Telechargé par Amine Haci

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Les méthodes d’étude de la
végétation
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Les objectifs:
Prendre connaissance des méthodes d’études de
la végétation surtout en ce qui concerne l’étude
phytosociologique et l’étude phytodynamique.
Aperçu sur la méthode phytoécologique
Comparaison des méthodes
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Etudes phytosociologique et phytodynamique
L’étude phytosociologique: but de déterminer
les conditions écologiques des associations
végétales définies dans un premier temps par
une analyse floristique.
L’étude phytodynamique: c’est l’étude des séries
de végétation. Elle permet de se rendre compte
de l’évolution de la végétation.
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Ces études envisagent seulement la phytocénose.
Mais:
elles permettent
• de fournir de précieuses indications sur le
biotope
• de mieux connaitre et comprendre les relations
qui lient la biocénose aux facteurs du milieu.
Puisque:
les associations végétales et notamment celles
représentant les climax, intègrent au mieux tous
les facteurs écologiques.
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L’objectif de ces études est donc une valorisation
de la végétation à grande échelle.
L’étude des groupements végétaux est l’une des
clés d’un aménagement rationnel des espaces
naturels et cultivés.
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EX:
Choix des essences de reboisement:
• Critère adopté est d’ordre plutôt économique
• Les essences à croissance rapide sont privilégiées. (ex:
Eucalyptus, Acacias…
Pour des reboisements adaptés au contexte marocain:
Il faut opter pour des essences ayant des aptitudes
écologiques et dynamiques qui leur permettent d’être en
équilibre stable et définitif avec le milieu. BUT DES ETUDES
PHYTOSOCIOLOGIQUES ET PHYTODYNAMIQUES.
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Etude phytosociologique:
• Mise au point par Braun-Blanquet
• Méthode phytosociologique zurichomontpellieraine ou sigmatiste
• basée sur le concept d’association végétale
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Selon Braun Blanquet: L’association végétale est un
groupement végétal plus ou moins stable et en équilibre
avec le milieu ambiant, caractérisé par une composition
floristique déterminée dans laquelle certains éléments
exclusifs, ou à peu près, (espèces caractéristiques),
révèlent par leur présence une écologie particulière et
autonome.
Selon Guinochet « une association végétale est une
combinaison originale d’espèces dont certaines dites
caractéristiques, lui sont particulièrement liées, les autres
étant qualifiées de campagnes »
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En taxonomie: l’individu est la réalité concrète de
l’espèce.
En Syntaxonomie (élaborée par la phytosociologie):
« l’individu d’association », étudié par le relevé, est aussi
le seul objet concret
L’association végétale , unité élémentaire de la
phytosociologie est donc , comme l’espèce, un concept
abstrait qui se dégage d’un ensemble « d’individus
d’associations » possédant en commun à peu près les
mêmes caractères floristiques, statistiques, écologiques,
dynamiques, chorologiques et historiques.
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La phytosociologie est la science des groupements
végétaux, c’est à dire des syntaxons.
Cette science est ordonnée en un système hiérarchisé où
l’association est l’unité élémentaire.
Le système comprend des unités de rangs hiérarchiques
progressivement plus élevées : les alliances, les ordres, les
classes, les divisions.
Le fondement méthodologique de la phytosociologie est le
relevé de végétation.
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La méthodologie phytosociologique:
• L’étape analytique : le relevé phytosociologique
• L’étape synthétique: comparaison analytique
des relevés par la technique des tableaux
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L’étape analytique :
a- Définition du relevé floristique:
C’est un inventaire floristique accompagné de:
• coefficients quantitatifs et qualitatifs (abondancedominance, sociabilité)
• notations écologiques (topographie, sol, microclimat,
influence anthropozoogène…).
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Le relevé doit être la fidèle transcription de l’individu
concret d’association.
C’est l’opération essentielle de l’analyse
phytosociologique du tapis végétal.
De sa qualité dépendront les interprétations
syntaxonomiques.
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b- choix et délimitation des emplacements des relevés phytosociologiques
• Eviter l’échantillonnage hasardeux
• Se situer à l’intérieur d’un élément représentatif du paysage
considéré
• Rechercher les conditions strictes d’homogénéité répétitives
des combinaisons floristiques et des caractères écologiques et
dynamiques stationnels.
• Eviter de multiplier les relevés au sein de stations analogues
trop proches.
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l'aire minimale:
C’est une surface suffisamment grande pour contenir
la quasi-totalité des espèces présentes sur l'individu
d'association, (GUINOCHET, 1973).
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Elle est définie à l'aide de la "courbe aire-espèce":
Fig. 2 : Variation du nombre d'espèces en fonction de l'aire du relevé dans un
16
groupement prairial de la région de Moddling en Basse-Autriche (d'aprèsPage
Wagner).
L’aire minimale correspond au début du palier.
Elle permet d’être assuré avec une forte probabilité
d’avoir observé presque toutes les espèces du
groupement.
Les groupements de prairies et de pelouses: 20 à 50 m²
Les groupements de matorral: 50 à 100 m²
Les groupements forestiers: 100 à 400 m²
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c) Les coefficients:
Chaque espèce dans le relevé est généralement
accompagnée de deux coefficients:
• l’abondance-dominance
• La sociabilité.
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L’abondance-dominance :
L’abondance est une estimation du nombre des individus de
chaque espèce existant dans le relevé.
La dominance (qu’il serait préférable de nommer
couverture) est une évaluation de la surface (ou du volume)
qu’occupent les individus de chaque espèce existant dans
le relevé (surface couverte).
En pratique ces deux caractères sont appréciés selon une
échelle mixte.
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Échelle d’abondance-dominance
r : individus rares ou isolés
+ : individus peu abondants, à très faible recouvrement.
1 : individus assez abondants mais à faible recouvrement
2 : individus très abondants ou recouvrant moins de 1/20 de la
surface
3 : Individus en nombre quelconque recouvrant de ¼ à ½ de la
surface
4 : Individus en nombre quelconque recouvrant de ½ à 3/4 de la
surface
5 : Individus en nombre quelconque recouvrant plus des 3/4 de
la surface
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La sociabilité:
La sociabilité apprécie la façon dont sont disposés les
uns par rapport aux autres les individus (ou les pousses)
d’une même espèce à l’intérieur d’une population
donnée.
Échelle de sociabilité:
1 : individus isolés
2 : individus en touffe
3 : individus en groupe
4 : individus en colonie
5 : individus en peuplement
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e) La vitalité
Elle concerne le degré de vigueur atteint par les différentes
espèce et leur aptitude à réaliser leur cycle vital dans la station
étudiée.
On peut reconnaître des espèces à vitalité bonne ou réduite.
Cette notion de vitalité est importante dans l’étude de la
dynamique de l’association végétale.
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2) L’étape synthétique : exploitation des relevés
C’est l’élaboration des tableaux phytosociologiques à
partir desquels se dégageront les caractères
synthétiques des groupements.
Pour qu’un groupement puisse être décrit correctement,
il faut disposer d’un nombre de relevés suffisamment
grand (en général entre 5 et 20 relevés).
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Les tableaux phytosociologiques
• Les tableaux détaillés
• Les tableaux synthétiques.
Les tableaux détaillés sont construits à partir des
relevés eux-mêmes selon une double entrée :
• ligne (horizontale) pour les espèces
• colonne (verticale) pour les coefficients des
relevés.
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L’élaboration d’un tableau phytosociologique de détail se fait par
étapes successives de comparaisons analogiques des relevés
réunis dans différents tableaux :
•
•
•
•
•
Le tableau brut
Le tableau de présence
Le tableau partiel
Le tableau ordonné
Le tableau phytosociologique définitif
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La présence
On appelle indice de présence d’une espèce dans un
groupement, le pourcentage des relevés de ce groupement qui
contiennent l’espèce.
Les « classes de présence » sont :
V > 81%
IV  61 à 80%
III  41 à 60%
II  21 à 40%
I  11 à 20%
+  6 à 10%
r < 6%
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La fidélité
Elle exprime le degré de liaison des espèces à un
groupement.
Dans un tableau on distingue habituellement :
• des espèces caractéristiques
• des espèces différentielles
• des espèces compagnes.
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Les caractéristiques :
Ce sont des taxons (espèces, sous-espèces, variétés….) qui sont
liés exclusivement à un groupement déterminé ou syntaxon du
niveau association, alliance, ordre, classe ou division.
Remarquons que:
• Une espèce caractéristique n’est pas nécessairement
abondante à l’intérieur du groupement; elle peut avoir une
écologie particulière et être même rare dans le groupement.
• Une espèce caractéristique peut théoriquement donner de
meilleures indications sur la reconnaissance du groupement et
sur son écologie
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Les caractéristiques absolues exclusives:
Elle sont pratiquement limitées aux milieux
particuliers (rochers, sols salés, tourbières….)
Les caractéristiques transgressives électives :
Elles sont nettement liées à un groupement mais se
rencontrent également dans d’autres groupements
d’écologie voisine.
Les caractéristiques territoriales ou locales :
Elles sont liées à un groupement tant qu’on reste
dans un territoire donné, leur fidélité est beaucoup plus
faible dans d’autres territoires.
L’aire de répartition de ces espèces est beaucoup
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plus petite que celle du groupement qu’elles caractérisent.
Les différentielles:
Ce sont des taxons (espèces, sous-espèces, variétés, formes...)
liés préférentiellement et souvent localement à une unité de
rang intérieur (variante, sous-association, association,
éventuellement sous-alliance).
Ex: Les différentielles qui se rencontrent avec un degré de
présence plus élevé dans certains relevés d’une association
donnée permettent d’y définir deux sous-associations.
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Les compagnes :
Ce sont des taxons présents dans de nombreux
groupements et pouvant présenter plusieurs niveaux
de signification :
• Les compagnes à signification écologique
précise
• Les compagnes à signification chorologique
précise
• Les compagnes à signification dynamique
précise
• Les accidentelles sans signification précise ou
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connue.
Dans les études locales de phytosociologie appliquée
on peut grouper les espèces des groupements,
indépendamment de leur signification sociologique,
en groupes écologiques qui fournissent des
indications écologiques variées.
Par l’utilisation de l’analyse factorielle, le rôle et la
signification des compagnes ont augmenté fortement
dans la définition et la délimitation des unités: la
notion d’ensemble spécifique normal prend en
compte la combinaison de la totalité des espèces du
groupement.
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En définitive:
une association végétale est caractérisée par la liste
complète des espèces résultant de la réunion des
relevés qui servent à la définir.
L’ensemble des espèces du cortège floristique d’une
association caractérise les conditions écologiques
dans lesquelles se développe cette association.
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Les syntaxons (ou groupements végétaux) et leurs
propriétés
La méthodologie phytosociologique permet de définir les
groupements végétaux, de les délimiter et de les hiérarchiser.
Les syntaxons, indépendamment de leur rang hiérarchique,
possèdent un ensemble de caractères différents qui sont d’ordre :
Floristique, statistique, structural, écologique, dynamique,
chorologique et historique
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Caractères floristiques et statistiques des groupements
Ils sont exprimés par les tableaux, éventuellement accompagnés
de cartes d’analyses factorielles de correspondance.
Les groupements du rang d’association ou sous-association
possèdent un nombre spécifique moyen formé par la moyenne
du nombre d’espèces des différents relevés du tableau de détail.
Ce nombre est utile pour la détermination de la variabilité de
l’homogénéité statistique du groupement.
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Caractères structuraux des groupements
• La physionomie et la structure
• La phénologie
• La périodicité saisonnière
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La physionomie et la structure
déterminées par:
• La forme biologique des espèces constitutives
• Leur stratification.
Cas des groupements pluristratifiés où les strates inférieures sont
absolument conditionnées par la strate dominante (forêts
caducifoliées).
Cas des groupements pluristrates, forêts sempervirentes….
Cas des clairières à thérophytes dans les pelouses vivaces
Cas des ourlets nitrophiles et sciaphyles des bordures forestières
Cas des thérophytes halonitrophiles des dépôts organiques
plaqués sur les prés salés, ….
Cas des épiphytes, des épilithes, …
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La phénologie
Il existe des aspects saisonniers marqués surtout par
la floraison d’espèces constitutives (par exemple celle
des géophytes printanières en forêt caducifoliée).
Le rythme des floraisons qui peut être quantifié et
représenté graphiquement (R. TUXEN) est
caractéristique de chaque groupement.
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La périodicité saisonnière
Il peut exister une substitution saisonnière des groupements au
même endroit.
C’est le cas principalement pour les groupements thérophytiques
unistratifiés et nitrophiles de printemps et d’automne (par
exemple Hordeum et Chenopodion murale).
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Caractères écologiques des groupements
Chaque groupement est localisé dans une station, un milieu
particulier dont il dépend mais qu’il peut aussi influencer.
Les caractères stationnels compatibles avec l’existence d’un
groupement détermine son amplitude écologique.
L’amplitude écologique du groupement végétal est généralement
beaucoup plus restreinte que l’amplitude “physiologique”
d’espèces considérées isolément.
La valeur informative d’un groupement en tant que biotest de
l’environnement est de ce fait souvent bien plus précise que celle
fournie par des espèces isolées.
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Caractères dynamiques des groupements
La dynamique naturelle:
structures simples
structures complexes
Tendance vers un état final de maturité: groupement climacique =
groupement potentiel
dynamique progressive ou dynamique régressive.
Les stades initiaux, de transition et finaux (transformation du
tapis végétal assez considérable pour être considérée comme un
stade)
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Les phases:
• Dynamique interne au groupement
• Il peut être utile de conférer à certaines phases un statut
syntaxonomique comme unité inférieure à l’association (par ex .
sous-association).
Les séries dynamiques
• Enchaînement et la combinaison de différents stades ou de
différents groupements jusqu’à l’état de maturité et d’équilibre
• Si les conditions édaphiques sont un peu différentes et s’il
existe des différences dans les stades pionniers, on peut
distinguer des sous-séries.
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Notions de climax
• Conditions édapho-topographiques moyennes, c'est-à-dire
crêtes et dépressions ou vallées exclues.
• Ecosystème mûr stable représentant le stade final de la
dynamique
• En climat tempéré c’est un groupement forestier
• Au Maroc, c’est un groupement forestier ou steppique
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Notions de végétation actuelle, potentielle, primitive et relictuelle
La végétation actuelle:
• Observée dans les paysages présents, rarement naturelle
• végétation semi-naturelle; structure changée mais phytomasse
autochtone
• végétation substituée ou artificielle; phytomasse d’origine étrangère au
pays
La végétation potentielle naturelle est celle vers laquelle tend naturellement
la dynamique végétale.
La potentialité d’aujourd’hui (climax actuel) peut être différente de celle de jadis
(climax ancien) pour un même site si les caractères écologiques stationnels ont
été modifiés
La végétation primitive est celle qui existait avant l’intervention de l’homme.
La végétation « fossile » ou relictuelle correspond à des lambeaux de
végétation installée sous d’autres climats que le climat actuel et incapable de
se réinstaller en cas de destruction
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Caractères chorologiques des groupements
C’est la distribution spatiale et géographique des groupements
végétaux
Localité : c’est l’emplacement (ville, lieu-dit, …) d’un relevé
qu’on situe par l’indication des coordonnées
Aire : C’est la surface terrestre englobant toutes les localités
connues d’un même groupement
Race : Les variations géographiques internes des groupements
Géovicariance : C’est le phénomène de remplacement
géographique d’un groupement par un autre groupement
analogue
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Caractères historiques des groupements
• Les groupements sont plus ou moins jeunes ou anciens
• Ils appartiennent à des séries actuelles ou correspondent à
des vestiges de séries anciennes.
• La palynologie peut, entre autre, renseigner sur l’âge des
groupements et leur chronologie.
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Le système phytosociologique (ou systématique des groupements
végétaux)
Formation remplacée par l’association
Les facteurs du milieu sont nombreux et complexes et il est difficile de
caractériser un groupement végétal par son écologie
La plante elle même peut être considérée comme un véritable appareil
enregistreur, intégrant tous les facteurs du milieu.
On peut caractériser et nommer un syntaxon par le nom des espèces les plus
remarquables qui le constituent
Les syntaxons sont classés dans un système hiérarchisé dont l’unité de base
est l’association.
La définition et la délimitation des syntaxons est l’objet de la syntaxonomie
La dénomination, ou nomenclature du système phytosociologique ou système
des groupements végétaux fait l’objet de règles précises (voir code de
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nomenclature).
Les associations et les groupes d’associations
L’association actuelle telle qu’elle a été définie ci-dessus s’inscrit
dans un contexte écologique et géographique précis. Sa
signification est territoriale.
La dénomination d’une association végétale est forgée à partir du
nom d’une ou deux espèces remarquables de son ensemble
spécifique normal.
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le nom de l’association est formé par:
• l’adjonction du suffixe etum à la racine du nom du genre
• la mise au génitif de l’épithète spécifique
• l’adjonction du nom d’une deuxième
espèce caractéristique réuni à celui de la première par
un trait d’union
Myrto communis- Quercetum suberis Barbero, Quezel &
Rivas Martinez 1981
Tellino linifoliae- Quercetum suberis, Zeraia, 1981
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Le nom de l’alliance: -ion; ex: Querco-Oleion sylvestris RivazMartinez, Izco & Costa, 1984
Le nom de l’ordre: -etalia; ex: les Quercetalia ilicis Br.-Bl.1947
Le nom de la classe: -etea; ex: les Quercetea ilicis Br.-Bl.1947
Le nom de la division: -ea; ex: les Quercea ilicis Br.-Bl.1947
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Les sous - associations sont désignées par le nom de
l’association à laquelle elles appartiennent suivi de celui d’une
espèce différentielle dont le nom de genre est modifié par
l’adjonction du suffixe –etosum;
ex: Cytiso arboreae-Quercetum cocciferae Quezel, Barbero,
Benabid & Rivas Martinez,1992 sous association tetraclinetosum
Les autres unités inférieures ne sont pas régies par le code de
nomenclature.
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Pour éviter l’inflation des unités supérieures de l’association, on
tend actuellement à développer l’usage des sous unités
supérieures, telles la sous-alliance (suffixe -enion), le sousordre (suffixe -netalia).
Par analogie avec la botanique systématique, dans laquelle le
nom d’une espèce est suivi du nom de l’auteur qui l’a décrite,
les noms d’associations ainsi que ceux des autres unités
phytosociologiques, sont suivis de celui de l’auteur qui les a
nommées et éventuellement de la date de la publication.
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Les structures phytosociologiques du Maroc:
1- Ecosystèmes méditerranéens
Forêts, préforêts et présteppes; deux classes:
• Quercetea pubescentis: Les groupements
forestiers mésophiles
• Quercetea ilicis: les groupements forestiers,
préforestiers et présteppiques essentiellement
sclérophylles.
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Quercetea pubescentis (Oberd. 1948) Doing Kraft 1955. Elle
n’est représentée au Maroc que par un seul ordre:
Querco-Cedretalia atlanticae Barbero, Loisel & Quezel, 1974
Deux alliances et près de 12 associations
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Quercetea ilicis Br.-Bl.1947
Quatre ordres se trouvent au Maroc:
• Ordre des Quercetalia ilicis Br.-Bl.1947: 2 alliances et
près de 20 associations.
• Ordre des Pistacio-Rhamnetalia alaterni RivasMartinez, 1975: 5 alliances et près de 38 associations
• Ordre des Acacio-arganietalia Barbero, Benabid,
Quezel, Rivas-Martinez & Santos 1982: deux alliances
et près de 21 associations.
• Ordre des Ephedro-Juniperetalia Quezel & Barbero
1981: deux alliances et près de 14 associations.
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Steppes et matorrals de dégradation; trois classes
définies:
• Calluno-ulicetea Br.-Bl. & Tüxen 1943;
• Cisto-Lavanduletea Br.-Bl. 1940 Em.1952;
• Ononido-Rosmarinetea Br.-Bl. 1947
• Classe correspondant aux écosystèmes à Stipa
tenacissima pas encore définie
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Classe des Calluno-ulicetea Br.-Bl. & Tüxen 1943; deux
alliances, quatre associations.
Classe des Cisto-Lavanduletea Br.-Bl. 1940 Em.1952:
• Ordre des Cisto-Lavanduletalia Br.-Bl. (1940) 1952: 1
alliance et deux associations
• Ordre des Halimietalia riphaeo-Atlantici Quezel,
Barbero, Benabid, Loisel & Rivas-Martinez, 1988.
Deux alliances et près de 8 associations.
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Classe des Ononido-Rosmarinetea Br.-Bl. 1947:
• Ordre des Rosmarinetalia officinalis Br.-Bl., 1931:
deux alliances et près de 7 associations
• Ordre des Cisto Mauritanici-Thymetalia munbyani
Quezel, Barbero, Benabid, Loisel & RivasMartinez, 1992: deux alliances et 14 associations
• Ordre des Anarrhino fruticosi-Astragaletalia armati
Quezel, Barbero, Benabid, Loisel & Rivas
Martinez, 1992: deux alliances et 14 associations
• Ordre des Erinacetalia anthyllidis Quezel 1952:
Cinq alliances et près de 32 associations.
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2- Ecosystèmes sahariens
Écosystèmes arborés:
Classe des Pergulario tomentosae-Pulicarietea crispae
Quezel 1965:
• Ordre des Pergulario tomentosae-Pulicarietalia
crispae Quezel 1965: deux alliances et 7
associations
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Écosystèmes des rocailles et hamadas:
Classe des Asterisco graveolentis-Forskahletea Quezel
1965
• Ordre des Gymnocarpo decandris-Atractyletalia
Quezel 1965: une alliance et deux associations
Page 60
II/ Dynamisme de la végétation
Les associations végétales
états indéfiniment stables
Transformation spontanée et lente: des groupements
végétaux différents se succèdent en chaque point.
L’action de l’homme: engage la végétation dans une
évolution régressive dont le stade ultime peut être un sol
nu ou complètement érodé.
Des pratiques de mises en défens, reboisement…peuvent
déterminer une nouvelle évolution progressive.
Page 61
Si les conditions du milieu ne sont pas détériorées, l’évolution
peut revenir vers le climax si non l’évolution est tronquée et
s’installe dans un état intermédiaire qui se stabilise (subclimax
ou paraclimax).
On appelle série l’ensemble d’un climax, des groupements qui
y conduisent par évolution progressive et de ceux qui en
dérivent par dégradation.
Page 62
Méthodes d’observation du dynamisme
L’évolution de la végétation est généralement très lente et
les cas d’observation directe sont rares. Le plus souvent le
dynamisme se déduit indirectement :
• d’une comparaison minutieuse entre les groupements
végétaux
• de la recherche des intermédiaires entre les différents
stades d’une série.
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1) Observation directe
Cette observation est possible quand la succession de
plusieurs groupements en un même point est rapide (échelle
de la vie humaine). Ce sont des cas particuliers comme :
• Assèchement des marais après un drainage
• Fixation des dunes
• L’embroussaillement et le reboisement spontané des terres
incultes
Page 64
2) L’étude des cartes anciennes
Comparer les cartes anciennes avec l’état actuel de la
végétation.
3) L’étude de la zonation
Exemple: le comblement progressif des lacs par les
alluvions.
Les groupements se succèdent dans le temps lorsque le
sol se consolide puis se dessèche.
4) L’étude comparée
Comparer les groupements vivant côte à côte pour
reconnaitre le dynamisme;
Degré de développement, degré de vitalité des espèces….
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Les stades initiaux : colonisation des places vides
On appelle groupements pionniers ceux qui colonisent les
espaces nus et représentent le stade initial d’une série :
• Une sélection géographique en rapport avec le pouvoir
de dissémination et de migration des espèces
• Une sélection écologique : les espèces qui s’adaptent
aux conditions locales sont les seules à se maintenir
• Une sélection sociologique liée à la concurrence ; les
espèces doivent être capables de résister à la
concurrence des espèces qui les entourent.
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Les stades terminaux : valeur et aspects de la notion
de climax
Lorsque le climat et le sol le permettent, le stade terminal
d’évolution de la végétation est une forêt ;
Quand les conditions du milieu sont homogènes, les forêts
sont également homogènes.
La constitution d’un climax forestier n’est pas possible
quand
• le climat est trop froid,
• Le climat est trop sec
• le sol est salé
• Le sol est en constante érosion.
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Au Maroc, dans les milieux de haute montagne, les milieux
arides et les terrains salés le climax est une formation steppique.
Ex: Steppe de xérophytes épineux de haute montagne
Steppe à Stipa tenacissima dans le Maroc oriental
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Relation du dynamisme de la végétation avec le sol
Au début de la série dynamique, la composition du groupement
est essentiellement influencée par la nature du substrat:
• Caractères physiques (rochers, sols mouvants…)
• Caractères chimiques (teneur en matière organique,
salure…)
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Dans les stades avancés de la série où les groupements
comportent
• une biomasse plus grande
• des racines qui pénètrent plus profondément,
la végétation intervient dans la pédogénèse, par l’apport de
débris constitutifs de l’humus
Le sol évolue vers un stade terminal appelé sol zonal (état
de maturité), les sols non encore mûrs sont qualifiés
d’azonaux.
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A chaque série de végétation correspondent:
• un sol climacique organisé sous le groupement végétal
climacique
• des sols qui dérivent de ce dernier par érosion
• des sols qui y conduisent par pédogénèse
La dynamique de la végétation est suivie d’une dynamique
d’évolution des sols.
Page 71
Illustration du phénomène de la dynamique de la végétation:
cas de succession des associations végétales
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Série inframéditerranéenne d’Acacia gummifera
(Achhal et al 1980) ; figure 3
• La variante tempérée de l’aride sup et du semi-aride inférieur
• Les Jbilettes, le Haouz, partie méridionale du Tadla
• Peuplements climaciques; seulement dans les zones
maraboutiques. Fig 3a
• Pression anthropozoogène; matorrals. Fig 3b
• Stade ultime de dégradation. Fig 3c
• Mises en défens et reboisement. Fig 3d
• Réinstallation de l’espèce climacique. Fig 3e
Les espèces introduites (Pin d’Alep ou Eucalyptus) ont péri et le
gommier a reconquis son territoire en tendant à réorganiser son
climax.
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Série inframéditerranéenne d’Argania spinosa (Benabid,
1982) ; figure 4
• Aride et semi-aride inférieur chauds et tempérés
• Le litorral marocain entre Essaouira et Sidi Ifni; plaine du souss;
les parties occidentales du HA et de l’AA. Est de Rommani et
Ouest de Berkane.
• Climax; fig 4a
• Matorral bas; fig 4b
• Groupements à Térophytes; 4c
La disparition de la couverture végétale climacique a entrainé la
réduction voir la disparition de l’horizon humifère.
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Série thermoméditerranéenne xérophyle de Pistacia atlantica
et Ziziphus lotus (Benabid, 1982) ; figure 5
•
•
•
•
Bioclimats aride sup et Semi-aride inf chauds et tempérés
Maroc oriental entre Guercif et Oujda
Individus d’associations Climaciques (marabouts); Fig 5a
Groupements de dégradation dérivant directement du climax;
Fig 5b
• Groupement avancé de dégradation; Fig 5c
• Groupement à thérophytes; Fig 5d
• Reconstruction du climax à Pistacia atlantica après suppression
de l’action anthropozoogène. Fig 5e
Seul Tetraclinis articulata a donné de bons résultats dans les
reboisements; Le pin d’Alep et l’eucalyptus n’ont pas supporté les
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conditions du milieu.
Série thermoméditerranéenne à Quercus coccifera
(Benabid, 1982) ; figure 6
• Les revers méditerranéens de la chaine rifaine et des massifs
des Beni Snassen; les environs de Taza.
• Bioclimats semi-aride sup, sub-humide, humide et perhumide
chauds, tempérés et localement frais.
• Association climacique autour des marabouts; Fig 6a
• Matorral de dégradation; Fig 6b
• Groupements de Chaméphytes; Fig 6c
• Groupements de thérophytes; Fig 6d
• Introduction du pin d’Alep sur certains territoire de la série;
Fig 6e
• Reconstruction du climax; Fig 6f.
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Série thermoméditerranéenne à Juniperus phoenicea ssp
lycia (Achhal et al 1980) ; figure 7
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Série cotière, dunes sableuses
Bioclimat semi-aride sub humide et humide
Climax sur une partie des dunes maritimes de Mehdia (Kénitra)
Groupements de dégradation à Retama monosperma
Groupements à thérophytes: erme
Groupements nitrophiles
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Mehdia:
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