1.1. Les reins 1.2. Les uretères 1.3. La vessie 1.4. L`urètre 1.5. L`urine

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Première Partie
Synthèse bibliographique
1. Présentation de l’arbre urinaire
Le système urinaire est composé des reins, des uretères, de la vessie et de l’urètre (figure 1).
L’arbre urinaire est normalement stérile, excepté la partie distale de l’urètre qui peut être colonisé
par la flore d’origine digestive et cutanéomuqueuse (Collignon et Poilane, 2013).
1.1. Les reins
Organes paires en forme de haricot, ils sont situés dans la partie supérieure des fosses
lombaires, en arrière du péritoine (position rétropéritonéale). Ils mesurent en moyenne 12 cm de
longueur, 6 cm de largeur et 3 cm d’épaisseur et pèsent chacun environ 150 g chez l’adulte. Le
bassinet ou pelvis rénal communique avec l’uretère (Collignon et al., 2007; Kamina, 2007)
(Figure 1).
1.2. Les uretères
Organes tubulaires, ils conduisent l’urine des reins à la vessie. Ils ont un rôle actif dans le
transport de l’urine par péristaltisme (Hoehn et Marieb, 2010).
1.3. La vessie
La vessie se situe dans la cavité pelvienne derrière la symphyse pubienne. C’est un organe
musculaire lisse et rétractile. Elle a un rôle de réservoir de capacité d’environ 500 mL, mais pouvant
atteindre 800 à 1000 mL. Aucune modification n’est apportée à l’urine dans la vessie
(Hoehn et Marieb, 2010).
1.4. L’urètre
C’est l’organe tubulaire excréteur des urines. A la jonction de l’urètre et de la vessie se situe le
sphincter lisse de l’urètre qui empêche l’écoulement de l’urine entre les mictions. Un deuxième
sphincter, le muscle sphincter de l’urètre, entoure l’urètre au niveau du diaphragme urogénital. Il se
termine par le méat urétral (Hoehn et Marieb, 2010).
1.5. L’urine
L’urine qui sort de la vessie est normalement stérile. L’urine fraîchement émise est
physiologiquement claire, transparente et sa couleur jaune va du clair à l’intense. Elle est n’odore
ou légèrement odorante. Elle est composée d’eau, d’urée, d’électrolytes (sodium, potassium,
bicarbonates, sulfates), de créatinine, d’acide urique, d’ammoniaque et de toxines. Son pH varie
entre 4,5 et 8,0. L’urine est contaminée par les bactéries à sa sortie de l’organisme
(Hoehn et Marieb, 2010).
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Synthèse bibliographique
Figure 1 : Localisation du système urinaire (Hoehn et Marieb, 2010).
2. Infection urinaire (IU)
L'infection urinaire est définie par la présence d'un nombre significatif de germes dans les
urines (bactériurie) associée à des signes fonctionnels urinaires avec éventuellement leucocyteurie
tels que des brûlures mictionnelles, une pollakiurie (mictions anormalement fréquentes et peu
abondantes), une impériosité des besoins mictionnels, etc.
Elle regroupe un ensemble hétérogène d’infections de l’un des constituants du tractus urinaire
ou de ses annexes : rein, vessie, urètre ou prostate chez l’homme (Murray et Gimenez, 2008).
2.1. Types d’infections urinaires
Selon une nouvelle nosographie l’Infection urinaire (IU) est divisée en deux groupes.
•
Infection urinaire simple (IUS) : lorsque le sujet atteint n’a aucun facteur de risque.
•
Infection urinaire compliquée (IUC) : lorsque le sujet atteint avec un facteur d’infection
urinaire (Champetier, 1998).
Or, l’infection de l’appareil urinaire regroupe plusieurs entités en fonction de la zone de l’arbre
urinaire infectée. Ainsi, selon la localisation, les principaux types d’infection sont :
•
La cystite : Inflammation de la vessie.
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Synthèse bibliographique
•
L’urétrite : Infection de l’urètre.
•
La pyélonéphrite : Inflammation du bassinet et du rein (Delamare et Delamare et al.,
2006).
2.3. Symptômes de l’infection urinaire
Suivant les patients et le type d’infection urinaire, les symptômes peuvent être d’intensité
variable, aussi bien généraux que locaux. Ils se manifesteront au niveau des voies urinaires et/ ou au
niveau de l’abdomen. Les différents signes cliniques d’une IU sont : pollakiurie, brûlure, mictions
impérieuses, énurésie, incontinence, hématurie avec ou sans pyurie, algies lombaires et pelviennes.
A ces signes peuvent alors être associés des frissons, des sueurs et une altération de l'état général
(Bruyère et Cariou, 2008).
3. Origine de l’infection
3.1. Infection endogène
Les infections endogènes ou auto-infections sont celles où le malade fait une infection à ses
propres germes qui sont souvent d’origine digestive et dont le risque est d’autant plus important
lorsqu’il existe une incontinence anale ou une diarrhée, ou au décours d'une procédure invasive de
soins (sondage vésical, cathétérisme…), ou en raison d'une fragilité particulière (Bruyère et al.,
2011). Ces cas ne peuvent qu’être majorés au cours de l’alitement à l’hôpital du fait de
l’immobilisation et de la situation de dépendance du patient (Nour, 2004).
3.2. Infection exogène
Les infections d’origine exogène sont celles où le malade fait une infection à partir d’un germe
qui lui a été transmis soit par manuportage (via le personnel de soins ou plus rarement, directement
d’un patient à un autre), soit par du matériel ou des instruments mal désinfectés, ou bien par
l’environnement hospitalier (eau, air, surface, alimentation…). En réalité, la majorité de ces
infections sont évitables (Aninch et Tanagho, 1991).
4. Voies de contamination
L’arbre urinaire est normalement stérile, à l’exception de la flore des derniers centimètres de
l’urètre distal qui est diverse et reflète à la fois la flore digestive, la flore cutanée et la flore génitale
(Chartier, 2001).
Les micro-organismes atteignent l’appareil urinaire par différentes voies :
Ascendante essentiellement, mais aussi hématogène ou lymphatique, ou encore par extension à
partir d’un autre organe.
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4.1. Voie ascendante
L’infection par voie ascendante à point de départ urétral est la cause la plus fréquente de
l’infection urogénitale de l’homme et de l’IU de la femme (Caron, 2003). Il s’agit d’une
contamination spontanée. La flore fécale étant la source habituelle des germes, les bactéries
d’origine intestinale colonisent la région périnéale, la cavité vaginale et la partie distale de l’urètre.
On incrimine comme facteurs de risque, la distance entre l’anus et le méat, une hygiène
défectueuse, ou au contraire excessive, le type de protection menstruelle, de contraception, un
déséquilibre hormonal après la ménopause ou un défaut de production cutanée d’anticorps
antibactériens (Lecomte, 1999). Cependant, cette voie d’ascension est plus fréquente chez la femme
que chez l’homme (Johnson, 1991).
4.2. Voie hématogène
La contamination de l’arbre urinaire fait suite à une septicémie ou à une bactériémie. Cette voie
reste rare (3% des cas). Les germes retrouvés peuvent être Staphylococcus aureus ou
Mycobacterium tuberculosis (Bessede et Drai, 2012; Michel et Watfa, 2005).
Cette voie est moins fréquente, les exceptions les plus notables étant constituées par la tuberculose,
les abcès du rein et les abcès périnéaux. Par contre, il arrive souvent que les bactéries pénètrent dans
la circulation sanguine au cours des infections aiguës du rein et de la prostate. Une bactériémie est
davantage susceptible de venir compliquer une IU quand il existe des anomalies structurales et
fonctionnelles que quand l’arbre urinaire est normal (Bruyere et Cariou et al., 2008).
4.3. Voie lymphatique
Elle est rare, mais les germes infectieux peuvent gagner la vessie et la prostate par les
lymphatiques du rectum et du colon chez l’homme et les voies urogénitales féminines par les
lymphatiques utérins (Spilf et Afu, 2002).
4.4. Extension à partir d’un autre organe
Les abcès intra péritonéaux, spécialement ceux qui sont associés à une maladie inflammatoire
de l’intestin, une suppuration pelvienne aiguë chez la femme peuvent permettre une extension
directe des germes vers l’appareil urinaire (Spilf et Afu, 2002).
5. Etiologie
Les bactéries responsables de l'IU sont presque toujours d'origine digestive. Les
microorganismes retrouvés le plus fréquemment chez les patients présentant une infection urinaire
sont décrits comme uropathogènes (Johnson, 1991). Ceci inclut :
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Synthèse bibliographique
5.1. Bacille à Gram négatif
La plupart des infections urinaire sont dues à la propagation par voie ascendante des bactéries
d’origine intestinale, d’où la prédominance des Entérobactéries au sein desquels on trouve :
Escherichia coli (le plus souvent mis en cause 60 à 80 %) suivi de Proteus (Proteus mirabilis,
Proteus vulgaris, Proteus rettgeri) et Klebsiella (Klebsiella pneumoniae, Klebsiella oxytoca). Plus
rarement d’autres Entérobactéries Pseudomonas aeruginosa, Corynebacterium urealyticum,
Enterobacter (Enterobacter cloacae, Enterobacter aerogenes,...), Providencia stuartii et
Morganella morganii (Audenet et Bruyere, 2013).
5.2. Cocci à Gram positif
Les infections urinaires à Cocci Gram Positif sont rares. Les plus répondu sont :
·
Staphylocoques : S. saprophyticus, S. haemolyticus, S. epidermidis et S. aureus.
·
Streptocoques des groupes D sont rares
· Streptocoques des groupes B (Collignon et Poilane, 2013 ; CMIT, 2015).
Tableau I : Répartition des germes responsables d’infection urinaire en milieu hospitalier
d’après 3 études européennes (Spilf et Afu, 2002).
1er Auteur
Bouza
Grude
Mathai
Nombre de patients
607
5352
1559
E. coli
35.6%
56.7%
46.9%
Enterococcus sp.
15,8%
7,9%
12,8%
Klebsiella sp.
8,3%
7,2%
11,0%
P. aeruginosa
6,9%
1,3%
7,5%
Proteus sp.
7,9%
7,9%
5,0%
Enterobacter sp.
3,5%
0,9%
3,0%
S. aureus
2,3%
2,2%
2,7%
2,1%
0,4%
3,4%
Citrobacter sp.
2,0%
0,2%
2,7%
Morganella sp.
0,0%
0,0%
0,0%
Acinetobacter sp.
1,8%
0,0%
0,0%
Bactéries
Staphylocoques
coagulase négative
à
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Synthèse bibliographique
6. Antibiothérapie
Les infections urinaires dont l’incidence est élevée en milieu hospitalier et pour lesquelles
l’antibiothérapie fait l’objet de recommandations figurant dans les référentiels nationaux et locaux,
représentent une pathologie traceuse afin d’évaluer la qualité de la prescription des antibiotiques en
milieu hospitalier (Dupeyron, 1999).
La grande fréquence de l’infection urinaire chez certains patients, ont conduit les spécialistes et les
médecins hospitaliers à prescrire des antibiotiques.
6.1. Définition des antibiotiques
Un antibiotique est une substance qui a une action spécifique de blocage ou même de
destruction des bactéries. Cette substance peut avoir une action toxique directe, c'est-à-dire
bactéricide ; son efficacité peut être également limitée à empêcher le développement des microorganismes (action bactériostatique) (Rioux et Papy, 2013).
Selon leur mode d’action les antibiotiques sont divisés en plusieurs Familles :
- Bêta-lactamines
•
Les pénicillines : Ils inhibent la formation de la membrane bactérienne et sont donc
bactéricides (Carjon , 2008).
•
Les céphalosporines : Ils ont une structure qui interfère avec la synthèse de la paroi
bactérienne (Desmots et Demore, 2011).
- Les aminosides : Ils ont un spectre d’action étroit, et inhibent la synthèse des protéines des
staphylocoques et des Bacilles Gram négatif (Mechkour et Vinat , 2011).
- Les tétracyclines : Antibiotiques bactériostatiques synthétiques à spectre large, et inhibent la
fixation de l’aminoacyl-tARN sur son site ribosomal (Mechkour et Vinat , 2011).
- Les quinolones et fluoro-quinolones : Antibiotiques de synthèse chimique, qui inhibent la synthèse
de l’ADN (Politis et Pagonon, 2010).
- Les phénicoles : Antibiotiques bactéricides. (Desmots et Demore, 2011).
- Les polypeptides : ils ont une action sur la paroi cellulaire de la bactérie en inhibant sa formation
(Lafaurie et Jaureguy, 2011).
6.2. Résistance aux antibiotiques
Les antibiotiques ont permis de faire considérablement reculer la mortalité associée aux
maladies infectieuses au cours du 20ème siècle. Hélas, leur utilisation massive et répétée a conduit à
l’apparition de bactéries résistantes à ces médicaments.
Ainsi, trois mécanismes de résistance d’importance variable sont décrits :
•
Diminution de la perméabilité des bacilles Gram négatif.
•
Modification du site de l’action et l’augmentation de l’efflux actif.
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•
Synthèse bibliographique
Inactivation enzymatique.
6.3. Types de résistance
La résistance bactérienne aux antibiotiques se caractérise par son caractère naturel ou acquis,
son mécanisme et son support génétique (Yala et al., 2007).
6.3.1. Résistance naturelle
La résistance naturelle ou intrinsèque correspond à la l’insensibilité aux antibiotiques, existant
naturellement chez tous les membres d’un genre ou d’une espèce bactérienne. Elle est généralement
due soit à une absence de cible pour l’antibiotique soit une imperméabilité de la paroi à
l’antibiotique. La résistance naturelle fait partie du patrimoine génétique habituel de l’espèce
(Lavigne, 2007).
6.3.2. Résistance acquise
La résistance acquise correspond à l’acquisition de nouveaux gènes capables de rendre la
bactérie insensible à un antibiotique où à un groupe d’antibiotique. Ce nouveau gène peut être
obtenu soit par mutation au niveau du chromosome qui est un phénomène rare soit par transfert
d’ADN de plasmide conjugatif (transfert de l’information génétique à d’autres bactéries par
conjugaison, transduction ou transformation) ou transposons (intégration de fragments d’ADN «
sauteurs» soit dans le chromosome soit dans les plasmides d’autres bactéries) (Lavigne, 2007).
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