Dialogues extraits de ‘’The outrageous myths of enlightenment’’ Question : Lorsque mon mental est provisoirement silencieux, tout ce qui reste, c’est la Conscience. Il n’y a aucun concept d’un ‘’je’’ ou de quoi que ce soit d’autre en dehors de ce qui apparaît sur le moment. Ce qui apparaît n’est pas jugé. C’est juste comme c’est et c’est OK, peu importe de quoi il s’agit. En réalité, il n’y a même pas ce niveau de jugement. Ce n’est ni OK, ni pas OK. Cela se présente, simplement. Cette Conscience est vaste et Elle englobe tout ce qu’il y a dedans. Je suppose que pendant l’un de ces moments, je pourrais dire : ‘’Je suis Cela’’, comme Nisargadatta, mais il n’y a même pas de place pour la pensée d’un ‘’je’’. Stephen : Oui, la Conscience est, simplement, et vous êtes Cela. Il n’y a ni moi, ni vous, ni jugement, ni mental. Tout est comme il est. On pourrait dire que vous avez reconnu que votre nature essentielle, c’est la Conscience, quand ceci est vu. Votre nature essentielle est non-duelle. Q : Aussitôt que le ‘’je’’ reprend le devant de la scène, patatras, je retrouve mon état habituel de conscience personnelle, le plaisir et la douleur, les désirs, les frustrations, les préférences, etc. (la dualité). S : Oui, quand le sentiment du ‘’je’’ resurgit, on a l’expérience de la dualité : vous et moi, le bon et le mauvais, le juste et le faux, le plaisir et la douleur, etc. On pourrait dire que vous (la Conscience), vous vous expérimentez alors sous la forme de la personne, de l’ego ou du mental. On pourrait dire que votre nature essentielle, qui est la Conscience non-duelle, voit l’apparition de la personne, de l’ego ou du mental. La Conscience, votre Essence absolue, non-duelle, expérimente la dualité par le biais de l’apparence de la personne, de l’ego, du mental, de la dualité. Q : Il me semble que les sages, les maîtres ou ceux qui sont supposés avoir la compréhension maintiennent un tel état de pure Conscience dans leurs vies quotidiennes ou bien je me trompe ? S : Je dirais que les dits sages ou maîtres savent que leur nature essentielle est la pure Conscience, l’Intelligence-Energie, Dieu (ou tout autre terme qui fonctionne pour vous) et que le sentiment d’être une entité qui contrôle distinct(iv)e est faux. Cependant, si vous prononciez le nom de Jésus ou de Siddhartha, ils vous répondraient. Ainsi, ils se connaissent aussi comme des individus qui vivent dans le monde de la dualité. Ils ressentent le plaisir et la douleur, le bonheur et la tristesse et la totalité de la gamme des pensées, des sentiments et des sensations humaines. Il est écrit que Jésus a dit, lorsqu’il était suspendu à la croix : ‘’Père, pourquoi m’astu abandonné ?’’ Et il a aussi dit : ‘’Je suis dans le monde, mais pas du monde.’’ Ainsi, clairement, les sages expérimentent le monde de la dualité et tout ce qui va avec. Q : Mais il s’agit de leur état normal (la pure Conscience) plutôt qu’un état d’être exceptionnel pour les sages, car s'il n'y avait pas une qualité méritoire de leur conscience qui soit pérenne et que d'autres ne possèdent pas, ils n'auraient rien à écrire, à dire ou à signaler, et personne ne leur demanderait conseil. Le satsang n'aurait pas de sens. Ou peut-être que c'est le but du satsang - il n'y a pas de but. S : Je dirais que le dit sage sait que sa nature essentielle, c’est la pure Conscience et que le sentiment d’être une entité qui contrôle distinct(iv)e est passager et faux. En se connaissant comme pure Conscience et non pas comme une personne distinct(iv)e ou un ego, il y a acceptation de tout ce qui apparaît dans la Conscience, il n’y a aucune résistance vis-à-vis de ce qui est. Quand la tristesse, la frustration, la colère, la déception ou n’importe quelle autre émotion qualifiée de négative apparaît, il y a acceptation de celle-ci comme une apparition/apparence passagère, et il n’y a aucune résistance vis-à-vis de tout ce qui apparaît. On pourrait donc dire qu’il n’y a aucune souffrance psychologique, puisque tout ce qui apparaît va et vient librement et sans lutte. Q : Voici ce que l’Illumination signifie pour moi : un changement permanent dans ma façon de percevoir la vie ― d’un point de vue erroné, relatif, égocentrique pour quelque chose de plus universel qui englobe tout, qui procure une paix durable et qui me permet de finalement dire : ‘’OK, voilà, terminé ! Je vois maintenant clairement qu’il n’y a aucun moi qui puisse être illuminé. Il n’y avait rien à trouver, parce que j’ai toujours été ce que je recherchais et c’est une pure Vacuité. Toute chose est telle qu’elle est, et voilà.’’ S : On pourrait dire que l’Illumination, c’est voir qu’il n’y a ici personne qui puisse être illuminé ou pas. La Conscience est tout ce qu’il y a, et Je suis Cela. Tout est libre d’aller et venir dans la Conscience et la Conscience demeure non-affectée, paisible et libre. Même le sentiment du ‘’je’’, l’ego, le sentiment d’agir personnellement est libre d’aller et venir dans la Conscience. Après tout, l’ego n’a pas créé l’ego et l’ego ne peut pas tuer l’ego. Ainsi, lui aussi va et vient dans la Conscience, mais on sait qu’il ne s’agit que d’une apparence/apparition inoffensive, passagère et impuissante qui va disparaître. Que reste-t-il ? La Conscience – toujours ici et maintenant. Ainsi, il est inutile de combattre l’ego. Q : Suis-je loin du compte, ici ? S : Il me semble que vous vous attendiez à ce que cette compréhension exclue l’expérience de la dualité ou le sentiment du ‘’je’’ ou l’ego. Elle n’exclut pas l’expérience de la dualité. Elle replace simplement la dualité dans une bonne perspective. Le bonheur et la tristesse, le plaisir et la douleur, la présence de l’ego et l’absence de l’ego, tous vont et viennent dans cette présence non-duelle de la Conscience. Cette présence non-duelle de la Conscience est la Paix qui est en paix avec la guerre de la dualité. *** Question : L'avantage, si vous voulez l'appeler ainsi, du dit sage est que, parce qu'il sait qu'il n'y a aucun moi personnel qui puisse exercer sa volonté sur ce qui se passe, il se sent plus en paix dans la vie ? Stephen : Oui. Q : Il a tendance à accepter les circonstances, comme elles se présentent ? S : Oui, il y a même une acceptation du rejet et de toutes les émotions dites négatives. Q : Il serait en ce moment non préoccupé par des idées de passé et d’avenir ? S : Oui, et s’il devient préoccupé par le passé et l’avenir, il y a une acceptation de cela aussi, et cela passe. Q : Ces idées peuvent passer devant lui, pour ainsi dire, mais elles sont observées comme des phénomènes passagers et sans aucune substance réelle ? S : Oui. Q : Et ceci pourrait être décrit comme de la félicité ? Et le dit sage exprime cette félicité par de l’amour, de la bienveillance et de la compassion ? S : Eh bien, si par félicité, vous voulez dire un sentiment de paix et d’acceptation, oui. Et elle peut aussi s’exprimer par de la colère ou par tout autre sentiment, émotion ou pensée (il n’y a aucune restriction). 1 Q : Une chose que l’on suggère souvent, c’est de constamment se demander ‘’Qui suis-je ?’’ et de suivre cela jusqu’à sa source. Cela ne m’a jamais beaucoup aidé, même si je pense comprendre ce que l’on essaye de cibler. Mais je finis toujours par dire ‘’Qui suis-je ?’,’ et la réponse est : ‘’Je suis celui qui pose la question, bien sûr ! Quoi d’autre ?’’ Ce ‘’je’’ n’est peutêtre pas grand-chose, mais il reste solide et je ne le surmonte pas. Je comprends bien que le ‘’je’’ sans concepts est la pure Conscience sans forme et sans vague, en ce moment. S : Prêtez attention à la Conscience, maintenant. Il y a une conscience de la pièce dans laquelle vous vous trouvez, de votre corps assis sur une chaise, et vous êtes conscient des pensées qui apparaissent en réponse aux mots que vous lisez maintenant. Avez-vous conscience de cette Conscience ? Sans cette Conscience, vous ne pourriez ni voir, ni entendre, ni sentir, ni penser. Ressentez-vous la présence de cette Conscience que vous êtes ? Elle est inévitable ! C’est la connaissance de votre propre existence, en cet instant. Existez-vous ? Ce sentiment d’existence, c’est la Conscience, c’est votre nature essentielle. C’est la première partie de la réponse à la question ‘’Qui suis-je ?’’ La seconde partie, c’est la réalisation qu’il n’y a en vous aucune entité qui contrôle distinct(iv)e contrôlant son expérience. Il n’y a là personne en vous qui soit en mesure d’éviter les sentiments, les pensées et les émotions inconfortables ou de s’accrocher à ceux qui sont plaisants. Vous êtes la Conscience, pas une entité qui contrôle distinct(iv)e. Cette réalisation est un vrai soulagement, parce que vous avez vu que vous ne contrôliez rien du tout et donc, il y a un lâcher-prise qui s’opère, parce que toute votre vie durant, vous avez été à la guerre avec une arme qui n’était pas chargée ! Vous n’avez pas le pouvoir de changer ce qui est. Quel soulagement ! Vous pouvez maintenant laisser tomber la question ‘’Qui suis-je ?’’, qui a fait son job. Remisez l’outil. Vous en avez terminé avec cela ! Partage-pdf.webnode.fr 1 Précisons ceci : les sages sont souvent réputés pour leurs saintes colères et leur compassion rude et ils peuvent même pousser leurs disciples dans leurs tous derniers retranchements en utilisant la méthode la plus appropriée par rapport à la situation et à la personnalité du disciple, de l’aspirant ou du fidèle (bhakta). Il y a deux très bels exemples - hors normes - dans mon anthologie intitulée, ‘’Médecins, médecine, miracles et Sai Baba’’ que vous pouvez télécharger librement sur ce site : celui du Colonel Rajnish Talwar, oncologue (agnostique).dans les services médicaux de l’armée indienne et qui dirige le département d’oncochirurgie du prestigieux Hôpital de Recherches des Forces Armées Indiennes à New Delhi (pp. 470 et suivantes), et celui d’un étudiant de Sathya Sai Baba, étudiant dont Il aurait ressuscité la mère et qui constitue un épisode de bhakti extraordinaire, qui ne déparerait pas dans les Puranas indiens (pp. 359 et suivantes)… Les sages ou les maîtres ont encore bien d’autres moyens de manifester leur amour, leur bienveillance et leur compassion et ceux-ci ne sont pas toujours très académiques, loin s’en faut…(On pourra se reporter à l’article ‘’Maîtres es folle sagesse’’ pour tenter de mieux comprendre, leur comportement ou leur conduite étant toujours susceptible d’être mal interprété ou mal jugé par le commun des mortels), NDT.