équipement de pointe Le CHRU de Tours se dote d’un robot chirurgical Vinci > Le CHRU de Tours, premier hôpital du Grand ouest équipé Pour une meilleure prise en charge chirurgicale des patients > Un robot chirurgical, qu’est ce que c’est ? Le CHU de Tours a effectué un lourd investissement pour l’amélioration de la prise en charge chirurgicale des malades. Le robot Da Vinci S va révolutionner la prise en charge chirurgicale des malades au sein du CHRU de Tours. L’amélioration des techniques chirurgicales a permis la prise en charge de pathologies lourdes au travers de petits trous effectués au travers de l’abdomen. La coelioscopie est une voie d’abord chirurgicale qui permet au chirurgien d’enlever des masses, de réparer des malformations par l’intermédiaire d’instruments mis en place au travers de la peau. De plus le contrôle visuel est effectué au moyen d’une caméra, mise en place elle aussi au travers de la peau, permet de rapprocher de l’œil du chirurgien la zone à opérer. Depuis l’avènement de la coelioscopie les instruments utilisés ont assez peu évolué, ils sont rigides, ne permettent pas de reproduire exactement l’agilité de la main à l’intérieur de l’abdomen. Dès à présent il est possible de voir la zone à opérer en 3 dimensions (3D) au moyen d’une caméra binoculaire, de manier des instruments qui reproduisent exactement les mouvements de la main à l’intérieur de l’abdomen, d’améliorer la précision des instruments qui sont miniaturisés en leur extrémité, de faire disparaître les mouvements parasites donnant parfois une sensation de tremblements de l’instrument de coelioscopie. Tout ceci permettant l’amélioration potentielle des résultats opératoires, une diminution des complications liées à la chirurgie, une diminution de la durée de séjour en hospitalisation. Cette chirurgie est maintenant possible au travers d’un robot appelé Da Vinci que le CHU vient d’acquérir et qui est mis à la disposition de toutes les spécialités chirurgicales. Le CHU a acquis la nouvelle génération appelée Da Vinci S qui permet au chirurgien par l’intermédiaire de 4 bras motorisés, de réaliser des actes très précis dans des endroits difficilement accessibles. Les spécialités chirurgicales qui utilisent régulièrement cette technologie sont l’urologie, la chirurgie cardiaque et la chirurgie digestive. D’autres spécialités l’utilisent de plus en plus: la chirurgie pédiatrique, la gynécologie. Bien sûr les autres spécialités chirurgicales adopteront progressivement le robot pour des indications particulières. La majorité des chirurgiens, en dehors d’un déjà formé dans un service spécialisé pendant un an à l’étranger, va recevoir une formation spécifique pour l’utilisation de cette nouvelle technologie. Les interventions seront toujours réalisées selon la technique habituelle mais l’utilisation de ces instruments fins et précis permettra sans aucun doute d’améliorer les résultats de la chirurgie. Les équipes para médicales notamment infirmières de bloc opératoire aussi seront formées spécifiquement car l’entretien et la maintenance du robot sont spécifiques et fragiles. Commercialisé depuis 1999 par Intuitive Surgical le robot Davinci comporte 4 bras télécommandé (photo). Un bras central porte l’optique qui permet de voir la zone à opérer relié à un systéme en 3D de haute qualité vidéo (photo). Les 3 bras latéraux porte les instruments qui sont différents entre les interventions. Ces instruments très fins sont commandés par le chirurgien qui est assis à une console à distance, en général à quelques pas de la table d’intervention. Au coté du malade l’aide du chirurgien et l’instrumentiste permettent le remplacement des instruments, le passage de fils… Aux mains et pieds du chirurgien un ensemble de commande permettent de prendre le contrôle de la camera, actionner la coagulation, régler la netteté, repositionner des instruments statiques et se repositionner dans une situation plus confortable. Le CHU de Tours est le premier établissement du Grand Ouest, universitaire ou non, à acquérir une telle technologie. Il s’agit d’une chance pour les malades de la région de pouvoir en bénéficier. Précision augmentée par informatique 5 cm { - démultiplication du geste - effacement des tremblements de fatigue } 1 cm > Robot pluridisciplinaire Au service des spécialités chirurgicales Urologie Docteur Franck Bruyère Le cancer de la prostate est le premier cancer chez l’homme. 40 000 cas ont été nouvellement diagnostiqués en 2000 en France et beaucoup de ces hommes avaient entre 45 et 75 ans. Il s’agit donc d’un problème majeur de santé public d’autant que le nombre d’hommes de plus de 65 ans devrait être multiplié par 4 entre 2000 et 2050. Le diagnostic du cancer de prostate à cet âge nécessite un examen par un urologue spécialisé, une interprétation de son taux de PSA et un interrogatoire fin sur ses antécédents et symptômes. Le diagnostic est porté par la réalisation de biopsies de la prostate réalisées sous contrôle échographique. En cas de cancer de la prostate, la prise en charge à cet âge d’une maladie localisée peut être faite selon 4 modalités : - l’ablation de la tumeur ou prostatectomie radicale, la radiothérapie externe, la curiethérapie , la surveillance active et dans de rares cas des ultrasons focalisés ou ablatherm. La prostatectomie radicale jusqu’à présent était réalisée soit en réalisant une incision sous l’ombilic, soit par voie coelioscopique, technique difficile du fait de la rigidité des instruments utilisés. Compte tenu de la précision apportée par le robot Da Vinci, nous pouvons espérer une amélioration des résultats notamment fonctionnels de cette chirurgie habituellement très mutilante. Des efforts considérables sont faits pour conserver des éléments indispensables aux érections post opératoires et à la continence malgré une meilleure connaissance de l’anatomie responsables de ces troubles fonctionnels. L’amélioration des résultats ne passe que par une précision accrue de la gestuelle et le robot Da Vinci nous permet tout cela. Le CHRU de Tours est le premier établissement Français à disposer de toutes les modalités de traitement et de diagnostic du cancer de la prostate. Gynécologie Docteur Olivier Acker En ce qui concerne la gynécologie, de très nombreuses pathologies pelviennes peuvent justifier d’un traitement chirurgical per-colioscopique. L’utilisation du robot colio-chirurgical permet d’accroître la dextérité des opérateurs dans des conditions de chirurgie laparoscopique difficile. Ainsi il devient possible d’éviter, dans ces cas, la chirurgie à ciel ouvert. L’avènement du robot Da Vinci au CHU de Tours, va permettre en gynécologie, pour des cas très sélectionnés, d’augmenter les taux de prise en charge coelioscopique exclusive, notamment en cancérologie (cancer du col ou de l’ovaire) mais aussi dans le cadre de pathologies endométriosiques avancées. La prise en charge coelioscopique dans ces pathologies lourdes, permet de réunir toutes les conditions d’une récupération plus simple et plus rapide comparé aux suites d’une laparotomie. Il en résultera un plus grand confort pour les patientes et surtout des délais raccourcis pour l’administration d’un traitement adjuvant (chimiothérapie, radiothérapie, ..) lorsqu’il est nécessaire. Il va également permettre d’envisager la réalisation en standard, par coelioscopie, d’interventions jusque là réalisées à Tours par laparotomie. Il s’agit pour nous, d’une formidable opportunité de développer et de repousser les possibilités permises par la chirurgie coelioscopique. Chirurgie cardiaque, thoracique et vasculaire Docteur Paul Neville Docteur Alain Mirza Le Service de Chirurgie Thoracique, Cardiaque et vasculaire propose un arsenal de thérapeutiques complet, avec des techniques classiques, coronariennes, valvulaires, thoraciques et vasculaires et des techniques hyperspécialisées telle que, la transplantation cardiaque, les assistances circulatoires par cœur mécanique et les cardiopathies congénitales dés les premières heures de vie. L’acquisition de ce robot maintient le CHRU de TOURS et en particulier le Pôle Cœur Thorax Vaisseaux Hémostase, à la pointe de l’avancée technique. L’utilisation de ce robot a des indications d’une part en chirurgie cardiaque sur : les revascularisations coronaires à cœur battant, les valves cardiaques et en particulier la valve mitrale, les cardiopathies congénitales, comme les communications interauriculaires, les malformations des arches aortiques, la chirurgie de troubles du rythme telle que la fibrillation auriculaire. D’autre part en chirurgie thoracique pour l’ensemble des pathologies, enfin en chirurgie vasculaire dans la prise en charge de la pathologie aortique qui ne peut être traitée par les techniques endovasculaires classiques. La technologie permet maintenant d’avoir des voies d’abord très petites, donc moins traumatisantes, avec des gestes d’une grande précision et des résultats équivalents à la chirurgie conventionnelle, ce qui amène des durées d’hospitalisation et des temps de réadaptation plus courts, associés des récupérations plus rapides. La chirurgie infantile Docteur Hubert Lardy Docteur Karim Braïk En chirurgie infantile : « Depuis les premières interventions en chirurgie coelioscopique chez l’enfant, la chirurgie mini-invasive n’a cessé d’étendre ses indications, pour devenir, dans certaines situations la technique de référence, supplantant pour beaucoup d’indications les interventions à « ciel ouvert » en limitant les délabrements pariétaux et les douleurs post-opératoires et en limitant la durée des séjours hospitaliers. Les chirurgiens pédiatres et les patients ont très rapidement compris l’intérêt de telles techniques qui par de petits orifices permet de traiter des pathologies, là ou naguère de grandes incisions étaient nécessaires avec un préjudice esthétique et fonctionnel évident. Cette évolution ne s’est pas faite sans embûche. Le travail sur écran vidéo avec une vision en deux dimensions et des reliefs plus difficiles à déterminer a imposé un apprentissage avec l’acquisition de nouvelles habitudes par rapport à la chirurgie conventionnelle. La chirurgie robo-assistée est un prolongement de la chirurgie coelioscopique associant les avantages d’une chirurgie mini-invasive en effaçant en partie les difficultés techniques inhérentes à la coelioscopie. En effet, le robot chirurgical apporte une vision binoculaire tridimensionnelle avec un agrandissement du champ de vision permettant une estimation fiable de la profondeur de champ et donc par la même une plus grande précision du geste. Cet avantage associé à une gestuelle identique à la chirurgie ouverte avec des amplitudes de mouvements similaires à la gestuelle naturelle permet d’augurer l’ère d’une chirurgie mini-invasive novatrice. Dans la mesure où la gestuelle est améliorée par l’existence de sept degrés de liberté, son apprentissage devient intuitif et permet d’envisager des gestes chirurgicaux très précis donc techniquement difficiles dans des espaces confinés. C’est exactement pour cette raison que la chirurgie pédiatrique trouve avantage en cette chirurgie assistée par robot et les indications rapportées dans les colloques internationaux ne cessent de croître. Nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle ère et l’expérience mondiale de ces techniques reste limitée et nécessite une évaluation permanente, mais tout laisse à penser que le champ actuel des indications opératoires en pédiatrie est au moins équivalent à celui de la coeliochirurgie et que très vite l’arsenal thérapeutique de la chirurgie pédiatrique va bénéficier de cette révolution chirurgicale. En chirurgie digestive Dr C. Bourbao-Tournois / Pr Huten Actuellement, de nombreuses interventions réalisées en chirurgie digestive et endocrinienne il y a 20 ans par laparotomie, le sont par coelioscopie avec une amélioration des suites opératoires démontrée dans de nombreuses indications par des études scientifiques. Les difficultés techniques rencontrées lors de l’abord coelioscopique et qui constituent le facteur limitant essentiel de son application à toutes les interventions de chirurgie abdominale, sont liées à différents facteurs qui constituent indéniablement un retour en arrière par rapport à la chirurgie ouverte en termes de dextérité : le chirurgien utilise des instruments longs, non articulés à leur extrémité, offrant quatre degrés de liberté ce qui limite considérablement l’adresse opératoire. Enfin, il est exceptionnel que l’on puisse obtenir un alignement du champ de vision avec l’extrémité des instruments ce qui est un facteur de fatigue important nuisant à la longue à la précision du geste opératoire. Tous ces facteurs concourent donc à rendre difficiles voire « très difficiles » certaines interventions et c’est ce qui a conduit certains chercheurs à mettre au point des systèmes facilitant la gestuelle. L’utilisation du robot Da Vinci pourrait permettre d’améliorer la sécurité et la qualité du geste chirurgical sous coelioscopie en chirurgie digestive en palliant les aspects limitant décrits ci-dessus. Les principales indications pour l’utilisation du robot Da Vinci seraient les procédures complexes de chirurgie de l’obésité avec réalisation de multiples anastomoses (gastric by-pass , sleeve gastrectomy…) et en chirurgie colorectale en raison d’un espace de travail très limité dans le pelvis du patient ( chirurgie du cancer rectal , promontofixation pour prolapsus rectal). Les premières interventions réalisées à l’aide du robot sont en général des procédures simples ou réalisées de façon routinière sous coelioscopie telles que la cholécystectomie et le traitement de la hernie hiatale afin de se familiariser avec cet instrument révolutionnaire. L’installation du robot Da Vinci au CHU de Tours nous permet de s’initier à l’utilisation de cette technologie très novatrice encore peu utilisée en chirurgie digestive et de devenir promoteurs de l’utilisation de cette technologie. www.chu-tours.fr