CHAPITRE B L’ a p p a r e i l r e p r o d u c t e u r d e l a f e m m e 1 Nous avons vu que le fonctionnement de l’appareil reproducteur de l’homme dépend de régulations hormonales avec trois niveaux de contrôle. Trouve-t-on dans le fonctionnement de l’appareil génital de la femme des mécanismes hormonaux comparables ? 1. Anatomie du système génital de la femme. (Documents 13, 14 et 15) Les organes génitaux féminins comprennent : * les deux gonades femelles ou ovaires. * des conduits génitaux : - deux pavillons ciliés ; - deux trompes de Fallope ou oviductes. * l'organe copulateur (= organe d'accouplement) appelé vagin. * l'organe de la gestation appelé utérus. a - Les ovaires. Les ovaires sont situés de part et d'autre de l'utérus. L'ovaire présente deux régions : - la zone corticale ou cortex ; il s'agit de la zone fertile contenant les follicules. - la zone médullaire ou médulla faîte de vaisseaux sanguins et de l’albuginée. Chaque ovaire est maintenu en place par plusieurs ligaments qui se fixent à l'utérus et à la paroi du bassin. b - Les voies génitales, l'organe de la gestation et l'organe copulateur. * L’oviducte ou trompe de Fallope est un long conduit dont l'extrémité libre se termine par un large pavillon situé au voisinage de l'ovaire. Sa lumière, étroite et plissée, est tapissée de cellules ciliées. L'ampoule correspond à la zone de la trompe dans laquelle a lieu la fécondation. * L' utérus est un organe creux.Il reçoit dans sa partie supérieure renflée les deux oviductes et possède dans sa partie inférieure un canal : le col de l’utérus qui assure la communication avec le vagin. La paroi de l'utérus est constituée dune épaisse tunique de muscles lisses : le myomètre et d’une muqueuse richement vascularisée : l’endomètre. * Le vagin est un conduit tapissé d'une muqueuse fine, plissée, dépourvue de glandes. * La vulve désigne l'ensemble des organes génitaux externes. Elle est constituée de replis charnus : les petites et grandes lèvres à la jonction desquelles se trouve le clitoris (tissu érectile). Dans la région centrale de la vulve s'ouvrent, vers l'avant, l'urètre et, vers l'arrière; le vagin. 2. Physiologie du système génital de la femme. a. Ovogenèse (Document 17). g) Particularité de l’ovogenèse. L’ovogenèse est longue et discontinue. Elle se déroule en partie dans l’ovaire (région corticale) mais se poursuit à l’extérieur de cette glande. Elle est étroitement associée à des cellules diploïdes (2n) qui réalisent autour du futur gamète une structure de plus en plus complexe : le follicule. Cette ovogenèse commence au cours du développement fœtal. Mais les particularités portent aussi sur le déroulement de la méiose qui marque la phase de maturation ð Nature des cellules obtenues. Chez le fœtus de sexe féminin, les ovogonies (2n), cellules germinales diploïdes des ovaires (qui correspondent aux spermatogonies) se multiplient rapidement par mitoses. Les ovogonies entrent alors en période de croissance. Puis ces ovogonies se transforment en ovocytes I (2n). La première division de méiose (division réductionnelle) conduit à deux cellules haploïdes de nature très différente et de taille différente. L’une garde l’aspect de l’ovocyte I, tout en étant devenu haploïde : ce sera l’ovocyte II (n chromosomes bichromatidiens). La seconde cellule est aussi haploïde mais se réduit à un premier globule polaire (GP1 ; n chromosomes bichromatodiens) qui restera à proximité de l’ovocyte II. 2 La seconde division de méiose renouvelle cette division inégale : elle donne un ovotide (n chromosomes monochromatidiens) et un second globule polaire (GP2) (n chromosomes monochromatidiens) qui accompagne le premier. La phase de maturation doit s’achever normalement en transformant l’ovotide en gamète achevé (l’ovule). ð Déroulement dans le temps La première division de méiose commence dans l’ovaire mais elle est bloquée en prophase I de méiose de telle sorte que l’ovaire ne contient que des ovocytes I. Cette inhibition est levée quelques heures avant l’ovulation. L’ovocyte I devient un ovocyte II accompagné du premier globule polaire. La deuxième division de méiose lui fait immédiatement suite mais elle est bloquée en métaphase II de méiose. On verra que ce second blocage ne sera levé que lors de la pénétration d’un spermatozoïde dans l’ovocyte II qui deviendra un ovotide (voir chapitre sur la fécondation). b) Chronologie de l’ovogenèse dans le cas de l’espèce humaine. · · · · · On prend pour point de départ les gonocytes qui viennent de coloniser les crêtes génitales. On estime que ceux qui vont s’engager dans le processus d’ovogenèse sont approximativement au nombre de 1900 (pour les deux ovaires). La phase de multiplication qui s’opère est limitée aux six premiers mois de la vie fœtale. Elle conduit théoriquement en 12 cycles mitotiques à 6 à 7 millions d’ovogonies, mais un très grand nombre dégénére ce qui nous ramène à 2 millions d’ovogonies puis à moins d’un million. La phase d’accroissement transforme ces ovogonies en ovocyte I, chacun d’eux étant entouré de cellules somatiques du cortex ovarien, les cellules folliculaires. Ainsi se forment des follicules primordiaux, qui vont faire eux aussi l’objet d’un processus de dégénéréscence nommé atrésie folliculaire (On compte 380 000 le nombre de ces follicules à la naissance). Une phase de repos s’installe jusqu’à la puberté (10 à 12 ans), mais l’atrésie folliculaire continue de s’exercer et réduit encore le nombre de follicules primordiaux à 15 000. C’est à partir de la puberté que se réalise la suite de l’activité des ovaires. Celle-ci sera cyclique et sera limitée dans le temps. En effet, l’atrésie folliculaire ne permettra guère à plus de 400 – 450 follicules primordiaux de poursuivre leur évolution jusqu’à un stade qui sera marqué par l’expulsion de l’ovocyte I hors de l’ovaire. Pratiquement, l’activité gonadique cessera vers 48-52 ans : on lui donne le nom de ménopause. g) Evolution folliculaire = Folliculogenèse. ð Nature des follicules (Documents 16 et 18). À la puberté, un certain nombre de follicules primordiaux se différencient successivement en follicules primaires, en follicules secondaires, en follicules tertiaires (= cavitaires). - - Le follicule primordial est formé par l’ovocyte I entouré de quelques cellules folliculaires (cellules somatiques donc à 2n chromosomes); sa taille est d’environ 30 à 40 µm. Ce type de follicules constitue une réserve qui sera à l’origine des autres types. Le follicule primaire se caractérise par une augmentation du nombre de cellules folliculaires qui se répartissent en une (ou deux assises) ; son diamètre est de 60 µm. Ces cellules entourent l’ovocyte I. Jusqu’à la puberté au minimum, les follicules sont au stade primaire. Le passage au stade secondaire commence 4 à 5 mois avant l’ovulation. 3 - - Le follicule secondaire est marqué par la présence autour de l’ovocyte d’une membrane appelée membrane pellucide, doublée d’un épais manchon de cellules folliculaires qui reçoit le nom de granulosa ; en même temps à la périphérie se mettent en place d’autres cellules désignées sous le nom de cellules thécales (formant la thèque). Le follicule tertiaire (ou cavitaire) se reconnaît à sa taille (200 à 1600 µm) et à la présence de zone de lyses cellulaires dans la granulosa, mettant en place des cavités qui vont confluer en une vaste cavité unique : l’antrum. En même temps la couche thécale se différencie en une thèque interne appliquée à la granulosa et une thèque externe périphérique. ð Phase de la maturation folliculaire Périodiquement ou alternativement dans chacun des ovaires droit et gauche, un follicule tertiaire (dit follicule dominant) arrive jusqu’à un stade plus achevé encore, celui de follicule mûr ou follicule de De Graaf. Ce follicule de De Graaf, dont le diamètre est de 1600 à 3200 µm, est proche de la surface de l’ovaire. L’examen d’une coupe d’ovaire (Document 15) permet de reconnaître ces différents aspects folliculaires et en particulier celui qui correspond à un follicule de De Graaf. Dans un tel follicule, on constate que l’ovocyte I (entouré de sa membrane pellucide) est également entouré d’une simple couronne de cellules de la granulosa (la corona radiata) et qu’il s’individualise dans l’antrum à l’extrémité d’un petit pédoncule (le cumulus oophurus). Les cellules de la thèque interne présentent la particularité d’être associées à un riche réseau de capillaires sanguin, ce qui laisse prévoir une activité endocrine : on verra effectivement que ces cellules sont responsables de la sécrétion des oestrogènes. La thèque externe en revanche est une simple enveloppe conjonctive. ð Ponte ovulaire ou oestrus Arrivé à un certain degré de maturité sous l’action de certaines interventions hormonales, peut être aussi à cause de la pression du liquide folliculaire et des contractions ovariennes, la paroi du follicule se rompt et l’ovocyte II accompagné du GP1 est libéré dans la cavité générale en direction des voies génitales. On parle de l’ovulation ou encore de la « ponte ovulaire » (on considère que quelques heures avant l’ovulation la méiose de l’ovocyte I se débloque et devient un ovocyte II bloqué en métaphase II de méiose et un GP1). Si on trouve de telles formations dans les voies génitales femelles, on peut affirmer que l’on est au stade d’ovulation. Remarque : La périphérie de l’ovocyte II montrent des granules corticaux, dérivés golgiens, dont le développement est lié à la présence des cellules de la corona radiata. ð Formation du corps jaune Après l’ovulation et l’évacuation du liquide de l’antrum, le follicule de De Graaf s’affaisse et l’antrum se remplit de sang coagulé, qui finit par se résorber. Les cellules de la granulosa prolifèrent et comblent la cavité. Ces cellules reconnaissables à leur teinte jaunâtre (cellules lutéales ou lutéiniques) seront responsables du nom donné à cette nouvelle structure : le corps jaune. Celui-ci commence à sécréter de la progestérone et un peu d’oestrogènes. Son destin dépend de celui de l’ovocyte II: - dans le cas où l’ovule est fécondé, il persiste pendant une partie de la gestation (pendant 3 à 4 mois) ; il sera ensuite relayé par le placenta. On lui donne le nom de corps jaune de gestation ou corps jaune gestatif. Sa dégénérescence laisse une trace dans le cortex ovarien : le corpus albicans. - si l’ovule n’est pas fécondé, le corps jaune est dit progestatif, il dégénére (lutéolyse) rapidement (2 semaines) en laissant une petite cicatrice à la surface de l’ovaire. 4 Dans cette dernière éventualité, on assiste dans l’autre ovaire à la mise en route d’un nouveau processus de maturation d’un follicule de De Graaf. Cette observation permet de dégager la notion de CYCLE OVARIEN. d) Le cycle ovarien ð Les trois phases d’un cycle ovarien : Le cycle ovarien se décompose en 3 phases : - la phase folliculaire (ou de maturation d’un follicule). Elle débute par le développement d’un follicule tertiaire (= follicule cavitaire) et s’achève lors de la rupture de la paroi du follicule de De Graaf. - l’ovulation (= œstrus = ponte ovulaire). - la phase lutéale (= lutéinique). Au cours de cette phase se forme le corps jaune. Une fécondation, suivie d’une gestation, interrompt temporairement cette succession de cycles. ð Conséquences du cycle ovarien. Ce cycle ovarien s’accompagne d’une activité hormonale. Lieu de la gamétogenèse, l’ovaire est aussi une glande endocrine qui fabrique des oestrogènes (hormone stéroïde) pendant la phase folliculaire et des oestrogènes plus de la progestérone (hormone stéroïde) pendant la phase lutéinique. Le Document 20 vous montre les formules chimiques de l’oestradiol et de la progestérone (ces deux hormones stéroïdes dérivent toutes les deux du cholestérol). Ces hormones ovariennes agissent sur des organes cibles et plus particulièrement sur la paroi de l’utérus et celle du vagin. Ainsi on met en parallèle : - un cycle des hormones ovariennes : taux croissant d’oestrogènes pendant la phase folliculaire puis présence simultanée d’oestrogènes et de progestérone pendant la phase lutéale. - un cycle des effecteurs ð cycle utérin : caractérisé par une restauration puis un acroissement de l’endomètre pendant la phase folliculaire : il s’achève et s’accompagne d’une activité sécrétrice exocrine pendant la phase lutéale dont le terme est marqué par un phénomène observable : l’apparition périodique des règles (=menstruations). On convient de dire, chez la femme, que la reprise d’un nouveau cycle ovarien prend date au 1er jour des règles. ð cycle de la glaire cervicale (voir plus loin) Remarques : - Si la phase folliculaire dure 14 jours chez la femme, il faut noter que cette durée ne correspond pas au temps nécessaire à la transformation d’un follicule primordial en follicule de De Graaf mais correspond à la phase finale c'est-à-dire à la transformation d’un follicule cavitaire en follicule mûr. - Le cycle menstruel correspond à l’ensemble des transformations touchant les muqueuses vaginale et utérine. Par convention, le 1er jour du cycle est défini par le jour d’apparition des règles et se termine le jour qui précède l’apparition des nouvelles règles. 5 b) Physiologie sexuelles féminine. a) Sécrétion des hormones ovariennnes au cours du cycle (Document 19 cycle ovarien + hormones ovariennes) Ce schéma montre l’évolution des structures ovariennes et le taux des hormones gonadiques : - les oestrogènes sont sécrétés au cours de la phase folliculaire, principalement par les cellules de la thèque interne du follicule mais également par les cellules de la granulosa. Leur taux sanguin montre un maximum 24 à 36 heures avant l’ovulation. Les oestrogènes sont également sécrétés par les cellules lutéales du corps jaune au cours de la phase lutéale. - la progestérone n’est sécrétée, par les cellules lutéales du corps jaune, qu’au cours de la seconde phase du cycle (phase lutéale). Son taux sanguin est plus élevé que celui des oestrogènes (100 fois plus). Ces hormones sexuelles (hormones stéroïdes) agissent sur leurs cellules cibles en se fixant à des récepteurs localisés dans le noyau de ces celllules et en modifiant l’expression de certains gènes. La progestérone n’a d’action sur les cellules cibles que si celles-ci ont été préalablement soumises (sensibilisées) aux oestrogènes. En effet, les cellules cilbes synthétisent des récepteurs à la progestérone en réponse aux oestrogènes. b) Déterminisme de la sécrétion des hormones ovariennes Le cycle ovarien n’est pas autonome. Résultats expérimentaux : · Si on réalise une ablation de l’hypophyse (hypophysectomie) chez le jeune, on constate que les ovaires ne se développent pas. · Si on réalise une hypophysectomie chez l’adulte, on constate que l’activité cyclique cesse et les ovaires sont atrophiés. · Chez un animal hypophysectomisé, l’injection d’extraits anthypophysaires restaure le développement de l’ovaire. · Chez la femme, la mesure au cours d’un cycle normal des taux plasmatiques de FSH et de LH, substances isolées dans les extraits hypophysaires, permet de tracer les courbes du Document 19. Ces résultats expérimentaux permettent de déduire que l’antéhypophyse agit par ses gonadostimulines (LH, FSH) sur les ovaires. Document 19 : cycle ovarien + hormones ovariennnes + gonadotrophines hypophysaires. On constate que la sécrétion de FSH et de LH est permanente mais celle de FSH est plus importante pendant la phase folliculaire. La FSH stimule la maturation du follicule et donc la production en oestrogènes. La sécrétion de LH est plus importante au cours de la phase lutéale. Cette hormone peptidique permet la transformation du follicule de De Graaf en corps jaune. En effet, la LH lutéinise la granulosa et augmente la synthèse des enzymes qui digèrent la paroi du follicule mûr. La sécrétion de base de LH et de FSH est pulsatile. Cette pulsatilité évolue même au cours d’un cycle. La quantité de FSH et de LH s’intensifie vers la fin de la phase folliculaire ce qui donne lieu à un pic de FSH suivi d’un pic de LH, beaucoup plus important que le précédent. C’est le pic de LH, 24 heures avant l’ovulation, qui déclenche l’ovulation. On parle de décharge ovulante. 6 Ensuite l’évolution en corps jaune ainsi que sa sécrétion de progestérone (et d’oestrogènes) reste sous la dépendance de la LH. La diminution des taux de FSH et de LH en fin de cycle (si la fécondation n’a pas eu lieu) entraîne la régression du corps jaune et la diminution des concentrations plasmatiques d’oestrogènes et de progestérone. g) Le contrôle hypothalamique. Résultats expérimentaux : · Si on réalise une lésion des noyaux baso-ventraux de l’hypothalamus, on observe un arrêt de l’activité ovarienne. · Par contre la stimulation de ces mêmes noyaux provoque une ovulation brutale. · On a localisé les noyaux responsables de cette neurosécrtion dans l’hypothalamus : ce sont les noyaux arqués. Ces derniers sécrètent une neurohormone appelée GnRH (Gonadotrophin Releasing Hormon) Ces résultats expérimentaux montrent que l’hypophyse est sous la dépendance de l’hypothalamus. Un signal nerveux oscillant prend naissance dans ces noyaux provoquant la libération pulsatile de GnRH qui à leur tour sont responsables des sécrétions pulsatiles évoquées plus haut à propos de LH et de FSH. ð Le fonctionnement des ovaires nécessite une stimulation par le système porte hypothalamohypophysaire. L’hypophyse, sous la commande de l’hypothalamus, sécrète des gonadostimulines indispensables au fonctionnement des ovaires. Nous avons vu que les testicules exercent un rétrocontrôle négatif sur le système de commande hypothalamo-hypophysaire, ce qui assure le maintien de taux hormonaux globalement constants. Existe-t-il chez la femme un contrôle analogue du complexe hypothalamo-hypophysaire ? d) Le contrôle en retour : un jeu complexe de rétroactions. Documents 21 à 24 La première partie de ce document met en évidence une rétroaction négative exercée par l’oestradiol sur la sécrétion de LH. La suppression de ce frein (ovariectomie ou ménopause) entraîne une augmentation de la sécrétion de LH. La deuxième partie du document montre la même chose : - sécrétion de LH constamment élevée chez la guenon ovariectomisée ; - diminution de la sécrétion de LH induite par une perfusion d’œstradiol à faible dose. Par contre, on constate que l’injection d’une forte dose d’oestradiol entraîne une forte augmentation de LH. Ceci montre l’existence d’un deuxième type de rétroaction : la rétroaction positive. ð Le complexe hypothalamo-hypophysaire détecte à tout moment les variations des taux sanguins d’hormones ovariennes. En fonction des taux détectés, il modifie son activité. Les hormones ovariennes agissent donc en retour sur leur système de commande : ce phénomène est une rétroaction. La détection d’une augmentation des taux hormonaux ovariens entraîne une diminution des taux sanguins des gonadostimulines. A l’inverse, la détection d’une diminution des taux hormonaux ovariens entraîne une augmentation des taux sanguins des gonadostimulines. 7 Au début et pendant la majeure partie de la phase folliculaire, la rétroaction exercée par les oestrogènes est négative. Quelques jours avant l’ovulation, la production d’oestrogènes augmente fortement. Une rétroaction négative devrait s’exercer or il n’en est rien : les taux de FSH et de LH augmentent. Des études expérimentales ont montré que lorsque la concentration en oestrogènes dépasse une certaine valeur seuil (200 pg.mL-1), la rétroaction devient positive. Les cellules hypophysaires, en présence de GnRH, deviennent sensibles aux doses élevées d’oestradiol. L’augmentation préovulatoire d’oestrogènes (2 jours avant l’ovulation) serait un « signal » indiquant que le follicule est mûr. Il s’ensuit un pic de LH qui engendre l’ovulation. En phase lutéale, les oestrogènes et la progestérone exercent à nouveau une rétroaction négative. e) Cycle des effecteurs ð Cycle utérin (Documents 22 et 22’) Le cycle mestruel ou utérin est constitué d’une série de transformations cycliques, subies chaque mois (en l’absence de fécondation) par l’endomètre, en réponse aux modifications des sécrétions hormonales. Le cycle utérin est totalement déterminé par le cycle ovarien. La paroi utérine comprend le myomètre (= muscle utérin) et l’endomètre (= muqueuse utérine). L’endomètre subit des modifications dans le but de se préparer à la nidation. On distingue plusieurs phases dans le cycle utérin : · phase menstruelle : jours 1 à 5. Les taux des hormones ovariennes sont au plus bas. Le taux de FSH commence à augmenter. La couche superficielle de l’endomètre se détache, se desquame, provoquant des saignements : ce sont les règles ou menstruations qui durent entre trois à cinq jours. · phase proliférative : jours 6 à 14. L’endomètre se reconstitue sous l’influence d’un taux élevé d’oestrogènes. Les glandes prolifèrent (on parle de glandes chorioniques en tube), les artères deviennent nombreuses, l’endomètre atteint 4 mm d’épaisseur. · Phase sécrétoire : jours 15 à 28. La progestérone complète l’action des oestrogènes. Les glandes deviennent sinueuses, les artères se spiralisent. Des glandes à glycogène se localisent à la limite entre l’endomètre et le myomètre. L’endomètre atteint 8 mm d’épaisseur. La muqueuse a un aspect de dentelle utérine. S’il n’y a pas fécondation, le corps jaune régresse et les taux d’hormones chutent, entraînant la desquamation de l’endomètre dans les premiers jours du cycle suivant. En ce qui concerne le myomètre · pendant la phase folliculaire, le muscle utérin se contracte avec une certaine rythmicité, celle-ci s’observe au début de la phase lutéale et faciliterait la progression des spermatozoïdes. · Durant la phase lutéinique, la progestérone renforce l’action des oestrogènes et permet l’inhibition des contractions du myomètre : on parle du silence utérin. Celui-ci est nécessaire à la gestation. ð le cycle de la glaire cervicale (Document 23) Le col de l’utérus produit une sécrétion appelée glaire cervicale ou mucus cervical. Ce dernier a un rôle de filtre. En période ovulatoire, la glaire cervicale est abondante, claire et filante avec un maillage lâche. Le pH augmente ce qui permet le passage des spermatozoïdes les plus vigoureux et donc la fécondation. En dehors de la période ovulatoire, la glaire cervicale est peu abondante, opaque avec un maillage sérré. Le pH est acide ce qui permet une protection contre les microbes et rend la glaire cervicale imperméable aux spermatozoïdes. 8 ð le cycle vaginal Plus discret que le cycle utérin, il est marqué chez de nombreuses espèces par la modification de l’épithélium vaginal (cellules petites et normales au cours de la phase folliculaire ; cellules mortes, kératinisées au moment de l’oestrus). Conclusion : La synchronisation des cycles (Document 19) · La phase folliculaire : dès le 5ème jour du cycle ovarien, un follicule croît plus rapidement que les autres, c’est le follicule dominant (au début du cycle est présente une cohorte de 10 follicules). Sous l’action de gonadostimulines, LH et surtout FSH, les follicules en croissance et, en particulier, le follicule dominant, sécrètent de l’oestradiol. Parrallèlement, la rétroaction négative exercée sur l’adénohypophyse devient de plus en plus importante. Il en résulte une baisse de la concentration plasmatique de FSH qui passe sous le seuil nécessaire à la poursuite de la croissance des follicules à l’exception du follicule dominant sensible à l’action de la FSH. Ce follicule est très sensible car il possède une grande quantité de récepteurs à la FSH (mais également des récepteurs à la LH). Cela permet au follicule dominant de poursuivre sa croissance et d’évoluer en follicule mûr. L’endomètre, détruit en début de cycle, se reconstitue, s’épaissit et se vascularise sous l’action des oestrogènes. La glaire cervicale est épaisse et visqueuse et la température du corps est légèrement inférieure à 37°C. · Au 14ème jour du cycle : les fortes sécrétions d’oestrogènes exercent une rétroaction positive sur le complexe hypothalamo-hypophysaire ce qui entraîne un pic de LH provoquant l’expulsion de l’ovocyte II bloqué en métaphase II de méiose accompagné de son GP1 par un follicule de De Graaf La glaire cervicale est abondante et filante. Le myomètre se contracte. Tous ces évènements facilitent la montée des spermatozoïdes dans le canal du col de l’utérus. On note, juste après l’ovulation, une augmentation de la température corporelle (> 37°C) qui se maintient jusqu’à la fin du cycle grâce à la progestérone. · La phase lutéale : l’hormone LH permet la transformation du follicule mûr en corps jaune. Ce dernier synthétise des oestrogènes et de la progestérone qui exercent une rétroaction négative sur le complexe hypothalamo-hypophysaire. La progestérone complète l’action des oestrogènes et assure un développement maximal de l’endomètre. La glaire cervicale épaisse empêche l’entrée des spermatozoïdes. En fin de cycle, si la fécondation n’a pas eu lieu, le corps jaune régresse. Il entraîne une chute des taux hormonaux. L’endomètre et le vagin se desquament. Un nouveau cycle débute. Que se passe-t-il en cas de fécondation ? (Note : entraîner-vous à faire un schéma de synthèse sur la régulation des hormones sexuelles féminines) 9