3_Les croisades de Saint Louis

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A la découverte de L’Histoire
Cours d’histoire 2011/2012. G. Durand
La France et la Méditerranée
au Moyen-Âge et à l’époque moderne
Cours 3 : Les croisades de Saint Louis
1/ Définition de la croisade :
- Terme n’existe pas avant le milieu du 13e siècle (en latin médiéval) et vers 1850
dans le monde arabe.
- Parle alors de « passage général » ou « grand passage » (transitio) ; « voyage à
Jérusalem » (iter hierosolymitanum) ; « pèlerinages » (peregrinatio) ; « aide à la
Terre Sainte » (auxilium terre sancte).
- « Se croiser » (soi cruisier) date de la Vie de Saint Thomas le martyr (1194).
- « Croiserie » chez Robert de Clari (1204) ; « cruzada » (charte de Navarre de
1212).
- « Croisade » aux Chroniques de Chastellain (1475).
- Tous ces termes sont des substantifs de l’adjectif crucesignatus, marqué par la
croix ; du verbe crucisignare (fréquent au 12e siècle).
-
Pèlerinages armés prêchés par le Pape.
o Objectifs récupérer la Terre Sainte et Jérusalem
A partir de la 4e croisade (1204) : évolution de sa définition qui englobe alors
toutes les expéditions organisées par le Pape contre ses opposants chrétiens
(Albigeois, Hohenstaufen, Aragon, Hussites) ou païens (baltes).
2/ Itinéraires :
- Itinéraire terrestre du Danube et des Balkans fut rendue possible au cours du 11e
siècle par la conversion au christianisme des royaumes d’Europe centrale (Hongrie
principalement).
Raoul Glaber (XIe siècle) : « A partir de ce moment, tous les pèlerins d’Italie et des Gaules
qui voulaient visiter le sépulcre du Seigneur, renoncèrent à s’y rendre par mer, comme ils
avaient coutume de le faire auparavant, et passèrent par les Etats d’Etienne. Ce prince rendit
bientôt la route très sûre. Il accueillait comme des frères tous ceux qui se présentaient, et leur
faisait des présents magnifiques. Aussi des nobles et des hommes de peuple se décidèrent en
foule à entreprendre le pèlerinage de Jérusalem ».
Itinéraire mixte (terrestre jusqu’aux grands ports puis maritime) : Grands ports au
Moyen Âge sont Marseille, Gênes, Pise, Venise, Bari et Brindisi.
Les étapes principales étaient les îles de Corfou, du Péloponnèse, de Crète, de Rhodes et de
Chypre.
-
3/ Les Croisades :
1er croisade : 1095-1099 à l’appel d’Urbain II (concile de Clermont) => croisade terrestre
menée par Godefroi de Bouillon, Raymond de Saint-Gilles qui aboutit à la chute de Jérusalem
le 15 juillet 1099 (aux Arabes depuis 638). Installation des Etats francs / latins.
2e croisade : 1147-1149. Liée à l’extermination de la population chrétienne d’Edesse, prise en
1144 par l’atabeg Zengi. Prédication de Bernard de Clairvaux à Vézelay (31 mars 1146) puis
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à Spire. 200 000 croisés menés par l’empereur Conrad III, Louis VII => croisade terrestre
(via Constantinople et l’Asie mineure). Echec total.
3e croisade : 1189-1192. Liée à la montée en puissance de Saladin (an-Nâsir) et la prise de
Jérusalem (1187). Appel lancé par Grégoire VIII. Réponse de Richard du Poitou (Cœur-deLion), Henri II d’Angleterre, Philippe Auguste, Frédéric Barberousse, Guillaume II de Sicile.
 Entre 1187 et 1204, tournant dans l’histoire de l’Orient latin et des croisades.
o Perte de l’hinterland, conquise par Saladin, transforme les Etats latins en Etats
côtiers. Avant, la puissance était une puissance terrienne, tenue par la noblesse,
après la puissance sera commerciale, tenue par les marchands et les
représentants des républiques italiennes.
o Conquête de Chypre (roi d’Angleterre) assure une base proche du lieu des
conflits => domaines sont distribués aux nobles qui ont perdu une partie de
leurs domaines palestiniens. Mais ces nobles possédant à la fois des domaines
chypriotes et palestiniens, vont le plus souvent se consacrer à ceux de Chypre,
(qui rapportent des revenus au contraire de ceux de Palestine, dont les efforts
de défense sont coûteux). Cela va diminuer les forces défensives du royaume
de Jérusalem et finalement le refus de la noblesse chypriote à combattre hors
du royaume.
o Ouverture de nouvelles cibles pour les Croisades (Constantinople en 1204,
Albigeois en 1209…) a pour effet immédiat la diminution du nombre de
croisés en Orient. L’Empire latin de Constantinople offre plus de domaines à
acquérir que la Terre Sainte, et le voyage en Albigeois représente un moindre
coût pour un bénéfice spirituel identique.
4e croisade : 1202-1204. Appel d’Innocent III. Lève des taxes à cet effet (1er fois) ; « droit à
l’exposition de proie » (droit pour le Pape d’autoriser les catholiques à s’emparer des terres de
ceux qui ne réprimeraient pas l’hérésie). En France, l’appel est relayé par Pierre de Capoue,
légal papal et Foulques de Neuilly (curé de Neuilly-sur-Marne), elle est dirigée par Boniface
Montferrat. Détournement de la croisade vers Constantinople.
 Récits de Robert de Clari et Geoffroy de Villehardouin.
5e croisade : 1217-1221. Appel d’Innocent III suite au refus du sultan d’Egypte de restituer
Jérusalem aux Chrétiens et construction d’une forteresse sur le mont Thabor, bloquant Acre.
4e Concile de Latran (1215) : armées de Hongrie, Autriche, Bavière puis devant Damiette
qu’ils prennent le 5 novembre 1219. Echec de la prise du Caire.
6e croisade : 1228-1229. Croisade de Frédéric II (empereur germanique) suite à une promesse
faite au Pape Grégoire IX. Marque la mainmise germanique sur le royaume de Jérusalem.
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4/ Les croisades de Saint Louis :
7e croisade : Exclusivement composée de nobles du royaume de France, menée par Louis IX.
Décembre 1244 : gravement malade à Pontoise, le roi fait le vœu de partir en croisade
s’il guérit.
25 août 1248 : Louis IX embarque à Aigues Mortes.
=> Se rend à l’Eglise Notre Dame des Sablons demandant la bénédiction.
=> Embarque dans sa nef « la Montjoie » (cri de guerre des français lors des
batailles).
- Choix délibéré : Frédéric II empereur germanique est islamophile
(d’ailleurs il envoie une ambassade en Egypte) ; Venise, important
partenaire commerciale de l’Egypte, craint qu’un débarquement
n’entraîne la rupture des contrats commerciaux.
- Arles est sous le gouvernement des podestats (gouvernement communal
entre 1220-1235). Prêté allégeance à la nouvelle dynastie de Hohenstaufen
en la personne de Frédéric II. Arles est à cette époque la capitale de la
Provence et le siège principal de l’Empire dans ces contrées.
17 septembre 1248 : Débarquement à Limassol (Chypre). Hivernage et préparation de
la croisade..
Mi-mai (13) 1249 : Départ pour l’Egypte.
Samedi 15 mai : roi réunit son conseil à bord de sa nef et fit publier la décision de faire
voile vers Damiette.
Mercredi 19 mai : suite à un temps défavorable, le départ n’a lieu que le 19.
La tempête chasse alors la flotte vers Paphos, deux fois les navires durent retourner à
Limassol.
30 mai : départ définitif.
Vers midi, le 4 juin 1249 : premiers navires arrivent en vue de Damiette (3 lieues du
rivage ou selon d’autres versions –lettre de Robert d’Artois, Vincent de Beauvais et
Jean de Beaumont- beaucoup plus près car « on distinguait sur la plage cavaliers et
piétons, et à l’embouchure du Nil, la multitude des embarcations musulmanes »). (22
jours de navigation).
=> Récit de Joinville, ébloui par les reflets du soleil sur les armures et les
enseignes des troupes du sultan, assourdi par les cors et les timbales.
Après-midi : le roi tient son conseil. Le débarquement aura lieu le lendemain matin.
=> Pourquoi ? (§149) : Ne pas laisser aux Musulmans le temps de s’organiser ;
Ne pas être pris dans un coup de vent.
Samedi 5 juin 1249 :
« Messe en mer », les croisés après mis leurs affaires et leur conscience en règle,
reçurent l’ordre de se tasser dans les galères et les embarcations à faible tirant d’eau.
Le roi fit de même, accompagné par le légat qui élevait les reliques de la Vraie Croix
au-dessus de l’eau pour bénir les hommes.
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Lorsque les troupes de débarquement s’approchèrent du rivage, les tirs d’arc et
d’arbalète devinrent plus nourris. Cavaliers et piétons musulmans s’avancèrent dans la
mer au-devant des assaillants, qui à leur tour, se mirent à l’eau jusqu’à mi-corps pour
franchir l’espace qui les séparait de la grève.
Un tir très nourri des arbalétriers francs (extrêmement redoutés des Sarrasins) permit
aux croisés d’atteindre le sable sec.
Emporté par l’enthousiasme, et malgré son entourage, saint Louis sauta à son tour
dans l’eau et prit pied sur le rivage.
Débarquement sur la rive gauche de l’embouchure du Nil. Bref engagement et
occupation du rivage sans pertes notables. Les Sarrasins perdirent quelques chefs de
haut rang.
Etablissement du camp sur le champ de bataille : Ibn Wasil indique même que « la
tente du roi de France qui était de couleur rouge » fut montée dès les premiers
moments du débarquement.
Récit de Joinville : L’embarcation de Joinville dépasse le convoi du roi (avec
l’oriflamme de Saint-Denis) et aborde devant une troupe de Turcs, qui commit
l’imprudence de le laisser débarquer. Joinville et ses troupes fichent la pointe de leur
écu et le talon de leur lance dans le sable formant une sorte de hérisson protecteur.
Là-dessus, un chevalier de ses relations, Baudouin de Reims, lui fit demander de
l’attendre pour partager les premiers coups : courtoisie chevaleresque.
Joinville prend alors du recul et regarde autour de lui :
- A sa droit, il voit arriver, splendidement décorée de pennons et d’écus d’or à la
croix pattée de gueules, la galère du comte de Jaffa.
- A sa gauche, Joinville retrouve le cortège du roi « a une grand arbalestree » (300
m environ). « Quand le roi eut dit que l’enseigne de Saint-Denis était à terre, il
s’en alla à grand pas parmi ses vassaux, n’écoutant pas (ne onques) le légat qui
était avec lui, qui ne voulut pas le laisser, et il sauta à l’eau (sailli en la mer), dont
il fut recouvert (en yaue) jusqu’aux aisselles, et alla l’écu levé (au col) et le
heaume sur la tête, et le glaive dans la main, jusqu’à ses gens qui étaient sur la rive
de la mer. Quand il fut sur la terre et il choisit les Sarrasins, il demanda quels gens
ils étaient ; ils lui dirent qu’ils étaient des Sarrasins. Et il mit le glaive sous
l’aisselle et l’écu devant lui, et courut vers les Sarrasins (couru sus aus Sarrazins),
malgré que ses preux hommes qui étaient avec lui l’en eussent dissuadé.
o Exaltation du roi, troublé au point de ne pas identifier au premier coup
d’œil les Sarrasins et capable de la pire imprudence.
o Volonté du roi de ne pas se départir de l’oriflamme.
o Considéré comme un des 4 hauts faits du roi => Existe une miniature de
l’événement.
Jean Sarrazin : « Quand le roi vit les autres sauter et descendre sur la rive, il voulut
descendre avec eux. Mais on ne le laissa pas faire et outre leur gré, il descendit et
entra dans la mer jusqu’à la ceinture et nous tous avec lui ». Réflexe beaucoup plus
banal de chevalier, entraîné par l’exemple. C’est cette image que va retenir, en la
transformant en image d’Epinal, le Ménestrel de Reims : les Français hésitent devant le
tir des archers turcs. Alors le roi, transporté de colère, saute dans la mer. Seul, il atteint
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le rivage, charge les Sarrasins, et multiplie les prouesses, admiré par ses troupes, qui
finalement, se jettent à leur tour à l’eau et vont le rejoindre.
« Mais li pore estoit malaisiez a penre, car les naves ne pouoient aprochier la
rive de bien une lance ou plus. Quant cil de Damiete se perçurent, si coururent aus
armes ; et font sonneir un gresle, et sont venu au rivage et commencierent a traire
saietes aus ars turcois ausi menuement comme plueue chiet dou ciel ; et crestien
arresterent un pou. Et quant li rois vit que crestien arrestoient, si fu touz foreseneiz
d’ire et de mautalant qu’il en ot. Et joint les piez et saut en meir touz armeiz, l’escu
au col et l’espee ou poing et ot de meir jusqu’au ceintuir, et vint au rivage si comme
Dieu plot. Et se met entre Sarrezins et fait tant d’armes que ce fu merveille ; et le
regardoit on a merveilles pour son bien faire. Et quant crestien virent le roi ainsi
maintenir, si flerent en meir a un tas et prennent terre et escrient Monjoie et se fierent
entr’eus, et tant en ocient qu’on ne le puet nombreir ».
- Les troupes musulmanes se replient sur la ville, qu’elles évacuent au cours de
la nuit en direction d’Ashmûn, 40aine de km plus au sud.
6 juin 1249 : Occupation de la ville de Damiette, organisation de la ville dans l’attente
d’Alphonse de Poitiers (frère du roi) –arrive le 24 octobre- et de la décrue du Nil (fin
octobre).
- La cavalerie sarrasine prend position aux abords sud du camp, provoquant les
chevaliers francs. => Episode du jeune chevalier Gautier d’Autrèches.
20 Novembre 1249 : Route pour le Caire. Finalement préférée à Alexandrie sur
l’insistance de Robert Ier, comte d’Artois et frère du roi.
- Mort du sultan Malik al-Salih Ayyoub le 23 novembre. Sa veuve, mère de
l’héritière prend le pouvoir et fait tenir secret la nouvelle, craignant que les
Franc n’en profitent ou que les Mamelouks ne se révoltent.
o Escarmouches musulmanes, notamment celle du 7 décembre 1249 entre
Fâriskûr et Sharimsâh (600 cavaliers musulmans). Ils sont repoussés.
21 décembre, arrivée à proximité de Mansourah. Installation du camp.
 Pour prendre Mansourah, il faut traverser un bras du Nil, âprement défendu.
 Apprenant l’existence d’un autre guet à Salamûn, quelques kilomètres en aval, Louis
IX et son armée traversent le Bahr al-Sâghir le 8 février 1250. Le comte d’Artois est
le premier à mettre pied sur l’autre rive et, malgré les conseils de prudence des
Templiers, se met à charger le camp musulman, suivi par les Templiers. Le camp est
investi, l’émir Fakhr al-Dîn est tué et l’armée en déroute.
 Mais au lieu de faire acte de sagesse, Robert d’Artois se met en tête d’investir
Mansourah. Il s’engage dans la ville et se rue vers la forteresse. Un chef mamelouk
Baybars organise la contre attaque, l’avant-garde est massacrée ce jour-là.
 Baybars attaque alors l’armée croisée qui achève la traversée du gué. Combats
jusqu’au 11 février. Le gué est finalement traversé grâce à des ponts de fortune.
Disette et les épidémies s’installent dans le camp croisé.
En plus, la flotte croisée est repoussée, suite à l’arrivée de Tûrân Châh, le 28 février.
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5 avril : Louis IX se résout à battre en retraite. Il est alors grandement malade. Accord est
conclu entre Tûrân Châh et Louis IX : La vie sauve des croisés et la liberté en échange de
Damiette et de 500 000 livres tournois.
2 mai : Tûrân Châh est assassiné. Les Mamelouks prennent le pouvoir en Egypte. De
nouvelles négociations débutent : Damiette est conservée, la rançon est payée (de force) par
les Templiers.
8 mai : Louis IX quitte l’Egypte et aborde Saint-Jean d’Acre le 13 mai.
Echec. Se tourne vers la Terre sainte (royaume de Jérusalem).
4 années en Terre Sainte où le roi va mettre en œuvre une habile diplomatie jouant des
rivalités entre les Mamelouks d’Egypte et les Ayyoubides du Proche et Moyen Orient.
Egalement fortifications des villes des croisés.
1254 : Retour du roi en France.
8e croisade : 1er quinzaine de mai 1270 départ d’Aigues Mortes
13-15 juillet 1270 départ de Cagliari en Sardaigne pour Tunis (3 jours plus
tard : le 18 juillet).
Siège de Tunis difficile : Louis IX attend l’arrivée de Charles d’Anjou tandis
que le sultan d’Egypte (Baybars) part aidé l’émir de Tunis.
2 août : la maladie emporte le fils du roi (Jean Tristan),
25 août : le roi lui-même, le lendemain de l’arrivée des navires de
Charles d’Anjou. Philippe III le nouveau roi, est trop jeune pour prendre le
commandement et de toute manière également malade.
Le camp musulman est pris le 24 septembre. Accord est conclu avec l’émir de
Tunis le 30 octobre 1270.
10 novembre : Edouard d’Angleterre arrive mais voyant la paix déjà signée,
repart mener la 9e croisade.
11 novembre : départ des côtes de Tunis, le 14 devant Trapani (Sicile)
Nuit du 15 au 16 : tempête violente : 40aine de navires sombrent.
9e croisade : Menée par le roi d’Angleterre en Terre Sainte contre Baybars qui reprend ses
conquêtes et attaque le comté de Tripoli, prend le krak des chevaliers (avril 1271).
Malgré 10 ans de paix et 20 ans de survie au royaume, les Mamelouks finissent par conquérir
l’ensemble des territoires en 1291.
Autres récits sur la croisade de Saint Louis :
- Vincent de Beauvais (1250-54, Speculum Historiale)
- Guillaume de Nangis (Gesta Ludovici IX)
Le récit de Jehans de Joinville :
« Livre des Saintes paroles et des bons faits de notre roi Louis » (vers 1309).
« Livre des saintes paroles et bons faiz notre roy saint Looys ».
Fils de Simon de Joinville et de Béatrice d’Auxonne, haute noblesse champenoise.
Jeunesse et éducation à la cour de Thibaut IV, comte de Champagne.
A la mort de son père, il devint sénéchal de Champagne (et donc attaché à Thibaut IV).
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En 1250, lorsque le roi et ses troupes furent capturés par les Mamelouks à Mansourah.
Joinville, parmi les captifs, participa aux négociations et à la collecte de la rançon auprès des
Templiers.
C’est Joinville qui conseilla au roi de rester en Terre Sainte au lieu de rentrer immédiatement
en France comme l’y poussaient les autres seigneurs.
Refuse de le suivre lors de la 8e croisade.
A partir de 1271, la papauté mena une longue enquête au sujet de Louis IX, qui aboutit à sa
canonisation, prononcée en 1297 par le pape Boniface VIII. Comme Joinville avait été
l’intime du roi, son conseiller et son confident, son témoignage fut précieux pour les
enquêteurs ecclésiastiques.
Joinville meurt le 24 décembre 1317, à plus de 93 ans.
« Vie de Saint Louis » : commande de Jeanne de Navarre, petite-fille de saint Louis et épouse
de Philippe V le bel. Jeanne meurt en 1305, Joinville dédia en 1309 au fils de celle-ci, Louis
le Hutin (futur Louis X).
Joinville est un chevalier. Ni un clerc habile à composer des libres, ni un chroniqueur formé à
la recherche d’informations écrites ou orales. Néanmoins, sa démarche est sincère et
désintéressée. Plus un témoignage personnel sur le roi qu’une histoire du règne.
Dans son œuvre : donne l’origine du mot « biscuit » : « ces pains que l’on appelle bescuit
parce qu’ils sont cuits deux fois ».
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