et, dans la
plupart des cas, parfaitement injustifiée. Cela
tient, en partie, au fait que l'on a toujours
beaucoup exagéré l'action de leur venin sur
l'homme. En réalité, il existe très peu d'espèces
dont la morsure soit dangereuse et les cas
mortels sont exceptionnels. On doit noter que
la plupart des espèces européennes sont
inoffensives, leur venin étant sans effet sur
l'homme ou leurs chélicères trop faibles pour
percer l'épiderme."
4 des 8 yeux d'une araignée :
la salticide (pas de toile de capture,
saute sur ses proies).
Michel Hubert, "Les araignées". Editions Boubée.
35 000 espèces d'araignées dans le monde dont quelques 1 500 espèces en France.
La plus grosse est une mygale d'Amérique du Sud dont le corps atteint 10 cm et
l'envergure, pattes étendues, 20 cm… Plus grande, c'est de la fiction.
On trouve des araignées dans les fentes des arbres et
des rochers (saltiques). On en découvre aussi sous les
pierres et dans les trous (lycoses). Certaines utilisent
les terriers créés par des animaux (guêpes par
exemples) alors que d'autres creusent leurs propres
"Epeire
terriers. Les pholques et les tégénaires sont attirées par
concombre"
les constructions humaines. Une seule araignée est
complètement aquatique : c'est l'argyronète.
En captivité, prévoir une cage de 30 X 30 X 30 cm
L'épeire concombre est vert fluo. En été, pour permettre la construction de la toile. Ajouter une
au milieu des feuilles, elle est quasiment branche sèche ramifiée et pulvériser régulièrement de
invisible. Les bébés qui naissent à
l'eau.
l'automne (après la mort de la mère) sont Attention… pour capturer une araignée, éviter la main
rouge brique… comme les feuilles à
et la pince mais utiliser plutôt le filet fauchoir (filet à
l'automne. Ils deviendront vert pistache papillons), le parapluie japonais ou un pinceau qui
au printemps puis vert fluo en été.
permettra de pousser l'araignée dans un tube.
Habitat
et mimétisme :
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
14
Fonctions de nutrition chez les araignées :
Alimentation
Les araignées sont exclusivement carnassières.
Elles chassent à courre (lycoses = araignées-loups) ou le plus souvent à l'affût, sur des
fleurs (thomises = araignées-crabes) ou cachées dans un trou (saltiques mais aussi
lycoses) ou à l'aide d'un piège constitué de soie gluante : la toile. La soie est
initialement un liquide visqueux sécrété par des glandes de l'abdomen et filé par 6
mamelons percés à leurs extrémités : les filières. Les pattes postérieures munies de 3
griffes en forme de peignes, assemblent les fils et les guident.
On distingue 3 grands types de toiles :
* les toiles irrégulières (ou toiles en réseau) formées d'un lacis de fils enchevêtrés les
uns dans les autres (pholques de nos maisons).
* les toiles en nappes (tégénaires de nos habitations)
* les toiles géométriques (épeires).
Les épeires construisent des toiles verticales gluantes et peuvent se tenir au centre de
celles-ci (dans un espace dépourvu de soie collante) mais préfèrent souvent se cacher
dans un repère extérieur à la toile et relié au réseau par un fil spécial.
Les tégénaires produisent des toiles horizontales en nappes (en forme de hamac)
surmontées d'un fouillis de fils qui constituent le véritable piège. La proie s'empêtre
dans les fils non gluants et tombe sur la nappe. La tégénaire se tient cachée dans un
tunnel conique dans le recoin latéral le mieux protégé.
Une épeire mange chaque jour en moyenne 3 ou 4 mouches ou autres proies.
Toutes les araignées capturent leurs proies vivantes (moustiques, mouches, criquets,
guêpes, abeilles…), les immobilisent avec de la soie quand elles sont vigoureuses et très généralement - les paralysent à l'aide d'un venin injecté grâce à des crochets : les
chélicères. Ces chélicères sont situés entre 2 palpes tactiles et gustatifs plus ou moins
longs portés par les pattes-mâchoires = pédipalpes = maxillipèdes.
Partie
antérieure du
céphalothorax
(préparation Nublat)
Les chélicères des
araignées sont les
homologues de la
2ème paire
d'antennes des
crustacés.
Les pédipalpes des araignées
sont les homologues des
mandibules des crustacés.
La proie est dilacérée par les articles basilaires des pattes-mâchoires et les chélicères.
La digestion est externe : l'araignée applique sa bouche contre la blessure et de la
salive est déversée sur la proie dilacérée (Epeires fasciées = Argiopes, Lycoses,) ou de
la salive est injectée par une petite ouverture (Pholques, Thomises, Erésides). Ensuite
la proie est sucée grâce à des contractions rythmiques du jabot (le jabot est une
dilatation de l'œsophage). La bouillie fluide est filtrée par les poils des pièces buccales.
Après le repas ne subsiste que la cuticule vide de la proie.
Ennemis Petits mammifères, oiseaux, lézards, amphibiens, certains insectes, autres araignées,
pseudo-scorpions.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
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Fonctions de nutrition chez les araignées (suite) :
Respiration
Circulation
Excrétion
Assurée à la fois chez l'épeire :
* par deux poumons constitués de lamelles dans lesquelles circulent des vaisseaux
sanguins. Les orifices respiratoires sont disposés sous la partie antérieure de
l'abdomen de part et d'autre de l'orifice génital.
* et des trachées identiques à celles des insectes débouchant au niveau d'un orifice
trachéal unique localisé en avant des filières, à la partie ventrale et postérieure de
l'abdomen. Chez d'autres espèces : 2 orifices trachéaux.
Chez certaines espèces, on ne trouve que des poumons ou que des trachées.
Le sang circule d'arrière en avant dans un vaisseau dorsal (à poches contractiles
situées au niveau de l'abdomen) puis tombe dans des lacunes.
Elle est effectuée par 2 tubes de Malpighi qui débouchent dans un diverticule de
l'intestin. Il existe un anus.
La construction de la toile chez l'épeire :
Document extrait du Tavernier : "Les animaux, les élevages".
er
1 temps : mise en place d'un fil horizontal puis construction d'un cadre vertical. Ensuite un fil
est tendu au milieu du cadre avec en son milieu un gros point blanc : la "mire", fait d'un coussinet
de soie, qui marque le centre de la toile.
2ème temps : mise en place des rayons dont le nombre est fonction de l'espèce (32 chez l'épeire
fasciée mais 21 chez l'épeire angulaire) constitués d'une soie identique à celle du cadre.
3ème temps : en partant du centre, l'épeire construit une "spire centrifuge" de fil non collant :
d'abord une "aire de repos" puis, avec un fil de plus fort diamètre, une spire provisoire appelée
"spire auxiliaire", sorte d'échafaudage pour le travail ultérieur.
ème
4 temps : à partir de la périphérie, mise en place de la spire définitive dite "spire centripète",
plus serrée (30 spires chez l'épeire fasciée) que la première et constituée de soie poisseuse.
L'échafaudage est détruit à coups de griffes au fur et à mesure de la progression et la soie usagée
est déposée régulièrement sous forme de petites pelotes. L'aire de repos n'est pas modifiée.
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Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
Fonctions de relation chez les araignées :
Locomotion
Marchent ou se pendent aux fils de soie grâce à 4 paires
de pattes (à 7 articles) fixées sur le "céphalothorax ( =
réunion de la tête et du thorax). Les thomises n'utilisent
que leurs 2 paires de pattes postérieures pour leurs
déplacements.
Lors de leurs déplacements, certaines araignées laissent
derrière elles un fil dit de sécurité qu'elles fixent de
place en place (Salticides qui ainsi assurent la sécurité
de leurs sauts, Lycoses, Argiopes qui au moindre
danger se laissent tomber sur le sol.)
Au moment de la dispersion, la jeune araignée émet un
long fil de 1 à plusieurs mètres ( = fil de la vierge) qui,
entraîné par le vent, la transporte au loin.
Organes des sens
8 yeux simples ou ocelles bien développés chez celles
qui chassent à courre ou chez les salticides. Nombreux
poils sensibles.
Fonctions de reproduction chez les araignées :
Reproduction
Les araignées mâles sont plus petites que les femelles
(sauf chez l'argyronète).
Le mâle peut effectuer une véritable danse nuptiale
(saltiques) et apporte parfois un moucheron à la femelle
("pisauride" = "pisaure étonnante".)
L'extrémité du palpe maxillaire porté par chaque pattemâchoire du mâle est munie d'un bulbe copulateur qui
est rempli avec du sperme déposé sur une petite toile
avant l'accouplement. Ce sont ces palpes qui vont servir
d'organes copulateurs. L'accouplement a lieu en août ou
septembre chez l'Epeire diadème.
Après l'accouplement, le mâle est fréquemment dévoré
par la femelle (épeires par exemple). Dans certaines
espèces le mâle, par précaution, attache la femelle avec
des fils de soie (Thomises xysticus).
La fécondation n'a lieu qu'au moment de la ponte qui
peut se dérouler après un délai de plusieurs semaines.
La femelle pond des œufs ( 50 chez la Lycose pardose,
100 chez l'Epeire diadème, 300 à 400 chez l'Epeire
fasciée, plusieurs milliers pour les grandes mygales)
qu'elle entoure le plus souvent de fils de soie.
L'ensemble forme le (ou les) cocon(s.) La Lycose le
transporte dans tous ses déplacements, fixé à son
abdomen. Celui de l'Epeire fasciée reste suspendu à une
herbe sèche tandis que celui de l'Epeire diadème est
caché sous une pierre.
La Lycose transporte sa quarantaine de jeunes sur son
dos avant qu'ils se dispersent.
Croissance
Des mues (6 à 8 chez l'Epeire diadème) durant la
croissance mais il n'existe pas de métamorphose.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
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Quelques araignées :
UNE ARAIGNEE AQUATIQUE : L'ARGYRONETE.
L'argyronète est la
seule araignée vivant
presque exclusivement
dans l'eau (fossés, étangs).
Les araignées des 2 sexes
tissent sous l'eau une sorte
de cloche à plongeur
qu'elles fixent sur des
plantes aquatiques. Elles la
remplissent de bulles d'air
qu'elles vont chercher à la
surface et emportent sur
Argyronètre et sa cloche à plongeur :
leur dos ou leur ventre.
Dessin extrait de "Petits animaux des eaux douces" par Descarpentries et
Nourriture : petits
Villiers chez Fernand Nathan.
crustacés et larves
aquatiques d'insectes.
La femelle (8 à 12 mm) est plus petite que le mâle (12 à 18 mm). Au moment de la
reproduction, le mâle dépose sa semence sur un ruban de soie qu'il transporte entre ses
pattes dans la cloche de la femelle. Les cocons renfermant chacun de 30 à 90 œufs sont
placés dans le compartiment supérieur de la cloche, la femelle s'installant dans le
compartiment inférieur. L'argyronète hiverne soit librement dans l'eau, soit dans une
cloche à plongeur, soit dans la coquille vide d'un mollusque.
Jean-Pierre Geslin, professeur d'IUFM
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