Les clefs du Royaume sont entre nos mains

publicité
Paroisse Saint-Symphorien-en-Côte-Chalonnaise > LE CŒUR DE LA PAROISSE > La messe du dimanche
> Les Homélies du Dimanche > 2010-2011 - Année A > Temps Ordinaire A (2011) > Les clefs du
Royaume sont entre nos mains !
Les clefs du Royaume sont entre nos mains !
samedi 20 août 2011, par Père Alain Dumont
• Livre d’Isaïe 22,19-23
« Je mettrai sur les épaule d’Éliaqîm
la clef de la maison de David :
s’il ouvre, personne ne fermera ;
s’il ferme, personne n’ouvrira. »
• Psaume 138(137),1-2a.2bc-3.6a.8
« Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
Le jour où tu répondis à mon appel,
Tu fis grandir en mon âme la force. »
• Lettre de saint Paul Apôtre
aux Romains 11,13-15.29-32
« Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! »
• Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-20
« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. Je te donnerai les clefs du Royaume des
cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié
sur la terre sera délié dans les cieux. »
lire l’intégralité des textes de ce jour
Hymne officiel des JMJ de Madrid 2011
Je mettrai sur les épaule d’Éliaqîm
la clef de la maison de David
Depuis longtemps Israël attend un roi à qui DIEU ait remis les clefs de la maison de
David c’est-à-dire les clefs de Jérusalem comme la Cité par laquelle on accède au DIEU Vivant. Pourquoi ?
Parce que David est le Roi à travers qui on pouvait reconnaître DIEU. David n’était pas un roi idéologique,
qui ne prêchait que lui-même ou pour son propre intérêt. Il était transparent de DIEU, tout violent et tout
mal dégrossi qu’il était. Il avait le désir d’avancer, de comprendre, de sorte qu’à la fin de sa vie, il fut
vraiment un roi selon le cœur de DIEU.
Le pauvre Shebna était comme beaucoup de politiciens : plus préoccupé de garder sa place que de se
faire le serviteur de son peuple... Or c’est ce que DIEU exècre. C’est pourquoi il donne les clef à un chef
qui sera marqué de l’héritage de David, par lequel il saura être transparent de DIEU.
Les clefs sont donc l’insigne du pouvoir reçu, d’un pouvoir délégué très fort, puisque « s’il ouvre,
personne ne fermera ; s’il ferme, personne n’ouvrira. »
C’est un mystère que DIEU remette ainsi de telles clefs du pouvoir à des hommes. Non pas à tous,
cependant. À ceux qu’il désigne comme des figures que le peuple pourra suivre fidèlement et sans crainte.
Car ainsi va le monde qu’il a besoin de figures fortes pour pouvoir se mettre en marche et avancer sur le
chemin de la découverte de lui-même, de sa vocation.
**
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
Le jour où tu répondis à mon appel,
Tu fis grandir en mon âme la force
À quoi reconnaît-on la figure qu’il faut suivre ? À celui qui sait se mettre à genoux
devant le Seigneur pour tout recevoir de Lui et ne rien détourner à son profit.
Tous les rois de la Bible qui ont su marcher sur ce chemin ont été de grands rois. Les autres n’ont travaillé
que pour eux-mêmes ; jamais ils ne se sont mis en prière ! Et les paroles d’un tel psaume leur étaient tout
bonnement étrangères !
**
Quelle profondeur dans la richesse,
la sagesse et la science de Dieu !
C’est précisément ce qui fait exalter Paul. Quel mystère en DIEU qui décide de passer
par des hommes à qui il délègue tout pour guider les hommes vers la Vie éternelle !
Cela nous dépasse, mais pourtant, il nous faut avoir confiance. Là est le Vrai DIEU qui croit en l’homme !
De ce point de vue, entre autres, la foi chrétienne est la seule et unique — si l’on n’oublie pas qu’elle puise
ses racine sur l’olivier franc du judaïsme — qui pose l’homme comme un gardien des clefs de la Vie.
Rappelons-nous toujours que seul le christianisme propose l’anthropologie la plus haute qu’on puisse
imaginer. Aucun chrétien, s’il a compris ce qu’il vit, la foi qu’il porte, ne devrait jamais oser dire que “tous
les dieux se valent”. Bien sûr, si on présente le meilleur côté de toutes les religions orientales, on est
séduit par la portion de sagesse qu’elles possèdent. Mais où que l’on cherche, leur vision de l’homme est
toujours très contestable ! Et c’est là un indice qu’elles n’ont pas pu accéder au mystère des mystères qui
consiste non pas à déclarer que le divin est inaccessible, ou inversement qu’il est partout, mais à
découvrir l’homme comme une image de DIEU, au point que DIEU lui délègue jusqu’aux clefs qui ouvrent
le Paradis...
**
Pierre, Tu es Pierre !
Mystérieuse paroles de Jésus, qui, indirectement, se manifeste ici comme DIEU Luimême, déléguant à l’homme le pouvoir des clefs. N’oublions pas que cet homme va passer par des
épreuves terribles pour assumer jusqu’au bout la mission qui devient sienne.
Cette mission que toutes les églises antiques reconnaissent à travers le patriarcat singulier de l’évêque de
Rome. Et aujourd’hui, comment ne pas penser à notre pape Benoît XVI, qui est la figure que DIEU donne
au monde pour que nous puissions suivre le Christ, pour ouvrir les portes de la Jérusalem céleste ?
Comment ne pas comprendre, avec le Million et demi de jeunes qui l’entourent, qu’il est une figure
magnifique du Christ, transparent du Christ qui œuvre par Lui aujourd’hui ?
Je sais bien tout ce que les médias disent de lui. Des médias qui jugent le monde à travers la seule grille
du pouvoir à conserver, mais qui se cassent les dents sur un Jean-Paul II ou un Benoît XVI qui les
distancent sans effort... Je me disais, ces jours-ci, que ce vieil homme devait faire verdir de jalousie bien
des politiques qui jamais n’ont des rencontres chaleureuses et vraies d’une telle ampleur !
Car ce qui caractérise ces jeunes, ce n’est pas le sentiment, ce n’est pas la fête pour la fête. Au casseurs
anti-papes qui se manifestaient par leur violence, la seule arme qui reste aux idéologues, les jeunes
catholiques leur opposaient des chants. Dans quelle rencontre sportive voit-on ça ? Dans quel meeting
politique ?
Ces jeunes croient en l’Église. Ils croient en Christ. Ils ont confiance en Benoît XVI, et
ce ne sont pas des fanatiques. Ils savent que la vie est rude, qu’il faut se serrer les coudes et avancer dans
l’amour pour vaincre les vicissitudes de l’existence. Ils portent une culture de vie là où tant de nos
détracteurs en appellent à la compassion pour précipiter leurs congénères dans la mort ou pour interdire
à nos frères et sœurs atteints de trisomie tout droit à la naissance. Ils se sont emparés des clefs, mais ce
ne sont pas celles du Royaume. Ce sont celles de la folie qui croit promouvoir l’homme en rejetant DIEU.
Nous ne pouvons cautionner cela. Nous ne pouvons nous taire. Nous ne pouvons reléguer la “religion”
seulement à une sphère privée. Parce qu’il en va de l’anthropologie, de la connaissance de l’homme dans
toutes ses dimensions, y compris spirituelle, quel qu’il soit, comme le chemin par lequel DIEU vient vers
nous et nous donne de Le rejoindre.
Prions pour tous ceux d’entre nous qui ont la trouille au ventre à la seule idée de prononcer le Nom de
Christ devant leurs propres enfants et petits enfants. Prions pour tous ces jeunes qui sont à Madrid
aujourd’hui et qui crient à nos idéologues : assez de décisions prises en amateur, sous prétexte que DIEU
n’aurait rien à voir avec l’homme !
Oui, je crois que l’enseignement de l’Église est vrai en termes de foi, de morale, de bioéthique et
d’anthropologie. Non, il n’est pas vrai que l’Église met la barre trop haute ! À vouloir l’abaisser, nous
précipitons nos enfants dans une existence encore plus dure, encore plus désespérante, parce que centrée
uniquement sur elle-même et incapable de se regarder dans la lumière. Il y a des combats dont DIEU nous
demandera des comptes : pour un million et demi de jeunes à Madrid, vous multipliez par 100, par 1000
ceux qui attendent de vous que vous prononciez devant eux le Nom de Christ. Entre nos mains sont
déposée les clefs du Royaume. Ne leur en fermons pas la porte !
Avec mon affection fraternelle,
+ Père Alain
Téléchargement