Mort cérébrale et don d`organes: les nouvelles directives de

publicité
Le don d’organes:
de la mort cérébrale à la transplantation
une illustration clinique
Yvan Gasche
Médecin adjoint agrégé
Service des soins intensifs
resuscitation
Loi suisse du 8 octobre 2004 sur la transplantation
d’organes, de tissus et de cellules
<< un être humain est mort “en cas de défaillance irréversible
de son cerveau, y compris du tronc cérébral”... que ceci résulte
d’une lésion directe du cerveau ou d’une défaillance
cardio-circulatoire irréversible avec cessation subséquente
complète des fonctions cérébrales >>
les modalités de la constatation de la mort et
conditions à remplir par les médecins
chargés de constater la mort figurent dans
une ordonnance promulguée par le CF
Aspects clefs des directives de l’ASSM
arrêt complet et irréversible de toutes les fonctions du
cerveau, y compris de celles du TC, constitue le meilleur
critère de la mort du point de vue médical.
causes
lésion ou maladie primaire
du
cerveau
arrêt cardiaque et circulatoire persistant
qui altère la circulation cérébrale
pendant assez longtemps pour
provoquer
TCC, HIC, HSA, post-anoxie… une défaillance irréversible du cerveau
HBD
NHBD
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Le diagnostic de la défaillance du cerveau est d'ordre
clinique
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Les examens complémentaires montrant l'arrêt circulatoire
cérébral sont indispensables pour établir le diagnostic de mort
cérébrale si:
-
en raison d'un traumatisme crânio-facial, l'examen des réflexes du
tronc est rendu impossible.
-
on suspecte une polyradiculonévrite des NC
CAS CLINIQUE
Jeune femme de 47 ans
Abattue par son mari (coup de révolver)
GCS 3, PA: 180/100, pls 35/min
Intubation et transfert CAU
T0 32.8
Examens sanguins: CIVD, pas de trble électrolytique, pas
de drogue ou neurotrope détectés
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Le diagnostic de mort requiert 2 examens cliniques séparés
par une durée définie:
1.
6h chez l'adulte et l'enfant de plus de 2 ans si:
-
cause connue
pas de suspicion d'intoxication
pas d'hypothermie (<35°C)
pas d’atteinte des NC (PNP; trauma facial)
pas de trouble métabolique
exclusion de tout effet de médicament dépresseur du
SNC pouvant expliquer le coma au vu de l'expérience
clinique et pharmacologique commune.
Examen clinique à la recherche des signes de mort cérébrale
En cas de lésion cérébrale primaire clairement décelable
7 signes cliniques
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Examen clinique
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Examen clinique
test d’apnée (en l’absence de perturbation des échanges
gazeux)
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
gazométrie
ventilation 10 min à FIO2 1
déconnection du ventilateur
oxygénation par sonde dans le tube endotrachéal (2-4l)
absence de mouvement respiratoire
gazométrie: pH< 7.30 et PCO2> 8 kPa
reprise de la ventilation
CAS CLINIQUE
Jeune femme de 47 ans
Abattue par son mari (coup de révolver)
GCS 3, PA: 180/100, pls 35/min
Intubation et transfert CAU
T0 32.8
Examens sanguins: CIVD, pas de trble électrolytique, pas
de drogue ou neurotrope détectés
CAS CLINIQUE
Jeune femme de 47 ans
Abattue par son mari (coup de révolver)
T0 36.0
Instabilité hémodynamique importante nécessitant
de la NA.
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Le moment de la mort est défini comme l'heure à laquelle
le diagnostic de la mort a été établi, ce qui correspond au moment
du deuxième examen clinique
cette heure est celle qui doit être inscrite sur le certificat/constat
de décès.
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Un constat de décès est signé lorsque:
le patient décédé a été admis à la suite d'un accident/homicide
ou
si les circonstances ayant abouti à la défaillance
cérébrale ne sont pas claires.
Un certificat est signé dans le contexte:
d'un arrêt cardio-respiratoire, d’une HIC… non suspects.
Lorsqu'un constat est signé:
Le médecin de garde de l’IUML et la police judiciaire sont avertis:
le substitut du procureur de la république faxe une autorisation
de disposer du corps pour prélèvement
Les documents officiels relatifs au décès sont complétés par
les médecins des SI
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Médecins habilités à poser le diagnostic de mort cérébrale:
-
lorsque la mort est diagnostiquée cliniquement, le premier
examen est pratiqué par le médecin cadre (détenteur du FMH
en médecine intensive) en charge du patient; le deuxième examen
est pratiqué par le neurochirurgien ou le neurologue
(neuropédiatre pour les enfants) détenteur du FMH de sa
spécialité. Inversion possible.
-
lorsqu'un examen complémentaire permettant de constater
l'absence de circulation cérébrale est pratiqué, l'évaluation
clinique est faite par le neurochirurgien ou le neurologue
(neuropédiatre pour les enfants) détenteur du FMH de sa
spécialité.
Aspects clefs des directives de l’ASSM
La mort dûment constatée (dans les règles de l'art) est
une condition sine qua non d'un prélèvement d'organes.
Aspects clefs des directives de l’ASSM
L'équipe de transplantation ne doit ni prendre part
au diagnostic de la mort, ni soumettre leurs collègues
en charge du mourant à une contrainte temporelle,
ni les influencer de quelque façon que ce soit.
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Information et assistance des proches:
-
les proches doivent être renseignés de manière ouverte,
empathique et complète par un des médecins cadres
sur le moment de la mort.
-
la question d'un éventuel don d'organes peut déjà être abordée
avant le diagnostic (deuxième examen clinique) de la mort,
mais en principe après le constat initial des signes cliniques.
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Information et assistance des proches:
-
si la personne décédée ne s'est pas prononcée sur le don
d'organes, le prélèvement ne peut se faire qu'avec l’
assentiment explicite des proches.
la loi ne spécifie pas clairement si l’assentiment
doit être formulé par écrit
-
la prise en charge des proches doit être assurée avant, pendant
et après le prélèvement d'organes.
Prise en charge par
psychiatre des urgences
Aspects clefs des directives de l’ASSM
Les mesures médicales exclusivement destinées à
la préservation des organes ne peuvent être pratiquées
avant le décès du donneur
(c'est-à-dire avant le deuxième examen clinique)
que si celui-ci a été dûment informé et y a consenti.
Ces mesures médicales ne peuvent être pratiquées qu'après
le premier examen clinique destiné à établir la mort.
Si le consentement au don d'organes n'inclut pas explicitement
le consentement aux mesures permettant de préparer le
prélèvement, celles-ci ne peuvent être pratiquées qu'après
le diagnostic de la mort.
Que faire lorsque le
patient est instable?
•
Hypotension is associated with a decrease in organ function.
-early hypotension in 80% of donors
-sustained hypotension in 20% of donors
(despite vasoactive drugs)
•
The failure to correct hypernatremia has been linked with
graft loss in liver transplantation.
A minimally positive fluid balance is associated with higher rates
of lung procurement
-low rate of lung procurement (20 percent).
•
N Engl J Med 2004;351:2730-9.
Que faire lorsque le patient est instable?
? Conflit de devoir ?
Intervention thérapeutique
a) le maintien d'une hémodynamique compatible
avec une perfusion adéquate des organes: PAM ≥ 60
b) le maintien d'une ventilation permettant une oxygénation
adéquate: PO2 ≥ 8 (sat O2 ≥ 90)
c) le maintien de l'homéostase hydro-électrolytique
Que faire lorsque le patient est instable?
Intervention diagnostique ?
Aspects clefs des directives de l’ASSM
L'irréversibilité de la défaillance du cerveau peut être constatée,
indépendamment des signes cliniques par des examens paracliniques complémentaires. Ces derniers permettent de
constater l'absence de circulation cérébrale et confirment ainsi
l'irréversibilité de la défaillance cérébrale.
Les examens paracliniques suivants sont reconnus par l'ASSM:
1.
2.
3.
4.
l'ultrasonographie Doppler trancrânienne.
L'angio-CT cérébral.
La scintigraphie 99mTc-HMPAO ou le HMPAO-SPECT.
L'artériographie (IA-DSA).
Seul un spécialiste qualifié (FMH, formation post-graduée, ou
équivalent) peut effectuer un examen complémentaire.
Examens complémentaires
ultrasonographie Doppler trancrânienne
médecin avec CC
en maladies CV, SSNC
Examens complémentaires
angio-ct
Examens complémentaires
angiographie cérébrale
A carotide
commune
Droite (8 s)
A carotide
commune
Droite (60 s)
A carotide
commune
Gauche (28 s)
médecin avecFMH
en radiologie
Examens complémentaires
scintigraphie 99mTc-HMPAO ou
HMPAO-SPECT
Aspects clefs des directives
En cas de brèche osseuse ou de crâniectomie, la PIC sera
insuffisante pour compromettre la circulation cérébrale et les
examens 1.,2.,3.,4. ne permettrons pas de poser le diagnostic de
mort cérébrale.
Aspects clefs des directives
Les examens paracliniques aux HUG:
1.
l'ultrasonographie Doppler trancrânienne.
2.
L'angio-CT cérébral.
3.
L'artériographie (IA-DSA).
CAS CLINIQUE
Jeune femme de 47 ans
Abattue par son mari (coup de révolver)
Examen clinique compatible avec mort cérébrale mais
atteinte possible des nerfs optiques
-------> angio-CT
CAS CLINIQUE
-------> angio-CT -----------> pas de circulation cérébrale
mort cérébrale
Assentiment de la famille
+
Autorisation du substitut
du procureur de la
République
Réanimation du donneur
et
procédure de don
Réanimation du donneur
préservation des organes
Réanimation cardio-hémodynamique
Réanimation respiratoire
Procédure de don
Exclure une contre-indication médicale
Annonce du donneur SOAS à Berne
Examens para-cliniques:
HLA
évaluation des organes
Réanimation métabolique
Attribution des organes en fonction de la
liste suisse des receveurs potentiels
Prélèvement et transplantation
CH: > 3 organes par donneur
Académie Suisse des Sciences Médicales
http://www.assm.ch/
http://www.samw.ch/
Téléchargement