Programme Serena. Note de synthèse n°2011-06 - serena

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Participation du programme IRD-C3EDM
SERENA à la
Journée Mondiale de l’Environnement
4 au 5 juin 2011, Ranomafana, Ifanadiana, Madagascar
Georges Serpantié, IRD GRED
Note de Synthèse n° 2011-06
Avec le soutien de :
Ce travail a bénéfic ié d'une aide de l'Agence Nationale de la Recherche
dans le cadre du programme SYSTERRA, portant la référence ANR-08-STRA-13
La journée mondiale de l’environnement a été célébrée en plusieurs points de la Grande Ile, et
particulièrement à Ranomafana, site d’un parc national inscrit au Patrimoine Mondial de
l’Humanité de l’UNESCO, haut lieu de l’écotourisme et de la recherche sur la biodiversité.
Cette journée (placée internationalement sur le thème « la forêt à votre service ») a été
dédiée à Madagascar à la même idée, traduite ala : voahary manasoa anao c’est )à dire « la
forêt : la nature qui vous fait du bien ».
Ce site fut l’objet d’un rassemblement important (plusieurs centaines d’invités et population
de Ranomafana sur deux jours) et de multiples manifestations en présence de SE M. le
Ministre de l’Environnement et de SE M le Ministre du Tourisme.
Quatre manifestations ont été l’occasion de participation de l’équipe « SERENA
MADAGASCAR » : une exposition, un atelier, une visite d’installation, et une conférence
grand public, le tout à la demande de la direction DIDE (direction de l’intégration de la
dimension environnement) du Ministère de l’environnement et du tourisme et de la Direction
du Parc.
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Exposition
L’équipe SERENA a organisé une exposition en 4 stands de 3mx3m, et des explications ont
été apportées aux invités de marque qui ont fait la revue des stands.
-Stand n°1 : présentation du programme SERENA et du partenariat IRD-C3EDM en trois
posters
- poster 1 : Quels services hydrologiques offrent les acteurs d’aires protégées forestières
aux riziculteurs ? par G.Serpantié
- poster 2 : Les dispositifs de paiement pour services environnementaux, principes et
émergence à Madagascar, par Fano Andriamahefazafy
- poster 3 : Comparaison de la mobilisation des savoirs dans la mise en place des
mécanismes de
« paiements pour services environnementaux » (PSE). Cas des PSE « eau » et «
carbone » par C.Bidaud et G.Serpantié.
Les trois autres stands ont présenté d’autres partenariats, en liaison avec SERENA
- partenariat IRD-Madagascar National Parks, sous la forme d’une station
climatologique fonctionnant depuis 2010 (3 posters de G.Serpantié présentant les
objectifs, premiers résultats, premières analyses). Cette station sert notamment à
fournir des données de base pour des recherches sur les fonctions de régulation hydroclimatiques et l’évaluation des risques climatiques au profit de la gestion des habitats
et des systèmes de culture.
- partenariat IRD-Université de Fianarantsoa. Programme MEM (Modélisation
environnementale à Madagascar). Présentation du projet PARRUR (télédétection et
modélisation de déforestation)
- partenariat IRD-Serena-GRET, présentation du programme Rhyvière et du PSE eau de
Tolongoina., dont le poster de Chloé Moyen sur l’objectivation des SE à Tolongoina.
-
Visite d’une installation scientifique en partenariat
La visite officielle du Parc (nombreux jeunes de l’association club Vintsy) a été
l’occasion d’explications sur la station climatologique installée dans le cadre d’un
partenariat IRD-MNP signé en 2011
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Participation à l’Atelier sur le thème « Les Services Offerts par la
forêts à travers la recherche, cas du Parc Ranomafana ». ( CR
provisoire par DIDE MinEnvEF.)
Une conférence débat s’est tenue au Tranom-pokonolona Ranomafana. Cet atelier présidé par
M.Guy Suzon Ramangason, Directeur Général de MNP, proposait de faire l'inventaire des
recherches effectuées par les différents acteurs concernés par le Parc National de Ranomafana
(PNR) notamment dans le domaine des services offerts par les forêts.
Après les mots de bienvenue, M.Guy Suzon Ramangason a fait une courte présentation de
l’Atelier et des intervenants
a– Etats des lieux de la recherche à Madagascar
RANDRIANIZAHANA Hiarinirina, Responsable de la Recherche sur la flore et la faune,
Direction Conservation de la Biodiversité et système des Aires Protégées (DCBSAP).
La DCBSAP, axée sur la recherche sur la faune et flore, vient d’une commission tripartite.
Cette dernière réunit : - Le Ministère de l’Environnement et des Forêts
- Le Ministère de la Recherche Scientifique
- Le Ministère de l’Enseignement Supérieur
Elle s’est instituée suite à la Convention de Sainte Catherine qui s’appuie sur la sauvegarde
des espèces et la protection de la biodiversité.
Situation des permis de recherche: en 2008, 331 recherches, 360 en 2010 et 136 en 2011.
b – Recherches effectuées autour de la pérennisation des services procurés par le
PNR
Pr. RAMAMONJISOA Bruno, Chef de département Eaux et Forêt, ESSA,
Université d’Antananarivo.
La forêt offre un certain nombre de biens et services :
 des biens à travers les produits extraits de la forêt : ligneux/non-ligneux,
animaux...
 des services environnementaux : régulation du cycle de l'eau, azote et carbone ;
écotourisme ; biodiversité
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L’ESSA a publié un document sur le Parc de Ranomafana. C’est le fruit d’une collaboration
avec le CIFOR en 1997.
Plusieurs recherches sont déjà effectuées pour la pérennisation des services procurés par le
PNR dont :
 Recherche sur le cycle de l’eau
 Recherche sur le cycle carbone
 Recherche sur la conservation de la biodiversité
 Recherche sur la pédogenèse
 Travaux d’étudiants sur le rôle de l’écotourisme dans la conservation.
Plusieurs documents sur le PNR peuvent aussi être consultés au centre de documentation de
l’ESSA forêt, Université d’Antananarivo.
c– Services engendrés par la forêt à partir de la recherche
M.RAKOTOARIJAONA Mamy, MNP, Directeur du Parc National Ranomafana, Ifanadiana.
Informations générales sur le Parc :
Date de création : 31 Mai 1991
Superficie : 41600 ha
Le PNR comprend deux zones distinctes :
 La zone d’intervention
 La zone où la population peut entrer sous quota → droit d’usage
Statut : classé au Patrimoine mondial depuis 2007
Lois régissant le parc : COAP à l’intérieur et le Droit commun à l’extérieur
Zone d’intervention : 137 villages, 32 fokontany et 7 communes.
Il a aussi insisté sur les cibles de conservation :
Cibles de conservations
Les pressions menaçant les cibles
Forêt dense humide de basse et moyenne
- Coupe illicite de bois précieux
altitude
- Collecte des produits forestiers
secondaires
- Défrichement en dehors du Parc
Forêt de bambous et lémuriens mangeurs de Coupe sélective de bambous
bambous
Les zones marécageuses et les oiseaux
- Exploitation aurifère
aquatiques y vivant
- Occupation illicite
D'autres données ont été présentées:
→ les chercheurs présents sur le parc: de 1991 à 2010 le nombre de chercheurs augmente,
avec une majorité d'étrangers.
→ les disciplines couvertes par la recherche : elles sont surtout orientées sur les lémuriens
(environ 40% des recherches effectuées), puis sur les insectes (environ 13%).
→ le nombre de visiteurs : en 2010, 19 395 personnes ont visité le parc (année où la
fréquentation est la plus élevée : 2008 avec 24 542 visiteurs ; année où la fréquentation est la
moins élevée : 2002, avec 2964 visites).
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d – Qu’est-ce qu’on connait à propos de Ranomafana
Dr. Patricia WRIGHT (25 ans de recherche sur le Site de Ranomafana), Directeur du centre
de recherche VALBIO (Valorisation de la Biodiversité), Ranomafana, Ifanadiana
Elle fait le point sur la richesse de la biodiversité (surtout les lémuriens) dans le site de
Ranomafana.
: - 115 espèces d’oiseaux et 115 espèces d’amphibiens
Le centre VALBIO a identifié une cinquantaine d'espèces nouvelles au sein du parc
(caméléon, araignée, insectes, plante).
Les recherches effectuées portent sur :
→ 3 espèces de lémuriens
→ l'étude de la pollinisation et les propagateurs de graines
→ les plantes ingérées par les lémuriens
→ les pressions environnementales (tourisme, perturbation de l'habitat, changement
climatique..)
Le centre VALBIO a aussi pour rôle principal de repérer les espèces en danger.
e– Les activités du VALBIO sur le parc de Ranomafana :
Le centre (partenariat ICTE, Sony Brook, U.Fianarantsoa ISTE) est axé sur :
- La recherche de base
- La recherche appliquée (Manasoa anao = les bienfaits)
- La recherche qui répond aux questions de la conservation.
ValBio a présenté ses activités au niveau du parc. Les thèmes de recherche (en 2010) sont
avant tout ciblés sur les lémuriens (environ 25-30% de la recherche totale) et sur la flore
(environ 10%).
La répartition du niveau des recherches se présente comme suit :
 Professionnels : 33%
 Ph.D : 22%
 DEA/Master : 24%
En conclusion:
 importance de la recherche pour la valorisation de la biodiversité et la conservation
de l'environnement (c’est les connaissances produites qui permettent d’offrir un
service aux écotouristes)
 possibilité de financement de la recherche au sein des ministères
 favoriser des procédures plus faciles pour effectuer des recherches.
f – ISTE et le Parc National de Ranomafana
Dr. RAKOTO Edouard Noëlson, Directeur de l’Institut pour les Sciences et les Technologies
de l’Environnement (ISTE) à l’Université de Fianarantsoa
L’ISTE de l’U.de Fianarantsoa forme des techniciens supérieurs Bac+2
Il présente son établissement et quelques mémoires d’étudiants Bac+2 ayant travaillé à Valbio
dont un sur « l’impact de la déforestation sur le débit de la Namorona ».
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g – Ireo fikarohana momba ny soa azo avy amin’ny ala (Les recherches sur les
bienfaits de la forêt – Cas du Parc National de Ranomafana).
Dr. ANDRIAMAHEFAZAFY Fano, Economiste, C3EDM/IRD, Université d’Antananarivo
et Dr. Georges SERPANTIE, Agronome, chargé de recherches, IRD.
Ils présentent les recherches antérieures sur le corridor COFAV (programme GEREM), puis
le programme SERENA en insistant sue la notion de PSE, son principe, son intérêt et des
exemples de problèmes posés par leur mise en œuvre dans la région. Puis les auteurs mettent
l’accent sur l’utilité de la station climatologique IRD-MNP pour mieux identifier les SE et
gérer le Parc, entre autres.
e- Questions – Réponses
Le marché du carbone et le programme REDD ont fait l’objet de questions auxquelles le DG
de MNP a répondu en soulignant le rôle central que jouera l’Etat dans les modes de
redistribution des financements.
4. Conférence grand public
Une conférence grand public (50 personnes) a été donnée l’Amphi 10 de la fac de lettre
(Université d’Antananarivo) le 8/6 sur le thème : Des bienfaits de la nature aux services
environne mentaux par G. Serpantié et F. Andriamahefazafy, à la demande de la direction
DIDE du MinEnvEf, organisatrice du cycle de conférences.
5. Conclusion :
Cette journée mondiale placée sous l’égide des SE a donné l’occasion aux autorités
ministérielles de Madagascar, à MNP et à de nombreux autres acteurs, et particulièrement à
la recherche, de se positionner par rapport au concept de SE et à SERENA de restituer
quelques résultats marquants.
On notera cependant que les « bénéficiaires » des SE (tours opérators, touristes, usagers
industriels de l’eau, groupements d’agriculteurs….) étaient bien moins visibles que ceux qui
se positionnent en fournisseurs (MNP) ou que les opérateurs cognitifs et éducatifs (Valbio,
ESSA, IRD-C3EDM….) qui contribuent à identifient ou évaluer les SE.
Parmi ces derniers, on notera aussi l’absence de représentants de certaines disciplines qu’on
aurait attendus, en parlant de SE forestiers : hydrologues (en dehors d’un mémoire ISTE
d’hydrologie du Namorona -encadré par un zoologiste de Valbio, et de la bioclimatologie
représentée par IRD), socio-économistes (en dehors de Bruno Ramamonjisoa, économiste
forestier), et agronomes travaillant sur les moyens de subsistance agro-sylvo-pastoraux. On
reste ainsi dans une vision encore très « unilatérale » des SE.
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Le programme SERENA traite des enjeux liés à l’émergence de la notion de « service environnemental » dans le domaine des politiques
publiques concernant le milieu rural. Cette notion prend en compte non seulement la fonction productive des écosystèmes à travers
l’agriculture, traditionnellement appréhendée par les politiques agricoles, mais aussi d’autres fonctions : régulation, culturelles…
L’objectif du programme SERENA est d’identifier les principes, les mécanismes et les instruments qui facilitent la prise en compte de la
notion de service environnemental dans les nouveaux dis positifs d’action publique en milieu rural. Il s’agira de mieux comprendre les
recompositions des politiques publiques et d’être en mesure d’élaborer des recommandations pratiques pour en améliorer la mis e en œuvre.
Le programme SERENA, d’une durée de 4 ans (2009-2012), repose sur une analyse comparative internationale (France, Costa-Rica et
Madagascar) et mobilise environ 40 scientifiques, essentiellement de sciences sociales, issus d’organis mes de recherche franç ais (IRD,
CIRAD, CEMAGREF, CNRS, ENGREF, Université de Montpellier 3, Université de Versailles St Quentin en Yvelines, ENITAC, INRA…).
Les produits du programme SERENA (publications, guides opérationnels , CD Rom, site internet) seront déclinés pour deux publics
principaux : la communauté scientifique et la communauté des acteurs impliqués dans les politiques environnementales et rurales
(décideurs, experts, responsables d’organis ations de la société civile et du secteur priv é…).
The SERENA programme deals with issues linked to the emergence of the concept of environmental service in rural public policies. In this
context, ecosystems managed by agriculture are not only analysed from a traditional productive function perspective but also for their
regulatory, cultural functions, and thus for the services linked to the maintenance of habitats, biodiversity and landscape.
The overall objective of the SERENA programme is to identify the principles, mechanisms and instruments that enable for an incorporation of
the environmental service concept in public action for rural areas. Findings help to adjust public policies and to give practical
recommendations for service provision and management.
The SERENA programme runs for a period of four years (2009-2012), to carry out an international comparative analysis (France, Costa Rica
and Madagascar). The scientific research team consists of about 40 scientists mainly from social sciences, and from various F rench
research institutes (IRD, CIRAD, CNRS, ENGREF, CEMAGREF, University of Montpellier 3, University of Versailles Saint Quentin en
Yvelines, ENITAC, INRA…).
The outcomes of the SERENA programme are publications, handbooks, CD ROMs and web pages targeting two user groups: the scientific
community as well as stakeholders and decision-makers involved in environmental and rural policies formulation and implementation
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