FAUNE ET FLORE Madagascar possède une aune et une flore d’exception, qui ont évolué différemment des espèces présentes sur le continent africain. Elles sont décrites en détail dans la section Faune et Flore qui suit HABITAT Chaque région climatique de la Grande île voit fleurir un type de végétation particulier : forêt tropicale humide le long de la pluvieuse côte est, flore semi-désertique du Sud, terres agricoles des Hauts-plateaux, savane des basses terres sèches de l’Ouest. Une faune et une flore spécifiques se développent dans chacun de ces habitats. Selon les scientifiques, l’île nourrit 3% des végétales de la planète, parmi lesquelles plus de 80% n’existent qu’à Madagascar. La grande île était à l’origine presque entièrement couverte de forêts. 1500 à 2000 ans d’occupation humaine ont suffi à en détruire les trois quarts. Celles qui demeurent se répartissent en trois types principaux. La forêt à feuilles persistantes, qui se déploie sur presque toute la côte orientale, est résolument tropicale. Elle abrite une variété d’espèces animales stupéfiante, dont quelque 90% sont endémiques. Quatre des principaux parcs nationaux – Ranomafana, AndasibeMantadia (ex-Perinet), de forêt tropicale. Outre les lémuriens et une multitude d’animaux uniques, parfois en danger d’extinction, ces parcs renferment un large éventail de palmiers, de bambous, de fougères et autres orchidées endémiques. La forêt sèche à feuilles caduques de la région occidentale présente une végétation plus basse d’où émergent les imposants baobabs. La saison sèche qui dure jusqu’à huit mois, empêche la survie de certaines espèces (fougères, palmiers…) et le tavy (culture sur brûlis) menace constamment ce couvert forestier. Les réserves de Kirindy, d’Ampijoroa et la région des tsingy de Bemaraha sont des exemples typiques de cette végétation. La forêt d’épineux du Sud, souvent appelé « le pays des épines », présente une variété étonnante. Les essences qui la composent possèdent une résistance extraordinaire à la sécheresse et se révèlent particulièrement adaptées à ce milieu, hostile à bien des égards. Les abords de Tuléar et de Fort-Dauphin sont les plus propices à l’observation de cette végétation, largement endémique. Les régions côtières et le milieux marins accueillent une autre variété d’écosystèmes. Moins spectaculaires que d’autres environnements et rarement visitées par les voyageurs, les mangroves n’en sont pas moins l’un des habitats marins les plus spécifiques de Madagascar. Elles servent notamment de repaire à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés et leurs racines ralentissent l’action des mangroves ont cependant été détruites par l’homme. Il n’en resterait que 350000ha, principalement sur les côtes faiblement peuplées de l’Ouest, notamment aux environs de Tuléar. Les arbres les plus présents dans les mangroves de Madagascar, comme l’avicennia marina et le Sonneratia alba, ne sont pas endémiques. FAUNE Véritable arche de Noé, Madagascar détient un pourcentage exceptionnel de faune spécifique. De nombreuses espèces sur l’île ont en effet subi une évolution différente de celle de leurs homologues africaines après la séparation de Madagascar du continent Noir, aux temps géologiques. A défaut de se distinguer par sa densité – vous ne verrez jamais à Madagascar de grands rassemblements d’animaux comme en Afrique -, la faune malgache est exceptionnelle par son originalité. LEMURIENS Les Lémuriens, dont les cinq familles n’existent que sur l’île Rouge, font quasiment figure d’emblème de Madagascar. Parents des singes – et donc des humains ! -, ils appartiennent au groupe des prosimiens, sous-ordre des primates qui englobe le galago et le potto d’Afrique, ainsi que le tarsier et le loris d’Asie. Les Comores en comptent également quelques espèces. Apparentés aux primates primitifs, les lémuriens se placent dans l’évolution avant le singe. Cela ne signifie pas nécessairement qu’ils ont moins évolués que ces derniers, mais plutôt qu’ils ont subi une évolution différente pour des raisons qui restent mal connues. Certains pensent qu’ils vivaient à Madagascar avant que l’île ne se sépare de la plaque africaine. D’autres affirment qu’ils seraient arrivés à Madagascar sur des bois flottés. Quoi qu’il en soit, les lémuriens semblent avoir survécu sur la Grande île grâce à l’absence de singes, qui les ont éliminés presque partout ailleurs. C’est d’un autre primate qu’ils doivent maintenant se méfier : une quinzaine d’espèces de lémuriens ont en effet disparu depuis l’arrivée de l’homme à Madagascar, dont le babakotia, le Paleopropithecus et l’Archeoindris, qui aurait pesé plus de 160 kg. Flacourt mentionne vers 1650 la présence d’un « animal grand comme un veau de deux ans qui a la tête ronde et une face d’homme… ». De nos jours, certaines espèces, objets de superstitions, sont encore chassées. Mammifères et frugivores, les lémuriens se nourrissent de feuilles et de fruits. Des lémuriens nocturnes ajoutent des insectes à ces régimes. Arboricoles, ils quittent rarement l’abri naturel que leur procurent les arbres, aussi bien dans les zones de végétation sèche qu’humide. On a dénombré une trentaine d’espèces de lémuriens sur l’île (chiffre pouvant encore varier). Elles sont divisées en cinq familles : les lémuridés (lémurs, hapalémurs et varis), les lépilémuridés (lépilémurs, sept espèces), les indriidés ( avahis, propithèques et indris), les chéirogalidés (chirogales, microcèbes et phaners) et les daubentoniidés. Cette dernière famille ne compte qu’un unique représentant : l’aye-aye. Selon les espèces, les lémuriens sont diurnes ou nocturnes (ces derniers étant en général de petite taille) et vivent soit en solitaires soit en groupe. Les plus petits ne mesurent que quelques centimètres, le plus grand peut atteindre 90 cm. Parmi leurs autres caractéristiques, citons leur incisives en forme de peignes, leur période de reproduction unique dans l’année – à la différence de la majorité des autres primates- et le fait que certaines espèces marquent leur territoire soit par leur urine, soit grâce à une substance odorante sécrétée dans la paume de leurs mains. Maki catta (Lemur catta). Caractéristique du Sud, ce lémurien diurne à la longue queue rayée d’anneaux blancs et noirs et l’un des plus familiers. C’est également l’un des plus faciles à observer car il s’acclimate bien en captivité et passe beaucoup de temps au sol. Les makis catta habitent en nombre dans les réserves du Sud de l’île, celle de Berenty en tête. Natifs des zone arides du Sud, ils se déploient de la forêt épineuse des environs de FortDauphin (Taolagnaro) jusqu’au parc national de l’Isalo. Sociables, les makis catta se déplacent en groupes de 12 à 25 individus et s’organisent selon une hiérarchie sociale complexe. Leurs mains comportent une glande sécrétant une odeur qui servirait aux mâles à éloigner leur rivaux lors de la saison des amours, extrêmement courte chez cette espèce. Une griffe, sur le deuxième doigt de pied, est utilisée pour la toilette. Maki brun (Lemur fulvus). Ces lémuriens diurnes se divisent en de nombreuses sousespèces relativement faciles à distinguer. La variété la plus commune, le maki à front roux (L.F rufus), occupe en masse les réserves de Berenty et d’Analamazaotra (ex-Périnet), le parc national de Ranomafana et les forêt arides de l’Ouest. Ils évoluent en bandes d’une quinzaine d’individus, dominées en général par une femelle. Le mâle, de couleur gris clair, possède un museau noir et des anneaux blanc autour des yeux. La femelle est reconnaissable à sa fourrure brune, à sa tête grise et à ses joues orangées. La variété simplement désignée sous le nom de lémur brun (L.F fulvus) se compose d’animaux au pelage gris-brun et à la face noire, visibles essentiellement dans la moitié septentrionale de l’île. Vous pourrez les observer dans les réserves d’Ampijoroa et d’Analamazaotra, ainsi qu’aux environs du lac Alaotra. Avec sa tête claire et son bas-ventre blanc, le mâle du maki à front blanc (L.F. albifront) est l’un des plus reconnaissable de cette espèce. La femelle, brune, se repère moins facilement. Cette sous-espèces est uniquement présente dans la réserve située sur l’îlot de Nosy Mangabe, face à la ville de Maroantsetra (Nord-Est). Le mâle du maki de Sanford (L.F sanfordi) se différente lui aussi de sa compagne. Il arbore une couronne blanche autour de la tête et des oreilles touffues relativement claires. La femelle, plus foncée, ressemble à celle du maki à front blanc. Cette espèce habite les forêts du Nôrd, notamment la montagne d’Ambre et la réserve de l’Ankarana. Le Maki à coller blanc (L.F ALbocollaris) possède un pelage châtain. Son nom vient de la barbe blanche que porte le mâle. Il ne se rencontre que dans une petite zone de la forêt tropicale orientale. Le mâle du maki à collier (L.F collaris) lui ressemble, mais sa barbe est orangée. Cette sous-espèce, protégée dans la réserve Andohahela, n’évolue que dans les environs de Fort-Dauphin. Maki à couronne (Lemur coronatus). Le mâle et la femelle présentent une couronne orange, un vertex gris foncé et un bas-ventre blanc. Le reste du pelage de la femelle reste uniformément gris, tandis que le mâle arbore des joues rousses et un dos et des pattes d’un brun orangé mâtiné de gris. Les petits naissent entre septembre et novembre. L’extrémité nord de l’île, autour des réserves de l’Ankarana et de la montagne d’Ambre, est leur habitat privilégié. Maki mongos (Lemur mongoz). Parmi les plus rares et les plus menacés de lémuriens, le mongos est originaire des forêts occidentales. Son corps brun n’accuse aucun trait distinctif, mis à part un museau blanc. La femelle présente quant à elle des joues blanches. La réserve forestière d’Ampijoroa, près de Majunga, est l’une des meilleures zones d’observation du mongos, en particulier entre septembre et décembre. Maki à ventre roux ( Lémur rubriventer). Il vit essentiellement dans les profondeurs de la forêt tropicale orientale, ente les massifs du Tsaratanana, au nord, et de l’Andringitra, au sud. C’est cependant dans le parc national de Ranomafana que vous aurez le plus ce chances de l’apercevoir. Si mâle et femelle possèdent un pelage rouille et une queue noire, la femelle se distingue par son ventre blanc et le mâle par son bas-ventre foncé cerné de blanc. Maki macaco (Lémur macaco). Le mâle maki macaco est uniformément noir. La femelle, beaucoup plus claire, arbore une barbe blanche et des touffes blanches assez denses au niveau des oreilles. Nosy Komba, près de Nosy Be, est le meilleur point d’observation de ces animaux relativement peu farouches. La population locale les tient pour sacrés et les protège en conséquence. Deux sous-espèces, le L.m macaco et le L.m flavifrons, déploient leur agilité sur la côte NordOuest de Madagascar, entre Ambilobe et Befotaka. Hapalémur à nez large (Hapalemur Sinus). Cette espèce a été découverte en 1985 sur un site intégré au parc national de Ranomafana. L’année suivante, les chercheurs concluaient à une nouvelle sous-espèce d’Hapalemur sinus. Des études ultérieures ayant démontré que l’hapalémur doré compte davantage de chromosomes que le précédent, on a finalement conclut qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce. L’hapalémur doré possède une face et un dos brun foncé, un bas-ventre doré et une épaisse queue présentant des anneaux brun et doré assez difficiles à distinguer. Hapalémur gris (Hapalemur griseus). Ce petit lémurien gris est le plus courant des hapalémur (famille des lémurides). L’Hapalemur griseus se divise en quatre sous-espèces, vivant respectivement aux environs de Moramandia (à l’extrémité nord-ouest de l’île) et vers Belo-sur-Tsiribihina, dans une petite zone forestière au nord de Fort-Dauphin et au nord de la côte orientale jusqu’au massif de Tsaratanana. La dernière sous-espèce, l’H.g.griseus, la plus importante par le nombre, se concentre autour de la réserve d’Analamazaotra (ex-Périnet) et du parc national de Ranomafana. Vari (Varecia variegata). Les scientifiques ont identifié deux sous-espèces de vari (famille des lémuridés) : le vrai roux (V.v rubra), uniquement présent sur la péninsule de Masoala, et le vrai noir et blanc (V.v. variegata), qui réside dans les forêts tropicales de l’Est, entre Farafangana et Maroantsetra. Ce dernier, avec sa tête, ses pieds et sa queue noirs, tandis que ses pattes, son ventre et la collerette proéminente qui encadre son visage sont blanc, compte parmi les plus beaux lémuriens. Doté d’un cri particulièrement retentissant, il communique avec ses congénères par de courts glapissement. Il raffole des figues sauvages et se montre surtout à Nosy Mangabe, près de Maroantsetra et à Maromizaha et Mantady, près de la réserve d’Analamazaotra (ex-Périnet). En octobre 1997, cinq varis noir et blanc en provenance du Duke University Primate Center (Etats-Unis) ont été réintroduits sur la Grande île. Cette initiative était la première de ce type à Madagascar. Le vari noir et blanc est particulièrement menacé.