« Elaboration d’un jeu d’indicateurs permettant de mieux suivre la biodiversité en lien avec l’évolution de l’agriculture » Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche Direction Générale des Politiques Agricoles, Agroalimentaires et des Territoires Sous-direction de la Biomasse et de l’Environnement Muséum National d’Histoire Naturelle Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité UMR 7204, Conservation des Espèces, Restauration et Suivi des Populations USM 308, Service du Patrimoine Naturel Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 Rédaction : Rose-Line Preud’Homme ([email protected]), chargée de mission « indicateurs de biodiversité en milieu agricole » au MNHN. Groupe de travail : Hélène Hampartzoumian (MAAP), Roger Jumel (MAAP), Romain Julliard (MNHN), Jean-Philippe Siblet (MNHN). Le comité de pilotage de l’étude s’est réuni 3 fois durant la première partie du projet pour valider le travail réalisé. Ce comité de pilotage comporte des membres : - du Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche (MAAP) - du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM) - du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) - de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA) - de l’Institut National pour la Recherche Agronomique (INRA) - de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) - de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) - de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) - d’ARVALIS, Institut du végétal - de France Nature Environnement (FNE) Merci à chaque institution, association, équipe ou groupe de travail associé à cette étude pour leurs remarques et leurs suggestions. Merci à l’équipe de D. Cluzeau, UMR EcoBio Université de Rennes 1 pour le travail réalisé ensemble sur le protocole « vers de terre ». Le présent document constitue le rapport d’une étude financée par le Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche via le programme 215 – sous action 22. Source photographies : R. Preud’Homme Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 2 Sommaire Sommaire Table des tableaux et illustrations 3 5 Préambule : contexte 6 Partie I : Evaluer la biodiversité en milieu agricole, les questions à se poser. 1. De quoi parle-t-on ? a. Qu’entend-t-on par milieu agricole ? b. Qu’entend-t-on par biodiversité du milieu agricole ? c. Quels taxons observer ? 2. De quelle manière connaître la biodiversité en milieu agricole pour l’évaluer ? a. via les déclarations et les bases de données agricoles b. via des observations de terrain Encadré : indices de biodiversité c. via des indicateurs 3. Quels sont les facteurs à prendre en compte ? a. Quels acteurs pour observer la biodiversité en milieu agricole ? Encadré : la récolte des données par des non-spécialistes b. Quelles échelles prendre en compte ? i. Echelles spatiales ii. Echelles temporelles c. quels plans d’échantillonnage prendre en compte pour évaluer la biodiversité en milieu agricole ? i. Echantillonnage aléatoire ii. Echantillonnage systématique iii. Echantillonnage stratifié iv. La question de la pression d’échantillonnage v. La question de la représentativité vi. Remarques Pour notre étude 7 8 8 8 8 11 12 12 12 14 15 15 16 16 16 17 Partie II : les indicateurs I. Qu’existe-t-il déjà ? Etat des lieux des indicateurs en milieu agricole 1. Listes d’indicateurs retenus aux niveaux international, communautaire et national 2. Méthodes, diagnostics ou outils d’évaluation 3. Projets ou études intégrant la biodiversité en milieu agricole Constatations générales suite à l’état des lieux 21 22 II. Les indicateurs à mobiliser 1. Le premier jeu d’indicateurs Biodiversité domestique Espèces domestiques Races et variétés patrimoniales Biodiversité sauvage Indicateur STOC Oiseaux communs Tendances d’évolution pour d’autres groupes Indice de spécialisation des communautés 26 26 28 29 31 33 34 36 37 Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 18 18 18 19 19 19 20 20 22 23 23 25 3 Evaluation locale de la biodiversité : appréciations 39 Espèces protégées ou menacées des milieux agricoles 45 Biodiversité écologique ou paysagère 48 Surface de biodiversité 49 Surface agricole à valeur patrimoniale 51 Encadré : réflexion complémentaire sur les indicateurs « habitats » : comment évaluer la qualité des milieux ? 52 2. des indicateurs complémentaires ? 53 3. le jeu d’indicateurs replacé dans le modèle PER 54 Partie III : Vers un observatoire de la biodiversité en milieu agricole… fondé sur un réseau d’agriculteurs volontaires 55 1. L’objectif d’un observatoire national 57 2. La phase de test 58 a. Objectifs 58 b. Les observateurs 58 3. L’organisation de la récolte des données 58 a. Quelles informations récolter à quelle échelle ? 58 59 b. Récolter les données naturalistes c. Récolter les données agricoles et paysagères 60 Conclusion générale Perspectives 61 62 Bibliographie 63 Annexes : Annexe 1 : Recensement des principaux indicateurs agri-environnementaux ayant un lien avec la biodiversité Annexe 2 : Etat des lieux des méthodes et diagnostics environnementaux en milieu agricole Annexe 3 : Tableau d’équivalence des BCAE (en cours de validation) Annexe 4 : Proposition de fiches de synthèse des indicateurs à l’échelle de l’exploitation et à l’échelle nationale (ou régionale). Document annexe : les fiches protocoles Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 4 Table des tableaux et illustrations : Tableau 1 : quels taxons semblent les plus pertinents pour évaluer certains paramètres 11 Tableau 2 : le jeu d’indicateurs 27 Tableau 3 : la récolte des informations, échelles et nature des données 59 Schéma 1 : le modèle PER appliqué à l’évaluation de la biodiversité en milieu agricole Schéma 2 : la construction d’un indicateur direct de biodiversité Schéma 3 : Qualité et quantité des données en fonction du public d’observateurs Schéma 4 : représentation des différents plans d’échantillonnage Schéma 5 : les races animales locales en France et dans le monde selon les données de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture Schéma 6 : indicateur STOC, évolution d’abondance des oiseaux communs Schéma 7 : représentation possible de l’indicateur « liste rouge » pour les oiseaux des milieux agricoles Schéma 8 : organisation simplifiée des principaux acteurs de l’observatoire Schéma 9 : les trois étapes de l’élaboration du futur observatoire Schéma 10 : synthèse des informations à récolter et des supports nécessaires Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 14 15 16 18 32 35 46 56 57 60 5 Préambule Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, le Ministère de l’Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche (MAAP) a mis en œuvre dès 2004 un plan d'action « agriculture et biodiversité » en vue de « promouvoir les démarches coordonnées des agriculteurs et de leurs partenaires visant à stopper, à l'échelle de leur territoire, la perte de biodiversité ». Le plan d'action, révisé en 2009, insiste sur le fait que le maintien, la restauration et la gestion de la biodiversité est l'affaire de tous les agriculteurs. Il s'agit de concilier agriculture et biodiversité sur les mêmes espaces par des actions conjointes au carrefour des approches de territoire, d'agronomie, d'écologie, de suivi de la biodiversité, de formation, de sensibilisation et de recherche. Les priorités du plan d'action ont reçu l'appui du Programme de Développement Rural Hexagonal (PDRH) 2007-2013, dont la qualité de l'eau et la préservation de la biodiversité constituent des enjeux majeurs. Une des actions phares du plan d'action est de mettre en place un outil de suivi de l’état de la diversité du vivant en milieu rural et de son évolution en lien avec l’évolution des pratiques agricoles. Cet objectif complexe peut être appréhendé de façon simplifiée en utilisant des indicateurs pertinents, communicables et partagés par les agriculteurs. Ils doivent permettre de caractériser l’état de la biodiversité sauvage et domestique en milieu rural, en lien avec l’évolution des pratiques agricoles, ainsi que d’évaluer les réponses apportées et leurs effets. La mise en place d'un observatoire de l'évolution de la biodiversité dans les parcelles agricoles sera un outil de pilotage des politiques aux niveaux local, régional et national. Cette action sera articulée avec la mise en place de l’observatoire statistique national de la biodiversité dans le cadre de la stratégie française pour la biodiversité et plus récemment du grenelle de l’environnement. Il s'agit d'identifier et de valider des indicateurs simples et robustes qui peuvent être renseignés et de préfigurer cet observatoire. Cette étude a été confiée au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) par le Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche via la direction générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires (DGPAAT) et plus particulièrement la sous-direction de la biomasse et de l’environnement. Cette étude vise, dans un premier temps, à identifier les indicateurs les plus pertinents à mobiliser à différentes échelles spatiales (parcelle, exploitation, régionale, nationale) et dans un deuxième temps, à fournir des éléments pour construire un observatoire de la biodiversité en agriculture. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 6 PARTIE I : Evaluer la biodiversité en milieu agricole, les questions à se poser. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 7 1. De quoi parle-t-on ? a. Qu’entend-t-on par milieu agricole ? Dans notre étude, le milieu agricole est défini à la fois par l’espace productif (les cultures annuelles et permanentes et les prairies) et par les infrastructures agro-écologiques (haies, bandes enherbées, etc.), comprises dans le « paysage agricole ». Les milieux boisés sont exclus de l’étude comme les étangs piscicoles présents dans les exploitations. b. Qu’entend-t-on par biodiversité du milieu agricole ? La biodiversité, selon la convention sur la diversité biologique (Rio, 1992) est « la variabilité des organismes vivants et des complexes écologiques dont ils font partie ». Cela comprend la diversité au sein des espèces (génétique), entre espèces (spécifique), ainsi que celle des écosystèmes (des communautés ou des habitats, appelée diversité écosystémique ou écologique). En milieu agricole, il est possible de distinguer trois catégories de biodiversité en prenant en compte leur rôle vis-à-vis de l’agro-écosystème (Peeters A., 2004). La biodiversité agricole regroupe la biodiversité domestique planifiée par l’agriculteur (animaux élevés et végétaux cultivés). La biodiversité para-agricole est la biodiversité sauvage fonctionnelle qui joue un rôle déterminant dans le fonctionnement de l’agro-écosystème. Il s’agit par exemple des espèces auxiliaires et des espèces ravageuses. Enfin, la biodiversité extra-agricole rassemble la biodiversité sauvage spontanée jouant un rôle moins important dans le fonctionnement de l’agro-écosystème. c. Quels taxons observer ? Plusieurs facteurs sont à l’origine du choix des taxons présentés maintenant : la présence en milieu agricole, l’existence de protocoles d’observation pour non-spécialistes ou la facilité d’en créer, le degré d’implication des agriculteurs face à ce taxon, la sensibilité à certaines pressions, les services écologiques rendus, (l’aspect fonctionnel) la facilité d’observation et d’identification En milieu agricole comme partout ailleurs, les insectes floricoles jouent un rôle irremplaçable de pollinisateurs. Chez les abeilles, la plus connue est sans nul doute l’abeille domestique. Son rôle de pollinisatrice est, en effet, essentiel. Cependant, près de 1000 autres espèces d’abeilles sauvages existent en France et sont souvent méconnues. Leur rôle dans la pollinisation des cultures est également capital et même parfois indispensable pour la pollinisation d’une plante particulière qui disparaitrait sans l’espèce associée. Il existe 34 espèces de bourdons en France. Ces pollinisateurs sauvages sont très actifs. Ils sont facilement observables et sont visibles le jour dès 8°C. Un bourdon peut visiter 40 fleurs de trèfle par minute. Ils sont particulièrement Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 8 importants pour la pollinisation des arbres fruitiers précoces et de cultures maraichères comme les tomates. Les papillons sont de bons indicateurs de l’état écologique de l’écosystème. En effet, ils sont assez mobiles et leur présence est liée à celle de haies, milieux semi-naturels, jachères… car les espèces, notamment les chenilles, sont souvent inféodées à une plante hôte spécifique. Ce sont également les pollinisateurs les plus importants après les Hyménoptères (abeilles et bourdons). Les syrphes, de la famille des Diptères comme les mouches, sont des insectes considérables en agriculture. En effet, si les adultes sont d’importants pollinisateurs, les larves ont un rôle de protection des cultures. Elles sont prédatrices de pucerons. Les chrysopes, comme les syrphes, sont à la fois des pollinisateurs à l’âge adulte et des auxiliaires de cultures à l’état larvaire par la prédation de pucerons, aleurodes, cochenilles, etc. Parmi les pollinisateurs, on peut encore citer les autres insectes de la famille des abeilles ou Hyménoptères, comme les guêpes, frelons, etc.…, les Diptères comme les mouches et de nombreux Coléoptères. Les carabes sont des Coléoptères dont les larves vivent dans le sol et les adultes à la surface. Ils sont prédateurs d’espèces nuisibles pour les cultures comme les limaces ou les pucerons et donc des auxiliaires de culture. Dans les vergers, ils sont également prédateurs de chenilles de certaines espèces de lépidoptères nuisibles comme le carpocapse du pommier (Clergué B., 2008). Leur présence est corrélée avec la présence de haie, de couvert permanent ou de zones semi-naturelles. Les mollusques (limaces et escargots) posent certains problèmes, notamment en zone de couvert permanent pour les limaces. Il est intéressant d’étudier leur abondance en parallèle avec celle des carabes, leurs principaux prédateurs, dans une optique de lutte biologique. Les escargots causent aussi des ravages mais plutôt en cultures permanentes, surtout dans les vignes. Cette fois, il serait intéressant de les étudier en même temps que les oiseaux comme les grives. Les oiseaux reflètent l’état de santé écologique du milieu. En effet, ils sont sensibles à la présence et à l’agencement des éléments fixes du paysage et à la présence de proies (insectes principalement). Un paysage diversifié, présentant des haies ou bosquets et des milieux ouverts non fauchés ou extensifs va accueillir une importante diversité d’oiseaux. Certaines espèces sont spécialistes de types de milieux (ouvert ou fermé par exemple) et d’autres sont plus généralistes. La gestion des milieux agricoles va intervenir de plusieurs manières sur les populations d’oiseaux : présence ou non d’abris (haies, buissons, arbres…), présence ou non de nourriture : proies ou graines (pesticides, date de fauche, etc.…), préservation des sites de nidification (fauche tardive des prairies par exemple). Les vers de terre ou Lombriciens sont indicateurs de la qualité du sol. Ils sont parmi les auxiliaires les plus utiles à l’agriculteur par leur contribution à la fertilité des sols. En effet, leurs galeries permettent une bonne infiltration de l’eau et des racines et favorisent l’aération du sol. De plus, les vers de terre jouent un important rôle dans l’assimilation de la matière organique. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 9 Il existe trois catégories de Lombriciens définies selon leur écologie et leur rôle fonctionnel. Les épigés vivent à la surface du sol, dans la litière qu’ils décomposent. Les anéciques vivent dans le sol, dans des galeries verticales qui permettent le brassage et l’enfouissement de la matière organique. Les endogés, enfin, vivent dans le sol à une vingtaine de centimètres de profondeur et ont un rôle important dans l’infiltration de l’eau. Les plantes sont également un taxon incontournable de la biodiversité en milieu agricole. Il est possible de différencier les plantes messicoles (des cultures annuelles), celles des bords de cultures et celles des prairies. Les intérêts agronomiques des plantes des prairies sont nombreux et relativement bien connus : revenus directs comme fourrage, nourriture pour le bétail, source de qualité de la viande et du lait… mais ces plantes partagent avec celles des bords de cultures souvent indésirables d’autres atouts non négligeables : source de nourriture et abri pour les auxiliaires de cultures et les pollinisateurs, protection des cultures (appétence plus forte de certaines espèces pour des ravageurs par rapport aux cultures), fixation de l’azote par les Fabacées ou légumineuses… Les lichens sont des organismes symbiotiques entre un champignon et une algue. Ils sont reconnus comme indicateurs de la qualité de l’air. Selon les espèces ou les groupes d’espèces présentes, sur les troncs d’arbres par exemple, il est possible de donner un degré de pollution de l’atmosphère. On distingue les lichens incrustants (en croûte) peu sensibles à la pollution de l’air, des lichens foliacés (en feuilles) plus ou moins sensibles et des lichens fruticuleux (en branches) les plus sensibles. Les Orthoptères (criquets et sauterelles) sont très liés aux pratiques agricoles en prairies. La fréquence, la date et la hauteur de fauche jouent sur leur abondance et leur diversité comme l’intensité de pâturage. Ils sont utilisés comme indicateurs dans les contextes de déprise agricole. Ce sont également des proies de choix pour les oiseaux des prairies. Une étude a particulièrement montré le lien entre le succès reproducteur des outardes canepetières et la densité de criquets (Bretagnolle). Il existe de nombreuses espèces d’araignées en milieu agricole. Elles se retrouvent dans tous les habitats par leurs différents modes de vie et surtout de prédation : toiles, affût, chasse… Ce sont de véritables auxiliaires de culture : une étude a montré que les araignées pouvaient maitriser jusqu’à des densités de 30 pucerons au mètre carré en champs de céréale (Bertrand J., 2001). Leur détermination est malheureusement assez compliquée. Une observation des toiles peut donner un aperçu des communautés présentes. Les mammifères sont plus ou moins appréciés dans les zones agricoles. Certains font de nombreux dégâts dans les cultures, certains sont prisés comme gibier par les chasseurs. Les micro-mammifères peuvent causer des dégâts, notamment les rongeurs (campagnols). Au contraire, les insectivores comme les musaraignes peuvent être des auxiliaires en consommant des insectes ravageurs. La présence de chauves-souris ou Chiroptères est indicatrice de la présence de proies (insectes volants nocturnes dont papillons de nuit). De plus, la taille des espèces présentes reflète également la taille des proies présentes car de manière générale les deux sont corrélées. Le suivi des chauves-souris est intéressant par la facilité du protocole qui consiste à l’enregistrement des ultra-sons, ne nécessitant aucune connaissance particulière. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 10 Ce suivi peut également être utile pour l’évaluation des infrastructures agroécologiques et leurs connexions. En effet, les chauves-souris se déplacent principalement le long de linéaires avec des exigences plus ou moins importantes. Par exemple, le petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), inscrit à l’annexe de la Directive Habitat, est un bon indicateur de continuité écologique car un vide de plus de 10 mètres entre des corridors boisés lui semble rédhibitoire (cahier d’habitats). Ce tableau donne des pistes pour orienter le choix du ou des taxon(s) à observer selon la question que l’on se pose. Tableau 1 : quels taxons semblent les plus pertinents pour évaluer certains paramètres ? X X X ? X X X X X X X X (X) X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X (X) (X) X ? X X (X) (X) (X) (X) X X ? ? X X Il est évident que la biodiversité sauvage en milieu agricole ne se résume pas à cette liste. Seuls les taxons les plus « représentatifs » et pouvant faire l’objet d’observations par les professionnels du monde agricole sont présentés ici. Il existe également toute une catégorie qui ne ressort pas particulièrement dans ce paragraphe, celle des insectes ravageurs de cultures. De nombreuses recherches sont menées sur cette problématique. 2. De quelle manière connaître la biodiversité en milieu agricole pour l’évaluer? Pour pouvoir évaluer la biodiversité en milieu agricole, il faut d’abord la connaître. Il existe plusieurs manières de l’appréhender : Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 couvert permanent intensité de pâturage dates et fréquences de fauche diminution du travail du sol changement de pratique réduction des pesticides X X X X X ? jachère faune sauvage X X X jachère fleurie création d'une bande enherbée alimentation du bétail pollinisation fertilité du sol X X plantation d'une haie taxon pollinisateurs papillons carabes orthoptères araignées lombrics X plantes des prairies X lichens oiseaux chauvessouris aménagement favorable service rendu protection des cultures qualité du sol qualité de l'air évaluation 11 a. Via les déclarations et les bases de données agricoles : Certaines données concernant la biodiversité en milieu agricole sont renseignées par les agriculteurs lors de déclarations PAC par exemple. La biodiversité concernée est alors soit domestique, soit, dans une moindre mesure, paysagère. b. Via des observations de terrain : Pour avoir des informations sur la biodiversité sauvage, il faut avoir recours la plupart du temps à des observations de terrain. Ces dernières peuvent être faites de différentes façons : ponctuellement sous la forme de constatations particulières, via des enquêtes ou encore grâce à des relevés standardisés selon des protocoles de collecte précis. La nature des données récoltées varie aussi, notamment selon la méthode de collecte. Ces données peuvent aller d’une simple mention de présence jusqu’à des indices d’abondance par surface. La plupart du temps, les données sont le nombre d’individus de telle espèce ou de tel taxon sur la surface étudiée et le nombre total d’individus tous taxons confondus. Des informations sur la répartition spatiale des populations sont souvent mentionnées. Indices de biodiversité A partir des données récoltées sur le terrain, des indices de biodiversité peuvent être calculés pour mettre en évidence des différences significatives (entre deux milieux ou deux gestions par exemple). • La richesse spécifique est l’indice le plus simple, il s’agit du nombre d’espèces présentes sur la surface étudiée. • Les indices de diversité intègrent à la fois la richesse spécifique et l’abondance des espèces. Il existe trois types de diversité spécifique : - la diversité α = diversité locale : nombre d’espèces dans un habitat uniforme de surface donnée (équivalent à la richesse spécifique). - la diversité β = diversité inter-habitats : diversité du nombre d’espèces dans les différents habitats au sein d’un même site d’étude. - la diversité γ = diversité paysagère : combinaison des diversités α et β. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 12 Source : Expertise Scientifique Collective INRA, Agriculture et Biodiversité, valoriser les synergies, 2008. Le plus connu est sans doute l’indice de Shannon-Weaver : H’ = - Σ pi log2 pi Avec pi la proportion des individus de l’espèce i par rapport à tous les individus de toutes les espèces. (= ni / Σn). L’indice vaudra 0 s’il y a une seule espèce et sera maximum pour S espèces différentes, toutes dans la même proportion 1/S. L’indice de Simpson calcule la probabilité que deux individus choisis au hasard appartiennent à la même espèce. D = - Σ pi² Avec pi la proportion des individus de l’espèce i par rapport à tous les individus de toutes les espèces. (= ni / Σn). Cet indice est négativement corrélé avec la diversité (diversité maximale pour D =0 et minimale pour D = 1). C’est pourquoi on peut aussi utiliser l’indice de diversité de Simpson : E = 1 – D. L’indice de Hill reprend et combine les deux indices précédents. Hill = (1/D)/eH' Avec 1/D : l'inverse de l'indice de Simpson et eH' : l'exponentiel de l'indice de Shannon-Weaver. Plus l’indice se rapproche de 1, plus la diversité est faible. Pour faciliter l’interprétation, il est possible de calculer l’inverse de l’indice (1-Hill). L’indice de Jaccard permet de mesurer la différence de diversité entre deux sites : C = j / (a + b – j) Avec a la richesse sur le premier site, b la richesse sur le deuxième site et j le nombre d’espèces communes aux deux sites. • L’indice d’équitabilité de Piélou prend seulement en compte les distributions d’abondance, c'est-à-dire les répartitions d’individus entre les espèces. J’= H’/log2S Avec log2S qui correspond à la diversité maximale. Cet indice varie de 0 à 1, il est maximal quand les espèces ont des abondances identiques dans le peuplement et il est minimal quand une seule espèce domine tout le peuplement. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 13 c. Via des indicateurs : Un indicateur est le résumé d’une information complexe qui permet à différents acteurs de dialoguer. Il doit être scientifiquement robuste, compréhensible et utilisable par tous les acteurs. Parmi les indicateurs de biodiversité, on différencie les « directs » des « indirects » : un indicateur direct ou taxonomique renseigne sur l’état de la biodiversité de manière directe en s’intéressant aux différentes unités du vivant et en se focalisant sur le suivi de certains taxons (plantes, oiseaux, insectes…). Un indicateur indirect ou structurel renseigne sur l’état de la biodiversité grâce à l’observation des structures paysagères, biologiques, physiques ou sociales. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a développé le système PER (Pression – Etat – Réponse) qui permet de classer les indicateurs. Le schéma suivant présente ce système PER pour les indicateurs de biodiversité en milieu agricole. PRESSIONS ETAT Politiques agricoles Pratiques agricoles, Itinéraires techniques Diversité faune / flore Qualité des habitats REPONSES Sensibilisation Réduction des pollutions Changements de pratiques et politiques culturales Lois, taxes Zones protégées Schéma 1 : le modèle PER appliqué à l’évaluation de la biodiversité en milieu agricole Un indicateur direct de biodiversité est renseigné par des données récoltées sur le terrain. Ces données sont recueillies grâce à la combinaison d’un protocole, d’un plan d’échantillonnage et d’un réseau d’observateurs à partir du pool total d’espèces faunistiques et floristiques présentes sur le site étudié. Des analyses statistiques et/ou une représentation graphique ou cartographique vont « transformer » ces données en indicateurs (voir schéma 2). Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 14 m ilieux aquatiques / humides haies / rangées d'arbres bosquets / petits bois prairies peu productives bandes enherbées / bords de champs jachères Biodiversité 1 protocole + 1 plan d’échantillonnage + 1 réseau d’observateurs données indicateurs Analyse statistique Représentation graphique ou cartographique Schéma 2 : la construction d’un indicateur direct de biodiversité L’ensemble « protocole + plan d’échantillonnage + réseau d’observateurs » constitue un observatoire de la biodiversité. 3. Quels sont les facteurs à prendre en compte pour une démarche d’évaluation de la biodiversité ? a. Quels acteurs pour observer la biodiversité en milieu agricole ? - Les personnes les plus à même d’observer la biodiversité en milieu agricole sont celles qui travaillent directement sur le terrain. Il s’agit donc en premier lieu des professionnels du monde agricole : agriculteurs et techniciens agricoles, notamment. - Le réseau des lycées agricoles est une source potentielle d’observateurs. Il serait intéressant de réunir les élèves, les professeurs d’SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) et les chefs d’exploitations dans des observations communes. - Les scientifiques et particulièrement les organismes de recherche comme l’INRA ou des laboratoires CNRS, etc.… sur des stations expérimentales ou non. De plus, les instituts de recherche ou les experts pourront être sollicités dans leur domaine de compétence. - Les associations naturalistes pourront également être impliquées au niveau des relevés de terrain. - Le grand public Selon que le projet soit fondé sur du volontariat ou non, les réseaux d’observateurs sollicités ne seront par les mêmes. Dans le cadre d’un projet bénévole, les techniciens agricoles pourront difficilement être impliqués, par exemple. En fonction du réseau d’observateurs retenu, la qualité et la quantité des données naturalistes récoltées varient selon des gradients comme le montre le schéma suivant : Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 15 Qualité des données Quantité des données Compétences et investissement des observateurs Scientifiques Grand public Schéma 3 : Qualité et quantité des données en fonction du public d’observateurs Il faut donc choisir un compromis entre la quantité et la qualité des données, comme l’illustre l’image de la balance. Il est important de noter qu’une formation même rapide peut augmenter la qualité des données de façon significative tout comme l’effet « apprentissage » au bout de quelques temps d’observation. La récolte des données par des non-spécialistes : Les sciences participatives, fort succès en Angleterre et depuis peu proposées en France, s’appuient sur des réseaux bénévoles pour pallier au manque de données et récolter des informations sur la biodiversité. Elles permettent de récolter un grand nombre d’informations souvent non-accessibles aux scientifiques. C’est ainsi que des milieux « fermés » comme les jardins privés deviennent des lieux d’études de la biodiversité (programme vigie-nature, observatoire des papillons des jardins). De plus, cela assure un certain apprentissage des participants et donc une sensibilisation. Un grand nombre d’observations permet de « lisser » les résultats (cela modère un éventuel manque de précision) et de donner des tendances globales. Informations supplémentaires : programme « Vigie-Nature » (www2.mnhn.fr/vigie-nature/) Colloque « sciences citoyennes et biodiversité » (http://www.tela-botanica.org/wikini/colloquescb) b. Quelles échelles prendre en compte pour évaluer la biodiversité en milieu agricole ? i. Echelles spatiales Plusieurs échelles spatiales sont impliquées dans une étude de ce type, selon la biodiversité, les acteurs ou les indicateurs que l’on considère. Au niveau local, du point de vue de l’agriculteur, ce sera la parcelle ou l’exploitation qui seront intéressantes. Pour les scientifiques qui étudient les oiseaux par exemple, ou pour les conseillers agricoles, le raisonnement se fera plutôt à l’échelle de la petite région agricole. Pour les politiques et les décideurs, les échelles régionale (régions administratives) ou nationale seront les plus adaptées. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 16 Intérêts des différentes échelles spatiales : Echelle de la parcelle : - la plus adéquate pour les observations des taxons pas ou peu mobiles - adéquate pour la récolte des données des ITK et la comparaison biodiversité et pratiques agricoles - parlante pour l’agriculteur Echelle de l’exploitation : - adaptée à l’observation des taxons plus mobiles - adaptée à l’observation de la mosaïque d’habitats (hétérogénéité, taille et morcellement des parcelles) - adéquate pour la récolte des informations sur la politique agricole (système et type d’exploitation, mode d’utilisation des terres, changement de techniques culturale…) et la comparaison biodiversité et pratiques agricoles - parlante pour l’agriculteur Echelle du « paysage » = petite région agricole ou région agricole : - adaptée à l’observation de taxons très mobiles (oiseaux, chiroptères…) - adaptée à l’observation des grands éléments du paysage (forêt, plaine, montagne…) ou des milieux particuliers (zone naturelle protégée…) - adéquate pour la comparaison des exploitations - parlante pour le technicien ou le conseiller agricole Echelle de la région administrative : - intéressante pour des études particulières financées par les régions ou les conseils généraux - adéquate pour les indicateurs politiques Echelle nationale : - essentielle pour la communication - adéquate pour les indicateurs politiques - adéquate pour des indicateurs généraux (tendances globales) permettant d’avancer dans une optique de préservation de la biodiversité en milieu agricole - potentielle pour comparer les différentes typologies d’exploitation ii. Echelles temporelles De même que pour les échelles spatiales, plusieurs échelles temporelles sont à prendre en compte, selon ce que l’on regarde. Pour les indicateurs, il est important d’avoir des informations à court terme (échelle de l’année) et à long terme (évolution sur plusieurs années). De plus, il est intéressant et beaucoup plus mobilisateur pour les observateurs d’avoir un retour immédiat sur leurs observations. Pour les collectes et observations de terrain, les échelles temporelles ne sont pas les mêmes. Il faudra travailler en fonction des saisons et des cultures. Un autre facteur important qu’il ne faut pas négliger est le cycle de vie du taxon étudié. Dans le cadre d’une étude d’évolution de la biodiversité, comme c’est le cas ici, il est évident que les observations devront se dérouler sur plusieurs années consécutives, de préférence aux mêmes emplacements. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 17 c. Quels plans d’échantillonnage prendre en compte pour évaluer la biodiversité en milieu agricole ? Le plan d’échantillonnage à définir avant une étude de terrain est directement lié aux objectifs attendus. Il existe différentes manières de récolter les données et chacune a ses avantages et ses inconvénients. La première question à se poser est celle de l’inventaire exhaustif versus l’échantillonnage. L’avantage incontestable de l’inventaire exhaustif est d’avoir la liste complète des espèces présentes sur le territoire d’étude. Mais cela a un coût : le temps à y consacrer est notamment très important. Une des solutions retenue pour pallier à ce problème est celle de l’échantillonnage. Seulement une petite partie du territoire est prospecté via des placettes, disposées selon un plan d’échantillonnage précis. Les observations de terrain peuvent être réalisées selon différents plans d’échantillonnage (voir schéma 5). Chacun a des avantages et des limites et il est important de cibler celui retenu en fonction des attentes et des contraintes. non stratifié stratifié aléatoire systématique (source : Dagnélie, 2003) Schéma 4 : Représentation des différents plans d’échantillonnage i. échantillonnage aléatoire Il consiste à tirer au sort le positionnement des placettes. Un des inconvénients est que cela provoque souvent un sous-échantillonnage des milieux faiblement représentés. ii. échantillonnage systématique Le territoire est quadrillé par un maillage, avec des carrés de côtés identiques et fixés. Les observations sont réalisées à l’intérieur des mailles ou aux intersections. Ce plan d’échantillonnage possède plusieurs avantages. Il peut être utilisé pour un territoire hétérogène et les analyses des données sont relativement simples. Par contre, ce n’est pas adapté à une étude d’un milieu particulier comme le milieu agricole. (Logiquement, 50 % des points ne tomberaient pas en milieu agricole en France : en effet, environ 50 % du territoire est occupé par des surfaces agricoles et 50 % par d’autres types de surfaces). Ce type d’échantillonnage est utilisé en France pour l’inventaire Teruti-Lucas. Son principe repose sur l’observation de portions de territoire (généralement 1,5 km x 1,5 km) espacées de 6 à 18 km. Plusieurs paramètres sont relevés, dont l’occupation du sol. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 18 Certains observatoires de l’ONCFS, notamment celui des Bécassines, utilisent aussi un plan d’échantillonnage systématique à l’échelle du territoire national. Le programme « Countryside Survey » au Royaume-Uni (http://www.countrysidesurvey.org.uk) est une étude unique des ressources naturelles de la campagne britannique. Le sondage a été effectué à intervalles réguliers depuis 1978. La campagne est échantillonnée et étudiée en utilisant des méthodes scientifiques rigoureuses, permettant de comparer les résultats obtenus chaque année avec ceux des enquêtes précédentes. De cette manière, il est possible aux scientifiques anglo-saxons de détecter les changements graduels qui se produisent dans les campagnes du Royaume-Uni au cours du temps. La Suisse possède également un réseau de surveillance de sa diversité biologique, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) ayant initié à cette fin le projet Monitoring de la biodiversité en Suisse (MBD). Dans ce cadre, des spécialistes mandatés par la Confédération procèdent régulièrement à l’inventaire des animaux et des plantes sur de nombreuses surfaces déterminées au préalable. (http://www.biodiversitymonitoring.ch) iii. échantillonnage stratifié L’échantillonnage stratifié consiste à fractionner l’espace étudié en fonction d’un paramètre précis (souvent par habitat ou région biogéographique par exemple). Les points d’échantillonnage sont alors répartis à l’intérieur de ces « sous-espaces ». La répartition peut se faire de différentes manières : soit systématique, soit aléatoire. Le nombre de réplicats par « sous-espace » est souvent proportionnelle (le nombre va dépendre de la surface). Cette méthode permet de tenir compte d’habitats de faible étendue et de ne pas laisser de côté des habitats particuliers : ils sont tous pris en compte. iv. la question de la pression d’échantillonnage : Une des réflexions importante à prendre en compte est celle du nombre de points d’observation, c’est-à-dire de la pression d’échantillonnage. La plupart du temps, celle-ci est limitée par le facteur « coût », qu’il soit temporel ou financier. Elle doit être adaptée à l’étude en cours. v. la question de la représentativité : Ces interrogations sur les plans et la pression d’échantillonnage rejoignent celle de la représentativité. Dans une étude générale de la biodiversité en milieu agricole, il faut distinguer deux niveaux de choix de récolte des données pour que cette dernière soit la plus représentative possible. Au niveau national, il faut cibler les observateurs et les exploitations à suivre. Et au sein de chaque exploitation retenue, il est possible de cibler les zones à observer. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 19 - à l’échelle nationale Il est nécessaire de partir d’un découpage « agro-écologique » du territoire national. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte : la zone biogéographique, l’orientation technicoéconomique de l’exploitation (OTEX) et le système d’exploitation (conventionnel, biologique, etc.…). La création de « typologies d’exploitations » parait une réponse appropriée. En remarque, la certification environnementale propose un regroupement des OTEX en neuf groupes (anonyme, 2009). 1. grandes cultures 2. maraîchage et fleurs 3. viticulture 4. fruits et autres cultures permanentes 5. bovins lait 6. élevages herbivores 7. granivores spécialisés 8. polyélevage à orientation granivore 9. polyculture élevage - à l’échelle de l’exploitation Pour une meilleure représentativité possible de l’exploitation agricole, il serait judicieux d’observer la biodiversité dans les parcelles les plus caractéristiques vis-à-vis des pratiques mises en œuvre. Une des solutions serait de prendre une parcelle dans chacun des principaux assolements de l’exploitation, une autre de prendre en compte les îlots PAC ou encore les itinéraires techniques. vi. remarques : - Dans le cadre d’observations réalisées par des volontaires, il existe un risque d’avoir une sur-représentation de certains types d’exploitation au détriment d’autres, notamment des exploitations marginales. - La représentativité au sein de l’exploitation risque d’être difficile à imposer lors d’observations volontaires bénévoles. Un compromis peut être proposé en observant une parcelle représentative et une parcelle au choix, par exemple. De toute façon, les informations complémentaires demandées sur les pratiques et les infrastructures agro-écologiques pourraient permettre d’avoir des tendances générales à l’échelle nationale. - La finalité de l’étude n’est pas de faire un diagnostic de biodiversité à l’échelle de l’exploitation mais bien d’étudier cette biodiversité en fonction des changements de pratiques agricoles. C’est pourquoi, aux propositions d’échantillonnage représentatif de l’exploitation pourront être préférées des observations ponctuelles choisies par l’observateur en fonction d’une pratique particulière. --------------------------- Pour notre étude : Indicateurs d’état Observations de terrain par des agriculteurs volontaires dans une optique de sciences participatives Protocoles simples, pédagogiques, de préférence non destructeurs Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 20 PARTIE II : Les INDICATEURS Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 21 I. Qu’existe-t-il déjà ? Etat des lieux des indicateurs en milieu agricole. De nombreuses recherches bibliographiques, complétées par un dialogue avec les acteurs ont permis d’avoir un aperçu des études menées et des indicateurs élaborés. Une liste récapitulative des principaux indicateurs concernant la biodiversité en milieu agricole est présentée en annexe 1. Cette liste, comme la présentation des projets et programmes cidessous, n’est pas exhaustive. Par exemple, les indicateurs portant sur le volet énergétique ne sont pas mentionnés. En ce qui concerne les études de biodiversité en milieu agricole, l’étude de l’ESCo (Expertise Scientifique Collective de l’INRA « Agriculture et Biodiversité, valoriser les synergies. ») est une synthèse incontournable. 1. Listes d’indicateurs retenus aux niveaux international, communautaire et national. L’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) a publié une liste d’indicateurs agro-environnementaux et un ouvrage en plusieurs volumes intitulé « indicateurs environnementaux pour l’agriculture ». Une réunion d’experts s’est également tenue à Zurich en 2001 sur le thème des indicateurs de biodiversité agricole. Tous les documents sont téléchargeables sur le site internet de l’OCDE (www.oecd.org). Le programme IRENA (Indicators Reporting on the integration of ENvionnemental concerns into Agriculture policy), piloté par l’agence européenne pour l’environnement (AEE), présente des indicateurs d’intégration des préoccupations environnementales dans la politique agricole. http://www.eea.europa.eu/projects/irena Le projet du SEBI (Streamlining European 2010 Biodiversity Indicators), piloté par l’AEE, avait proposé en 2007 un premier jeu de 26 indicateurs dans le but de stopper la perte de biodiversité avant 2010. Ces indicateurs reprennent les thèmes de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). http://www.eea.europa.eu/publications/technical_report_2007_11/ La France s’est dotée en 2004, d’une Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB). Dans ce cadre, une quarantaine d’indicateurs de suivi de la biodiversité ont été proposés pour la métropole. Parmi eux, plusieurs sont en lien avec le monde agricole, ou peuvent y être adaptés. Les fiches concernant ces indicateurs sont disponibles sur le site suivant : http://www.naturefrance.fr/IMG/pdf/indicateurs-biodiv-SNB-metropole.pdf Le PDRH (Programme de Développement Rural Hexagonal) 2007 - 2013 dans lequel s’inscrit cette étude présente un état des lieux des indicateurs communautaires de réalisation et de résultat, des indicateurs communautaires d’impact et d’indicateurs spécifiques. Cela regroupe toutes les approches possibles du monde agricole (productivité, finances, démographie, emplois, gestion du territoire…). Le document complet est téléchargeable à l’adresse : http://agriculture.gouv.fr/spip/IMG/pdf/pdrh_juin_2007.pdf. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 22 Dans le cadre du projet « objectif Terres 2020, pour un nouveau modèle agricole français », 20 indicateurs de suivi ont été retenus. Ils sont détaillés sur le site http://terres2020.agriculture.gouv.fr. 2. Méthodes, diagnostics ou outils d’évaluation : L’observatoire territorial des pratiques agricoles (OTPA) a édité, en 2007, un guide des indicateurs pour caractériser la participation des exploitations agricoles d’un territoire au développement durable. Il s’agit d’une sélection de quelques indicateurs de différentes méthodes et outils élaborés sur le territoire. Certains de ces derniers sont présentés maintenant : La méthode IDEA (indicateur de durabilité des exploitations agricoles) a été développée par Lionel Vilain et al. en 2000. Les indicateurs sont regroupés en trois catégories : agro-écologique, socio-territoriale et socio-économique. La troisième version compte 18 indicateurs pour une note finale de l’exploitation sur 100. Toutes les informations sont disponibles sur : www.idea.portea.fr. L’outil DIALOGUE a été mis en place par Solagro en 2002. Ce diagnostic agrienvironnemental de l’exploitation agricole est fondé sur 10 indicateurs renseignés par un questionnaire. http://www.solagro.org/site/im_user/014plaquette_dialogue.pdf Un deuxième outil nommé DIALECTE est proposé par Solagro. Il comprend un volet biodiversité composé essentiellement d’indicateurs sur les infrastructures agro-écologiques et le paysage. Ce volet a été testé en partenariat avec le PNR des Cévennes sur près de 800 exploitations. Une base de données a été constituée. La méthode INDIGO, développée par l’équipe Agriculture Durable de l’INRA Nancy-Colmar, propose un diagnostic global à la parcelle. Une série de 10 indicateurs agrienvironnementaux permet d'évaluer l'impact des pratiques agricoles sur l'environnement. Un travail d’enquête renseigne ces indicateurs. Ils sont présentés sur le site suivant : http://www.inra.fr/indigo/fra/introduction.html. L’association France Nature Environnement (FNE) travaille actuellement à l’élaboration d’un outil intitulé « IBEA » (Impact sur la Biodiversité des Exploitations Agricoles). Il existe de nombreuses autres méthodes de diagnostic ou outils d’évaluation. Quelques-uns sont regroupés dans un tableau de synthèse en annexe 2. 3. Projets ou études intégrant la biodiversité en milieu agricole : Dans les diagnostics cités précédemment, il apparaît que l’approche environnementale concerne beaucoup plus l’aspect énergétique ou le domaine de l’eau que celui de la biodiversité sauvage. Les projets intégrant cette dernière sont peu nombreux, récents ou souvent développés à l’échelle locale seulement. Parmi les diagnostics « de terrain », il est possible de citer, entre autres, le « Diagnostic Biodiversité » de Nature Centre, la méthodologie « Hommes et Territoires », le « Diagnostic Environnemental » du CREN Languedoc-Roussillon… Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 23 Le nombre de diagnostics de ce genre est conséquent, chacun est adapté à une région ou à une question particulière, et tous ne sont pas cités ici. Le projet IBIS (intégrer la biodiversité dans les systèmes d’exploitations agricoles) vise à développer des méthodes et outils pour le conseil sur la biodiversité à l’échelle de l’exploitation agricole. Piloté par la chambre d’agriculture du Centre, il se déroule de janvier 2008 à décembre 2010. Le concept de HVN (systèmes agricoles à haute valeur naturelle) regroupe les systèmes de faible intensité, à faible import d’intrants et présentant fréquemment une grande diversité structurelle. Il a été retenu au niveau européen dans une optique de protection et préservation de ces systèmes HVN. Les indicateurs d’évaluation HVN ont été proposés par Solagro pour la France. Il s’agit de la diversité d’assolement, des pratiques extensives et des éléments fixes du paysage. Le programme AGRIFAUNE (ONCFS, FNC, FNSEA, APCA) regroupe des actions réalisées en milieu agricole en faveur de la biodiversité. Un questionnaire général est rempli pour chaque exploitation concernée. Il comporte 22 indicateurs dont un portant particulièrement sur le volet biodiversité : la surface de biodiversité. Des informations sur la faune sauvage observée sont aussi récoltées. L’ONCFS est également l’initiateur de plusieurs observatoires ou réseaux directement impliqués dans le milieu agricole. Parmi ces derniers, on peut noter l’observatoire national de l’écosystème prairie de fauche qui comporte un indice « passereaux prairiaux ». Les « concours prairies fleuries », initiés en France dans le parc naturel régional du Massif des Bauges en 2007, s’inspirent d’une méthodologie allemande. Cette mesure vise à récompenser le meilleur équilibre agro-écologique des prairies et repose donc sur une obligation de résultat. Un indicateur simple est le fondement du projet : la présence d’au moins quatre plantes à fleurs parmi une liste pré-établie sur chacun des tiers de la parcelle. L’outil de diagnostic « Prairies d’Auvergne », piloté par l’ENITA de ClermontFerrand a été conçu a la demande de la DIREN Auvergne. Il s’agit d’une méthode d’évaluation accessible aux non-spécialistes et reposant sur la notation des éléments paysagers et l’observation selon des protocoles simplifiés de la faune et la flore. Un plan d’action national « plantes messicoles » vient d’être lancé par le MEEDDM. Il est coordonné par le conservatoire botanique de Midi-Pyrénées et délègue des programmes régionaux à des groupes de travail comprenant les autres conservatoires, des associations naturalistes et agricoles. Un projet « biovigilance Flore » mené par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL / MAAP) et coordonné par l’INRA sur le réseau des 1000 parcelles permet de suivre l’évolution des plantes adventices des cultures depuis 2002. Un important programme intitulé « Comment les agriculteurs peuvent-ils améliorer la biodiversité sur leur exploitation ? » a été mis en place par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) sur la période 2005 – 2010. L’objectif était d’initier un projet expérimental de reconquête de la biodiversité en milieu rural agricole sur la base d’un plan de gestion. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 24 Dans le cadre du RMT biodiversité fonctionnelle, un recensement des projets locaux mis en place sur la thématique « agriculture et biodiversité » au sein des chambres d’agriculture a été réalisé. La certification environnementale des exploitations agricoles, issue des conclusions du grenelle intègre un niveau qualifié de « haute valeur environnementale » (HVE) qui s’appuie sur des niveaux d’indicateurs à atteindre permettant de mesurer les performances environnementales des exploitations pour les thématiques retenues (biodiversité, phytosanitaires…). Constatations générales suite à l’état des lieux : En conclusion de ce premier état des lieux, il apparaît que la thématique « agriculture et biodiversité » suscite une forte mobilisation. La construction d’indicateurs agrienvironnementaux mobilise particulièrement et les projets se multiplient. Cela peut parfois entrainer quelques redondances. De manière générale, on remarque le grand nombre d’indicateurs de pression. Ces indicateurs sont souvent regroupés en méthodes d’évaluation ou en modèles et outils de diagnostic. En revanche, les indicateurs d’état de la biodiversité en milieu agricole sont moins nombreux. En effet, il existe des indicateurs de la biodiversité écologique (à l’échelle du paysage), des indicateurs de la biodiversité domestique mais peu de la biodiversité spécifique sauvage. Pour les indicateurs de réponse, la plupart sont politiques et concernent la sensibilisation des acteurs, les lois et taxes votées, les mesures mises en place, les changements de pratiques et de politiques culturales… mais rarement les effets des pratiques sur la biodiversité. L’élément qui apparaît donc, et qui est confirmé par le dialogue avec les différents réseaux d’acteurs, est le manque d’indicateurs directs de biodiversité concernant les espèces sauvages. C’est pourquoi le jeu d’indicateurs présenté maintenant insiste particulièrement sur cette catégorie. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 25 II. Les indicateurs à mobiliser 1. le premier jeu d’indicateurs Les indicateurs classés dans le tableau 2 (voir page suivante) et décrits ensuite, reprennent les principales pistes à explorer dans le domaine de la biodiversité en milieu agricole. Le tableau suivant est une classification des indicateurs d’état proposés, sélectionnés suite à l’état des lieux réalisé. Une méthodologie particulière a été choisie pour la sélection de ces indicateurs. Toutes les facettes de la biodiversité devaient être prises en compte : - les trois niveaux de biodiversité : génétique, spécifique et paysagère. - la biodiversité domestique et la biodiversité sauvage - la biodiversité ordinaire ou commune et la biodiversité remarquable ou patrimoniale (menacée et/ou protégée). Ainsi qu’un maximum d’échelles d’observation ou d’interprétation : - les différentes échelles spatiales : nationale, régionale et locale - les différentes échelles temporelles : à court et long terme. Il est important de faire la distinction entre les indicateurs nationaux plus « politiques » qui sont aussi plus généraux et les indicateurs locaux qui seront notamment issus des observations de terrain sur la faune et la flore. Il faut aussi distinguer les indicateurs déjà renseignables aujourd’hui par des données existantes ou bientôt existantes et les indicateurs qui pourront être renseignés seulement à plus long terme. Certaines modalités de construction d’indicateurs présentés par la suite le sont sous forme d’encadrés gris. Ce sont des informations utilisables pour la mise en place de nouveaux indicateurs. Ils ne sont pas renseignables dès maintenant par manque de données (à part pour les oiseaux grâce au programme STOC). L’observatoire en cours de préfiguration permettrait, à long terme, de les renseigner. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 26 thème indicateur Espèces domestiques Biodiversité domestique Races et variétés patrimoniales STOC oiseaux communs Tendances d’évolution pour d’autres groupes ordinaire Biodiversité sauvage Indice de spécialisation des communautés Indice d’évaluation de la biodiversité = appréciations de biodiversité remarquable Espèces protégées ou menacées des milieux agricoles Surface de biodiversité Biodiversité paysagère Surface agricole à valeur patrimoniale Modalité d’application nombre d'espèces animales élevées et végétales cultivées en France et au sein de l'exploitation nombre de races animales élevées et de variétés végétales cultivées locales, anciennes ou en danger selon le PDRH. % par rapport au nb total élevées et/ou cultivées en France et au sein de l’exploitation. Evolution à l’échelle nationale des oiseaux communs généralistes et spécialistes des milieux agricole, forestier et bâti depuis 1989. moyenne géométrique des indices de variation d'abondance des espèces - % des espèces spécialistes des milieux agricoles par rapport au nombre total d'espèces - CSI moyen des relevés de la parcelle ou de l’exploitation Des collectes de données sont effectuées sur le terrain pour différents taxons (richesse spécifique ou indice de Shannon…) et une appréciation de biodiversité peut être donnée grâce à une méthodologie particulière. % des statuts de l'UICN ou des états de conservation (DHFF) concernés par des espèces spécialistes du milieu agricole, (listes à établir). - Evolution des statuts Soit : évaluation de la surface de biodiversité calculée à partir du tableau de la BCAE. Soit : % de la surface réelle de biodiversité par rapport à la surface totale de l'exploitation calcul possible par catégories d'habitats - % de la surface agricole française en ZNIEFF de type 1 ou N2000 calcul possible par catégories d'habitats - cartographie nationale des surfaces agricoles inscrites ou protégées Tableau 2 : le jeu d’indicateurs Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 27 BIODIVERSITE DOMESTIQUE La biodiversité domestique regroupe toutes les espèces et races animales élevées et toutes les espèces et variétés végétales cultivées. La tendance actuelle oscille entre la création de nouvelles races et variétés grâce aux croisements rendus possibles par les connaissances importantes en génétique et l’homogénéisation des cultures ou élevages pour une meilleure rentabilité. C’est ainsi que de nombreuses races ou variétés, souvent locales, sont aujourd’hui considérées comme « en danger », remplacées par exemple par la « Holstein » pour les bovins ou la « Golden » pour les pommes. Or, des études scientifiques ont montré l’importance de cette diversité domestique. Plusieurs variétés cultivées en mélange diminuent le risque de maladie et augmentent le rendement d’une parcelle (Pellet D. et al, 2005, de Vallavielle-Pope C. et al, 2006). Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 28 Espèces domestiques Données existantes Objectif : Evaluer la diversité domestique spécifique en France et au sein de l’exploitation. Evaluer l’évolution de cette diversité. Echelles : - collecte des données : exploitation / national - interprétation : exploitation / national Source(s) des données : GEVES, GNIS, BRG, AGRESTE, documents de l’exploitation… Description : Cet indicateur est proposé dans de nombreuses listes, notamment celle de la SNB (Stratégie Nationale pour la Biodiversité) pour la métropole. Il est décrit pour l’échelle nationale mais peut être décliné à l’échelle de la région et de l’exploitation. Cet indicateur permet de suivre le nombre d’espèces cultivées inscrites au catalogue national des obtentions végétales, ainsi que le nombre d’espèces animales enregistrées, élevées en France. Modalités d’application : L’indicateur est construit à partir de l’évolution annuelle des nombres d’espèces végétales et animales. Il peut être exprimé soit de manière globale, soit en séparant les espèces animales des végétales. • • • nombre total d’espèces en France nombre d’espèces végétales en France nombre d’espèces animales en France • • • nombre total d’espèces par exploitation nombre d’espèces végétales par exploitation nombre d’espèces animales par exploitation • • nombre moyen national d’espèces par exploitation nombre moyen régional d’espèces par exploitation • nombre d’espèces de l’exploitation / nombre moyen d’espèces par exploitation au niveau national et régional. Représentation : Sa représentation graphique est une courbe du nombre d’espèces en fonction du temps. Il est possible de séparer les espèces animales des végétales. Pour avoir un aperçu de la diversité domestique française, il est possible de représenter cet indicateur par une cartographie des régions. Chaque région ayant une couleur selon sa moyenne d’espèces animales et végétales domestiques. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 29 Interprétation : Une courbe qui monte est synonyme d’augmentation de la diversité domestique au cours du temps. Intérêts : Le nombre d’espèces animales et végétales de l’exploitation est l’un des indicateurs retenus dans le cadre de la certification environnementale. L’indicateur n° 18 retenu pour le programme « Objectif Terres 2020 » intitulé : Nombre moyen de cultures par exploitation (espèces), peut être rattaché à cette partie. En 2007, la valeur est de 4 et l’objectif de ce programme est d’augmenter cette moyenne de 20 % d’ici 2020. Limites : Des catalogues nationaux d’espèces domestiques sont tenus à jour. Ils pourraient fournir les données nécessaires à la mise en place de cet indicateur. Cependant, toutes les espèces commercialisées ne sont pas citées dans les catalogues ce qui peut entrainer des biais dans les résultats obtenus (Anvar S., 2007). Il est nécessaire de fixer des référentiels pour les listes d’espèces, de variétés et de races. En effet, certaines espèces au sens scientifique du terme (même nom latin d’espèce) peuvent être considérées comme distinctes au sens agronomique du terme. C’est le cas par exemple de Beta vulgaris qui regroupe les betteraves fourragère, sucrière et potagère ainsi que la poirée. Il existe le même problème pour les variétés : du point de vue agronomique, on fait la distinction entre l’orge de printemps et d’automne par exemple. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 30 Races et variétés patrimoniales Données existantes Objectif : Evaluer la diversité domestique génétique en France et au sein de l’exploitation. Evaluer l’évolution de cette diversité. Echelles : - collecte des données : exploitation / national - interprétation : exploitation / national Source(s) des données : GEVES, GNIS, BRG, liste annexe du PDRH des races et variétés en danger, AGRESTE, documents de l’exploitation… Description : Cet indicateur est proposé dans de nombreuses listes, notamment celle de la SNB (Stratégie Nationale pour la Biodiversité) pour la métropole. Il est décrit pour l’échelle nationale mais peut être décliné à l’échelle de la région et de l’exploitation. Cet indicateur permet de suivre le nombre de variétés cultivées commerciales inscrites au catalogue national des obtentions végétales, ainsi que le nombre de races animales enregistrées élevées en France. L’indicateur est construit à partir de l’évolution annuelle des nombres de variétés végétales et des races animales. Il peut être exprimé soit de manière globale, soit par type de plantes ou de race d’animaux. Modalités d’application : • nombre de variétés végétales en France • nombre de races animales en France • • nombre de variétés végétales par exploitation nombre de races animales par exploitation • • nombre moyen national et régional de variétés végétales par exploitation nombre moyen national et régional de races animales par exploitation • nombre de variétés végétales de l’exploitation / nombre moyen d’espèces par exploitation au niveau national et régional nombre de races animales de l’exploitation / nombre moyen d’espèces par exploitation au niveau national et régional • Représentation : Sa représentation graphique peut être à une date t un histogramme des catégories (en danger / critique / pas en danger) des races ou variétés par espèce. Une représentation parlante de cet indicateur est un camembert représentant les % de races et/ou variétés en danger ou non à l’échelle de la France et de l’exploitation. Il est également possible, pour avoir un aperçu temporel de l’évolution, de tracer une courbe du nombre de races ou variétés en fonction du temps. Il peut être pertinent de séparer les espèces animales des végétales et même de créer des catégories, par exemple: bovins, ovins, caprins, équins, etc.…. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 31 Schéma 5 : (exemple de représentation) les races animales locales en France et dans le monde selon les données de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Races locales animales selon leur catégorie de Races locales animales selon leur catégorie de conservation (données Monde, FAO 2008) conservation (données France, FAO 2008) Source des données : FAO, 2008. Une race locale, selon le nouveau système de classification raciale, est retrouvée dans un seul pays. La France métropolitaine possède 5 % des races animales locales mondiales. Races locales animales France Monde éteintes 26% 10% critiques 6% 7% critiques maintenues 1% 1% en danger 15% 8% en danger maintenues 5% 3% pas en danger 47% 71% Interprétation : Dans les histogrammes ou camemberts, une importante proportion de races ou variétés en danger montre une perte de biodiversité domestique. Dans le cas de l’évolution temporelle, une courbe qui monte est synonyme d’augmentation de la diversité domestique au cours du temps. Intérêts : Cet indicateur se rapproche des Mesures Agri-environnementales : PRM (protection des races menacées) et PRV (préservation des ressources végétales menacées de disparition). Les pourcentages de races et/ou variétés en danger ou non à l’échelle de la France peuvent être comparés aux données mondiales grâce à la base de données de la FAO (organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) comme l’illustre l’exemple ci-dessus. Limites : Des catalogues nationaux de races ou variétés domestiques sont tenus à jour. Ils pourraient fournir les données nécessaires à la mise en place de cet indicateur. Cependant, toutes les espèces commercialisées ne sont pas citées dans les catalogues ce qui peut entrainer des biais dans les résultats obtenus (Anvar S., 2007). Il est nécessaire de fixer des référentiels pour les listes d’espèces, de variétés et de races afin de pouvoir répondre à la question suivante : jusqu’où va la distinction entre elles ? En effet, certaines espèces au sens scientifique du terme (même nom latin d’espèce) peuvent être considérées comme distinctes au sens agronomique du terme. C’est le cas par exemple de Beta vulgaris qui regroupe les betteraves fourragère, sucrière et potagère ainsi que la poirée. Il existe le même problème pour les variétés : du point de vue agronomique, on fait la distinction entre l’orge de printemps et d’automne par exemple. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 32 BIODIVERSITE SAUVAGE En milieu agricole particulièrement, la biodiversité sauvage joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’écosystème. Elle rend notamment un grand nombre de services écosystémiques : pollinisation, protection des cultures, source d’espèces pour la domestication ou la culture, nourriture pour le bétail, fertilisation du sol, etc. Mais cette biodiversité peut aussi être plus problématique (espèces ravageuses). L’intensification des pratiques agricoles est à l’origine du déclin de nombreuses espèces inféodées aux cultures. Il est donc intéressant de suivre à la fois les espèces ordinaires et patrimoniales et de mettre en place des actions qui leurs soient favorables. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 33 Indicateur STOC Oiseaux communs Données existantes Objectif : Suivre l’évolution des populations d’oiseaux communs des milieux agricoles en France. Echelles : - collecte des données : points d’observation - interprétation : région / national Source(s) des données : STOC, Suivi Temporel des Oiseaux Communs, programme Vigie-Nature, Muséum National d’Histoire Naturelle. Description: Cet indicateur est proposé dans de nombreuses listes, notamment celle de la SNB (Stratégie Nationale pour la Biodiversité) pour la métropole. Les oiseaux sont de bons indicateurs de l’état global de la biodiversité. En effet, ils sont dépendants de la qualité paysagère et de l’abondance de proies pour leur survie et leur reproduction. C’est pourquoi l’indice d’évolution des populations d’oiseaux communs est si intéressant. Il montre un déclin important des espèces communes durant les 20 dernières années et particulièrement des espèces spécialistes des milieux agricoles. Cette constatation est également faite dans de nombreux pays européens. Modalités d’application Les données sont récoltées sur le terrain grâce au réseau d’ornithologues bénévoles du Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC). La méthodologie est simple et peu contraignante : un observateur se voit attribuer un carré de 2x2 kilomètres tiré au sort dans un rayon de 10 kilomètres autour d’un lieu de son choix, ainsi que d’un carré de remplacement au cas où le premier carré serait inaccessible. A l’intérieur de ce carré, l’observateur répartit 10 points de comptage de manière homogène et proportionnellement aux habitats présents, sur lesquels il effectue deux relevés de 5 minutes exactement (= EPS) chaque printemps, à au moins 4 semaines d’intervalle, avant et après la date charnière du 8 mai. Tous les oiseaux vus et entendus sont notés, et un relevé de l’habitat est également effectué, selon un code utilisé dans d’autres pays européens et adapté pour la France. Les relevés oiseaux et habitat sont réitérés chaque année aux mêmes points et aux mêmes dates, dans la mesure de conditions météorologiques favorables, par le même observateur. Construction de l’indice d’évolution d’abondance (exemple du STOC) : L’indice se calcule de la façon suivante : moyenne géométrique des indices des espèces concernées. Et l’indice d’une espèce est la variation annuelle du nombre d’individus pour l’ensemble des sites suivis. Il est calculé ainsi : (exp. (taux de croissance moyen * (nb d’années de suivi – 1) - 1)) * 100 Où le taux de croissance moyen est calculé à partir des effectifs de l’espèce dans chaque site, chaque année. Le test du chi-2 permet ensuite de savoir si cette variation est significative ou non. Pour avoir une tendance globale d’évolution, (perte de biodiversité, gain ou constance), et éviter les conclusions hâtives dues à des fluctuations saisonnières ou annuelles Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 34 exceptionnelles (météo, etc.…) un lissage est réalisé entre les résultats de plusieurs années consécutives. Il est possible de définir une date qui servira de référence et de calculer ensuite les résultats des années suivantes à partir de celui de cette année-là sur la base 100. Cela permet entre autres de calculer les pourcentages de perte ou gain de biodiversité. Informations supplémentaires : http://www2.mnhn.fr/vigie-nature/spip.php?rubrique2 rubrique : « Protocole, logiciel de saisie, analyse des données » puis « Comment analyser les données STOC ». Représentation : Cet indicateur est souvent représenté par quatre courbes complémentaires (schéma 6) représentant l’évolution des espèces généralistes et spécialistes des milieux agricole, forestier et bâti. Schéma 6 : indicateur STOC, évolution d’abondance des oiseaux communs Interprétation : La courbe montre une tendance d’évolution (augmentation, déclin ou maintien) à partir de l’année de référence : 1989. Une courbe qui monte est synonyme d’augmentation de l’abondance des oiseaux communs au cours du temps et inversement. Intérêts : Cet indicateur de référence permet dans un premier temps, grâce aux oiseaux, de montrer le déclin présumé général de la biodiversité en milieu agricole. L’observatoire en perspective permettrait d’élaborer, à long terme, le même indicateur pour d’autres taxons ou groupes (voir paragraphe suivant : autres tendances d’évolution). Limites : L’interprétation de cet indicateur est possible aux échelles nationales et régionales mais pas aux échelles plus locales. Certaines espèces peuvent être spécialistes d’un habitat au niveau national mais pas au niveau régional ou inversement. Il est toutefois conseillé de conserver les mêmes groupes d’espèces pour construire des indicateurs régionaux que ceux utilisés au niveau national, pour plus de lisibilité et pour faire des comparaisons plus aisément. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 35 Tendances d’évolution pour d’autres groupes Manque de données Objectif : Suivre l’évolution de populations faunistiques ou floristiques en milieu agricole. Echelles : - collecte des données : parcelle / exploitation - interprétation : régionale / nationale Source(s) des données : Relevés de terrain (observatoire national de la biodiversité en milieu agricole, en préfiguration) Description: Un indice d’évolution d’abondance permet de savoir si un taxon ou groupe d’espèces est en déclin ou en augmentation au cours du temps. La construction de cet indicateur nécessite un grand nombre de données. Un suivi doit avoir été réalisé, selon le même protocole standardisé, sur plusieurs années et dans de nombreux sites répartis de façon relativement homogène sur le territoire d’étude. Modalités d’application Voir encadré de l’indicateur STOC. Représentation : La représentation de cet indice est une courbe d’abondance du taxon (équivalent du nombre d’espèces ou d’individus) en fonction du temps. Interprétation : La courbe montre une tendance d’évolution (augmentation, déclin ou maintien) à partir de l’année de référence. Une pente négative signifie une perte de biodiversité et inversement. Intérêts : L’observatoire en perspective permettrait d’élaborer, à long terme, des indicateurs similaires au STOC pour d’autres taxons ou groupes d’espèces. Limites : L’interprétation de cet indicateur est possible aux échelles nationales et régionales mais pas aux échelles plus locales. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 36 Indice de spécialisation des communautés Manque de données Objectifs : Evaluer l’état écologique de l’habitat observé Echelles : - collecte des données : parcelle ou exploitation - interprétation : nationale puis à l’échelle de collecte Source(s) des données : Relevés de terrain (observatoire national de la biodiversité en milieu agricole, en préfiguration) Description: Une espèce est dite spécialiste lorsqu’elle présente un caractère plus souvent que ne le prédirait une répartition homogène entre les différents caractères. « Une espèce spécialiste sait très bien faire une chose alors qu’une espèce généraliste fait plusieurs choses mais moins bien. » L’indice de spécialisation des communautés (CSI = Community Specialization Index) s’appuie sur les indices de spécialisation des espèces (SSI). Ces derniers permettent de distinguer les espèces spécialistes de celles généralistes pour des caractères particuliers (habitat, régime alimentaire, date de floraison, etc.…). Le ratio des espèces spécialistes / généralistes permet de donner une indication sur l’état écologique de l’habitat observé. Modalités d’application : Construction de l’indice de spécialisation des communautés (CSI), exemple des oiseaux : Dans un premier temps, toutes les données issues des observations sont regroupées au niveau national. Si l’espèce se retrouve plus souvent dans un habitat que ne le prédirait une répartition homogène dans les différents habitats étudiés, elle est dite spécialiste de cet habitat. Sinon, elle est généraliste. A chaque espèce est alors attribué un indice de spécialisation (SSI). Dans le cas des oiseaux communs, ils sont classés parmi les catégories suivantes : généraliste, spécialiste des milieux agricoles, spécialiste des milieux forestiers, spécialiste des milieux bâtis. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 37 L’alouette des champs est spécialiste des milieux ouverts agricoles et le merle noir est généraliste : on le retrouve dans tous les types d’habitats avec des abondances équivalentes. (Source : STOC, MNHN) Dans un deuxième temps, au niveau local, l’indice de spécialisation des communautés (CSI) peut donner une information sur l’état écologique de la zone observée (à proximité des points d’écoute). Il reprend la moyenne des indices (SSI) des espèces détectées à cet endroit et leurs abondances (x). CSI = (x1 SSI1 + x2 SSI2 + x3 SSI3 + x4 SSI4) / (x1 + x2 + x3 + x4) Il est possible de lier l’évolution du CSI des oiseaux communs avec le degré de fragmentation et de perturbation des habitats (Devictor et al., 2007). Représentation : Cet indicateur permet par exemple de déployer les tendances d’évolution en plusieurs tendances pour des catégories différentes. C’est ainsi que l’indicateur STOC est décliné pour les espèces généralistes ou spécialistes des milieux agricoles, forestiers et bâtis. Des listes d’espèces spécialistes de telle ou telle catégorie peuvent éventuellement être considérées comme des représentations d’un indicateur de spécialisation. Interprétation : Cet indice offre un ratio du nombre d’individus issus d’espèces dites spécialistes par rapport au nombre d’individus issus d’espèces dites généralistes. Si ce ratio décroit, cela traduit une situation d’homogénéisation fonctionnelle de la communauté, ce qui peut avoir de forts impacts sur la biodiversité dans son ensemble, sur les fonctions qu’elle assure dans les grands cycles biologiques et sur les services écosystémiques de manière générale. (Levrel, 2007). Intérêts : Ces indices de spécialisation peuvent être utilisés pour d’autres critères que celui des habitats. ((type de sol pour les plantes, etc.…) Limites : Pour calculer le SSI, la définition des habitats doit être claire. Il faut que ceux-ci soient renseignés selon la même typologie dans tout le territoire étudié. Un suivi doit avoir été réalisé, selon le même protocole standardisé, sur plusieurs années et dans un grand nombre de sites répartis de façon relativement homogène sur le territoire d’étude. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 38 Evaluation locale de la biodiversité (= appréciations de biodiversité) Manque de données Objectif : Donner une appréciation de biodiversité à une surface ou une échelle donnée, à partir de données récoltées sur le terrain Echelles : - collecte des données : parcelle / exploitation - interprétation : parcelle / exploitation / régional / national Source(s) des données : Relevés de terrain (observatoire national de la biodiversité en milieu agricole, en préfiguration), AGRESTE (pour certaines données agricoles), documents de l’exploitation… Description: L’observatoire en cours d’élaboration permettrait de réaliser des collectes de données sur le terrain pour différents taxons, via les protocoles proposés dans le document annexe. Les données récoltées (richesse spécifique, indice de Shannon ou autre…) pourraient conduire, grâce à la méthodologie suivante, à l’attribution d’une appréciation de biodiversité à la surface étudiée. Passage de variables indicatrices à un indicateur d’appréciation : Terrain protocoles Données analyses statistiques -Nombre total d’individus -Nombre d’individus par espèce ou morphotype • par surface • par laps de temps Variables indicatrices méthodologie -Richesse spécifique -Indices de biodiversité • Shannon • Simpson • Jaccard • CSI… Indicateur Appréciations de biodiversité • riche • bonne • moyenne • Pauvre Le principe consiste à transformer les données de terrain et indices statistiques en une appréciation (« très riche, riche, pauvre, très pauvre » ou « riche, bonne, moyenne, pauvre ») à la parcelle, à l’exploitation voire à la région pour tout jeu de données quantitatives disponible (par exemple : richesse spécifique en tel ou tel taxon, surface de biodiversité, CSI, nombre d’espèces domestiques, etc.…). En réponse à la question de l’état de référence et pour s’affranchir au maximum d’avis d’expert, ce sont les valeurs des meilleurs relevés naturalistes de la région ou du pays qui sont prises comme base de calcul. Pour ne pas fonder les résultats sur une éventuelle donnée « aberrante » (scientifiquement, une pullulation locale peut être considérée comme une donnée aberrante, c'est-à-dire non-représentative de la réalité en moyenne), on ne prendra pas seulement la meilleure donnée mais la valeur correspondant aux 10 % des meilleures données de la base de données. (Dans un tableur : ranger les données dans l’ordre décroissant, calculer le nombre équivalent à 10 % du nombre total de données et sélectionner ensuite grâce à lui les 10 % des meilleures données. En faire la moyenne : c’est la base de calcul. Calculer les valeurs correspondant à 30 %, 60 % et 90 % de cette base de calcul. Ce seront les seuils qui définiront les catégories.) Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 39 L’autre intérêt de prendre cette base de calcul est de ne pas avoir un nombre fixe de parcelles ou d’exploitations dans chaque catégorie. Au contraire, ce dernier est ainsi représentatif de la distribution des données. Remarque : selon la nature des données de biodiversité, la valeur minimale pourra varier. Certains indices statistiques, par exemple, ne descendent pas en-dessous de 1. Cette méthodologie a plusieurs atouts : elle donne des éléments de réponse au problème de l’état de référence, elle propose, pour les non-spécialistes, une représentation plus concrète de l’état de la biodiversité que les indices statistiques et elle permettrait de regrouper plusieurs indicateurs en un seul pour avoir une évaluation générale de la biodiversité en milieu agricole. Et surtout, elle pourrait permettre d’avoir des « résultats » communicables dès les premières années, ce qui n’est pas possible pour les tendances d’évolution. INTERPRETATIONS : L’interprétation à l’échelle de la parcelle ou de l’exploitation : Pour l’agriculteur, l’évaluation de la biodiversité de sa parcelle et de son exploitation est donc donnée par une appréciation. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 40 Si plusieurs taxons ou plusieurs parcelles sont suivis, il est possible de donner une appréciation globale grâce à l’agrégation des résultats : Celle de la parcelle par l’agrégation des appréciations des différents taxons suivis et celle de l’exploitation par l’agrégation des appréciations des différentes parcelles suivies. (Celle de la région administrative ou de la petite région agricole peut se faire de la même manière par l’agrégation des appréciations des exploitations.) L’agrégation des données se fait simplement en calculant la moyenne des valeurs des % et en prenant l’appréciation globale correspondant à cette valeur moyenne. L’interprétation à l’échelle régionale ou nationale : Pour les décideurs, à l’échelle régionale ou nationale, la biodiversité est évaluée grâce au nombre d’exploitations dans chaque catégorie d’appréciation. L’échelle de la région est conseillée car de nombreux facteurs, notamment biogéographiques et météorologiques ont un impact sur l’abondance des espèces. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 41 évaluation de la biodiversité sauvage dans les exploitations agricoles nombre d'exploitations 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 trèspauvre pauvre pauvre moyenne riche bonne appréciation trèsriche riche Il est également possible de réaliser ces graphes par catégories (par exemple par taxons). Dans un premier temps, cette présentation est recommandée. En effet, le nombre d’observateurs sera peut-être trop faible pour arriver à avoir une moyenne représentative des appréciations globales agrégées comme ci-dessus. Il ne serait pas pertinent, par exemple, de comparer deux exploitations l’une avec des données sur les oiseaux et l’autre sur les papillons. Une cartographie régionale ou nationale peut être réalisée par krigeage de ces données, si les coordonnées géographiques sont connues pour chacune. Les zones les plus riches seraient alors localisées visuellement. Il serait aussi possible de comparer les exploitations selon des échelles différentes comme les régions biogéographiques. AUTRES PERSPECTIVES : Une interprétation en fonction des pratiques agricoles ? : Il est encore envisageable de faire des graphes par orientation technique pour les exploitations ou par ITK pour les parcelles, par exemple. Cela permet de suivre la biodiversité en fonction des politiques et pratiques agricoles. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 42 Et quelle interprétation possible à plus long terme ? : Il est également possible de raisonner sur le plus long terme et de représenter les variations interannuelles. L’évolution du pourcentage d’exploitations par catégorie au cours du temps peut être une première information. Le schéma idéal serait une baisse du nombre d’exploitations « pauvres » en biodiversité et une augmentation de celles « riches » en biodiversité. Evolution de l'appréciation "biodiversité sauvage" des exploitations agricoles françaises entre 2012 et 2025 120 nombre d'exploitations 100 80 très pauvre pauvre 60 riche très riche 40 20 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 20 20 21 20 22 20 23 20 24 20 25 0 dates Création d’un indicateur global de la biodiversité : Il serait envisageable d’utiliser cette méthodologie pour donner des appréciations aux parcelles, exploitations ou régions à partir d’autres indicateurs comme la surface en infrastructures agri-environnementales ou encore la diversité domestique. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 43 Puis dans un deuxième temps d’agréger comme présenté ici les appréciations des différents indicateurs et des données naturalistes pour avoir une appréciation générale de la biodiversité. Limites de cette méthodologie : Certaines exploitations utilisant des pratiques favorables pour la biodiversité pourront tout de même être classées « pauvres » si elles sont dans un environnement peu propice. Il serait intéressant de pondérer les résultats par une information sur le paysage environnant (milieu naturel, agriculture intensive, etc.…). L’indicateur au niveau national donnerait de bonnes appréciations aux meilleures régions et inversement. Toutes les exploitations d’une région intensive risquent par exemple de se retrouver en appréciation « pauvre » même s’il existe déjà une grande différence entre elles. En effet, par rapport aux exploitations de régions plus favorables, elles seront pauvres en biodiversité. C’est pourquoi une approche par région est plus pertinente. Un indicateur national pourra être plutôt une cartographie des régions les unes par rapport aux autres. L’agrégation des différentes données et notamment des taxons peut être sujette à discussion. Faut-il donner des coefficients différents (et arbitraires) aux différents taxons ? Si la réponse est positive, il est possible de les définir par les services rendus. C’est difficile et nécessite des avis d’experts. Remarques : Pour les interprétations générales de données naturalistes, il faut toujours relativiser les résultats nationaux en s’appuyant sur des données extérieures comme les bulletins climatiques mensuels de Météo France par exemple. Il est aussi intéressant de s’appuyer sur les observatoires nationaux existants comme Vigie-Nature pour avoir une tendance des populations de ce taxon à l’année (par exemple pour les papillons, cela peut montrer des informations comme une année 2007 relativement pauvre ou une « pullulation » de Belle-dame en 2009.) Pour certains taxons ravageurs, il sera difficile de proposer un référentiel fondé sur les meilleures données alors que les agriculteurs cherchent à se débarrasser d’eux. Un ratio nombre de proies / nombre de prédateurs sera plus adapté. Cela sera possible par exemple pour les limaces et les carabes. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 44 Espèces protégées ou menacées des milieux agricoles Données existantes mais listes à adapter au milieu agricole Objectif : Cet indicateur, encore en cours d’élaboration pour le milieu agricole, permettrait d’avoir un aperçu au niveau national de l’état des espèces protégées ou menacées liées au milieu agricole. Echelles : - collecte des données : national - interprétation : national Source(s) des données : Annexe de la Directive Habitat Faune Flore Document d’évaluation de l’état de conservation de ces espèces en France, cahiers d’habitat Listes rouges établies par le MNHN et l’UICN Listes des espèces spécialistes ou liées aux milieux agricoles (à établir par avis d’experts ou grâce à l’observatoire national via l’indice de spécialisation). Description : Cet indicateur regroupe à la fois l’approche « listes rouges » et l’approche « état de conservation des espèces d’intérêt communautaire, directive Habitats » pour laquelle un indicateur est proposé dans la liste de la stratégie nationale pour la biodiversité. La liste rouge reprend toutes les espèces du territoire et leur donne un statut de vulnérabilité. La directive Habitat ne concerne que les espèces menacées et donc protégées qui font normalement l’objet de mesures particulières de conservation. Pour les listes rouges, l’évaluation des espèces s’appuie sur cinq critères d’évaluation, basés sur différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction. Ces facteurs sont notamment le taux de déclin, la taille de la population totale, l’aire de répartition géographique et son degré de fragmentation. Les espèces sont alors classées dans l’une des catégories suivante : - RE : éteinte en métropole - CR : en danger critique d’extinction - EN : en danger - VU : vulnérable - NT : quasi menacée (espèce proche du seuil des espèces menacées ou qui pourraient être menacée si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises) - LC : préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque d’extinction est faible) - DD : données insuffisantes (espèce pour laquelle l’évaluation n’a pas été faite faute de données suffisantes) Toutes les espèces inscrites à la DHFF font l’objet d’une évaluation de leur état de conservation. Elles sont ainsi placées dans l’une des catégories suivantes : état de conservation favorable, défavorable inadéquat, défavorable mauvais ou inconnu, selon leur Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 45 aire de répartition naturelle, leur dynamique de population et les perspectives futures pour l’espèce. Les listes rouges sont revues tous les six ans et les évaluations doivent être revues à intervalle régulier. Il sera donc intéressant de montrer l’évolution des statuts des espèces agricoles. Par exemple, le pourcentage d’espèces dont le statut est passé dans une catégorie supérieure ou inférieure. Modalités d’application : • • • • Nombre d’espèces par catégorie d’évaluation Pourcentage d’espèces étant passées dans une catégorie supérieure (nombre d’espèces étant passées dans une catégorie supérieure / nombre total d’espèces) Pourcentage d’espèces étant passées dans une catégorie inférieure (nombre d’espèces étant passées dans une catégorie inférieure / nombre total d’espèces) Pourcentage d’espèces n’ayant pas changé de catégorie (nombre d’espèces n’ayant pas changé de catégorie / nombre total d’espèces) Représentation : Des camemberts semblent les meilleures représentations de cet indicateur. Les parts correspondent aux pourcentages d’espèces classées dans les différentes catégories (comme l’exemple ci-dessous). Après révision des listes rouges, les parts pourraient correspondre aux pourcentages d’espèces ayant changé de catégorie (supérieure ou inférieure) ou non. Des camemberts semblent les meilleures représentations de cet indicateur. Les parts correspondent aux pourcentages d’espèces classées dans les différentes catégories. Après révision des évaluations, les parts pourraient correspondre aux pourcentages d’espèces ayant changé de catégorie (supérieure ou inférieure) ou non. Si les espèces liées au milieu agricole sont peu nombreuses, il est possible de les présenter une par une, notamment via leur aire de répartition. Un exemple de représentation de cet indicateur peut se faire grâce à la liste des oiseaux des milieux agricoles. (source : STOC, Y. Bas, EBCC) statuts UICN des oiseaux des m ilieux agricoles en France 3% éteinte en métropole 15% en danger critique d'extinction en danger vulnérable 15% 67% quasi menacée préoccupation mineure données insuffisantes Schéma 7 : Représentation possible de l’indicateur « liste rouge » pour les oiseaux des milieux agricoles Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 46 Interprétation : De fortes proportions d’espèces dans les catégories les plus critiques reflètent un problème important (qui peut être antérieur ou actuel : maladie, destruction de l’habitat, gestion ou politique de conservation inadaptée). Il peut être intéressant de regarder espèce par espèce celles concernées par des catégories « hautes » de vulnérabilité et de noter leur écologie ou leur principal habitat. Limites : Il est peu envisageable de proposer un indicateur de ce type à l’échelle locale pour de nombreuses raisons (difficulté de prospection et de détermination, réaction des propriétaires de zones intéressantes…). L’échelle nationale est plus pertinente La liste des espèces des milieux agricoles est encore à réaliser. Elle doit être dressée à dire d’experts ou grâce à l’observatoire national en préfiguration (notamment via l’indice de spécialisation). Il serait intéressant de lister ces espèces par catégorie d’habitat (grandes cultures, vergers, prairies, etc.…) Il est nécessaire également que le taxon ait fait l’objet d’une évaluation à l’origine de la publication d’une liste rouge nationale. Seules seront retenues les listes élaborées grâce à la nouvelle méthodologie mise en place depuis 2007. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 47 BIODIVERSITE PAYSAGERE La diversité paysagère est une approche complémentaire de la diversité sauvage. En effet, une bonne qualité des habitats et une certaine hétérogénéité de ceux-ci sont favorables à la faune et la flore. La notion de connectivité est également importante. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 48 Surface de biodiversité Données existantes Objectif : Connaître la surface de l’exploitation présentant des éléments favorables à la biodiversité. Echelles : - collecte des données : exploitation - interprétation : exploitation jusqu’à nationale Source(s) des données : Déclarations PHAE, BCAE des exploitations Cartographie des exploitations Base de données TERUTI Description : Cet indicateur s’intéresse à la biodiversité paysagère de l’exploitation. Il est renseigné par des données de surfaces issues de cartographies, de plans d’assolement ou de cadastres. Dans le cadre de la prime herbagère agroenvironnementale (PHAE), l’évaluation de la surface de biodiversité est calculée à partir du tableau d’équivalence des BCAE (voir annexe 3). Le résultat est donc une surface « d’équivalence » plus grande que la surface réelle. Une autre manière d’appréhender cette surface de biodiversité est de prendre en compte la surface réelle de ces milieux cités dans le tableau et de calculer son % par rapport à la surface totale de l’exploitation. Il est possible de classer les milieux cités dans le tableau par catégories d’habitats (surface humide, surface sèche, surface ligneuse non exploitée, surface ligneuse exploitée, surface herbacée non exploitée, surface herbacée exploitée) et de représenter les % respectifs de ces catégories d’habitats à l’échelle de l’exploitation. Modalités d’application : • Surface de biodiversité équivalente en m² ou ha • Surface de biodiversité réelle en m² ou ha • (Pourcentage de la surface de biodiversité équivalente par rapport à la surface totale de l’exploitation) • Pourcentage de la surface de biodiversité réelle par rapport à la surface totale de l’exploitation Représentation : Un pourcentage pour l’exploitation, la commune, le département, la région, le pays. Une cartographie nationale avec un gradient de couleur selon la surface de biodiversité, à l’échelle de la commune, du département ou de la région. Interprétation : Selon l’expertise scientifique collective (INRA, 2008), les écologues considèreraient en situation critique une superficie agricole comportant moins de 20 % d’éléments seminaturels. Intérêts : Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 49 Cet indicateur a été retenu pour définir les exploitations à HVE (haute valeur environnementale). Un des objectifs du grenelle de l’environnement est d’arriver à 50 % des exploitations engagées dans la démarche HVE d’ici 2012. (FNE) Un atlas (http://www.naturefrance.fr/IMG/pdf/FR_HVN-Atlas.pdf) a été réalisé dans le cadre de l’étude des zones à Haute Valeur Naturelle (HVN). Certaines cartes reprennent des critères similaires. Limites : Le tableau utilisé dans le cadre du PDRH pour la PHAE puis révisé pour les BCAE propose des équivalences de surface pour chaque élément topographique. La justification de ces équivalences semble sujette à discussion. C’est pourquoi nous avions proposé l’autre possibilité de travailler sur les surfaces réelles. Or, il faut prendre en compte la faisabilité pour la récolte des données. Les agriculteurs seront amenés à remplir les tableaux de correspondance pour la certification environnementale ou dans le cadre des BCAE. Les données que nous pourront alors obtenir « facilement » seront ces surfaces d’équivalence. Suite à une discussion avec le service des statistiques agricoles, il apparaît que les données « surfaces » seront difficiles à obtenir. En effet, les agriculteurs rempliront les tableaux pour la conditionnalité seulement jusqu’au seuil demandé (1 % en 2010, 3% en 2011 et 5% en 2012 = pourcentage de la surface de biodiversité équivalente par rapport à la surface totale de l’exploitation). Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 50 Surface agricole à valeur patrimoniale Données existantes Objectif : Présenter à l’échelle nationale ou régionale, la surface agricole présentant un intérêt écologique contractualisé (surface Natura 2000 ou Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique ZNIEFF) et sa localisation. Echelles : - collecte des données : régional / national - interprétation : régional / national Source(s) des données : Zonages Natura 2000 et ZNIEFF (INPN MNHN) Cartographie Corine Land Cover Description et modalités d’application : • surface nationale (ou régionale) agricole par code (CLC) • surface nationale (ou régionale) agricole en ZNIEFF par code • surface nationale (ou régionale) agricole en N2000 par code Représentation : Au niveau national ou régional, cet indicateur peut être figuré par une carte. Cette dernière consiste en l’agrégation de deux couches de données cartographiques présentant les surfaces agricoles et les surfaces ZNIEFF de type I ou Natura 2000. Les surfaces agricoles peuvent être colorées différemment selon leur code Corine Land Cover (211 grandes cultures, 212 cultures irriguées, 213 rizières, 221 vignes, 222 vergers, 223 oliveraies, 231 prairies, 242 zones cultivées complexes, 243 milieu agricole et zones naturelles, 244 agroforesterie). Un hachurage en superposition peut représenter les zones patrimoniales. Interprétation : Cette représentation graphique permet de localiser les endroits engagés dans une protection de la biodiversité et surtout ceux qui le sont pas. De plus, un code couleur des différentes catégories d’agriculture et les % de surfaces associées permet de distinguer les types d’agricultures les plus impliqués. Intérêts : Cet indicateur se rapproche de l’indicateur n°6 « surfaces agricoles engagées dans une Charte Natura 2000 » proposé dans le défi n°3 de l’Objectif Terres 2020 intitulé « Contribuer à la richesse de la biodiversité et des paysages ». L’objectif de ce défi est, entre autres, d’augmenter de 50 % cette surface d’ici 2012. Limites : Cet indicateur, en cours d’élaboration, présente l’intérêt écologique de certaines surfaces agricoles. Il se décline différemment à l’échelle nationale ou régionale et à celle de l’exploitation. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 51 Réflexion complémentaire sur les indicateurs « habitats » : Comment évaluer la qualité des milieux ? Cette question traite un vaste chantier qui mériterait une étude à part entière, voire plusieurs : une pour chaque type de milieux. La complexité de cette tâche explique l’absence d’un indicateur de qualité des milieux dans le jeu d’indicateurs proposés. Plusieurs pistes de réflexion sont néanmoins présentées ici, complétées par des sources bibliographiques. Les milieux agricoles et notamment les parcelles cultivées sont en constant remaniement. Il est donc difficile d’établir un état de bonne qualité écologique pour celles-ci. Par contre, définir cet état pour les éléments fixes du paysage donnerait des informations intéressantes au sujet de la biodiversité en milieu agricole. Les principaux habitats écologiques fixes étudiés en milieu agricole sont les prairies et les haies. Les bordures de champs permanentes sont aujourd’hui classées aussi comme des habitats à part entière et peuvent être très diverses. Elles sont plus ou moins favorables à la biodiversité selon leurs modes de gestion mais constituent souvent un atout par leur effet lisière. Les vergers, vignes et autres cultures permanentes sont aussi concernés. Un ouvrage suisse intitulé « Ecological Infrastructures, Ideabook on Functional Biodiversity at the Farm Level » (Boller, 2004) apporte des informations et des diagnostics simples pour évaluer la qualité des prairies, haies et vergers. L’INRA SAD-Paysages de Rennes étudie particulièrement cette thématique de recherche et a développé un indicateur « bordures » qui consiste à faire des relevés floristiques et distinguer les plantes de type forestier, prairial ou adventice. Cet outil est régional et a été adapté en région Centre par l’association Hommes & Territoires. L’équipe de l’INRA SAD travaille également depuis longtemps sur les haies et a publié de nombreux articles ou livres sur ce sujet. (« Bordures de champ en pays de bocage », Baudry J., 1998, « De la haie au bocage », Baudry J. et Jouin, A.,) La mesure « Prairies fleuries » rattachée à une mesure agri-environnementale à obligation de réponse a été lancée en France par le Parc naturel Régional du Massif des Bauges. Inspirée d’une méthode allemande, elle consiste à évaluer la qualité d’une prairie naturelle de montagne grâce à une liste de plantes bio-indicatrices. L’ordonnance sur la qualité écologique (OQE) développé par l’office fédéral de l’agriculture en Suisse propose des méthodes d’évaluation de la qualité biologique des pâturages extensifs, des vergers hautes-tiges, des pâturages boisés, des surfaces viticoles présentant une biodiversité naturelle et des prairies de fauche extensives ou peu intensives. http://www.blw.admin.ch Des diagnostics construits par des associations ou autres acteurs dans le monde de l’environnement proposent aussi des méthodologies simples pour évaluer certains milieux. C’est le cas des diagnostics de l’association « Hommes & Territoires » ou du CREN Languedoc-Roussillon, entre autres. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 52 2. des indicateurs complémentaires ? Les protocoles, des indicateurs locaux… Certains protocoles de terrain, présentés dans le document annexe, peuvent euxmêmes faire office d’indicateurs locaux. En effet, ils peuvent donner une information immédiate aux agriculteurs lors des observations de terrain. Dans le jeu d’indicateurs, ces différents protocoles ont été regroupés sous le nom d’« indice d’évaluation de la biodiversité sauvage – appréciation de biodiversité ». La méthodologie proposée permet de faire de ces données récoltées sur le terrain des indicateurs à toutes les échelles (surtout celles régionale et nationale) ce qui n’est pas possible directement avec les protocoles. Ces deux visions sont donc complémentaires. Des indicateurs en cours d’élaboration La thématique « agriculture et biodiversité » est, comme nous l’avons vu, de plus en plus étudiée. C’est pourquoi de nouveaux indicateurs sont en cours de construction. En attente de validation ou encore non diffusables, ils ne sont pas proposés dans le jeu précédent. Parmi eux, un indicateur « Territoire » a fait l’objet de deux stages de fin d’études au sein de l’ACTA et de l’Institut de l’élevage (Roquel 2008, Brochier 2009). L’indicateur « Bordures » adapté aux plaines céréalières est en cours de validation (INRA SAD-paysage, Rennes et association « Hommes & Territoires ».) Un indicateur « abeilles domestiques »… ? A compter du 1er janvier 2010, toute ruche devra faire l’objet d’une déclaration. Ce pourra être l’occasion de mettre en place un indicateur « abeilles domestiques ». Un stage de Master a été réalisé en 2009 sur ce thème par Morgane Le Pogamp. Il a été co-encadré par le CNDA (Centre National de Développement Apicole) et l’ACTA (réseau des instituts des filières animales et végétales) et est intitulé : «Etat des lieux des indicateurs disponibles pour diagnostiquer l’état des populations d’abeilles et pour mesurer les facteurs de pressions s’exerçant sur celles-ci ». Les espèces bio-indicatrices : Quelques difficultés peuvent être rencontrées pour les espèces bio-indicatrices. En effet, il n’est pas aisé de relier une espèce donnée à une pratique ou un type de pratique. Il est plus simple de raisonner par taxon. De plus, une espèce ne va pas être présente de la même manière dans toute la France et notre projet est national. Cependant, il est envisageable de retenir certaines espèces, notamment chez les oiseaux ou les mammifères, relativement bien connue et suivie par exemple par des réseaux spécifiques de l’ONCFS. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 53 3. le jeu d’indicateurs replacé dans le modèle PER Ce jeu d’indicateurs doit être présenté, surtout à l’échelle nationale dans un contexte politique, en parallèle avec des indicateurs de pression et de réponse. Pour les indicateurs de pression, il est possible de s’appuyer sur les diagnostics réalisés à l’échelle des exploitations. Parmi eux, l’outil IBEA (impact sur la biodiversité des exploitations agricoles) en cours d’élaboration par FNE semble particulièrement adapté. Il a été testé dans une quinzaine de lycées agricoles et corrélé à des observations de terrain (protocoles élaborés avec les scientifiques du Muséum). Les résultats ne sont pas encore diffusables mais des corrélations significatives ont été trouvées entre les données naturalistes et les pratiques agricoles à l’échelle de la parcelle et/ou de l’exploitation. Pour les indicateurs de réponse, il semble que les données agricoles récoltées pourront permettre la mise en évidence des changements de pratiques. De plus, il sera pertinent d’utiliser les résultats liés aux projets et programmes nationaux en cours (plan Ecophyto 2018, objectif Terres 2020, certification HVE, etc.…). Dans le cadre de notre observatoire en préfiguration, un indicateur de réponse pourra être le nombre d’agriculteurs impliqués en fonction de leur sensibilité antérieure face à la biodiversité. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 54 Partie III : Vers un observatoire de la biodiversité en milieu agricole … …fondé sur un réseau d’agriculteurs volontaires Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 55 Un observatoire a plusieurs objectifs : l’acquisition de données pour constituer une base de données mais également l’apprentissage et la sensibilisation des observateurs. Passouant & al. (2007) proposent la définition suivante du concept d’observatoire dans le cadre du projet OAT (observatoire des agricultures et des territoires). Il s’agit à la fois d’une infrastructure de données et d’une instance de partage, d’échange et de création d’informations et de connaissances. Le réseau d’observateurs et le réseau de coordination ou d’animation (incluant ici la recherche) sont réellement complémentaires. De manière simplifiée, dans un premier temps, la recherche propose des protocoles aux observateurs qui lui renvoient leurs remarques et valident ainsi les protocoles. Dans un deuxième temps, les observateurs font part de leurs données à la recherche qui valide ces résultats et leur transmet en retour les conclusions générales, les indicateurs, etc. La mobilisation des observateurs et l’animation du projet passent presque obligatoirement par des réseaux volontaires (groupement d’agriculteurs, instituts, coopératives, etc.). Etape 1 Etape 2 Coordination / Recherche MAAP MNHN Mobilisation / (Animation) Réseaux volontaires Observation Agriculteurs volontaires Schéma 8 : organisation simplifiée des principaux acteurs de l’observatoire L’élaboration d’un observatoire se décline en plusieurs phases illustrées par le schéma ci-dessous. Il faut commencer par exprimer les besoins du futur observatoire, cibler les enjeux et les objectifs, réfléchir aux acteurs impliqués. La deuxième étape est celle de la formalisation : sélectionner les indicateurs et les protocoles. Enfin, la dernière phase se décline en trois parties successives : tout d’abord une phase de test ou d’évaluation. Elle consiste surtout à valider ou modifier les protocoles en fonction des retours de la part des observateurs de terrain. La mise en œuvre de l’observatoire et son utilisation sont les dernières étapes. Dans notre étude, les deux premières parties sont en cours. Les principales réflexions qui en sont issues alimentent le corps de ce document. L’année 2010 consistera essentiellement à la mise en place de la phase de test et d’évaluation. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 56 Elaboration de l’observatoire : une démarche en 3 étapes 2. Formalisation 1. Expression des besoins - Indicateurs - Protocoles - Enjeux - Objectifs - Diagramme d’acteurs 3. Utilisation - Communication via les indicateurs 2. Mise en œuvre - Acquisition des données - Communication pour augmenter le nombre d’observateurs 3. Réalisation 1. Phase de test / Evaluation - Mobilisation des observateurs - Acquisition des premières données - Validation des protocoles (faisabilité) - Récolte des avis des observateurs Schéma 9 : les trois étapes de l’élaboration du futur observatoire 1. L’objectif d’un observatoire national… Conformément aux orientations du Grenelle de l’Environnement et dans le cadre de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité, un observatoire national de la biodiversité est en projet. Le futur observatoire de la biodiversité en milieu agricole pourrait y être intégré. Plusieurs réseaux complémentaires peuvent être envisagés pour un observatoire en milieu agricole. Ce pourrait être le cas d’un réseau de « site fixes » impliquant des lycées agricoles et éventuellement des stations expérimentales. Le réseau qui nous intéresse dans le cadre de cette étude est celui des agriculteurs volontaires pour réaliser eux-mêmes des observations sur leurs exploitations. C’est pourquoi la suite du document est essentiellement focalisée sur ce potentiel réseau d’observateurs. Les agriculteurs sont les mieux placés pour observer l’évolution de la biodiversité dans leur exploitation. Encore faut-il tenir compte de leur compétence et des moyens de les intéresser. Il apparaît qu’un moyen prometteur à la fois de mobiliser des agriculteurs observateurs et de remplir un des objectifs de l’observatoire serait de se focaliser sur le lien entre changements de pratiques et changements de biodiversité. De tout temps, les agriculteurs n’ont de cesse d’expérimenter dans leurs champs afin d’améliorer leurs revenus. Ces expérimentations (changements de pratique) se placent de plus en plus sous le signe de la durabilité et du respect de l’environnement. Il s’agirait donc de proposer différents protocoles permettant aux agriculteurs de mesurer par eux-mêmes l’évolution de la biodiversité en lien avec leurs pratiques et leurs changements de pratiques, mais également de mettre en commun ces observations. De manière complémentaire, à la fois pour stimuler la participation et pour recueillir des observations précieuses, un tel observatoire pourrait permettre de recevoir des contributions spontanées des observateurs : il s’agirait de relater Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 57 des constatations sur l’efficacité présumée de telle ou telle pratique pour la conservation de la biodiversité, et plus généralement sur toutes observations concernant la biodiversité sortant de l’ordinaire (pullulation, extinction, phénomènes remarquables etc.). Une organisation trop top-down risquerait d’être inadéquate. Il s’agirait plutôt dans l’immédiat de tester l’acceptabilité et les moyens de l’appropriation d’un tel dispositif par les agriculteurs. Une telle étude pilote devrait comporter à la fois un volet méthodologique, mais également probablement des enquêtes de type sociologique sur les représentations et l’engagement potentiel des agriculteurs sur les enjeux de biodiversité. « Observatoire de la Biodiversité en Milieu Agricole - proposition de structuration.» Équipe CERSP/MNHN 2. La phase de test : a. Objectifs : Les observations de terrain reposent sur des protocoles scientifiques simplifiés, à la portée de non-spécialistes. Un observatoire de cette envergure nécessite une phase préalable de test qui débutera début 2010 pour une durée d’un an environ. Elle reposera sur certains groupes d’agriculteurs ou autres professionnels du monde agricole demandeurs de ce genre de protocoles. Cette phase de test permettra : - d’évaluer l’intérêt et la faisabilité de ces protocoles simplifiés pour les agriculteurs - de récolter les avis des observateurs - de récolter les premières données En parallèle, des enquêtes pourront être menées pour connaître les motivations et le degré de mobilisation des agriculteurs en général. b. Les observateurs : Il est souvent nécessaire, pour mobiliser les observateurs, de passer par des groupements ou réseaux déjà formés. La phase de test repose principalement sur cette constatation et s’appuiera donc essentiellement sur des réseaux ayant un projet rejoignant l’objectif de l’observatoire. 3. L’organisation de la récolte des données : a. Quelles informations récolter à quelle échelle ? Un grand nombre de données complémentaires est à récolter aux différentes échelles d’observation (voir tableau 3). Il s’agit évidemment des données naturalistes sur la biodiversité (faune / flore) mais aussi des données sur les pratiques et politiques agricoles et sur les éléments du paysage. Tableau 3 : la récolte des informations, échelles et nature des données. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 58 Pratiques agricoles Echelle de la parcelle - assolement - ITK Echelle de l’exploitation - taille des parcelles - morcellement - assolement principal Echelle du « paysage » ou du « territoire » = petite région agricole - taille des parcelles - morcellement - assolement principal Eléments paysagers et habitats - nature des bordures - nature des milieux adjacents - surface de biodiversité - environnement alentour principal (forêt, milieu naturel…) - surface de biodiversité - habitat agricole (plaine, montagne, etc.…) - région biogéographique Biodiversité (faune et flore) - observations faune (surtout espèces peu mobiles) - observations flore - observations faune (surtout espèces mobiles) -observations issues de suivis locaux, régionaux ou nationaux (projets et suivis particuliers par exemple). Politiques agricoles / - type d’exploitation (OTEX) - type d’agriculture - type d’exploitation majoritaire - type d’agriculture majoritaire b. Récolter les données naturalistes Les fiches rassemblées dans le document annexe présentent des protocoles pour observer et évaluer la biodiversité en milieu agricole. Certains nécessitent des connaissances particulières et d’autres aucune, un matériel spécialisé ou non, un temps conséquent ou non. Une synthèse de ces informations « techniques » est disponible dans le tableau à la fin du document annexe. Tous les protocoles doivent être validés lors d’une phase de test. Les retours de la part des observateurs permettront de connaître leur faisabilité (coût temporel et financier, adaptation au milieu agricole…). Ils pourront alors être modifiés voire abandonnés. Les protocoles 1 à 5 sont à portée de non-spécialistes, c’est-à-dire qu’aucune connaissance antérieure n’est attendue. Les fiches de terrain donneront toutes les informations nécessaires aux relevés naturalistes. (Le protocole 5 : quadrats botaniques peut également être réalisé en identifiant les plantes jusqu’à l’espèce, par des spécialistes ou les agriculteurs, qui, pour la plupart, ont des connaissances non négligeables en botanique). Les protocoles 6 à 12 nécessitent soit une formation (points d’écoute nocturnes), soit des connaissances naturalistes plus ou moins approfondies. Pour certains comme les pièges Barber ou assiettes de couleur, il est possible à des personnes non-spécialistes de faire les échantillonnages et d’envoyer les insectes récoltés à des experts en institution de recherche ou association naturaliste. Un partenariat devra peut-être avoir été établi au préalable. La phase de test sera également l’occasion de discuter avec les agriculteurs sur le terrain. Il est possible que de nouveaux protocoles sortent de ces discussions. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 59 Il sera aussi envisageable de « lancer » des enquêtes particulières portant sur seulement un taxon voire une espèce et parfois dans un milieu agricole donné ou concernant une certaine pratique. Ce pourra être par exemple de compter les bleuets et les coquelicots en bord de champ de blé ou les bourdons dans les bandes fleuries de bourrache ou phacélie, ou le nombre de nids dans une haie… Ces « petites » informations, couplées avec des renseignements sur les pratiques agricoles alentours peuvent être très utiles pour étudier les relations entre biodiversité et agriculture. c. Récolter les données agricoles et paysagères Les données naturalistes seules ne suffisent pas. Il faut des informations complémentaires sur les pratiques agricoles et les éléments paysagers pour pouvoir évaluer l’évolution de la biodiversité en fonction de ces paramètres. Les informations sur les pratiques agricoles et les éléments du paysage (nature des bordures de parcelle, des milieux adjacents…) peuvent être récoltées de différentes manières : - Grâce à une inter-opérabilité entre cet observatoire de la biodiversité et ceux des pratiques agricoles, qui se développent surtout localement (notamment l’OTPA : Observatoires Territorialisés des Pratiques Agricoles). - Grâce à une récolte des données simultanée de celle des relevés naturalistes, à l’aide des fiches de terrain. - Grâce à un système de fiches générales pour chaque exploitation et parcelle suivies à remplir à l’ « inscription » de chaque observateur. Cette méthode permettrait de classer l’exploitation ou la parcelle au sein de typologies reposant sur des niveaux d’intensification et des données biogéographiques. Il est évident qu’il faut privilégier le plus possible l’interopérabilité des observatoires et projets pour éviter de demander plusieurs fois à l’agriculteur de renseigner les mêmes données. Des renseignements spécifiques à certains protocoles sont également indispensables pour pouvoir quantifier dans les analyses les variations existantes entre deux observations. Ce sont par exemple les conditions météorologiques, la date ou l’heure de passage, le matériel utilisé… Ces indications sont à remplir sur les feuilles de terrain. Le schéma suivant récapitule les différents supports nécessaires à la récolte de toutes les données pour chaque observateur. 1 observateur = 1 exploitation + 1 (ou +) parcelle(s) + 1 (ou +) protocole(s) ➢ ➢ ➢ FFiicchhee eexxppllooiittaattiioonn FFiicchhee ppaarrcceellllee FFiicchhee tteerrrraaiinn (typologie) (typologie) (données, conditions météo, autres observations…) Données « pratiques et paysage» Données naturalistes (et autres) ➢ Interface de saisie Schéma 10 : Synthèse des informations à récolter et des supports nécessaires Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 60 Conclusion générale : Cette étude s’inscrit dans le cadre du plan d’action agriculture de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB). Elle propose des pistes de réflexion sur la thématique complexe qu’est l’évaluation de la biodiversité en milieu agricole : évaluation de son état et de son évolution en fonction de l’évolution des pratiques agricoles. La première partie de ce document apporte des éléments de réponse aux principales questions à se poser pour évaluer la biodiversité en milieu agricole. Quels sont les taxons à observer ? Comment sont calculés les principaux indices de biodiversité ? Qu’apportent les différentes échelles d’observation ? etc… Un état des lieux des indicateurs agri-environnementaux et des outils existants d’évaluation de la biodiversité dans l’agrosystème a été réalisé. La principale constatation qui en est ressortie est le manque d’indicateurs d’état de la biodiversité. Les indicateurs de pression sont, en revanche, nombreux. Et parmi les indicateurs de biodiversité, la plupart portent sur la biodiversité domestique ou le paysage. Les espèces sauvages (faunistiques ou floristiques) sont peu prises en compte, seul l’indicateur « oiseaux communs » aborde cet aspect. Cette première conclusion a permis de focaliser particulièrement notre réflexion sur cette catégorie d’indicateurs d’état de la biodiversité. C’est pourquoi le jeu d’indicateurs proposé dans cette étude regroupe exclusivement des indicateurs d’état. Les différentes approches de cette biodiversité sont abordées : domestique, sauvage ou paysagère, ordinaire ou patrimoniale. Les indicateurs présentés permettraient d’avoir une vision globale de l’état de la biodiversité en milieu agricole en France métropolitaine et de son évolution. L’interprétation d’un indicateur n’est pas simple, de nombreux facteurs entrent en jeu. Il est donc important d’être prudent quant aux données qui en sortent et de relativiser les résultats. Comme le souligne le rapport final de l’OAT (observatoire agriculture et territoire, Barzman, 2005), un jeu d’indicateur est souvent, et c’est le cas ici, une juxtaposition entre des indicateurs pour lesquels existent des données et des indicateurs pour lesquels il faut mettre en place le dispositif de collecte adéquat. Le dispositif en question, dont les premières lignes sont esquissées dans ce document, est l’observatoire national de la biodiversité en milieu agricole. Il serait composé de plusieurs réseaux d’observateurs dont celui des agriculteurs volontaires. Les relevés de terrain reposeraient dans ce cas précis sur des protocoles relativement simples, peu chronophages et pédagogiques. La phase de test et d’évaluation prévue en 2010 permettra de valider ces protocoles avec les acteurs de terrain. Une standardisation au niveau national est indispensable. L’idéal serait d’avoir une faible pression d’échantillonnage à la parcelle ou à l’exploitation pour chaque observateur mais une forte pression d’échantillonnage au niveau national, donc un grand nombre d’observateurs. Le nombre important de données au final permettrait de faire des conclusions générales et, à plus long terme, de tracer des tendances globales. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 61 Perspectives : L’étude se poursuit en 2010 par la préfiguration de l’observatoire national de la biodiversité en milieu agricole. Cette nouvelle phase permettra de recueillir des informations sur le dispositif de récolte des données, leur transmission et leur analyse. La faisabilité de l’observatoire sera étudiée ainsi que le coût total de sa mise en œuvre. L’année 2010 sera également le cadre de la phase de test permettant de valider les méthodes de récolte des données (faisabilité et intérêt pour les agriculteurs). Il serait idéal de mobiliser une cinquantaine d’agriculteurs volontaires (en grandes cultures et en polyculture élevage par exemple) pour cette phase de test. Il est possible de passer par des réseaux déjà constitués pour mobiliser ces observateurs. Cette phase de test sera également l’occasion de discuter avec les acteurs de terrain pour connaître leurs implications et leurs attentes. De nouveaux protocoles ou méthodes de collecte de données pourront être construits. Le MEEDDM, dans le cadre de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité et du Grenelle de l’Environnement, a l’objectif de mettre en place l’Observatoire National de la Biodiversité. Il est envisagé de travailler en étroite collaboration sur les deux projets afin que l’observatoire de la biodiversité en milieu agricole s’inscrive dans cet observatoire national. De nombreux travaux sont actuellement menés par la DGAL (Direction Générale de l’Aimantation, MAAP) concernant la mise en place des réseaux d’ « épidémiosurveillance » et de « surveillance biologique du territoire ». Le Muséum est également impliqué dans la mise en place de ce dernier. Il sera donc mené en concertation avec la présente étude. Des réflexions ont déjà été conduites dans ce sens. Une réflexion sera menée pour relier la démarche aux politiques nationales (plan Ecophyto 2018 ou objectif Terres 2020 par exemple). Au niveau local, il serait idéal que les observations de terrain se fassent en parallèle avec des suivis d’évolution des pratiques agricoles. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 62 Bibliographie : ABADIE J.-C., 2008, La nature ordinaire face aux pressions humaines : le cas des plantes communes. Méthodes de suivis et évaluation de l'impact des activités humaines. 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Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 66 AB AB AB AB AB AB AB AB Assolement Assolement Assolement Assolement Surface en agriculture biologique et proportion par rapport à la surface totale cultivée Superficies d’agriculture biologique Adhésion à l’AB surfaces faisant l'objet d'une exploitation "biologique" surface en agriculture biologique surface en AB surprix agriculture biologique superficie consacrée à l'AB Part de la SAU pour la culture principale Diversité d’assolement assolement dimension des parcelles SNB 2007 IRENA 2006 OTPA MBD CH, 2002 PDRH PAC, 2001 PAC, 2001 PAC, 2008 OTPA HVN IDEA IDEA superficie des habitats agricoles semi-naturels (terres en jachère, Assolement terres agricoles boisées) dans le territoire agricole total changement d'affectation des terres Assolement Assolement Changement dans l’utilisation des terres Assolement Taille moyenne des parcelles ou unités culturales Assolement Taille de la plus grande parcelle ou unité culturale surfaces d'exploitation Assolement Indicateur espèces sauvages (abondance, richesse, valeur Biodiversité écologique indicative) Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes OCDE, 2008 PAC, 2008 IRENA 2006 OTPA OTPA MBD CH, 2002 OCDE 2001 I national départ./région exploitation verger/vigne prairie échelle parcelle grande culture extra agricole para agricole agricole biodiversité spécifique génétique indicateur réponse source état indicateur pression mot-clé écosystémique Annexe 1 : Recensement des principaux indicateurs agri-environnementaux ayant un lien avec la biodiversité Matrice habitats espèces (changements dans la superficie et la gestion de tous les types d'habitats agricoles et mises en évidence explicite (obs. directe) ou implicite (connaissances des spécialistes) de l'impact de ces Biodiversité changements sur les espèces sauvages) Indice du patrimoine naturel (produit des données quantitatives relatives aux types d'habitats agricoles et des données qualitatives (abondance d'espèces sauvages, richesse, structure et gestion des habitats) la mesure étant fournie par l'état actuel de l'agro- écosystème et un état de biodiversité référence) espèces menacées à l'échelle mondiale présentes en Suisse biodiversité biodiversité bilans du degré de menace biodiversité effectifs d'espèces menacées biodiversité effectifs d'espèces largement répandues nombre total d'espèces associées à une culture particulière de la SAU richesse des espèces impacts habitats et biodiversité espèces sauvages qui utilisent les terres agricoles comme habitat primaire plant diversity UK BAP Priority species UK BAP Priority habitats biodiversité biodiversité biodiversité biodiversité biodiversité DHFF DHFF Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes national parcelle départ./région extra agricole para agricole agricole génétique réponse état pression spécifique échelle exploitation biodiversité verger/vigne indicateur prairie source grande culture indicateur écosystémique mot-clé OCDE 2001 OCDE 2001 MBD CH, 2002 MBD CH, 2002 MBD CH, 2002 MBD CH, 2002 ELISA, 2000 PAC, 2001 PAC, 2001 OCDE, 2008 Defra, 2007 Defra, 2007 Defra, 2007 II DHFF DHFF DHFF DHFF DHFF DHFF DHFF DHFF DHFF DHFF DHFF Domestique Domestique Domestique Domestique Domestique domestique domestique domestique domestique état de conservation des espèces et habitats des directives oiseaux et habitats état de conservation des espèces de la DHFF aire de répartition naturelle des espèces de la DHFF dynamique des populations des espèces de la DHFF qualité et surface d'habitat d'espèce de la DHFF perspectives futures pour les espèces de la DHFF état de conservation des habitats de la DHFF aire de répartition naturelle des habitats de la DHFF surface recouverte par les habitats de la DHFF structure et fonctionnalités des habitats de la DHFF perspectives futures pour les habitats de la DHFF Diversité génétique des animaux domestiques Diversité génétique des plantes cultivées Nombre de races animales et de variétés végétales Nombre de races d’animaux domestiques par pays Diversité génétique Nombre d’espèces végétales cultivées Diversité des espèces dans l’exploitation Nombre total de variétés végétales/races animales enregistrées (indigènes/non indigènes, locales, en danger, anciennes) Part des variétés cultivées dans la production totale pour différentes cultures Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes national départ./région exploitation verger/vigne prairie échelle parcelle grande culture écosystémique extra agricole para agricole agricole biodiversité spécifique génétique indicateur réponse source état indicateur pression mot-clé PDRH DHFF, 2006 DHFF, 2006 DHFF, 2006 DHFF, 2006 DHFF, 2006 DHFF, 2006 DHFF, 2006 DHFF, 2006 DHFF, 2006 DHFF, 2006 SNB 2007 SNB 2007 SNB 2007 SEBI 2007 IRENA 2006 OTPA OTPA OCDE 2001 OCDE 2001 III Part des races d’élevage dans les effectifs totaux pour les domestique catégories d’animaux (bovin, porcin, volaille, ovin) domestique Nombre et pourcentage de variétés ou races en danger Nombre d’espèces conservées in situ et ex situ dans le domestique cadre de dispositifs nationaux diversité des cultures annuelles et temporaires (prairies de Domestique moins de 5 ans) Domestique diversité des cultures pérennes Domestique diversité animale Domestique valorisation et conservation du patrimoine génétique Nombre de races de bétail et de variétés de plantes Domestique cultivées proportion des différentes races de bétail et des variétés de Domestique plantes cultivées Domestique diversité des espèces (domestiques) dans les régions Domestique genetic diversity Domestique diversité génétique variétés de plantes cultivées enregistrées et certifiées pour la commercialisation dans les principales catégories de culture (céréales, oléagineux, légumes secs, racines, fruits, Domestique légumes et plantes fourragères) OCDE 2001 OCDE 2001 OCDE 2001 IDEA IDEA IDEA IDEA MBD CH, 2002 MBD CH, 2002 MBD CH, 2002 Defra, 2007 PAC, 2001 OCDE, 2008 cinq variétés de cultures dominantes dans le total de la production commercialisée pour certaines cultures (blé, orge, Domestique maïs, avoine, colza, pois fourragers et graines de soja) OCDE, 2008 Domestique superficies de terres où se pratiquent les cultures transgéniques dans le territoire agricole total. OCDE, 2008 Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes IV national départ./région exploitation verger/vigne prairie échelle parcelle grande culture écosystémique extra agricole para agricole agricole biodiversité spécifique génétique indicateur réponse source état indicateur pression mot-clé Domestique Domestique Domestique Domestique Domestique eau eau eau eau eau fertilisation fertilisation fertilisation fertilisation fertilisation fertilisation fertilisation fertilisation races d'animaux d'élevage enregistrées et certifiées pour la consommation selon les principales catégories d'animaux d'élevage (bovins, porcins, volaille, ovins et caprins) trois races dominantes dans le nombre total d'animaux pour les principales catégories d'animaux d'élevage (bovins, porcins, volaille, ovins et caprins) animaux d'élevage (bovins, porcins, volaille et ovins) considérés en situation critique ou menacée, et relevant de programmes de conservation état des ressources génétiques végétales et animales faisant l'objet de programmes de conservation nationaux in situ et ex situ diversité génétique surface en eau libre consommation en eau irrigation captage d'eau qualité de l'eau Consommation d’engrais SAU recevant régulièrement des fumiers gestion des matières organiques fertilisation (azotée) effluents organiques liquides consommation d'engrais consommation d'engrais minéraux charge en azote du sol Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes national départ./région exploitation verger/vigne prairie échelle parcelle grande culture écosystémique extra agricole para agricole agricole biodiversité spécifique génétique indicateur réponse source état indicateur pression mot-clé OCDE, 2008 OCDE, 2008 OCDE, 2008 OCDE, 2008 PAC, 2008 ELISA, 2000 PAC, 2001 PAC, 2008 PAC, 2008 PAC, 2008 IRENA 2006 OTPA IDEA IDEA IDEA PAC, 2001 PAC, 2008 MBD CH, 2002 V formation Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat Habitat HVN HVN mot-clé indicateur Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes national départ./région exploitation verger/vigne prairie échelle parcelle grande culture écosystémique extra agricole para agricole PAC, 2001 agricole degré de formation des exploitants niveau de formation des agriculteurs et recours aux services de conseil agroenvironnementaux Superficie et part actuelle des différents types d’habitats sur l’ensemble des terres agricoles Structure des habitats (taille des parcelles, fragmentation, connexion, strates verticales, mosaïque) évolution de la surface des habitats semi-naturels en lien avec les pratiques agricoles évolution de la surface des habitats naturels compris dans le paysage agricole lien entre les habitats naturels intéressants et les habitats semi-naturels proportion des habitats semi-naturels dans la SAU proportion des habitats naturels dans la SAU part et évolution des types d'habitats caractéristiques part des habitats ouverts et fermés variété des essences des forêts et surfaces boisées zones d'habitats d'oiseaux importantes au niveau national où des pratiques agricoles intensives sont considérées comme faisant peser une menace grave ou ayant une incidence élevée sur la fonction écologique de la zone. Milieux humides surfaces des zones laissées à la nature SAU classée en espace à haute valeur naturelle zones à haute valeur naturelle biodiversité spécifique génétique formation indicateur réponse source état indicateur pression mot-clé PAC, 2008 OCDE 2001 OCDE 2001 ELISA, 2000 ELISA, 2000 ELISA, 2000 ELISA, 2000 ELISA, 2000 ELISA, 2000 ELISA, 2000 PDRH OCDE, 2008 OTPA MBD CH, 2002 PDRH PAC, 2001 source indicateur biodiversité échelle VI terres agricoles à HVN HVN Superficie des zones agricoles à haute valeur naturelle HVN Zones agricoles à haute valeur naturelle IAE Linéaire de haies entretenues / linéaire total IAE Surface des structures écologiques/surface totale IAE Linéaire de parcelles bordées par une haie ou une lisière de bois IAE Eléments fixes du paysage Infrastructures écologiques (surface de la SAU laissée aux espaces de régulation écologiques IAE IAE zone de régulation écologique longueur des éléments paysagers linéaires IAE nombre de types de limites IAE longueur des habitats linéaires dans le paysage IAE limites entre les éléments du paysage IAE Liste rouge Nombre d’espèces dans les listes rouges de l’UICN Liste rouge Indice liste rouge de l’UICN pour les espèces européennes Liste rouge Changement de statut des espèces d’intérêt européen Modification de la superficie et de la part des habitats (dans l’agriculture et avec les autres MOS) MOS diversité des utilisations du sol à petite échelle MOS Evolution de l’aire occupée par les principaux types d’occupation du sol MOS MOS Modification de l’occupation des sols surface et évolution des types d'occupation du sol MOS modification de l'occupation des sols MOS PAC, 2008 mot-clé source HVN indicateur Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes national départ./région exploitation verger/vigne prairie parcelle grande culture écosystémique extra agricole para agricole agricole génétique réponse état pression spécifique SNB 2007 IRENA 2006 OTPA OTPA OTPA HVN HVE IDEA MBD CH, 2002 ELISA, 2000 ELISA, 2000 ELISA, 2000 SNB 2007 SEBI 2007 SEBI 2007 OCDE 2001 MBD CH, 2002 SNB 2007 IRENA 2006 ELISA, 2000 PAC, 2001 indicateur biodiversité échelle VII MOS conversion des surfaces agricoles à d'autres utilisations (forêts, terrains bâtis, zones humides et autres espaces ruraux) et inversement N2000 Etat de conservation des espèces concernées par Natura 2000, directive Oiseaux SNB 2007 oiseaux Etat de conservation des espèces concernées par Natura 2000, directive Habitats Surface Natura 2000 contribution aux enjeux environnementaux du territoire lien entre les habitats naturels N2000 et les habitats seminaturels adhésion aux objectifs des DOCOB dans les sites N2000 zones agricoles Natura 2000 Evolution de l’abondance des oiseaux communs Indice paneuropéen des oiseaux communs Population des oiseaux des terres agricoles trends in populations of selected bird species évolution de l'indice de population des oiseaux des milieux agricoles oiseaux populations d'un groupe donné d'espèces d'oiseaux nicheurs qui dépendent des terres agricoles pour la nidification ou la reproduction N2000 N2000 N2000 N2000 N2000 N2000 Oiseaux Oiseaux Oiseaux oiseaux oiseaux Papillons tendance en matière de population d'oiseaux en milieu agricole Evolution de l’abondance des papillons Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes verger/vigne prairie parcelle grande culture extra agricole para agricole agricole spécifique OCDE, 2008 SNB 2007 OTPA IDEA ELISA, 2000 PDRH PAC, 2008 SNB 2007 SEBI 2007 IRENA 2006 Defra, 2007 PDRH OCDE, 2008 PAC, 2008 SNB 2007 VIII Papillons papillons pâturage pâturage Paysage Paysage paysage paysage paysage paysage paysage paysage paysage paysage paysage Pesticides Pesticides Pesticides Pesticides Pesticides Pesticides Prairies Prairies Papillons européens trends in populations of selected butterflies species valorisation de l'espace (chargement en bétail) traitements vétérinaires matrice de l'utilisation des sols, paysages Impact sur la diversité paysagère area of agri-environment land habitat connectivity limites entre les parcelles hétérogénéité paysagère diversité des habitats hétérogénéité du relief Etat du paysage diversité paysagère agricole et globale paysage - état et diversité Dépendance aux intrants (rapport total des consommations intermédiaires sur le chiffre d’affaire (hors PDU)) Consommation de pesticides Nombre de traitements insecticides / ha SAU pesticides consommation de pesticides consommation de pesticides Part de la SAU en prairies permanentes Surface toujours en herbe et prairies temporaires / SAU Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes échelle verger/vigne parcelle prairie biodiversité spécifique grande culture indicateur extra agricole source para agricole indicateur agricole mot-clé SEBI 2007 Defra, 2007 IDEA IDEA PAC, 2001 IRENA 2006 Defra, 2007 Defra, 2007 ELISA, 2000 ELISA, 2000 ELISA, 2000 ELISA, 2000 PAC, 2001 PAC, 2001 PAC, 2008 HVE IRENA 2006 OTPA IDEA PAC, 2001 PAC, 2008 OTPA OTPA IX Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes national départ./région exploitation indicateur verger/vigne mot-clé prairie PAC, 2008 pratiques pratiques pratiques risque d'abandon des terres pollution Impact sur les habitats et la diversité biologique Spécialisation/diversification Systèmes de culture/d’élevage échelle parcelle grande culture pratiques pratiques écosystémique PAC, 2008 pratiques extra agricole spécialisation pratiques para agricole pratiques pratiques agricole SEBI 2007 pratiques pratiques pratiques pratiques pratiques pratiques pratiques pratiques Systèmes agricoles gérés durablement SAU en techniques culturales simplifiées gestion des surfaces fourragères Pratiques de gestion agricole : couverture du sol Intensification/extensification Pratiques extensives proportion des surfaces de parcelles cultivées et non cultivées Temps consacré à l’entretien du milieu par an Gestion des habitats (tendance des pratiques + agrégation des indicateurs de pression) inadéquation des pratiques avec les conditions biophysiques bonnes pratiques agricoles système de culture élevage intensification/extensification diversification/spécialisation systèmes de culture / d'élevage pratiques de gestion des exploitations agricoles intensification / extensification biodiversité spécifique génétique pratiques pratiques pratiques pratiques pratiques pratiques indicateur réponse source état indicateur pression mot-clé OTPA IDEA IRENA 2006 IRENA 2006 HVN ELISA, 2000 OTPA OCDE 2001 ELISA, 2000 PAC, 2001 PAC, 2001 PAC, 2001 PAC, 2001 PAC, 2008 PAC, 2008 PAC, 2008 PAC, 2008 IRENA 2006 IRENA 2006 IRENA 2006 source indicateur biodiversité échelle X rendement sol sol sol sol sol Soutien Soutien Soutien Soutien soutien soutien Soutien Soutien Soutien Soutien Soutien Soutien Soutien soutien soutien production par unité de surface Observation de phénomène d’érosion Sols sensibles à l’érosion qualité du sol érosion du sol qualité du sol Surfaces faisant l’objet de mesures agro-environnementales et proportion par rapport à la surface totale cultivée Superficies bénéficiant d’un soutien agroenvironnemental étendue totale des surfaces soumises à contrat mise en application des dispositions environnementales ressources financières pour la protection de la nature et du paysage nb d'exploitations aidées par le paiement handicaps naturels surface de terres aidées par le paiement handicaps naturels nombre de contrats agroenvironnementaux honorés nb moyen d'exploitation sous contrat agroenvironnemental en cours de programmation nb d'exploitations aidées par une aide aux investissements non productifs volume total des investissements non productifs (en M€) zone bénéficiant d'un soutien agri-environnemental cibles environnementales superficie des terres agricoles faisant l'objet de plans de gestion de la biodiversité engagements agroenvironnementaux Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes national départ./région exploitation verger/vigne prairie parcelle grande culture écosystémique extra agricole para agricole agricole génétique réponse état pression spécifique MBD CH, 2002 OTPA OTPA PAC, 2001 PAC, 2008 PAC, 2008 SNB 2007 IRENA 2006 MBD CH, 2002 MBD CH, 2002 MBD Suisse, 2002 PDRH PDRH PDRH PDRH PDRH PDRH PAC, 2001 PAC, 2001 OCDE, 2008 PAC, 2008 XI Zones agricoles protégées Zones protégées protected areas Zones protégées superficie protégée IRENA 2006 Defra, 2007 PAC, 2001 Sources : Defra, 2007 : Biodiversity indicators in your pocket 2007, Measuring our progress towards halting biodiversity loss. (Royaume-Uni) DHFF : première évaluation de l’état de conservation des espèces et des habitats d’intérêt communautaire. MEEDDAT, 2007. ELISA : Agri-environmental indicators for sustainable agriculture in Europe. ECNC (European Centre for Nature Conservation), 2000. HVE : Comité opérationnel Certification HVE, contribution de France Nature Environnement. 2008. 3 p. HVN : Etude sur les indicateurs de l’évaluation HNV, Résumé succinct octobre 2007, Institue for European Environmental Policy, 9 p. IDEA : la méthode IDEA, guide d’utilisation. Indicateurs de durabilité des exploitations agricoles. Lionel Vilain. IRENA : Agriculture and environment in EU-15, the IRENA indicator report. EEA (European Environment Agency), 2005, 128 p. MBD CH : Monitoring de la biodiversité en Suisse, OFEFP (Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage.), 2002. OCDE 2001 : Indicateurs environnementaux pour l’agriculture. (3 volumes). 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PDRH : Programme de développement rural hexagonal, 2007 – 2013. Ministère de l’Agriculture et de la Pêche. 2007, 991 p. SEBI 2007 : Halting the loss of biodiversity by 2010 : proposal for a first set of indicators to monitor progress in Europe. EEA (European Environment Agency). SNB 2007 : Présentation des indicateurs de suivi de la biodiversité proposés pour la métropole, MEEDDAT. 65 p. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes XII national départ./région exploitation verger/vigne prairie échelle parcelle grande culture IDEA écosystémique protection de la ressource sol extra agricole Travail du sol Zones protégées para agricole IRENA 2006 agricole Pratiques de gestion agricole : travail du sol biodiversité spécifique génétique Travail du sol indicateur réponse source état indicateur pression mot-clé Annexe 2 : état des lieux des méthodes et diagnostics environnementaux en milieu agricole. outil Création par ACV (écobilan) ADESA Total Aquaela ARVALIS Définition / explication analyse du cycle de vie, évaluation de l'impact environnemental d'un produit d'un service ou d'un système en relation à une fonction particulière et ceci en considérant toutes les étapes de son cycle de vie autodiagnostic environnement et sécurité en agriculture outil de diagnostic des risques de lessivage de l'azote en exploitation de grandes cultures Aquaplaine ARBRE autodiagnostic ARVALIS Trame outil de diagnostic des risques de transfert de produit phytosanitaires sur l'exploitation agricole outil d'évaluation en groupe de la durabilité de projets d'exploitation individuels ou collectifs. FARRE Référentiel national de l’agriculture raisonnée CERES Cemagref TR" Exploitations agricoles, espaces et enjeux environnementaux" DAE-G Démarche Quali’terre ? DEXEL DEXI-SH DIAGE Diagnostic Biodiversité Diag-Var DIALECTE DIALOGUE Diaphyt Hommes et Territoires (diagnostic) outil de diagnostic environnemental géographique pour une visualisation des risques d'impact environnementaux à Agro-transfert l'échelle de la parcelle et de l'exploitation Agro-Transfert INRA SAD Certification des exploitations face à l’environnement (pollution, énergie…) Institut de l’élevage Diagnostic environnemental de l’exploitation d’élevage (indicateurs de pression) Modèle avec arbre hiérarchique, système d'évaluation multicritère de la durabilité agro-économique des systèmes d'élevage bovins laitiers herbagers FRCA Centre Diagnostic agri-environnemental Nature Centre diagnostic conseil sur le patrimoine naturel d'une exploitation agricole INRA Solagro Solagro ACTA, INRA Association Hommes et Territoires traitement mathématique, calcul de la sensibilité des variétés de blé tendre et du rendement Diagnostic environnemental liant environnement et CTE diagnostic agri-environnemental de l'exploitation agricole outil d'analyse des pratiques phytosanitaires Questionnaire préalable, outil de diagnostic fondé sur des indicateurs de description de l’exploitation et d’évaluation des potentialités d’accueil pour la biodiversité Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes XIII HVE (dispositif) HVN (indicateurs d'évaluation) IAE IBEA IBIS FNE Niveaux de respect environnemental : dépendance aux intrants et infrastructures écologiques Solagro (IRENA) INRA Colmar FNE (casdar) diversité d'assolement, pratiques extensives et éléments fixes du paysage indicateurs agro-écologiques (donnent INDIGO) indicateur de biodiversité des exploitations agricoles intégrer la biodiversité dans les exploitations agricoles IDEA indicateur paysage L. Vilain INDIGO INRA Colmar MASC Sadok MELODIE MERLIN INRA Rennes modélisation et quantification de l'impact environnemental des exploitations porcines et/ ou bovins lait Agro-transfert méthode d'évaluation du risque de lixiviation du nitrate Méthode multicritères PLANETE ARVALIS ADEME indicateurs techniques, économiques et environnementaux (indice de couverture du sol, balance globale azotée, indice de fréquence des traitements phytosanitaires, énergie consommée brute, énergie produite brute et bilan global CO2) analyse énergétique de l'exploitation INRA Avignon adaptation d’ACV au milieu agricole (énergie, eutrophisation du sol, écotoxicité terrestre, écotoxicité aquatique) modèle de fonctionnement des cultures à pas de temps journalier et outil de simulation opérationnel en conditions agricoles INRA Colmar SALCA STICS indicateur de durabilité des exploitations agricoles (agro-écologique, socio-territoriale et socio-économique) indicateur paysage dans le contexte agro-environnemental, (ouverture, patrimoine, diversité), compare le paysage offert et le paysage attendu évaluation de l'impact environnemental des pratiques agricoles sur l'air, le sol, l'eau de surface et l'eau souterraine Modèle avec arbre hiérarchique, évaluation de la durabilité des exploitations (économique, sociale et environnementale) Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes XIV Annexe 3 : Tableau d’équivalence des BCAE (en cours de validation) Particularités topographiques Prairies permanentes, landes, parcours, alpages, estives situés en zone Natura 2000 Bandes tampon (au moins 5 mètres) Jachères fixes (hors gel industriel), en bandes de 10 à 20 m de large Jachère mellifère Jachère faune sauvage Zones herbacées mises en défens et retirées de la production (surfaces herbacées non entretenues ni par fauche ni par pâturage, propice à l’apparition de buissons et ronciers, disposées en bandes de 5 à 10 mètres) Vergers haute-tige Equivalence en surface environnementale (SE) 1 ha de surfaces herbacées en Natura 2000 = 2 ha de SE 1 ha de surface = 2 ha de SE 1 ha de jachère = 1 ha de SE 1 ha de surface = 2 ha de SE 1 ha de surface = 1 ha de SE 1 m de longueur = [100 m² de SE] 1 ha de vergers haute tige = 5 ha de SE Tourbières 1 ha de tourbières = 20 ha de SE Haies 1 mètre linéaire = 100 m² de SE Alignements d’arbres 1 mètre linéaire = 10 m² de SE Arbres isolés Lisières de bois, bosquets, arbres en groupe Bordures de champs Fossés, cours d’eau, béalières, lévadons, trous d’eau, affleurements de rochers Mares, lavognes Murets, terrasses à murets, clapas, petit bâti rural traditionnel Certains types de landes, parcours, alpages, estives définis au niveau départemental Certaines prairies permanentes définies au niveau départemental (par exemple prairies humides, prairies littorales, etc.) « Autres milieux » toutes surfaces ne recevant ni intrant (fertilisants et traitements), ni labour depuis au moins 5 ans 1 arbre = 50 m² de SE 1 mètre de lisière = 100 m² de SE 1 ha de surface = 1 ha de SE 1 mètre linéaire ou de périmètre = 10 m² de SE 1 mètre de périmètre = 100 m² de SE 1 mètre de murets ou de périmètre = 50 m² de SE 1 ha de surface herbacée = 1 ha de SE 1 mètre linéaire = 10 m² de SE 1 ha de surface = 1 ha de SE 1) Définition : bande végétalisée (couvert spontané ou implanté), différentiable à l’œil nu de la parcelle cultivée qu’elle borde, d’une largeur de 1 à 5 mètres, située : entre deux parcelles, entre une parcelle et un chemin ou encore entre une parcelle et une lisière de foret. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes XV Annexe 4 : Proposition de fiches de synthèse des indicateurs à l’échelle de l’exploitation et à l’échelle nationale (ou régionale). Indicateurs à l'échelle de l'exploitation valeurs seuils nationaux ou régionaux appréciation résultat BIODIVERSITE DOMESTIQUE nombre de variétés végétales (1) <… <… <… <… <… <… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… % de races et variétés patrimoniales (en danger, locales ou anciennes) par rapport au nombre total <… >… >… >… <… <… <… <… <… <… <… <… <… <… <… <… <… <… <… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… >… surface équivalente de biodiversité <… >… >… >… surface réelle de biodiversité % surface réelle de biodiversité / surface exploitation <… >… >… >… <… >… >… >… nombre total d'espèces domestiques nombre d'espèces animales (1) nombre d'espèces végétales (1) nombre total de races et variétés nombre de races animales (1) BIODIVERSITE SAUVAGE (*) abondance de papillons (2) nombre de morphotypes de papillons abondance de bourdons (2) nombre de morphotypes de bourdons abondance de vers de terre / m² (2) nombre de morphotypes de vers de terre nombre de morphotypes de mollusques abondance de carabes (2) ratio nombre petites limaces / nombre de carabes nombre de morphotypes d'opercules % de loges occupées nombre de morphotypes de plantes CSI papillons CSI plantes autres CSI BIODIVERSITE PAYSAGERE (1) : dépend du type d'exploitation, les appréciations correspondent pour les espèces animales aux exploitations d'élevage exclusivement, et pour les espèces végétales aux exploitations "végétales" exclusivement (2) : abondance = nombre d'individus total tous morphotypes ou espèces confondus (*) : pour l'instant, seuls sont indiqués les résultats attendus avec les 5 protocoles de la phase de test. La liste pourra être complétée avec les autres protocoles par la suite. Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes XVI Indicateurs à l'échelle nationale (ou régionale) résultat national ou moyenne nationale nombre d'exploitations par appréciation BIODIVERSITE DOMESTIQUE nombre total d'espèces domestiques nombre d'espèces animales nombre d'espèces végétales nombre total de races et variétés nombre de races animales nombre de variétés végétales % de races et variétés patrimoniales (en danger, locales ou anciennes) par rapport au nombre total BIODIVERSITE SAUVAGE tendance d'évolution oiseaux (STOC) tendance d'évolution papillons tendance d'évolution bourdons tendance d'évolution plantes autres tendances d'évolution abondance de papillons nombre de morphotypes de papillons Abondance de bourdons nombre de morphotypes de bourdons abondance de vers de terre / m² nombre de morphotypes de vers de terre nombre de morphotypes de mollusques abondance de carabes ratio nombre petites limaces / nombre de carabes nombre de morphotypes d'opercules % de loges occupées nombre de morphotypes de plantes % d'espèces des milieux agricoles concernées par les différents statuts de l'UICN Evolution : nombre d'espèces étant passées dans une catégorie supérieure % d'espèces des milieux agricoles concernées par les différents états de conservation de la DHFF Evolution : nombre d'espèces étant passées dans une catégorie supérieure / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / BIODIVERSITE PAYSAGERE surface équivalente de biodiversité surface réelle de biodiversité % surface réelle de biodiversité / surface agricole % de la surface agricole française à valeur patrimoniale (ZNIEFF, N2000) Indicateurs de biodiversité en milieu agricole – étude MAAP / MNHN Document de travail – novembre 2009 - annexes XVII