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HSST BacIII ESI-1

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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
Ecole des Ingénieurs Industriels
ESI
Santé, Sécurité à l’industrie & Environnement
Health Safety & Environment (HSE)
Troisième Bachelier Toutes Section
Par : Serge Christian MUKANYA
MSc in Environmental Engineering
CT au Département de Métallurgie
Polytechnique/Unilu
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PLAN DU COURS (30 th + 45 TPE)
Introduction et objectifs
Généralités
Les statistiques d’accidents et leur utilisation
Quelques définitions
Chap.I:Hygiène,santé,sécuritédansl’entrepriseetEnvironnement
Chap. II : Lesconceptsdelaprévention
Chap. III : Lesrisquesdansl’industrie
Chap. IV : L’organisationdelasécurité
SystèmedePermisetd’autorisationdetravail,Identificationdesdangers&AnalysedeDangerde
Travail(ADT/THA)
Chap. V : Les responsabilités de l’Agent chargé de la sécurité du Travail
Chap. VI : L’ergonomie
Les statistiques d’accidents et leur utilisation
Conclusions
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 Introduction et objectifs
Introduction
La Santé, la Sécurité au Travail qui sont connues sous le vocable Safety
constituent une valeur non négociable.
Le Safety n’a pas de prix, c’est la première valeur dans les milieux
industriels et en Anglais nous disons que : « Safety is our first value »
C’est une valeur non négociable.
Nous partons du principe selon lequel il n’existe pas de magasin, de
super marché ou l’on peut trouver de pièce de rechange de la main, d’un
doigt ou d’un œil.
Tout accident est évitable et tout accident est prévisible.
Fort de tout ce qui précède le Safety est un outil indispensable sans
lequel on ne saurait produire en garantissant l’épanouissement.
Objectifs
 Prévenir les accidents, les effets nocifs pour la santé et les maladies
résultant du travail dans les industries
 Assurer la bonne conduite dans les usines, conformément aux
exigences de la sécurité
 Permettre l'analyse, du point de vue de la sécurité, de la santé et des
conditions de travail, des techniques mises en œuvre dans les industries
et la modification de ces techniques afin d'en éliminer les risques ainsi
détectés
 Faciliter l'adoption de dispositions, sur le plan juridique, le plan
administratif et le plan de la formation, pour la mise en œuvre des
mesures préventives et correctives qui s'imposent
 Promouvoir les consultations et la coopération les plus larges entre les
gouvernements et les organisations d'employeurs et de travailleurs en
vue d'améliorer la santé et la sécurité au travail
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Généralités
Nous allons essayer de donner une définition satisfaisante du Safety.
Le safety ou la Sécurité au travail ou à l’industrie dans notre cas : c’est
réunir les conditions dans lesquelles on est sauf (sain et sauf). Les
conditions dans lesquelles on est protégé contre les dommages, les
blessures, les dangers ou autres résultats non souhaitables. Le Safety
peut aussi faire allusion au contrôle ou maitrise des dangers reconnus
pour assurer un niveau de protection acceptable.
En français on parle de la sécurité, tout court. Ce qui peut prêter a
confusion.
Safety : Relative freedom from danger, risk, or threat of harm, injury, or loss to personnel
and/or property, whether caused deliberately or by accident. See also security.Read
more: http://www.businessdictionary.com/definition/safety.html
Absence relative de danger, de risque ou de menace de préjudice,
de blessure ou de perte pour le personnel et / ou les biens, qu'ils
soient causés délibérément ou par accident.
Dans le cas qui nous concerne, nous sommes dans le secteur
industriels
Les statistiques des accidents et leur utilisation
Environ deux millions de personnes sont tuées par leur travail chaque
année.
C’est un chiffre mondial, extrait des estimations les plus récentes de
l’OIT.
Si impressionnants soient-ils, ces chiffres ne révèlent qu’une partie du
problème. On peut considérer qu’environ 160 millions de personnes sur
notre planète ont des maladies professionnelles. Dans un cas sur trois,
la maladie entraîne la perte de quatre jours de travail ou plus. En même
temps, le nombre d’accidents du travail dans le monde, mortels ou non,
est estimé à 270 millions par an.
Le travail qui tue n'est pas une fatalité.
Les accidents n’"arrivent" pas juste comme ça.
Les maladies ne frappent pas au hasard.
Elles ont une cause. La plus grande partie des décès, blessures et
maladies imputables au travail peuvent être évitées.
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Quelques définitions
Qu’est-ce que le Safety ?
La condition pour être protégé contre, un danger, un risque ou des
blessures.
Ou encore la condition pour ne pas causer, créer un danger, un risque
ou des blessures
Activité : ensemble de tâches ou séquences de travail organisées dans
un but précis
Attributions : objectifs, tâches ou fonctions assignés à une personne ou
un poste
Compétence : capacité à maîtriser des situations professionnelles,
fondée généralement sur des savoir-faire et savoir-être
Emploi : unité élémentaire de l’organisation regroupant un ensemble de
tâches et d’activités qui requière des compétences identiques
Employeur : désigne le chef d’entreprise
Fonction : ensemble des missions et responsabilités attribuées à une
personne
Poste : ensemble des tâches concrètes définies dans le cadre d’une
structure à un moment donné
Responsabilité : ici il y a une nuance à observer. Au sens juridique, la
responsabilité de la santé-sécurité est autant la responsabilité pénale
que civile du Chef d’entreprise ou de l’employeur
Rôle : ce qui doit être assuré par une personne pour la réalisation d ’une
tâche
Tâche : séquence élémentaire de travail constitué d’un enchaînement
d’opérations contribuant à l’activité
Travailleur : désigne l’ensemble des salariés, mais aussi les stagiaires
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 Chap. I : Hygiène, santé, sécurité dans l’entreprise et Environnement
La gestion de la santé et de sécurité au travail fait l’objet d’un cadre
réglementaire important
Ce cadre comprend aussi bien des textes de portée générale, que des textes
très techniques, propres à un domaine ou à une activité qui impose de fait une
obligation de sécurité de résultats et des moyens pour l’employeur
O.I.T définit l’HST comme une science de prévoir, d’identifier, d’évaluer et de
maîtriser les facteurs et les contraintes propres au travail ou qui en résultent et
qui sont susceptibles d’entraîner la maladie, l’altération de la santé et du bien-être
des travailleurs, tout en tenant compte des impacts éventuels sur la communauté
avoisinante et sur l’environnement général
Donc, la Santé et la Sécurité au travail sont l’affaire de tous
L’implication des travailleurs et leurs représentants est tout aussi indispensable
Donc, l’Hygiène, santé et sécurité du travail est une science consacrée à la gestion
des risques objectivement mesurables
La notion de sécurité a des significations très diverses selon les disciplines sociales
Sécurité et management
Le management est défini comme une technique d’ organisation de l’entreprise
Le management de la santé et de la sécurité au travail c’est quoi?
Le management vient des expressions latines « manus : main » et «maneggiari :
construire »
Il tire ses origines d’Amérique bien que le principe soit français
Le management de la santé et de la sécurité au travail fait partie du
management global de l’entreprise
Il permet l’évaluation des différents risques rencontrés sur son lieu de travail
pouvant porter atteinte à la sécurité et à la santé des travailleurs (c’est-à-dire des
risques professionnels)
Donc, tout employeur est tenu d’organiser la santé-sécurité dans son
entreprise
La construction d’une organisation de manière participative est un bon moyen
de :
 prendre en compte l’ensemble des actions nécessaires à la mise
en place d’une organisation de la prévention optimale
 faire que chacun s’approprie ses propres responsabilités dans
cette organisation
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Pourquoi le système de management de la santé et de la sécurité au travail ?
Ce système permet de manière continue, d’améliorer la sécurité et la santé au
travail
Il procure les avantages suivants :
 diminuer les accidents et les maladies professionnelles
 assurer la prévention et la protection des travailleurs et des
travailleurs des entreprises extérieures
 agir sur les situations dangereuses pour éviter l’accident
 améliorer la gestion de la santé-sécurité
 favoriser et pérenniser les bonnes pratiques
Ce système permet de manière continue, d’améliorer la sécurité et la santé au
travail
Il procure les avantages suivants :
 améliorer la motivation du personnel et les conditions de travail
 donner un moyen de contrôle de la gestion en place
La fonction de sécurité dans le système de H. FAYOL
Henri FAYOL place la fonction de sécurité parmi les six de base de toute
entreprise industrielle
Ces fonctions sont les suivantes :
 fonction technique (qui consiste à produire, transformer…)
 fonction commerciale (qui consiste à acheter et à vendre)
 fonction financière (qui consiste à rechercher et à gérer les
capitaux)
 fonction de sécurité (qui consiste à protéger les biens et les
personnes)
Henri FAYOL place la fonction de sécurité parmi les six de base de toute
entreprise industrielle
Ces fonctions sont les suivantes :
 fonction de comptabilité (qui consiste à enregistrer les données
comptables) ;
 fonction administrative (qui consiste à prévoir, à organiser, à
commander, à coordonner et à contrôler (P.O.C.C.C))
La vie étant dynamique, actuellement ces fonctions n’ont plus la même
articulation à l’exception de celle de fonction technique qui reste une tâche
permanente et essentielle de la gestion pour toute entreprise
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Sécurité ou prévention des accidents
Sécurité
La sécurité au travail est un facteur très capital dans une entreprise et une
obligation légale
La sécurité est définie comme étant la confiance, la tranquillité d’esprit
résultant de la pensée qu’il n’y a rien à craindre
Mais, dans cette pensée, il faut savoir que l’accident de travail ne prévient pas
quand ça survient
Les causes d’accident ne sont jamais facile à déceler ni d’y remédier
C’est pourquoi on fait intervenir la notion de PREVENTION
Prévention
La prévention est définie comme étant l’ensemble des mesures à prendre pour
prévenir les risques
La prévention vise donc à restreindre les accidents du travail et les conduites
de prise de risques
Elle est souvent basée sur une étude de la genèse des accidents de travail
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La prévention et l’action syndicale
Dans une entreprise, le syndicat est un organe qui a pour rôle, de sécuriser,
de protéger et d’améliorer les conditions sociales du travailleur
C’est ainsi que le syndicat se place au premier plan dans l’œuvre de
prévention
Elle est souvent basée sur une étude de la genèse des accidents de travail
 Chap. II : Les concepts de la prévention
C'est une attitude et/ou l'ensemble de mesures à prendre consistant à limiter le risque
professionnel, visant à prévenir ce risque en annulant ou en diminuant la probabilité
d'occurrence du phénomène dangereux. La prévention consiste donc d'abord à essayer de
prévoir les facteurs pouvant conduire à l'accident.
La prévention concerne l’ensemble des mesures pour prévenir un risque, c'est-à-dire pour l’empêcher
totalement de survenir, ou, à défaut, pour éviter ses conséquences ou en réduire les effets ou la
fréquence.
La prévention des risques professionnels regroupe les actions collectives ou individuelles qui évitent
l'apparition d’un danger lié au travail effectué ou à son environnement, ou en diminue les impacts.
Un accident ou une maladie professionnelle résulte toujours de causes liées à des facteurs de
risques techniques, humains, organisationnels ou de l'incidence conjointe de ces facteurs souvent
multiples et interdépendants. La prévention doit s’intéresser à tous ces facteurs pouvant être mis en
cause dans la genèse d'un accident de travail ou d’une maladie professionnelle : il s’agit de les
analyser pour déceler l’importance de leurs effets isolés ou conjugués, et trouver des mesures et
moyens pour les éradiquer si possible, sinon les rendre moins influents.
La prévention des risques professionnels a pour but d’identifier et de modifier les facteurs de risque,
avant l’accident mais aussi après, pour éviter les récidives en en tirant tous les enseignements, grâce
aux retours d’expérience.
Mais, la prévention des risques professionnels ne se résume pas à l'ensemble de mesures à prendre
pour éviter qu'une situation de travail ne se dégrade au point qu'un accident ou une maladie ne
survienne.
C’est aussi une attitude : par exemple, le comportement individuel (méconnaissance ou négligence) a
parfois autant d'importance que la stratégie et les moyens de prévention et l’implication des
employés et de leurs instances représentatives, leur culture sécuritaire, obtenue et renforcée par la
sensibilisation aux risques, l’information et la formation, est fondamentale pour lutter efficacement
contre les facteurs de risque.
Une prévention efficace des risques professionnels doit donc nécessairement prendre en compte le
facteur humain et ne pas se borner à l’analyse de prévention technique et organisationnelle et à la
mise en œuvre des mesures qui en découlent.
II.1. Définitions des concepts de risque professionnel
Le risque professionnel est une éventualité permanente de toutes les situations de travail, plus ou
moins probable et dommageable selon la nature du travail et les conditions dans lesquelles l'activité
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professionnelle est exercée. Les conséquences éventuelles du risque professionnel peuvent revêtir
deux formes : l’'accident du travail (AT) ou la maladie professionnelle (MP).
II.1.1.Le risque professionnel (ou phénomène dangereux)
C’est la cause capable de provoquer une lésion ou une atteinte à la santé. Les risques sont évalués
selon deux critères : probabilité de l'évènement non souhaité et gravité du dommage causé, par son
intensité et/ou son étendue (matrice carrée « aléa * enjeu »). Les causes professionnelles sont très
diverses et peuvent être relatives à une énergie mal maitrisée (mécanique, électrique, thermique …),
des chutes de hauteur, des postures contraignantes, l’utilisation de produits chimiques, des
contraintes psychologiques… Le risque global d’une situation de travail donnée est la sommation de
toutes les conséquences des événements non souhaités qu’elle est susceptible d’engendrer,
affectées de leur probabilité.
Les risques peuvent être classés selon qu’ils sont :


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


mécaniques : heurts par les parties mobiles en mouvement des machines, écrasement par
des chutes d’objets ou des véhicules, coupures et perforations par les outils de travail,
projections de particules solides (copeaux de métal, de bois, de roche) ou de matière
incandescente, contraintes posturales et visuelles et gestes répétitifs …
physiques : vibrations produites par les engins, niveau sonore trop élevé, température trop
forte ou trop basse, intempéries pour les travaux extérieurs (humidité, vent…), niveau
d'éclairement, qualité de l’air sur le lieu de travail (poussières …), courant électrique, incendie
et explosion, différentiel de niveaux …
chimiques : exposition à des substances chimiques par inhalation, ingestion ou contact
cutané, produits gazeux, liquides ou solides, cancérigènes, mutagènes, toxiques, corrosifs,
irritants, allergisants…
biologiques : exposition à des agents infectieux (bactériens, parasitaires, viraux, fongiques) et
allergisants par piqûre, morsure, inhalation, voie cutanéo-muqueuse …
radiologiques : existence de radiations ionisantes et radioéléments, de rayonnements laser,
de radiations UV et IR, rayonnements électromagnétiques divers…
psychologiques : agression physique ou verbale sur le lieu de travail par un
client /élève/patient, harcèlement moral ou sexuel par un supérieur hiérarchique, stress
managérial, charges mentales excessives (travail permanent sur écran …) …
II.1.2. L'accident du travail
L’accident de travail un événement non souhaité et inopiné provoqué lors d’une tâche prescrite, c'està-dire survenu dans le cours et par le fait de l’exécution du contrat de travail, et qui produit un
dommage corporel e (exemples : brûlure, électrisation, lombalgie, fracture d’un membre, …).
II.1.3. La maladie professionnelle
Il s’agit d’affections diverses (respiratoires, cutanées ou lésions ostéo-articulaires le plus souvent),
survenant du fait de la tâche elle même ou des conditions dans lesquelles s’exerce l’activité
professionnelle : maladies infectieuses (hépatites, tétanos…), troubles musculo-squelettiques
(syndrome carpien, tendinites, cervicalgies, …), surdité, dermatoses, allergies et cancers
professionnels etc.…
Une maladie est professionnelle si elle est la conséquence directe de l'exposition plus ou moins
prolongée et/ou répétée d'un travailleur, ayant un rapport causal déterminant sur la survenue de la
maladie.
II.1.4. Le danger professionnel
Un danger professionnel est la capacité intrinsèque d’un produit, machine, équipement, procédé ou
méthode de travail, ..., d’avoir des conséquences néfastes du fait de son utilisation ou de sa mise en
œuvre, pour la santé et la sécurité des travailleurs.
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II.1.5. Les facteurs de risque professionnel
Un facteur de risque est un élément qui peut révéler le danger et entraine la survenue du risque. Le
facteur de risque augmente la probabilité du dommage, c’est-à-dire celle de la concrétisation du
risque. Il y a facteurs techniques, humains, et des facteurs organisationnels



Facteurs techniques : normes de sécurité des machines, ergonomie du poste de travail,
toxicité des produits utilisés, ventilation et éclairage des locaux, signalisation et balisage des
zones à risques …
Facteurs humains : information, formation et expérience des travailleurs, respect des
consignes de sécurité ...
Facteurs organisationnels : méthodes de management, exigences de productivité et de
qualité…
Les facteurs de risque sont collectifs (ils concernent tous les travailleurs exposés) ou individuels
(aspects comportementaux ou médicaux, comme l’acuité visuelle, la sensibilité allergique …).
II.1.6. La prévention : Action visant à diminuer la fréquence du risque.
C’est une attitude et/ou l'ensemble de mesures à prendre consistant à limiter le risque professionnel,
visant à prévenir ce risque en annulant ou en diminuant la probabilité d'occurrence du phénomène
dangereux.
La prévention consiste donc d'abord à essayer de prévoir les facteurs pouvant conduire à l'accident.
Lorsqu'un accident se produit, il faut analyser ces facteurs (arbre des causes) afin d'éviter qu'un
accident similaire ne se reproduise (capitalisation de l'expérience).
Les mesures de prévention sont les moyens qui éliminent un phénomène dangereux ou réduit un
risque.
Le risque résiduel est le risque qui subsiste après que des mesures de prévention ont été prises.
Ce risque résiduel doit être comparé au risque acceptable, notion qui comporte des dimensions
économiques, sociales et psychologiques : l'acceptabilité des risques est une notion subjective qui
dépend du contexte socio-économique, de la culture et d'attitudes propres (aversion au risque) du ou
des décideurs et évolue dans le temps.
II.1.7. La protection : Action visant à diminuer la gravité du risque
La protection regroupe l’ensemble des mesures visant à limiter l’étendue ou/et la gravité des
conséquences d’un phénomène dangereux, sans en modifier la probabilité d'occurrence (par
exemple, les équipements de protection individuelle).
II.1.8. La précaution
Elle s’applique à des situations de risque émergent où les données scientifiques manquent pour
qualifier la gravité ou la nature du danger, sa probabilité d’occurrence, lorsqu'on ne dispose pas de
statistiques d'événements non souhaités suffisantes ou de modèles d’explication de cause à effet
fiables (par exemple pour des produits chimiques ou des procédés nouveaux). Les degrés
d'exposition, les conséquences dommageables sont dans ce cas très incertains, la croyance
supplante la connaissance, et la méconnaissance dans ce type de risque influe à la fois sur la
perception de sa probabilité et de sa gravité : il n’y a alors généralement pas de consensus sur la
notion même de danger ou de risque, être grave pour certains ou de peu d’importance ou même
fantasmé pour d’autres (par exemple les OGM, les ondes électromagnétiques…), ce qui rend les
mesures de prévention difficiles à décider et à mettre en œuvre.
II.1.9. La criticité
La représentation traditionnelle du risque identifie les sources de dangers et les classe en fonction de
leur fréquence (probabilité) et de leur gravité (conséquences), à l’aide d’une matrice à deux
dimensions. Ces critères « fréquence et gravité » sont souvent évalués chacun sur une échelle de 1 à
4, qui multipliés, donnent un niveau de criticité (chiffre allant donc de 1 à 16), ce qui permet de
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classifier et attribuer une priorité de traitement du risque. La fréquence dépend, entre autres
éléments, de la durée d’exposition au risque, qui entraîne une probabilité d’apparition d’un dommage
généralement croissante avec elle. La gravité dépend de la nature des lésions corporelles et du
nombre de personnes subissant le dommage.
Exemples de Fréquence (F)
Exposition facile et constante avec le risque et/ou de longue durée : Très probable, F = 4
Exposition assez facile avec le risque et fréquente (1 fois/jour) et/ou de longue durée : Probable, F =
3
Exposition difficile avec le risque et rare (1 fois/semaine) et/ou de courte durée : Peu probable, F = 2
Exposition très difficile avec le risque et très rare (1 fois/mois) et/ou de courte durée : Très peu
probable, F = 1
Exemples de Gravité (G)
Dommages mortels et /ou pouvant handicaper de très nombreux travailleurs (>10) : Très grave, G = 4
Dommages irréversibles (handicap) et/ou pouvant entrainer de nombreux arrêts de travail (>10) :
Grave, G = 3
Dommages réversibles (simples arrêts de travail peu nombreux <10) : Peu grave, G = 2
Dommages corporels minimes, n’entrainant pas d’arrêts de travail : Très peu grave, G = 1
Exemples de Niveau de Criticité (C = F * G)
C = 1 : Risque minime, des actions d’information et de simples équipements de protection peuvent
suffire.
C =16 : Risque majeur, des actions lourdes sont impératives, une complète réorganisation des
conditions de production et de travail et une longue formation du personnel.
Toutefois, cette approche est un peu réductrice : d’une part, les composantes « fréquence » et
« gravité » ne sont pas nécessairement indépendantes, ce qui peut fausser les résultats du calcul du
niveau de criticité de certains risques par rapport à d’autres, mais surtout, cette méthode ignore la
composante liée à la perception du risque. En effet, ces notions de fréquence d'occurrence et de
gravité peuvent rarement être déterminées de façon absolument certaine : alors, d'autres variables de
dimensions psychosociologiques ou cognitives entrent en jeu et sont par conséquent susceptibles
d'influencer la valeur attribuée à ces deux critères constitutifs de la démarche d’évaluation des
risques. De plus, cela dépend des connaissances, du relationnel et du vécu de chacun. Il s’ensuit des
erreurs relatives à la fréquence ou à la gravité des risques et de leurs conséquences immédiates ou
différées, soit à la dénégation, le refoulement collectif du danger, ou au contraire, au catastrophisme
exagéré, mobilisant inutilement et indument les ressources.
Par ailleurs, le même niveau de criticité peut être le fait de situations totalement différentes :
fréquence élevée et faible gravité ou fréquence très faible et très forte gravité. Dans ces cas assez
répandus, la perception de la catastrophe possible mais rarissime peut entrainer une focalisation des
moyens sur cette situation potentiellement gravissime en négligeant tout le reste qui a pourtant un
impact global identique.
II.2. Les classifications de la prévention des risques professionnels
On distingue la prévention liée au type des actions entreprises (prévention primaire, secondaire ou
tertiaire), celle liée à la population concernée (prévention collective ou individuelle), celle liée aux
méthodes utilisées (technique, médicale, psychologique, légale), toutes ces approches pouvant se
combiner.
II.2.1. Classification selon le type des actions entreprises
Le risque étant la combinaison de la probabilité et des conséquences de la survenance d'un
événement dangereux, pour réduire un risque, deux options sont possibles : agir sur sa probabilité
d’occurrence (en la diminuant par des mesures de prévention, prévention primaire) ou sur sa gravité
(en mettant en place des systèmes de protection destinés à éviter ou réduire les conséquences,
prévention secondaire et tertiaire).
Dans la prévention primaire, on cherche à éviter l’apparition d’un risque, dans la prévention
secondaire, on accepte l’apparition d’un risque mais on évite la création d’un dommage, dans la
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prévention tertiaire, on accepte l’existence d’un dommage mais on cherche à le neutraliser ou éviter
un dommage ultérieur.
La prévention primaire : éviter la survenue d’un risque, consiste à en supprimer les causes (par
exemple éviter l’exposition des travailleurs à des agents allergènes), à promouvoir un environnement
professionnel non accidentogène, à agir sur les facteurs de risque avant l’accident.
La prévention secondaire : éviter des dommages, détecter au plus tôt (dépistage) et intervention
d’évitement (par exemple l'identification des travailleurs souffrant d'allergies professionnelles et le
retirement de l'exposition afin de prévenir une maladie chronique).
La prévention tertiaire : limiter les dommages, éviter la survenue de complications, les séquelles, les
récidives, les incapacités professionnelles et favoriser la réinsertion (par exemple, par des solutions
techniques d’aménagement ergonomique du poste de travail).
II.2.2. Classification selon la population concernée
La prévention collective cherche à protéger tous les travailleurs en contact avec un danger potentiel
de manière régulière ou occasionnelle, en supprimant ou en réduisant les situations dangereuses
pour tout un atelier, chantier … (exemples : isolation phonique des locaux, aspiration des fumées
et/ou vapeurs nocives à la source, système de ventilation…).
La prévention individuelle cherche à protéger uniquement l’opérateur par des équipements de
protection (exemples : harnais, casque, masque respiratoire,…) mais aussi des obligations
(vaccination obligatoire...)
La protection individuelle est mise en place lorsque les mesures d’élimination ou de réduction des
risques par la prévention collective sont insuffisantes ou impossibles à mettre en œuvre.
En effet, la protection individuelle est parfois la seule possible, comme dans certaines opérations
d’entretien, de maintenance ou d’intervention d’urgence.
II.2.3. Classification selon les méthodes utilisées
La prévention technique utilise des mesures de sécurité intrinsèque aux locaux et équipements de
travail, et des techniques de protection intégrées aux machines ou procédés de fabrication. Elle
comprend des mesures techniques concernant la conception des situations de travail, des
équipements et des outils, des actions techniques de limitation des expositions. (exemples :
aménagement des voies de circulation, ergonomie du poste de travail, capotage d’une machine
bruyante…). La prévention intégrée est la prévention de conception technique qui supprime
l'existence du risque en installant dès la conception des dispositifs de protection et de sécurité, par
exemple sur les machines dangereuses.
La prévention médicale vise à s'assurer l'aptitude physique et psychique du travailleur pour le poste
considéré et à cette fin, recherche les contre-indications au poste de travail et vérifie l'aptitude par des
examens spécifiques selon l'activité professionnelle envisagée. Elle organise la surveillance
médicale, par le médecin du travail (interrogatoires, bilans sanguins, radiologie…), périodique et
obligatoire pendant toute la période d’activité de l’employé, et a pour objectif de dépister une
pathologie d’origine professionnelle (par exemple due aux solvants, bruit, vibrations…). Par ailleurs,
la médecine du travail est en charge d'actions de prévention comme les études de postes, mesures
des expositions, études de séroprévalence, promotion des règles d’hygiène....
La prévention psychologique vise à réduire ou éliminer la présence d’agents psychosociaux
pathogènes en milieu de travail, en promouvant une organisation, un management, des horaires et
conditions de travail favorables et capables de prévenir les pathologies dues au stress, au
harcèlement, à la charge mentale excessive, à augmenter les capacités de coping (faire face) des
employés à la violence des clients,…
Par ailleurs, la prévention psychologique cherche à maitriser les risques comportementaux individuels
en faisant prendre conscience aux travailleurs de l’existence des dangers encourus en cas de
manquement aux règles de sécurité, par des campagnes d’information, des consignes de sécurité et
formation à l’embauche…
La prévention légale vise, par des textes réglementaires, à obliger les employeurs et les travailleurs
sous peine de sanctions, à appliquer les mesures d'Hygiène et de Sécurité nécessaires pour la
prévention des risques professionnels. Par exemple, le Document Unique de Sécurité est la
transposition obligatoire, par écrit, de l'évaluation des risques, imposée à tout employeur par le Code
du Travail. Il permet de recenser, lister et hiérarchiser tous les risques potentiels au sein d'un
établissement.
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II.3. Les stratégies, plans et campagnes de prévention des risques professionnels
En théorie et en résumé, les stratégies de prévention des risques professionnels consistent à
trouver les solutions optimales d’allocation des ressources dédiées à la sécurité et à l’amélioration
des conditions de travail, en vue de minimiser le niveau de criticité global ou déterminer
l’investissement minimal, en mesures de prévention et de protection, nécessaire pour atteindre un
niveau de risque acceptable.
Cela conduit à un plan de prévention global, optimisant le rapport cout/efficacité des mesures
préventives, qui comprend notamment :






les résultats de l’identification des dangers et des évènements déclencheurs et la définition, la
détermination et l’évaluation des risques (fréquence, gravité) et leur hiérarchisation ;
les mesures de prévention techniques, psychologiques, médicales …à établir pour éviter ou
limiter le dommage ;
les objectifs prioritaires à atteindre, les délais prévus et les responsables de réalisation ;
les activités à effectuer et les missions à accomplir afin d’atteindre ces objectifs ;
les moyens organisationnels, matériels et financiers à affecter ;
les modalités de suivi, de vérification que la mise en œuvre des mesures correspond bien aux
objectifs de prévention planifiés.
La planification des actions de prévention des risques professionnels est l'affaire du DRH, du service
de médecine du travail, des préventeurs, du CHSCT, des managers qui auront à la mettre en œuvre,
mais il faut aussi fortement impliquer dans le processus le personnel et ses instances représentatives
de manière à ce qu’ils adhérent aux axes d'actions prioritaires retenus, et en partagent les objectifs
qui doivent être clairs et mobilisateurs.
Enfin, pour les plans de prévention d’envergure, il convient de mettre en place un dispositif de
communication permettant, tout au long du projet, aux acteurs de l'entreprise de comprendre et
d'accepter les changements à venir, ainsi que d'être informé sur l'avancement du projet. Cette
campagne de prévention doit au début diffuser des messages simples et présenter les objectifs, les
raisons, les enjeux du projet et ses grands traits afin qu’ils soient compris par tous. Au cours de la
mise en œuvre du plan de prévention, la communication doit aborder les détails, mais seulement
déclinés par secteurs et niveaux de responsabilité.

La stratégie de prévention primaire, combattre les risques à la source, est a priori plus
efficace que celle de la prévention secondaire : en agissant sur les causes, elle a un impact
radical et durable.
Toutefois, cela suppose :
 une connaissance approfondie des facteurs de risque : informations statistiques et
données factuelles de retour d'expérience. Plus ces données sont lacunaires,
parcellaires et peu fiables, plus les décisions de prévention primaire des risques sont
arbitraires et inefficaces.
 que le risque est causé par un déterminant modifiable techniquement (pour un
produit cancérogène, y a-t-il un produit de substitution ?).
 que l’effort économique soit supportable, d’autant que les coûts initiaux de prévention
primaire sont souvent élevés et certains, les bénéfices souvent tardifs et incertains.

La stratégie de prévention collective est a priori plus efficace que celle de la prévention
individuelle, car c’est celle qui limite le risque qu'il y ait le plus de victimes et dépend peu du
comportement de chacun. Pourtant, le comportement individuel peut parfois mettre en échec
la stratégie de prévention collective : les comportements à risque des travailleurs sont à la
source d’accidents, même si le poste de travail possède des dispositifs de sécurité
intrinsèque (déconnectés car jugés gênants …) et malgré de bonnes conditions de travail.Les
équipements de protection individuelle doivent être utilisés quand les autres moyens
employés pour réduire le risque s’avèrent insuffisants ou impossibles à mettre en œuvre.
En effet, prendre des mesures collectives par priorité à des mesures de protection individuelle
n'est pas réalisable ou suffisant dans certains cas :
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o
o
la protection collective n’est pas nécessairement infaillible (dysfonctionnement…), ce
qui sera dangereux pour les travailleurs très exposés,
la protection collective est inopérante lors de certaines opérations de maintenance ou
d’essais qui s’effectuent hors du fonctionnement normal et sont soumises à de
nombreux aléas ou situations inhabituelles,
les risques ne peuvent être évités ou suffisamment limités par des moyens
techniques de protection collective ou par des mesures, des méthodes ou procédés
d’organisation du travail (par exemple, travail à l’extérieur dans une exploitation
forestière, intervention dans un environnement toxique ou contaminé, …).
Une stratégie de prévention psychologique doit se mettre en œuvre de façon volontariste. Une
prévention légale constamment renforcée, une prévention technique en constante amélioration grâce
à des dispositifs de sécurité collective mieux conçus, une protection individuelle plus efficace avec
des équipements toujours mieux adaptés, ont permis d’assurer une baisse constante de la fréquence
des accidents du travail et de leur gravité, mais on assiste à un plafonnement des performances en
matière de sécurité au travail : une prévention efficace des risques professionnels doit
nécessairement prendre en compte le facteur humain et cet aspect n’est pas toujours suffisamment
considéré par les préventeurs ; l’analyse comportementale est négligée souvent au profit de l’analyse
de prévention technique traditionnelle.
Pourtant, l’implication des employés est à la base de la culture sécuritaire : Les « erreurs humaines »
sont souvent révélées lors des expertises des accidents, ce qui confirme la nécessité d une meilleure
prise en compte des aspects comportementaux dans la stratégie globale de prévention : cela vise à
créer une culture de sécurité, en identifiant les comportements à risque les plus fréquemment
adoptés par les employés, en développant leur formation, leur sensibilisation, leur responsabilisation
et leur implication lors des observations et des feedback.
Par ailleurs, dans un monde en pleine mutation et dans un contexte de compétition économique
exacerbée, aux astreintes physiques traditionnelles se sont progressivement substituées des
contraintes psychologiques. En effet, à mesure de la tertiarisation de l’économie ou les taches
intellectuelles et relationnelles deviennent primordiales, les problèmes de souffrance psychologique
au travail (stress) apparaissent de plus en plus souvent, ce qui nécessite la mise en œuvre d’une
stratégie de prévention psychologique et de moyens de prévention nouveaux.
Enfin, au delà de son impact sur la réduction des risques professionnels, une amélioration des
conditions de travail est un facteur de motivation et de fidélisation du personnel car elle peut être
perçue comme une reconnaissance. De mauvaises conditions de travail sont des facteurs de
démobilisation, car alors l’entreprise apparaît comme méprisant les besoins fondamentaux de
sécurité. Pour avoir des salariés fidèles, il est donc important d’examiner attentivement les conditions
de travail qui peuvent nuire à leur motivation. Cette fidélisation des employés est rendue
particulièrement nécessaire quand le marché de l’emploi est en pénurie pour certains métiers,
souvent précisément ceux les plus dangereux.
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 Chap. III : Les risques dans l’industrie
Le risque industriel est défini comme un évènement accidentel se produisant sur un site
industriel mettant en jeu des produits et/ou des procédés dangereux et entraînant des
conséquences immédiates graves pour le personnel, les riverains, les biens et
l'environnement.
Afin d'en limiter la survenue et les conséquences, les établissements les plus dangereux
sont soumis à une réglementation particulière (classement des installations) et à des
contrôles réguliers.

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


Ses principales manifestations sont :
l’incendie dû à l’ignition de combustibles par une flamme ou un point chaud (risque
d’intoxication, d'asphyxie et de brûlures),
l’explosion due au mélange combustible / comburant (air) avec libération brutale de gaz
(risque de décès, de brûlures, de traumatismes directs par l'onde de choc…),
la pollution et la dispersion de substances toxiques, dans l'air, l'eau ou le sol, de produits
dangereux avec une toxicité pour l’homme par inhalation, ingestion ou contact.
Ces différents phénomènes peuvent être associés.
Ces risques industriels sont qualifiés de « risques majeurs » quand ils sont caractérisés par
une probabilité faible et une gravité importante. Cette notion de « risques majeurs » ne
concerne que les risques environnementaux.
On peut les regrouper en deux catégories :
Risques naturels : avalanches, feux de forêt, inondations, mouvements de terrain, cyclones,
séismes, éruptions volcaniques…
Risques technologiques : risques de nature industrielle, nucléaires, liés à la radioactivité,
aux transports de matières dangereuses (par voie maritime, terrestre ou fluviale), aux
exploitations minières et souterraines ou encore liés à la rupture de barrages. Ils sont
engendrés par l’activité humaine. Ils pèsent sur l’environnement considéré dans son
acception la plus large (pollution de l’air, environnement du travail, pollution des sols…)
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III.1.Danger, risque, accident : des notions communes
La prévention des risques industriels, qu’ils soient professionnels ou environnementaux, s’appuie sur
les principales notions suivantes : danger, risque, accident ou dommage.
La définition du risque au sens du Code du travail et du Code de l’environnement est similaire. La
notion d’exposition d’une cible à un danger y est intégrée. Les deux codes exigent que soit menée
une évaluation des risques, laquelle va reposer sur une identification des dangers puis une analyse
détaillée des conditions d’exposition aux dangers.
Le tableau ci-dessous synthétise les trois principales définitions de danger, risque et accident ou
dommage et donne quelques exemples.
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III.2.Terminologie
TERMINOLOGIE UTILISEE EN PREVENTION DES RISQUES
DÉFINITIONS
EXEMPLES
Danger
Propriété intrinsèque des
produits, des équipements,
des procédés…pouvant
entraîner un dommage.
- Substance volatile, inflammable,
toxique, corrosive, explosive…
- Système technique sous pression
ou températures élevées
- Masse des charges (levage,
déplacement...)
- Micro-organisme à caractère
infectieux
Risque
Exposition d’une cible (salarié,
entreprise, environnement y
compris la population…) à un
danger.
Le risque est caractérisé par
la combinaison de la
probabilité d’occurrence d’un
événement redouté (accident)
et de la gravité de ses
conséquences.
- Un salarié manipulant un produit
chimique volatil est exposé à un
risque par inhalation.
- Une installation utilisant ce produit
chimique est exposée à un risque
d’incendie.
- Un cours d’eau proche de
l’installation est exposé à un risque
de pollution, et le village avoisinant
peut subir les effets d’un nuage
toxique dégagé par l’incendie.
Accident
Dommage
Conséquences négatives d’un
phénomène dangereux.
- L'inhalation de vapeurs de solvants
peut entraîner une irritation des
voies aériennes supérieures
(bouche, nez, pharynx, larynx).
- L’incendie peut provoquer des
atteintes aux personnes, aux biens
et à l’environnement.
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 Chap. IV : L’organisationdelasécurité
Ce qu’il faut retenir
Qu’il s’agisse des horaires et du rythme de travail, des modes de production,
de la circulation des marchandises et des personnes, ou encore de la gestion
des interventions d’entreprises extérieures ou des opérations de maintenance,
l’organisation du travail joue un rôle majeur en matière de prévention des
risques professionnels. Une organisation défaillante peut avoir des
conséquences néfastes : risques psychosociaux, troubles
musculosquelettiques, accidents… Au contraire, des choix organisationnels
pertinents peuvent contribuer à préserver efficacement et durablement la
santé et la sécurité des travailleurs. Agir sur l’organisation du travail constitue
ainsi un levier puissant pour lutter contre les accidents du travail et les
maladies professionnelles.
IV.1. Différents types de travail
Travail de nuit et travail
posté
Les horaires dits « atypiques », comme le travail
de nuit ou le travail posté, peuvent avoir des
répercussions importantes sur la santé des
salariés concernés : troubles du sommeil,
troubles cardiovasculaires, cancers…. Certaines
mesures permettent cependant de prévenir les
risques.
Travail isolé
Travailler seul multiplie les contraintes de travail
et augmente la difficulté de secourir lorsqu’un
incident ou un accident survient. Pour prévenir
les risques, il est nécessaire d’identifier les
situations de travail isolé, d’évaluer les risques
auxquels les salariés et d’agir sur l’organisation
du travail, ainsi que sur l’information et la
formation des travailleurs.
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Organisation de la
maintenance
La maintenance est une fonction essentielle des
entreprises. Cette activité demeure très
accidentogène et doit faire l’objet de mesures
de prévention spécifiques. La prévention des
risques professionnels doit intervenir le plus en
amont possible, dès la conception, l'acquisition
ou la modification des locaux, des biens et des
équipements de travail. Elle nécessite
également la mise en place d’une organisation
adaptée.
Conception des lieux et
des situations de travail
Qu’il s’agisse de la construction d’un nouveau
bâtiment, du réaménagement d’un local, de
l’implantation d’une nouvelle machine ou encore de la
réorganisation d’une ligne de production, la
conception des lieux ou des situations de travail
présente des enjeux majeurs en matière de santé et
de sécurité.
IV.1.1 Horaires dits « atypiques »
L’employeur a pour obligation légale de prendre les mesures nécessaires pour préserver la santé et
la sécurité des salariés qui travaillent pour lui. Pour cela, il doit prévenir tous les risques potentiels
d’altération de la santé, physique ou morale, en rapport avec l’(es) exposition(s) professionnelle(s).
Le travail de nuit et le travail posté sont des horaires dits « atypiques » et qui peuvent, de par leurs
spécificités, engendrer des risques pour la santé. On qualifie d’« horaires atypiques » tous les
aménagements du temps de travail qui ne sont pas « standards ». Le travail standard correspond
aux configurations suivantes : 5 jours réguliers par semaine du lundi au vendredi, horaires compris
entre 5 et 23 heures, avec 2 jours de repos hebdomadaires.
SEMAINE STANDARD
SEMAINE ATYPIQUE
Les horaires
Entre 7 h et 20 h
De 21 h à 6 h (Définition juridique
du travail de nuit)
Les jours travaillés
5 jours : du lundi au vendredi
Nombre variable : samedi,
dimanche ou les jours
fériés
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SEMAINE STANDARD
SEMAINE ATYPIQUE
L’amplitude de la
journée
8h
En-deçà de 5 h ou au-delà de 8 h
La structure de la
journée
Durée continue avec une
pause déjeuner (entre 12 h et
14 h)
Temps morcelé, fragmenté par des
« coupures » de durées variables
Le rythme du
temps de travail
5 j. travaillés et 2 j. de repos
consécutifs en fin de semaine
Régulier cyclique (3 x 8, 2 x 12) ou
irrégulier
En France, le travail en horaires atypiques concernerait près de deux salariés sur trois. En
effet, seulement 37 % des salariés ont des horaires dits « standards ». En ce qui concerne
spécifiquement le travail de nuit, en 2012, la DARES (ministère du Travail), a mis en évidence son
augmentation depuis vingt ans : il concernerait 15,4 % des salariés (environ 20 % des hommes et
10 % des femmes).
IV.1.1.2. De nombreux effets sur la santé des travailleurs
Des effets des horaires atypiques sur la santé sont de mieux en mieux connus et documentés.
Un rapport récemment publié par l’ANSES a mis en évidence qu’ils ont des effets avérés sur la
somnolence, la qualité du sommeil, la durée du temps de sommeil, et sur le syndrome métabolique.
Des effets sur la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité et la prise de poids, le
diabète de type 2 et les maladies coronariennes sont probables. Enfin, des effets sur la concentration
de certains lipides dans le sang, l’hypertension artérielle et le risque d’AVC sont possibles.
Ils auraient également un effet probable sur le risque de certains types de cancers, en particulier
celui du sein. Et enfin, l’exposition à ce type d’horaires des femmes enceintes pourrait les exposer à
des complications de leur grossesse.
Les effets de ces horaires sur les salariés peuvent varier selon les personnes car ils sont dépendants
aussi de différents facteurs. Ces derniers peuvent être individuels, comme le chronotype par
exemple, ou sociaux. Ainsi, la situation personnelle des salariés, leur secteur d’activité, et s’il s’agit
d’un choix personnel ou imposé par des contraintes d’ordre économique peuvent influer sur la
tolérance individuelle à cette organisation de travail.
IV.1.1.3. Une organisation du travail réglementée
Le travail de nuit et le travail posté font l’objet d’une réglementation spécifique (voir le chapitre
Règlementation).
Celle-ci dispose notamment que le recours au travail de nuit doit être exceptionnel. Il doit prendre en
compte les impératifs de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et être justifié par la
nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale (article L.
3122-1 du Code du travail).
De plus, le travail « en équipes successives et alternantes » et le travail de nuit font partie des
facteurs de pénibilité visés par le Code du travail.
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IV.1.2. Travail Isolé
Dans le cadre de son obligation de sécurité vis-à-vis des salariés, l’employeur se doit d’apprécier les
situations de travail isolé et leurs conséquences éventuelles dans le cadre de son évaluation des
risques. Il lui appartient de prendre les mesures de prévention et d’organisation des secours à mettre
en œuvre.
Les situations de travail isolé sont souvent mal repérées. En effet, l’isolement peut être temporaire ou
permanent, choisi ou subi. Travailler de façon isolée, c’est réaliser seul une tâche dans un
environnement de travail où l’on ne peut être vu ou entendu directement par d’autres
personnes, et où la probabilité de visite est faible.
L’isolement peut être à la fois physique et psychique, mais en cas d’accident, l’absence d’assistance
fait qu’il est dans tous les cas un facteur d’aggravation des dommages pour le salarié.



Pour que la prévention des risques soit efficace, elle doit comprendre à la fois :
des mesures organisationnelles (diminuer le nombre et la durée des interventions isolées, ne pas
laisser un salarié seul à un poste dangereux, améliorer la formation et l’information du personnel
concerné…),
des mesures portant sur l’environnement direct, le poste de travail et l’équipement (à définir en
fonction des situations de travail),
et des actions relatives au déclenchement et à la gestion des secours.
Les mesures de prévention mises en place par l’employeur ne doivent en aucune manière se
limiter à l’amélioration des capacités d’alarme comme par exemple la mise en œuvre de
dispositifs d’alarme pour travailleur isolé ou DATI.
Exemple de situations pour lesquelles il faut être particulièrement vigilant

Postes isolés essentiels à la sécurité des autres.

Personnels exposés à des risques multiples et souvent difficiles à localiser (entretien, maintenance,
rondier…)

Nouveaux embauchés et personnels extérieurs qui peuvent manquer d’information ou de formation
sur leur environnement de travail ou sur les personnes à contacter en cas de difficultés.

Situations de travail isolé ponctuelles (absence momentanée d’un collègue à un poste dangereux,
trajets…).
IV.1.3. Organisation de la maintenance
Les trois grands types de maintenance



Maintenance préventive : réalisée à des intervalles prédéterminés ou selon des critères prédéfinis
Maintenance corrective : exécutée après détection d’une panne ou d'un défaut, elle permet de
dépanner (solution provisoire) ou de réparer (solution définitive) le bien ou l'équipement
Maintenance à échelle majeure (ou "grands travaux") : en vue de modifier, d’améliorer ou de
rénover le bien ou l'équipement, et généralement menée lors des arrêts saisonniers
IV.1.3. 1. Maintenance : Une activité à risque
Les activités de maintenance sont très accidentogènes et exposent les salariés à des risques variés.
De plus, les organisations du travail de maintenance se sont fortement diversifiées. Elles ont
complexifié les systèmes sociotechniques, dans lesquels les activités de maintenance s'insèrent, et
peuvent ainsi contribuer à générer des risques.
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Les accidents du travail liés à la maintenance sont nombreux et souvent graves. Entre 15 et 20 % de
l'ensemble des accidents du travail et 10 à 15 % des accidents mortels survenus en Europe en
2006 étaient liés aux opérations de maintenance (Agence Européenne pour la Santé et la Sécurité
au Travail, 2010). Ces accidents concernent tous les types de maintenance, même si la maintenance
corrective immédiate reste la plus accidentogène.
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IV.2. Les Inductions et le système des autorisations de travail (CTW)
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