Le thème de la peur au sein des ateliers philo…

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 Le thème de la peur au sein des ateliers philo… par Ophélie CHEKROUN, intervenante de prévention, animatrice des ateliers philo Tout au long de l’année scolaire 2015-­‐2016, un nouveau collège parisien a souhaité inscrire leurs élèves des sixièmes Segpa et cinquièmes Segpa à un parcours d’ateliers philo (16 séances au total) portant sur les émotions et les sentiments, en commençant par les ressentis les plus désagréables pour aller vers ceux les plus agréables… Du côté de la Cinquième Segpa, « la peur » est un thème qui a été énoncé naturellement par les élèves, et ce, pendant le rituel d’accueil leur rappelant les principes de l’atelier philo (ne pas avoir peur de s’exprimer), alors même que l’intervenante avait prévu pour cette 3e séance un atelier sur « être/paraître ». Du côté de la Sixième Segpa, le thème de « la peur » était programmé pour le 5e atelier. Le sujet les a tellement passionnés qu’à l’issu, ils ont été fiers d’avoir tenu durant toute l’heure pour la première fois ! 5e SEGPA : ♦ On peut être menacé et ne pas pouvoir dire la peur. ♦ Dans le désert, on peut imaginer qu’il y a un serpent sous le trou. ♦ Dans le noir, on peut tout imaginer. ♦ Le racket, c’est un grand qui va faire peur au petit, le menacer de le taper.  Mais en fait qui a le plus peur, qui risque gros ? (animatrice) ♦ Le grand qui risque la prison s’il frappe vraiment. ♦ Il y a des films d’horreur et des jeux vidéo où il y a de la violence et du sexuel (GTA5, Sims). Par exemple, il y a une femme qui apparaît sur le portable pour faire peur.  Mais alors pourquoi ça fait peur ? (animatrice) ♦ On s’identifie, on se met à la place du personnage. En grandissant, vers 9 ans on fait la différence entre le réel et la fiction. L’animatrice a conclu sur cette image de « bouclier et de radar des peurs » de la psychologue Karen Sadlier (qui figure dans la Mosaïque de connaissances de « Ce Je(u) entre nous »). Ils s’en sont saisi avec facilité et deux d’entre eux l’ont repris dans la feuille qui circule en fin de séance. 6e SEGPA : ♦ Quand tu es petit, tu as peur de certaines choses, en étant grand, on n’a plus les mêmes peurs. ♦ On peut avoir peur de se faire taper. ♦ Quand il y a eu un attentat, on a peur. La peur de la mort. ♦ C’est comme si tu étais paralysé. Quand on a peur, on imagine, c’est ça qui fait peur. ♦ Quand on regarde un film qui fait peur, un film d’horreur.  Qu’est-­‐ce qu’on ressent dans le corps ? (animatrice) ♦ Sursauter, frissons, paralysé.  Pourquoi il y a des gens qui aiment bien avoir peur ? (animatrice) ♦ Ça nous excite. ♦ Les fétiches de Kirikou et la sorcière. ♦ Quand on nous fait peur, on peut avoir une réaction violente, gifler. Alors que le chronomètre sonnait la fin de la séquence, ont surgi des questions sur la préparation des morts avant l’inhumation. Ces jeunes philosophes qui s’ignorent sont instinctivement passés de la peur à la mort, par association d’idées, qui les a menés au sommet de la pyramide des peurs : la peur de la mort. Synthèse au tableau, sous leur dictée : + +/-­‐ -­‐ Faire peur ça soulage Ça peut faire rigoler Ça permet de se préparer si un malheur va arriver, de se cacher. Vouloir se faire peur car on sait que ce n’est pas vrai. Il y a des gens qui aiment se faire peur (film d’horreur, série) On ne montre pas quand on a peur Tu imagines Avoir peur de la mort de quelqu’un ou de ma mort. La peur ça tue La peur ça fait peur Ça paralyse Ça oblige la personne à taper par réflexe. La peur de la mort ça fait de la tristesse. 
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