Lecture_analytique

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Lecture analytique « Le dormeur du val »,Poésies, Rimbaud
Lire un poème à chute.
Ecrit en 1870, lors de la guerre franco prussienne, Le dormeur du val de
Rimbaud, prend place dans le recueil Poésies .Rimbaud, »petit poucet
rêveur »compose ce sonnet lors d’une de ses errances alors qu’il n’a que seize
ans.
Un sonnet est une forme poétique fixe composée de 2 quatrains
et de 2 tercets.
Le poème est écrit en alexandrins.
I présentation et description de la nature.
Le premier quatrain présente le lieu : « le val ».Remarquons la répétition du
présentatif « c’est » v 1 et V4.Le poète met en place progressivement le décor .
On passe de « c’est un trou » à «
» Le nom val contenu dans le
titre désigne une
.On note le champ lexical de la
nature :
Une impression de gaité de bonheur se dégage de ce lieu. On remarque le
champ lexical de la couleur et de la lumière :
Pour suggérer l’envahissement de la lumière, Rimbaud use du procédé de
l’enjambement qui met ici en relief les mots « argent » et le verbe « luit »
placés en position de
. Le poète suggère le mouvement même
de la lumière. La gaité du lieu est évoquée par l’adverbe « follement » et le
verbe « chanter ».La rivière est ici personnifiée. Elle apparaît comme une
magicienne qui transforme la nature, la magnifie. Personnification :
.
Ainsi Rimbaud présente une nature en fête. Il décrit un lieu vivant par ses
couleurs et ses jeux d’eau et de lumière qui pourrait rappeler un tableau
impressionniste. Au vers 11 le poète intervient et
la nature et
l’invite par un verbe à
à protéger le soldat.La nature semble
alors jouer le rôle d’une
protectrice et aimante.Le trou de
verdure repris au vers 8 par « un lit vert » fait songer à un nid qui accueille le
soldat.
La nature ne constitue pas un simple décor. Présentée comme vivante et
protectrice et maternelle elle devient un véritable personnage.
II La description du dormeur.
Le dormeur présent dans le titre apparaît dans le deuxième quatrain. La
description du personnage est essentiellement physique. On remarque le
champ lexical du corps : «
», «
», «
».L’accent est mis
sur sa fonction « un soldat » et sa jeunesse. Il est présenté « étendu dans
l’herbe »dans une position d’abandon total.D’ ailleurs l’adjectif « tranquille »
mis en relief par l’
suggère son calme et sa sérénité.
On remarque la répétition du verbe dormir repris à travers la formule « il fait
un somme », l’évocation du « lit vert » ou du nom « dormeur ».Le dormeur
est en parfait accord avec la nature .Il semble ne faire qu’un avec elle :
Ce lien était déjà suggéré par le titre où le mot val complète le nom dormeur.
Ainsi le dormeur est un enfant de la Nature.
III La chute : une découverte macabre.
Le dernier vers est un vers de chute et il crée un choc brutal. Le dormeur est
mort. Un certain nombre d’éléments auraient pu nous mettre sur la voie de la
chute. En effet, la position du soldat est inquiétante : «
» son
teint est «
« la comparaison avec l’ «
»est suggestive.
Tous les verbes employés pour le dormeur traduisent l’immobilité. Seul le
verbe frissonner marque le mouvement mais il est employé à la forme
négative. Enfin, la progression des couleurs dans le poème est significative. On
passe de la lumière à des couleurs plus froides ou en demi-teinte. Le poème
s’achève sur une couleur violente : le rouge qui connote le sang et la mort. Les
« deux trous rouges » rappellent le « trou de verdure » du vers 1 .Le val sert
alors de tombe au jeune soldat.
IV Visée du poème.
Rimbaud veut ici dénoncer la guerre et l’absurdité de celle-ci. On ne trouve ni
cri ni violence des mots seulement des constats sous la forme d’un tableau. Les
mots sont simples, le style sobre, plein de retenue ce qui nous émeut vivement
et participe à l’efficacité de la dénonciation.
Revoir le bilan intitulé Le point sur la versification.
Revoir l’ensemble des figures de style rencontrées
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