Échangeurs de chaleur Problèmes de fonctionnement par André BONTEMPS Université Joseph Fourier, Institut universitaire de Technologie, Département Génie thermique et Énergie (Grenoble) Alain GARRIGUE Université Joseph Fourier, Institut universitaire de Technologie, Département Génie thermique et Énergie (Grenoble) Charles GOUBIER Université Joseph Fourier, Institut universitaire de Technologie, Département Génie thermique et Énergie (Grenoble) Jacques HUETZ Directeur de Recherche émérite au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Professeur à l’École Centrale de Paris Christophe MARVILLET Centre d’Études Nucléaires de Grenoble Pierre MERCIER Centre d’Études Nucléaires de Grenoble et Roland VIDIL Centre d’Études Nucléaires de Grenoble. Tous ces auteurs font partie du Groupement pour la recherche sur les Échangeurs thermiques (GRETh). 1. 1.1 1.2 1.3 2 - 1995 1.4 B 2 344 - 2 — 2 — 3 — 3 — 5 2. 2.1 2.2 2.3 Corrosion.................................................................................................... Processus de dégradation........................................................................... Différents types de corrosion ..................................................................... Protection contre la corrosion .................................................................... — — — — 6 6 7 7 3. 3.1 3.2 3.3 Vibrations................................................................................................... Caractéristiques vibratoires des tubes....................................................... Vibrations induites par le fluide et couplage fluide/tubes........................ Recommandations....................................................................................... — — — — 7 8 9 10 4. 4.1 Aspects réglementaires ......................................................................... Application aux échangeurs de chaleur de la réglementation sur les appareils à pression ........................................................................ Réglementation en matière de construction d’échangeur de chaleur .... Règles de qualification ou d’essais des échangeurs de chaleur. Normes européennes.................................................................................. — 11 — — 11 12 — 12 4.2 4.3 B 2 344 Encrassement............................................................................................ Classification : différents types d’encrassement....................................... Apparition et développement de l’encrassement..................................... Dimensionnement des échangeurs avec prise en compte de l’encrassement........................................................................................ Prévention de l’encrassement pendant les phases de fonctionnement ...................................................................................... Pour en savoir plus........................................................................................... Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique Doc. B 2 345 B 2 344 − 1 ÉCHANGEURS DE CHALEUR ______________________________________________________________________________________________________________ es principaux problèmes de fonctionnement rencontrés par les utilisateurs d’échangeur de chaleur ont trait aux phénomènes d’encrassement, de corrosion, de vibrations et de tenue mécanique. L’encrassement et la corrosion restent les phénomènes les moins compris de l’industrie ; ils se traduisent par : — un surdimensionnement des appareils dans les bureaux d’études ; — une dépense d’énergie supplémentaire ; — le remplacement des appareils corrodés ; — des coûts d’arrêt des installations pour démontage et nettoyage. Le lecteur trouvera une description générale des divers phénomènes rencontrés et pourra se reporter pour plus de détails à une littérature spécialisée (cf. Pour en savoir plus [Doc. B 2 345]). Les phénomènes vibratoires doivent également être pris en compte dans le dimensionnement des échangeurs au même titre que les transferts de chaleur ou les pertes de charge. Une méthodologie permettant d’évaluer les vibrations induites par le fluide est détaillée dans le présent article. Enfin, les problèmes de tenue mécanique sont, pour les géométries les plus classiques, traités dans divers textes réglementaires décrits succinctement en fin de l’article, de même qu’une normalisation européenne en matière d’essais qui est en train d’émerger. L’ensemble Échangeurs de chaleur fait l’objet de plusieurs articles : [B 2 340] Généralités [B 2 341] Description des échangeurs [B 2 342] Dimensionnement thermique des échangeurs [B 2 343] Intensification des échanges thermiques [B 2 344] Problèmes de fonctionnement et aspects réglementaires ainsi que d’un tableau de notations et symboles en tête et d’une documentation en fin, communs à cet ensemble. L 1. Encrassement L’encrassement, qui sous sa forme la plus générale peut être défini comme l’accumulation d’éléments solides indésirables sur une interface, affecte une grande variété d’opérations industrielles. Dans le cas des échangeurs, la présence d’un fort gradient thermique près de la surface peut perturber les mécanismes d’encrassement isotherme rencontrés, par exemple lors de l’utilisation de membrane ou de filtre. 1.1 Classification : différents types d’encrassement Il est possible de classer l’encrassement selon le mécanisme qui contrôle la vitesse de dépôt, selon les conditions d’utilisation de l’échangeur ou selon le mécanisme dominant, même s’il ne contrôle pas la vitesse de dépôt. Nous adopterons, comme la plupart des auteurs [Epstein], cette dernière méthode de classification. Six types différents peuvent alors être définis : — encrassement particulaire ; — corrosion ; — entartrage ; — encrassement biologique ; — encrassement par réaction chimique ; — encrassement par solidification. B 2 344 − 2 ■ Encrassement particulaire [Gudmunsson] Il s’agit du dépôt puis de l’accumulation sur les surfaces d’échange de particules transportées par l’écoulement des fluides industriels : — l’eau des chaudières contenant des produits de corrosion, celle des tours de refroidissement, des particules transportées par l’air et des produits de corrosion (oxydes et hydroxydes de fer) ; — les écoulements gazeux pouvant être fortement chargés de particules de poussières ; — les fumées industrielles de résidus solides de combustion. ■ Corrosion [Epstein, Leconte] L’encrassement par corrosion (§ 2) est le résultat d’une réaction chimique ou électrochimique entre la surface de transfert de chaleur et le fluide en écoulement. Les produits de la réaction qui se forment et restent sur la surface d’échange créent l’encrassement. Il s’agit là d’un mécanisme de corrosion in situ. Lorsque l’encrassement est dû à des produits de corrosion générés ex situ, l’encrassement correspondant est du type particulaire. ■ Entartrage [Epstein] Il est généralement associé à la production d’un solide cristallin à partir d’une solution liquide. Il dépend donc de la composition de l’eau industrielle. Lorsque les sels dissous sont, comme le carbonate de calcium, à solubilité inverse, le liquide devient sursaturé au voisinage de la surface d’échange plus chaude ; la cristallisation se produit alors sur la surface et le dépôt est dur et adhérent ; dans le cas contraire d’une cristallisation se produisant au sein même d’un liquide plus chaud que la surface, le dépôt est plus mou et friable. L’encrassement par les sels à solubilité normale existe, même s’il est plus rare ; il faut signaler le cas des saumures géothermales à forte teneur en silice. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique ______________________________________________________________________________________________________________ ÉCHANGEURS DE CHALEUR L’entartrage peut se produire dans les échangeurs refroidis à l’eau, dans les unités de dessalement d’eau de mer ou saumâtre, dans les chaudières, dans les échangeurs de l’industrie agroalimentaire, dans les systèmes géothermiques. Il existe différentes méthodes de prévention de l’entartrage (§ 1.4). ■ Encrassement biologique [Nelcowater Handbook et mémento Degrémont] Il est dû au développement de micro-organismes (bactéries, algues ou champignons) qui créent un film au contact de la surface d’échange : il peut même, à l’échelle macroscopique, être caractérisé par le développement de coquillages. Les actions de prévention consistent soit à détruire les micro-organismes, soit à empêcher leur développement. Les traitements correspondants utilisent des biocides et il est essentiel de maintenir la concentration du produit pendant le temps de réaction. Le biocide le plus utilisé est le chlore qui est toxique pour la plupart des micro-organismes et a une action rapide. Le choix final du traitement à adopter est en général un compromis entre les problèmes de toxicité, de pollution, de coût et de maintenance. La tendance à l’encrassement biologique est naturelle puisque les bactéries sont omniprésentes dans l’eau ; en outre, les conditions physico-chimiques rencontrées dans les échangeurs sont le plus souvent favorables à son développement. ■ Encrassement par réaction chimique [Froment, Lund] On rencontre ce type d’encrassement quand une réaction chimique se produit près d’une surface d’échange et que les solides produits par la réaction s’y déposent. Cette réaction est souvent une polymérisation ; il en résulte la formation d’un dépôt. Les domaines concernés sont essentiellement l’industrie pétrochimique (craquage thermique des hydrocarbures lourds), l’industrie agroalimentaire (pasteurisation du lait) et les circuits de chauffage utilisant des fluides organiques. ■ Encrassement par solidification [Epstein] Il s’agit de la solidification d’un liquide pur au contact d’une surface d’échange sous-refroidie (formation d’une couche de glace à l’intérieur des conduites forcées ou de givre) ou du dépôt d’un constituant à haut point de fusion d’un liquide au contact d’une surface de transfert de chaleur froide (dépôt d’hydrocarbures paraffiniques). Une vapeur peut également se déposer sous une forme solide sans passer par l’état liquide (formation du givre). ■ Transfert des particules à la paroi Il peut être contrôlé par la diffusion turbulente, l’impaction inertielle ou un champ de forces extérieures (thermiques, électriques, etc.) ; ces mécanismes peuvent coexister. ■ Adhésion des particules Les particules transférées à la paroi peuvent s’y maintenir grâce aux forces d’adhésion dues à l’attraction moléculaire (forces de Van der Waals), aux forces électriques ou capillaires. ■ Réentraînement des particules déposées Il est classique de supposer que le mécanisme de réentraînement est lié aux forces de cisaillement s’exerçant sur le dépôt. Lorsque la force aérodynamique est supérieure aux forces d’adhésion d’une particule, le réentraînement se produit par érosion (figure 1) ; lorsqu’il concerne des agglomérats de particules, il correspond à un phénomène d’écaillage. ■ Vieillissement du dépôt Il s’agit d’un changement de texture du dépôt d’origine chimique ou cristalline. On peut alors observer soit sa consolidation, soit son écaillage. 1.3 Dimensionnement des échangeurs avec prise en compte de l’encrassement 1.3.1 Résistance thermique d’encrassement et coefficient d’excès de surface D’une façon générale, la (ou les) couche(s) de dépôt localisée(s) sur la surface d’échange (figure 2) crée(nt) une (ou des) résistance(s) thermique(s) supplémentaire(s) qui s’oppose(nt) au flux de chaleur transféré. ■ Modes combinés La plupart des dépôts réels sont le résultat de la combinaison d’au moins deux des types précédemment décrits. Dans les échangeurs refroidis à l’eau par exemple, les dépôts peuvent provenir de l’entartrage, de l’encrassement particulaire, de la corrosion in situ et de l’encrassement biologique. Au stade initial de la formation du dépôt, un type peut prédominer et accélérer ainsi la contribution des autres. Si quelques progrès ont été réalisés dans la compréhension du mode d’action des types élémentaires, leurs interactions restent encore bien souvent difficiles à préciser. Figure 1 – Représentation schématique des phases de dépôt et de réentraînement de l’encrassement dans le cas d’un liquide 1.2 Apparition et développement de l’encrassement Les auteurs s’accordent en général pour considérer cinq phases dans l’apparition et le développement de l’encrassement. Ces cinq phases peuvent chronologiquement se décomposer comme suit. ■ Initiation Cette phase est associée au temps nécessaire avant de pouvoir observer la formation d’un dépôt encrassant sur une surface propre. Figure 2 – Résistances thermiques d’encrassement des dépôts interne et externe localisés sur une surface d’échange Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 2 344 − 3 ÉCHANGEURS DE CHALEUR ______________________________________________________________________________________________________________ Le coefficient d’échange global K (rapporté à la surface extérieure) est donné par : e 1 ------- + ----- ---------- + h-------1 - + -------D h λ D De De e i i m e De + -------- i Di 1 ---- = = K = 1K 0 Le premier terme du dernier membre de l’équation représente la résistance thermique globale de l’échangeur propre 1/K 0 et les deux derniers les résistances thermiques des dépôts externe et interne ; le rapport D e /D i concerne la correction de surface nécessaire pour rapporter à la surface extérieure les résistances élémentaires (dans le cas d’une tuyauterie cylindrique, D e /D i est le rapport des diamètres ou des rayons et D m le diamètre moyen). Par ailleurs, la prise en compte de l’encrassement se traduit par un excès de surface caractérisé par le coefficient C s défini par : Cs = - 100 ---------------S S – S0 0 avec S 0 et S surfaces d’échange respectivement avant et après encrassement nécessaires pour transférer le même flux de chaleur avec la même différence moyenne logarithmique de température, c’est-à-dire avec : Φ = KS ∆T ML = K 0 S 0 ∆T ML Le coefficient d’excès de surface s’exprime alors par : Cs = - 100 ----------------K K0–K 1.3.2 Valeurs recommandées pour la résistance thermique d’encrassement L’évaluation de la résistance d’encrassement pour les conditions d’utilisation envisagées doit permettre au projeteur de l’échangeur de mettre en place le surplus de surface d’échange nécessaire pour pallier le phénomène d’encrassement. Il existe différentes démarches possibles pour effectuer cette détermination : — la sélection d’une valeur de résistance à l’encrassement donnée dans des tables, par exemple les tables TEMA (Tubular Exchanger Manufacturer Association) en ce qui concerne l’encrassement dû à certains liquides ; — l’utilisation de données imposées par le futur utilisateur qui possède une certaine expérience dans ce domaine. ■ Encrassement côté liquide Les valeurs recommandées par TEMA dans les tables du même nom sont probablement les plus utilisées pour le dimensionnement des échangeurs. Il ne s’agit pas de valeurs de résistance asymptotique d’encrassement mais de valeurs conduisant à un surdimensionnement acceptable en regard de la durée de fonctionnement entre deux nettoyages. Cependant, cette méthode présente de nombreuses imperfections. On remarquera surtout que : — les tables TEMA ne concernent que les procédés utilisant l’eau ou les hydrocarbures circulant dans des échangeurs à tubes et calandre lorsque le fluide encrassant circule à l’intérieur des tubes et ne donnent aucune valeur pour les autres types de fluides et d’échangeurs qui sont pourtant nombreux ; — ces tables reconnaissent peu les variations de résistance thermique avec les variables du procédé telles que la vitesse, la température et la composition ; — aucune indication n’est donnée concernant la manière dont apparaît la résistance thermique, c’est-à-dire suivant une évolution asymptotique ou bien après une durée d’exploitation non précisée ; B 2 344 − 4 — cette méthode traite le phénomène d’encrassement comme s’il atteignait instantanément un état stationnaire avec une valeur fixe de résistance thermique, alors qu’il s’agit d’un phénomène transitoire. Le tableau 1 donne des valeurs de résistance d’encrassement issues des tables TEMA pour l’eau et divers fluides industriels. Nota : pour tenir compte du type d’échangeur utilisé (condenseur, échangeur à plaques, etc.), on peut utiliser les facteurs correctifs recommandés par le BEAMA (British Electrical and Allied Manufacturer’s Association). ■ Encrassement côté gaz Le développement important des unités de récupération d’énergie sur les fumées provenant de procédés industriels a permis de mettre en évidence l’importance du problème d’encrassement côté gaz des échangeurs. On a l’habitude de caractériser les fumées industrielles suivant trois catégories [Marner-Webb] : gaz propres, gaz moyennement encrassants et gaz fortement encrassants. Pour chaque catégorie, le tableau 2 présente une synthèse des informations disponibles concernant la résistance d’encrassement, la valeur minimale de l’espace entre ailettes et la vitesse maximale de passage des gaz. On notera que plus le gaz est encrassant, plus la vitesse des gaz doit être réduite pour éviter le problème d’érosion des surfaces d’échange. Cette contrainte favorise donc l’encrassement et contribue à la nécessité de prévoir une méthode de nettoyage. 1.3.3 Valeurs recommandées pour le coefficient d’excès de surface Il est souvent indispensable d’évaluer le coefficient d’excès de surface pour vérifier que celui-ci reste dans les limites acceptables comme celles mentionnées par Taborek : — C s ≈ 10 % : valeur minimale de surdimensionnement pour prendre en compte l’encrassement ; — C s ≈ 15 à 25 % : valeurs usuelles pour grand nombre de cas ; — C s ≈ 30 à 50 % : surdimensionnement extrême à utiliser pour les cas difficiles et où il y a risque de pénalités sévères si l’échangeur ne réalise pas les performances. En aucun cas, le surdimensionnement ne doit dépasser 50 %, sinon il faut envisager d’autres solutions telles que deux échangeurs en parallèle ou un dispositif de nettoyage en continu. Exemple montrant comment la présence d’un dépôt encrassant les tubes d’un échangeur peut entraîner un surdimensionnement de 37 % de l’appareil. ■ Caractéristiques de l’échangeur : diamètre intérieur des tubes D i = 19 mm épaisseur des tubes e = 1,5 mm conductivité thermique de l’acier : λ = 16,5 W/m · K fluides : eau boueuse/eau propre côté intérieur : eau boueuse, h i = 2 000 W/m2 · K côté extérieur : eau propre, h e = 2 500 W/m2 · K ■ Coefficient d’échange global propre K 0 : e De 1 De 1 1 ------- = ------- + -------- ------ + ----- --------he Di h i λ Dm K0 soit K 0 ≈ 930 W/m2 · K ■ Prise en compte de l’encrassement : de l’eau boueuse circule à l’intérieur des tubes. Compte tenu des conditions opératoires (v > 0,9 m/s et θ < 50 oC), nous choisissons dans le tableau 1 une résistance thermique d’encrassement i = 0,000 35 m2 · K / W. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique ______________________________________________________________________________________________________________ ÉCHANGEURS DE CHALEUR ■ Coefficient d’échange global K en conditions encrassantes : 1.4 Prévention de l’encrassement pendant les phases de fonctionnement De 1 1 ---- = ------- + i -------Di K K0 soit K ≈ 675 W/m2 · K Les procédés mécaniques ou chimiques de prévention de l’encrassement pendant la phase de fonctionnement de l’échangeur peuvent améliorer de façon significative les performances de l’appareil, mais également permettent d’augmenter le temps de service entre deux arrêts de maintenance. Une revue détaillée de ces diverses techniques est donnée dans l’ouvrage spécialisé sur l’encrassement de Duffau, Grillot et coll. ■ Coefficient d’excès de surface C s : Cs = - 100 = 37 % ---------------K K0 – K La prise en compte de l’encrassement côté intérieur des tubes va entraîner un surdimensionnement de la surface d’échange de 37 %. Cette valeur est importante et le dimensionnement de l’échangeur pourrait être à reconsidérer avec une résistance thermique d’encrassement plus faible. ■ Procédés mécaniques pour les liquides Les techniques utilisées pour les liquides sont bien adaptées lorsque les dépôts sont tendres et friables, avec une résistance de réentraînement faible. Diverses techniques sont disponibles sur le marché pour le nettoyage en continu de la surface interne d’échangeurs tubulaires : à boules, à brosses ou à ressort. Ces procédés nécessitent une filtration en amont de l’échangeur. Pour les échangeurs à plaques, des procédés analogues ont été mis au point, mais il est également possible d’utiliser des systèmes à inversion de débit. Enfin, dans certains cas vraiment extrêmes, des échangeurs à surface raclée peuvent être utilisés. (0) Tableau 1 – Valeurs de résistance thermique d’encrassement (en m2 · K/W) pour l’eau et d’autres fluides industriels (doc. TEMA) EAU jusqu’à 115 oC Température du fluide chauffant Température de l’eau jusqu’à 50 de 115 à 205 oC oC au-dessus de 50 oC Vitesse de l’eau (m/s) Types d’eau Eau de mer........................................................................ Eau saumâtre.................................................................... Tour de refroidissement et bassin d’arrosage artificiel : — produit traité ............................................................. — produit non traité ..................................................... Eau de ville ou de puits ................................................... Eau de rivière – mini ........................................................ – maxi........................................................ Eau boueuse ou vaseuse................................................. Eau dure............................................................................ Eau de refroidissement moteur ...................................... Eau distillée ...................................................................... Eau d’alimentation traitée pour chaudières................... Purges de chaudières ...................................................... < 0,91 > 0,91 < 0,91 > 0,91 0,000 09 0,000 35 0,000 09 0,000 18 0,000 18 0,000 53 0,000 18 0,000 35 0,000 18 0,000 18 0,000 53 0,000 18 0,000 18 0,000 18 0,000 35 0,000 53 0,000 18 0,000 09 0,000 09 0,000 35 0,000 35 0,000 88 0,000 35 0,000 35 0,000 53 0,000 70 0,000 88 0,000 18 0,000 09 0,000 09 0,00 035 0,000 35 0,000 70 0,000 35 0,000 35 0,000 35 0,000 53 0,000 88 0,000 18 0,000 09 0,000 09 0,000 35 0,000 18 0,000 35 0,000 53 0,000 53 0,000 18 0,000 09 0,000 09 0,000 09 0,000 35 FLUIDE INDUSTRIEL Fuel oil....................................................................................................................................................... Huile de transformateur .......................................................................................................................... Huile de lubrifiant pour moteur .............................................................................................................. Huile de trempe........................................................................................................................................ 0,000 88 0,000 18 0,000 18 0,000 70 Liquides réfrigérants................................................................................................................................ Fluides hydrauliques................................................................................................................................ Fluides industriels organiques................................................................................................................ Sels fondus ............................................................................................................................................... 0,000 18 0,000 18 0,000 18 0,000 09 (0) Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 2 344 − 5 ÉCHANGEURS DE CHALEUR ______________________________________________________________________________________________________________ Tableau 2 – Valeurs conseillées pour le dimensionnement des échangeurs sur fumées industrielles (Warner-Webb) Nature de l’effluent Résistance d’encrassement (m2 · K/ W) Gaz propre (nettoyage inutile) Gaz naturel ............................................................................. Propane................................................................................... Butane..................................................................................... Turbine à gaz.......................................................................... 0,000 088 à 0,000 53 0,000 17 à 0,000 53 0,000 17 à 0,000 53 0,000 17 Gaz moyennement encrassant (nettoyage éventuel) Fuel no 2 (US) ( % souffre 1 % ) ........................................ Turbine à gaz......................................................................... Moteur Diesel ........................................................................ 0,000 35 à 0,000 70 0,00026 0,00053 Gaz fortement encrassant (nettoyage obligatoire) Fuel no 6 (US) ( % souffre 4 % ) ........................................ Pétrole brut............................................................................ Pétrole résiduel ..................................................................... Charbon ................................................................................. 0,000 53 0,000 70 0,000 88 0,000 88 Espace entre ailettes (mm) à 0,001 23 à 0,002 64 à 0,003 52 à 0,008 80 1,3 à 3 1,8 1,8 Vitesse des gaz (m /s) 30 à 36 3 à 3,8 25 à 30 4,6 à 5,8 5 5 5,9 à 8,6 18 à 24 15 à 21 Exemple du procédé de nettoyage par boules Le nettoyage de la surface interne des tubes se fait au moyen d’une circulation permanente (dans certains cas discontinue) de boules en caoutchouc spongieux. Le procédé consiste à injecter dans le circuit (figure 3), en amont du faisceau tubulaire, des boules d’un diamètre légèrement supérieur au diamètre intérieur des tubes. Le choix du type de boule (diamètre, élasticité, etc.) se fait d’après le type de surface à traiter, le niveau de température de fonctionnement (jusqu’à 140 o C) et les conditions hydrodynamiques ; dans certains cas difficiles, les boules peuvent être recouvertes d’abrasif. En service, les boules ont une densité très voisine de celle de l’eau afin de leur assurer une répartition la plus uniforme possible entre tous les tubes. Pour des raisons économiques et également techniques, ces dispositifs ont été principalement montés sur les condenseurs et échangeurs de chaleur des centrales énergétiques conventionnelles et nucléaires, sur les installations de dessalement d’eau de mer et les complexes chimiques. ■ Procédés mécaniques pour les gaz Pour les échangeurs fonctionnant avec des gaz poussiéreux, il existe différents procédés mécaniques de nettoyage in situ (vapeur, air comprimé, eau) ou de grenaillage, de soufflage acoustique, etc. Le procédé à retenir dépend du type de dépôt et de la nature de la surface d’échange. ■ Procédés chimiques de traitement de l’eau Il existe un nombre important d’informations concernant l’efficacité des divers traitements chimiques de l’eau, que l’on peut utiliser pour réduire l’encrassement. Pour éviter ou minimiser les dépôts entartrants, différents traitements chimiques permettent de lutter avec efficacité : la décarbonatation à la chaux, sur résine ou à l’acide, l’adoucissement, la germination ou ensemencement, les inhibiteurs d’entartrage. Les actions destinées à prévenir l’encrassement biologique consistent soit à détruire les micro-organismes, soit à empêcher leur développement. Les traitements correspondants utilisent soit des biocides (le plus utilisé est le chlore), soit des biostats. B 2 344 − 6 Figure 3 – Procédé de nettoyage en continu par boules 2. Corrosion La corrosion est la dégradation des matériaux sous l’action du milieu ambiant. Initialement, le terme corrosion a été utilisé pour le processus de dégradation des matériaux métalliques par un milieu agressif. Il a été étendu ultérieurement à la dégradation par un milieu agressif des matériaux non métalliques. Souvent, dans la littérature spécialisée, la notion de corrosion est évoquée par le terme résistance chimique ou physico-chimique. Les mécanismes de dégradation des matériaux métalliques et non métalliques sont pratiquement toujours différents dans leur principe mais ils conduisent au même résultat pratique, c’est-à-dire à la destruction du matériau. Nota : le lecteur se reportera utilement aux articles Protection contre la corrosion [Doc. B 2 345] de ce traité. 2.1 Processus de dégradation La dégradation des matériaux métalliques par un milieu agressif peut se faire suivant des processus chimiques ou électrochimiques. ■ Corrosion chimique C’est un processus d’oxydo-réduction entre le métal et le milieu corrosif qui se déroule conformément à la cinétique chimique. Dans ce type de corrosion, l’oxydation du métal et la réduction de l’agent agressif se font au même endroit et sans échange de charges électriques. De même, les produits de corrosion se forment directement dans la zone corrodée. Ce mode de corrosion concerne notamment l’oxydation à haute température des métaux et alliages dans l’air et la corrosion dans des milieux diélectriques (non conducteurs de courant électrique). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique ______________________________________________________________________________________________________________ ÉCHANGEURS DE CHALEUR ■ Corrosion électrochimique Elle est due à l’attaque des métaux par des liquides électroconducteurs. Dans ce cas, le processus de corrosion s’accompagne d’un courant électrique qui circule à l’intérieur du réseau métallique. Les zones où se produisent l’oxydation du métal et la réduction du milieu peuvent être pratiquement confondues ou relativement éloignées (quelques micromètres à quelques centimètres). 2.2 Différents types de corrosion Plusieurs cas types de corrosion peuvent être distingués suivant l’aspect (la morphologie) des dégradations. ■ Corrosion généralisée La corrosion se produit avec la même vitesse sur toute la surface du métal en contact avec le milieu agressif. On a l’habitude d’adopter une surépaisseur de corrosion qui tient compte de la durée de vie que l’on désire pour l’appareil en fonction de la vitesse de corrosion (que l’on peut déterminer sur des échantillons). ■ Corrosion localisée La corrosion se produit avec des vitesses différentes à divers endroits de la surface du métal ; elle peut présenter les formes suivantes : — corrosion par piqûres, localisée dans certains endroits ponctuels ; sur le reste de la surface, le métal n’est pas corrodé ; — corrosion intercristalline, se manifestant uniquement aux joints des grains du métal ; — corrosion sous tension, se produisant dans une zone sollicitée par une contrainte mécanique. Ce type de corrosion provoque des fissures perpendiculaires à la direction de la contrainte ; — fatigue-corrosion ; la fatigue en milieu corrosif conduit à la fissuration et à la rupture pour un nombre de cycles et une contrainte bien inférieurs au cas de fatigue en milieu non corrosif ; — corrosion galvanique, se produisant lorsque deux métaux différents (ayant un potentiel électrochimique différent) sont en contact entre eux dans un milieu corrosif. Le contact des deux métaux forme une pile électrique qui débite un courant provoquant la corrosion du métal le plus négatif ; — corrosion caverneuse ; au contact imparfait entre un métal et un non-métal se forme une fente (caverne) dans laquelle le liquide stagne. Dans le cas où l’on a affaire à de l’eau ou à une solution aqueuse, l’oxygène dissous dans l’eau se consomme dans un processus de corrosion. L’eau stagnant dans la fente est ainsi appauvrie en oxygène et forme avec l’eau ambiante (extérieure) une pile de concentration ; le courant de cette pile corrode le métal non aéré par un processus électrochimique ; — corrosion biologique ; le métal est attaqué par des produits secondaires dus à la présence de micro-organismes (par exemple, corrosion par des sulfures provenant de la réduction des sulfates par des bactéries) ; — corrosion sélective ; dans un alliage, seul un des composants est attaqué, ce qui détruit la pièce qui devient poreuse et perd toute sa résistance mécanique. Dans les cas réels, la corrosion peut se présenter sous un ou plusieurs types, ce qui complique le diagnostic. Le processus de corrosion est influencé par une série de paramètres parmi lesquels on peut citer (sans être exhaustif) les suivants : — la nature de l’alliage ou du métal ; — la nature du fluide agressif ; — les conditions physico-chimiques (température, agitation, vitesse d’écoulement, etc.) ; — l’état de surface du métal. 2.3 Protection contre la corrosion La protection contre la corrosion doit répondre à des sollicitations complexes et variées du point de vue matériaux, mécanismes, milieux agressifs, facteurs mécaniques et physico-chimiques, etc. Il existe une multitude de moyens de lutte contre la corrosion : la très grande majorité d’entre eux font appel à un des deux modes d’action suivants : — action sur le matériau ; — action sur le milieu agressif. Dans le premier groupe sont compris : — l’utilisation des métaux et alliages ou des matériaux non métalliques résistant à la corrosion ; — les traitements de surface améliorant le comportement global de la pièce. Dans le deuxième groupe sont comprises toutes les actions susceptibles de diminuer l’agressivité du milieu ambiant et notamment l’utilisation d’inhibiteurs de corrosion. Un groupe à part dans la protection contre la corrosion est constitué par les méthodes électrochimiques, à savoir la protection cathodique et la protection anodique. Étant donné la multitude de cas qui peuvent se présenter, tant en ce qui concerne le milieu agressif que les matériaux existants, ainsi que les autres sollicitations auxquelles ils sont soumis, un choix optimal de la solution de protection est difficile à faire. Dans la littérature spécialisée, il existe des tables de corrosion qui indiquent, pour divers cas, le ou les matériaux susceptibles de résister ; certaines d’entre elles sont maintenant informatisées. Mais il est hasardeux de faire un choix uniquement à partir de ces tables puisque, dans le processus de corrosion, intervient une multitude de facteurs particuliers qui sont propres à chaque cas. Parmi ces facteurs, on peut citer sans être exhaustifs : — les contraintes mécaniques variables (fatigue) ou continues ; — la présence de zones stagnantes ; — le contact avec d’autres matériaux métalliques ou non métalliques ; — les températures locales importantes qui peuvent augmenter localement la concentration du produit agressif ; — la présence d’impuretés dans le fluide agressif qui peuvent augmenter notablement la corrosivité. En tenant compte de tous les paramètres propres au cas considéré, le choix peut être facilité par des considérations plus larges concernant la résistance des divers matériaux par rapport à un fluide ou à une classe de fluides agressifs. 3. Vibrations Les vibrations constituent un paramètre essentiel à prendre en compte dans la conception d’un échangeur, au même titre que les transferts de chaleur ou les pertes de charge. Outre les aspects classiques (chocs, spectre de vibrations) issus du milieu extérieur, les échangeurs induisent leurs propres vibrations sous l’effet du fluide qui les parcourt. Ce paragraphe traite essentiellement des efforts dynamiques dus au fluide et à leur répercussion sur les tubes dans un échangeur de type tubes et calandre ; cet aspect vibratoire est peu ou pas rencontré dans les autres échangeurs. Suivant la vitesse d’écoulement du fluide côté calandre, les tubes qui vibrent à leurs fréquences propres peuvent se déplacer suffisamment pour entrer en collision. Il s’ensuit un phénomène de fatigue pouvant aller jusqu’à la fuite ou la rupture. L’essentiel du travail consiste à évaluer les paramètres intrinsèques aux tubes (fréquences propres, amortissement), les caractéristiques hydrauliques du fluide côté calandre, et à analyser le couplage fluide/ tubes. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 2 344 − 7 ÉCHANGEURS DE CHALEUR ______________________________________________________________________________________________________________ 3.1 Caractéristiques vibratoires des tubes 3.1.1 Fréquences de résonance Les principales configurations de tubes rencontrées sont : les tubes droits et les tubes coudés en U. Ces tubes sont considérés comme encastrés à chacune de leurs extrémités au niveau des plaques ; ils peuvent s’appuyer sur des chicanes. ■ Dans le cas d’un tube droit supporté ou encastré aux extrémités, les fréquences de résonance sont bien connues : Xn F n = --------------2 2πL avec EI -------M E (N/m2) module d’Young du matériau du tube, Fn (Hz) n ieme fréquence, I (m4) inertie du tube, L (m) longueur entre deux fixations, M (kg/m) masse linéique du tube, Xn nombres dépendant du type de liaison aux extrémités. Les calculs effectués dans [Lalanne, Berthier et coll.] donnent (0) : Type de liaison aux deux extrémités Xn X1 X2 X3 X4 X5 encastré - libre 3,516 22,03 61,69 120,9 199,8 appuyé - appuyé 9,869 39,47 88,82 157,9 246,7 encastré à chaque extrémité libre-libre 22,370 61,67 120,90 199,8 298,5 encastré - appuyé libre - appuyé 15,410 49,96 104,20 178,2 272,0 En conditions réelles, les tubes sont supportés par les chicanes. Le calcul fait intervenir leur espacement et leur nombre. Des solutions sont proposées par les standards de dimensionnement [TEMA]. Pour un espacement non régulier des supports, la méthode est approchée. Sa précision est estimée à 30 % par valeur inférieure. ■ Dans le cas d’un tube en U, la fréquence la plus basse peut être associée à un mode de vibration hors du plan du U. La méthode de calcul n’est plus aussi simple. Le standard TEMA donne toutefois la fréquence minimale de résonance : Cu EI F 1 = 0,040 3 -------2- -------M R avec Cu coefficient dépendant de la distance des supports à la partie coudée (figure 4). Les particularités à prendre en compte pour le calcul de la masse linéique du tube (M ) et de sa raideur (E I ) sont détaillées ci-après. Les méthodes approximatives de prédiction des fréquences de résonance peuvent actuellement être avantageusement remplacées par des calculs exacts, de type éléments finis par exemple, à la portée des micro-ordinateurs. ● Méthode de calcul de la masse du tube La masse linéique est composée de trois termes : la masse du tube, la masse du fluide côté tube et une certaine masse du fluide côté calandre. Si les deux premiers termes sont simples à calculer et ne prêtent pas à discussion, il n’en est pas de même pour la masse ajoutée du fluide côté calandre qui se calcule comme suit : — dans le cas d’un tube à section circulaire isolé dans un fluide, la masse ajoutée est : M = ρS B 2 344 − 8 Figure 4 – Détermination du coefficient Cu en fonction de la distance des supports à la partie coudée (HEDH) ρ masse volumique du fluide côté calandre, 2 S surface du tube πD e 4 ; — plus généralement, pour d’autres sections de tubes isolés ou non, la masse ajoutée s’écrit : avec M = X ρS avec, dans le cas de faisceaux de tubes cylindriques, en fonction du pas adimensionné p /D : (0) p /D X 1,25 2,95 1,5 2 Correction de raideur due à l’effort axial La raideur de flexion du tube peut être modifiée par les efforts axiaux de traction ou de compression. Ces efforts peuvent être dus à la dilatation thermique des tubes ou à la pression sur la plaque support dans le cas d’une tête flottante. L’influence sur la fréquence de résonance est donnée par la formule suivante : ● F nc = F n avec P 2 PL 1 + ------------2 π EI effort axial sur un tube en valeur algébrique (+ en traction, – en compression). On peut noter qu’en compression la fréquence devient nulle pour la charge de flambage du tube. Cependant, en pratique, dans la prise en compte du flambage possible du tube, on limite la baisse de fréquence envisageable (30 % par exemple pour un coefficient de sécurité de 2 sur la charge maximale de flambage). La différence de pression entre tubes et calandre peut jouer le même rôle que les efforts axiaux. Ce cas est plus rarement rencontré. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique ______________________________________________________________________________________________________________ ÉCHANGEURS DE CHALEUR 3.1.2 Réponse vibratoire d’un système Les notions de masse et de raideur qui permettent de déterminer les fréquences de résonance décrivent un système conservatif. Pour une excitation entretenue à ces fréquences, les efforts et déplacements deviennent infinis. En pratique, le système est dissipatif compte tenu de divers phénomènes : — amortissement interne du matériau ; — frottement et chocs sur les supports ; — amortissement visqueux dû au fluide. L’amortissement global qui en résulte ne peut pas être prédit théoriquement. Tout au plus peut-il être évalué dans certaines configurations. Un faisceau de tubes d’un échangeur constitue sur ce point un exemple très complexe. Le nombre suivant, appelé amortissement critique, est utilisé : C ε = ---- E I M 2 avec C E I et M coefficient de frottement visqueux, caractéristiques du système résonnant. Soumis à un déplacement initial sans autres forces appliquées, le mouvement de la structure dépend de la valeur de ε : ε < 1 mouvement sinusoïdal amorti ; ε > 1 mouvement à décroissance exponentielle sans oscillations. Mais ce paramètre est peu interprétable et on utilise souvent le décrément logarithmique δ tel que : ln δ = An /An + 1 A n et A n + 1 étant l’amplitude de deux oscillations successives. Dans le cas le plus courant où ε 1, on a δ = 2 π ε Un autre paramètre très utilisé est le facteur de surtension, représentant l’amplification due à la résonance vue par les tubes : 1 Q = ------2ε pour ε 1 Les valeurs recommandées [HEDH] pour le dimensionnement d’échangeurs sont les suivantes, selon le type de fluide dans la calandre (avec ε 1) : δ = 0,03 et Q = 100 pour un gaz : pour un liquide : δ = 0,1 et Q = 30 Ces valeurs sont conservatives et doivent prévenir tous dommages. 3.2 Vibrations induites par le fluide et couplage fluide/tubes 3.2.1 Vibrations dues au sillage (vortex) Ce type de régime se caractérise par une instationnarité de l’écoulement qui produit à l’aval du tube des tourbillons alternés. Leur fréquence augmente avec la vitesse du fluide. Le paramètre caractéristique est le nombre de Strouhal : Fs D h S = --------------u D h diamètre hydraulique, Fs fréquence des tourbillons, u vitesse du fluide côté calandre. S peut être considéré comme constant dans une large gamme de valeurs du nombre de Reynolds : avec S = 0,2 On peut donc aisément calculer la fréquence F s . La coïncidence entre les fréquences des tourbillons du fluide et de vibration des tubes amène un phénomène de résonance, les efforts ainsi produits pouvant occasionner des dommages. La présentation ci-avant suppose une totale indépendance entre les phénomènes fluide et tubes. Dans la réalité, les tubes étant assez souples, ils peuvent influer sur la fréquence des tourbillons. Le mouvement des tubes amène la fréquence normale des tourbillons à coïncider avec celle des tubes ; on parle alors d’accrochage. Pour éviter ce problème, il est conseillé de respecter un écart relatif de 20 % minimum entre les fréquences du fluide et les fréquences des tubes. 3.2.2 Vibrations dues à la turbulence (buffeting ) Les fluctuations de pression dues à un écoulement ne sont pas, en général, déterministes. On parlera donc en termes probabilistes. L’environnement aléatoire peut être spécifié par une densité spectrale de puissance, c’est-à-dire par une énergie fluctuante moyenne pour une fréquence donnée. Les tubes répondent de manière préférentielle à leur fréquence de résonance en amplifiant la sollicitation ; ils filtrent les autres fréquences. Les efforts induits sur les tubes peuvent être estimés pour un spectre connu. Celui-ci est difficile à mesurer expérimentalement. Il est en général à large bande et de type passe-bas. Si les efforts induits sont inévitables, on peut les diminuer en : — augmentant la fréquence des tubes ; — augmentant l’amortissement ; — diminuant la vitesse du fluide. 3.2.3 Instabilité fluide/tubes Le phénomène d’instabilité est provoqué par un mouvement du tube en orbite autour de son centre, dont la cause est la combinaison des forces hydrodynamiques avec le rappel élastique du tube. L’instabilité se produit quand l’énergie reçue par le tube ne peut pas être dissipée par amortissement. Connors a développé une méthode de prédiction de ce phénomène qui utilise les groupements adimensionnels suivants : uc paramètre de vitesse critique v r = ---------------Fn D h paramètre d’amortissement avec Mδ A r = ------------2 ρDh Dh diamètre hydraulique, Fn M fréquence propre du tube, masse linéique du tube, uc δ ρ vitesse critique du fluide, décrément logarithmique, masse volumique du fluide. La figure 5 donne la variation de v r en fonction de A r , d’après une compilation de résultats publiés [HEDH]. On peut remarquer la dispersion des résultats, mais les points peuvent être approchés de manière conservative par la relation : vr = 4 Ar pour 200 < Re < 100 000 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 2 344 − 9 ÉCHANGEURS DE CHALEUR ______________________________________________________________________________________________________________ Exemple d’un échangeur air-air ayant les dimensions suivantes : pour les tubes de diamètre : D e = 14 mm, D i = 11 mm d’épaisseur : 1,5 mm de pas : p = 22 mm de matériau : carbure de silicium avec E = 420 000 MPa, ν = 0,3 et ρ = 3 200 kg/m3 pour la calandre de diamètre : D c = 200 mm de distance entre chicanes : b = 160 mm de fluide : air à la pression atmosphérique, avec : à l’entrée, θ = 20 oC et ρ = 1,2 kg/m3 à la sortie, θ = 400 oC et ρ = 0,524 kg/m3 pour un débit q = 0,12 kg/s ■ Vitesse débitante du fluide côté calandre Figure 5 – Représentation adimensionnelle des principaux résultats publiés : v r en fonction de A r (HEDH) 3.2.4 Vibrations acoustiques Ce problème n’apparaît qu’en présence de gaz dans la calandre. En effet, ce milieu étant de nature compressible, il présente des fréquences de résonance. Leur valeur se détermine simplement par : c F n = --------2L avec c L vitesse du son dans le gaz, dimension caractéristique de la calandre perpendiculairement aux tubes et à l’écoulement (diamètre de la calandre). Les fréquences acoustiques peuvent être excitées par la turbulence, ce qui génère du bruit. Si un élément de l’échangeur (les tubes par exemple) présente une fréquence propre coïncidante, alors le bruit généré peut s’avérer destructeur. On évitera donc la coïncidence par un écart de 20 % entre ces fréquences. 3.3 Recommandations Après avoir passé en revue les différents mécanismes physiques à éviter, rappelons ici les marges de sécurité usuellement retenues [Mukherjee] : — vis-à-vis de l’instabilité fluide/tubes, la vitesse du fluide côté calandre devra être inférieure de 20 % à la vitesse critique ; — pour les vibrations dues aux tourbillons de sillage et à la turbulence, il est prudent de respecter un écart de 50 % avec la fréquence de résonance du tube ; — pour les problèmes acoustiques, on s’assurera d’un écart d’au moins 20 % entre la fréquence des tourbillons et celle du fluide compressible côté calandre. q u = ----------------ρ Dc b d’où ---------------p–D p e u entrée = 8,6 m/s u sortie = 20 m /s ■ Inertie du tube masse linéique du tube : 2 2 π D e – D i M = ρ -------------------------------- = 0,188 4 kg/m 4 masse du fluide intérieur : négligeable masse ajoutée du fluide extérieur : négligeable inertie de flexion du tube : 4 4 π D e – D i –9 4 I = ------------------------------- = 1,166 × 10 m 64 ■ Fréquence de vibration du tube Xn F 1 = ----------------2 2πb 9,869 EI -------- = ---------------------------2 M 2 π ( 0,16 ) d’où F1 ≈ 3 130 Hz pas de correction due à l’effort axial. ■ Fréquence de vortex Su F s = -------Dh avec S = 0,2 8,6 < u < 20 m/s d’où 122 < Fs < 285 Hz et pas de risque d’accrochage entre Fs et F 1 . Toute solution technologique visant à empêcher les débattements excessifs voire les chocs entre tubes est bénéfique. Citons entre autres : — les plaques intermédiaires entre chicanes, qui rendent solidaires les tubes entre eux et réduisent leur porte-à-faux ; — l’introduction de matériaux absorbeurs d’énergie entre les tubes au milieu des chicanes ; ces matériaux empêchent le contact direct et limitent les débattements par dissipation d’énergie. B 2 344 − 10 11 –9 4,2 × 10 × 1,166 × 10 ------------------------------------------------------------------0,188 4 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique ______________________________________________________________________________________________________________ ÉCHANGEURS DE CHALEUR ■ Instabilité fluide/tubes paramètre de vitesse critique : paramètre d’amortissement : uc v r = --------------F1 Dh Mδ A r = ------------2 ρDh Calcul de A r : δ = 0,03 pour un gaz 0,188 4 × 0,03 = 24 A r = -------------------------------------------–3 2 1,2 ( 14 × 10 ) d’où en considérant v r = 4 A r (figure 5) on obtient v r = 20 et : u c = v r F1D h = 876,4 m/s La vitesse critique étant très supérieure à la vitesse du fluide, il n’y a pas de risque d’instabilité. ■ Vibrations acoustiques c F 1 = -----------2 Dc avec c = 1,4 p atm ---------------------ρ 340 < c < 516 m/s d’où 850 < F 1 < 1 300 Hz Il n’y a pas de concordance entre la fréquence du tube et la fréquence acoustique. 4. Aspects réglementaires 4.1 Application aux échangeurs de chaleur de la réglementation sur les appareils à pression D’une manière générale, les échangeurs thermiques sont des appareils composés de deux capacités distinctes séparées l’une de l’autre par une cloison conductrice de la chaleur, de forme plus ou moins complexe, souvent tubulaire, offrant au passage de la chaleur une étendue aussi grande que possible et activant la convection. La réglementation sur les appareils à pression qui s’applique aux échangeurs de chaleur n’est pas sensiblement différente de celle à laquelle sont soumis les autres appareils à pression composés d’une seule enceinte. Le primaire et le secondaire des échangeurs sont soumis indépendamment l’un de l’autre à la réglementation. En d’autres termes, les dispositions réglementaires s’appliquent à chacune des capacités d’un échangeur et non pas globalement à l’appareil dans son ensemble ; il arrive d’ailleurs qu’une seule de ces capacités, le primaire ou le secondaire, soit soumise à la réglementation. Dans sa forme actuelle, cette réglementation sur les appareils à pression découle de la loi du 28 octobre 1943 modifiée le 23 février 1960, et comprend principalement deux règlements en date du 2 avril 1926 et du 18 janvier 1943 (désignés, dans la suite du présent document, règlements de 1926 et de 1943). À cet égard, il convient de noter que le primaire et le secondaire d’un échangeur peuvent fort bien être soumis à des règlements différents. Plusieurs arrêtés ministériels ont été pris en application de ces deux règlements dans le but de les compléter. Enfin, de nombreuses circulaires et instructions ministérielles explicitent les règlements et leurs textes d’application. ■ Enceintes soumises au règlement de 1926 ● Le décret du 2 avril 1926, modifié en dernier lieu le 19 décembre 1983, classe les appareils qui y sont soumis en trois catégories dénommées canalisation, générateur et récipient : — est considérée comme une canalisation toute enceinte dont le rôle principal est de permettre le passage d’un fluide d’un appareil à un autre ; des transformations physiques ou chimiques ne peuvent y avoir lieu qu’à titre accessoire ; — est considéré comme un générateur, tout appareil dans lequel de l’énergie thermique est apportée à un liquide ou à une vapeur en vue de l’utilisation de l’énergie et éventuellement du fluide lui-même ; par exception, l’appareil n’est pas considéré comme générateur si l’énergie qu’il reçoit est apportée par un fluide provenant lui-même d’un autre générateur soumis au règlement de 1926 ; — est considérée comme un récipient toute enceinte qui n’appartient ni à un générateur, ni à une canalisation. Il en résulte que pour un échangeur de chaleur tel que défini plus haut : — le primaire est toujours un récipient, puisque par définition aucune énergie n’est apportée au fluide qu’il contient ; — le secondaire est soit un générateur, soit un récipient, suivant que l’énergie apportée au fluide qu’il contient l’est en vue ou non de l’utilisation de cette énergie ; a priori, toutefois, le secondaire devrait être considéré comme un récipient dans la majorité des cas. ● Dans ce cadre sont soumis aux dispositions du règlement de 1926 (tableau 3) : — les générateurs et récipients de vapeur d’eau, autres que les cylindres et enveloppes de machines à vapeur, dont la pression effective de la vapeur peut dépasser 0,5 bar et dont la contenance est supérieure à 25 L pour les générateurs et à 100 L pour les récipients ; toutefois, ne sont pas considérés comme des récipients de vapeur les récipients contenant avec de la vapeur d’eau une vapeur ou un gaz autre qu’un gaz inerte, lorsque la pression effective totale peut excéder 4 bar ; — les générateurs et récipients d’eau surchauffée, y compris les récipients pouvant recevoir à la fois de l’eau surchauffée et un autre fluide sous pression, dont la contenance est supérieure à 25 L pour les générateurs et à 100 L pour les récipients et lorsque la température maximale de l’eau peut excéder 110 oC ; — les générateurs utilisant un fluide autre que l’eau, dont la température d’ébullition sous la pression atmosphérique normale est inférieur à 400 oC, lorsque les conditions suivantes sont simultanément remplies : • la contenance du générateur est supérieure à 25 L, • la température du fluide peut excéder 120 oC, • la pression effective de la vapeur produite ou susceptible de se produire peut excéder 1 bar. (0) ■ Enceintes soumises au règlement de 1943 Sont soumis au décret du 18 janvier 1943, modifié en dernier lieu le 13 octobre 1977, les appareils métalliques de production, d’emmagasinage ou de mise en œuvre de gaz comprimés, liquéfiés ou dissous, ou de vapeurs ou de liquides surchauffés sous pression, lorsque la pression effective de la phase gazeuse peut excéder 4 bar, et que le produit de la pression effective maximale exprimée en bars par la contenance exprimée en litres excède le nombre 80 (tableau 3). Le règlement de 1943 n’est cependant pas applicable aux enceintes soumises à tout ou partie des dispositions du règlement de 1926. ■ Arrêtés ministériels pris en application des règlements de 1926 et de 1943 Bon nombre des conditions de construction, d’établissement et d’usage auxquelles sont soumis les appareils à pression réglementée ne sont pas prescrites par les décrets du 2 avril 1926 ou du 18 janvier 1943, mais par des arrêtés ministériels pris en application de ces règlements. On trouvera dans le tableau 4 une liste des principaux arrêtés ministériels susceptibles de concerner les échangeurs de chaleur. (0) Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 2 344 − 11 ÉCHANGEURS DE CHALEUR ______________________________________________________________________________________________________________ Tableau 3 – Enceintes soumises aux règlements de 1926 et 1943 Règlement de 1926 Générateurs et récipients de vapeur d’eau : p > 0,5 bar et V > 25 L (générateur) ou 100 L (récipient), sauf récipients contenant aussi un gaz non inerte, lorsque p > 4 bar Générateurs et récipients d’eau surchauffée : θ > 110 oC et V > 25 L (générateur) ou 100 L (récipient) Générateurs de vapeur autre que l’eau : θ ébullition < 400 oC V > 25 L θ > 120 oC p > 1 bar Règlement de 1943 Appareils métalliques de production, d’emmagasinage ou de mise en œuvre de gaz comprimés, liquéfiés ou dissous, ou de vapeurs ou de liquides surchauffés sous préssion si : p > 4 bar pV > 80 bar · L Sont exclues les enceintes soumise au règlement de 1926. Tableau 4 – Principaux arrêtés ministériels susceptibles de concerner les capacités des échangeurs de chaleur Date Date de la dernière de l’arrêté modification Titre 23/07/1943 14/12/1989 Réglementation des appareils de production, d’emmagasinage ou de mise en œuvre des gaz comprimés, liquéfiés ou dissous. 27/04/1960 14/12/1989 Application de la réglementation sur les appareils à pression aux installations de production ou de mise en œuvre du froid. Réglementation des générateurs et récipients d’eau surchauffée. 18/09/1967 12/12/1967 26/09/1969 – 02/07/1976 22/06/1982 Soupapes de sûreté des appareils à pression de vapeur. 24/03/1978 24/11/1987 Réglementation de l’emploi du soudage dans la construction et la réparation des appareils à pression. 05/10/1981 24/11/1982 Régime d’épreuve et de visite de certains récipients à vapeur ou à eau surchauffée soumis à l’application du décret du 2 avril 1926. 20/10/1982 – Visites réglementaires des appareils à vapeur. Appareils à pression de vapeur à haute température. L’attention du lecteur est attirée plus particulièrement sur deux de ces arrêtés : — celui du 23 juillet 1943 dans lequel on trouve la plupart des conditions auxquelles sont soumises les capacités des échangeurs de chaleur qui relèvent du règlement de 1943 ; B 2 344 − 12 — celui du 24 mars 1978 qui réglemente l’emploi du soudage dans la construction et la réparation des appareils à pression. ■ Recueil des textes La loi du 18 octobre 1943, les règlements de 1926 et de 1943, les arrêtés ministériels pris en application de cette loi et de ces règlements, les circulaires et instructions publiées au Journal Officiel, ainsi que certaines circulaires et instructions récentes non publiées dans cette revue, sont rassemblés dans trois fascicules publiés par le Journal Officiel sous les références 1498.I, 1498.II et 1498.III. 4.2 Réglementation en matière de construction d’échangeur de chaleur Le principe fondamental des règlements de 1926 et de 1943, en matière de construction des appareils à pression, est que le choix des matériaux employés, leur mise en œuvre, la constitution des assemblages, la détermination des formes, dimensions et épaisseurs sont laissés à l’appréciation du constructeur, sous réserve des dispositions prescrites par la réglementation. Cette option délibérée pour une réglementation à caractère libéral est motivée par le souci principal de ne pas s’opposer aux progrès techniques qui trouvent surtout leur source dans les initiatives privées. Le constructeur conserve donc toute liberté et pourtant garde la responsabilité entière de son travail, sauf en ce qui concerne quelques règles suffisamment confirmées par l’expérience acquise, et qui font l’objet de dispositions réglementaires restrictives. L’ensemble de ces dispositions réglementaires s’est toutefois accru avec le temps, mais laisse encore une très grande latitude de choix au constructeur. 4.3 Règles de qualification ou d’essais des échangeurs de chaleur. Normes européennes Dans le cadre de l’ouverture du Marché unique le 1er janvier 1993, l’Union européenne a décidé d’harmoniser les différents documents existants, en ce qui concerne aussi bien les règles de procédure, de qualification ou d’essais que la définition des matériels, et de définir des normes européennes, notamment dans le domaine des échangeurs de chaleur. L’institution européenne spécialisée dans la normalisation est le Comité Européen de Normalisation (CEN). Chaque pays industrialisé s’est généralement doté de règles propres qui peuvent être en accord ou non avec celles des autres pays. C’est ainsi que nous disposons, entre autres, en Europe de normes : AFNOR (France) NORDTEST (Finlande) DIN (Allemagne) ou de recommandations élaborées par plusieurs pays de type Eurovent. C’est ainsi que le Comité Européen de Normalisation a établi les normes suivantes concernant les échangeurs de chaleur (cf. Pour en savoir plus [Doc. B 2 345]) : — terminologie : ENV 247 — essais : ENV 305, 306, 308, 327, 328, 1048, 1117, 1148 — maintenance : ENV 307. Une fois adoptées, ces normes européennes sont intégralement reprises en normes nationales par les comités membres des pays de l’Union européenne. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique P O U R Échangeurs de chaleur par E N André BONTEMPS Université Joseph Fourier, Institut universitaire de Technologie, Département Génie thermique et Énergie (Grenoble) Alain GARRIGUE Université Joseph Fourier. Institut universitaire de Technologie, Département Génie thermique et Énergie (Grenoble) Charles GOUBIER Université Joseph Fourier, Institut universitaire de Technologie, Département Génie thermique et Énergie (Grenoble) Jacques HUETZ Directeur de Recherche émérite au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Professeur à l’École Centrale de Paris Christophe MARVILLET Centre d’Études Nucléaires de Grenoble Pierre MERCIER Centre d’Études Nucléaires de Grenoble et Roland VIDIL Centre d’Études Nucléaires de Grenoble. Tous ces auteurs font partie du Groupement pour la Recherche sur les Échangeurs thermiques (GRETh). 8 - 1995 Bibliographie Doc. B 2 345 S A V O I R Ouvrages généraux Description des échangeurs KERN (D.Q.). – Process heat transfer. Éd. McGrawHill, New York (1965). CHISHOLM (D.). – Heat exchanger technology. Applied Science Publishers Ldt, Londres (1980). MAC ADAMS (W.H.). – Transmission de la chaleur. Éd. Dunod, Paris (1961). TEMA. – Standard of the Tubular Exchanger Manufacturer Association, 6e éd. (1978). KREITH (F.). – Transmission de chaleur et thermodynamique. Éd. Masson, Paris (1967). LEONTIEV (A.). – Théorie des échanges de chaleur et de masse. Éd. MIR, Moscou, édition originale de 1979, traduction française de 1985. SACADURA (J.F.). – Initiation aux transferts thermiques. Éd. Tech. et Doc., Paris (1982) réédition 1993. VIDIL (R.), GRILLOT (J.M.), MARVILLET (C.), MERCIER (P.) et RATEL (G.). – Les échangeurs à plaques : Description et éléments de dimensionnement. Collection Échangeurs de chaleur, 2e éd. Lavoisier, sept. 1990. HUETZ (J.) et PETIT (J.P.). – Notions de transfert thermique par convection. Éd. Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique A 1 540, août 1990. CHAUDOURNE (S.). – Caloducs. Éd. Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 9 545, avril 1997. AZBEL (D.). – Heat transfer application in process engineering. Noyes Publication Park Ridge, New Jersey (1985). SIMONSON (J.R.). – Engineering heat transfer. Éd. McMillan Education Ltd, Houndmills (UK) (1988). SHAH (R.K.). – Industrial heat exchangers. Von Karman Institute for Fluid Dynamics. Lecture series 1991-04, classification of heat exchangers, 27-31 mai 1991. Heat Exchangers Design Handbook : 3.7 Plate heat exchangers. Éd. Hemisphere Publishing Corporation (1983). KAYS (W.M.) et LONDON (A.L.). – Compact heat exchangers. Éd. McGraw-Hill (1964). PEZE (A.). – L’échangeur platulaire dans les procédés. Informations Chimie no 291, janv.-fév. 1988. HOLGER (M.). – Heat exchangers. Éd. Hemisphere Publishing Corporation, Washington (1992). LEROY (J.). – Les échangeurs à plaques Alfa-Laval : une technologie en mutation. Informations Chimie no 291, janv.-fév. 1988. BAILLY (M.) et NAVARRO (M.). – Présentation des échangeurs à films. Conférence ATEE : Quoi de neuf sur les échangeurs de chaleur ?, Martigues, mai 1988. ROUSSEL (M.). – Les récupérateurs de chaleur air-air. Éd. SEDIT, Paris (1980). LELEU (R.). – Calcul et construction des évaporateurs à film ruisselant. Colloque international : La technique du film appliqué aux opérations du génie chimique, IFP, 27-28 avril 1983. HEILMANN (W.) et HAGEMEISTER (K.). – Die Entwicklung von Gasturbinen kleiner leistung mit regenerativen Wärmetauschern in der MTV. MTZ 38 5, p. 209-11 (1977). HOLMES (R.C.) et PERRY (J.H.). – Chemical engineering handbook. 3e éd. McGraw-Hill (1974). PERRY (J.H.) et CHILTON (C.H.). – Chemical engineering handbook. 5e éd. McGraw-Hill (1974). Heat Exchange Institute. – Standards for steam surface condensers, 6e éd. New York (1970). LEVY (W.). – Condenseurs par surface dans les centrales thermiques. Éd. Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 1 540, mai 1990. VERDU (J.). – Vieillissement des plastiques. AFNOR, Technique. Éd. AFNOR diffusion Eyrolles (1984). DERONZIER (J.C.) et LAURO (F.). – Les échangeurs de chaleur en matière plastique. Collection Échangeurs de chaleur, diffusion Lavoisier, sept. 1989. LAURO (F.) et HUYGHE (J.). – Utilisation des matières plastiques comme surface d’échange de chaleur pour économiser l’énergie dans les procédés industriels de concentration par évaporation. Revue Physique Appliquée 17-1982, p. 617-623. FRAAS (A.P.). – Heat exchanger design. Éd. John Wiley (1984). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique Doc. B 2 345 − 1 P L U S P O U R E N S A V O I R P L U S ÉCHANGEURS DE CHALEUR ______________________________________________________________________________________________________________ Dimensionnement thermique BELL (K.). – Exchanger design based on the Delaware research program. Petro. Chem. Engineer, oct. 1960. BELL (K.). – Final report of the cooperative research program on shell and tube heat exchangers. University of Delaware, janv. 1963. KAKAC (S.), BERGLES (A.E.) et MAYINGER (F.). – Heat exchangers thermohydraulic fundamentals and design. Éd. Hemisphere Publishing Corporation, New York (1981). THONON (B.). – Étude et optimisation de la distribution du fluide dans un échangeur de chaleur à plaques. Thèse à l’université de Nancy (1991). MERCIER (P.) et RATEL (G.). – Dimensionnement des échangeurs à tubes et calandre, le logiciel CETUC. Revue générale de Thermique no 313, janv. 1988. VIDIL (R.), RATEL (G.) et GRILLOT (J.M.). – Thermal hydraulic performances of plate and frame heat exchangers. The CEPAJ software. Eurotherm seminar, Hambourg mars (1991). AMBLARD (A.). – Comportement hydraulique et thermique d’un canal plan corrugué. Application aux échangeurs de chaleur à plaques. Thèse INP Grenoble (1986). HUGONNOT (P.). – Étude locale de l’écoulement et performances thermohydrauliques à faible nombre de Reynolds d’un canal plan corrugué. Applications aux échangeurs de chaleur à plaques. Thèse à l’université de Nancy (1989). MUELLER (A.C.) et CHIOU (J.P.). – Review of various flow maldistribution in heat exchangers. Heat Transfer Engineering, vol. 9, p. 36-50 (1988). EDWARDS (M.F.) et al. – The flow distribution in plate heat exchanger. First nat. conf. on heat exchanger, the Institution of Chemical Engineers (UK) (1984). FOCKE (W.W.) et al. – The effect of corrugation inclination angle on the thermohydraulic performances of a plate heat exchanger. Int. J. of Heat and Mass Transfer, vol. 28, p. 1 469-1 478 (1985). BASSIOUNY (M.K.) et MARTIN (H.). – Flow distribution and pressure drop in plate heat exchanger. Chemical Engineering Science, vol. 39, p. 693-704 (1984). KANDIKAR (S.G.) et SHAH (R.K.). – Multipass plate heat exchanger. Effectiveness NTU results and guidelines for selecting pass arrangements. Trans. of ASME, J. of Heat Transfer, vol. 111, p. 300-313 (1989). BAJURA (R.A.) et JONES (E.H.). – Flow distribution in Manifolds. Trans. of ASME, J. of Fluid Engineering, p. 654-666, déc. 1976. THONON (B.), MERCIER (P.) et FEIDT (M.). – Flow distribution in plate heat exchangers and consequences on thermal and hydraulic performances. Eurotherm seminar, Hambourg, mars 1991. PALEN (J.W.) et TABOREK (J.). – Solution of shell side flow pressure drop and heat transfer by stream analysis method. Chemical Engineering Progress Symposium Series, Philadelphie, oct. 1960. HIRT (C. W.), NICHOLS (B.D.) et ROMERO (N.C.). – SOLA : a numerical solution algorithm for transient fluid flows. Los Alamos, rapport no 5 852 (1975). GRAND (D.), MENANT (B.), MERCIER (P.) et VILLAND (M.). – Numerical modelling of heat exchanger of LMFBR. IARH meeting, Lausanne (1987). MENANT (B.), MERCIER (P.) et VILLAND (M.). – Logiciel de thermohydraulique TRIO-VF. Applications aux échangeurs de chaleur. Revue générale de Thermique no 340, avril 1990. Doc. B 2 345 − 2 COEFFE (Y.) et TODREAS (N.). – Formulation of the fluid-solid interaction force for multi-dim. Two phase flow within tube arrays. Nuclear Engineering and Design, p. 383-391 (1980). VIOLLET (P.L.). – Sur la modélisation des écoulements dans des faisceaux de tubes ou contenant des inclusions dispersées. IARH meeting, Lausanne (1987). DOMINGOS (J.D.). – Analysis of complex assemblies of heat exchangers. Int. J. Heat Mass Transfer. 12, p. 537-548 (1968). Intensification des échanges ROBINSON (H.) et BRIGGS (D.E.). – Pressure drop of air flowing across triangular pitch banks of finned tubes. CEP Symp. Series no 64, vol. 62, p. 177-188 (1966). JOSHI (H.M) et WEBB (R.L.). – Prediction of heat transfer and friction in the offset strip fin array. Int. J. Heat Mass Transfer, vol. 30, no 1, p. 69-84 (1987). DAVENPORT (C.J.). – Correlations for heat transfer and flow friction caracteristics of lourered fins. Heat Transfer. Seattle 1983. AIChE Symp. Series no 225, vol. 79, p. 19-27 (1983). BRIGGS (D.E.) et YOUNG (E.H.). – Convection heat transfer and pressure drop of air flowing across triangular pitch banks of finned tubes. Chem. Eng. Progr. Symp. Series no 41, vol. 59, p. 1-10 (1983). RABAS (T.J.). – The effect of fin density on the heat transfer and pressure drop performance of low finned tube banks. ASME paper no 80-HT-97 (1980). ACHAICHA (A.A.) et COWELL (T.A.). – Heat transfer and pressure drop characteristics of flat tube and lourered plate fin surfaces. Experimental thermal and fluid Science, p. 147-157 (1987). GRAY (D.L.) et WEBB (R.L.). – Heat transfer and friction correlations for plate fin and tube heat exchangers having plain fins. Heat Transfer, vol. 6, p. 2 745-2 750 (1986). UTTAWAR (S.B.) et RAJA RAO (M.). – Turbulent flow friction and heat transfer characteristics of single spirally enhanced tubes. J. Heat Transfer, vol. 107, p. 930-935 (1985). KUMAR (R.) et JUDO (R.L.). – Heat transfer with coiled wire turbulence promotors. Canad. J. Chem. Eng., vol. 48, p. 378-383 (1970). HONG (S.W.) et BERGLES (A.E.). – Augmentation of laminar flow heat transfer in tubes by means of twisted tape inserts. J. Heat Transfer, vol. 91, p. 434-442 (1969). THORSEN (R.) et LANDIS (F.). – Friction and heat transfer characteristics in turbulent swirl flow subjected to large transverse temperature gradients. J. Heat Transfer, vol. 90, p. 87-89 (1968). SETHUMADHAVAN (R.) et RAJA RAO (M.). – Turbulent flow friction and heat transfer characteristics of single and multistart spirally enhanced tubes. J. Heat Transfer, vol. 108, p. 55-61 (1986). WEBB (R.L.). – Heat transfer and friction in tubes with repeated rib roughness. Int. J. Heat Mass Transfer, vol. 14, p. 601-617 (1971). SHAH (M.M.). – A new correlation for heat transfer during boiling flow through pipes. ASHRAE Transactions, vol. 22 (1976). YlLMAZ (S.) et WESTWATER (J.W.). – Effect of commercial enhanced surfaces on the boiling heat transfer curve. Advances in enhanced Heat Transfer. ASME (1981). GAMBILL (W.R.) et GREENE (N.D.). – Heat transfer and pressure drop for water in swirl flow tubes with internal twisted tape. Chem. Eng. Prog., vol 54, no 10, p. 68-76 (1958). KIMURA (H.) et ITO (M.). – Boiling heat transfer and pressure drop in internal spiral-grooved tubes. Bulletin of JSME, vol. 24, no 195, p. 1 602-1 607 (1981). Problèmes de fonctionnement et aspects réglementaires Encrassement EPSTEIN (N.). – Fouling in heat exchangers. Fouling of heat transfer equipment. Éd. Somerscales EFC. Knudsen JG., p. 701, Hemisphere Washington DC (1981). GUDMUNSSON (J.S.). – Particule fouling, idem p. 357. EPSTEIN (N.). – Fouling : technical aspects, idem p. 31 LECONTE (J.). – Protection contre la corrosion. Éd. Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique A830, nov. 1981. NALCO water Handbook. Éd. McGraw-Hill Book Company. Mémento technique de l’eau, société DEGREMONT. FROMENT (G.F.). – Fouling of heat transfer surfaces by coke formation in petrochemical reactor. Fouling of heat transfer equipment. Éd. Somerscales EFC. Knudsen JG., p 411 Hemisphere Washington DC (1981). LUND (D.) et SANDHU (C.). – Chemical reaction fouling due to foodstuffs, idem p. 437. BEAMA. – Recommanded practice for the design of surface type steam, condensing plans. British Electrical and Allied Manufacturer’s Association. Publi. no 222 (1967). MARNER (J.) et WEBB (R.L.). – Worshop on an assesment of gas-side fouling in fossing fuel exhaust environment. DOE/ID/12138-1, juil. 1982. TABOREK (J.), AOKI (T.), RITTER (R.B.), PALEN (J.W.) et KNUDSEN (J.G.). – Fouling : the major unresolved problem in heat transfer. Chem. Eng. Prog. vol. 68, no 2, avril 1972. DUFFAU (C.), GRILLOT (J.M.), NAVARRO (J.M.) et VIDIL (R.). – L’encrassement dans les échangeurs : description, prévention. Collection Échangeurs de chaleur, diffusion Lavoisier, réédition fév. 1991. Corrosion Corrosion basics. National Association of Corrosion Engineers, 360 pages (1984). UHLIG (H.). – Corrosion et protection (traduction d’un ouvrage allemand). Éd. Dunod (1970). PLUDEK (R.). – Design and corrosion control. Éd. Mac Millan Press Ltd (1977). LAQUE (F.L.) et COPSON (H.R.). – Corrosion resistance of metals and alloys. Reinhold Publishing Corporation (1963). MAURIN (A.). – Manuel anticorrosion. Éd. Eyrolles (1961). BLIEM (C.), LANDINI (D.J.) et FEDERER (J.L.). – Ceramic heat exchanger, ceramic corrosion evaluation. Éd. Noyes Publications (1985). SEYMOUR (R.). – Plastics corrosives. A Wiley Interscience Publication, Éd. John Wiley and Sons. Vibrations LALANNE (M.), BERTHIER (P.) et DER-HAGOPIAN (J.). – Mécanique des vibrations linéaires. Éd. Masson (1980). HEDH, Mechanical Design of Heat Exchanger. Hemisphere, révision 1987. CONNORS (H.J.). – Fluid elastic vibration of heat exchanger tube arrays. Trans. ASME, J. Mech. Des., vol. 100, no 2, p. 347-353. MUKHERJEE (R.). – Use double segmental baffles in shell and tube heat exchangers. Chemical Eng. Progress, nov. 1992. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique ______________________________________________________________________________________________________________ ÉCHANGEURS DE CHALEUR Normalisation Normes européennes ENV 247 ENV 1118 Échangeurs thermiques. Terminologie (E 38-320, déc. 1990). Ce document donne une terminologie des échangeurs thermiques permettant l’utilisation de termes cohérents. Elle a été établie à partir d’une analyse des critères fondamentaux relatifs à la conception, la réalisation et le mode d’exploitation des échangeurs thermiques. ENV 305 ENV 306 Échangeurs thermiques. Méthodes de mesurage des paramètres nécessaires à l’évaluation des performances (E 38-322, déc. 1990). Ce document indique les méthodes et la précision de mesurage de la température, de la pression, de la qualité et du débit-masse de divers fluides et spécifie la mesure de la perte d’énergie mécanique d’un échangeur thermique. ENV 307 Échangeurs thermiques. Guide de préparation des notices d’installation, de fonctionnement et de maintenance nécessaires au maintien des performances de tous les types d’échangeurs thermiques (E 38-323, déc. 1990). ENV 308 Échangeurs thermiques. Procédures d’essai pour la détermination de la performance des récupérateurs de chaleur air/air et air/gaz (E 38-324, déc. 1991). Ce document décrit les méthodes d’essais communes en laboratoire des récupérateurs de chaleur air/air ou utilisant des produits de combustion des installations de chauffage dans le domaine du batiment (à l’exclusion des applications de process), en vue de déterminer leurs caractéristiques de fonctionnement. Sont spécifiées les exigences et procédures pour leur exécution ainsi que les conditions initiales permettant de vérifier les caractéristiques de fonctionnement indiquées par le fabriquant. ENV 327 ENV 328 Échangeurs thermiques. Échangeurs eau/eau pour le chauffage urbain. Procédures d’essais pour la détermination des performances (E 38-331, déc. 1993). Ce document s’applique aux appareils fabriqués en série pour les appareils de chauffage urbain et son objet est de définir un essai type. ENV 1397 Échangeurs thermiques. Ventiloconvecteurs à eau. Procédures d’essais pour la détermination des performances (E 38-332, déc. 1994). Ce document s’applique aux ventiloconvecteurs utilisant de l’eau ou des mélanges à base d’eau chaude ou glacée. Normes françaises Association Française de Normalisation AFNOR NF E 38-200 4.87 Pompes à chaleur et échangeurs thermiques. Appareils pour la récupération d’énergie sous forme d’eau chaude à partir des équipements frigorifiques. NF E 51-702 7.85 Composants de ventilation mécanique contrôlée. Code d’essais aérauliques et thermiques des récupérateurs de chaleur et des centrales monoblocs de récupération à échangeurs statiques à double flux. NF E 51-703 6.81 Composants de ventilation mécanique contrôlée. Code d’essais aérauliques et thermiques des récupérateurs de chaleur à échangeur rotatif. National Testing Institute of Sweden Methods of measuring the parameters necessary for establishing the performance. Normes finlandaises NT-VVS-021 1983 Heat recovery units. External leakage. Ce document s’applique aux appareils isolés fonctionnant avec un fluide réfrigérant (primaire). Son but est de définir des méthodes d’essais uniformes. NT-VVS-022 1983 Heat recovery units. Internal leakage. NT-VVS-023 1983 Heat recovery units. Air flow capacity. NT-VVS-024 1983 Heat recovery units. Temperature efficiency. NT-VVS-025 1983 Heat recovery units. Functioning at low outdoor temperatures. MET-84-24 Air to air heat recovery units. Test methods. Échangeurs thermiques. Procédures d’essai pour la détermination de la performance des aérofrigorifères à convection forcée (E 38-326, nov. 1992). Échangeurs thermiques. Refroidisseurs de liquide à convection forcée. Batteries froides. Procédures d’essais pour la détermination des performances (E 38-327, août 1993). Échangeurs de chaleur. Condenseurs à eau. Procédures d’essai pour la détermination des performances (E 38-328, avril 1994). Ce document s’applique aux condenseurs à eau qui fonctionnent avec un fluide frigorigène. E N S A V O I R Normes suédoises NORDTEST Ce document s’applique aux refroidisseurs de liquide à convection forcée pour lequel n’intervient pas de changement de phase. ENV 1117 ENV 1148 Échangeurs thermiques. Procédures d’essai pour la détermination de la performance des aérocondenseurs à convection forcée (E 38-325, avril 1991). Ce document s’applique aux appareils utilisant soit l’expansion directe d’un fluide frigorigène, soit un fluide frigoporteur. Son but est de préciser une méthode unique. Il ne concerne pas les aérofrigorifères à convection naturelle. ENV 1048 Ce document s’applique aux refroidisseurs de liquides fabriqués en série qui fonctionnent avec un fluide frigorigène. Échangeurs thermiques. Définitions de la performance des échangeurs thermiques et procédure générale d’essai pour la détermination de la performance de tous les échangeurs thermiques (E 38-321, déc. 1990). Ce document donne les termes généraux et la méthodologie de calcul à utiliser pour déterminer les caractéristiques de performances des échangeurs thermiques. Il inclut des considérations théoriques et un mode opératoire d’essai général. Échangeurs de chaleur. Refroidisseurs de liquides. Procédures d’essais pour la détermination des performances (E 38-329, avril 1994). P O U R Normes allemandes EUROVENT 10/1 1986 Récupérateurs de chaleur. Définitions, terminologie, classification et caractéristiques de fonctionnement. 10/2 1986 Récupérateurs de chaleur. Méthodes d’essais pour dispositifs de récupération de chaleur destinés aux systèmes de traitement d’air. 7/3 1986 Réchauffeurs d’air et refroidisseurs d’air à écoulement forcé. Règles d’essai relatives avec échangeurs thermiques. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique Doc. B 2 345 − 3 P L U S P O U R E N S A V O I R P L U S ÉCHANGEURS DE CHALEUR ______________________________________________________________________________________________________________ Laboratoires et organismes Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) Laboratoire d’Énergétique et de Mécanique Théorique et Appliquée (LEMTA) Armines (Association de recherches), Centre de Mise en Forme des matériaux (CEMEF) Laboratoire d’Énergétique Moléculaire et Macroscopique et de Combustion (EM2C), de l’École Centrale de Paris Centre de thermique de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) (CETHIL) Laboratoire d’Études Thermiques (LET), de l’École Nationale Supérieure de Mécanique et d’Aérotechnique de Poitiers (ENSMA) Centre National du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux et des Forêts (CEMAGREF) Laboratoire de Thermocinétique, de l’Institut des Sciences de l’Ingénieur en Thermique, Énergétique et Matériaux (ISITEM) Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques (CETIAT) Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM) Laboratoire de Thermodynamique, Moteurs et Propulsion (Serpong, Indonésie) (LTMP) Électricité de France (EDF), Direction des Recherches Laboratoire des Transferts Thermiques (LTT), de l’université de Pau Groupement pour la Recherche sur les Échangeurs Thermiques (CENG) (GRETh) Laboratoire des Systèmes Énergétiques et Transferts Thermiques (SETT), de l’université de Provence (IUSTI), Institut universitaire des Systèmes Thermiques Industriels) Heat Transfer and fluid Flow Service (HTFS) Heat Transfer Research Incorporation (HTRI) Laboratoire Fluides, Automatique, Systèmes Thermiques (FAST), de l’université de Paris Sud, Paris XI Institut de Mécanique des Fluides, de l’Institut National Polytechnique de Toulouse (INPT) National Engineering Laboratory (NEL) Institut Français du Pétrole (IFP) Service Universitaire d’Énergétique (SUE), de l’université de Reims Vereinigung der Technischen Uberwachungs Verein (VDTUV) Institut für Kernenergetik und Energiesysteme (IKE) Uniclima Union syndicale des constructeurs de matériels aérauliques, thermiques, thermodynamiques et frigorifiques Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) Fabricants (liste non exhaustive) Acova Mannesmann Carnoy ASET Appareils Spéciaux d’Échangeurs de Température Microturbo Barriquand Niro Kestner Brown Fintube Nordon Cryogénie BTT Batignolles Technologies Thermiques Packinox Calor Secan Carrier SEPR Sté Européenne des Produits Réfractaires Cepic Setrem Chaffoteaux et Maury Spirec CIAT Cie Industrielle d’Applications Thermiques Tétra Laval, Division Alfa-Laval SNC DATE Développement et Applications des Techniques de l’Énergie Thermi-consult Elm Leblanc Tréfimétaux Friga Bohn Valéo Thermique Habitacle GEC Alsthom Delas Valinox Welded GEC Alsthom Stein Industries Vicarb GES-GEA Ergé Spirale Vulcanic Hamon Lummus Ziemann-Secathen Le Carbone Lorraine Doc. B 2 345 − 4 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique