CHAPITRE IV

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CHAPITRE B
L’ a p p a r e i l r e p r o d u c t e u r d e l a f e m m e
1
Nous avons vu que le fonctionnement de l’appareil reproducteur de l’homme dépend de
régulations hormonales avec trois niveaux de contrôle. Trouve-t-on dans le fonctionnement
de l’appareil génital de la femme des mécanismes hormonaux comparables ?
1. Anatomie du système génital de la femme.
(Documents 13, 14 et 15)
Les organes génitaux féminins comprennent :
* les deux gonades femelles ou ovaires.
* des conduits génitaux :
- deux pavillons ciliés ;
- deux trompes de Fallope ou oviductes.
* l'organe copulateur (= organe d'accouplement) appelé vagin.
* l'organe de la gestation appelé utérus.
a - Les ovaires.
Les ovaires sont situés de part et d'autre de l'utérus.
L'ovaire présente deux régions :
- la zone corticale ou cortex ; il s'agit de la zone fertile contenant les follicules.
- la zone médullaire ou médulla faîte de vaisseaux sanguins et de l’albuginée. Chaque ovaire est
maintenu en place par plusieurs ligaments qui se fixent à l'utérus et à la paroi du bassin.
b - Les voies génitales, l'organe de la gestation et l'organe copulateur.
* L’oviducte ou trompe de Fallope est un long conduit dont l'extrémité libre se termine par un
large pavillon situé au voisinage de l'ovaire. Sa lumière, étroite et plissée, est tapissée de cellules ciliées.
L'ampoule correspond à la zone de la trompe dans laquelle a lieu la fécondation.
* L' utérus est un organe creux.Il reçoit dans sa partie supérieure renflée les deux oviductes et
possède dans sa partie inférieure un canal : le col de l’utérus qui assure la communication avec le
vagin. La paroi de l'utérus est constituée dune épaisse tunique de muscles lisses : le myomètre
et d’une muqueuse richement vascularisée : l’endomètre.
* Le vagin est un conduit tapissé d'une muqueuse fine, plissée, dépourvue de glandes.
* La vulve désigne l'ensemble des organes génitaux externes. Elle est constituée de replis
charnus : les petites et grandes lèvres à la jonction desquelles se trouve le clitoris (tissu érectile). Dans la
région centrale de la vulve s'ouvrent, vers l'avant, l'urètre et, vers l'arrière; le vagin.
2. Physiologie du système génital de la femme.
a. Ovogenèse (Document 17).
g) Particularité de l’ovogenèse.
L’ovogenèse est longue et discontinue. Elle se déroule en partie dans l’ovaire (région corticale) mais se
poursuit à l’extérieur de cette glande. Elle est étroitement associée à des cellules diploïdes (2n) qui
réalisent autour du futur gamète une structure de plus en plus complexe : le follicule. Cette ovogenèse
commence au cours du développement fœtal.
Mais les particularités portent aussi sur le déroulement de la méiose qui marque la phase de maturation
ð Nature des cellules obtenues.
Chez le fœtus de sexe féminin, les ovogonies (2n), cellules germinales diploïdes des ovaires (qui
correspondent aux spermatogonies) se multiplient rapidement par mitoses. Les ovogonies entrent alors
en période de croissance.
Puis ces ovogonies se transforment en ovocytes I (2n). La première division de méiose (division
réductionnelle) conduit à deux cellules haploïdes de nature très différente et de taille différente. L’une
garde l’aspect de l’ovocyte I, tout en étant devenu haploïde : ce sera l’ovocyte II (n chromosomes
bichromatidiens). La seconde cellule est aussi haploïde mais se réduit à un premier globule polaire
(GP1 ; n chromosomes bichromatodiens) qui restera à proximité de l’ovocyte II.
2
La seconde division de méiose renouvelle cette division inégale : elle donne un ovotide (n
chromosomes monochromatidiens) et un second globule polaire (GP2) (n chromosomes
monochromatidiens) qui accompagne le premier.
La phase de maturation doit s’achever normalement en transformant l’ovotide en gamète achevé
(l’ovule).
ð Déroulement dans le temps
La première division de méiose commence dans l’ovaire mais elle est bloquée en prophase I de
méiose de telle sorte que l’ovaire ne contient que des ovocytes I. Cette inhibition est levée quelques
heures avant l’ovulation. L’ovocyte I devient un ovocyte II accompagné du premier globule polaire.
La deuxième division de méiose lui fait immédiatement suite mais elle est bloquée en métaphase II de
méiose.
On verra que ce second blocage ne sera levé que lors de la pénétration d’un spermatozoïde dans
l’ovocyte II qui deviendra un ovotide (voir chapitre sur la fécondation).
b) Chronologie de l’ovogenèse dans le cas de l’espèce humaine.
·
·
·
·
·
On prend pour point de départ les gonocytes qui viennent de coloniser les crêtes génitales. On estime
que ceux qui vont s’engager dans le processus d’ovogenèse sont approximativement au nombre de
1900 (pour les deux ovaires).
La phase de multiplication qui s’opère est limitée aux six premiers mois de la vie fœtale. Elle
conduit théoriquement en 12 cycles mitotiques à 6 à 7 millions d’ovogonies, mais un très grand
nombre dégénére ce qui nous ramène à 2 millions d’ovogonies puis à moins d’un million.
La phase d’accroissement transforme ces ovogonies en ovocyte I, chacun d’eux étant entouré de
cellules somatiques du cortex ovarien, les cellules folliculaires. Ainsi se forment des follicules
primordiaux, qui vont faire eux aussi l’objet d’un processus de dégénéréscence nommé atrésie
folliculaire (On compte 380 000 le nombre de ces follicules à la naissance).
Une phase de repos s’installe jusqu’à la puberté (10 à 12 ans), mais l’atrésie folliculaire continue de
s’exercer et réduit encore le nombre de follicules primordiaux à 15 000.
C’est à partir de la puberté que se réalise la suite de l’activité des ovaires. Celle-ci sera cyclique et
sera limitée dans le temps.
En effet, l’atrésie folliculaire ne permettra guère à plus de 400 – 450 follicules primordiaux de
poursuivre leur évolution jusqu’à un stade qui sera marqué par l’expulsion de l’ovocyte I hors de
l’ovaire. Pratiquement, l’activité gonadique cessera vers 48-52 ans : on lui donne le nom de
ménopause.
g) Evolution folliculaire = Folliculogenèse.
ð Nature des follicules (Documents 16 et 18).
À la puberté, un certain nombre de follicules primordiaux se différencient successivement en follicules
primaires, en follicules secondaires, en follicules tertiaires (= cavitaires).
-
-
Le follicule primordial est formé par l’ovocyte I entouré de quelques cellules folliculaires (cellules
somatiques donc à 2n chromosomes); sa taille est d’environ 30 à 40 µm. Ce type de follicules
constitue une réserve qui sera à l’origine des autres types.
Le follicule primaire se caractérise par une augmentation du nombre de cellules folliculaires qui se
répartissent en une (ou deux assises) ; son diamètre est de 60 µm. Ces cellules entourent l’ovocyte I.
Jusqu’à la puberté au minimum, les follicules sont au stade primaire. Le passage au stade secondaire
commence 4 à 5 mois avant l’ovulation.
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-
-
Le follicule secondaire est marqué par la présence autour de l’ovocyte d’une membrane appelée
membrane pellucide, doublée d’un épais manchon de cellules folliculaires qui reçoit le nom de
granulosa ; en même temps à la périphérie se mettent en place d’autres cellules désignées sous le
nom de cellules thécales (formant la thèque).
Le follicule tertiaire (ou cavitaire) se reconnaît à sa taille (200 à 1600 µm) et à la présence de zone
de lyses cellulaires dans la granulosa, mettant en place des cavités qui vont confluer en une vaste
cavité unique : l’antrum. En même temps la couche thécale se différencie en une thèque interne
appliquée à la granulosa et une thèque externe périphérique.
ð Phase de la maturation folliculaire
Périodiquement ou alternativement dans chacun des ovaires droit et gauche, un follicule tertiaire (dit
follicule dominant) arrive jusqu’à un stade plus achevé encore, celui de follicule mûr ou follicule de De
Graaf.
Ce follicule de De Graaf, dont le diamètre est de 1600 à 3200 µm, est proche de la surface de l’ovaire.
L’examen d’une coupe d’ovaire (Document 15) permet de reconnaître ces différents aspects folliculaires
et en particulier celui qui correspond à un follicule de De Graaf.
Dans un tel follicule, on constate que l’ovocyte I (entouré de sa membrane pellucide) est également
entouré d’une simple couronne de cellules de la granulosa (la corona radiata) et qu’il s’individualise
dans l’antrum à l’extrémité d’un petit pédoncule (le cumulus oophurus). Les cellules de la thèque interne
présentent la particularité d’être associées à un riche réseau de capillaires sanguin, ce qui laisse prévoir
une activité endocrine : on verra effectivement que ces cellules sont responsables de la sécrétion des
oestrogènes. La thèque externe en revanche est une simple enveloppe conjonctive.
ð Ponte ovulaire ou oestrus
Arrivé à un certain degré de maturité sous l’action de certaines interventions hormonales, peut être aussi
à cause de la pression du liquide folliculaire et des contractions ovariennes, la paroi du follicule se rompt
et l’ovocyte II accompagné du GP1 est libéré dans la cavité générale en direction des voies génitales. On
parle de l’ovulation ou encore de la « ponte ovulaire » (on considère que quelques heures avant
l’ovulation la méiose de l’ovocyte I se débloque et devient un ovocyte II bloqué en métaphase II de
méiose et un GP1).
Si on trouve de telles formations dans les voies génitales femelles, on peut affirmer que l’on est au stade
d’ovulation.
Remarque : La périphérie de l’ovocyte II montrent des granules corticaux, dérivés golgiens, dont le
développement est lié à la présence des cellules de la corona radiata.
ð Formation du corps jaune
Après l’ovulation et l’évacuation du liquide de l’antrum, le follicule de De Graaf s’affaisse et l’antrum
se remplit de sang coagulé, qui finit par se résorber.
Les cellules de la granulosa prolifèrent et comblent la cavité. Ces cellules reconnaissables à leur teinte
jaunâtre (cellules lutéales ou lutéiniques) seront responsables du nom donné à cette nouvelle structure :
le corps jaune. Celui-ci commence à sécréter de la progestérone et un peu d’oestrogènes.
Son destin dépend de celui de l’ovocyte II:
- dans le cas où l’ovule est fécondé, il persiste pendant une partie de la gestation (pendant 3 à 4 mois) ;
il sera ensuite relayé par le placenta. On lui donne le nom de corps jaune de gestation ou corps jaune
gestatif. Sa dégénérescence laisse une trace dans le cortex ovarien : le corpus albicans.
- si l’ovule n’est pas fécondé, le corps jaune est dit progestatif, il dégénére (lutéolyse) rapidement (2
semaines) en laissant une petite cicatrice à la surface de l’ovaire.
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Dans cette dernière éventualité, on assiste dans l’autre ovaire à la mise en route d’un nouveau processus
de maturation d’un follicule de De Graaf. Cette observation permet de dégager la notion de CYCLE
OVARIEN.
d) Le cycle ovarien
ð Les trois phases d’un cycle ovarien :
Le cycle ovarien se décompose en 3 phases :
- la phase folliculaire (ou de maturation d’un follicule).
Elle débute par le développement d’un follicule tertiaire (= follicule cavitaire) et s’achève lors de la
rupture de la paroi du follicule de De Graaf.
- l’ovulation (= œstrus = ponte ovulaire).
- la phase lutéale (= lutéinique).
Au cours de cette phase se forme le corps jaune.
Une fécondation, suivie d’une gestation, interrompt temporairement cette succession de cycles.
ð Conséquences du cycle ovarien.
Ce cycle ovarien s’accompagne d’une activité hormonale. Lieu de la gamétogenèse, l’ovaire est aussi
une glande endocrine qui fabrique des oestrogènes (hormone stéroïde) pendant la phase folliculaire et
des oestrogènes plus de la progestérone (hormone stéroïde) pendant la phase lutéinique.
Le Document 20 vous montre les formules chimiques de l’oestradiol et de la progestérone (ces deux
hormones stéroïdes dérivent toutes les deux du cholestérol).
Ces hormones ovariennes agissent sur des organes cibles et plus particulièrement sur la paroi de l’utérus
et celle du vagin.
Ainsi on met en parallèle :
- un cycle des hormones ovariennes : taux croissant d’oestrogènes pendant la phase folliculaire
puis présence simultanée d’oestrogènes et de progestérone pendant la phase lutéale.
- un cycle des effecteurs
ð cycle utérin : caractérisé par une restauration puis un acroissement de l’endomètre pendant la phase
folliculaire : il s’achève et s’accompagne d’une activité sécrétrice exocrine pendant la phase lutéale
dont le terme est marqué par un phénomène observable : l’apparition périodique des règles
(=menstruations).
On convient de dire, chez la femme, que la reprise d’un nouveau cycle ovarien prend date au 1er jour
des règles.
ð cycle de la glaire cervicale (voir plus loin)
Remarques :
- Si la phase folliculaire dure 14 jours chez la femme, il faut noter que cette durée ne correspond
pas au temps nécessaire à la transformation d’un follicule primordial en follicule de De Graaf
mais correspond à la phase finale c'est-à-dire à la transformation d’un follicule cavitaire en
follicule mûr.
- Le cycle menstruel correspond à l’ensemble des transformations touchant les muqueuses vaginale et
utérine. Par convention, le 1er jour du cycle est défini par le jour d’apparition des règles et se termine
le jour qui précède l’apparition des nouvelles règles.
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b) Physiologie sexuelles féminine.
a) Sécrétion des hormones ovariennnes au cours du cycle (Document 19 cycle ovarien + hormones
ovariennes)
Ce schéma montre l’évolution des structures ovariennes et le taux des hormones gonadiques :
- les oestrogènes sont sécrétés au cours de la phase folliculaire, principalement par les cellules de la
thèque interne du follicule mais également par les cellules de la granulosa.
Leur taux sanguin montre un maximum 24 à 36 heures avant l’ovulation. Les oestrogènes sont
également sécrétés par les cellules lutéales du corps jaune au cours de la phase lutéale.
-
la progestérone n’est sécrétée, par les cellules lutéales du corps jaune, qu’au cours de la seconde
phase du cycle (phase lutéale). Son taux sanguin est plus élevé que celui des oestrogènes (100 fois
plus).
Ces hormones sexuelles (hormones stéroïdes) agissent sur leurs cellules cibles en se fixant à des
récepteurs localisés dans le noyau de ces celllules et en modifiant l’expression de certains gènes.
La progestérone n’a d’action sur les cellules cibles que si celles-ci ont été préalablement soumises
(sensibilisées) aux oestrogènes. En effet, les cellules cilbes synthétisent des récepteurs à la
progestérone en réponse aux oestrogènes.
b) Déterminisme de la sécrétion des hormones ovariennes
Le cycle ovarien n’est pas autonome.
Résultats expérimentaux :
· Si on réalise une ablation de l’hypophyse (hypophysectomie) chez le jeune, on constate que les
ovaires ne se développent pas.
· Si on réalise une hypophysectomie chez l’adulte, on constate que l’activité cyclique cesse et les
ovaires sont atrophiés.
· Chez un animal hypophysectomisé, l’injection d’extraits anthypophysaires restaure le
développement de l’ovaire.
· Chez la femme, la mesure au cours d’un cycle normal des taux plasmatiques de FSH et de LH,
substances isolées dans les extraits hypophysaires, permet de tracer les courbes du Document 19.
Ces résultats expérimentaux permettent de déduire que l’antéhypophyse agit par ses gonadostimulines
(LH, FSH) sur les ovaires.
Document 19 : cycle ovarien + hormones ovariennnes + gonadotrophines hypophysaires.
On constate que la sécrétion de FSH et de LH est permanente mais celle de FSH est plus importante
pendant la phase folliculaire. La FSH stimule la maturation du follicule et donc la production en
oestrogènes.
La sécrétion de LH est plus importante au cours de la phase lutéale. Cette hormone peptidique permet la
transformation du follicule de De Graaf en corps jaune. En effet, la LH lutéinise la granulosa et
augmente la synthèse des enzymes qui digèrent la paroi du follicule mûr.
La sécrétion de base de LH et de FSH est pulsatile.
Cette pulsatilité évolue même au cours d’un cycle. La quantité de FSH et de LH s’intensifie vers la fin
de la phase folliculaire ce qui donne lieu à un pic de FSH suivi d’un pic de LH, beaucoup plus important
que le précédent.
C’est le pic de LH, 24 heures avant l’ovulation, qui déclenche l’ovulation. On parle de décharge
ovulante.
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Ensuite l’évolution en corps jaune ainsi que sa sécrétion de progestérone (et d’oestrogènes) reste sous la
dépendance de la LH.
La diminution des taux de FSH et de LH en fin de cycle (si la fécondation n’a pas eu lieu) entraîne la
régression du corps jaune et la diminution des concentrations plasmatiques d’oestrogènes et de
progestérone.
g) Le contrôle hypothalamique.
Résultats expérimentaux :
· Si on réalise une lésion des noyaux baso-ventraux de l’hypothalamus, on observe un arrêt de
l’activité ovarienne.
· Par contre la stimulation de ces mêmes noyaux provoque une ovulation brutale.
· On a localisé les noyaux responsables de cette neurosécrtion dans l’hypothalamus : ce sont les
noyaux arqués. Ces derniers sécrètent une neurohormone appelée GnRH (Gonadotrophin
Releasing Hormon)
Ces résultats expérimentaux montrent que l’hypophyse est sous la dépendance de l’hypothalamus.
Un signal nerveux oscillant prend naissance dans ces noyaux provoquant la libération pulsatile de GnRH
qui à leur tour sont responsables des sécrétions pulsatiles évoquées plus haut à propos de LH et de FSH.
ð Le fonctionnement des ovaires nécessite une stimulation par le système porte hypothalamohypophysaire. L’hypophyse, sous la commande de l’hypothalamus, sécrète des gonadostimulines
indispensables au fonctionnement des ovaires.
Nous avons vu que les testicules exercent un rétrocontrôle négatif sur le système de commande
hypothalamo-hypophysaire, ce qui assure le maintien de taux hormonaux globalement constants.
Existe-t-il chez la femme un contrôle analogue du complexe hypothalamo-hypophysaire ?
d) Le contrôle en retour : un jeu complexe de rétroactions.
Documents 21 à 24
La première partie de ce document met en évidence une rétroaction négative exercée par l’oestradiol sur la
sécrétion de LH.
La suppression de ce frein (ovariectomie ou ménopause) entraîne une augmentation de la sécrétion de LH.
La deuxième partie du document montre la même chose :
- sécrétion de LH constamment élevée chez la guenon ovariectomisée ;
- diminution de la sécrétion de LH induite par une perfusion d’œstradiol à faible dose.
Par contre, on constate que l’injection d’une forte dose d’oestradiol entraîne une forte augmentation de LH.
Ceci montre l’existence d’un deuxième type de rétroaction : la rétroaction positive.
ð Le complexe hypothalamo-hypophysaire détecte à tout moment les variations des taux
sanguins d’hormones ovariennes. En fonction des taux détectés, il modifie son activité. Les
hormones ovariennes agissent donc en retour sur leur système de commande : ce phénomène
est une rétroaction.
La détection d’une augmentation des taux hormonaux ovariens entraîne une diminution des taux sanguins
des gonadostimulines. A l’inverse, la détection d’une diminution des taux hormonaux ovariens entraîne une
augmentation des taux sanguins des gonadostimulines.
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Au début et pendant la majeure partie de la phase folliculaire, la rétroaction exercée par les oestrogènes est
négative.
Quelques jours avant l’ovulation, la production d’oestrogènes augmente fortement. Une rétroaction
négative devrait s’exercer or il n’en est rien : les taux de FSH et de LH augmentent. Des études
expérimentales ont montré que lorsque la concentration en oestrogènes dépasse une certaine valeur seuil
(200 pg.mL-1), la rétroaction devient positive. Les cellules hypophysaires, en présence de GnRH,
deviennent sensibles aux doses élevées d’oestradiol. L’augmentation préovulatoire d’oestrogènes (2 jours
avant l’ovulation) serait un « signal » indiquant que le follicule est mûr. Il s’ensuit un pic de LH qui
engendre l’ovulation.
En phase lutéale, les oestrogènes et la progestérone exercent à nouveau une rétroaction négative.
e) Cycle des effecteurs
ð Cycle utérin (Documents 22 et 22’)
Le cycle mestruel ou utérin est constitué d’une série de transformations cycliques, subies chaque mois (en
l’absence de fécondation) par l’endomètre, en réponse aux modifications des sécrétions hormonales.
Le cycle utérin est totalement déterminé par le cycle ovarien.
La paroi utérine comprend le myomètre (= muscle utérin) et l’endomètre (= muqueuse utérine).
L’endomètre subit des modifications dans le but de se préparer à la nidation.
On distingue plusieurs phases dans le cycle utérin :
· phase menstruelle : jours 1 à 5. Les taux des hormones ovariennes sont au plus bas. Le taux de FSH
commence à augmenter. La couche superficielle de l’endomètre se détache, se desquame,
provoquant des saignements : ce sont les règles ou menstruations qui durent entre trois à cinq jours.
· phase proliférative : jours 6 à 14. L’endomètre se reconstitue sous l’influence d’un taux élevé
d’oestrogènes. Les glandes prolifèrent (on parle de glandes chorioniques en tube), les artères
deviennent nombreuses, l’endomètre atteint 4 mm d’épaisseur.
· Phase sécrétoire : jours 15 à 28. La progestérone complète l’action des oestrogènes. Les glandes
deviennent sinueuses, les artères se spiralisent. Des glandes à glycogène se localisent à la limite
entre l’endomètre et le myomètre. L’endomètre atteint 8 mm d’épaisseur. La muqueuse a un aspect
de dentelle utérine.
S’il n’y a pas fécondation, le corps jaune régresse et les taux d’hormones chutent, entraînant la
desquamation de l’endomètre dans les premiers jours du cycle suivant.
En ce qui concerne le myomètre
· pendant la phase folliculaire, le muscle utérin se contracte avec une certaine rythmicité, celle-ci
s’observe au début de la phase lutéale et faciliterait la progression des spermatozoïdes.
· Durant la phase lutéinique, la progestérone renforce l’action des oestrogènes et permet l’inhibition
des contractions du myomètre : on parle du silence utérin. Celui-ci est nécessaire à la gestation.
ð le cycle de la glaire cervicale (Document 23)
Le col de l’utérus produit une sécrétion appelée glaire cervicale ou mucus cervical. Ce dernier a un rôle de
filtre.
En période ovulatoire, la glaire cervicale est abondante, claire et filante avec un maillage lâche. Le pH
augmente ce qui permet le passage des spermatozoïdes les plus vigoureux et donc la fécondation. En dehors
de la période ovulatoire, la glaire cervicale est peu abondante, opaque avec un maillage sérré. Le pH est
acide ce qui permet une protection contre les microbes et rend la glaire cervicale imperméable aux
spermatozoïdes.
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ð le cycle vaginal
Plus discret que le cycle utérin, il est marqué chez de nombreuses espèces par la modification de
l’épithélium vaginal (cellules petites et normales au cours de la phase folliculaire ; cellules mortes,
kératinisées au moment de l’oestrus).
Conclusion :
La synchronisation des cycles (Document 19)
· La phase folliculaire : dès le 5ème jour du cycle ovarien, un follicule croît plus rapidement que les
autres, c’est le follicule dominant (au début du cycle est présente une cohorte de 10 follicules). Sous
l’action de gonadostimulines, LH et surtout FSH, les follicules en croissance et, en particulier, le
follicule dominant, sécrètent de l’oestradiol.
Parrallèlement, la rétroaction négative exercée sur l’adénohypophyse devient de plus en plus
importante. Il en résulte une baisse de la concentration plasmatique de FSH qui passe sous le seuil
nécessaire à la poursuite de la croissance des follicules à l’exception du follicule dominant sensible à
l’action de la FSH. Ce follicule est très sensible car il possède une grande quantité de récepteurs à la
FSH (mais également des récepteurs à la LH). Cela permet au follicule dominant de poursuivre sa
croissance et d’évoluer en follicule mûr.
L’endomètre, détruit en début de cycle, se reconstitue, s’épaissit et se vascularise sous l’action des
oestrogènes. La glaire cervicale est épaisse et visqueuse et la température du corps est légèrement
inférieure à 37°C.
·
Au 14ème jour du cycle : les fortes sécrétions d’oestrogènes exercent une rétroaction positive sur le
complexe hypothalamo-hypophysaire ce qui entraîne un pic de LH provoquant l’expulsion de
l’ovocyte II bloqué en métaphase II de méiose accompagné de son GP1 par un follicule de De Graaf
La glaire cervicale est abondante et filante. Le myomètre se contracte. Tous ces évènements
facilitent la montée des spermatozoïdes dans le canal du col de l’utérus. On note, juste après
l’ovulation, une augmentation de la température corporelle (> 37°C) qui se maintient jusqu’à la fin
du cycle grâce à la progestérone.
·
La phase lutéale : l’hormone LH permet la transformation du follicule mûr en corps jaune. Ce
dernier synthétise des oestrogènes et de la progestérone qui exercent une rétroaction négative sur le
complexe hypothalamo-hypophysaire. La progestérone complète l’action des oestrogènes et assure
un développement maximal de l’endomètre.
La glaire cervicale épaisse empêche l’entrée des spermatozoïdes.
En fin de cycle, si la fécondation n’a pas eu lieu, le corps jaune régresse. Il entraîne une chute des
taux hormonaux. L’endomètre et le vagin se desquament.
Un nouveau cycle débute.
Que se passe-t-il en cas de fécondation ?
(Note : entraîner-vous à faire un schéma de synthèse sur la régulation des hormones sexuelles féminines)
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