Les effets de la pression sur le plongeur

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Prépa Niveau 1
Les effets de la pression sur le
plongeur
Fabrice Corjon
2012/13
Introduction - Mécanisme
Rappel : la PRESSION c’est l’application d’une FORCE sur une SURFACE :
En plongée, la pression est mesurée et exprimée en BAR.
Elle est composée de la pression atmosphérique (pression de l’air ambiant) à laquelle s’ajoute la
pression hydrostatique (pression de l’eau).
Plus on descend, plus elle augmente. Plus on remonte, plus elle diminue.
Cette pression va influer sur certaines parties de notre corps ; à la descente comme à la remontée.
Les liquides restent peu sensibles aux variations de pression.
En revanche, dans notre organisme, ce sont les cavités contenant de l’air qui sont soumises aux
variations de pression, ce qui va induire des variations de volume d’air dans ces cavités : l’air va s’y
comprimer pendant la phase de descente puis se dilater lors de la remontée.
Ces changements de pression et donc de variations de volumes ne sont pas sans conséquence sur notre
organisme.
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Les cavités exposées :
LE MASQUE - A la descente uniquement
La pression extérieure supérieure à celle de notre organisme va créer une dépression dans le masque.
Au delà de la limite d’élasticité de la jupe, le phénomène de placage de masque apparait, provoquant
une douleur au niveau des yeux et pouvant créer des hématomes.
Prévention : Au cours de la descente il faudra régulièrement expirer par le nez ce qui permettra de
rétablir l’équilibre de la pression dans le masque.
LES SINUS – A la descente et à la remontée
L’équilibre se fait naturellement sauf lorsque les canaux reliant les sinus aux fosses nasales sont
obstrués par des mucosités (rhume…).
Si des douleurs apparaissent dès la descente au niveau des sinus (douleurs au niveau du front, des
gencives, dents), il faudra stopper la plongée.
Important : ne jamais utiliser de décongestionnant nasal ; l’effet est limité dans le temps : si ça va à la
descente, c’est la remontée qui risque d’être périlleuse !
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Prévention : Ne pas plonger enrhumé.
LES DENTS - A la descente et à la remontée
Une dent mal soignée, fêlée ou un plombage défectueux peut emprisonner de l’air qui, à la descente
comme à la remontée risque de provoquer de fortes douleurs.
Conduite à tenir : Si à la descente, une douleur apparait, il faudra signaler le problème (signe « ça ne va
pas ») au guide de palanquée qui fera stopper la plongée.
Prévention : Consulter régulièrement un dentiste et lui préciser que vous êtes plongeur ; ils sont
généralement sensibilisés aux risques liés à l’activité de la plongée sous-marine.
LES OREILLES - A la descente et à la remontée
Description :
L’oreille est composée de 3 parties :
- L’oreille externe
- L’oreille moyenne
- Et l’oreille interne.
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L’oreille externe est séparée de l’oreille moyenne par le tympan.
L’oreille moyenne communique avec les fosses nasales via la trompe d’Eustache.
Le tympan est une membrane souple qui traduit un déplacement d’air en mouvement mécanique qui
formera le « son ».
Cette membrane sensible à l’air l’est d’autant plus avec l’eau qui rentre en contact lors de la plongée. Le
tympan subira donc les variations de pression de l’eau – pression hydrostatique - (côté oreille externe)
et de l’air (côté oreille moyenne), et se déformera en conséquence ; allant d’une douleur ressentie au
niveau des oreilles, jusqu’à la rupture du tympan sans intervention de la part du plongeur.
A la descente :
La pression de l’eau appuie sur le tympan et le
déforme.
La pression est supérieure dans l’oreille externe
par rapport à l’oreille moyenne.
Prévention :
Dès que la gêne est ressentie, ne pas attendre et
réaliser la manœuvre de Valsalva* qui permettra
d’équilibrer les pressions en forçant l’arrivée d’air
dans l’oreille moyenne. Ainsi le tympan retrouve
sa position initiale.
Cette manœuvre est à réaliser tout au long de la
descente, dès que le besoin s’en fait sentir.
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* La manœuvre de Valsalva consiste à pincer les narines pour les boucher avec deux doigts et souffler
par le nez doucement. L’air ne pouvant s’échapper par les narines bouchées, il remontera naturellement
dans les trompes d’Eustache pour atteindre l’oreille moyenne.
Il existe d’autres méthodes pour réaliser cet équilibrage mais Valsalva reste la plus facile à réaliser.
Conduite à tenir : Malgré la manœuvre de Valsalva, si la douleur persiste, il faudra stopper la descente
et signaler le problème au guide de palanquée qui fera remonter la palanquée.
Il est alors possible de réaliser de nouveau le Valsalva pour tenter de « passer » les oreilles lors d’une
nouvelle tentative de descente. Mais ne pas insister et stopper la plongée si le symptôme persiste.
A la remontée :
Le phénomène est inversé : la pression de l’air est supérieure dans l’oreille moyenne puisque la pression
de l’eau diminue avec la remontée.
Naturellement, l’air s’échappera de l’oreille moyenne par les trompes d’Eustache ; cela se traduit par de
petits craquements au niveau des tympans, signe que l’on remonte.
Il n’y a donc rien à faire lors de la remontée.
Important : A noter que réaliser un Valsalva lors de la remontée endommagera les tympans puisque
cette manœuvre augmentera la pression de l’air qui y est déjà supérieure par rapport à la pression de
l’eau.
LES POUMONS – A la remontée uniquement
A la descente :
L’air du bloc envoyé dans les poumons lors de la respiration est à la pression ambiante grâce au
mécanisme de fonctionnement des détendeurs. L’équilibrage des pressions est fait « naturellement »
sans intervention de la part du plongeur.
Ainsi les deux poumons gardent leur forme initiale bien que la pression de l’air qui y est envoyé soit à la
même pression que celle de l’eau environnant le plongeur.
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A la remontée : La pression de l’eau diminuant lors de la remontée, l’air présent dans les poumons va
donc se dilater et se retrouver en surpression s’il ne parvient pas à s’échapper : il y a surpression
pulmonaire.
Conduite à tenir : Lors de la remontée, il faudra systématiquement veiller à assurer une ventilation
normale, expirer et surtout, ne jamais bloquer sa respiration pour éviter ce risque de surpression
pulmonaire.
ESTOMAC et INTESTINS – A la remontée uniquement
A la remontée : Ces organes contiennent en partie de l’air ; à la remontée, les effets d’une digestion
compliquée ou faisant suite à un repas « à émission de gaz » peuvent provoquer des douleurs lorsque
les gaz qui y sont contenus se dilateront.
Prévention : Eviter la consommation trop importante de féculents et autres aliments pouvant
provoquer ce genre de désagrément !
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