TBG La thyroxin binding globulin (TBG) est une glycoprotéine de masse relative 54 kDa contenant 13 % de glucides appartenant à la famille des antiprotéases. Sa synthèse a lieu dans le foie. Elle transporte 70 % de la thyroxine (T4) et 65 % de la tri-iodothyronine (T3). Le reste des hormones thyroïdiennes est transporté par la transthyrétine (TTR), plus connue sous le nom de thyroxin binding prealbumin (TBPA), l’albumine et certaines lipoprotéines. La TBG possède une forte affinité pour la T4 et une faible capacité de liaison. Son affinité pour la T3 est 10 fois moindre. Sa demi-vie est de 5 jours. Les hormones thyroïdiennes liées aux protéines ne pénètrent pas dans les cellules et sont ainsi considérées comme biologiquement inertes. Elles fonctionnent comme réservoir circulant. Le dosage de la TBG est réalisé par immunométrie. Les valeurs usuelles se situent entre 14 et 31 mg/l. Grâce à sa haute affinité, toute variation de concentration de la TBG entraîne des variations similaires des hormones thyroïdiennes totales sans qu’il y ait pour autant variation des hormones libres et donc dysthyroïdie. L’exactitude diagnostique des dosages d’hormones thyroïdiennes totales équivaudrait à celle des hormones libres si tous les patients avaient des niveaux de protéines liantes identiques avec des affinités similaires pour les hormones thyroïdiennes. Malencontreusement, des concentrations sériques anormales de T4T et de T3T sont plus fréquemment la conséquence d’anomalies de protéines porteuses que de véritables dysfonctionnements thyroïdiens. Le dosage de la T4L est préférable aux dosages de T4T lorsque la concentration de TBG est anormale. Cependant, le dosage de la T4L peut être sans valeur diagnostique quand l’affinité de la TBG est modifiée ou quand des protéines liant la T4, anormales, sont présentes (autoanticorps anti-hormones). Paris : Elsevier, 2001 ; pp. 120-121. Les principales causes de variation de la concentration en TBG sont les suivantes : • augmentation de la TBG : – héréditaire : « haute » TBG ; – excès d’estrogènes : pendant la grossesse, les valeurs de TBG plafonnent à 2–3 fois celles d’avant la grossesse et le plateau est atteint à la 20e semaine. Cette élévation de la TBG conduit à des modifications des normes de référence de la T4 et de la T3 totale, avec une diminution de la TSH ; – iatrogène : estroprogestatifs, tamoxifène ; – liée à une pathologie : porphyrie aiguë, maladie du collagène, myélome, hypothyroïdie, cirrhose biliaire. • diminution de la TBG : – héréditaire : il existe un grand nombre de modifications génétiques de la TBG. La plupart de ces formes s’accompagnent d’une baisse de la TBG (T4 totale abaissée, T4 libre normale) ; aucune de ces formes n’est associée à une pathologie clinique ; – iatrogène : androgènes, stéroïdes anabolisants, glucocorticoïdes ; – liée à une pathologie : hypo-albuminémie, syndrome néphrotique, hépatite chronique, cirrhose, malnutrition, acromégalie, hyperthyroïdie, maladie systémique grave ; – perturbation de l’affinité de la T4 pour la TBG par certains médicaments : phénytoïne, carbamazépine ou furosémide peuvent inhiber compétitivement la liaison des hormones thyroïdiennes aux protéines et ainsi accroître sensiblement la T4T. ☞ ( T3, T4, TSH Juge-Aubry CE, Burger AG. Transport plasmatique et métabolismes des hormones thyroïdiennes. In : Leclère J, Orgiazzi J, Rousset B, Schlienger JL, Wémeau JL. La thyroïde : des concepts à la pratique clinique.