Xylella fastidiosa

publicité
Xylella fastidiosa
Xylella fastidiosa est une bactérie qui affecte les végétaux.
Cet organisme peut causer des dégâts importants dans la
culture d'olives et d'agrumes, la viticulture, les espaces verts
publics et le milieu urbain. C'est pourquoi il est repris dans la
législation européenne en matière de santé végétale
(Directive 2000/29/CE et AR du 10/08/2005).
La bactérie et les végétaux
Xylella fastidiosa s'attaque principalement aux plantes
ligneuses. La bactérie n'est pas très sélective. Elle a déjà été
observée chez plus de 300 espèces végétales appartenant à
63 familles botaniques. De nombreuses espèces végétales
infectées ne montrent que peu voire pas de symptômes, mais
sont bel et bien porteuses de la bactérie.
Il existe plusieurs variantes de Xylella fastidiosa, chacune
ayant plus ou moins sa propre zone de propagation et ses
préférences en termes d'espèces végétales. L'on distingue
habituellement 4 variantes (sous-espèces) :
X. f. subsp. fastidiosa, entre autres sur les vignes (Pierce’s
Disease), les amandiers et les caféiers. La vigne européenne
(Vitis vinifera) y est sensible et de nombreuses vignes
américaines en sont porteuses sans en manifester de
symptômes.
X. f. subsp. multiplex, la variante touchant la plus grande
diversité de végétaux, dont l'amandier et d'autres espèces de
Prunus, ainsi que les arbres feuillus du paysage urbain tels
que le chêne, le platane, l'érable et l'orme. Cette variante a
été observée aussi bien en Corse que sur la Côte d’Azur (en
France continentale), principalement sur le Polygala myrtifolia
(polygale à feuilles de myrte).
X. f. subsp. pauca, sur les agrumes et le caféier. Dans le sud
de l'Italie, cette variante a été observée sur l'olivier et, entre
autres, le laurier rose, le spartier (Spartium junceum), l'acacia
et d'autres arbustes d'ornement méditerranéens.
X. f. subsp. sandy, jusqu'à présent uniquement sur le laurier
rose.
En 2014, Xylella fastidiosa a été détectée aux Pays-Bas, sur
des caféiers provenant du Costa Rica.
Ces événements ont incité la Commission européenne à
prendre des mesures d'urgence destinées à empêcher
l'introduction et la propagation de cette bactérie (Décision
d'exécution (UE) 2015/789).
En juillet 2015, Xylella fastidiosa a été observée sur des
arbustes Polygala myrtifolia (polygale à feuilles de myrte) en
Corse.
En octobre 2015, la présence de la bactérie a été constatée
sur des arbustes Polygala myrtifolia le long de la Côte d'Azur,
en France continentale.
L'introduction de la bactérie depuis l'Amérique centrale et
l'Amérique latine a été constatée à plusieurs reprises. Des
problèmes liés à la bactérie existent déjà depuis plus
longtemps sur le continent américain et finissent par arriver ici
via les échanges commerciaux. Mais tant qu'elle ne cause
pas de dégâts flagrants dans les pépinières ou les cultures
commerciales, elle peut passer inaperçue.
Photo 2. Polygala myrtifolia attaqué par la Xylella fastidiosa
Symptômes de la Xylella
Xylella fastidiosa touche exclusivement
les vaisseaux
conducteurs qui alimentent la plante en eau. Les symptômes
surviennent suite à une perturbation de l'approvisionnement
des feuilles en eau. Le syndrome varie selon l'espèce
végétale, la variante de Xylella et les conditions
environnementales. L'on observe fréquemment une
décoloration automnale du feuillage avec flétrissement du
bord des feuilles, qui devient souvent jaune, suivie du
dessèchement et du recroquevillement des feuilles (leaf
scorch ou leaf scald), du dessèchement des branches
feuillues, d'un retard de croissance et, finalement, du
dépérissement complet de la plante. Des symptômes
semblables peuvent également résulter de la sécheresse, de
dommages causés par le sel ou d'un manque de nutriments.
Photo 1. Vigne attaquée par la Xylella fastidiosa
Où Xylella est-elle présente ?
Le territoire d'origine de Xylella fastidiosa est le continent
américain.
En Asie, la bactérie a formellement été observée sur des
poiriers (1990) et des vignes (2002) à Taïwan, ainsi que sur
des vignes (viticoles) et des amandiers en Iran (2011-2012).
Des notifications non confirmées ont été faites en Turquie et
au Liban.
En 2012, des caféiers porteurs de la Xylella fastidiosa, en
provenance du Mexique et de l'Équateur, ont été interceptés
en France.
En octobre 2013, la bactérie a été observée sur des oliviers,
des amandiers et des plantes et arbustes méditerranéens du
sud de l'Italie (région des Pouilles).
Photo 3. Laurier rose attaqué par la Xylella fastidiosa
Certaines espèces végétales montrent un syndrome évident
après infection, mais dans (nombre) d'autres espèces, la
présence de la bactérie est non détectable. Cela dépend de
la manière dont la Xylella fastidiosa vit dans la plante. Elle
circule de préférence librement à travers cette dernière. Si les
cellules bactériennes se collent les unes aux autres jusqu'à
former des agrégats, cela entraîne l'obstruction des vaisseaux
conducteurs et l'apparition de symptômes. Les végétaux
infectés ne manifestant pas de symptômes sont
particulièrement inquiétants lorsqu'ils sont importés depuis
des régions où Xylella est présente. Ils peuvent arriver
n'importe où dans l'UE, et donc également dans des endroits
comme le sud de l'Italie, où l’adéquation entre bactérie,
végétal et environnement semble optimale pour la
propagation de la maladie.
Photo 6. Chêne attaqué par la Xylella fastidiosa
« Fitness » dans la plante
Étant donné que Xylella se déplace facilement dans la plante,
la bactérie est présente tant dans les parties aériennes que
dans les parties souterraines des végétaux. La bactérie se
retrouve principalement dans les tiges et dans la nervure
centrale des feuilles malades.
La présence de Xylella dans la plante varie fortement selon la
saison et les conditions environnementales puisque celles-ci
influencent la quantité de liquide présent dans la plante et la
composition chimique de ce dernier. Il semble que le froid
limite l'activité de la bactérie. Pour sa survie, les hivers
doivent être doux afin que les plantes n'entrent pas vraiment
en dormance.
Photo 4. Olivier attaqué par la Xylella fastidiosa
Transmission et propagation
La propagation naturelle de la Xylella fastidiosa se fait
par l'intermédiaire des insectes qui, pour se nourrir, percent
les vaisseaux conducteurs présents dans les tiges et les
rameaux. Les principaux vecteurs sont les cicadelles
(sharpshooter leafhoppers, Hemiptera: Cicadellidae) et les
cercopes des prés ou philènes spumeuses (froghoppers ou
spittlebugs, Hemiptera: Cercopidae). Dans les Pouilles, le
principal vecteur de la Xylella est la philène spumeuse
Philaenus spumarius. L'on observe couramment cet insecte
dans toute l'Europe, et donc aussi en Belgique.
Photo 7. Orme attaqué par la Xylella fastidiosa
Les régions plus septentrionales semblent échapper aux
conséquences destructrices de Xylella. Les constatations de
Xylella faites le plus au nord ont été enregistrées au niveau
des 50° N., sur des arbres feuillus en milieu urbain.
Photo 5. La philène spumeuse Philaenus spumarius.
La bactérie peut déjà être transmise à un végétal 1 à 2
heures après avoir été absorbée par la philène. Une fois
contaminé, un insecte adulte peut transmettre Xylella à des
végétaux tout au long de sa vie.
Les outils de taille et autres outils susceptibles de
provoquer des lésions peuvent aussi propager la bactérie
de végétal en végétal, bien que cette transmission ne soit pas
très effective.
La voie de propagation la plus efficace sur de longues
distances est le commerce et le transport de végétaux
contaminés. C'est pourquoi 160 espèces végétales issues de
27 familles botaniques ne peuvent actuellement plus être
importées dans l'UE, à moins que le pays exportateur puisse
apporter la preuve irréfutable de l'absence de Xylella
fastidiosa.
Lutte
Il n'existe pas de traitement contre la bactérie Xylella. Les
végétaux contaminés sont détruits. À titre préventif, les
végétaux sensibles sont éliminés dans un rayon de 100
mètres autour la contamination. Des inspections sont
réalisées dans un rayon de 10 km autour de la contamination,
tant du point de vue des végétaux que des insectes.
L'Union européenne a pris ces mesures d'urgence pour
empêcher l'introduction et la propagation de cette bactérie.
Notification
La détection de la bactérie Xylella est primordiale pour la
protection des cultures, des pépinières, des espaces verts
publics et du milieu urbain. L'AFSCA effectue des inspections
lors de l'importation, ainsi que dans les pépinières et les
jardineries. L'AFSCA demande à la population de faire
attention dans les jardins, les espaces verts publics et le
milieu urbain. Si vous suspectez une contamination par la
bactérie Xylella, informez-en l'Unité provinciale de contrôle
(UPC) de l'AFSCA. Pour trouver les adresses des UPC et
d'autres informations, n'hésitez pas à consulter le site internet
de l'AFSCA : http://www.favv-afsca.be/notificationobligatoire/
Crédits photos
Photo 1. University of California
Photo 2. Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, France
Photo 3. Louisiana Plant Pathology
Photo 4. Donato Boscia, Istituto di Virologia Vegetale del CNR, UOS,
Bari (IT) - Franco Nigro, Dipartimento di Scienze del Suolo, della
Pianta e degli Alimenti, Università degli Studi di Bari (IT) - Antonio
Guario, Plant Protection Service, Regione Puglia (IT)
Photo 5. C. Moorehead, USA. Bugwood.org at
http://www.invasive.org
Photo 6. J. Hartman, University of Kentucky, USA. Bugwood.org at
http://www.invasive.org/
Photo 7. B. Olson, Oklahoma State University, USA. Bugwood.org at
http://www.invasive.org/
Téléchargement