FLORE ET VÉGÉTATION

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FLORE ET VÉGÉTATION
RÉSUMÉ : Fin mai, début juillet et fin septembre 2000, 144 espèces végétales
ont été recensées sur le site d’étude. Elles se répartissent parmi 8
formations végétales. 3 sont des formations ligneuses non humides
qui couvrent l’essentiel du site (Chênaie-Charmaie), 3 sont des
formations liées aux mares (11 mares inventoriées) et 2 sont des
formations anthropiques.
.1 - RÉSULTATS GÉNÉRAUX DES PROSPECTIONS DE
TERRAIN
Les prospections de terrain qui se sont déroulées fin mai, début juillet et fin septembre 2000 ont
permis de recenser 144 espèces végétales (cf. « Liste des plantes vasculaires.pdf ») et de distinguer 8
formations végétales :
Formations ligneuses non humides :
•
1 - Chênaie-Charmaie neutrocline ;
2 - Chênaie-Charmaie neutrocline à acidocline ;
3 - Chênaie-Charmaie acidocline.
Formations liées aux mares :
•
4 - Végétation aquatique et amphibie ;
5 - Végétation herbacée des ceintures ;
6 - Saulaie cendrée.
Autres formations :
•
7 - Lisière nitrophile ;
8 - Végétation prairiale entretenue.
La nature superficielle des terrains est apparemment homogène. L’ensemble des formations repose sur
les cailloutis de Sénart, d’origine continentale, qui sont constitués par un mélange hétérogène de silex
de la craie, de galets quartzeux, de meulières et de sables granitiques compris dans une gangue
argileuse. Les variations écologiques stationnelles sont générées par :
•
l’hétérogénéité des cailloutis donnant globalement des sols neutres à
légèrement acides ; la présence ponctuelle d’espèces calcicoles s’explique en
partie par cette hétérogénéité ;
•
le niveau topographique : les dépressions d’origine humaine retiennent
facilement l’eau grâce à la nature argileuse des cailloutis d’où la présence de
nombreuses mares.
page 1
.2 - FORMATIONS LIGNEUSES NON HUMIDES
Le site d’étude est essentiellement forestier. La formation principale est une Chênaie-Charmaie établie
sur « cailloutis de Sénart » (niveau géologique). Cette dernière présente de légères variations
écologiques, souvent assez subtiles, liées à l’acidité plus ou moins prononcée du sol.
Selon un gradient croissant d’acidité, nous avons distingué 3 variantes édaphiques (= liées aux
variations écologiques du sol) :
•
une variante neutrocline (= proche de la neutralité) ;
•
une variante neutrocline à acidocline (= très légèrement acide) ;
•
une variante acidocline (= légèrement acide).
Pour ce qui concerne le facteur hydrique, la Chênaie-Charmaie étudiée est globalement mésophile (=
sur des stations où l’humidité est moyenne) à fraîche quant à son niveau trophique, il est globalement
mésotrophe et devient méso-eutrophe voir eutrophe lorsque lorsqu’on se rapproche des lisières
routières ou des parkings où le taux de nitrates augmente sensiblement.
La cartographie de ces variantes est approximative et vise seulement à faire ressortir les tendances au
niveau des parcelles forestières.
.2.1 - Chênaie-Charmaie neutrocline
Cette variante de la Chênaie-Charmaie proche de la neutralité est présente au niveau des parcelles 285
et 286.
La strate arborescente est dominée par le Charme (Carpinus betulus), les Chênes pédonculé et sessile
(Quercus robur et petraea).
Aubépine à deux
styles
Anémone sylvie
Laîche des bois
Les strates sous-arborescente, arbustive et sous-arbustive comprennent le Noisetier (Coryllus
avellana), la Ronce s. l. (Rubus sect. Rubus), les Aubépines à deux styles et un style (Crataegus
laevigata et monogyna), l’Erable champêtre (Acer campestre), le Merisier (Prunus avium), l’Erable
sycomore (Acer pseudoplatanus)…
La strate herbacée ne comporte pratiquement pas d’espèces acidoclines mais essentiellement des
espèces neutroclines, neutronitroclines ou à large amplitude écologique telles que l’Anémone sylvie
(Anemone nemorosa), l’Epipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), la Laîche des bois (Carex
sylvatica)…
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.2.2 - Chênaie-Charmaie neutrocline à acidocline
Cette variante de la Chênaie-Charmaie très faiblement acide est présente au niveau des parcelles 287 et
288.
Sa composition floristique est très proche de la variante neutrocline. La différence est surtout visible
au niveau de la strate herbacée, par la diminution d’espèces neutroclines et neutronitroclines comme la
Bugle rampante (Ajuga reptans), la Benoîte commune (Geum urbanum), le Géranium herbe-à-Robert
(Geranium robertianum)… et la fréquence plus importante d’espèces acidoclines comme le
Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), la Mérhingie à trois nervures (Moehringia trinervia),
la Fougère des chartreux (Dryopteris carthusiana)…
Mérhingie à trois
nervures
Chèvrefeuille des bois
Fougère des
chartreux
.2.3 - Chênaie-Charmaie acidocline
Cette variante de la Chênaie-Charmaie faiblement acide est présente au niveau des parcelles 246, 248,
256 et 257.
Alisier torminal
Jacinthe des bois
Muguet
C’est dans cette variante que la diversité floristique est la plus faible.
La strate arbustive et sous-arborescente se distingue des autres variantes par la présence de l’Alisier
torminal (Sorbus torminalis), espèce acidophile.
page 3
La strate herbacée n’est pas très fournie et est composée essentiellement d’espèces acidophiles et
acidoclines et plus particulièrement la Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), le Muguet
(Convallaria majalis)…
.3 - FORMATIONS LIÉES AUX MARES
11 mares ont été inventoriées autour du carrefour, numérotées de 1 à 11 sur la carte 2. La plupart de
celles-ci sont à l’extérieur de l’emprise du projet. 2 mares (4 et 11) sont en limite extérieure de
l’emprise et 3 mares (3, 6 et 10) sont sur la limite d’emprise. Aucune mare n’est comprise entièrement
dans l’emprise.
Pour la végétation des mares nous avons distingué 3 ensembles :
•
la végétation aquatique ou amphibie qui se développe au niveau de l’eau
libre ;
•
la végétation herbacée des ceintures qui se développe au niveau des
atterrissements ;
•
la végétation arbustive (Saulaie cendrée) qui se développe à la fois sur les
bordures ou au milieu des mares.
La carte « Formations végétales.dwf » représente de manière simplifiée et schématique ces différentes
végétations. Quand elles ne sont présentes que ponctuellement, elles ne sont pas cartographiées (ex. :
la Saulaie cendrée).
.3.1 - Végétation aquatique et amphibie
Le tableau suivant donne la répartition de la végétation aquatique ou amphibie dans les 12 mares
inventoriées :
nom des groupements / numéros des mares
groupement à Lemna minor, Riccia fluitans et/ou
Lemna trisulca
groupement à Glyceria fluitans
groupement à Lemna minor
groupement à Ranunculus Subgen. Batrachyum
groupement à Utricularia australis
groupement à Polygonum amphibium
1
x
2
3
4
5
6
x
7
x
x
8
x
x
x
x
x
x
9
10
11
x
x
x
x
x
x
x
x
Dans la végétation aquatique nous avons distingué 5 groupements élémentaires :
•
le groupement à Petite lentille d’eau (Lemna minor) : il est composé d’un voile
flottant réduit à une espèce ;
•
le groupement à Petite lentille d’eau, Riccie flottante (Riccia fluitans) (petite
plante non vasculaire proche des mousses appartenant au groupe des
hépatiques à thalle, non mentionné dans l’annexe 2, mais utile pour mieux
appréhender l’écologie de la mare) et/ou Lenticule à trois lobes (Lemna
trisulca) : ce groupement proche du précédent indique toutefois un niveau
trophique de la mare plus bas, en l’occurrence ici méso-oligotrophe (= assez
pauvre en éléments nutritifs assimilables, conditions écologiques
potentiellement favorables pour l’installation d’espèces remarquables) ;
page 4
•
le groupement à Utriculaire citrine (Utricularia australis) : nous ne l’avons
trouvé que dans les mares 1 et 10 en mosaïque avec le groupement
précédent où le niveau trophique (méso-oligotrophe) et d’acidité (légèrement
acide) est effectivement favorable pour l’Utriculaire, plante carnivore qui se
nourrit du zooplancton en complément de son assimilation chlorophyllienne ;
•
le groupement à Renoncule aquatique au sens large (Ranunculus Subgen.
Batrachyum) : il est particulier aux eaux peu profondes et supporte
l’exondation ;
•
le groupement à Renouée amphibie (Polygonum amphibium accommodat
aquatique) : il forme des herbiers enracinés dont les feuilles sont flottantes et
possède une large amplitude écologique.
La végétation amphibie est réduite au groupement à Glycérie flottante (Glyceria fluitans). C’est une
« prairie flottante » réduite à une seule espèce qui s’installe au sein de l’eau libre quand la profondeur
est faible (inférieure à 40 cm environ).
Glycérie flottante
Petite lentille d’eau
.3.2 - Végétation herbacée des ceintures
Le tableau suivant donne la répartition de la végétation herbacée des ceintures dans les 11 mares
inventoriées :
nom des groupements / numéros des mares
groupement à Schoenoplectus lacustris
groupement à Iris pseudacorus
groupement à Alisma plantago-aquatica et/ou Oenanthe
aquatica
groupement à Carex riparia
groupement à Carex vesicaria
groupement à Carex remota
groupement à Juncus effusus
groupement à Molinia caerulea
groupement à Agrostis canina
1
2
3
4
5
6
7
x
8
9
x
x
10
11
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
Dans la végétation herbacée des ceintures nous avons distingué 9 groupements élémentaires :
5 groupements relèvent des végétations de roselières et magnocariçaies :
•
groupement à Jonc des chaisiers (Schoenoplectus lacustris) : roselière
réduite à une seule espèce ; elle s’installe dans les hauts fonds les plus
profonds en avant des magnocariçaies ;
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groupement à Iris jaune (Iris pseudacorus) : roselière d’un type un peu
particulier, l’iridaie forme des touffes isolées les unes des autres au niveau
de la magnocariçaie accompagnée d’autres espèces de roselières comme le
Lycope d’Europe (Lycopus europaeus) ;
groupement à Plantain d’eau commun (Alisma plantago-aquatica) et/ou
Oenanthe phellandre (Oenanthe aquatica) : parvoroselière qui se développe
au niveau des berges exondées ou sur les bordures peu profondes des
mares ;
groupement à Laîche des rives (Carex riparia) : magnocariçaie en nappe qui
forme une ceinture continue assez dense accompagnée parfois par la
Morelle douce-amère (Solanum dulcamara) ;
groupement à Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria) : magnocariçaie en
nappe moins imposante que la précédente et semblant moins hygrophile ;
3 groupements relèvent des prairies marécageuses :
•
•
groupement à Jonc épars (Juncus effusus), groupement à Molinie bleue
(Molinia caerulea) et groupement à Agrostis des chiens (Agrostis canina) :
derrière les ceintures d’hélophytes ou téléscopées avec les plus externes,
un rudiment de formation prairiale marécageuse arrive à se développer,
mais bien souvent l’atterrisement assez brusque de la mare à un niveau
mésophile et le contexte forestier ne permettent pas à cette formation de se
poursuivre plus en arrière.;
le groupement à Laîche espacée (Carex remota) est forestier et se développe
dans les boisements humides ou marécageux de type Aulnaie ; en forêt de
Sénart il est classique de rencontrer cette espèce au niveau des fossés, des
mares et dans les layons les plus humides, que l’Aulne glutineux (Alnus
glutinosa) soit présent ou pas.
Scirpe des lacs
Laîche des rives
Laîche vésiculeuse
.3.3 - Saulaie cendrée
Le tableau suivant donne la répartition de la Saulaie cendrée dans les 11 mares inventoriées :
nom du groupement / numéros des mares
groupement à Salix cinerea
1
x
page 6
2
x
3
4
5
6
7
x
8
x
9
x
10
11
x
x
Cette formation arbustive marécageuse est le plus souvent ici réduite à une seule espèce arbustive et
est accompagnée par des espèces de roselières comme la Morelle douce-amère (Solanum dulcamara)
ou des prairies hygrophiles comme la Menthe aquatique (Mentha aquatica). Elle peut avec le temps
envahir entièrement la mare (mare n° 2 notamment) et éliminer progressivement, par
l’obscurcissement engendré, toute la végétation herbacée héliophile présente dans l’eau, sur l’eau et
sur ses rives.
Saule cendré
Morelle douce-amère
Menthe aquatique
.4 - AUTRES FORMATIONS
.4.1 - Lisière nitrophile
Cette formation eutrophe (= sur des stations riches en éléments nutritifs) est présente en lisière de la
Chênaie-Charmaie longeant la RN 6 et la RD 33.
Glécome faux-lierre
Armoise commune
Picris fausse-vipérine
A ce niveau la Chênaie-Charmaie s’enrichit d’un cortège d’espèces nitrophiles :
•
Orme champêtre (Ulmus minor), Renouée du Japon (Reynoutria japonica)…
au niveau de la strate arbustive ;
•
Grande ortie (Urtica dioica), Alliaire officinale (Alliaria petiolata), Glécome
faux-lierre (Glechoma hederacea), Berce des prés (Heracleum
sphondylium)… au niveau de la strate herbacée ;
•
et de quelques espèces calcicoles comme la Mercuriale pérenne (Mercurialis
perennis) ou la Mélitte à feuilles de mélisse (Melittis melissophyllum).
Le cortège d’espèces nitrophiles se retrouve au niveau de l’étroite berme herbeuse en compagnie :
page 7
•
d’espèces de friches telles que l’Armoise commune (Artemisia vulgaris), le
Picris fausse-vipérine (Picris echioides)…
•
et d’espèces prairiales ubiquistes comme le Dactyle aggloméré (Dactylis
glomerata), le Pâturin commun (Poa trivialis)…
.4.2 - Végétation prairiale entretenue
Les encoignures Nord, Ouest et Est du carrefour, régulièrement entretenues, ont permis l’installation
d’une banale végétation prairiale mésophile plantée de quelques espèces ormementales.
Parmi les espèces prairiales mésophiles ou à large amplitude écologique nous avons le Trèfle rampant
(Trifolium repens), la Pâquerette vivace (Bellis perennis), l’Achillée millefeuille (Achillea
millefolium)…
Parmi les arbustes plantés nous avons le Rosier rugueux (Rosa rugosa) ou le Forsythia (Forsythia sp.).
Trèfle rampant
Pâquerette vivace
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Achillée millefeuille
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