Lutte contre le Flétrissement Bactérien (BW) sur tomate hors sol étude du BW Une prospection judicieuse des eaux de l’île ! Nous ne disposons à l’heure actuelle d’aucune information précise sur la présence et la quantité de R. solanacearum présente dans l’eau d’irrigation à La Réunion, alors que 105ufc/ml est considéré comme une dose très élevée et probable. Or, pour faire un choix ciblé sur la dose UV la plus appropriée, il faudrait déterminer la gamme des concentrations bactériennes dans les eaux d’irrigation de l’île et si elle varie d’une saison à l’autre. Et si on se mettait sous UV ? C’est un programme de recherche qui a démarré en juin 2002, fruit de la coopération entre le CIRADFLHOR, la DAF-SPV, la FDGDON, la CHAMBRE D’AGRICULTURE et l’ARMEFLHOR. Nous avons créé ensemble un comité de pilotage, qui se réunit pour coordonner les travaux. En voici un aperçu. Symptôme de flétrissement bactérien sur tomate. Evolution de la population bactérienne, dans les eaux d'apport et drainage 3,5 3 Chlore apport 2,5 Chlore drainage 2 Temoin apport 1,5 Temoin drainage 1 UV apport 0,5 UV drainage 0 -0,5 Traitements Analyse microbiologique n°/n Tot TÉMOIN 7/64 CLHORE 0/20 UV 0/20 Lampes à UV. Nested PCR n°/n Tot 39/64 1/20 3/20 21-juil 31-juil 10-août 20-août 30-août 9-sept 19-sept 29-sept 9-oct Evolution temporelle de la population bactérienne dans les eaux d’apport et drainage. Les courbes des traitements Chlore et UV sont superposées (pas de bactéries). L’objectif principal est de mettre au point des techniques culturales et des moyens permettant de maintenir les serres exemptes de Ralstonia solanacearum, agent du flétrissement bactérien, et de limiter sa diffusion en cas d’introduction accidentelle. Cette expérimentation nous a permis de mieux appréhender - afin de mieux la maîtriser : • la dynamique de la bactérie au niveau du substrat, • sa capacité de diffusion d’une plante à l’autre, lorsqu’il y a contamination par voie aérienne ou par l’eau d’irrigation. Zéro produit homologué… Nous avons étudié l’efficacité de différentes méthodes de désinfection. Divers produits chimiques ont été testés en laboratoire, des plus efficaces à ceux potentiellement utilisables, puis évalués grandeur nature afin de quantifier leur phytotoxicité. Or 3 des 4 produits testés, qui ont été efficients, sont concernés par la directive de mars 2004 du ministère de l’Agriculture, qui a décrété le retrait du marché de nombreux produits phytopharmaceutiques, utilisés pour le traitement des serres. L’espoir de la chloration ! En clair, aucun produit n’est aujourd’hui homologué : alors que la catégorie des produits existe sous l’intitulé : « Désinfection des eaux de drainage ». Têtus, nous en avons tout de même retenu un : le chlore. Utilisé dans de nombreux domaines (alimentaire notamment), il peut paraître potentiellement « homologable »… Dans nos essais, il a cependant montré son efficacité sur une charge bactérienne élevée (105 ufc/ml). À la demande des adhérents et tout en considérant la problématique de l’homologation, nous nous sommes aussi orientés vers la désinfection par les ultra-violets (Uvc). Les UV : efficace et écologique… Dans un 1 er temps, nous avons mesuré en laboratoire, l’efficacité de diverses doses germicides des lampes UV face à des concentrations bactériennes de plus en plus fortes. Or, pour contrôler la bactérie, l’efficacité des UV est subordonnée : • au pouvoir germicide de la lampe (mJ/cm2), • au système de culture : la puissance des lampes est limitée par le débit, • au phylotype de la bactérie, • et à la charge bactérienne dans l’eau d’apport. (Figure 1) La validation des résultats en culture est en cours. Les 1ers essais ont montré une efficacité significative sur une charge bactérienne élevée (105 ufc/ml), mais le passage de quelques bactéries reste une éventualité : la possibilité d’une infection n’est donc pas à exclure. Avec la conclusion des prochains essais (été et hiver), nous mettrons à disposition des producteurs dès fin 2006, des réponses concrètes et pratiques, quant à l’efficacité des méthodes de lutte préventives contre le flétrissement bactérien. «Soyons modérés avec les UV…»: ce principe s’applique aujourd’hui plus que jamais ! Arianna CARIGLIA Bernard NARINSAMY Anne CAPY – Isabelle CABEU L’équipe Cultures Légumières Sous Abri Concentration bactérienne 10 5 ufc/ml, dans l'eau d'apport 6 5 Phylotype I 4 log ufc/ml Tableau. Résultats d’analyse microbiologique et Nested PCR sur extraits de plants échantillons : nombre de plants / nombre total d’échantillons (n°/n tot) Phylotype II 3 2 1 0 -1 J0 J+3 0 J+7 J0 J+3 60 J+7 J0 J+3 120 J+7 J0 J+3 240 J+7 J0 J+3 360 Niveau moyen de population bactérienne dans l’eau d’apport chargée à la concentration bactérienne 105 ufc/ml après désinfection aux UVc (doses germicides UV : 0, 60,120,240, 360 mj / cm2), mesuré immédiatement (J0) puis 3 (J+3) et 7 jours après (J+7). fert’île numéro dix-neuf juillet deux mille six page deux J+7