Sorbonne Université 14/05/2019 EXAMEN D’ANALYSE COMPLEXE: 3M266 Les documents et outils électroniques ne sont pas autorisés. Durée : 2h. L’examen se compose de quatre exercices, indépendants entre eux. Barème indicatif : exercice 1 : 10/50, exercice 2 : 10/50, exercice 3 : 12/50, exercice 4 : 18/50. Ce barème est susceptible d’être modifié par la suite. Notations : Pour a dans C, r dans R+ et R dans [R, +∞], on pose D(a, r) = {z ∈ C, |z − a| < r }, C(a, r) = bD(a, r), D(a, r)∗ = D(a, r) \ {a} et A(a, r, R) = {z ∈ C, r < |z − a| < R}. On note C(a, r)+ le lacet parcourant C(a, r) de manière standard dans le sens trigonométrique. Exercice 1 Soit f une fonction holomorphe sur C∗ et R dans R∗+ . On note (cn )n∈Z la suite des coefficients de la série de Laurent de f en 0. ∫ 1 f (ζ) 1. Prouver que l’expression ϕ(z) = dζ définit une fonction holomorphe ϕ sur 2iπ C(0,R)+ ζ − z U = C \ C(0, R). 1 sur l’anneau 2. a. Pour z dans D(0, R), donner le développement en série de Laurent de la fonction ζ 7→ ζ−z A(0, |z|, +∞). b. En déduire le développement en série entière de ϕ sur D(0, R) à l’aide des coefficients cn . 3. Calculer ϕ sur C \ D(0, R) à l’aide des coefficients cn . Exercice 2 Soit Ω un domaine de C, ( fn )n≥0 une suite de fonctions holomorphes sur Ω à valeurs dans le disque unité ouvert D qui converge uniformément sur tout compact de Ω vers une fonction non constante f . Prouver que f est également à valeurs dans D. Exercice 3 Soit P un polynôme unitaire à coefficients complexes. On note d son degré et ρ le plus grand des modules des ( d z P(1/z) si z , 0 racines de P. On définit Q : C → C par Q(z) = 1 si z = 0. 1. a. Prouver que Q est une fonction holomorphe qui ne s’annule pas sur D(0, 1/ρ) . b. Établir l’existence d’une fonction holomorphe u sur D(0, 1/ρ) telle que u2 = Q. 2. On suppose dans cette question que d est pair. Démontrer qu’il existe une fonction holomorphe f sur A(0, ρ, +∞) telle que f 2 = P. 3. On suppose maintenant qu’il existe R dans ]ρ, +∞[ et f holomorphe sur A(0, R, +∞) tels que f 2 = P. On u(z) définit la fonction ϕ : D∗ (0, 1/R) → C par la formule ϕ(z) = · f 1z a. Démontrer que ϕ est holomorphe et calculer ϕ2 . b. Établir que 0 est une singularité éliminable de ϕ. c. En déduire que d est pair. Tournez la page s.v.p. Exercice 4 +∞ tα dt. On fixe deux nombres réels ε et R tels (1 + t 2 )2 0 que 0 < ε < 1 < R. On considère le lacet ∆ R,ε qui est la concaténation des chemins orientés [ε, R]+ , ΓR , [−R, −ε]+ et γε , comme indiqué sur le dessin ci-dessous. Pour α réel, on pose, sous réserve d’existence, I(α) = ∫ ΓR R i γε ε -ε -R 0 ε R 1. Déterminer les valeurs de α pour lesquelles l’intégrale I(α) est convergente. Calculer I(1). Dans la suite de l’exercice, on fixe un réel α tel que I(α) converge. 2. a. Démontrerqu’il existe une unique détermination holomorphe L du logarithme sur C \ iR− à valeurs π 3π dans R + i − , . 2 2 exp (αL(z)) définit une fonction holomorphe sur C \ {i ∪ iR− }. b. Vérifier que l’expression f (z) = (1 + z2 )2 3. a. Déterminer de manière rigoureuse la valeur de Ind(i, ∆ R,ε ). ∫ b. En déduire f (z)dz. ∆ R,ε ∫ f (z)dz admet une limite quand R tend vers +∞ et la calculer. 4. a. Démontrer que ΓR ∫ b. Démontrer que et γε f (z)dz admet une limite quand ε tend vers 0+ et la calculer. c. En déduire la valeur de I(α). Sorbonne Université Mai 2019 CORRIGÉ EXAMEN 3M266 Exercice 1 1. On fournit deux preuves différentes, la seconde étant une variante de la première. f (ζ) Preuve 1 : La fonction g : (ζ, z) 7→ est continue sur C(0, R) × U. De plus si ζ est fixé dans C(0, R), ζ−z la fonction z 7→ g(ζ, z) est holomorphe sur U. Le corollaire 5.8 du cours permet d’en déduire que φ est bien définie et holomorphe. ∫ 2π f (Reiθ ) 1 Φ(z, θ)dθ où Φ(z, θ) = Preuve 2 : On explicite l’expression de φ : φ(z) = iReiθ . Pour 2iπ 0 Reiθ − z tout nombre complexe z de module différent de R, la fonction θ 7→ Φ(z, θ) est continue sur [0, 2π] donc mesurable. De plus, si θ est fixé dans [0, 2π], la fonction z 7→ Φ(z, θ) est holomorphe sur U. Enfin, si K est un compact de U, ε = dist(K, C(0, R) > 0 et tour tout (z, θ) dans K × [0, 2π], on dispose de la domination || f || R |Φ(z, θ)| ≤ · Les fonctions constantes étant intégrables sur [0, 2π], le théorème sur l’holomorphie des ε intégrales à paramètre (théorème 5.7 du cours) permet de conclure que φ définit une fonction holomorphe sur U. +∞ ∑ 1 1 zn 2. a. Pour |ζ | > |z|, = = avec convergence normale sur tout compact de n+1 ζ−z ζ(1 − z/ζ) ζ n=0 +∞ ∑ A(0, |z|, +∞) car la série w n est de rayon de convergence 1. n=0 b. On présente deux preuves différentes. 1 converge ζ−z normalement sur tout compact de A(0, |z|, +∞). Comme C(0, R) est un compact de cet anneau, en utilisant le lemme 4.8 du cours on obtient ∫ ∫ +∞ +∞ n ∫ +∞ ∑ ∑ ∑ f (ζ) 1 zn z f (ζ) 1 dζ = f (ζ) n+1 dζ = dζ = cn z n . φ(z) = n+1 2iπ C(0,R) ζ − z 2iπ C(0,R) n=0 2iπ C(0,R) ζ ζ n=0 n=0 Preuve 1 : Fixons z dans D(0, R). On sait d’après 2.a. que la série de Laurent de ζ 7→ Preuve 2 : En calculant d’abord formellement et en appliquant la formule de 2.a. pour ζ = Reiθ , pour tout z dans D(0, R) : ( +∞ ) ∫ 2π n ∑ z 1 f (Reiθ ) × iReiθ dθ φ(z) = n+1 i(n+1)θ 2iπ 0 R e n=0 ∫ +∞ n 2iπ ∑ z f (Reiθ ) = iReiθ dθ n+1 ei(n+1)θ 2iπ R 0 n=0 ∫ +∞ +∞ ∑ ∑ zn f (ζ) dζ = cn z n = n+1 + 2iπ ζ C(0,R) n=0 n=0 La permutation somme-intégrale à la première ligne est justifiée par le fait que ∫ 2π ∑ +∞ 2π|| f ||C(0,R) zn f (Reiθ ) × n+1 i(n+1)θ iReiθ dθ ≤ < +∞ 1 − |z|/R R e 0 n=0 et le théorème suivant : si ( fn )n≥0 est une suite de L1 (X, T, µ) et si la série ) ∫ (∑ +∞ +∞ ∫ ∑ 1 fn dµ. est dans L (X, T, µ) et fn dµ = X n=0 n=0 X +∞ ∑ n=0 || fn ||1 converge, +∞ ∑ n=0 fn 3. La stratégie est la même qu’à la question 2 : si |z| > R, on développe la fonction ζ 7→ 1 en série entière ζ−z +∞ ∑ 1 −1 ζn dans le disque D(0, |z|) : pour |ζ | < |z|, = =− · avec convergence normale sur ζ−z z(1 − ζ/z) z n+1 n=0 tout compact de D(0, |z|) donc a fortiori sur C(0, R) et en utilisant à nouveau le lemme 4.8 du cours : ( +∞ ) ∫ +∞ −(n+1) ∫ ∑ ζn ∑ 1 z φ(z) = − f (ζ) × dζ = − f (ζ)ζ n dζ n+1 + 2iπ C(0,R)+ 2iπ z C(0,R) n=0 n=0 =− +∞ ∑ c−n−1 z−(n+1) = − ∑ cp z p . p<0 n=0 Exercice 2 On présente trois preuves différentes. D’après le théorème de Weierstrass, la fonction f est holomorphe sur Ω et par passage à la limite simple f est à valeurs dans D. Preuve 1 : Supposons qu’il existe z0 dans Ω tel que | f (z0 )| = 1. Pour tout n ∈ N, on pose gn = fn − f (z0 ). Comme fn est à valeurs dans D, gn ne s’annule pas. La suite de fonctions holomorphes (gn )n≥0 converge uniformément sur tout compact vers f − f (z0 ). Par le théorème de Hurwitz, comme Ω est connexe, soit f − f (z0 ) est nulle, soit f − f (z0 ) ne s’annule pas. Dans les deux cas on obtient une contradiction. Preuve 2 : Supposons qu’il existe z0 dans Ω tel que | f (z0 )| = 1. Soit r un réel dans ]0, 1 − |z0 |[. Alors D(z0, r) est inclus dans D. Comme Ω est connexe, le principe du maximum entraîne l’inégalité stricte | f (z0 )| < || f ||C(z0,r) . Il existe donc un point z1 de C(z0, r) tel que | f (z1 )| > 1 ce qui entraîne à nouveau une contradiction car f est à valeurs dans D. Preuve 3 : La fonction f étant non constante et Ω étant connexe, le théorème de l’application ouverte entraîne o que f (Ω) est un ouvert D. On a donc f (Ω) ⊂ D = D. Exercice 3 1. a. Posons P = X + d d−1 ∑ k=0 a k X . Alors pour z non nul, Q(z) = 1 + k d−1 ∑ a k z d−k et cette formule est également k=0 valable pour z = 0. La fonction Q est une fonction polynômiale, donc holomorphe. La valeur Q(0) est non nulle et pour z non nul, Q(z) s’annule si et seulement si 1/z est une racine de P. En particulier, ceci entraîne que 1/|z| ≤ ρ, soit |z| ≥ ρ. La fonction Q ne s’annule donc pas dans D(0, 1/ρ). Remarque : Si ρ = 0, la convention implicite est que 1/ρ = +∞. Dans ce cas P = X d . b. Comme D(0, 1/ρ) est simplement connexe et que Q ne s’annule pas sur ce disque, elle admet une racine carrée holomorphe par le corollaire 4.26 du cours. 2. Pour z dans A(0, ρ, +∞), posons f (z) = z d/2 u(1/z). On rappelle que d est pair, donc la puissance de z est entière et donc f est bien définie. La fonction f est holomorphe et on a ( f (z))2 = z d (u(1/z))2 = z d × (z−d P(z)) = P(z). 3. a. Si z appartient au disque épointé D∗ (0, 1/R), 1/|z| > R > ρ d’où ( f (1/z))2 = P(z) , 0 et donc f (1/z) , 0. Comme D(0, 1/R)∗ est inclus dans D(0, 1/ρ), u est holomorphe sur D(0, 1/R)∗ donc φ u(z)2 z d P(1/z) aussi. Pour tout z dans D(0, 1/R)∗ , φ(z)2 = = = zd . P(1/z) ( f (1/z))2 b. Pour tout z dans D∗ (0, 1/R), |φ(z)| 2 = |z d | 2 ≤ R−2d donc φ est bornée. Par le théorème de Riemann, 0 est une singularité éliminable de φ. c. Désignons par φ̃ l’extension de φ en une fonction holomorphe sur D(0, 1/R). Comme (φ̃(z))2 = z d pour z , 0, on obtient φ̃(0) = 0 par continuité. Soit m la multiplicité du zéro de φ̃ en 0. Alors 0 est un zéro de φ̃2 de multiplicité 2m. Or φ̃2 (z) = z d donc d = 2m et donc d est pair. Exercice 4 1. On présente deux preuves assez voisines, l’une faisant uniquement appel à la théorie des intégrales généralisées et la seconde utilisant l’intégrale de Lebesgue. tα Preuve 1 : La fonction g : t 7→ est continue sur R∗+ . Il suffit donc de faire une étude aux voisinage (1 + t 2 )2 des bornes impropres 0 et +∞. Or g(t) ∼ t α−4 et t 7→ t α−4 est de signe constant (positif). D’après t→+∞ le critère d’équivalence pour les intégrales généralisées, l’intégrale de g est convergente en +∞ si et seulement si α − 4 < −1, c’est-à-dire α < 3. De même g(t) ∼ + t α qui est aussi de signe constant donc t→0 l’intégrale de g est convergente en 0 si et seulement si α > −1. L’intégrale de g est donc convergente sur R∗+ si et seulement si α appartient à l’intervalle ] − 1, 3[. Enfin, ∫ comme g est positive, la convergence et +∞ l’absolue convergence de l’intégrale sont équivalentes donc g(t)dt est convergente (ou absolument 0 convergente) si et seulement si α appartient à ] − 1, 3[. tα est continue sur R∗+ donc localement intégrable sur R∗+ . On dispose Preuve 2 : La fonction g : t 7→ 2 2 (1 + t ) des équivalents g(t) ∼ t α−4 et g(t) ∼ + t α . On en déduit que g est intégrable (au sens de Lebesgue) sur t→+∞ t→0 R+ si et seulement si les deux fonctions t 7→ t α−4 et t 7→ t α sont intégrables dans des voisinages respectifs de 0 et de +∞ dans R+ . La fonction g est donc dans L1 (R+ ) si et seulement si α ∈] − 1, 3[. Enfin, ∫ I(1) = 0 +∞ ] +∞ [ t 1 1 dt = − = 1/2. 2 1 + t2 0 (1 + t 2 )2 2. a. Soit Log : C \ R− → C la détermination principale du logarithme et posons pour z dans C \ R− L(z) = Log(−iz) + iπ/2. Comme (−iz ∈ R− ⇔ z ∈ iR− ), L est bien définie et holomorphe. De plus, exp(L(z)) = exp (Log(−iz) + iπ/2) = −izeiπ/2 = z donc L est une détermination du logarithme. Enfin, comme la partie imaginaire de la fonction Log est à valeurs dans ] − π, π[, la partie imaginaire de la fonction L est à valeurs dans ] − π/2, 3π/2[. Ceci établit l’existence de L. Pour démontrer l’unicité, on fournit deux preuves. e une autre solution du problème. Pour tout z dans C \ iR− , L(z) et L(z) e diffèrent Preuve 1 : soit L d’un multiple entier de 2iπ (remarque : ce multiple est indépendant de z car C \ iR− est connexe et e est continue, mais ce fait est inutile ici car la preuve s’effectue à z fixé). Or L(z) et L(z) e ont L−L leur partie imaginaire dans le même intervalle ouvert ] − π/2, 3π/2[ de longueur 2π. On en déduit que e e |Im(L(z) − L(z))| < 2π et par suite L(z) = L(z). Preuve 2 : Les logarithmes de 1 étant les multiples entiers de 2iπ, seul 0 a sa partie imaginaire dans ] − π/2, 3π/2[ d’où L(1) = 0. Comme L est une détermination du logarithme, c’est donc une primitive de la fonction z 7→ 1/z sur C \ iR− (théorème 3.19 du cours). Une telle primitive est uniquement déterminée par sa valeur en 1 car C \ iR− est connexe. b. Posons U = C \ iR− . Comme z 7→ 1 + z2 est holomorphe et s’annule en i et −i et que L est holomorphe, la fonction f est holomorphe sur U \ {i}. 3. a. La demi-droite verticale i+R− v® où v® = −i coupe le contour une seule fois au point iR. Plus précisément, paramétrons ∆ R,ε par l’intervalle [0, 4] de la manière suivante : [0, 1] ∋ t → 7 Reiπt [1, 2] ∋ t → 7 −ε(t − 1) − R(2 − t) [2, 3] ∋ t 7→ εeiπ(3−t) [3, 4] ∋ t 7→ ε(4 − t) + R(t − 3) Le point iR correspond à une seule valeur du paramètre, t = 1/2 et le vecteur tangent correspondant ® −πR w ® = iπR exp(iπ/2), à savoir −R. On a Im = Im = −πR < 0 donc en utilisant le lemme 4.14 est w −i v® du cours, Ind(∆ R,ε, i) = 1. b. Pour h un nombre complexe non nul suffisamment proche de 0, on a L(i + h) = L(i) + L′(i)h + O(h2 ) = iπ/2 − ih + O(h)2 donc f (i + h) = = = = ( ) exp (αL(i + h)) 1 1 2 = 2× × exp αiπ/2 − αih + O(h ) (1 + (i + h)2 )2 h (h + 2i)2 ( )2 ( ) h −eαiπ/2 2 2 × 1 − + O(h ) × 1 − αih + O(h ) 2i 4h2 ( ) ( ) −eαiπ/2 2 2 × 1 + ih + O(h ) × 1 − αih + O(h ) 4h2 ) −eαiπ/2 ( 2 × 1 + i(1 − α)h + O(h ) 4h2 Comme eαiπ/2 est non nul, f admet donc un pôle d’ordre 2 en i et le résidu associé est i(α − 1)eαiπ/2 /4. L’ouvert U est étoilé (par exemple par rapport à i), donc simplement connexe. Il s’ensuit que le lacet ∆ R,ε est contractile dans U. Comme f est holomorphe sur U \ {i}, le théorème des résidus entraîne que ∫ f (z)dz = 2iπ × Ind(∆ R,ε, i) × Res( f , i) = π(1 − α)eαiπ/2 /2. ∆R,ε exp (Re(αL(ζ))) exp (α ln |ζ |)) ≤ = O(Rα−4 ) donc |1 + ζ 2 | 2 (R2 − 1)2 4. a. Pour ζ dans ⟨ΓR ⟩, on a | f (ζ)| = ∫ f (ζ)dζ ≤ ℓ(ΓR ) × O(Rα−4 ) = O(Rα−3 ). ΓR ∫ Comme α < 3, on en déduit que f (ζ)dζ tend vers 0 quand R tend vers +∞. ΓR 1 est bornée au voisinage de 0. Si ζ est dans ⟨γε ⟩, on a par le même calcul (1 + z2 )2 que précédemment | f (ζ)| = O(Rα ) donc ∫ f (ζ)dζ ≤ ℓ(Γε ) × O(Rα ) = O(Rα+1 ). b. La fonction z 7→ γε Comme α > −1, l’intégrale tend vers 0 quand ε → 0+ . ∫ ∫ R tα dt et c. On a f (z)dz = 2 2 [ε,R]+ ε (1 + t ) ∫ ∫ −ε α(ln |t|+iπ) ∫ R e tα αiπ f (z)dz = dt = e dt 2 2 2 2 [−R,−ε]+ −R (1 + t ) ε (1 + t ) On en déduit en utilisant 3.b que ∫ ∫ ∫ R tα αiπ dt + f (ζ)dζ + f (ζ)dζ = π(1 − α)eαiπ/2 /2 (1 + e ) 2 2 ΓR γε ε (1 + t ) On fait tendre R vers +∞, ce qui donne en utilisant 4.a ∫ +∞ ∫ tα αiπ (1 + e ) dt + f (ζ)dζ = π(1 − α)eαiπ/2 /2 2 2 (1 + t ) ε γε puis en on fait tendre ε vers 0 et en utilisant 4.b on obtient ∫ +∞ tα (1 + exp(αiπ)) dt = π(1 − α)eαiπ/2 /2. 2 2 (1 + t ) 0 En multiplicant les deux membres de l’égalité par e−αiπ/2 , on obtient ∫ +∞ tα 2 cos(απ/2) dt = π(1 − α)/2 (1 + t 2 )2 0 Comme α ∈] − 1, 3[, απ/2 ∈] − π/2, 3π/2[ donc cos(απ/2) s’annule si et seulement si α = 1. Si α est différent de 1, on obtient ainsi ∫ +∞ tα π(1 − α) dt = · 2 2 4 cos(απ/2) (1 + t ) 0 Pour α = 1, on a vu à la question 1 que I(1) = 1/2. Remarque : On a π(1 − α) π(1 − α) π(1 − α) π(1 − α) 1 = = ∼α→1 = = I(1) 4 cos(απ/2) 4 sin(π/2 − απ/2) 4 sin ((1 − α)π/2) 2π(1 − α) 2 ce qui montre que I est continue en 1. Ceci n’est pas surprenant : on peut montrer à l’aide du théorème de continuité des intégrales à paramètre que I est continue sur ] − 1, 3[.