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(1) Activation macrophagique

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La Revue de médecine interne 34 (2013) 85–93
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
Mise au point
Le syndrome d’activation lymphohistiocytaire de l’adulte
Hemophagocytic lymphohistiocytosis
J.-M. Michot a,∗,b , M. Hié c , L. Galicier d , O. Lambotte a,b , M. Michel e , C. Bloch-Queyrat f,g , O. Hermine f
a
Service de médecine interne, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, hôpital du Kremlin-Bicêtre, 78, rue du Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France
Université Paris-Sud XI, 94276 Le Kremlin-Bicêtre cedex, France
c
Service de médecine interne 2, CHU Pitié-Salpêtrière, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, 75651 Paris cedex 13, France
d
Département d’immunologie clinique, CHU Saint-Louis, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, 75475 Paris cedex 10, France
e
Service de médecine interne, CHU Henri-Mondor, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, 94000 Créteil, France
f
Service d’hématologie adulte, CHU Necker-Enfant–Malade, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, 75743 Paris cedex 15, France
g
Unité de recherche clinique Cochin Necker Paris Centre, centre d’investigation clinique Necker, hôpital Necker, 75015 Paris, France
b
i n f o
a r t i c l e
Historique de l’article :
Disponible sur Internet le 5 septembre 2012
Mots clés :
Hémophagocytose lymphohistiocytaire
Syndrome d’activation lymphohistiocytaire
Syndrome d’activation macrophagique
r é s u m é
Le syndrome d’activation lymphohistiocytaire (SALH) est un syndrome potentiellement mortel par
défaillance multiviscérale. Le SALH est la conséquence d’une stimulation inappropriée de lymphocytes
cytotoxiques et de macrophages, entraînant une phagocytose anormale des éléments figurés du sang.
Un SALH doit être évoqué rapidement devant toute cytopénie fébrile inexpliquée. Les marqueurs biologiques sont une élévation de la ferritine et des triglycérides, et un fibrinogène diminué. L’image
d’hémophagocytose cytologique (ou histologique) n’est ni nécessaire, ni suffisante au diagnostic. Le SALH
est soit « primaire/génétique » (formes familiales ou pédiatriques) et caractérisé par un défaut de cytotoxicité intrinsèque des lymphocytes NK ou T CD8, soit « secondaire/réactionnel » (tous âges confondus)
à une cause tumorale maligne, infectieuse ou auto-immune. La mortalité étant de 50 % (toutes causes
confondues), elle justifie que l’enquête étiologique soit rapide, « agressive » et multidisciplinaire avec
l’implication de l’équipe de réanimation. L’objectif immédiat du traitement est la suppression de l’état
d’hyper-inflammation délétère pouvant conduire à la défaillance multiviscérale. Ce traitement d’urgence
repose actuellement sur l’étoposide (VP16), en attendant que la cause sous-jacente soit identifiée et
traitée.
© 2012 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.
a b s t r a c t
Keywords:
Hemophagocytosis lymphohistiocytosis
Reactive hemophagocytic syndrome
Macrophage activation syndrome
Hemophagocytic lymphohistiocytosis is a life-threatening condition associated with multiple organ dysfunctions. This entity is related to inappropriate stimulation and proliferation of cytotoxic lymphocytes
and macrophages inducing phagocytosis of blood cells. Hemophagocytic lymphohistiocytosis should
be considered rapidly in any unexplained febrile cytopenia. Biological markers are high ferritin and
triglyceride levels, and low fibrinogen. Hemophagocytic lymphohistiocytosis diagnosis should not be
ruled on or out solely on the presence or absence of hemophagocytosis features on smear or biopsy
sampling. It is either “primary/genetic” (pediatric or familial disorders) and characterized by a lack of
intrinsic cytotoxicity of NK cells or T CD8 lymphocyte, or “secondary/reactive” due to malignancy, infectious or autoimmune origin. Mortality is 50% (including all etiologies), and this severity requires rapid
and “aggressive” investigations with multidisciplinary approach including intensive care unit team. The
immediate aim of therapy is suppression of the severe hyper-inflammation, which can lead to multiple
organ failure. Emergency treatment is currently based on etoposide (VP16), pending to the identification
and treatment of underlying cause.
© 2012 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.
All rights reserved.
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (J.-M. Michot).
0248-8663/$ – see front matter © 2012 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2012.07.014
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J.-M. Michot et al. / La Revue de médecine interne 34 (2013) 85–93
1. Introduction et définitions
Les termes d’hemophagocytic lymphohistiocytosis ou de
syndrome d’activation lymphohistiocytaire (SALH) sont généralement utilisés respectivement dans la littérature anglophone
et francophone [1,2]. Le terme de syndrome d’activation
macrophagique (SAM) est plutôt utilisé pour les formes
« secondaires/réactionnelles » aux maladies auto-immunes [2].
Pour plus de clarté dans cette revue, nous n’utiliserons que le terme
SALH pour l’ensemble des formes d’hémophagocytose. On considérera de manière générale que les formes « primaires/génétiques »
sont les formes pédiatriques familiales ou de l’adulte jeune, et
que les formes « secondaires/réactionnelles » sont acquises et
sporadiques rencontrées à tous les âges de la vie, le plus souvent
chez l’adulte.
Le SALH fait partie de la famille des histiocytoses non langheransiennes. En 1939, Scott et Robb-Smith décrivent les premiers
« la réticulose médullaire histiocytaire avec hémophagocytose » [2],
maladie sévère évoluant rapidement vers la mort. Depuis, le SALH a
été rapporté dans de nombreuses situations cliniques en pédiatrie
comme chez l’adulte. La mortalité du SALH secondaire est élevée,
proche de 50 % [3–5].
2. Épidémiologie
En pédiatrie, le SALH primaire est une pathologie rare, son
incidence en Suède est estimée à une naissance sur 50 000 [6].
L’incidence du SALH chez les adultes suivis pour une hémopathie
maligne dans un centre d’hématologie Suédois (Karolinska Institute) est estimée à 1 % [7]. L’incidence du SALH reste cependant
probablement sous-estimée, car c’est une complication rencontrée dans de nombreuses situations cliniques. En réanimation par
exemple, le SALH serait une cause fréquente de thrombopénie chez
les patients en sepsis sévère (60 % des cas) [8].
3. Physiopathologie
La physiopathologie a été principalement décrite à partir des
formes de SALH « primaires/génétiques ». La majorité des cytokines
mesurées au cours du SALH sont élevées (IFN-␥, récepteur soluble
de IL-2, TNF-␣, IL-1, IL-6, IL-10) justifiant les termes de « syndrome
hyper-inflammatoire » ou « d’orage cytokinique » [2,9,10]. La
production de cytokines inflammatoires (IL-1, IL-6, TNF-␣)
par les macrophages eux-mêmes activés exerce en retour une
activation des lymphocytes T CD8, entretenant ainsi une boucle
d’amplification conduisant à un état d’hyper-inflammation [2]. Le
SALH serait la conséquence d’une activation anormale des lymphocytes T CD8, déclenchée par exemple par une infection qui
survient sur un terrain de déficit inné des mécanismes immunomodulateurs [2,10,11].
Le primum movens des SALH serait un défaut fonctionnel des cellules NK et des lymphocytes T CD8, ce qui est bien caractérisé dans
les formes « primaires/génétiques » [2,11] (cf. infra) mais également
dans certains SALH « secondaires/réactionnels » [12]. La molécule
Fas qui, en synergie avec la perforine, joue un rôle dans le maintien
de l’homéostasie des cellules dendritiques et dans l’activation des
lymphocytes T, pourrait également être impliquée dans les mécanismes de dérégulation conduisant à la cascade inflammatoire du
SALH [13].
La fièvre est secondaire à la production dérégulée d’interféron-␥,
d’IL-1 ou d’IL-6 [9]. La pancytopénie est secondaire à :
• la phagocytose des éléments figurés du sang par les macrophages
activés ;
• leur apoptose sous l’effet des cytokines [2] ;
Tableau 1
Critères diagnostiques de syndrome d’activation lymphohistiocytaire utilisés dans
les séries pédiatriques.
Critères diagnostiques (essai HLH-2004) [17] : 5 critères sur les 8 sont
requis
1. Fièvre ≥ 38,5 ◦ C
2. Splénomégalie
3. Bi-cytopénie (hémoglobine < 9 g/dL, plaquettes < 100 G/L,
neutrophiles < 1000/mm3 )
4. Taux élevé de triglycérides (> 3,0 mmol/L) ou fibrinogène bas (< 1,5 g/dL)
5. Ferritine élevée (> 500 ng/mL)
6. Image d’hémophagocytose (moelle, rate, ganglion, foie)
7. Diminution de la cytotoxicité des cellules NK
8. Taux élevé de CD-25 soluble (> 2400 UI/mL)
• la myélosuppression induite par certaines cytokines comme
l’interféron-␥ [9].
L’organomégalie reflète l’infiltration tissulaire par les lymphocytes et les macrophages activés. L’élévation du TNF-␣ se manifeste
par les signes généraux et la perturbation des tests sanguins
hépatiques, conséquence de l’hyperplasie des macrophages intrahépatiques (cellules de Küpffer) [10,14]. L’hypertriglycéridémie
serait secondaire à l’inhibition de la lipoprotéine lipase par les cytokines inflammatoires (TNF-␣ et IL-1) [15]. L’hyperferritinémie est
la conséquence de l’érythrophagocytose, de l’atteinte hépatique et
de l’inflammation systémique [16].
4. Critères diagnostiques
Le diagnostic de SALH repose sur la présence de critères cliniques et biologiques. Les critères diagnostiques validés sont
les critères de Janka du protocole pédiatrique HLH-2004 [17],
présentés dans le Tableau 1. Pour le diagnostic, cinq critères
sur huit sont requis parmi : fièvre (≥ 38,5 ◦ C), splénomégalie, bicytopénie (parmi hémoglobine < 9 g/dL, plaquettes < 100 G/L, neutrophiles < 1000/mm3 ), taux élevé de triglycérides (> 3,0 mmol/L)
ou fibrinogène bas (< 1,5 g/dL), ferritine élevée (> 500 ng/mL), image
d’hémophagocytose, diminution de la cytotoxicité des cellules NK,
taux élevé de CD-25 soluble (> 2400 UI/mL).
Les critères diagnostiques ne sont néanmoins pas validés pour
les SALH de l’adulte, toutes les études étant rétrospectives, et les critères de Janka restent utilisés dans les grandes séries [3,18]. Deux
séries asiatiques de SALH réactionnels de l’adulte utilisent des critères diagnostiques plus simples : association d’une bi-cytopénie et
d’une image d’hémophagocytose (myélogramme, ou sur une histologie ganglionnaire, hépatique ou splénique) [19,20].
5. Présentation clinique et biologique
Le diagnostic de SALH doit être évoqué devant toute cytopénie
fébrile.
5.1. Présentation clinique
Les signes généraux sont marqués et une fièvre est presque toujours présente [1]. Un syndrome tumoral est trouvé dans plus de la
moitié des cas (adénopathie, hépatomégalie ou splénomégalie), et
devra souvent faire l’objet d’un examen histologique pour identifier
la cause sous-jacente [11]. Une éruption cutanée généralisée à type
de rash non prurigineux transitoire peut être observée (26 % des cas)
[21]. L’atteinte hépatique, définie par la perturbation des enzymes
hépatiques, est fréquente (jusqu’à 60 % des patients) [1,22]. Quand
elle est pratiquée, la biopsie hépatique met en évidence une dilatation sinusoïdale, une péliose, une endothélite portale ou un
aspect de ductopathie [14]. L’atteinte rénale définie par une insuffisance rénale aiguë concerne jusqu’à 15 % des patients [3]. Les
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histologies rénales rapportent des lésions de nécrose tubulaire
aiguë, des lésions glomérulaires en rapport avec une collapsing
glomerulopathy ou une hémophagocytose intraparenchymateuse
glomérulaire, ou encore des lésions de microangiopathie thrombotique [23]. Les signes neurologiques à type de syndrome
confusionnel sont présents chez 20 % des patients adultes [3].
L’atteinte neurologique spécifique par des cellules lymphohistiocytaires activées avec méningite, névrite optique ou atteinte des
paires crâniennes est rencontrée dans les formes pédiatriques, et
témoigne d’une gravité particulière [24]. L’atteinte pulmonaire est
liée le plus souvent à des infiltrats alvéolo-interstitiels et peut évoluer vers un syndrome de détresse respiratoire de l’adulte (SDRA)
[10]. Enfin, la défaillance hémodynamique puis multiviscérale est
le reflet de l’état d’hyper-inflammation extrême [10,11].
5.2. Présentation biologique
L’anémie est arégénérative, des stigmates d’hémolyse en
rapport avec un avortement intramédullaire ou une hémolyse
auto-immune peuvent être observés [19]. Les anomalies de
l’hémostase sont fréquentes, par hypofibrinogénémie ou thrombopénie, l’évolution vers une coagulation intravasculaire disséminée
est de mauvais pronostic [5,19]. Les LDH sont élevées dans 40 % des
cas [22]. En pratique, l’hyperferritinémie et l’hypertriglycéridémie
sont deux signes fiables qui orientent vers le diagnostic de SALH
[11]. Une hyperferritinémie supérieure à 10 000 ng/mL est très évocatrice d’activation macrophagique [11]. La fraction glycosylée de
la ferritine est abaissée quelle que soit la cause de SALH, ce qui ne
permet pas de différencier une poussée de maladie de Still d’une
autre cause [16]. Il peut exister une hyponatrémie par sécrétion
inappropriée d’hormone antidiurétique [25]. Des stigmates d’autoimmunité sont possible (anticorps antinucléaires ou test de Coombs
positifs) et orientent l’étiologie soit vers une connectivite (lupus
systémique), soit vers une hémopathie associée à des stigmates
biologiques d’auto-immunité (lymphome angio-immunoblastique,
maladie de Castleman, lymphome de la zone marginale transformé
etc.) [11,22]. Il n’y a pas de données publiées concernant la procalcitonine et le SALH. À noter que l’absence d’élévation franche de la
CRP (CRP < 30 mg/L) au cours d’un SALH oriente vers le diagnostic
de lupus [26].
6. Cytologie et histologie
Le diagnostic de SALH repose sur un faisceau d’arguments cliniques et biologiques. En pratique, le diagnostic de SALH ne devrait
jamais être retenu ni exclu uniquement sur la présence ou l’absence
de l’image d’hémophagocytose [11]. L’image cytologique ou histologique d’hémophagocytose peut ne pas être observée au premier
examen cyto-histologique, et l’urgence thérapeutique peut exiger
de traiter le patient en l’absence de cette image d’hémophagocytose
[11].
6.1. Cytologie
Le myélogramme montre une moelle riche et le plus souvent une infiltration médullaire par des histiocytes-macrophages
matures et activés. Une érythroblastose est fréquente, témoin de
l’érythropoïèse réactionnelle à l’hémolyse intramédullaire [19].
Le myélogramme est l’examen le plus sensible pour faire le
diagnostic d’hémophagocytose, mais d’autres examens cytologiques extramédullaires (cytoponction ganglionnaire, cytologie
de liquide d’épanchement ascitique ou pleural, liquide céphalorachidien) peuvent également mettre en évidence des images
d’hémophagocytose.
87
6.2. Histologie
Les examens histologiques peuvent également mettre en
évidence des images d’hémophagocytose. Ces examens sont indispensables pour le diagnostic étiologique (hémopathie lymphoïde).
Les organes à biopsier seront prioritairement les plus pathologiques (infiltration tumorale) et les plus accessibles (ganglions,
foie, peau, etc.). La biopsie ostéomédullaire (BOM) est un examen rentable en termes de diagnostic étiologique, elle permet de
rechercher principalement une infiltration médullaire d’un lymphome [27]. La ponction-biopsie hépatique (PBH) permet d’obtenir
le diagnostic étiologique dans 50 % des cas quand elle est réalisée
en présence d’anomalies du bilan hépatique ou de l’imagerie du
foie [14]. Lorsqu’aucun diagnostic n’a pu être obtenu malgré des
prélèvements histologiques répétés et de bonne qualité, d’autres
examens histologiques seront à envisager en fonction de la présentation radioclinique (biopsie pulmonaire, splénectomie, etc.).
7. Démarche étiologique
La démarche étiologique que nous proposons est résumée sur la
Fig. 1. En pratique, le diagnostic de SALH est évoqué devant une
fièvre associée à une bi-(ou pan)-cytopénie, une hyperferritinémie et hypertriglycéridémie, avec une image d’hémophagocytose
retrouvée sur le myélogramme.
Chez l’enfant, un SALH primaire doit être évoqué et une prise
en charge spécialisée en immuno-hématologie pédiatrique est
requise. Chez l’adulte, on orientera – en fonction du terrain et des
antécédents – les recherches vers :
• une infection : hémocultures, sérologies et PCR des herpès virus
(CMV, EBV, HHV-8, HSV), recherche de mycobactéries ;
• une lymphoprolifération : tomodensitométrie, biopsies (ganglionnaire, ostéomédullaire, hépatique, etc.) ;
• une maladie auto-immune (anticorps antinuclaires et antiantigènes solubles, complément, sédiment urinaire).
Le statut VIH doit être connu car il oriente l’étiologie
préférentiellement vers une lymphoprolifération, une infection
opportuniste, ou une maladie de Castleman multicentrique en cas
de co-infection avec HHV-8 [3,18].
8. Étiologies des syndromes d’activation
lymphohistiocytaire « primaires/génétiques » (formes
pédiatriques ou de l’adulte jeune)
Les SALH « primaires/génétiques » sont décrits chez l’enfant [2],
et parfois chez l’adulte jeune [28]. Chez l’enfant, c’est la lymphohistiocytose familiale qui est la maladie la plus fréquemment
rencontrée. Chez l’adulte jeune, on peut être confronté au syndrome XLP (syndrome de Purtilo). Le mode de transmission des
SALH primaires est autosomique récessif, sauf pour le syndrome
XLP qui est récessif lié à au chromosome X. Le facteur déclenchant de la poussée de SALH est le plus souvent une infection
virale [2]. Le traitement consiste en une combinaison de chimiothérapie et d’immunosuppresseurs (corticostéroïdes, étoposide,
ciclosporine, etc.). En cas de SALH sévères persistants ou récurrents,
une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques est proposée [11]. La greffe prévient et guérit généralement les poussées de
SALH, cependant des complications extra-hématologiques notamment neurologiques peuvent persister ou évoluer pour leur propre
compte [29].
88
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Fig. 1. Conduite à tenir diagnostique et thérapeutique devant un syndrome d’activation lymphohistiocytaire (SALH).
8.1. Lymphohistiocytose familiale
8.2. Syndromes de Chediak-Higashi et de Griscelli
La lymphohistiocytose familiale est rencontrée dans la petite
enfance (âge moyen de deux mois) [2]. Des mutations inactivatrices
du gène de la perforine et des gènes impliqués dans le trafic des granules de cytotoxicité ont été identifiées (Tableau 2). Les symptômes
neurologiques concernent environ 50 % des enfants et peuvent
dominer le tableau clinique, voire même précéder les autres
symptômes [6,24]. Le pronostic a été transformé ces dernières
années grâce aux traitements immuno-chimiothérapeutiques et à
l’allogreffe, permettant d’obtenir une survie à trois ans post-greffe
de 65 % [11,17].
Le syndrome de Chediak-Higashi est caractérisé par un albinisme partiel (cutané et oculaire) et une immunodépression
vis-à-vis des virus et des bactéries. Il existe des anomalies leucocytaires caractéristiques (myéloblastes et promyélocytes contenant
de grandes granulations intracytoplasmiques peroxydase positives), une éosinophilie et une neutropénie. Les lymphocytes NK
des patients présentent un déficit de leur cytotoxicité. Le gène
muté code pour la protéine LYSosomal Trafficking regulator (Lyst),
impliquée dans l’adressage des protéines intracellulaires [30]. En
conséquence, certaines protéines membranaires lymphocytaires
Tableau 2
Gènes, protéines et principaux défauts fonctionnels impliqués dans les différents types de syndrome d’activation lymphohistiocytaire primaires/génétiques.
Type de pathologie
Gène muté
Protéine
Principal défaut fonctionnel
LHF-1
Inconnu
Inconnue
Inconnue
LHF-2
PRF1
Perforine
Induction de l’apoptose
LHF-3
UNC13D
Munc13-4
Priming vésiculaire
LHF-4
STX11
Syntaxin-11
Transport vésiculaire (lysosome)
LHF-5
STXBP2
Munc18-2
Transport vésiculaire (lysosome)
GS-1
MYO5A
Myosine 5a
Polarisation cellulaire
GS-2
RAB27A
Rab27a
Transport vésiculaire (lysosome)
GS-3
MLPH
Melanophyline
Transport vésiculaire (mélanosome)
CHS-1
LYST
Lyst
Transport vésiculaire, microtubules
XLP-1
SH2D1A
SAP
Transduction du signal et activation lymphocytaire
XLP-2
XIAP
XIAP protéine
Survie et différentiation des cellules NK/T
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(la perforine ou le CTLA-4) sont déviées de leur destination primitive et adressées par erreur vers les lysosomes cellulaires,
expliquant le déficit immunitaire et la présence des grandes
vacuoles cytoplasmiques caractéristiques de cette maladie.
Le syndrome de Griscelli est une pathologie voisine du SCH,
à la différence que l’on n’y retrouve pas les grandes granulations intracytoplasmiques. Les mutations décrites concernent deux
gènes codant pour la myosine 5A et pour la protéine RAB27A [31],
protéines impliquées également dans le trafic intracellulaire lysosomal.
8.3. Syndrome X-linked Lymphoproliferative (XLP) ou syndrome
de Purtilo ou maladie de Ducan
Cette maladie est liée à l’X et touche un garçon sur
106 naissances [32]. Les mutations sur le chromosome X concernent
soit le gène SH2D1A codant pour SLAM–Associated Protein (SAP)
[33] pour le XLP de type 1, soit le gène codant XIAP [34] pour le
XLP de type 2. Le XLP est caractérisé par une primo-infection EBV
gravissime, s’exprimant sous la forme d’un SALH fatal dans deux
tiers des cas [2,11,32]. Près de la moitié des patients présentent des
manifestations avant toute rencontre avec l’EBV : infections (probablement favorisées par une hypogammaglobulinémie), lymphome
B (souvent de localisation intestinale ou iléocæcale), vascularite
nécrosante avec granulomatose lymphomatoïde, aplasie médullaire [32]. Les patients ne montrent pas de réponse efficace anti-EBV
(faible titre d’anticorps anti-EBNA ou anti-VCA) [33]. La mortalité
spontanée de cette maladie, fatale dans 100 % des cas avant l’âge de
40 ans, rend nécessaire une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques quand elle est possible [32].
9. Étiologies des syndromes d’activation
lymphohistiocytaire « secondaires/réactionnels »
(tous âges confondus)
Rencontrés à tous les âges mais le plus souvent chez l’adulte,
l’activation lymphohistiocytaire y est ici secondaire à des pathologies infectieuses (50 % des cas), lymphoïdes ou tumorales malignes
(30 %), ou auto-immunes (5 à 10 %) [1,22]. Il n’est pas exclu que
ces formes « secondaires/réactionnelles » soient favorisées par une
prédisposition génétique de types mutations hypomorphes [11,28].
9.1. Hémopathies et néoplasies
Un SALH peut compliquer ou révéler une hémopathie ou une
néoplasie. Il s’agit, dans les séries européennes de lymphomes B
diffus à grandes cellules ou de maladies de Hodgkin (en particulier associés à EBV et au VIH) [3,11,18], et dans les séries
asiatiques de lymphomes non hodgkinien T ou NK [19,35]. Le
retard et la difficulté diagnostique de certaines présentations
d’hémopathies (lymphomes endovasculaires) pourrait expliquer
leur association fréquente à un SALH [36]. Les autres néoplasies
pourvoyeuses de SALH sont les tumeurs solides (carcinome gastrique ou ovarien, thymome, sarcome, cancer pulmonaire à petites
cellules, tumeurs germinales) [1,22]. Les leucémies aiguës ne sont
qu’exceptionnellement associées à un SALH [37]. Les hémopathies
de bas grade non transformées ne s’accompagnent habituellement
pas de SALH.
89
Tableau 3
Causes infectieuses de syndrome d’activation lymphohistiocytaire [22,38].
Infections virales
Groupe Herpès
CMV +++
VZV ++
EBV ++
HSV
VIH
HHV-6
Autres virus
Rougeole +++
Rubéole
Adénovirus
Entérovirus (echovirus, coxsackies)
Virus para-influenzae
Myxovirus (infuenza A virus)
Virus des hépatites (VHA/VHC)
Virus Amaril
VRS
Parvovirus B19
Dengue
Infections bactériennes
Pyogènes
Bacilles Gram Négatif (tous)
Haemophilus influenzae
Streptococcus pneumoniae
Staphylocoque doré
Borrélia burgdorferi
Salmonella
Tréponèmes
Germes intracellulaires
Mycoplasme pneumoniae
Ehrlichia
Babésiose
Coxiella burnetti
Rickettsioses
Légionella
Chlamydia psittaci
Brucella
Mycobactéries
Mycobacterium tuberculosis
Mycobacterium avium
Infections parasitaires
Leishmania donovani/Leishmaniose viscérale (Kala-azar)
Plasmodium
Toxoplasmose
Strongyloïdes/anguillulose disséminée
Infections fungiques
Candida
Aspergillus
Histoplasmose
Cryptocoque
Pneumocystis jiroveci
HSV, HHV-8, HHV-6) sont responsables de près de la moitié des
cas des SALH d’origine infectieuse [22,38], notamment chez les
patients immunodéprimés. Viennent ensuite les mycobactéries,
les bactéries pyogènes (notamment salmonelles) ou intracellulaires (dont les mycoplasmes, rickettsies, erlichiae ou babesiae), les
parasites (notamment leishmania, plasmodium falciparum, pneumocystis, primo-infection toxoplasmique, etc.), les champignons
(notamment histoplasmose, cryptococcose) et les autres virus
(notamment rougeole, grippe, VRS, etc.) [38].
9.2. Infections
9.3. Maladies auto-immunes
Pratiquement toutes les infections bactériennes, virales, fungiques ou parasitaires ont été décrites comme pouvant évoluer
vers un SALH, celui-ci pouvant ainsi correspondre à la forme
historique dite « maligne » de toute infection (Tableau 3). Les
infections virales liées virus du groupe herpès (CMV, EBV, VZV,
Deux maladies auto-immunes dont les poussées (ou
l’inauguration de la maladie) peuvent se compliquer d’un SALH
sont le lupus et la maladie de Still (forme de l’adulte ou arthrite
juvénile) [4,20,26,39]. Chez l’enfant, la maladie de Kawasaki
90
J.-M. Michot et al. / La Revue de médecine interne 34 (2013) 85–93
et les vascularites sont également décrites comme pouvant se
compliquer de SALH [40]. Le SALH se rencontre également au cours
de l’évolution de diverses autres maladies auto-immunes, mais il
est alors secondaire le plus souvent à une infection opportuniste
dans un contexte d’immunosuppression liée au traitement de la
maladie auto-immune [4,20].
Concernant le lupus systémique, le SALH survient le plus souvent au cours de la poussée inaugurale de la maladie [20,26]. Les
poussées lupiques associées au SALH sont caractérisées par une fréquence élevée d’atteinte cardiaque (myocardite ou péricardite), et
la maladie lupique semble par la suite plus sévère dans son évolution (en termes de fréquence et d’intensité des poussées) [26].
Une maladie de Still doit être évoquée devant un épisode de SALH
accompagné d’arthralgies, d’une pharyngite, d’une éruption cutanée fugace et d’une cytolyse hépatique [39]. Le facteur déclenchant
peut être une infection virale (herpès virus) ou la prise d’un traitement inflammatoire non-stéroïdien [8]. Le SALH peut modifier la
présentation biologique de la maladie de Still et doit être évoqué
devant un chiffre de neutrophiles « anormalement normal » associé
à un chiffre de ferritinémie très élevé (> 10 000 ␮g/L) [16,39].
Chez l’adulte, les autres maladies auto-immunes associées
au SALH sont variées (vascularites systémiques, polyarthrite
rhumatoïde, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin,
sclérodermie systémique, connectivites mixtes, syndrome de Sjögren, sarcoïdose, etc.) [1,4,20,22], mais le SALH est dans ce cas
habituellement secondaire à une complication infectieuse opportuniste, favorisée par le traitement immunosuppresseur de la maladie
sous-jacente. Il faut être particulièrement vigilant chez les patients
traités par immunosuppresseurs pour une maladie de Crohn sur le
risque de réactivation CMV, pouvant être à l’origine de tableau de
SALH sévère [41].
9.4. Déficit immunitaire associé au syndrome d’activation
lymphohistiocytaire
Un déficit immunitaire primitif ou secondaire devra être recherché devant un SALH. En effet dans près de la moitié des cas, le
SALH survient sur un terrain de déficit immunitaire, le plus souvent acquis (infection par le VIH, traitement immunosuppresseur)
[3,18]. Une étude récente décrit les principales causes de SALH associées à une infection VIH ; le lymphome est la principale cause
(surtout maladie de Hodgkin), avant les infections opportunistes
(surtout tuberculose et CMV) [18]. Des études génétiques montrent
que les lymphocytes T CD8 et les cellules NK sont impliqués dans le
contrôle du VIH [42]. Le défaut de cytotoxicité des lymphocytes T
CD8 et des cellules NK au cours de l’infection VIH pourrait ainsi
expliquer, au moins en partie, la prédisposition à développer un
SALH.
9.5. Médicaments
Des observations de SALH attribuées à des médicaments ont été
décrites (triméthoprime-sulfaméthoxazole, glycopeptide) [43,44].
Le Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms (DRESS) syndrome déclenché par un médicament (carbamazépine, phénytoine,
phénobarbital, allopurinol, dapsone, minocycline, etc.), peut évoluer vers la défaillance multiviscérale, et partage des similitudes
clinicobiologiques avec le SALH [45].
sulfatases, la galactosémie, le syndrome de Pearson, la galactosialidose, ou les troubles du métabolisme du propionate [46].
10. Diagnostics différentiels d’une image
d’hémophagocytose
10.1. Hémophagocytose « physiologique »
L’image d’hémophagocytose n’affirme pas la pathologie à elle
seule. En effet, une hémophagocytose médullaire « physiologique
ou adaptée » peut exister, par exemple au décours de transfusions
itératives [2] ou d’une nutrition parentérale prolongée contenant
des lipides [47].
10.2. Maladies de surcharge
Les images d’hémophagocytose peuvent ressembler aux images
de cellules spumeuses décrites dans certaines maladies de surcharge comme les glycogénoses, l’intolérance aux protéines
dibasiques, la maladie de Gaucher et la maladie de Niemann Pick.
10.3. Syndrome de Destombes-Rosai-Dorfman ou histiocytose
sinusale avec hémophagocytose
L’image cytologique caractéristique de cette pathologie est
l’empéripolèse, et non pas l’hémophagocytose. Ce syndrome touche
des sujets jeunes et se manifeste par une fièvre, une polyadénopathie inflammatoire (cervicale) et une splénomégalie [48]. La
biologie retrouve des cytopénies, une hypergammaglobulinémie
polyclonale et des stigmates d’auto-immunité (anticorps antinucléaires et facteurs rhumatoïdes positifs). Le diagnostic repose
sur l’histologie du ganglion qui montre une prolifération sinusale
d’histiocytes siège d’empéripolèse (accumulation d’histiocytes à
cytoplasme clair contenant des lymphocytes à des stades de destruction variables). Il peut exister une érythrophagie. L’évolution
est le plus souvent bénigne en quelques semaines, sans traitement
spécifique.
11. Traitement des syndromes d’activation
lymphohistiocytaire « secondaires/réactionnels » de l’adulte
L’objectif immédiat du traitement est de supprimer l’état
d’hyper-inflammation du SALH qui peut évoluer vers la défaillance
multiviscérale [11]. En effet, le pronostic vital est lié immédiatement à la gravité de la poussée de SALH, ensuite à la pathologie
sous-jacente [3]. Dans les SALH secondaires, la mortalité à court
et moyen terme est de 50 % [5,11]. Dans la plupart des cas,
une approche thérapeutique agressive est donc justifiée, et peut
raisonnablement être réalisée avant même l’obtention des résultats définitifs des recherches étiologiques [11]. Le traitement du
SALH secondaire est mal codifié, car aucune étude thérapeutique
prospective n’a été réalisée chez l’adulte. Les recommandations
présentées ici reposent sur les données issues des protocoles pédiatriques [17], d’un consensus international [11] et sur l’expérience
des auteurs. La prise en charge du SALH secondaire chez l’adulte
repose simultanément sur trois axes exposés ci-dessous.
11.1. Prise en charge générale
9.6. Maladies métaboliques
L’association entre SALH et erreurs innées du métabolisme a
été décrite. Il s’agit généralement de formes pédiatriques, qui
peuvent évoluer par poussées et entraîner de véritables tableaux de
SALH évoluant vers une défaillance multiviscérale. Ont été rapportées l’intolérance aux protéines lysinuriques, le déficit multiple en
La gravité du SALH impose une prise en charge multidisciplinaire conjointe avec l’équipe de réanimation [3]. Les défaillances
d’organes seront palliées par les mesures de suppléances hémodynamiques, respiratoires, hydroélectrolytiques adaptées. Le support
de l’hémostase (transfusion de plaquettes, plasma, fibrinogène) est
requis dans les formes sévères, mais le rendement transfusionnel
J.-M. Michot et al. / La Revue de médecine interne 34 (2013) 85–93
restera faible tant que la poussée de SALH ne sera pas contrôlée [11].
Des complications infectieuses secondaires peuvent compliquer un
SALH prolongé et doivent êtres recherchées et traitées par un traitement antibiotique ou antifungique adapté. L’utilisation des facteurs
de croissance hématopoïétiques (G-CSF et surtout GM-CSF) est à
éviter car ils peuvent théoriquement aggraver le SALH [49].
11.2. Traitement spécifique du syndrome d’activation
lymphohistiocytaire
Il s’agit d’une urgence thérapeutique. Dans les formes sévères
que nous définissons par la présence d’au moins une défaillance
d’organe, la prise en charge requiert une unité de soins intensifs
et le traitement spécifique du SALH est une urgence thérapeutique
[10,11]. En l’absence de défaillance d’organe, l’enquête étiologique
devra être aussi rapide que possible, l’aggravation clinique pouvant être brutale. Si le patient s’aggrave avant que ne soit porté le
diagnostic étiologique, le traitement spécifique du SALH doit être
débuté sans délai.
11.2.1. Corticothérapie
Elle est recommandée, notamment dans les SALH secondaires à
une maladie auto-immune (lupus ou maladie de Still) [4,26,39]. Les
études observationnelles chez l’adulte montrent que les corticoïdes
sont utilisés en bolus (15 mg/kg) ou à la dose de 1 mg/kg par jour
[20,26,39]. Les protocoles pédiatriques utilisent la dexaméthasone
[11,17]. En cas d’hémopathie suspectée d’être à l’origine du SALH,
il est nécessaire de réaliser la biopsie avant de débuter la corticothérapie. En effet, les corticoïdes peuvent provoquer une nécrose
tumorale et rendre difficile l’interprétation des prélèvements histologiques pour le diagnostic d’hémopathie.
11.2.2. Étoposide (VP16)
L’étoposide est le traitement recommandé en cas de SALH sévère
[3,11], par analogie avec les données issues des études pédiatriques
[17,50]. Une étude pédiatrique montre que l’utilisation précoce de
l’étoposide dans le traitement du SALH est associée à une survie globale meilleure [50]. L’étoposide est utilisé par voie intraveineuse
à la dose de 150 mg/m2 en dose unique [11], cette dose pouvant
éventuellement être répétée 48 heures plus tard si le SALH n’est
pas contrôlée (persistance de la fièvre). L’étoposide permet le plus
souvent de mettre fin à l’hémophagocytose en 24 à 48 heures, ce qui
se traduit cliniquement par une obtention de l’apyrexie. L’étoposide
est efficace en monothérapie, et ne doit pas être systématiquement
associé à une corticothérapie surtout si les prélèvements histologiques nécessaires au diagnostic étiologique n’ont pas encore été
réalisés. L’étoposide peut être administré avant les prélèvements
histologiques à la recherche de tumeur car il ne « négative » pas les
histologies. En cas de SALH sévère, il est recommandé d’initier le
traitement par étoposide rapidement, même face à des infections
non résolus, des cytopénies, ou des dysfonctions d’organes [11].
L’étoposide a un tropisme particulier pour la lignée des monocytemacrophages, pouvant expliquer son efficacité dans la poussée de
SALH.
11.2.3. Immunoglobulines polyvalentes intraveineuses (IgIV)
Les IgIV ont été proposées dans certaines situations (SALH
secondaires à des infections virales) et montrent une efficacité partielle, dans des études non contrôlées [51,52]. Les IgIV ne figurent
pas dans l’arsenal thérapeutique des recommandations de traitement du SALH sévère des équipes pédiatriques [11,17]. En l’absence
de données suffisantes et établies, l’utilisation des IgIV en première
intention pour contrôler une poussée de SALH n’est pas recommandée par les auteurs.
91
11.2.4. Ciclosporine
Elle est utilisée dans les protocoles de traitement des formes
« primaires/génétiques » de SALH, notamment en traitement de
maintenance après le contrôle initial de la poussée par étoposide et
corticoïdes [17]. La ciclosporine a été décrite efficace dans certaines
situations de SALH secondaires [53]. L’utilisation de la ciclosporine
dans les SALH secondaires de l’adulte n’est pas recommandée en
première intention, en l’absence de données établies.
11.2.5. Biothérapies
L’intérêt des biothérapies pour contrôler une poussée de
SALH est discuté et ne repose que sur quelques observations.
L’antagoniste du récepteur de l’interleukine-1 (anakinra) pourrait
être intéressant, notamment en cas de SALH secondaire à une
maladie de Still [54]. En revanche, les anti-TNF-␣ ne semblent pas
avoir d’efficacité, voire pourraient être délétère puisque des cas de
SALH semblent avoir été déclenchés par l’utilisation d’anti-TNF-␣
au cours d’arthrite chronique juvénile [55,56] ou de polyarthrite
rhumatoïde [57,58].
11.3. Traitement de la pathologie sous-jacente
11.3.1. Syndrome d’activation lymphohistiocytaire de cause
infectieuse
Les antiviraux sont justifiés pour les infections à CMV, VZV
ou HSV survenant chez l’immunodéprimé [38]. En revanche,
ils n’ont pas montré d’efficacité dans les SALH associés à EBV,
HHV-8 ou HHV-6. En cas d’immunodépression médicamenteuse et
si l’étiologie infectieuse est confirmée, un allègement du traitement
immunosuppresseur doit être envisagé.
11.3.2. Syndrome d’activation lymphohistiocytaire et lymphomes
ou lymphoproliférations
En cas de lymphome, la polychimiothérapie du protocole de
traitement contiendra préférentiellement de l’étoposide qui est le
médicament efficace sur le SALH, en remplaçant par exemple la
vincristine du protocole R-CHOP (protocoles de traitement des lymphomes B) par de l’étoposide. En cas de SALH associé à une maladie
de Castleman multicentrique associée au VIH et HHV-8, nous préconisons de d’abord contrôler la poussée de SALH avec de l’étoposide,
avant d’envisager un traitement par rituximab. En effet, des réactions paradoxales de type « flare-up » parfois très sévères ont été
observées après utilisation du rituximab seul, sans étoposide [59].
11.3.3. Syndrome d’activation lymphohistiocytaire et maladies
auto-immune
Lorsqu’un SALH est secondaire à une maladie auto-immune
inaugurale ou en poussée (situation rapportée chez l’adulte dans
le lupus systémique ou la maladie de Still), un traitement immunosuppresseur doit être envisagé, en plus de la corticothérapie. Le
plus souvent des bolus d’endoxan sont utilisés [4,26]. En revanche,
lorsque le SALH est présent de façon concomitante avec une infection active (favorisée par le traitement immunosuppresseur d’une
maladie auto-immune), le traitement anti-infectieux doit être instauré et le traitement immunosuppresseur diminué.
12. Perspectives
Plusieurs études récentes suggèrent une physiopathologie
commune entre les formes « primaires/génétiques » et les formes
« secondaires/réactionnelles » de SALH. En effet, une diminution de
l’activité des cellules NK et des niveaux anormaux d’expression de
perforine ont été décrit dans le SALH secondaire (arthrite juvénile)
[11,12]. Des mutations hypomorphes des gènes PRF1, MUNC134, et STXBP2 sont décrites dans des formes de SALH familiale de
92
J.-M. Michot et al. / La Revue de médecine interne 34 (2013) 85–93
début tardif [28]. Une équipe japonaise a récemment décrit un polymorphisme du gène codant pour IRF-5 comme facteur associé à la
susceptibilité de développer un SALH secondaire [60].
étude
observationnelle
nationale
des
formes
Une
« secondaires/réactionnelles » de l’adulte est en cours, axée
sur la recherche de mutations hypomorphes de certains gènes
impliqués dans les formes pédiatriques (protocole HLH-GENes).
Aussi, les informations cliniques et biologiques seront recueillies
afin de valider des critères diagnostics et de dégager un consensus
thérapeutique (protocole HLH-OBs) (Annexes 1 et 2).
13. Conclusions
Le SALH est soit une maladie héréditaire (dans les formes
pédiatriques ou de l’adulte jeune), soit le plus souvent chez
l’adulte une complication grave d’une lymphoprolifération ou
d’une maladie néoplasique, infectieuse ou auto-immune. Des
formes de chevauchement entre pathologie « primaire/génétique »
et « secondaire/réactionnelle » semblent possibles, car partageant
une physiopathologie commune. Le SALH en lui-même compromet rapidement le pronostic vital, indépendamment de l’affection
sous-jacente. L’étoposide (VP16) intraveineux est le traitement de
choix de la poussée de SALH sévère, en association avec le traitement de l’affection sous-jacente dès que celle-ci est identifiée. Une
étude observationnelle clinique, biologique, et thérapeutique est
en cours afin de déterminer les facteurs de prédisposition génétiques de développement d’un SALH « secondaire/réactionnel » et
de mieux codifier les modalités de traitements.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Annexe 1. Protocoles observationnels HLH-GENes et
HLH-OBs.
1. Unité de recherche clinique Cochin Necker Paris Centre, centre
d’investigation clinique Necker, hôpital Necker, 75015 Paris, France. Dr
C. Bloch-Queyrat : [email protected] ou tél. +33 1 44 49 47 58 ou
tél. +33 1 42 19 28 79
2. Inclusions prospectives ou rétrospectives
3. Patients en réanimation incluables
Annexe 2. Critères diagnostiques du SALH de l’adulte pour
l’inclusions dans le protocole HLH-Obs.
1 critère majeur et 2 mineurs OU 3 critères mineurs
Critères majeurs
Critères mineurs
Hémophagocytose (retrouvée dans
un prélèvement cytologique ou
histologique)
Fièvre
Adénopathie
Splénomégalie
Hypertriglycéridémie ou
hypofibrinigénémie
Élévation des
triglycérides > 3 mmol/L
Fibrinogène < 1,5 g/L
Cytopénie > 2 lignées cellulaires
Hémoglobine < 9 g/dl (et moins
de 4 semaines > 12 g/dl)
Plaquettes < 100 G/L
Neutrophiles < 1 G/L
Ferritinémie > 500 mmol/L
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