Drainage pleural Le drainage pleural (le terme drainage thoracique est souvent utilisé abusivement à la place) est l’évacuation d’une collection liquidienne ou aérienne intra-pleurale, à l’aide d’un drain (tube souple) raccordé, le plus souvent, à un système antiretour ou d’aspiration. I : Préparation du patient II : Matériel 3 types Drains 1) Monod C’est le drain thoracique des chirurgiens (technique chirurgicale pour la mise en place) (en général de 22 à 28 F) 2) Joly Joly (« aiguille à tricoter ») c’est plus le drain des réa (muni à l’intérieur d’un mandrin à bout mousse pour pouvoir l’introduire) (en général 14 F ± 5 mm, pour les épanchements aériques 3) Fuhrmann Fuhrmann (« queue de cochon ») c’est plutôt le drain des pneumologues (mis en place par la méthode de Seldinger III : Branchements Le drain une fois inséré dans l’espace pleural doit être raccordé soit : 1) À un bocal d’aspiration Qui peut être laissé à l’air (déclive) ou mis en aspiration (vide mural ou appareil d’aspiration spécifiques) 2) Ou bien raccordé à une valve antiretour (dite de « HEIMLICH ») Reliée à un sac collecteur pour le transport du patient ou pour lui permettre une certaine mobilité. III-1 : Système d’aspiration A : Système de drainage à aspiration humide Système nécessitant d’ajouter de l’eau stérile dans le bocal d’aspiration pour l’aspiration et le système antiretour. Type THORA-SEAL® Le branchement d’un bocal d’aspiration type THORA-SEAL® : – peut être laissé à l’air (une fois le bocal rempli d’eau jusqu’au niveau requis) = mode siphonnage, sert uniquement de système antiretour ou – peut être branché sur une aspiration (murale ou de transport) pour l’évacuation de l’épanchement pleural. Attention à ne pas lever le bocal plus haut que le patient lors des transports! (Risque de retour du liquide du bocal d’aspiration dans la plèvre, pour éviter ce problème il faut clamper le tuyau d’Argyle : pince à clamper sur compresses pour éviter d’abîmer le tuyau) B : Système de drainage à aspiration sèche et joint sec (+++) Ne nécessite pas d’eau pour le système antiretour, on peut tout de même en rajouter pour quantifier (en notant le nombre de colonnes (de 1 à 7) qui bullent) l’importance de la fuite d’air dans les épanchements aériques Type PLEUR-EVAC® SAHARA® IV : Surveillance 1) Le Bullage Lors de l’évacuation d’un pneumothorax le drain thoracique (plutôt le liquide du bocal) doit buller en discontinu (un bullage continu évoque une brèche pleuro-pulmonaire ou qu’un des œillets du drain est sorti sous le pansement au lieu d’être dans l’espace pleural ou qu’il y a des fuites dans les connexions). 2) Le Niveau S’il s’agit de l’évacuation d’un épanchement liquidien on doit surveiller le niveau de liquide dans le bocal. (Noter et mettre une marque chaque jours) Changer le bocal 1 fois par semaine ou si plein au 3/4 (ou selon protocole du service) Discuter du retrait du drain s’il ne donne plus (volume < 100 ml / jour ou 12h, selon les équipes) 3) Les oscillations Le niveau du liquide oscille d’une manière synchrone avec les mouvements respiratoires. Si le niveau n’oscille plus, cela peut indiquer que le drain est exclu : ⇒ obstruction des œillets avec de la fibrine (le drain n’assure plus sa fonction), ⇒ que le poumon est revenu à la paroi ou ⇒ que l’épanchement s’est tari. V : Retrait 1) Quand Absence de bullage et ré-expansion pulmonaire sur la radiographie pulmonaire de contrôle (pour les épanchements aériques) Volume de sécrétions < 100 mL / 12 h ou 24 h (selon les équipes) pour les épanchements liquidiens. Ou quand le drain est exclu (pas d’oscillations lors de la ventilation et un volume de sécrétions drainées nul). Certains réalisent une épreuve de clampage avant le retrait du drain : Clampage pendant 12 ou 24h puis contrôle de la radiographie thoracique pour être sûr qu’il n’y a pas de récidive de l’épanchement pleural. 2) Comment Sous aspiration continue pour éviter l’apparition d’un emphysème sous-cutané et par deux opérateurs (asepsie). Lors d’une expiration forcée (patient en ventilation spontanée) ou fin d’inspiration ± pause inspiratoire (patient en ventilation mécanique). La fermeture cutanée doit être réalisée immédiatement lors de l’extraction du drain (tirer sur les files de la bourse pour refermer l’orifice). Si pas de fil de bourse, fermer par un point en U (point de Donati) Nettoyage antiseptique de la plaie puis application de Bétadine® gel (ou de vaseline stérile) puis pansement.