Avril 2009 SURPOIDS ET OBESITE : DEVENIR ACTEUR DE SA

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Avril 2009
SURPOIDS ET OBESITE : DEVENIR ACTEUR DE SA SANTE
Interview d’Anne-Sophie JOLY,
Présidente du CNAO (Comité National des Associations d’Obèses)
Qu’est-ce que le CNAO (Comité National des Associations d’Obèses) ?
Le CNAO, Collectif National d’Associations d’Obèses qui regroupe environ 27 associations en France et dans les
DOM-TOM qui a pour but de s’occuper des personnes en surpoids, en obésité et en obésité sévère.
Le CNAO existe pour travailler avec la Haute Autorité de Santé (HAS) sur des recommandations de bonnes
pratiques, notamment le surpoids des enfants, des adolescents et des adultes, ainsi que concernant la chirurgie
bariatrique sur les personnes en obésité sévère. Le CNAO travaille également avec l’Ecole agit ! qui est un bras
du ministère de l’Education nationale, sur la prévention et la bonne alimentation pédagogique de l’enfant et de
l’adolescent, afin d’éviter des problèmes de santé liés au surpoids et à l’obésité plus tard.
Croyez-vous à la responsabilisation des patients dans la gestion de leur poids ?
L’attente du CNAO est multiple. La première est la responsabilisation du patient, face ses pathologies et à sa
santé. C’est lui qui est responsable de sa santé, c’est lui qui en est l’acteur majeur, qu’importe la pathologie à
laquelle il est confronté.
Dans tout le système de soin français, qu’importent les opérations ou les molécules, ce sont des béquilles.
Vous les utilisez bien, ca marche bien, vous les utilisez mal ca marche pas bien. C’est donc la responsabilisation
du patient à devenir un véritable acteur de son état de santé. Chez les professionnels de santé, je pense que
autour du problème de surpoids, il y a une vraie carte à jouer. On peut tous travailler en bonne intelligence : En
commençant par le patient, suivi des professionnels multiples et variés de santé, les pouvoirs publics qui
prennent leurs responsabilités et les associations de patients qui sont là pour aider tout le monde. Le rôle de
l’agroalimentaire est aussi capital car il y a effectivement une profusion de nourriture, il faut manger pour vivre
et pas vivre pour manger. Les nourritures ne doivent pas être destructrices, donc c’est une bonne alimentation
qui est indispensable.
Quel est le rôle des professionnels de santé dans la prévention du surpoids et de l’obésité ?
Si on m’avait alertée, en tant que patiente, sur l’obésité à l’époque où j’étais en surpoids, je ne serais peut-être
pas arrivée à l’obésité et à l’obésité morbide. Donc, il faut commencer à gérer le surpoids, avant de gérer
l’obésité et surtout ses pathologies associées. Le surpoids est le début.
Le médecin et le pharmacien ont un rôle très important à jouer car ce sont les premiers à pouvoir alerter le
patient, voire la famille, sur une prise de poids. Prendre 2 kilos par an, plus 2 autres kilos l’année d’après, plus
2 autres kilos l’année suivante : on en arrive à monter crescendo et à avoir des problèmes de santé. Le
médecin et le pharmacien ont le devoir, à mes yeux, de devoir d’alerter le patient et la famille sur un danger
potentiel. Le pharmacien a accès au patient nomade qui s’est retiré du système de soin. Quand vous avez des
problèmes de poids et que vous avez vécu plusieurs régimes, vous avez été d’espérance en échec, vous avez
perdu dix kilos et finalement vous en avez repris davantage vous ne réussissez pas à faire perdurer cette perte
de poids dans le temps. Vous avez tendance à vous éloignez du corps médical et du système de soin. Le
pharmacien, vous allez toujours chez lui pour prendre des molécules, pour un mal de tête, une grippe, un mal
de gorge. Il peut être un bon relais d’information, c’est un professionnel de santé à part entière. Si le
pharmacien constate un nombre de kilos un peu plus important qu’un surpoids peut renvoyer chez le médecin,
c’est son devoir. Tout comme le médecin peut renvoyer chez le pharmacien pour des problèmes de poids plus
simples à gérer.
Ne risque t-on pas de tomber dans l’excès ?
Il ne faut pas mélanger castration, frustration, privation ou nous allons droit dans le mur. De toutes façons,
tout chasser, tout peser, tout calculer, tout prendre à la loupe, ce n’est plus vivre et on n’y arrive pas.
Maintenant, faire les choses le plus naturellement possible, le plus simplement possible, tout en restant dans
des normes, vivre correctement sans excès d’un côté ni de l’autre. Bonne moyenne, Simplicité, plaisir !
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Source : www.presstvnews.fr, salle de presse surpoids et obésité
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