Ordre des PERCIFORMES - Famille des PERCIDES La nageoire dorsale est divisée en deux parties dont l’antérieure est munie de rayons épineux et la postérieure de rayons mous. L'opercule porte une ou plusieurs épines. Les écailles cténoïdes sont rudes au toucher. La vessie natatoire ne possède pas de canal pneumatique. La perche (Perca fluviatilis) Caractéristiques Le corps de la perche est élevé, verdâtre, jusqu’à 50 cm. La partie antérieure de la nageoire dorsale est nettement épineuse. La partie postérieure de cette même nageoire épineuse est marquée d’une tache noire. Le corps est zébré de lignes verticales noires. Les nageoires inférieures et la nageoire caudale sont rougeâtres. La perche est un poisson réputé pour sa valeur culinaire. Photo : B. Sottiaux Habitat et nourriture La perche est un poisson grégaire. Les bancs de perches sont formés d’un nombre d’individus d’autant plus grands qu’ils sont petits. Le régime alimentaire est carnivore et piscivore (vers, larves d’insectes, crustacés et surtout petits poissons...). La perche chasse à courre, souvent en bancs. Reproduction La ponte a lieu au printemps, en mars-avril. Les œufs sont déposés sur les branches immergées et les plantes aquatiques sous forme de rubans gélatineux. Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 1 Le Sandre (Sander lucioperca) Caractéristiques Le sandre possède un corps allongé, gris-verdâtre avec des bandes transversales sombres. La partie antérieure de la nageoire dorsale est complètement épineuse; la partie postérieure possède seulement un à deux rayons épineux. Les écailles sont rudes au toucher. Sa bouche est relativement petite (comparée à celle du brochet) mais armée de nombreuses dents. Le sandre mesure jusqu'à 80 cm et plus et peut dépasser 7 kg. Le sandre : un poisson originaire d’Europe centrale bien acclimaté dans nos eaux. Photo : B. Sottiaux Le sandre est indiscutablement un percidé. Photo : B. Sottiaux Habitat et nourriture Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 2 Originaire d'Europe centrale, le sandre est bien acclimaté dans les cours d'eaux lents (Meuse), les canaux et les lacs. C’est un poisson carnassier qui se nourrit surtout de petits poissons. Ses mœurs sont avant tout nocturnes et crépusculaires. Il prospère dans les eaux troubles et profondes. Reproduction La période de reproduction s’étend d'avril à juin lorsque la t° de l'eau atteint 12 °C. Les oeufs adhèrent aux pierres et aux autres substrats. Les parents gardent les œufs. La grémille (Acerina cernua) Caractéristiques La grémille est un autre petit percidé (10 à 15 cm) au corps gris-verdâtre, parsemé de tâches sombres (et non de bandes verticales). Sa grosse tête est assez caractéristique. Son ventre est blanchâtre. Grémilles capturées lors d’une pêche d’inventaire à la noue du Colébi (Haute Meuse). Photo : B. Sottiaux Les deux parties de la nageoire dorsale sont réunies et semblent n'en former qu'une. Comme les autres percidés, la partie antérieure de la nageoire dorsale est munie de rayons épineux. Habitat et nourriture La grémille se rencontre dans les grands cours d'eau, les canaux et les étangs, toujours à proximité du fond. Elle se nourrit de petits invertébrés, de mollusques et d'alevins. Reproduction Les œufs, agglomérés en rubans gélatineux, sont pondus en mars-avril, sur les pierres, les racines immergées ou les plantes. Ordre des SALMONIFORMES – Famille des ESOCIDES Le brochet (Esox lucius) Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 3 Caractéristiques Le brochet possède une silhouette caractéristique au corps fusiforme, à la bouche en « bec de canard » et aux nageoires dorsale et anale positionnée très en arrière. Le dos vert est vert et les flancs sont marbrés mais la coloration est variable selon le milieu. La bouche comporte de nombreuses dents (plus de 700) incurvées vers l'arrière. Le brochet mesure jusqu'à 1 m 30 et 15 kg. Le brochet est un poisson carnassier par excellence. Photo : B. Sottiaux Habitat et nourriture Le brochet est surtout un poisson d'eaux calmes mais il fréquente néanmoins les eaux courantes. Il se plaît dans les endroits où il peut se mettre à l'affût de ses proies (branches immergées, berges creuses, végétaux aquatiques). Il se nourrit surtout de poissons mais consomme également, s’il en a l’occasion, grenouilles, canetons et petits mammifères. Il devrait en moyenne ingurgiter 400 g de poissons pour grossir de 100 g. Les plus grands brochets sont à coup sûr des femelles. Reproduction La femelle dépose ses oeufs dans les zones calmes en bordure de cours d’eau (prairies inondées), en mars-avril, lorsque la température de l'eau se situe entre 7 et 10 °C. Ordre des ANGUILLIFORMES – Famille des ANGUILLIDES L'anguille (Anguilla anguilla) Caractéristiques L’anguille possède un corps de serpent, au dos sombre et au ventre clair, comprimé vers la queue. Une longue nageoire borde la partie postérieure du corps. Elle ne possède pas de nageoire ventrale. Un mucus épais recouvre des écailles très petites. Les mâchoires sont puissantes. Les ouvertures branchiales sont petites et situées à la base des nageoires pectorales. L’anguille possède Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 4 deux paires de narines et des pores muqueux. L’anguille : un poisson bien curieux ! Photos : B. Sottiaux Habitat et mœurs L’anguille se rencontre dans presque tous les cours d'eau, de la petite rivière au fleuve. C’est un poisson carnivore qui se nourrit de petits poissons, de crustacés, de vers et de mollusques. Ses mœurs sont essentiellement nocturnes. Les grandes anguilles sont toujours des femelles ; les mâles ne dépassant guère 50 cm. Reproduction L’anguille est une espèce catadrome qui vit en eau douce et gagne la mer pour se reproduire (mer des Sargasses au milieu de l'océan Atlantique). Les larves d’anguilles ou leptocéphales, en forme de rubans, mettent de un à trois ans pour gagner les côtes européennes. Dans les zones d’estuaire, les larves deviennent de petites anguilles transparentes ou civelles. Celles-ci se pigmentent ensuite et entreprennent la remontée des fleuves (anguilles jaunes). Après une phase de vie en eau douce, les anguilles entament une migration vers l’océan et Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 5 s’adaptent morphologiquement et physiologiquement à la vie en milieu marin (anguilles argentées). Les anguilles seraient capables, selon de nombreux dires, de passer d’un milieu à un autre via les ruisseaux ou même les prés humides. Le statut de l’anguille est précaire partout en Europe, essentiellement en raison d’une pression de pêche élevée des civelles dans les zones d’estuaires et des obstacles qu’elles rencontrent sur le chemin durant leur migration de retour vers l’océan (turbines des centrales électriques établies sur les fleuves !). De plus, des études ont démontré que les anguilles accumulent particulièrement des substances polluantes comme les PCB dans leurs tissus graisseux. Ordre des SCORPANEIFORMES - Famille des COTTIDES Le chabot (Cottus gobio) Caractéristiques Le chabot est un petit poisson de fond avec une grande tête plate. La bouche et fendue jusqu’à la limite antérieure de l’œil. Ses écailles sont très petites. Il possède une épine au bord du pré-opercule. Deux nageoires dorsales contiguës sont séparées par une simple échancrure. Les nageoires pectorales sont larges et rayonnées, ce qui lui permet de prendre appui sur le fond. Le rayon interne de la nageoire ventrale est plus long que la moitié des plus longs rayons. Le chabot est un petit poisson à la grande tête plate. Photo : B. Sottiaux Habitat et mœurs Le chabot préfère les rivières pierreuses peu profondes (zone à truites). Il s’y tient caché sous les pierres. Ses mœurs sont surtout nocturnes. Il se nourrit de la faune du fond : gammares et larves diverses. Reproduction La ponte s’effectue en mars-avril; les oeufs sont déposés en amas à la face inférieure des pierres plates. Des découvertes toutes récentes plaideraient pour scinder les populations de chabots en plusieurs espèces ! Ordre des GASTEROSTEIFORMES – Famille des GASTEROSTEIDES L'épinoche (Gasterosteus aculeatus) Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 6 Caractéristiques L’épinoche est un petit poisson de 5 à 8 cm, muni de trois rayons épineux libres sur le dos. Ses flancs ne possèdent pas d’écailles mais bien des plaques osseuses. les nageoires dorsale et anale son situées très en arrière; l’étranglement entre le corps et la nageoire caudale est très marqué. On distingue trois formes sur la base de la position des plaques osseuses. L’épinoche est encore localement abondante comme dans la Dendre à Lessines. Photo : B. Sottiaux Habitat et mœurs Il existe des populations d’épinoches migratrices (mer) et des populations sédentaires. Le poisson se nourrit de toutes sortes d’invertébrés et d'algues; Il était autrefois très commun dans les ruisseaux mais il a payé un lourd tribu à la pollution. Reproduction En période de frai, le mâle possède une parure nuptiale très colorée. En eau peu profonde, il construit un nid formé de débris de plantes agglomérés par un mucus secrété par les reins. Attirées, les femelles viennent pondre dans le nid et sont ensuite chassées par les mâles. Ordre des PERCIFORMES - Famille des COBITIDES La loche franche (Nemacheilus barbatulus) Caractéristiques La loche franche est un poisson au corps allongé cylindrique, de 8 à 15 cm. La tête est un peu comprimée et comporte six barbillons à la lèvre supérieure, trois de chaque côté. Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 7 La loche franche : un poisson qui passe souvent inaperçu. Photo : B. Sottiaux Source : http://www.delley.ch/page1_1_4_1.htm Habitat et mœurs Ce poisson de fond, aux mœurs nocturnes vit dans les rivières et les ruisseaux; il se cache sous des abris pendant le jour. Il se nourrit de gammares, de larves d'insectes et d'œufs de poissons. Reproduction Le frai a lieu en avril-mai. Les œufs visqueux sont pondus en plusieurs fois, déposés par la femelle dans une cavité (ou fixés aux plantes et aux pierres) et gardés par elle. Ordre des SILURIFORMES – famille des SILURIDES Le silure glane (Silurus glanis) Caractéristiques Le silure glane, à ne pas confondre avec les poisson-chat, possède une tête large, avec une grande bouche. La mâchoire supérieure est ornée de deux longs barbillons tandis que la mâchoire inférieure en compte quatre. La peau est visqueuse et dépourvue d’écailles. Le silure atteint des tailles records jusqu’à trois et quatre (cinq) mètres dans son aire d’origine ! Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 8 Source : http://www.dst-plongee.be/ClubInfos/Biblioth%C3%A8que/tabid/64/Default.aspx Habitat et mœurs Le silure, originaire d’Europe centrale et orientale, vit dans les parties à courant lent des grands cours d’eau (zone à brème). En mer Noire, il pénètre en eau saumâtre. C’est un poisson surtout nocturne où il chasse jusqu’à dans les zones peu profondes. Le silure est un poisson prédateur qui a une réputation de boulimique. Il se montre sensible aux vibrations, ce qu’utilisent les pêcheurs pour l’attirer. En hiver, il entre en léthargie. Reproduction Le silure est un poisson aux exigences thermiques élevées ; il ne fraye que lorsque l’eau atteint 20 °C en juin-juillet, plus tard en Europe septentrionale. Le mâle mène sa partenaire pondre dans un nid primitif, entouré par une paroi de débris végétaux. Les œufs adhèrent aux plantes. A la naissance, les larves mesurent 7 mm. La croissance des alevins est rapide. Dans son aire d’origine, le silure fait l’objet d’une pêche de consommation, la chair contenant peu d’arêtes. Ce sont surtout les petits sujets qui son mangés, entre 3 et 4 kg. On fabrique de la colle avec sa vessie natatoire et les os. Ordre des ACIPENSERIFORMES – Famille des ACIPENSERIDES Le sterlet (Acipenser ruthenus) Cet ordre regroupe les esturgeons qui ne sont zoologiquement pas de véritables poissons osseux mais sont regroupés sous la classe des Chondrostéens. Les esturgeons possèdent un corps de squale recouvert par cinq rangées longitudinales de grandes plaques osseuses. La queue est dissymétrique et son supérieur est plus grand. La tête est cuirassée. La bouche, protractile, est située à la face inférieure de la tête aplatie. En avant de la bouche, on trouve quatre Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 9 barbillons. Les esturgeons prélèvent leur nourriture (larves d’insectes, mollusques, vers) sur le fond. Ils sont surtout représentés dans le bassin du Danube, en Russie (mer Noire, mer Caspienne) et en Asie. Les ovules des plus grandes espèces fournissent le caviar. Le sterlet est parfois déversé en étangs. Photo : B. Sottiaux Le sterlet (Acipenser ruthenus) fait l’objet d’élevages en pisciculture et parfois de rempoissonnement en étangs. Son museau étroit est légèrement incurvé vers le haut. Les quatre barbillons en avant de la bouche sont frangés. Il pourrait atteindre 80 cm. Dans son aire d’origine, le sterlet émigre au printemps vers les zones de frai, en amont. Les œufs, très nombreux, éclosent au bout de quatre à cinq jours. Les femelles ne deviendront mâtures qu’entre cinq et neuf ans. Ordre des PERCIFORMES – Famille des CENTRARCHIDES La famille des Centrarchidés s’apparente à celle des Percidés. Elle ne possède naturellement pas de représentants en Europe mais bien en Amérique du Nord et plusieurs espèces ont été introduites en Europe. Les Centrarchidés ont une nageoire dorsale unique en deux parties, dont la première partie est épineuse. Les trois rayons antérieurs de la nageoire anale sont épineux. La perche soleil (Eupomotis gibbosus) La perche soleil est un petit poisson (max 20 cm) très coloré, que l’on trouve assez régulièrement (parfois de manière plus abondante) dans les canaux , les grands cours d’eau et certains étangs. Il fut introduit au début du siècle Le corps est haut et comprimé. Une tache rouge, bordée de noir, est présente à la partie postérieure de l’opercule. Elle vit dans les eaux peu profondes et les cours d’eau lents bien garnis en végétation. Elle se nourrit de crustacés, insectes et petits poissons. Le frai a lieu en mai-juin ; les œufs sont gardés par le mâle. Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 10 Perche soleil capturée au « Petit large » à Péronnes. Photo B. Sottiaux D’autres représentants de la famille, aussi originaires d’Amérique du Nord, les black-bass à grande bouche (Micropterus salmoides) et à petite bouche (Micropterus dolomieu) ont fait l’objet de tentatives d’introduction dans la Semois dans les années 1950, sans succès. Le black-bass est néanmoins présent en France, globalement dans les régions les plus méridionales. AGNATHES : POISSONS SANS MACHOIRES Classe des CYCLOSTOMES – Ordre des PETROMYZONTIFORMES – Famille des PETROMYZONTIDES La petite lamproie (Lampetra planeri) Caractéristiques La petite lamproie est un « poisson » primitif sans mâchoire, au corps mince, en forme d'anguille, de 12 à 16 cm. Elle possède deux nageoires dorsales plus ou moins contiguës. La peau est nue, sans écaille. La « bouche » se présente sous forme d'une ventouse. Des orifices respiratoires sont situés à l’arrière de la tête. Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 11 La petite lamproie est un poisson primitif qui possède une ventouse buccale. Photo : B. Sottiaux Habitat et mœurs La petite lamproie habite les ruisseaux et le cours supérieur des rivières. Pendant trois à cinq ans, les larves, enfouies dans le substrat, filtrent les substances organiques. L'adulte ne prend aucune nourriture ! Reproduction Le frai s’étend de mars à juin sur fond de sable ou de gravier. Les parents meurent après le frai. Les larves aveugles vivent de trois à cinq ans jusqu'à la métamorphose en adulte (les yeux et pointes cornées qui se développent). Références bibliographiques Guide des Poissons d’eau douce et pêche. Bent J. MUUS & Preben DAHLSTROM. Traduit par Archibald A. QUARTIER. Quatrième édition, DELACHAUX & NIESTLE, Neufchâtel, 1991. Aménagement piscicole des eaux douces. Jacques ARRIGNON. 5ème édition. TECHNIQUE & DOCUMENTATION, 1998. Protégeons nos poissons. Jean-Claude PHILIPPART & Martin VRANKEN. Editions J. Duculot, Paris-Gembloux, 1983. Cours de Pêche- Pisciculture. SOTTIAUX B. Cours industriels et Commerciaux Couillet 12