1618 La Guerre de Trente Ans est née en Bohême, de l'opposition entre l'alliance des princes allemands protestants et le Saint Empire romain germanique, catholique. Ce conflit local prit une ampleur européenne quand s'y joignirent les grandes puissances protestantes du Nord (Danemark et Suède), soutenues financièrement par la France, qui avaient intérêt à la défaite de l'empereur Ferdinand II. L’Alsace, province germanique au sud du Bas-Palatinat, est mise à sac par les combats. Les massacres, les famines et les épidémies réduisent la population de moitié. Carte Hachette, disponible sur : http://www.memo.fr Afin d'échapper aux attaques, les villes libres de la région se mettent sous le protectorat français en 1634. 1648 Les traités de Westphalie transfèrent au Roi de France "les droits de l'Empereur sur l'Alsace", ce qui signifie, en possession directe la plus grande partie du Sud de l’Alsace et une autorité de tutelle sur les villes libres de la Décapole. "Quel beau jardin !" s'exclama Louis XIV en découvrant des hauteurs de Saverne la province que les traités de Westphalie venait de rattacher a son royaume. Seule la ville de Strasbourg reste ville libre. La Décapole Louis XIV n'ignorait pas la crainte des Strasbourgeois, protestants luthériens ; le Roi pouvait remettre en cause l’indépendance religieuse de la ville. Lorsqu'il apprit qu'un général de l’armée impériale, le baron de Mercy, était dans les murs de la ville, il y vit les préparatifs de manœuvres militaires. La ville est dès lors assiégée par la France. Alliance de dix villes libres alsaciennes de 1342 à 1679. (Wissembourg, Haguenau, Rosheim, Obernai, Sélestat, Kaysersberg, Turckheim, Munster, Colmar et Mulhouse). Haguenau en devient le chef-lieu alors que Strasbourg, également ville libre d'empire, reste en dehors de la ligue. 1681 Le 30 septembre, les Français investissaient Strasbourg sans avoir eu à combattre. Le 24 octobre, le Roi-Soleil entrait dans les murs. Les privilèges et les institutions de la ville furent confirmés. La liberté de culte fut garantie, mais la cathédrale rendue aux catholiques. L’Alsace sera alors gouvernée par un intendant siégeant à Strasbourg et par le Conseil souverain à Colmar. Les troupes françaises investissent Strasbourg, Cabinet des Estampes de la BNF Louis XIV engage une politique systématique de reconquête catholique de la province. La Révolution est accueillie avec enthousiasme par les Alsaciens qui se soulèvent contre la noblesse locale. L'héritage révolutionnaire scellera l'attachement des Alsaciens à la France. L'Alsace est partagée en deux départements. 1789 1790 Bas-Rhin Haut-Rhin 1792 Le 26 avril, Rouget de L’Isle écrit le : Chant de Guerre pour l’armée du Rhin à la demande du maire de Strasbourg, ayant appris la déclaration de guerre de Louis XVI au roi de Bohême et de Hongrie. Celle-ci marque le début des conflits entre la France et l’Autriche. Rouget de l'Isle chantant « La Marseillaise », 1849, Isidore Pils, Musée historique de Strasbourg Un certain nombre de territoires étrangers enclavés dans les départements alsaciens, appartenant à la noblesse germanique (les « princes possessionnés »), sont annexés à la France par convention. La République libre de Mulhouse, alliée à la Confédération Helvétique, doit capituler devant un blocus économique mené par la France. La ville devient à son tour française. 1798 La Guerre Victor Schœlcher (1804-1893) Homme de gauche d'origine alsacienne, il est nommé président de la commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage dans l'empire colonial français. franco-prussienne (19 juillet 1870 - 29 janvier 1871) opposa le Second Empire français et les royaumes allemands unis derrière le royaume de Prusse. Le conflit marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne de dominer toute l’Europe. La défaite entraîna la chute de l'Empire français. 1870 L’Alsace et une partie de la Lorraine sont cédées au Reich par la France. Conformément au traité de Francfort, le 10 mai 1871, la France doit céder à l'Allemagne les régions devenues françaises depuis 1648 : le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et partiellement : la Moselle, la Meurthe et les Vosges. L'oublié : épisode de la guerre 1870-1871, 1872, Emile Betsellère 1872 Les Alsaciens ont la possibilité d'opter pour la Nationalité Française jusqu'au 30 septembre. 128 000 personnes (soit environ 8,5 % de la population) partent pour la France. 1871 L’Alsace devient un Reichsland, une terre d’empire, et non un membre à part entière de la fédération qui vient de naître en Allemagne. Introduction de la Constitution de l'Empire allemand en Alsace-Lorraine. Le Reichsland envoie des députés protestataires pour montrer son mécontentement face à la germanisation subie. 1874 Armoiries du Reichsland Elsass-Lothringen Le premier parti autonomiste alsacien est fondé en 1875. Loi du 6 septembre 1871 Elle proclame que "les provinces d'Alsace et de Lorraine, cédées par la France par les préliminaires de paix du 26 février 1871, dans les limites fixées par le traité de paix du 10 mai 1871, sont à jamais réunies à l'Empire d'Allemagne ". L’Alsace va peu à peu vers son autonomie. L’empire assouplit sa dictature en instaurant une assemblée en Alsace sous l’autorité d’un gouverneur. Le pouvoir se décentralise. N’étant plus française mais défendant son origine, et refusant d’être allemande, elle se dote de journaux régionaux, de partis politiques régionaux. Une culture alsacienne naquit. On supprime en 1902 l’article constitutionnel sur la dictature dans le Reichsland. Hansi (1873-1951) 1914 Jean-Jacques Waltz, dit Hansi, est un illustrateur caricaturiste alsacien. Il sera poursuivit en 1908 par Gustav Gneisse, proviseur du lycée de Colmar qui avait soutenu la nécessité d'un enseignement uniquement en allemand pour ne pas permettre à l'armée française d'obtenir des renseignements de la part des Alsaciens. 3 août : l'Allemagne déclare la guerre à la France. 8 août : Les troupes françaises entrent à Mulhouse, qui tombe aux mains des Allemands deux jours plus tard. 11 août : La France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie. Carte postale de propagande française, 2 août 1914 20 août : Échec de la percée française en Lorraine . L’armée se replie derrière la Meuse. La Constitution est suspendue et l’état de siège décrété. L’Alsace est soumise à une dictature militaire qui se traduit par des internements, des perquisitions et une germanisation systématique de tous les noms de lieux. Une partie de l’Alsace est évacuée. « Franzosenkopf » (tête de Français). Surnom donné aux Alsaciens par les troupes allemandes. Coté français, les Alsaciens sont insultés de « sales boches ». Cette politique autoritaire mène progressivement la majorité de la population à une amertume envers les allemands, puis à la détestation de tout ce qui a trait à l'autorité impériale. La région traverse la Grande Guerre. Strasbourg est fortifiée mais exclue des principaux combats. La France obtient l’occasion de revenir sur sa défaite de 1871. 1918 La République alsacienne des conseils, « Elsässische Räterepublik », a été fondée à la fin de la Première Guerre mondiale le 10 novembre. Profitant du vide légal de l'armistice qui fixait une période de transition permettant le départ des autorités allemandes et l'arrivée des autorités françaises, elle a duré jusqu'à l'entrée des forces françaises en Alsace le 22 novembre 1918. Son organisation politique avait la forme d’un communisme marxiste. Les Voici ! Libération de Ribeauvillé, 1918, Hansi, collection privée L'Alsace redevient française par la ratification du traité de Versailles. 1919 La région subit une francisation forcée, il fut interdit de parler Alsacien ou Allemand à l'école et dans les services publics. Soldats dans les galeries souterraines d'un ouvrage de la ligne Maginot, hiver 1939 1927 Création de la Commission d'organisation des régions fortifiées. Après les dégâts de la Première Guerre mondiale, les conflits avec les pays limitrophes voisins ne doivent plus êtres des guerres de mouvement mais des guerres de positions. Les travaux d’une ligne de fortification pour se protéger de l’Italie fasciste puis de l’Allemagne ont lieu sous la direction d’André Maginot, ministre de la Guerre. 1939 3 septembre, déclaration de la guerre à l’Allemagne par la France et ses alliés. Attitude défensive passive de la France derrière la Ligne Maginot. L’Armée allemande contourne la Ligne Maginot et arrive en France par les Ardennes. 1940 22 juin, un armistice est signé entre la France et le IIIème Reich afin de mettre fin aux hostilités et d'établir les conditions de l'occupation par l'Allemagne. L’Alsace Moselle est annexée de fait au IIIème Reich. Plan d’évacuation en Alsace et en Moselle. 417 communes sont concernées. Plus de 700 000 personnes prennent des trains vers le Sud-Ouest de la France. Retour des Alsaciens en Allemagne L’article 16 de l’armistice prévoit le retour des populations évacuées dès juillet 1940 dans une logique de collaboration de la France avec l’Allemagne. On veut éviter la cohabitation des civils avec la guerre. Les noms de rue sont germanisés et la propagande nazie inonde l’Alsace. Les Malgré-Nous 1942, le service militaire devient obligatoire pour les jeunes Alsaciens. 120 000 seront incorporés contre leur gré dans l’Armée du Reich pour servir principalement sur le front russe. 1/3 meurent ou disparaissent 1/3 reviennent blessés ou malades Germanisation des noms de rues, 22 octobre 1940, Strasbourg 1944 La 1ère Armée française du Général de Lattre de Tassigny e libère Mulhouse le 21 novembre. La 2 DB du général Leclerc libère Strasbourg le 23 novembre. Les troupes américaines tentent de repousser plus au nord la contre-offensive allemande. Libération progressive de toute l’Alsace jusqu’en 1945. 1950 9 mai, Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères, propose la coopération européenne (projet de communauté économique sur la production de charbon et d’acier). 1963 Le président Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer signent le traité de l’Elysée pour la coopération franco-allemande au quotidien. 2005 Disponible sur : http://www.tourisme-alsace.info Inauguration du Mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck, en vis-à-vis du camp du Struthof.