deux simples d`alsace : le houblon et la melisse

publicité
KRAEMER Joëlle
DEUX SIMPLES D’ALSACE :
LE HOUBLON ET LA MELISSE
-1-
TABLE DES MATIERES
Introduction…………………………………………………………………………………….2
1. HOUBLON………………………………………….…………………………..3
1.1.
Présentation botanique…………………….………………………….4
1.2.
Constituants chimiques……………………….……………………....7
1.3.
Applications pharmaceutiques…………………….………………….9
1.4.
Utilisations alimentaires et autres usages……..…………………….14
2. MELISSE…………………………………………………..…………………17
2.1.
Présentation botanique……………...………………………………18
2.2.
Constituants chimiques………...…………………………………...21
2.3.
Applications pharmaceutiques……………...………………………23
2.4.
Utilisations alimentaires et autres usages…..………………………27
Conclusion………………………..………………………………….……………………..2.9
Bibliographie………………………………………………………………………………….30
-2-
INTRODUCTION
La phytothérapie, traitement des maladies par les plantes, connaît depuis quelques
années, en France, un regain de faveur. Depuis une trentaine d’années, de nouvelles
techniques d’identification et d’analyse ont rendu possible une connaissance approfondie de la
chimie des plantes. Une multitude d’essais, réalisés chez l’animal comme chez l’homme, ont
permis d’évaluer l’activité de nombreuses plantes médicinales. Les propriétés attribuées par la
tradition sont aujourd’hui mises à l’épreuve. Nombreuses d’entre elles ont ainsi pu être
vérifiées, ce qui constitue une confirmation scientifique de pratiques populaires très
anciennes. De plus, le mode d’action de certaines plantes est désormais élucidé. Dans d’autres
cas, des essais systématiques ont même permis de découvrir des activités non traditionnelles
très intéressantes, comme l’activité antivirale de la Mélisse.
Dans ce travail, nous proposons d’établir un parallèle entre l’usage traditionnel et les
données pharmacologiques récentes de deux simples (plantes à usage médicinal) utilisés
couramment en Alsace. Pour ce faire, nous avons choisi de développer la description
botanique, les constituants chimiques et les propriétés pharmacologiques de ces plantes de
notre région. Ce sont des herbacées à côté desquelles nous passons, sans leur prêter attention,
lors de randonnées pédestres, mais qui sont riches en histoire et en activités thérapeutiques.
En Alsace, comme dans toutes les régions de France, la flore locale est riche en
plantes sauvages comestibles ou médicinales. Ces plantes étaient autrefois, soit cultivées dans
des jardins de simples (jardins monastiques par exemple), soit cueillies dans les prés et les
bois pour leur utilisation culinaire ou médicinale. Les espèces retenues pour ce travail, le
houblon et la mélisse, se sont imposées d’elles-mêmes, car, qui, en Alsace, n’a pas de mélisse
dans son jardin, ou n’a jamais goûté de bière si chère à notre région…
-3-
1. HOUBLON
Cannabaceae ou Cannabinaceae
Humulus lupulus L.
Pharmacopée Européenne 4° édition (cônes séchés)
On dit que les anciens Grecs et les Romains appréciaient les principes amers du
Houblon pour traiter les problèmes digestifs et les troubles intestinaux.
Le médecin arabe Mesuë (VIIIème siècle) préconisait le sirop de Houblon contre les
cholécystites et pour « nettoyer » le sang.
Les Chinois, qui utilisaient également le Houblon en cas de troubles digestifs,
employaient en outre les cônes de Houblon pour soigner la tuberculose et la lèpre, et ils lui
reconnaissaient des vertus pour traiter l'insomnie, les troubles digestifs, les crampes
intestinales et le manque d'appétit.
Les Indiens Cherokee employaient le Houblon pour soulager les rhumatismes et la
douleur ainsi que pour traiter les problèmes liés aux reins.
En Inde, la médecine ayurvédique utilisait le Houblon pour soulager l'agitation causée
par la tension nerveuse, les maux de tête et l'indigestion.
Le Houblon était déjà cultivé en France et en Allemagne au VIIIème siècle. Dans le
livre Anglais « Herbarium of Apuleius », datant de 1050, il est dit que le Houblon a de si
grandes qualités qu’il doit être utilisé dans les boissons quotidiennes. A la fin du Moyen-Âge,
les livres sur les plantes le recommandent comme diurétique, dépuratif et provoquant les
menstruations. On utilisait également la plante en cuisine pour la fabrication du pain et de la
bière.
Le nom de Humulus serait un diminutif de « humus », qui en latin veut dire « sol ».
Produit de la décomposition partielle des matières animales et végétales, l'humus est d'une
grande richesse. On pense donc que le nom latin du Houblon fait référence au fait qu'il aime
les sols riches et humides. On ne sait pas au juste à quoi réfère lupulus, qui signifie
littéralement « petit loup ». Est-ce dû au fait que la plante ait servi à soigner les ulcères
cutanés, lesquels ulcères portaient, dès le Xème siècle, le nom latin de lupus?
-4-
On ne sait pas non plus si « Houblon » vient du néerlandais hoppe (duquel dérive le
terme anglais hop) ou du francique hummol.
Le Houblon est encore appelé Vigne du Nord (du fait de la forme de ses feuilles qui
ressemblent à des feuilles de vigne), Houblon Lupulin (dû à la présence de lupulin qu’on peut
isoler des inflorescences femelles), Salsepareille nationale ou Couleuvrée septentrionale.
Dionne J-Y – Réseau Proteus 2003 ; Madaus G. Band II 1976 ; Vanier P. - Réseau Proteus
2002 ; Delaveau P. et al. 1989]
1.1. Présentation botanique
1.1.1.
Description botanique
Le Houblon est une plante grimpante, vivace, dioïque, de plusieurs mètres de
longueur, se développant sur la végétation avoisinante Couplan F. & Styner E. 1994.
Le Houblon a des exigences particulières en termes d’intensité et de division des
longueurs d’ondes de la lumière du soleil, la culture du Houblon étant dès lors limitée à la
zone située entre les 35ème et 55ème degrés de latitude nord Rombi M. 1991. Dans les zones
favorables à son développement, le Houblon est spontané dans les haies, en lisière des bois et
au voisinage des aulnes, et il est largement cultivé dans les houblonnières pour la production
des inflorescences femelles non fécondées, utilisées dans la fabrication de la bière. Les pieds
mâles sont généralement éliminés des cultures. On peut le trouver jusqu’à 1500 mètres
d’altitude Delaveau P. et al. 1989.
La tige est herbacée, volubile (elle s’enroule dans le sens des aiguilles d’une montre),
quadrangulaire, couverte de poils rudes, et dépourvue de vrilles Couplan F. & Styner E.
1994. Lorsque les conditions le permettent, les tiges de Houblon peuvent pousser de 35
centimètres par jour. En moyenne, la plante de Houblon présente une croissance de 10
centimètres par jour et le Houblon bénéficie ainsi de l’une des croissances les plus rapides
dans le monde végétal. Keukeleire D. – Bière & santé 2003
-5-
Les feuilles, vert pâle, sont opposées, pétiolées, à trois à cinq lobes ovales et pointus, à
bords dentés, et rudes au toucher. Elles rappellent celles de la vigne Couplan F. & Styner E.
1994.
Les fleurs des pieds mâles, verdâtres, forment de longues grappes rameuses naissant à
l’aisselle des feuilles. Chaque fleur est formée d’un calice à cinq sépales dressés et de cinq
étamines opposées aux sépales Garnier G. et al. Tome 1 1961.
Les fleurs femelles, vert pâle, sont disposées par paires à l’aisselle de bractées
membraneuses foliacées réunies en courts cônes (ou strobiles) formant des grappes allongées
à l’extrémité de jeunes rameaux Garnier G. et al. Tome 1 1961. Le calice est formé d’un
seul sépale entourant étroitement l’ovaire uniloculaire, uniovulé, surmonté de deux branches
stigmatifères papilleuses, fines et allongées. La floraison a lieu de fin juillet à août.
Le fruit est un akène Garnier G. et al. Tome 1 1961.
Selon la 4° édition de la pharmacopée Européenne : « les cônes séchés ont une odeur
caractéristique, aromatique. L’inflorescence est généralement isolée et d’une longueur de 2 à
5 centimètres, pétiolée, ovoïde, constituée par de nombreuses bractées ovales, jaune-vert,
sessiles, membraneuses, imbriquées. Les bractées externes sont aplaties et symétriques. Les
bractées internes, plus longues, sont asymétriques à la base par un repli entourant
généralement un fruit (akène) induvié. L’ovaire, plus rarement le fruit, la base des bractées et
le repli induvial surtout, sont couverts de petites glandes jaune orangé. Réduit en poudre, le
cône du Houblon est jaune-vert. Examiné au microscope, la poudre présente des fragments de
bractées et de bractéoles recouvertes de cellules épidermiques, irrégulières, polygonales, à
parois sinueuses ; des poils tecteurs unicellulaires, coniques, droits ou recourbés, à parois
minces et lisses ; des fragments de mésophylle contenant de petites macles d’oxalate de
calcium ; de nombreux poils glanduleux, caractéristiques, jaune orangé, à pied court,
bicellulaires et bisériés, surmontés d’une partie élargie en forme de coupe formée d’une assise
hémisphérique de cellules sécrétrices, à cuticule décollée et distendue par la sécrétion oléorésineuse accumulée (lupulin qui représente un huitième à un sixième du poids des cônes) ;
des fragments de cellules sclérenchymateuses du tégument, allongées et à parois épaisses,
présentant des stries et de nombreux points. »
-6-
1.1.2.
Parties de la plante utilisées
Les parties du Houblon généralement utilisées sont les inflorescences femelles : les
cônes de Houblon Delaveau P. et al. 1989.
Ces cônes sont récoltés à maturité en septembre. On récupère le lupulin par battage
sous forme de poudre brun-rouge Bezanger-Beauquesne L. et al. 1986.
Les cônes de Houblon séchés se conservent en récipients hermétiques clos Delaveau
P. et al. 1989. Il faut renouveler la réserve de produit séché chaque année, car, avec le temps,
il se développe une odeur d’acide valérianique désagréable Evans W.C. 1989.
1.1.3.
Espèces végétales voisines
Dans cette famille, on trouve notamment le chanvre (Cannabis sativa L.) dont
plusieurs variétés existent Paris R.R. & Moyse H. 1967. Le chanvre textile (variété vulgaris)
est cultivé en climat tempéré pour ses fibres et pour son fruit oléagineux. Le chanvre indien,
est constitué par les sommités florifères et fructifères desséchées de la plante femelle de la
variété indica, cultivée dans les pays chauds, desquelles la résine n’a pas été extraite. Celle-ci
a des propriétés narcotiques qui existent à moindre degré chez le chanvre textile.
Le chanvre indien était utilisé dans la médecine de l’antiquité comme analgésique et
antiseptique en usage externe ; toujours employé dans la médecine orientale, surtout en Inde,
il est par ailleurs ingéré ou fumé par des millions d’individus qui recherchent ses propriétés
narcotiques.
Il fait toujours l’objet de nombreuses recherches, dont notamment des recherches sur
l’anandamide et les récepteurs endogènes aux cannabinoïdes Musty R.E. 1995. On
développe également des analogues structuraux du tétrahydrocannabinol, anti-émétiques ou
antiglaucomateux Bruneton J. 1996.
-7-
1.2. Constituants chimiques
La drogue officinale (cônes de Houblon) est riche en matières minérales (surtout des
sels de potassium). Les éléments les mieux connus sont une huile essentielle et des substances
amères Rombi M. 1991.
La teneur en huile essentielle varie de 0,3 à 1 % dans les cônes, et de 1 à 3 % dans les
glandes ; elle est riche en carbures monoterpéniques acycliques (30 % de -myrcène),
monocycliques (limonène, phellandrènes) et bicycliques (pinènes), ainsi qu’en carbures
sesquiterpéniques : -humulène (8 à 33 %), -caryophyllène (4 à 22 %), -sélinène… Les
composés oxygénés sont représentés par des alcools monoterpéniques (linalol, nérol,
géraniol…) ou aliphatiques (comme le 2-méthyl-but-3-én-2-ol, dont la teneur augmente au
cours du temps pour atteindre 0,15 % après deux ans de stockage), par des aldéhydes, des
cétones, des esters Hänsel R. et al. 1982 ; Sharpe F.R. & Laws D.R.J. 1981.
HO
humulène
caryophyllène
2-méthyl-but-3-én-2-ol
Les substances amères sont contenues dans une résine et représentent 15 à 30 % du
poids des cônes, et 50 à 80 % du poids des glandes. Les constituants majoritaires sont des
dérivés prénylés du phloroglucinol : l’humulone, la lupulone et leurs dérivés Delaveau P.
1984. Ces composés (qui sont constitués d’un enchaînement céto-énolique) se comportent
comme des acides et sont très oxydables Rombi M. 1991. Ce sont ces composés qui sont
responsables de l’amertume caractéristique du Houblon qui est retrouvée dans la bière
Bruneton J. 1999.
-8-
OH
O
O
O
OH
O
OH
OH
HO
humulone
lupulone
Les cônes de Houblon renferment aussi des tanins (du type oligomères
proanthocyanidiques qui représentent 2 à 4 % du poids des cônes mais sont peu présents dans
les glandes), des amines, des pectines, des traces d’histamine, et des flavonoïdes (mono- et
dihétérosides du kaempférol et du quercétol, avec notamment une chalcone et une flavonone
isoprénylées, le xanthohumol Stevens J.F. et al. 2000 très présent dans la plante et
l’isoxanthohumol plus présent dans la bière, et des phyto-oestrogènes comme la 8prénylnaringénine Milligan S.R. et al. 1999) .
OH
OH
HO
O
HO
OH
OMe O
OMe O
Isoxanthohumol
Xanthohumol
OH
O
HO
OH
O
8-prénylnaringénine
-9-
L’odeur caractéristique du Houblon est due à la présence dans les cônes de linalol et
de myrcène principalement ainsi que d’autres composés mineurs. Steinhaus M. 2000.
1.3. Applications pharmaceutiques
1.3.1.
Propriétés pharmacologiques
Les cônes de Houblon sont « traditionnellement » utilisés en France pour stimuler
l’appétit et dans le traitement symptomatique des états neurotoniques des adultes et des
enfants, notamment en cas de troubles mineurs du sommeil.
En effet, les cônes de Houblon stimulent l’appétit grâce à la présence de substances
amères. En réalité, ce n’est pas l’afflux des sucs digestifs qui provoque l’appétit, mais, c’est
l’appétit qui amorce la sécrétion de ces sucs par suite d’un mécanisme comportant un élément
psychique et un élément réflexe. C’est cet acte réflexe qu’engendre le contact de l’amer et de
la muqueuse buccale, acte qui se répercute à l’estomac par l’intermédiaire du nerf
pneumogastrique. Il s’agit donc d’un phénomène indirect puisqu’il n’est pas indispensable,
pour qu’il se produise, que la substance amère soit déglutie ; cependant, comme sa présence
dans l’estomac peut également entraîner un afflux de suc, un phénomène direct intervient
aussi Leclerc H. 1976.
Si beaucoup d’auteurs admettent l’activité sédative des préparations de Houblon, la
nature des substances actives reste mystérieuse ; on sait seulement que le 2-méthyl-but-3-én2-ol induit chez l’animal narcose (souris) et diminution de la motilité (rat) Newall C.A. et al.
1996 ; Wohlfart R. et al. 1983 ; Wohlfart R. 1983 ; Hänsel R. et al. 1982. Chez l’homme, de
faibles doses d’extrait de Houblon (100-250 mg/kg) entraînent des effets sédatifs et
hypnotiques et pour de fortes doses (500 mg/ kg) s’ajoutent des effets anticonvulsifs et
hypothermisants [Delaveau P. 2002]. En fait, l’effet sédatif du Houblon a été découvert quand
on a remarqué que les cueilleurs de Houblon étaient facilement fatigués, on pensait que cet
effet était dû au transfert de la main à la bouche de la résine des strobiles Tyler V.E. 1987 ou
à l’inhalation de substances libérées par le Houblon lors de la récolte Schulz V. et al. 2001.
- 10 -
Cette activité sédative des extraits de Houblon, a été confirmée par une étude clinique OrthWagner S. et al. 1995.
Quant aux propriétés oestrogéniques que la tradition attribue aux cônes, elles restent
très controversées, mais ont suscité de nombreuses recherches. Ainsi, des chercheurs anglais
et belges Milligan S.R. et al. 2000 et 1999 ont mis en évidence la présence de plusieurs
phyto-œstrogènes dans les cônes de Houblon dont le plus puissant est le 8-prénylnaringénine.
Ce phyto-œstrogène confèrerait une forte activité oestrogénique au Houblon. Ceci
expliquerait le déclenchement des menstruations chez les femmes qui cueillaient le Houblon
autrefois (ce qui se fait mécaniquement aujourd’hui) Verzele M. 1986, ainsi que l’utilisation
traditionnelle des extraits de Houblon pour réduire les bouffées de chaleur chez les femmes
ménopausées Goetz P. 1990. Cette activité oestrogénique a été mise en évidence en
observant l’affinité relative du 8-prénylnaringénine pour les récepteurs œstrogéniques  et 
de l’utérus du rat Liu J. et al. 2001 ; en effet on observe une compétition pour cette liaison
entre le 8-prénylnaringénine et le 17--estradiol (œstrogène naturel sécrété chez la femme), et
on peut donc supposer que le 8-prénylnaringénine a une forte affinité pour tous les récepteurs
oestrogéniques chez la femme. On pourrait donc utiliser les cônes de Houblon lors de la
ménopause pour réduire le nombre et l’intensité des bouffées de chaleur ainsi que pour
maintenir les tissus osseux et diminuer le risque de maladies cardiovasculaires.
Mais, dans la bière, le 8-prénylnaringénine est présent en faible concentration et
malgré la haute activité oestrogénique de celui-ci, l’activité oestrogénique totale de la bière
fabriquée avec les cônes entiers est faible (équivalent à seulement quelques microgrammes
d’estradiol par litre ou moins) et aucun effet sur la santé n’a été observé chez les
consommateurs de bière.
On confère pour les mêmes raisons aux cônes de Houblon une activité
anaphrodisiaque chez l’homme Bezanger-Beauquesne L. et al. 1990.
Selon certains Anguelakova M. et al. 1972 et 1971 ; Strenkovskaya A.G. 1971, la
présence de dérivés hormonaux indique l’emploi du Houblon en cosmétologie : les crèmes qui
en contiennent possèderaient une action bénéfique sur la peau Bezanger-Beauquesne L. et al.
1990.
Mais, les nombreuses recherches réalisées sur le Houblon ont permis de mettre en
évidence de nouvelles propriétés inconnues de la tradition. Ces propriétés ont été étudiées
- 11 -
plus en détail que certaines propriétés traditionnelles, connues et reconnues de tous, grâce aux
nouvelles méthodes de recherche, et on connaît donc mieux les molécules responsables de
l’activité de la plante ainsi que les mécanismes mis en cause.
Ainsi, le Houblon possède une activité bactéricide qui est liée aux céto-énols
phlorogluciniques Bruneton J. 1999 ; Newall C.A. et al. 1996. Ceux-ci inhibent le
développement des bactéries Gram (+) comme Bacillus subtilis et Staphylococcus aureus
Langezaal C.R. et al. 1992.
Les cônes de Houblon ont également des propriétés antifongiques Langezaal C.R. et
al. 1992, liées à la présence de dérivés des mêmes céto-énols phlorogluciniques, dont la 3-
isopentényl-phlorisovalérophénone, qui a une activité équivalente à celle de la griséofulvine
(Grisefuline), c’est à dire, fongistatique sur les dermatophytes Mizobuchi S. & Sato Y.
1987. D’autres antifongiques sont présents, tels la 6-isopenténylnaringénine, le xanthohumol
et l’isoxanthohumol.
L’extrait alcoolique (alcool à 70 %) de Houblon aurait un fort pouvoir
antispasmodique sur la fibre lisse intestinale du Cobaye (antagonisé par l’atropine) [Delaveau
P. 2002].
Certains flavonoïdes, par leur activité antioxydante, inhibent la prolifération des
cellules cancéreuses et ralentissent donc l’augmentation de taille de certaines tumeurs Seo
E.K. et al. 1997 ; Anto R. et al. 1995. De nombreux flavonoïdes sont présents dans le
Houblon,
comme
prénylchalcone
des
chalcones :
(TP),
déhydrocycloxanthohumol
xanthohumol
(XN),
2’,4’,6’,4-tetrahydroxy-3’-
2’,4’,6’,4-tetrahydroxy-3’-géranylchalcone
(DX)
et
déhydrocycloxanthohumolhydrate
(DH),
(TG),
et
des
flavonones tels que l’isoxanthohumol (IX), la 6-prénylnaringénine et la 8-prénylnaringénine
Stevens J.F. et al. 1997. Ces flavonoïdes ont été étudiés pour leur activité antiproliférative
Miranda C.L. et al. 1999 sur le cancer du sein, du colon et de l’ovaire de l’Homme. Ces
auteurs ont montré que le XN, le DX et l’IX seraient responsables d’un ralentissement dosedépendant de la croissance des cellules cancéreuses en inhibant la synthèse d’ADN entre
autre. Le cancer du colon est moins sensible que le cancer du sein à l’activité de ces
flavonoïdes. Pour le cancer ovarien, c’est le XN qui a une activité hautement antiproliférative
- 12 -
par rapport à celle des autres flavonoïdes. Pour conclure, le XN et l’IX peuvent avoir un
potentiel protecteur vis-à-vis des cancers du sein et de l’ovaire notamment.
Les cônes de Houblon contiennent par ailleurs des tanins solubles dans l’eau
(oligomères de proanthocyanidines), qui se retrouvent dans la bière. Il a été prouvé que les
proanthocyanidines d’origine naturelle sont anti-oxydants et protègent des maladies
cardiovasculaires, des désordres immunologiques et des maladies neurodégénératives Bagchi
D. et al. 2000 ; Packer L. et al. 1999. Récemment, une équipe de chercheurs Stevens J.F. et
al. 2002 a mis en évidence, in vitro, l’activité des proanthocyanidines de Houblon. Ceux ci
inhiberaient la NO synthase des neurones et par leur effet anti-oxydant neutraliseraient les
peroxynitrites. D’autre part, les maladies de Parkinson, d’Alzheimer, l’athérosclérose et
l’accident vasculaire cérébral seraient en rapport avec un excès de production de monoxyde
d’azote (neurotransmetteur des neurones du système nerveux central). Ce NO en excès
réagirait avec l’anion super oxyde (produit à partir de radicaux libres) pour donner des
peroxynitrites qui sont des espèces très réactives et qui engendreraient ces maladies
dégénératives Gu H.M. et al. 1999 ; Torreilles F. et al. 1999. L’activité des
proanthocyanidines de Houblon suggère donc son utilisation potentielle dans la prévention de
maladies liées à une modification de libération de NO telles la maladie d’Alzheimer, la
maladie de Parkinson, l’athérosclérose et l’accident vasculaire cérébral. Mais pour le moment,
aucune étude sur l’absorption, le passage systémique et le passage de la barrière hématoencéphalique n’a été effectuée. Stevens J.F. et al. 2002
La bière, aurait donc des effets positifs cardiovasculaires, à condition d’en boire très
modérément (entre dix et quarante grammes par jour). Selon une étude menée par une équipe
de l’hôpital Broussais (Paris) sur près de cent patients à risque cardiovasculaire, la bière
diminuerait les taux sanguins de l’homocystéine, un acide aminé soufré dont la toxicité sur les
cellules endothéliales des vaisseaux a été prouvée in vitro. Pour obtenir des valeurs basses
d’homocystéine, mieux vaut donc boire de la bière que du vin « Jonas » 2003.
- 13 -
1.3.2.
Formes d’utilisation phytothérapiques
biam2 2001 ; Schneider A. 1999 ; Valnet J. 1983
Le Houblon est présent dans quelques spécialités vendues en officine, seul ou en
association avec d’autres plantes. Arkogélules Houblon, est utilisé pour stimuler l'appétit, et
dans le traitement symptomatique des états neurotoniques des adultes et des enfants,
notamment en cas de troubles mineurs du sommeil. Diatisan tisane est utilisée pour stimuler
l’appétit uniquement. Et Santane N°9 est utilisée dans le traitement symptomatique des états
neurotoniques des adultes et des enfants, notamment en cas de troubles mineurs du sommeil
On utilise les cônes de Houblon seuls en infusion comme stimulant de l’appétit : 30
grammes à laisser infuser 10 minutes dans 1 litre d’eau bouillante, dont on prend une tasse
avant les repas. Pour les mêmes propriétés, on peut également réaliser une macération à froid
de 12 à 24 heures, ou utiliser un extrait aqueux à la posologie de 250 à 750 milligrammes par
jour.
Comme sédatif, on utilise l’infusion à la posologie de un verre au coucher. On peut y
associer une cuillérée à café de fleur d’oranger. Pour cette même propriété, on peut utiliser
des cachets de 250 milligrammes de lupulin une à quatre fois par jour, ou l’extrait à la
posologie de 100 à 500 milligrammes par jour, ou encore la teinture à la posologie de 2 à 4
grammes par jour.
On a conseillé d’utiliser le Houblon dans les oreillers des personnes atteintes
d’insomnie. En effet, l’huile essentielle contenue dans les cônes de Houblon est volatile et
agit donc par voie respiratoire.
En usage externe, on réalise des cataplasmes de cônes et de feuilles, bouillis dans
l’eau, qui sont utilisés contre la goutte, les rhumatismes et les ulcères cancéreux.
1.3.3.
Toxicité
Les données expérimentales sur la toxicité aiguë sont fragmentaires. Les céto-énols
semblent les composés les plus toxiques : 100 milligrammes de lupulone par kilogramme par
voie orale provoquent la mort de deux tiers des rats soumis à l’expérimentation Hänsel R. et
al. 1967.
- 14 -
Le Houblon est, par ailleurs, connu pour provoquer des troubles nerveux que l’on
observe parfois chez les ouvriers des brasseries, comme des maux de tête ou des vertiges
Couplan F. & Styner E. 1994.
Il existe des dermites au Houblon causées par les feuilles qui se manifestent par une
éruption prurigineuse, papuleuse et oedémateuse sur le visage et le revers des mains. Ces
dermites sont rares chez les employés manipulant le Houblon séché. Leurs aspects cliniques
seraient plus de nature irritante qu’allergique. Les tests sont positifs avec l’humulone et la
lupulone. [Sell Y. 2000]
1.4. Utilisations alimentaires et autres usages
Crues, les jeunes pousses sont légèrement amères et aromatiques. Elles font de très
bonnes additions aux salades. Il est courant, dans certaines régions, de les faire cuire à l’eau et
de les servir comme les asperges Couplan F. & Styner E. 1994.
Les cônes de Houblon peuvent servir à aromatiser des boissons par macération ou
infusion, dont la plus connue est la bière brasseries kronenbourg 2003.
Déjà dans l'ancienne Egypte, la « bière » était connue et était considérée comme une
boisson d'origine divine. Selon la légende, le dieu Osiris aurait oublié au soleil une décoction
d'orge mélangée à de l'eau sacrée du Nil, créant ainsi « le vin d'orge ». C'est ainsi qu'Osiris
devint le Dieu des brasseurs. La « bière » est consommée par les Pharaons mais aussi par le
peuple et les esclaves. C'est une boisson d'accueil et une monnaie d'échange. Pour la petite
anecdote, il semblerait que l'expression « payer cash » vienne de cette période, puisque bière
se disait kash.
Chez les Grecs, la « bière » est reconnue pour ses vertus médicinales. Hippocrate lui
attribue des vertus diurétiques et fébrifuges. Mais les Grecs et les Romains, grands amateurs
de vin, ne s'intéressent guère à la bière. Ils s'étonneront même de découvrir un vin étrange en
Gaule fait de céréales et non de raisins.
Pour les Gaulois, la « bière » est une potion magique, ils l'appellent Brace (terme à
l'origine du mot brasseur) ou Cervisia (qui deviendra plus tard cervoise). Ils sont d’ailleurs
aussi les inventeurs du tonneau. Chez les Gaulois ce sont les femmes qui fabriquent la bière.
La recette ressemble étrangement à celle que l'on connaît aujourd'hui : de l'orge humidifiée,
- 15 -
chauffée, germée puis séchée et moulue grossièrement est mélangée ensuite à de l'eau et le
tout est chauffé puis aromatisé.
Au VIIème siècle, le roi Dagobert crée le premier monastère pour élaborer la cervoise.
C'est à cette époque que Saint-Arnoult fait son apparition. Evêque de Metz, il éradique une
épidémie de choléra en offrant de la cervoise brassée et bénie par lui. Il devient le Saint
Patron des Brasseurs.
Charlemagne, par souci de qualité, confère le monopole de la fabrication de la
cervoise aux moines. Du IXème au XIVème siècle, la bière était ainsi principalement fabriquée
par les moines. Les laïcs s'adonnant à cette pratique devaient s'acquitter d'une taxe : le droit
Gruyt qu'ils reversent aux moines. Les moines de Saint-Denis et Saint-Rémy cultivent pour la
première fois du Houblon, dont on suppose qu'il était déjà utilisé dans la fabrication de la
bière.
Au XIIIème siècle, les brasseries sortent des monastères. En France, sous Saint-Louis,
Etienne Boileau, prévôt de Paris, définit en 1268 le statut des cervoisiers et la manière
d'élaborer la cervoise. Les cafés naissent, ainsi celui du légendaire Gambrinus, qui n'était
autre qu'un très gros consommateur de bière, capable d'ingurgiter plus de cent dix pintes par
jour.
Au XIVème et au XVème siècle, en Flandres et en Bourgogne, le Houblon est officialisé
par Jean Sans Peur. L'ordre du Houblon d'or est créé, le droit Gruyt est aboli et en 1435 la
cervoise est appelée bière. En France, Charles VIII définit les statuts des brasseurs de Paris en
1489 et utilise officiellement le terme de bière. Les premières directives sur la fabrication de
la bière sont alors créées. La bière doit être fabriquée uniquement par des maîtres brasseurs et
à partir des ingrédients suivants : du grain, de l'eau et du Houblon.
En effet, la bière traditionnelle est, de nos jours, fabriquée à partir de Houblon, d’orge,
de levures et d’eau. Le Houblon est l'épice indispensable qui confère à la bière son amertume,
mais aussi son arôme, et permet également une meilleure conservation de la bière. C'est l'orge
transformé en malt qui apporte couleur et saveur à la bière. Quant à la levure de bière, elle est
cultivée et conservée au cœur des brasseries, loin des regards indiscrets. C'est elle qui fait la
personnalité unique de chaque bière. Il faut 2 grammes de Houblon, 140 grammes de malt, 10
grammes de levure et 6 litres d’eau pour fabriquer 1 litre de bière.
- 16 -
Conclusion :
Il est communément admis que le Houblon, du fait de son utilisation empirique, est
pourvu de propriétés stimulante de l’appétit Leclerc H. 1976 et sédative Orth-Wagner S.
et al. 1995, ce qui a été démontré depuis.
Comme le Houblon est largement utilisé de nos jours pour la fabrication de la bière, de
nombreuses études ont été réalisées, ce qui a permis de lui trouver de nouvelles utilisations.
Ainsi, les céto-énols phlorogluciniques lui confèrent des propriétés antifongique Langezaal
C.R. et al. 1992 et bactéricide Bruneton J. 1999 ; Newall C.A. et al. 1996. Les propriétés
oestrogéniques dont il était déjà vaguement question au Moyen-âge ont été largement
étudiées mais restent toujours controversées Liu J. et al. 2001 ; Milligan S.R. et al. 2000 et
1999. Et d’autres propriétés telles que l’activité antiproliférative Miranda C.L. et al. 1999
et antioxydante Stevens J.F. et al. 2002 ont vu le jour récemment.
Propriétés mises en évidences
Propriétés traditionnelles
scientifiquement
Orexigène
Sédative
Sédative
Oestrogénique
Oestrogénique
Antifongique
Bactéricide
Antispasmodique
Anticancéreuse
Antioxydante
- 17 -
2. MELISSE
Lamiaceae
Melissa officinalis L.
Pharmacopée Européenne 4° édition et Pharmacopée Française X° édition (feuilles séchées)
Les auteurs de l’Antiquité grecque mentionnent la Mélisse, mais ne semblent pas
apprécier ses vertus Delaveau P. et al. 1989.
Les Arabes du Xème siècle, les premiers, vantaient son pouvoir de cordial et de remède à
la mélancolie Delaveau P. et al. 1989.
Mais, c’est au XVIIème siècle, que les moines et les congrégations religieuses, connus
pour leur utilisation des plantes médicinales, commencèrent à produire des décoctions à base
de Mélisse. La célèbre Eau de Mélisse, mise en marché par les Carmes de la rue Vaugirard à
Paris, était des plus estimée, contre la léthargie et l’épilepsie, les vapeurs et les coliques.
L'alcoolat obtenu par distillation des feuilles fraîches était souverain contre les vertiges de ces
dames de cour trop habillées et devant demeurer des heures debout dans des pièces
surchauffées Serre M. – Saveur du monde 1999.
Un siècle plus tard, le flacon d'Eau de Mélisse continue à ressusciter le cœur des jeunes
filles trop émotives et plus d'un médecin botaniste vante ses mérites, aussi vaut-elle contre le
surmenage intellectuel et la mélancolie aussi bien que contre les étourdissements et les
vapeurs des dames Serre M. – Saveur du monde 1999.
Le nom de Mélisse veut dire en grec « abeille », elle est d’ailleurs une des meilleures
plantes mellifères, et c’est pour cela qu’on l’appelle également Piment des abeilles Delaveau
P. et al. 1989. Autrefois, on frottait des feuilles de Mélisse sur les ruches pour attirer de
nouvelles abeilles et les « fidéliser ».
La plante exhale dans sa jeunesse un agréable parfum rappelant celui du citron, c’est
pour cela qu’on l’appelle également Citronnelle ou Citronnade, d’ailleurs, on l’appelait
anciennement Cédronnelle. Mais la véritable citronnelle est une graminée tropicale, le
Cymbopogon citratus Stapf. Couplan F. & Styner E. 1994.
On l’appelle aussi Thé de France, ou Herbe des Jeunes Filles Boullard B. 2001.
- 18 -
2.1. Présentation botanique
2.1.1.
Description botanique
La Mélisse est une herbacée vivace de 30 à 80 centimètres de haut, poussant en
touffes, à feuillage vert vif, d’odeur citronnée quand elle est jeune, qui prend ensuite, une
odeur de punaise qui disparaît à la dessiccation Couplan F. & Styner E. 1994.
La Mélisse est originaire d’Europe méridionale, mais est assez fréquemment
subspontané en France Couplan F. & Styner E. 1994. Son habitat favori sont les haies, les
pieds de murs ainsi que les décombres, on la trouve souvent aux abords des maisons, on la
trouve jusqu’à 1000 mètres d’altitude Delaveau P. et al. 1989.
Les tiges sont quadrangulaires, très rameuses, velues vers le sommet et dressées
Couplan F. & Styner E. 1994.
Les feuilles sont opposées, grandes, ovales, pétiolées, largement crénelées, un peu
gaufrées. Les feuilles des rameaux axillaires sont plus petites Couplan F. & Styner E. 1994.
Les fleurs, à corolle d’abord jaunâtres, puis blanches ou maculées de rose, sont
regroupées par 6 à 12 en verticilles axillaires espacés le long de la tige Boullard B. 2001. Le
calice est poilu et est composé de deux lèvres dont la supérieure, plus grande, est plate et a
trois dents Couplan F. & Styner E. 1994. La corolle est bilabiée et est deux fois plus longue
que le calice. Il y a quatre étamines. La formule florale est la suivante : 5 S + 5 P + 4 E + 2 C
Guignard J-L 1996. La floraison a lieu de juin à septembre Couplan F. & Styner E. 1994.
Le fruit est un tétrakène Delaveau P. et al. 1989.
La partie souterraine est une tige souterraine rameuse Couplan F. & Styner E. 1994.
Les feuilles séchées de la Mélisse, selon la 4° édition de la Pharmacopée Européenne
et la X° édition de la Pharmacopée Française : « ont une odeur rappelant celle du citron. Elles
ont un pétiole de longueur variable, sont ovales et atteignent 8 centimètres de long et 5
centimètres de large environ. Le limbe est mince, d’aspect gaufré, et la surface inférieure a
une nervation proéminente, réticulée et très développée ; les bords sont grossièrement dentés
ou crénelés. La face supérieure est vert vif et la face inférieur plus claire. La poudre de
feuilles de Mélisse séchées est verdâtre, et, examinée au microscope, elle présente des poils
- 19 -
tecteurs unicellulaires coniques, courts et droits ; des poils tecteurs pluricellulaires, unisériés,
à extrémité pointue, à cuticule épaisse et verruqueuse ; des poils sécréteurs octocellulaires ;
des poils sécréteurs à pied unicellulaire à tricellulaire et à tête unicellulaire ou bicellulaire,
plus rares ; des stomates de type diacytique sur la surface inférieure seulement. »
2.1.2.
Parties de la plante utilisées
Hazebroucq G. 1995 ; Delaveau P. et al. 1989 ; Thomson W. 1981
On utilise généralement les feuilles de la Mélisse fraîches ou sèches, mais aussi les
tiges fleuries.
La Mélisse est cultivée en Anjou et en Provence.
La récolte se fait à partir de la seconde année. Les feuilles se cueillent sur les jeunes
pousses ne dépassant pas 30 centimètres, et on peut réaliser 2 à 3 récoltes par an si l’on prend
soin de les cueillir régulièrement, de juin à septembre. La partie aérienne de la plante se
récolte de juin à août. Le séchage se fait à l’ombre en dessous de 35 °C.
On conserve le tout dans un récipient fermé à l’abri de la lumière, de la poussière et de
l’humidité, mais elle ne conservera pas son arôme au-delà d’une année.
2.1.3.
Espèces végétales voisines
Spichiger R-E et al. 2000 ; Bruneton J. 1996
Les Lamiaceae sont rencontrées sous tous les climats, à toutes les latitudes. Certaines
des 3000 espèces que compte la famille sont quasiment cosmopolites (Salvia sp., Stachys sp.),
d’autres ont une distribution plus restreinte. Rares dans le milieu forestier tropical, les
Lamiaceae se concentrent dans la région méditerranéenne. Herbes et sous-arbrisseaux, elles y
peuplent maquis et garrigue : thyms (Thymus vulgaris), romarin (Rosmarinus officinalis),
lavandes (Lavandula sp.), etc. Une tige carrée, des feuilles opposées décussées, des fleurs
généralement bilabiées, un style gynobasique et la présence très fréquente de poils sécréteurs
émettant une forte odeur aromatique rendent leur identification aisée.
C’est d’ailleurs ce caractère aromatique qui est à l’origine de leur importance
économique, que ce soit dans l’industrie des parfums (patchouli, Pogostemon ; lavandes ; etc.)
- 20 -
ou pour l’aromatisation : c’est le cas des menthes (Mentha sp.) pour l’industrie des boissons
non alcoolisées, la confiserie ou les produits d’hygiène. Beaucoup sont appréciées en cuisine
(basilic : Ocimum basilicum ; origan : Origanum sp. ; sarriette : Satureja hortensis ; thym :
Thymus vulgaris ; etc.) et pour la préparation de boissons – des infusions – « hygiéniques et
de confort » (menthes, mélisse). Un petit nombre ont des racines comestibles : crosne du
Japon (Stachys affinis Bunge) ou, encore moins connue en Europe, pomme de terre Hausa
(Solenostemon rotundifolius J.K. Morton) et autres Plectranthus sp.
Bien que de nombreuses espèces jouissent d’une solide réputation médicinale (sauge :
Salvia officinalis, mélisse, romarin, hysope : Hyssopus officinalis, etc.), leur utilisation ne
dépasse guère le cadre de la phytothérapie ou de l’aromathérapie. Aucune molécule d’intérêt
thérapeutique majeur n’est produite à partir des Lamiaceae même si certaines, comme la
forskoline – un diterpène élaboré par un Coleus indien – stimulatrice de l’adényl-cyclase et du
myocarde (effet inotrope positif), ont de réelles potentialités.
Au jardin, on apprécie le caractère aromatique et mellifère ainsi que la zygomorphie et
la vive coloration des fleurs (Phlomis sp., Perovskia, sauges, monardes, etc.). En intérieur, les
Coleus blumei (Solenostemon scutellarioides (L.) Codd.), sont recherchés pour leurs
feuillages panachés aux couleurs éclatantes.
La germandrée petit chêne (Teucrium chamaedrys L.), qui était utilisée comme
adjuvant des traitements amaigrissants et depuis 1992 interdit en France, est pratiquement la
seule plante de cette famille qui peut provoquer des intoxications se manifestant par des
hépatites cytolytiques. D’autres espèces sont responsables d’intoxication du bétail : c’est le
cas de Perilla frutescens (L.) Britton qui induit une pneumonie interstitielle atypique Kerr
L.A. et al. 1986.
On notera également que les huiles essentielles des Lamiaceae peuvent se révéler
dangereuses lorsqu’elles sont ingérées à forte dose. En effet, les plus nocives sont celles qui,
comme l’huile essentielle de sauge officinale ou d’hysope, renferment des cétones
monoterpéniques comme le pinocamphone et les thuyones. Des cas d’intoxication ont été
décrits en France, avant la mise en place de mesures restrictives concernant leur délivrance au
public. Les intoxications décrites sont consécutives à un usage inconsidéré (5 millilitres
d’huile essentielle). La symptomatologie de ce type d’intoxication est marquée par des
- 21 -
épisodes de convulsions de type épileptique parfois accompagnés de cyanose et entrecoupés
de phases hypotoniques et hyporéflexiques Millet Y. et al. 1981.
2.2. Constituants chimiques
Si, malgré sa faible teneur (moins de 0,5 ml/kg), c’est surtout l’huile essentielle qui a
retenu l’attention, d’autres constituants ont néanmoins été isolés de la Mélisse Bruneton J.
1999: triterpènes ; acides-phénols Carnat A.P. et al. 1998 dérivés de l’acide caféique,
dimère comme l’acide rosmarinique Gracza L. & Ruff P. 1984 et trimères comme les acides
malitriques A et B ; dérivé du benzaldéhyde à structure benzodioxole ; flavonoïdes Carnat
A.P. et al. 1998 ; Mulkens A. & Kapetanidis I. 1987 (quercitroside, rhamnocitrine, 7glucosides de l’apigénol et du lutéolol, et, 3’-glucuronide de lutéoline Heitz A. et al. 2000) ;
hétérosides de monoterpènes et d’alcools aromatiques, etc. Mulkens A. et al. 1985.
OH
HO
HO
H
O
OH
COOH O
Acide rosmarinique
L’huile essentielle est caractérisée par la présence d’aldéhydes monoterpéniques :
citral (géranial + néral) en quantité très variable, mais généralement dans un rapport constant
(4/3), (R)-(+)-citronellal Carnat A.P. et al. 1998, ces trois composants constituant
généralement 50 à 75 % de l’huile essentielle Schultze W. et al. 1995, accompagnés de
méthylhepténone (produit de dégradation du citral), d’acétate de géranyle, de caryophyllène, d’oxyde de -caryophyllène, de germacrène D (qui attirerait les abeilles
[Bruneton J. 1999]) et de plusieurs dizaines de composés majoritairement terpéniques.
- 22 -
CHO
CHO
géranial
néral
B-caryophyllène
CHO
citronellal
germacrène D
La 4° édition de la Pharmacopée Européenne ainsi que la X° édition de la
Pharmacopée Française, exigent pour l’identification des feuilles de Mélisse séchées une
analyse chromatographique ainsi qu’un dosage : la chromatographie sur couche mince se fait
en comparaison d’une solution témoin de citronellal et de citral pour la 4° édition de la
Pharmacopée Européenne, ou de solutions témoin d’acide rosmarinique, d’acide caféique et
d’acide chlorogénique pour la X° édition de la Pharmacopée Française ; les bandes du
chromatogramme des solutions témoins devant être identiques à celles de la solution de
Mélisse à analyser. Le dosage se fait en mesurant l’absorbance d’une solution de feuilles de
Mélisse pulvérisées à 505 nm ; à partir de là, on calcule la teneur en dérivés
hydroxycinnamiques totaux, exprimés en acide rosmarinique, cette teneur doit être au
minimum de 4 % de poids sec pour la 4° édition de la Pharmacopée Européenne, et de 5 %
pour la X° édition de la Pharmacopée Française.
- 23 -
2.3. Applications pharmaceutiques
2.3.1.
Propriétés pharmacologiques
La Mélisse est, en France, « traditionnellement » utilisée dans le traitement
symptomatique de troubles digestifs tels que : ballonnement épigastrique, lenteur à la
digestion, éructations, flatulences ; ainsi que comme traitement adjuvant de la composante
douloureuse des troubles fonctionnels digestifs. Elle est également « traditionnellement »
utilisée dans le traitement symptomatique des états neurotoniques des adultes et des enfants,
notamment en cas de troubles mineurs du sommeil.
Il est communément admis que l’huile essentielle de Mélisse est spasmolytique
Bruneton J. 1999 ; Bezanger-Beauquesne L. et al. 1990, ceci a été confirmé par une étude
récente [Sadraei H. et al. 2003] portant sur l’inhibition de la contraction de l’iléum chez le rat.
Cette activité spasmolytique serait due entre autre au citral présent dans l’huile essentielle qui
agirait probablement en inhibant les canaux calciques des cellules musculaires lisses de
l’iléum.
L’utilisation traditionnelle de la Mélisse dans les troubles du sommeil est expliquée
par le fait que son extrait alcoolique est sédatif du Système Nerveux Central chez la souris. Ce
même extrait potentialise le sommeil induit par le pentobarbital Soulimani R. et al. 1991.
Au cours d'une étude clinique portant sur 20 sujets, des chercheurs allemands ont
comparé l’efficacité d'un extrait contenant de la Mélisse et de la valériane à celle du
somnifère triazolam (Halcion®) et ont conclu que cette combinaison était aussi efficace que le
médicament de synthèse Dressing H. et al. 1992. Une autre étude clinique à double insu
portant sur 98 sujets sans problème d'insomnie a conclu qu'un extrait composé de Mélisse et
de valériane était plus efficace qu'un placebo pour améliorer la qualité du sommeil Cerny A.
& Schmid K. 1999.
De plus, la Mélisse, ainsi qu’une autre Lamiaceae, la sauge (Salvia officinalis L.), sont
réputées depuis plusieurs siècles pour améliorer ou restaurer les fonctions intellectuelles dont
la mémoire. A partir de ces données, des études Wake G. et al. 2000 ont été menées pour
- 24 -
rechercher une éventuelle action des extraits alcooliques de ces plantes dans le traitement de
la maladie d’Alzheimer (cette maladie étant due à une diminution de la transmission des
neurones cholinergiques dans la région du cerveau concernée par la mémoire Perry N. et al.
1996). Les résultats de cette étude mettent en évidence, in vitro, un déplacement significatif
de la nicotine et de la scopolamine de leurs récepteurs nicotiniques et muscariniques
respectivement ; on peut donc déduire que la Mélisse a des propriétés cholinergiques. Ces
propriétés confèreraient à l’extrait alcoolique de Mélisse une potentielle utilisation dans le
traitement des troubles cholinergiques de la maladie d’Alzheimer.
D’autres études Mantle D. et al. 2000 ; Hohmann J. et al. 1999 démontrent in vitro,
que les extraits alcooliques de Mélisse possèdent une activité anti-oxydante, ce qui suggère
que la Mélisse peut être utilisée comme protecteur des dommages créés par les radicaux libres
dans la démence.
Au vu de toutes ces études, d’autres chercheurs Kennedy D.O. et al. 2002 ont étudié
les effets cognitifs de l’administration d’extrait alcoolique de Mélisse à des Hommes jeunes et
sains. Les résultats de l’étude suggèrent que l’ingestion de Mélisse peut moduler l’humeur et
les performances cognitives. En effet, on observe une amélioration de la concentration, mais
la mémoire est perturbée, ainsi qu’une diminution de la nervosité et de la vigilance. Ces
premiers résultats de l’activité de la Mélisse in vivo contrediraient les croyances populaires
concernant l’effet sur la mémoire ainsi que les études in vitro concernant son utilisation dans
le traitement de la maladie d’Alzheimer, mais confirment l’effet sédatif de la plante.
De plus, en utilisant l’huile essentielle de Mélisse chez des sujets atteints de démence
sévère, on a mis en évidence une diminution de l’agitation et une meilleure sociabilité.
Ballard C. et al.
Parmi les propriétés de la Mélisse découvertes plus récemment, on peut trouver que
l’huile essentielle de Mélisse a un fort pouvoir antibactérien Koch-Heitzmann I. & Schultze
W. 1988 et 1984 contre Staphylococcus Aureus, Escherichia Coli, Streptococcus Faecalis et
Enterobacterium Aerogenis [Wyuts D. 1993] et antifongique Araujo C. et al. 2003 ; Dikshit
A. & Husain A. 1984 contre Aspergillus Flavus, Candida Albicans et Pénicillinum Citrinum
[Wyuts D. 1993] grâce à la présence de terpènes, notamment du citral.
- 25 -
L’extrait alcoolique de Mélisse, comme celui de Carvi Khayyal M.T. et al. 2001,
aurait également une activité anti-ulcéreuse grâce à la présence de flavonoïdes dans ses
feuilles ainsi qu’à ses propriétés anti radicaux libres.
Plusieurs propriétés ont été mises récemment en évidence pour l’extrait aqueux :
action antithyroïdienne Auf’Mkolk et al. 1985 par inhibition de la désiodation des hormones
thyroïdiennes [Wyuts D. 1993] liée aux produits d’oxydation des acides phénols et, surtout,
activité antivirale.
Cette activité, objectivée sur divers virus (herpès, vaccine), pourrait être liée aux
acides phénols et/ou à leurs dérivés qui interagiraient avec les protéines virales Sticher O.
1971. Chez l’homme, quelques résultats intéressants ont été observés dans le traitement de
l’herpès : des essais in vitro Dimitrova Z. et al. 1993 indiquent que la Mélisse inhibe le virus
herpès simplex et quelques études cliniques à double insu indiquent que l’application topique
d’un onguent ou d’une crème à base de Mélisse peut diminuer les symptômes de l’herpes
labial, comme la démangeaison, la sensation de brûlure, l’enflure et la rougeur, diminuer la
contagiosité et diminuer de moitié la durée de ces symptômes Koytchev R. et al. 1999 ;
Wobling R.H. & Leonhardt K. 1994. Le suivi des participants semble montrer que le
traitement peut également diminuer la récurrence des crises Koytchev R. et al. 1999. De
plus, le développement de souches virales résistantes au traitement est une menace réelle en
ce qui concerne les antiviraux de synthèse, cependant, étant donné ses nombreux mécanismes
d'action différents et synergiques, il semble peu probable que des virus développent une
résistance à la Mélisse.
L’extrait aqueux de Mélisse serait, de plus, actif, in vitro, sur le virus du SIDA
[Yamasaki K. et al. 1998]. En effet, il inhiberait efficacement la réplication du HIV-1 ; cet
effet serait dû à l’inhibition de la liaison et/ou de la fusion entre le virus et les cellules cibles
de ce virus qui sont les cellules de l’immunité. On pourrait donc utiliser l’extrait aqueux de
Mélisse dans le traitement de patients atteints par le HIV-1, ainsi que dans la prévention du
développement de la maladie chez les porteurs asymptomatiques du virus ; mais on ne connaît
pas encore le principe actif mis en cause et ne sait donc pas encore si on pourra l’administrer
in vivo. Ceci serait intéressant, car les traitements utilisés actuellement sont chers et causent
de nombreux effets indésirables.
- 26 -
2.3.2.
Formes d’utilisation phytothérapiques
La Mélisse est présente dans de nombreuses spécialités vendues en officine, seule ou
en association avec d’autres plantes biam2 2001. Certaines spécialités sont utilisées en cas
de trouble digestifs (Arkogélules Mélisse®, Boribel N°6 digestive®, Boldoflorine douleur
digestive®, Santane D 5® et Colomenthe® gélules), d’autres, en cas de constipation passagère
(Tisane Saint Luc®, Tisane de Touraine® et Boribel N°13 purgative®). La Mélisse entre
également dans la composition de spécialités à visée sédative comme : Tisane Médiflore N°14
trouble du sommeil®, Santane N°9®, Vagostabyl® comprimés enrobés, Biocarde® solution
buvable, Boribel N°8® solution buvable à diluer (ampoules). Mélisse vitaflor® et Mélissine®
solution buvable sont à la fois utilisés en cas de troubles digestifs et en cas de troubles du
sommeil. Une autre préparation contenant de la Mélisse, Tisane Médiflore N°12 jambes
lourdes®, est utilisée en cas de manifestations fonctionnelles de l’insuffisance veineuse telles
que les jambes lourdes et dans la symptomatologie hémorroïdaire. Et enfin, Tisane Médiflore
N°8 Pectorale d’Alsace® contient de la Mélisse et est utilisée pour le traitement
symptomatique de la toux.
On utilise également l’hydrolat de Mélisse pour les troubles digestifs à la posologie de
10 à 20 grammes par jour Valnet J. 1990 et 1983.
L’alcoolat simple du Codex Hazebroucq G. 1995 est réalisé avec la plante fraîche et
s’utilise de 2 à 5 grammes par jour dans une infusion ou sur un sucre Valnet J. 1990 et 1983.
La teinture mère de Mélisse, utilisée pour les troubles digestifs, se prend à la posologie
de 40 à 50 gouttes dans une infusion de fleurs d’oranger, après le repas Valnet J. 1990 et
1983.
L’eau de Mélisse des Carmes est un remède populaire recherché actuellement pour ses
propriétés antispasmodiques. Pour la préparer, on laisse macérer 9 jours, en agitant tous les
jours, dans une cruche en grès : 3 litres de vin à 33°, 500 grammes de feuilles et fleurs de
Mélisse, 16 grammes de racine sèches d’angélique et 125 grammes de zeste de citron. Puis,
après les 9 jours, on filtre le tout et on le remet dans la cruche en ajoutant 200 grammes de
coriandre, 40 grammes de noix de muscade concassée, 4 grammes de cannelle fine concassée
et 2 grammes de clous de girofle. On laisse macérer le tout 8 jours, en agitant tous les jours et
on filtre. On ajoute 350 grammes d’eau distillée au mélange et on laisse reposer 24 heures. On
- 27 -
utilise ce mélange par petits verres, en usage interne comme stomachique et antispasmodique,
ainsi qu’en usage externe sur des coupures et des plaies Valnet J. 1990 et 1983.
En usage externe, on utilise l’huile de Mélisse en friction contre les migraines et les
rhumatismes Bezanger-Beauquesne L. et al.1990 ; Valnet J. 1990 et 1983.
On utilise également les feuilles de Mélisse en décoction dans un grand bain pour une
action calmante contre les troubles nerveux, les spasmes et les règles douloureuses Valnet J.
1990 et 1983.
Les feuilles de Mélisse s’utilisent en compresses lors d’engorgement mammaire et
d’ecchymoses Valnet J. 1990 et 1983.
2.3.3.
Toxicité
Depuis que la Mélisse est utilisée, aucun effet nocif n’a été observé sur la santé Wong
A.H.C. et al. 1998.
2.4. Utilisations alimentaires et autres usages
Son goût citronné très délicat situe immédiatement les fréquentations culinaires de la
Mélisse : elle parfume agréablement les poissons, les salades, les mayonnaises, les oeufs, les
viandes blanches, les volailles, les crèmes. Elle aime côtoyer le gingembre, la ciboulette, le
persil et les agrumes Labrie A. – Saveur du monde 1999.
La Mélisse est également très utilisée en liquoristerie pour la fabrication de la
Bénédictine et de la Chartreuse : préparations alcooliques créées vers la fin du Moyen Âge et
à la Renaissance dans des monastères français. On les appelait alors élixirs, élixirs de longue
vie ou liqueurs de santé Lefrançois P. et al. – Reseau Proteus 2003.
Dans les pays nordiques, la Mélisse sert dans les marinades de harengs ou d’anguilles,
les Hollandais l’appellent d’ailleurs herbe à anguilles Bonneval P. 1990.
Les feuilles de Mélisse permettent d’éloigner les moustiques Valnet J. 1990 et 1983.
Elle est d’ailleurs très prisée dans les jardins de fines herbes car elle éloigne les petits
moucherons mangeurs de feuilles Serre M. - Saveur du monde 1999.
- 28 -
On peut utiliser les feuilles de Mélisse fraîches et froissées sur les piqûres d’insecte,
notamment d’abeille et de guêpe.
En Alsace, il était d'usage pour les jeunes mariés de laisser tremper toute une nuit dans
une bouteille de vin d’Alsace une tige de Mélisse. Au matin, chacun la tirait par un bout et
celui qui en conservait la plus grande part était sûr de porter la culotte dans le ménage.
Conclusion :
La Mélisse, herbacée existant à l’état sauvage dans notre région, est actuellement
largement utilisée dans de nombreuses spécialités pour ses propriétés digestive et sédative.
En effet, c’est son huile essentielle qui lui confère ses propriétés spasmolytique
[Sadraei H. et al. 2003 ; Bruneton J. 1999 ainsi que bactéricide Araujo C. et al. 2003 ;
Koch-Heitzmann I. & Schultze W. 1988 et antifongique Wyuts D. 1993 ; Dikshit A. &
Husain A. 1984. Son activité sédative a été largement étudiée et confirmée Kennedy D.O. et
al. 2002.
D’autre part, des propriétés inconnues de nos ancêtres ont été mises en évidence telles
que les activités anti-ulcéreuse Khayyal M.T. et al. 2001 par la présence de flavonoïdes,
antithyroïdienne [Wyuts D. 1993 ; Auf’Mkolk et al. 1985, et surtout antivirale Koytchev
R. et al. 1999.
Propriétés mises en évidences
Propriétés traditionnelles
scientifiquement
Digestive
Carminative
Sédative
Sédative
Spasmolytique
Spasmolytique
Antibactérienne
Antifongique
Anti-oxydante
Anti-ulcéreuse
Antithyroïdienne
Antivirale
- 29 -
CONCLUSION
Au cours de ce travail, nous avons pu constater d’une part, que certaines activités
thérapeutiques traditionnelles de ces deux simples d’Alsace présentés ici ont été confirmées
par des études scientifiques, alors que d’autres n’ont pas fait l’objet de recherches récentes et
leurs preuves n’ont pas encore été apportées. D’autre part, des recherches récentes ont mis en
évidence des propriétés inconnues de la tradition, mais qui toutefois peuvent être intéressantes
pour le développement éventuel de nouvelles thérapies.
Les activités sédative du houblon et de la mélisse, spasmolytique de la mélisse,
oestrogénique du houblon, ont ainsi été confirmées.
Les activités antimicrobienne du houblon et de la mélisse, antiulcéreuse et antivirale
de la mélisse, anticancéreuse et antispasmodique du houblon, ont récemment été démontrées.
Certaines de ces activités sont intéressantes et prometteuses pour des thérapeutiques futures.
Ainsi, l’activité antimicrobienne du houblon et de la mélisse, pourrait permettre de réduire
l’utilisation des antibiotiques et donc de diminuer le nombre de germes résistant aux thérapies
classiques. L’activité antivirale de la mélisse est intéressante, car dans le cas du HIV, elle
pourrait être une thérapie alternative, aux effets indésirables réduits, dans la prévention du
développement de la maladie chez les porteurs asymptomatiques…
L’usage traditionnel prévaut pour les propriétés carminative et digestive de la mélisse,
et orexigène du houblon. Ces activités, quoique traditionnelles, sont toujours d’actualité.
La flore d’Alsace est riche en plantes présentant un grand intérêt thérapeutique et
culinaire, d’autant plus que celles dont nous avons parlé dans ce travail ne représentent qu’un
faible échantillon de ce qui existe dans nos prés et nos bois. En effet, nous aurions pu
également présenter le raifort (Armoracia rusticana Gaertn.), présent sur les tables
alsaciennes au même titre que n’importe quel autre condiment et qui possède des propriétés
expectorante, anti-anémique et antiscorbutique, ou bien la grande consoude (Symphitum
officinalis L.), connue déjà vingt siècles avant Jésus-Christ pour consolider et ressouder les os
brisés et les lèvres des plaies, ou encore la myrtille (Vaccinium myrtillus L.), présente dans
nos forêts, dont le fruit régale nos papilles en été, utilisée comme antidiarrhéique,
veinotonique, et hypoglycémiant…
La recherche actuelle aboutira peut-être au développement de nouvelles applications
thérapeutiques, mais l’usage traditionnel de ces plantes continuera, comme par le passé, à
apporter ses bénéfices dans le traitement de nombreuses pathologies.
- 30 -
BIBLIOGRAPHIE
Articles :
ANGUELAKOVA M., ROVESTI P., COLOMBO E. 1971. Riv. Ital. Ess. Prof., 53, 275-278 ; et 1972
Parf. Cosm. Sav., 555-557.
ANTO R., SUKUMARAN K., KUTTAN G., RAO M.N.A., SUBBARAJU V., KUTTAN R. 1995.
Anticancer and antioxidant activity of synthetic chalcones and related compounds. Cancer Letters, 97,
33-37.
ARAUJO C., SOUSA M.J., FERREIRA M.F., LEAO C. 2003. Activity of essential oils from
Mediterranean Lamiaceae species against food spoilage yeasts. J. Food Prot., 66 (4), 625-632.
AUF’MKOLK M., AMIR K., KUBOTA K., INGBAR S.H. 1985. The active principles of plants
extracts with antithyrotropic activity: oxydation products of derivatives of 3,4-dihydroxycinnamic
acid. Endocrynology, 116, 1677-1686.
BAGCHI D., BAGCHI M., STOHS S.J., DAS D.K., RAY S.D., KUSZYNSKI C.A., JOSHI S.S.,
PRUESS H.G. 2000. Free radicals and grape seed proanthocyanidin extract: importance in human
health and disease prevention. Toxicology, 148, 187-197.
BALLARD C., O’BRIEN J., REICHELT K., PERRY E. (in press). Aromatherapy as a safe and
effective treatment for the management of agitation in severe dementia: the results of a double blind,
placebo controlled trial. Clin Psychiatry.
CARNAT A.P., CARNAT A., FRAISSE D., LAMAISON J.L. 1998. The aromatic and polyphenolic
composition of lemon balm (Melissa officinalis L. subsp. officinalis) tea. Pharm. Acta. Helv., 72, 301305.
CERNY A., SCHMID K. 1999. Tolerability and efficacy of valerian/lemon balm in healthy
volunteers: a double-blind, placebo-controlled, multicentre study. Fitoterapia, 70 (3), 221-228.
DELAVEAU P. 2002. Le Houblon. Act. Pharm., 411.
DELAVEAU P. 1984. Le Houblon. Act. Pharm., 209, 33-34.
DIKSHIT A., HUSAIN A. 1984. Antifungal action of some essential oils against animal pathogens.
Fitoterapia, 55, 171-176.
DIMITROVA Z., DIMOV B., MANOLOVA N., PANCHEVA S., ILIEVA D., SHISHKOV S. 1993.
Antiherpes effect of Melissa officinalis L. extract. Acta. Microbiol. Bulg., 29, 65-72.
DRESSING H., RIEMANN D., LOW H., et al. 1992. Insomnia: Are valerian/balm combinations of
equal value to benzodiazepine ? Therapiewoche, 42, 726–736.
GOETZ P. 1990. Traitement des bouffées de chaleur par insuffisance ovarienne par l’extrait de
houblon (Humulus lupulus). Rev. Phytothérapie Pratique, 4, 13-15.
GRACZA L., RUFF P. 1984. Über Vorkommen und Analytik von Phenylpropanderivaten, 5. Mitt.:
Rosmarinsäure in Arzneibuchdrogen und ihre HPLC-Bestimmung. Arch. Pharm., (Weinheim), 317,
339-345.
- 31 -
GU H.M., ZENG J.X., ZHAO X.N., ZHANG Z.X. 1999. The role of NO and b-50 in neurotoxicity of
excitatory amino acids. J. Basic. Clin. Physiol. Pharmacol., 10, 327-336.
HÄNSEL R., WOHLFART R., SCHMIDT H. 1982. Nachweiss sedativ-hypnotisher Wirkstoffe im
Hopfen. III Mitteilung; Der Gehalt von Hopfen und Hopfen- zubereitungen an 2-methyl-3-buten-2-ol.
Planta Med., 45, 224-228.
HÄNSEL R., WAGENER H.H. 1967. Versuche sedativ-hypnotische Wirkstoffe im Hopfen
nachzuweisen. Arzneim.-Forsch., 17, 79-81.
HEITZ A., CARNAT A., FRAISSE D., CARNAT A.P., LAMAISON J.L. 2000. Luteolin 3’glucuronide, the major flavonoid from Melissa officinalis subsp. officinalis. Fitoterapia, 71, 201-202.
HOHMANN J., ZUPKO I., REDEI D., CSANYI M., FALKAY G., MATHE I., JANICSAK G. 1999.
Protective effects of the aerial parts of Salvia officinalis, Melissa officinalis and Lavandula
angustifolia and their constituents against enzyme-dependent and enzyme-independent lipid
peroxydation. Planta Med., 65, 576-578.
« Jonas » 2003 La bière protégerait nos artères. Le Moniteur des Pharmacies, 2479, 16
KENNEDY D.O., SCHOLEY A.B., TILDESLEY N.T.J., PERRY E.K., WESNES K.A. 2002.
Modulation of mood and cognitive performance following acute administration of Melissa officinalis
(lemon balm). Pharmacol. Biochem. Behav., 72, 953-964.
KERR L.A., JOHNSON B.J., BURROWS G.E. 1986. Intoxication of cattle by Perilla frutescens
(purple mint). Vet. Hum. Toxicol., 28, 412-416.
KHAYYAL M.T., EL-GHAZALY M.A., KENAWY S.A., SEIF-EL-NASR M., MAHRAN L.G.,
KAFAFI Y.A., OKPANYI S.N. 2001. Antiulcerogenic effect of some gastrointestinally acting plant
extracts and their combination. Arzneimittelforschung, 51 (7), 545-553.
KOCH-HEITZMANN I., SCHULTZE W. 1988. 2000 Jahre Melissa officinalis. Von der
Bienenpflanze zum Virustatikum. Z. für Phytother., 9, 77-85.
KOCH-HEITZMANN I., SCHULTZE W. 1984. Melissa officinalis L. Eine alte Arzneipflanze mit
neuen therapeutischen Wirkungen. Dtsch. Apoth.-Ztg., 124, 2137-2145.
KOYTCHEV R., ALKEN R.G., DUNDAROV S. 1999. Balm mint extract (Lo-701) for topical
treatment of recurring herpes labialis. Phytomedicine, 6 (4), 225-30.
LANGEZAAL C.R., CHANDRA A., SCHEFFER J.J. 1992. Antimicrobial screening of essential oils
and extracts of some Humulus lupulus L. cultivars. Pharm. Weekbl. Sci., 14 (6), 353-356.
LIU J., BURDETTE J.E., XU H., GU C., VAN BREEMEN R.B., BHAT K.P. BOOTH N.,
CONSTANTINOU A.I., PEZZUTO J.M., FONG H.H., FARNSWORTH N.R., BOLTON J.L. 2001.
Evaluation of estrogenic activity of plant extracts for the potential treatment of menopausal symptoms.
J. Agric. Food Chem., 49 (5), 2472-2479.
MANTLE D., PICKERING A.T., PERRY E.K. 2000. Medicinal plant extracts for the treatement of
dementia. A review of their pharmacology, efficacy and tolerability. CNS Drugs, 13, 201-213.
- 32 -
MILLET Y., JOUGLARD J., STEINMETZ M.D., TOGNETTI P., JOANNY P., ARDITTI J. 1981.
Toxicity of some essential plant oils. Clinical and experimental study. J. Toxicol. – Clin. Toxicol., 18,
1485-1498.
MILLIGAN S.R., KALITA J.C., POCOCK V., VAN DE KAUTER V., STEVENS J.F, DEINZER
M.L., RONG H., DE KEUKELEIRE D. 2000. The endocrine activities of 8-prenylnaringenin and
related hop (Humulus lupulusL.) flavonoids. J. Clin. Endocrinol. Metab., 85 (12), 4912-4915.
MILLIGAN S.R., KALITA J.C., HEYERICK A., RONG H., DE COOMAN L., DE KEUKELEIRE
D. 1999. Identification of a potent phytoestrogen hops (Humulus lupulus L.) and beer. J. Clin.
Endocrinol. Metab., 84 (6), 2249-2252.
MIRANDA C.L., STEVENS J.F., HELMRICH A., HENDERSON M.C., RODRIGUEZ R.J., YANG
Y.H., DEINZER M.L., BARNES D.W., BUHLER D.R. 1999. Antiproliferative and cytotoxic effects
of prenylated flavonoids from hops (Humulus lupulus) in human cancer cell lines. Food Chem.
Toxicol., 37 (4), 271-285.
MIZOBUCHI S., SATO Y. 1987. In Chem. Abstr., 106, 116360 d.
MIZOBUCHI S., SATO Y. 1987. In Chem. Abstr., 106, 135069 g.
MULKENS A., STEPHANOU E., KAPETENADIS I. 1985. Hétérosides à génines volatiles dans les
feuilles de Melissa officinalis L. (Lamiaceae). Pharm. Acta. Helv., 60, 276-278.
MULKENS A., KAPETANIDIS I. 1987. Flavonoïdes des feuilles de Melissa officinalis L.
(Lamiaceae). Pharm. Acta. Helv., 62, 19-22.
MUSTY R.E., REGGIO P., CONSROE P. 1995. A review of recent advances in cannabinoid research
and the 1994 international symposium on cannabis and the cannabinoids. Life Sciences, 56, 19331940.
ORTH-WAGNER S., RESSIN W.J., FRIEDRICH I. 1995. Z. Phytother., 16, 147.
PACKER L., RIMBACH G., VIRGILI F. 1999. Antioxidant activity and biologic properties of a
procyanidin-rich extract from pine (Pinus maritima) bark, pycnogenol. Free Radical Biol. Med., 27,
704-724.
PERRY N., COURT G., BIDET N., COURT J.A., PERRY E.K. 1996. Cholinergic transmitter related
activities in extract of European herbs: potential in dementia therapy. Int. J. Geriatr. Psych., 11, 10631069.
SADRAEI H., GHANNADI A., MALEKSHAHI K. 2003. Relaxant effect of essential oil of Melissa
officinalis and citral on rat ileum contractions. Fitoterapia, 74 (5), 445-452.
SCHULTZE W., KÖNIG W.A., HILKERT A., RICHTER R. 1995. Melissenöle. Dtsch. Apoth. Z.,
135, 557-577.
SELL Y. 2000. Humulus lupulus L. Nouv. Dermatol., 19, 509-510.
SEO E-K., SILVA G.L., CHAI H-B., CHAGWEDERA T.E., FARNSWORTH N.R., CORDELL
G.A., PEZZUTO J.M., KINGHORN A.D. 1997. Cytotoxic prenylated flavanones from Monotes
engleri. Phytochemistry, 45, 509-515.
SHARPE F.R., LAWS D.R.J. 1981. The essential oil of hops: a review. J. Inst. Brew., 87, 96-107.
- 33 -
SOULIMANI R., FLEURENTIN J., MORTIER F., MISSILIN R., DERRIEU G., PELT J.M. 1991.
Neurotropic action of the hydroalcoholic extract of Melissa officinalis in the mouse. Planta Med., 57,
105-109.
STEINHAUS M., SCHIEBERLE P. 2000. Comparison of the most odor-active compounds in fresh
and dried hop cones (Humulus lupulus L. variety spalter select) based on GC-olfactometry and odor
dilution techniques. J. Agaric. Food Chem., 48 (5), 1776-1783.
STEVENS J.F., MIRANDA C.L., WOLTHERS K.R., SCHIMERLIK M., DEINZER M.L., BUHLER
D.R. 2002. Identification and in vitro biological activities of hop proanthocyanidins: inhibition of
nNOS activity and scavenging of reactive nitrogen species. J. Agric. Food Chem., 50 (12), 3435-3443.
STEVENS J.F., TAYLOR A.W., NICKERSON G.B., IVANCIC M., HENNING J., HAUNOLD A.,
DEINZER M.L. 2000. Prenylflavonoïd varation in Humulus lupulus : distribution and taxonomic
significance of xanthogalenol and 4’-O-mthylxanthohumol. Phytochemistry, 53 (7), 759-775.
STEVENS J.F., IVANCIC M., HSU V.L., DEINZER M.L. 1997. Prenylflavonoids from Humulus
lupulus. Phytochemistry, 44, 1575-1585.
STICHER O. 1971. Pharm. Acta. Helv., 46, 121-128.
STRENKOVSKAYA A.G. 1971. Malso-Zhir. Prom., 37, 23-24.
TORREILLES F., SALMAN-TABCHEH S., GUERIN M., TORREILLES
Neurodegenerative disorders : the role of peroxynitrite. Brain Res. Rev., 30, 153-163.
J.
1999.
VERZELE M. 1986. 100 years of hop chemistry and its relevance to brewing. J. Inst. Brew., 92, 3248.
WAKE G., COURT J., PICKERING A., LEWIS R., WILKINS R., PERRY E. 2000. CNS
acetylcholine receptor activity in European medicinal plants traditionally used to improve failing
memory. J. Ethnopharmacol., 69, 105-114.
WOBLING R.H., LEONHARDT K. 1994. Local therapy of herpes simplex with dried extract from
Melissa officinalis. Phytomedicine, 1, 25–31.
WOHLFART R. 1983. Wirkstoff probleme des Hopfens. Z. für Phytother., 4, 222-225.
WOHLFART R., HÄNSEL R., SCHMIDT H. 1983. Nachweiss sedativ-hypnotisher Wirkstoffe im
Hopfen. IV Mitteilung : Die Pharmakologie des Hopfen Inhaltstoffes 2-methyl-3-buten-2-ol. Planta
Med., 48, 120-123.
WONG A.H.C., SMITH M., BOON H.S. 1998. Herbal remedies in psychiatric practice. Arch. Gen.
Psychiatry, 55, 1033-1044.
WUYTS D. 1993. Melissa officinalis, mélisse citronnelle. Asclepios, 2/93, 41-44.
YAMASAKI K., NAKANO M., KAWAHATA T., MORI H., OTAKE T., UEBA N., OISHI I.,
INAMI R., YAMANE M., NAKAMURA M., MURATA H., NAKANISHI T. 1998. Anti-HIV-1
activity of herbs in Labiatae. Biol. Pharm. Bull., 21 (8), 829-833.
- 34 -
Livres :
BEZANGER-BEAUQUESNE L., PINKAS M., TORCK M., TROTIN F. 1990. Plantes médicinales
des régions tempérées 2° édition, Editions Maloine.
BEZANGER-BEAUQUESNE L., PINKAS M., TORCK M. 1986. Les plantes dans la thérapeutique
moderne, Editions Maloine.
P. de BONNEVAL. 1990. Manuel pratique de l’herboriste, Editions Présence.
BOULLARD B. 2001. Dictionnaire Plantes médicinales du monde Réalités et croyances, Editions
ESTEM.
BRUNETON J. 1999. Pharmacognosie Phytochimie Plantes médicinales 3° édition, Editions TEC 
DOC.
BRUNETON J. 1996. Plantes toxiques Végétaux dangereux pour l’homme et les animaux, Editions
Lavoisier TEC  DOC..
COUPLAN F., STYNER E. 1994. Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Editions
Delachaux et Niestlé.
DELAVEAU P., LORRAIN M., MORTIER F., RIVOLIER C., RIVOLIER J., SCHWEITZER R.
1989. Secrets et vertus des plantes médicinales 2° édition, Sélection du Reader’s digest.
EVANS W.C. 1989. Pharmacognosy Trease and Evan’s , Editions Baillière Tindall.
GARNIER G., BEZANGER-BEAUQUESNE L., DEBRAUX G. 1961. Ressources médicinales de la
flore française, tome 1, Vigot frères éditeurs.
GUIGNARD J.-L. 1996. Abrégé de Botanique 10° édition, Edition Masson.
HAZEBROUCQ G. 1995. DORVAULT L’officine 23° édition, Edition Vigot.
LECLERC H. 1976. Précis de phytothérapie, thérapeutique par les plantes françaises, 5° édition,
Editions Masson.
MADAUS G. 1976. Lehrbuch der biologischen Heilmittel, Band II, Georg Olms Verlag, Hildesheim
New-York.
NEWAL C.A., ANDERSON L.A., PHILLIPSON J.D. 1996. Herbal Medicines, a guide for Healthcare Professionals, The pharmaceutical Press, London.
PARIS R.R., MOYSE H. 1967. Matière médicale tome II, Edition Masson.
ROMBI M. 1991. 100 plantes médicinales, Edition Romart.
SCHNEIDER A. 1999. Plantes sauvages médicinales, les reconnaître, les cueillir, les utiliser, Les
éditions de l’homme.
SCHULZ V., HÄNSEL R., TYLER V.E. 2001. Rational phytotherapy A physicians’ guide to herbal
medicine 4° édition, Springer Verlag.
- 35 -
SPICHIGER R-E, SAVOLAINEN V., FIGEAT M., PERRET M. 2000. Botanique systématique des
plantes à fleurs, une approche phylogénétique nouvelle des Angiospermes des régions tempérées et
tropicales, Presses polytechniques et universitaires romandes.
W. A. R. THOMSON traduit de l’anglais par A. HUBERT 1981. Les plantes médicinales Botanique et
ethnologie, Edition Berger-Levrault.
TYLER V.E. 1987. The new honest herbal. A sensible guide to herbs and related remedies. 2° ed
Stickley Co., Philadelphia, 125-126.
VALNET J. 1990. L’aromathérapie Traitement des maladies par les essences des plantes 10° édition,
Editions Maloine.
VALNET J. 1985. Se soigner par les légumes les fruits et las céréales 9° édition, Editions Maloine.
VALNET J. 1983. La phytothérapie Traitement des maladies par les plantes 5° édition, Editions
Maloine.
VALNET J., DURAFFOURD C., LAPRAZ J.C. 1978. Une médecine nouvelle, phytothérapie et
aromathérapie, Presses de la Renaissance.
Pharmacopée Européenne 4° édition. 2002.
Pharmacopée Européenne addendum 4.2 4° édition. 07. 2002.
Pharmacopée Française X° édition. 1998.
Internet :
http://www.biam2.org
http://www.bierengezondheid.be
Propriétés de la plante de houblon – Denis de Keukeleire – Bière & santé 2003
http://www.brasseries-kronenbourg.com
http://www.reseauproteus.net
Le Houblon - Paulette Vanier - Réseau Proteus 2002
Le Houblon – Jean-Yves Dionne – Réseau Proteus 2003
La Mélisse - Pierre Lefrançois et Françoise Ruby – Reseau Proteus 2003
http://www.saveurs.sympatico.ca
La Mélisse propriétés médicinales – Saveurs du monde - Michèle Serre 1999
La Mélisse – Fiche culinaire – Saveurs du monde – Alain Labrie 1999
La Mélisse Histoire – Saveurs du monde – Michèle Serre 1999
- 36 -
FOR
MES
Princ
ipes
volati
POU
DRES
2/3
Taches
EXTRAIT
SEC
2/3
Taches
TISANES
2/3
Taches
T.M.
S.I.P.F.
6
8
Taches
Taches
Traces
Traces
Traces
Traces
Traces
qu
antité
mo
yenne
Traces
ls
Citra
l
Citro
nellal
Acid
es phénols
0
0
Traces
Traces
Faible
Faible
Faible
quantité
quantité
quantité
4,5/5
- 37 -
quantité
importante
Téléchargement