ÉVÈNEMENT Dr Djamel-Eddine Oulmane *, à Santé Mag: "Les intoxications alimentaires sont plus graves chez les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les malades chroniques" Propos recueillis par Tanina Ait L'intoxication alimentaire est une maladie causée par la consommation de nourriture contaminée. La plupart des gens vont aller mieux, sans avoir besoin de traitement. Dans la plupart des cas, la nourriture, qui cause la maladie, a été contaminée par des bactéries, comme la salmonelle ou E. coli, ou un virus, comme le norovirus. Les symptômes d'intoxication alimentaire commencent, généralement, un à trois jours après avoir mangé des aliments contaminés. Ils comprennent: sensation de malaise, vomissements, diarrhée, crampes d'estomac… Pour plus d’explications, écoutons Le Dr Oulmane. Santé mag: Les intoxications alimentaires sont-elles liées, particulièrement, à l’été? Dr Oulmane: Dans la conscience populaire, les intoxications alimentaires sont, souvent, liées à la saison estivale. En fait, les risques d’intoxication alimentaire existent tout au long de 6 Santé-MAG N°22 - Septembre 2013 l’année; mais, durant la saison des chaleurs, le risque augmente, car les hautes températures altèrent les aliments plus rapidement et cet état est le résultat, soit d’un manque d’hygiène, soit du non-respect de la chaîne du froid, pendant les manipulations, la préparation et le rangement des aliments. Tout cela, soit dans les foyers, chez les commerçants, ou dans les unités de production, de transformation, ou de stockage d’aliments. Quels sont les signes d’une intoxication alimentaire? Les signes de l’intoxication alimentaire se répartissent sur un large éventail et cela va de la douleur abdominale, avec ou sans diarrhée, ou vomissements et peut-être même une fièvre, jusqu’à une altération grave de l’organisme, pouvant entraîner un décès. En général, la grande majorité des intoxications est un mauvais moment à passer et l’organisme se rétablit, car il a ses systèmes de défense. Il ne faut pas, non plus, ou- blier qu’un très grand nombre d’intoxications alimentaires est pris en charge par les services de santé; d’où, le faible taux de mortalité. Enfin, deux aspects sont importants, pour éviter qu’une intoxication soit mortelle: la reconnaissance de ses signes et son délai de prise en charge. Quels sont les aliments qu’il faut craindre le plus et quelles sont les personnes les plus vulnérables? Pendant la saison chaude, il y a des produits sensibles: Les œufs et leurs produits dérivés (mayonnaise, crèmes pâtissières…), les laitages, la volaille, le poisson, la viande et les crudités sont à haut risque… On a, aussi, des exemples d’intoxications dues à la consommation d’aliments achetés chez un vendeur ambulant, ou chez un commerçant, qui ne respecte pas les règles d’hygiène et la chaîne de froid (comme un épicier, un pâtissier et même une grande surface…). Les fêtes familiales et les mariages, ÉVÈNEMENT organisés en grande partie durant la saison estivale sont, aussi, de véritables viviers, pour les bactéries à l’origine des intoxications. Le meilleur exemple: la sauce de couscous, durant les fêtes… La sauce est préparée très tôt, le matin ou même la veille, avec de la viande, ou du poulet. Cette sauce va macérer dans des locaux où il fait entre 30° et 40°, une température idéale pour la multiplication des microbes. Tout cela fait que, chaque année, nous avons des milliers de personnes atteintes d’intoxications alimentaires. Et encore, on parle ici de personnes enregistrées par les structures de santé. La réalité est, bien entendu, bien au-dessus de ce chiffre. Quelles sont les personnes les plus sensibles aux intoxications alimentaires? Les intoxications sont plus graves chez les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les malades chroniques, car ces franges de la population sont les plus fragilisées. Que faire, pour prévenir les intoxications alimentaires? D’abord, se méfier des produits exposés à la chaleur, par des marchands ambulants, ou même à l’extérieur, ou à l’intérieur d’un local commercial. Faire attention aux produits à base d’œufs, ou de lait qui ne sont pas rangés au frais. Attention, aussi, à la viande hachée, préparée à l’avance. Exigez qu’elle soit hachée devant vous. Quand vous faites vos courses, il y a un ordre logique à respecter: on commence par les produits non périssables (pâtes, riz, légumes secs…); puis, les fruits et légumes et enfin, les produits sensibles (viandes, volailles, produits laitiers…). La durée du temps de transport, entre les lieux d’achat et notre réfrigérateur est, également, importante. Cette durée doit être la plus courte possible, avant que les aliments soient bien rangés au réfrigérateur. Eviter, aussi, de placer le réfrigérateur à côté d’une source de chaleur (cloison exposée au soleil, cuisinière…) et ne le remplissez pas à ras bord, car cela perturbe son fonctionnement et facilite le développement les microbes. Et enfin, il ne faut, aussi, jamais décongeler et recongeler un aliment, pour le consommer plus tard ! Quelques derniers conseils, pour terminer? Il s’agit de veiller à une hygiène stricte de la cuisine, des ustensiles, du matériel et de toute personne impliquée dans la préparation de la nourriture. Enfin, pour ceux qui préparent un repas longtemps avant sa consommation (comme pour les fêtes), ne laissez pas le repas prêt plusieurs heures à l’avance à l’air ambiant. Mettez-le au frais: cela évitera la multiplication des microbes et préviendra une intoxication alimentaire de groupe. Vous voyez, avec des simples gestes et une simple vigilance, nous pouvons manger avec un minimum de risques, pour que l’alimentation joue son rôle nutritif et ne devienne pas source de problèmes de santé * Docteur Oulmane Djamel Eddine, Spécialisé en communication pour la Santé Infos Des dents parées, pour la rentrée nutes, avec un matériel électrique. Une opération que vous devrez renouveler après chaque repas. Vous ne pouvez pas vous brosser les dents sur votre lieu de travail? Deux fois, c’est vraiment un minimum. BROSSEZ-VOUS LES DENTS, AU MINIMUM, DEUX FOIS PAR JOUR C’est dès le plus jeune âge que doit débuter l’hygiène bucco-dentaire. Deux à trois brossages quotidiens, visite annuelle chez le dentiste, alimentation équilibrée. Voici les trois règles d’or, pour vivre avec des dents et des gencives saines tout au long de sa vie. Le brossage reste la meilleure arme, pour maintenir une bonne hygiène buccodentaire. Dans l’idéal, il doit durer 3 minutes, avec une brosse à dents manuelle et 2 mi- QUE PENSER DES BAINS DE BOUCHE? Il est important de bien distinguer les produits vendus en supermarché de ceux disponibles en pharmacie. Les premiers donnent une sensation de fraîcheur agréable et constituent un bon complément au brossage. Quant aux seconds, ils sont utilisés dans le cadre d’un traitement, mis en place par le dentiste. Notamment, dans les suites de soins liés à une gingivite ou une parodontite. Certains sont à base d’un antiseptique, comme l’héxétidine. Demandez conseil à votre pharmacien, car il en existe sous forme générique et disponibles sans ordonnance, notamment l’héxétidine Biogaran conseil® (générique d’Hextril), de la gamme Biogaran Conseil®. CHANGEZ DE BROSSE À DENTS, TOUS LES TROIS MOIS Et puis, là aussi, un bon travail se fait avec de bons outils. Renouvelez, régulièrement, votre brosse à dents. Au moins tous les 3 mois. Et ne martyrisez pas vos dents, ni vos gencives, les brosses dures ne «décapent» pas mieux que les autres. Au contraire: elles peuvent faire saigner des gencives, fragilisées par la plaque dentaire, ou le tartre. A l’inverse, les poils d’une brosse souple s’insinuent plus facilement dans les espaces inter-dentaires… Une mauvaise hygiène bucco-dentaire, la consommation excessive de sucres et c’est la carie assurée. Synonyme de dentiste, de fraise, voire d’extraction dentaire, elle est parfois bien à tort, laissée pour compte. En effet, le temps n’arrange rien à l’affaire. Après avoir détruit l’émail, la carie atteindra l’ivoire, puis la racine, véritable porte d’entrée, dans l’organisme, pour les bactéries N°22 - Septembre 2013 Santé-MAG 7