Infirmier /Médecin : Mode d’emploi… Travail de fin d’étude Moulin Renaud Promotion 2012/2015 Introduction…………………………………………………………………………………1 Introduction Au cours de mes trois années de formation, j’ai vécu de nombreuses expériences professionnelles qui m’ont questionné. Mon travail de recherche est parti de l’une d’entre elles. A l’heure de l’informatisation dans les soins, il m’a paru important de parler de la communication entre l’infirmière et le médecin. Lors de mes stages, j’ai pu mesurer l’importance de cette communication avec tous les enjeux qui en découlent. Plusieurs fois, j’ai eu l’occasion d’observer comment tous ces professionnels entrent en relation et quelles stratégies ils mettent en place. C’est pourquoi, j’ai décidé de m’intéresser un peu plus au sujet. Afin de traiter ce sujet, je vous présenterai dans un premier temps la situation de départ. Ensuite viendra le temps de mon questionnement, de mes motivations et de la question de recherche initiale. La lecture d’un article scientifique viendra quelque peu modifier cette question. Puis viendra le temps de construire le cadre conceptuel en rapport avec les variables de ma question de recherche. Ensuite, j’expliciterai les modalités de la réalisation de l’enquête de terrain dans le but de recueillir les dires de deux infirmières et deux médecins. J’analyserai cette enquête et cela donnera suite à une ou plusieurs hypothèses. Pour finir, j’exposerai les limites de mon travail ainsi que les apports que j’ai pu en tirer. 1 1ére Partie DE LA SITUATION D’APPEL A … LA QUESTION DE RECHERCHE 2 La situation d’appel La situation se déroule dans un service de rééducation de 21 lits dans un établissement privé lors de mon stage 3.1 en deuxième année. Me X, 71 ans est admise dans le service suite à la pause d’une PTH1 droite. Elle a pour antécédents de l’ostéoporose. Le bilan biologique post-opératoire montre une anémie à 8.6g dû aux divers saignements lors de l’opération. Un protocole VENOFER® pendant 2 jours a été mis en place à l’hôpital afin de corriger cette anémie. Le contrôle fait lors de la sortie montré une légère augmentation de l’hémoglobine à 9.1 g. Un relais TARDYFERON® est alors mis en place. Lors de l’arrivée au centre de Me X, le médecin prescrit alors TARDYFERON® 80 mg matin et soir ainsi que des sachets de CALCI VIT D3® matin et soir. La prescription est alors envoyée à la pharmacie. Lorsque la pharmacie livre le service, le pharmacien note qu’il existe une interaction entre ces 2 médicaments. Après avoir cherché sur le vidal, je trouve que le CALCI VIT D3® empêche l’absorption du fer au niveau gastrique donc empêche une correction de l’hémoglobine. Ces 2 médicaments doivent être pris séparément. Je signale cette interaction à l’infirmière avec qui je suis en poste du matin. Elle me transmet que nous devrons le signaler au médecin. Vers 12h45, le médecin rentre dans la salle de soins où nous sommes en train de préparer les piluliers pour le soir. A ce moment, l’infirmière l’interpelle et lui signale que le pharmacien a noté une alerte suite à la prescription du tardyferon® et du calci vit D3®. Pendant ce temps, je continue à préparer les piluliers tout en attendant la conduite à tenir par rapport à cette alerte du pharmacien. Le médecin parle dans sa barbe, bougonne, ne tient pas compte de la remarque, prend le dossier qu’il est venu chercher et repart sans nous donner de consigne. Face à cette réaction totalement inattendue de la part du médecin, je suis surpris, je me sens désemparé, impuissant, je ne comprends pas. Je me dis que nous ne mettons pas tout en œuvre pour corriger rapidement l’hémoglobine de cette patiente et ainsi peut-être réduire son temps de convalescence. Je suis frustré. L’infirmière en face de moi a exactement les mêmes sentiments d’incompréhension. Nous échangeons sur ce qui vient de se passer, elle ne comprend pas cette réaction surtout avec 1 Prothèse totale de hanche 3 ce médecin qui est toujours ouvert à la discussion au sujet des prescriptions, qui questionne beaucoup l’équipe quant à la prise en charge des patients. L’équipe du soir arrive et après la relève, nous discutons de cette situation ensemble pour trouver une solution. L’infirmière du soir nous dit qu’elle va essayer de lui en reparler cette après-midi. Le lendemain, l’infirmière nous transmet qu’elle n’a pas pu en rediscuter avec le médecin. A ce moment, j’essaie de repenser à la situation, à la façon dont nous avons transmis les données. Est-ce vraiment le moment opportun ? Je n’arrive toujours pas à comprendre sa réaction, je suis encore troublé par ce sentiment de frustration qui est en moi. Pour moi, ce manque de communication à une incidence sur la prise en charge de la patiente, j’ai le sentiment de ne pas accomplir mon travail correctement. Cette situation me met mal alaise face à l’alliance thérapeutique crée avec Me X. Pour moi, la communication ide/médecin tiens une place majeure dans la prise en charge de patient. En effet, la communication est la base de tous soins quand on parle de prise en charge pluridisciplinaire. Le dialogue ne doit simplement se faire lors de moment dédié mais bien à tout moment Cette situation me questionne : Comment peut-on présenter une nouvelle fois la situation au médecin ? Quelle attitude dois-je avoir avec le médecin ? Le moment était-il propice pour en parler au médecin ? Que puis-je mettre en place pour établir une bonne relation ? Le médecin n’a-t-il pas envie de dialoguer avec cette infirmière ? Le médecin trouve t’-il cette information importante ? Notre communication avec le médecin a-t-elle été assez claire ? L’infirmière n’aurait-elle pas dû insister ? Quel impact cela peut-il avoir sur les soins ? Trouve-t-il cette information prioritaire ? 4 Trouve-t-il notre intervention déplacée ? (hiérarchie) Je souhaite explorer ce thème car pour moi la relation entre l’infirmier et le médecin est très importante. De plus cette relation fait partie intégrante du soin et est la base de celui-ci. Il n’y a pas de soins sans échange, partage d’information, de savoir afin d’optimiser la prise en charge. Il est vrai que mon expérience antérieure en tant d’aide-permis d’évoluer dans ma pratique professionnelle. Problématique : Dans quelle mesure, la qualité de la prise en charge du patient en milieu hospitalier est-elle dépendante du travail entre l’équipe médicale et infirmière ? L’article de recherche Le document est un article tiré de la revue médicale suisse n°3042. Il a été écrit par le professeur A. Perrier médecin et s’intitule « Collaboration infirmières-médecins : un déterminant de la qualité des soins ? » Cet article s’appuie sur des études réalisées dans des hôpitaux canadiens, américains et qui traite de la collaboration, de leurs points de vue entre infirmières et médecins dans différents services tels que le secteur gériatrique, les soins intensifs, les services de médecine interne. Au début, l’auteur souhaite éclaircir la différence entre « pluridisciplinarité » et « interdisciplinarité », en effet dans le premier mot, il explique que le travail est fait sans regarder le travail déjà accompli par d’autres professionnels alors que le second signifie d’avantage un travail de coopération, en réseau, en tenant compte du travail déjà réalisé. Entre professionnels, l’enquête montre une grande disparité selon que l’on se place du point de vue infirmiers et médecins. Dans une étude réalisée dans la région de Huston, 33% 5 des infirmières se disent satisfaite, voire très satisfaite de leur coopération avec les médecins quand ceux-ci trouvent à 73% eux que leur coopération est bonne. L’enquête menée en secteur gériatrique n’a pas pu montrer si une bonne ou mauvaise collaboration avait un impact sur les soins car il y a un trop grand nombre de facteurs qui rentrent en compte pour ces patients-là En soins intensifs, infirmières et médecins ont défini ensemble ce qu’ils entendaient par « collaboration » et ont mis en place un outil validé pour pouvoir la mesurer. Du point de vue des infirmières, une meilleure collaboration aurait fait diminuer de 4% le risque de décès ou bien de réadmission alors que du point de vue médical, il n’y a aucune modification. Cette différence peut s’expliquer par le fait que les infirmières travaillent depuis plus longtemps dans le service que les médecins et que leur présence auprès des patients est plus importante, donc plus apte à juger de l’évolution des patients. Cette étude ci cherche exclusivement à évaluer la qualité de la collaboration infirmière/médecin. En médecine interne, des tests ont été réalisé sur une partie du service avec des patients présentant des pathologies identiques à celles rencontrées à Genève. En incluant lors de la visite du médecin, un pharmacien, l’infirmière, l’assistante sociale. L’enquête révèle que le temps de séjour et son coût diminuent significativement. Les soignants traduisent leurs satisfactions à travailler ainsi. La conclusion traduit que certains facteurs comme la diminution du temps de travail des médecins ou encore la complexité de prise en charge de certains patients sont un frein à la collaboration. Les mentalités doivent encore évoluer du côté de la famille médicale car les infirmières traduisent toujours le mal être d’avoir l’impression de ne pas être écoutées voir peu respectées. L’interdisciplinarité doit être mieux définie afin de la développer et de trouver des stratégies de formation. Cet article m’a paru très intéressant par le fait qu’il montre que l’interdisciplinarité est un enjeu de soin majeur. En effet, au début, l’écart de pourcentage de satisfaction entre le ressenti des infirmières et des médecins est majeur, il traduit que ces deux corps de métier n’ont pas la même perception du mot « collaboration ». Par la suite, une enquête nous montre qu’il y a aussi des limites à l’interdisciplinarité pour diverses raisons. Qu’elles soient au niveau de l’éducation des professionnels ou bien de l’intensité de leurs interventions auprès des patients. Pour celle menée en soins intensifs, le rôle infirmier est primordial du fait de leur expérience plus longue malgré un niveau de connaissance plus faible. La dernière étude 6 nous démontre en ces temps de restriction budgétaire tout l’enjeu qu’est l’interdisciplinarité sur le coût de la prise en charge du patient, sa durée de séjour et sa satisfaction. Ce n’est plus seulement un confort de travail pour le soignant, c’est aussi un gage de qualité. Cet article m’a permis de réellement voir dans quelle direction je souhaitais approfondir mes recherches et m’a conduit à élaborer la question de recherche suivante : Dans quelle mesure l’interdisciplinarité infirmier/médecin peut-elle être fondatrice de qualité de travail? Après avoir exposé ma situation de départ, l’avoir croisée avec un article, il est temps de définir les concepts émergeant de ma question de recherche. 7 2éme Partie LE CADRE CONCEPTUEL 8 Dans cette seconde partie, je vais développer les concepts en lien avec ma question de recherche. Dans un premier temps, je vais traiter le concept d’interdisciplinarité en abordant l’infirmier, le médecin et pour finir, le travail d’équipe. Dans un second temps, le concept de qualité du travail sera traité. L’interdisciplinarité Selon le dictionnaire Larousse, l’interdisciplinarité2 est définie comme ce « qui relève des relations entre plusieurs disciplines, plusieurs sciences ». J’ai choisi de compléter cette définition en citant Futura Science3 qui dit que l’interdisciplinarité est une « Collaboration de professionnels d'horizons différents dans la prise en charge d'une personne malade (spécialistes de plusieurs disciplines médicales, psychologues, infirmières, travailleur social) ». Cette pratique tend à se développer pour chaque patient afin d’avoir une prise en charge systémique et ainsi améliorer la qualité des soins. Le travail en interdisciplinarité nécessite de poser des bases pour avoir une efficacité optimale. L’interdisciplinarité Infirmier/Médecin : Depuis quand ? L’interdisciplinarité est un concept récent qui est né avec le développement de la pensée scientifique (début 20ème siècle) et qui s’est formé avec le développement des différentes disciplines afin que celles-ci ne s’éloignent pas trop les unes des autres. 4 A cette époque, avec la révolution des découvertes de Louis Pasteur5, les soins deviennent de plus en plus perfectionnés grâce à de nouvelles techniques. Le médecin est obligé de 2 http://www.larousse.fr http://www.futura-sciences.com 4 L’interdisciplinarité : aperçu historique de la genèse d’un concept Yves Lenoir Nouveaux cahiers de la recherche en éducation, Volume 2, numéro 2, 1995, p. 227-265 5 1822-1895, scientifique français 3 9 déléguer certains de ses soins à un personnel autre et grâce au docteur Bourneville, les premières écoles d’infirmières ouvrent leurs portes. Au fil du temps, les compétences infirmières vont se développer, un diplôme d’état d’infirmier verra le jour en 1942, le rôle propre infirmier sera reconnu en 1978. 6 L’interdisciplinarité est en marche. L’interdisciplinarité : Comment ça marche ? L’interdisciplinarité se déroule en deux temps : Tout d’abord, il doit y avoir un temps d’organisation des savoirs afin de définir les différents acteurs qui doivent intervenir. Les interactions entre les différents champs disciplinaires forment une ligne de travail qui ne peut appartenir spécifiquement à aucune de celles-ci. Cela permet qu’aucune discipline n’impose ses concepts et méthodes. Cette étape représente la phase théorique du projet qui doit obéir à différents critères qui ont été définis au préalable. • Avoir une équipe et une institution qui adhèrent au travail interdisciplinaire • Définir les professions concernées • Avoir des objectifs communs • Préciser les interactions et participations de chacun • Identifier les méthodes de travail privilégiant l’approche systémique • Prévoir une évaluation du travail fourni Ensuite, le temps de l’organisation du travail est concrétisé par le travail en équipe afin d’optimiser l’organisation pour la rendre la plus efficiente possible. Dans le cas d’un projet interdisciplinaire, les mêmes contraintes du travail en équipe s’imposent. • Etre conscient que l’on forme une équipe même si ce n’est que pour un temps certain 6Marc Catanas « Quelle place de l'infirmière dans l'évolution socio-historique des professions de soin ? »Cadre de santé formateur - Infirmier DE 10 • Désigner un chef d’équipe • Définir les modalités de fonctionnement de l’équipe en tenant compte de l’emploi du temps de chacun, des modes de communication etc. • Effectuer la répartition des tâches en fonction des compétences • Etablir une liste de critères pour la prise de décisions • Définir l’autonomie de chacun en fonction de ses objectifs et des résultats obtenus Des freins à l’interdisciplinarité existent et peuvent être multiples, en effet ce travail est basé sur le volontariat des professionnels afin de bâtir un projet commun. Certains acteurs de santé maitrisent mal ce champ disciplinaire (par manque de connaissances sur cette pratique, de formation, manque de temps, d’envie….) ou alors ne souhaitent pas partager leurs savoirs afin de pouvoir garder une certaine hiérarchie dans l’équipe de travail. Cela peut représenter une menace pour le projet interdisciplinaire. Il devient alors difficile à élaborer. Il est démontré aussi qu’une pratique enseignante qui n’intègre pas suffisamment les principes de l’interdisciplinarité peut freiner cette discipline comme par exemple la démarche de soin ou le diagnostic infirmier.7 Comme nous le montre la partie au-dessus, l’interdisciplinarité est encore nouvelle et la résistance de certaines personnes aux changements n’est pas négligeable. Après avoir défini l’interdisciplinarité et son fonctionnement, je vais m’intéresser maintenant aux compétences des deux corps de métiers que sont l’infirmier et le médecin pour en montrer leurs compétences propres qui réunies, en font un redoutable outil de travail. L’infirmier D’après le code de la santé publique article L. 4311-1 « est considérée comme exerçant la profession d’infirmière ou d’infirmier toute personne qui donne habituellement des soins 7 Recherche en soins infirmiers N° 79 - décembre 2004, p 15-16 11 infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu » La partie réglementaire de cet article précise que « l’exercice de la profession d’infirmier ou infirmière comporte l’analyse, l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et leurs évaluations, la contribution au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation, et d’éducation à la santé. Dans l’ensemble de ces activités, les infirmiers et infirmières sont soumis au respect des règles professionnelles et notamment du secret professionnel. Ils exercent leur activité en relation avec les autres professionnels du secteur de la santé, du secteur social et médico-social et du secteur éducatif » L’infirmier travaille selon 3 rôles : Rôle propre (articles R. 4311-1 à R.4311-5 du code de la santé publique) Rôle sur prescription (articles R.4311-8 et R.4311-9 du code de la santé publique) Rôle en présence du médecin (Articles R.4311-10 du code de la santé publique) L’évolution du champ d’action que peut avoir l’infirmier nous montre que l’interdisciplinarité va être au cœur de sa pratique. En effet, l’infirmier doit montrer, faire reconnaitre ses nouvelles compétences comme par exemple celle apportées par l’arrêté du 20 mars 20128 sur la possibilité encadrée de prescrire des dispositifs médicaux ou sur le fait que l’infirmier est apte à pratiquer des injections du vaccin antigrippal saisonnier (arrêté du 19 juin 2011). En 2009, le nouveau référentiel de formation des infirmiers et infirmières établi 10 compétences que a chaque étudiant doit valider par des travaux, des partiels. La compétence qui nous intéresse le plus pour ce travail est la compétence 9 et qui s’intitule « Organiser et coordonner les interventions soignantes ». Elle nous détaille tout ce qui est attendu dans notre futur métier à savoir le choix des outils de transmissions et d’information, savoir coordonner les actions, le traitement des 8 www.legifrance.gouv.fr 12 informations, savoir organiser son travail, ses interventions dans les limites du champ professionnel de chacun ou encore savoir coopérer dans une équipe pluri professionnelle afin d’optimiser la prise en charge du patient.9 A mon sens, cette compétence est le cœur même de l’interdisciplinarité. Les mots essentiels que je retiendrai sont Organiser, Coordonner et Coopérer. Après avoir parlé du premier maillon au cœur de l’interdisciplinarité, je vais maintenant évoquer le second, à savoir le médecin. Le Médecin Le centre national de ressources textuelles et lexicales définie le médecin comme une « Personne habilitée à exercer la médecine après avoir été admise à différents examens sanctionnant plusieurs années d'études médicales (universitaires et hospitalières) et après avoir soutenu une thèse de doctorat »10 Le médecin est lui aussi régit par des compétences qui sont au nombre de 6. Relation, communication, approche centrée sur le patient. Approche globale, prise en compte de la complexité Education, prévention Premiers secours, urgences Continuité, coordination, suivi Professionnalisme 9 Berger levrault réf 531200 juillet 2012, p 42 10http://www.cnrtl.fr/ 13 Au travers de ces compétences, les mêmes mots présents dans les compétences infirmières ressortent, à savoir « Collaborer avec les autres professionnels de soins dans le respect de leurs compétences », « Contribuer et participer à la formation des professionnels de santé », « Collaborant avec les différents acteurs médico-sociaux dans l’intérêt du patient ». Le rôle prescripteur du médecin spécifie le seul lien hiérarchique existant entre le médecin et l'infirmier. Les deux référentiels de compétences de ces deux métiers nous montrent l’importance que chacun connaisse les compétences de l’autre afin de pouvoir travailler efficacement sans risquer la mise en danger pour le patient ou bien même pour le professionnel car chacun devra être mis devant ses responsabilités en cas de complication. Pour les deux métiers, les responsabilités encourues sont d’ordre administratives, civiles ou morales et enfin pénales.11 Nous venons de préciser le champ de compétences propres aux deux corps de métier en relation avec mon travail de fin d’étude. J’ai décidé ensuite d’aborder le travail d’équipe car deux personnes qui travaillent ensemble forment bel et bien une équipe. Le travail d’équipe L’équipe est définie dans le Larousse comme « un groupe de personnes travaillant à une même tâche ou unissant leurs efforts dans le même dessein »12. Le travail d’équipe nécessite la désignation d’objectifs ou buts communs. L’interdisciplinarité n’est autre que la relation entre plusieurs professionnels de santé et donc qui forment une équipe de travail et qui ont pour but ou objectif, la prise en charge d’un patient dans sa globalité. 11 12 Cahiers des sciences infirmières, Edition Elsevier Masson, janvier 2012. p 67-71 Larousse, dictionnaire encyclopédique illustré 14 Le travail d’équipe nécessite des règles précises qui doivent être respectées de tous, à savoir : Respecter l’organisation des savoirs (Quelle discipline intervient ?...) Respecter de l’organisation du travail (Qui travaille, quand, avec qui…) Cependant, le respect de ces règles entraine des contraintes telles que la diminution du degré de liberté, l’acceptation d’une discipline, il faut adopter une même stratégie et une mutualisation des efforts. C’est l’interdisciplinarité qui donne du sens au travail d’équipe, tous les acteurs y ont un rôle, mais l’important est la mise en commun des compétences et savoirs. Dans son livre « Le travail en équipe », Robert Mucchielli définit les conditions du travail d’équipe. 1. « Une communication interpersonnelle bilatérale facile dans toutes les directions et non pas seulement selon le réseau constitué en vue de la tâche 2. L’expression possible des désaccords et des tensions 3. La non mise en question de la participation affective du groupe 4. L’entraide en cas de difficulté d’un des membres 5. La volonté de suppléance d’un membre défaillant 6. La connaissance a priori des aptitudes, réactions, initiatives de tous les autres par chacun 7. La division du travail après élaboration en commun d’objectifs et acceptation d’une structure si la tâche l’exige et en fonction de la tâche.» 13 Nous pouvons remarquer que toutes ces conditions sont identiques à celles décrites dans le cadre d’un travail en interdisciplinarité. Pour résumer cette partie, je citerai Robert Lafon cité par Robert Mucchielli que : 13 R. Mucchielli « Le travail en équipe » op.cit., p.58-59 15 qui dit « L’équipe est une coopération entre un nombre limité de professionnels différents, dans un même champ d’action, se considérant comme collectivement responsables d’une réalisation, ayant donc une intentionnalité commune et étant en situation à l’intérieur d’une structure définie dans un cadre stable et organisé »14 14 R. Lafon cité par R. Mucchielli « Le travail en équipe » op.cit., p. 13 16 La Qualité de travail Après avoir parlé de l’interdisciplinarité, je vais donc traiter maintenant de la qualité de travail infirmier/médecin. Dans un premier temps, je vais définir ce qu’est la « Qualité », puis les critères qui permettent d’évaluer la qualité du travail en interdisciplinarité, les différents types de communications et enfin j’aborderai le concept de confiance, mais pour l’instant, place à la définition de la « Qualité ». La qualité : c’est quoi ? Le Larousse nous propose une première définition de la « qualité » qui dit que c’est un « Aspect, manière d'être de quelque chose, ensemble des modalités sous lesquelles quelque chose se présente ». La seconde proposée est plus en phase avec mon travail, elle définit la « qualité » comme une « Catégorie de l'esprit qui répond à la question de savoir si la manière d'être d'un sujet peut être affirmée comme existante ou non à son propos ; manière d'être d'une personne ou d'un sujet ». Les critères de qualité de travail en interdisciplinarité Les relations interpersonnelles sont parfois complexes et pourtant, elles sont porteuses du travail en équipe. Pour pouvoir évaluer ce travail, différents critères qu’ils soient d’ordre relationnel, organisationnel ou encore opérationnel ont été établis. 17 Les critères relationnels sont : Etablir une qualité de la communication interindividuelle Obtenir une confiance mutuelle des autres membres de l’équipe Respecter la confidentialité Développer la cohésion du groupe et sa solidarité Respecter les compétences et la contribution de chaque membre du groupe Développer la capacité d’écoute Favoriser les échanges entre les acteurs Détecter rapidement les sources de conflits et identifier au préalable un médiateur Pour les critères organisationnels et opérationnels il s’agit de : Fixer des règles de fonctionnement communes et acceptées de tous Etablir des buts et objectifs communs acceptés de tous Avoir une cohérence dans les objectifs Obtenir une motivation de chacun Avoir une organisation interne efficace Répartition claire des rôles de chacun Avoir une délégation entre collaborateurs Répartir équitablement les ressources de travail Evaluer le travail fourni L’interdépendance et l’interaction sont vraiment complémentaires pour la prise en charge d’un patient de façon systémique. Il n’y a pas de place pour l’improvisation. 15 Recherche en soins infirmiers N° 79 - décembre 2004, p 112-113 18 15 La communication La communication est la transmission d’informations codées. Chaque individu communique de manière différente en fonction de divers facteurs, qu’il soit sociaux, culturels ou encore intellectuels. Comme chaque individu a ses propres codes, des incompréhensions peuvent naître, être sources de conflits et être néfastes à un échange constructif. Pour pallier ces incompréhensions, l’utilisation d’un langage professionnel est de rigueur. Pour qu’un groupe fonctionne, chaque acteur doit faire l’effort de comprendre l’autre et ainsi prévenir des situations de conflits. La communication verbale La communication verbale utilise des verbes pour former un langage oral. Attention, la langue des signes fait toutefois partie de la communication verbale. Pour avoir une communication verbale de qualité, il y a quelques règles à suivre comme : Un message simple Etre précis Etre clair Choisir le moment opportun Avoir un débit de parole adapté Avoir un vocabulaire professionnel Cela peut être complétée par quelques techniques, comme la reformulation, les questions, la rétroaction, la validation, la synthèse et l’emploi du « JE » afin d’être sûr d’avoir réussi à faire passer le message souhaité. 16 La communication ne passe pas exclusivement par la voix, on parle alors de communication non verbale. 16 http://www.csmoesac.qc.ca 19 La communication non verbale La communication non verbale se définit par le fait d’envoyer des messages: silences, gestes, postures, expressions faciales, ton de la voix, rythme de l’élocution, vêtements…qui complètent la communication verbale. Elle exprime les émotions, les sentiments, les valeurs. Ce mode de communication renforce et crédibilise le message verbal lorsqu’il est adapté, mais peut décrédibiliser ce même message s’il est inadapté. On envoie et on reçoit en permanence des signes non verbaux qui se transmettent par des expressions du visage, des gestes, une certaine posture, le timbre de voix, les vêtements, la coiffure, le maquillage, l’odeur, les silences, le toucher. Le langage non verbal permet la communication entre personnes de langues différentes : le rire et l’expression de la douleur sont les expressions non verbales les plus universelles. La signification d’un geste dépend de la situation, de l'émetteur, du récepteur, de la culture, de la religion. Il est impossible de ne pas avoir de communication non verbale. C'est notre premier mode de communication. L'information non verbale complète le message verbal, elle aide à comprendre ce qui est dit à travers le langage. Cette communication est souvent plus fiable que celle dite verbale. Pour que la communication soit réussie, il faut qu'il y ait concordance entre le message verbal et le non verbal.17 17 http://www.cterrier.com 20 La confiance Selon les définitions .fr, la confiance « est le sentiment de sécurité ou la foi (la sûreté) qu’a une personne vis-à-vis de quelqu’un ou de quelque chose. ».18 C’est un élément majeur dans la vie, sans elle aucune action ne se termine. Une seconde définition de ce concept va venir éclairer un peu plus mon sujet. En effet l’infirmier et le médecin travaillent souvent main dans la main et ont besoin, à mon sens d’avoir confiance l’un en l’autre. C’est pourquoi définition qui dit que je souhaite compléter avec cette « la confiance est une hypothèse faite sur le futur comportement d’autrui. Il s’agit d’une conviction selon laquelle une personne serait capable d’agir d’une certaine manière face à une situation donnée. »19 Le degré de confiance accordé à l’autre peut varier en fonction des actions de celui-ci. Ce concept a beaucoup été étudié par différents champs disciplinaire tels que la sociologie, la psychologie sociale, la psychologie, mais aucun consensus n’a encore été trouvé pour en faire une définition commune. Cependant, nous pouvons nous appuyer sur 3 critères qui me paraissent importants pour démontrer une confiance interhumaine. Le premier sera le fait que chaque personne démontre ses capacités, ses compétences, son savoir-faire dans son domaine. Le second est la bienveillance car chacun peut penser que l’autre respectera ses engagements sans penser à son profit personnel. Le troisième est la crédibilité de son interlocuteur dans la réalisation de son travail avec rigueur et efficacité.20 Ces trois critères semblent concorder en tous points avec le concept d’interdisciplinarité étudié ci-dessus. Avant de passer à la troisième partie de ce travail, je vais faire une synthèse du cadre conceptuel afin d’en faire émerger les idées majeures. 18 Lesdefinitions.fr Lesdefinitions.fr 20Chaker BOUGHANBOUZ (Doctorant) « La construction de la confiance inter-acteurs dans les pôles de compétitivités : fondements et propositions» Université de Nice Sophia Antipolis 19 21 Synthèse L’interdisciplinarité est un concept nouveau qui a vu le jour au début du 20 ème siècle grâce à l’émergence des disciplines dans le secteur de la santé. Sans le savoir, Louis Pasteur et le docteur Bourneville en sont les précurseurs. L’interdisciplinarité se divise en deux grandes parties. Dans un premier temps, il y a l’organisation des savoirs puis vient le temps de l’organisation du travail afin d’avoir un travail de qualité et donc une prise en charge efficace. L’infirmier et le médecin travaillent ensemble, il est important que chacun soit conscient des compétences de l’autre afin d’optimiser la tâche à accomplir. Dans le référentiel de chacun, nous retrouvons les mêmes mots clefs, à savoir : coordonner, organiser, coopérer. Deux personnes qui travaillent ensemble forment une équipe. Dans son livre « Le travail en équipe », Robert Mucchielli définit les conditions du travail d’équipe. Il en ressort que le travail en équipe doit être organisé dans son savoir mais aussi dans son travail pour qu’il puisse être optimum. L’important n’est pas la réussite personnelle mais la réussite du groupe dans l’atteinte du ou des objectifs fixés. La qualité de travail entre deux personnes se base sur plusieurs critères. Les critères sont d’ordres relationnels, organisationnels et opérationnels. Il n’y a pas de place pour l’improvisation. L’échange et l’interdépendance dans un groupe sont complémentaires pour la prise en charge globale d’un patient. La communication dans un groupe est primordiale. Attention, chaque individu a son propre mode de communication et il est important d’être sûr que l’on parle de la même chose (emploi d’un langage professionnel) si l’on veut fournir un travail constructif. Dans la communication, on différencie deux modes, il y a la communication verbale (utilisation de verbe) et la communication non verbale (expressions du visage, mouvements des bras…). Ces deux modes doivent être en adéquation pour que la communication soit réussie. On ne peut pas parler de travail d’équipe, de qualité de travail sans parler du concept de confiance. En effet, la confiance s’établit au fur et à mesure des actions réalisées par les autres membres de l’équipe. Elle se gagne mais aussi peut se perdre. Pour évaluer une confiance interhumaine, on peut s’appuyer sur 3 critères que sont les capacités qu’a une personne dans son domaine, son savoir-faire, le respect que chacun aura par rapport à ses engagements ou encore la crédibilité de son confrère lors de son travail. 22 Lors de ces recherches effectuées pour la construction de ce cadre conceptuel, je m’aperçois que qualité du travail et travail en interdisciplinarité vont dans le même sens. Même si les critères d’évaluation n’emploient pas les mêmes termes, ils cherchent à valider les mêmes idées. Maintenant, place à la troisième partie de mon travail, à savoir l’enquête de terrain auprès des professionnels. Je pourrai ainsi comparer la théorie à la pratique au quotidien. 23 24 Bibliographie 25 Livres Nouveaux cahiers de la recherche en éducation, Volume 2, numéro 2, 1995, p. 227-265 Recherche en soins infirmiers N° 79 - décembre 2004, p 15-16 Cahiers des sciences infirmières, Edition Elsevier Masson, janvier 2012. p 67-71 MUCCHIELLI Robert « Le travail en équipe », p.58-59 Recherche en soins infirmiers N° 79 - décembre 2004, p 112-113 Articles PERRIER Arnaud. « Collaboration infirmières-médecins : un déterminant de la qualité des soins ? » revue médicale suisse,2005 Disponible sur internet : http://www.revmed.ch/rms/2005/RMS-42/30804 CATANAS Marc « Quelle place de l'infirmière dans l'évolution socio-historique des professions de soin ? »Cadre de santé formateur - Infirmier DE disponible sur internet : www.infirmiers.com BOUGHANBOUZ Chaker (Doctorant) « La construction de la confiance inter-acteurs dans les pôles de compétitivités : fondements et propositions» Université de Nice Sophia Antipolis disponible sur internet : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00664930/document erudit.org disponible sur internet : L’interdisciplinarité : aperçu historique de la genèse d’un concept Yves Lenoir https://www.erudit.org/revue/ncre/1995/v2/n2/1018204ar.pdf 26 Textes administratifs Berger levrault réf 531200 juillet 2012, p 42 www.legifrance.gouv.fr Source internet Larousse .fr disponible sur internet : http://www.larousse.fr Futurama-sciences.com disponible sur internet: http://www.futura-sciences.com TERRIER Claude disponible sur internet : http://www.cterrier.com/cours/communication/60_non_verbal.pdf Lesdefinitions.fr disponible sur internet : http://lesdefinitions.fr/confiance LAPEYRE Bénédicte disponible sur internet : http://www.journaldunet.com/management/efficacite-personnelle/conseil/obtenir-plus-gracea-la-diplomatie-dans-ses-relations-professionnelles/les-qualites-du-diplomate.shtml 27 Annexes Annexe n°1 Mr Moulin Renaud Promotion 2012/2015 28 IFSI du Forez Bonjour, Cet entretien entre dans le cadre de mon travail de fin d’étude. Je tiens à vous remercier du temps que vous m’accordez. Je souhaite préciser que cet entretien est anonyme et que votre nom n’apparaitra à aucun moment dans mon travail. Guide d’entretien Comment définissez-vous le terme d’interdisciplinarité ? Quels sont les modes de communications utilisés entre le médecin et l’infirmier ? Fréquence de communication Pertinence (pour le médecin) Mail, lecture de transmission, tel Quelle place laissez-vous à la relation infirmière/médecin dans les soins ? Travail d’équipe ? Chacun de son côté Quelles compétences jugez-vous nécessaires d’avoir pour pouvoir communiquer et pourquoi ? Quels types de relations professionnelles entretenez-vous avec le médecin ou l’infirmière ? Si vous aviez à améliorer votre relation, de quoi auriez-vous besoin ? 29 Comment définissez-vous le terme d’interdisciplinarité ? Question Infirmière 1 Médecin 1 Infirmière 2 Médecin 2 Cadre conceptuel Différentes disciplines Différentes disciplines Collaboration entre Synonyme de Avoir objectifs qui travaillent en médicales et différents acteurs de multidisciplinarité, très communs. collaboration sur un paramédicales, sociales soins qui travaillent important en réanimation. projet précis, pour un qui travaillent ensemble ensemble dans un même but. patient précis. pour une prise en charge globale du patient. Ils travaillent ensemble Il doit y avoir une fourni. Interaction entre équipe Organisation des médicale et paramédicale. savoirs et du travail Nouvelle discipline avec un échange des concertation de groupe, il L’idéal est que tout le avancées même si souvent faut faire le point par monde travaille ensemble chacun travaille de son C’est un travail en moment pour atteindre le mais la réalité fait que côté. complémentarité plus but mais chacun travaille chacun travaille l’un à qu’un travail en de son côté pour arriver côté de l’autre. parallèle. au même but. Evaluation du travail Travailler ensemble est peut-être un peu idéaliste. Il faut que les informations soient dites à tout le monde pour réussir le projet. 30 Annexe n°2 31 Question Infirmière 1 Médecin 1 Infirmière 2 32 Médecin 2 Cadre conceptuel Quels modes de communication utilisez-vous avec le médecin ou l’infirmière ? Transmission écrite ou Informatique, échange oral Transmissions écrites mais IDE impliquée dans le tour Communication verbale orale. en plus si changement beaucoup beaucoup d’oral. médical de ses patients importante Prescription médicale. important pour s’assurer de la prise en compte des Communication orale très infos. souvent. Pas le temps d’écrire Beaucoup d’échange chaque matin. langage professionnel informel mais regrette le peu de réunion où l’ont Trouve l’informatique pas traitent ensemble de cas toujours très lisible. particuliers. beaucoup de transmissions. Beaucoup de transmission orale. Lecture des transmissions Beaucoup d’échange oral Quelques fois, il est L’informatique nous fait qui permet l’émergence de décidé de suivre une ligne perdre du temps parfois. questions et qui rend le directrice avec les Discutions informelles travail plus intéressant. personnes présentes et les Lecture des observations Réalisation d’une relève médicales pour le médecin par les infirmières tous les des infirmières « … c’est très instructifs…. » infos ne suivent pas et à Prescription par la fin chacun fait ce téléphone. qu’il veut. C’est très important que l’ide soit présente lors matins. des prescriptions car Lecture des transmissions Souhaite plus de réunions infirmières pour que tout le monde Pas beaucoup d’écrit travaille dans la même direction. 33 Utilisation d’un échange beaucoup. 34 Question Infirmière 1 Médecin 1 Infirmière 2 35 Médecin 2 Cadre conceptuel Quelle place laissez-vous à la relation médecin /infirmière dans les soins ? La relation Travail d’équipe, « … tu Travail d’équipe, médecin/infirmière est peux pas faire comprendre ce que l’on primordiale. autrement… » fait et avoir des explications sur les choses non comprises. Aime beaucoup le partage Sinon pas possible de les d’informations, c’est ce prendre qui nous fait avancer, ça correctement. Place centrale L’ide est plus au contact du patient car elle a 2 Connaitre le rôle et les connaissances de chacun patients alors que moi, j’en ai 6 et 20 en garde. Travail d’équipe en charge Echanges réciproques crée une relation de d’informations pour Respect de travail saine. prendre en charge les l’organisation des J’ai besoin du regard des patients dans leur savoirs et du travail ide et aides- globalité et ainsi avoir Il y a une forte demande soignantes, »…on un bon suivi, c’est de comprendre ce que je travaille ensemble… » indispensable. suis en train de faire. Travail d’équipe Remarque une évolution positive des relations dans le temps. 36 37 Infirmière 1 Médecin 1 Infirmière 2 Médecin 2 Cadre conceptuel Savoir se respecter les De la patience car elle De la diplomatie, de Considérer le personnel Travail d’équipe. uns les autres, comme nous, on est l’écoute, de la paramédical, ne pas se toujours débordée pédagogie, de la patience. situer au-dessus. savoir à quel moment on Savoir prendre le temps de Que le médecin se mette à De l’humilité. tensions. peut parler, parler la portée de l’ide, De l’écoute pour pouvoir Connaissance des avancer ensemble. aptitudes de chacun. Etre accessible Critère qualité de la avoir l’esprit ouvert, de la pertinence, de De l’écoute. Expression possible des désaccords et des choisis. l’observation, de la réflexion. réexplique, termes Comprendre l’autre et connaître son rôle. Disponibilité. « …Ce n’est pas facile la communication… dans des services confinés » « …comprendre sans être d’accord… » communiquer ? Quelles compétences jugez-vous nécessaire d’avoir pour pouvoir Question 38 communication verbale. Choix du moment opportun. Infirmière 1 La relation dépend du médecin. Il faut qu’il y ai de la confiance mais la confiance est altérée par Médecin 1 Infirmière 2 Médecin 2 Cadre conceptuel Confiance réciproque Relation de travail De la confiance Confiance Partager ses savoirs Maintenant, voit plus le D’apprentissage envers Démontrer ses médecin comme son égal les ide. capacités De l’accessibilité pour Crédibilité de son créer un climat de interlocuteur Connaître l’autre pour pouvoir adapter son mode de communication sans oublier le niveau de hiérarchie. les soucis de service du confiance moment De la confiance, mais elle Il y a une relation de hiérarchie se gagne en prouvant ses compétences professionnelles. « … c’est très subjectif la confiance… » La relation professionnelle qui devient amicale peut avoir médecin ? Quel type de relation professionnelle entretenez-vous avec l’infirmière ou le Question des répercussions sur le travail en cas de problème 39 40 Infirmière 1 Avoir du temps pour Médecin 1 Du temps une fois par Infirmière 2 Médecin 2 Cadre conceptuel De temps, de moment Qu’elles soient mieux La communication d’échange formées à leur arrivée verbale et non verbale échanger avec toute semaine pour échanger sur l’équipe les problèmes de service mais on doit faire partie et de prise en charge des de cette formation. patients staff de travail Mieux connaitre les Pouvoir débriefer des personnes avec qui je situations complexes travail 41 La confiance Qualité de travail De la mise en place d’un de quoi auriez-vous besoin ? Si vous aviez à améliorer votre relation avec l’infirmière ou le médecin, Question IFSI-IFAS DU CENTRE HOSPITALIER DU FOREZ PROMOTION 2012/2015 ANNEE 2014/2015 Infirmier/Médecin : Mode d’emploi… Ce travail part d’une situation rencontrée lors d’un stage en service de rééducation. La question de la qualité du travail en interdisciplinarité médecin/infirmière est traitée. Un questionnement émergeant de la situation croisée à la lecture d’un article de recherche a amené la question de recherche suivante : Dans quelle mesure l’interdisciplinarité infirmier/médecin peut-elle être fondatrice de qualité de travail? Différents concepts sont abordés tels que l’interdisciplinarité, le travail en équipe, la qualité de travail, la confiance. Ceux-ci émergent de différentes disciplines comme la sociologie, la psychologie ou encore les soins infirmiers. La réalisation d’entretiens auprès de médecins et d’infirmiers croisés à l’apport théorique permet d’amorcer des éléments de réponse. Ces éléments ainsi que tout ce document sont évolutifs car le travail demandé est une initiation au travail de recherche dans le cadre d’étude en soins infirmiers. Mots clefs : Qualité de travail – Interdisciplinarité – Infirmier - Médecin