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3 Examen clinique Lombalgie

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Approche clinique des
lombalgies
AFS SFTG 14 Juin 2018
Janic Guillaudeux et Aline Savage
J’ai mal au dos …
J’ai mal au dos …
PLAN
Cas clinique 1
Syndrome rachidien
Syndrome radiculaire
Drapeaux rouges : lombalgie symptomatique
Syndrome radiculaire : 3 urgences
Syndrome de la charnière dorso-lombaire (CDL) ou de Maigne :
Branche postérieure : lombalgie basse d'origine dorso-lombaire
Branche antérieure : douleurs pseudo-viscérales, fausses douleurs antérieures de hanche
Rameau perforant latéral cutané
Cas clinique 1
•
•
•
•
Mr D, 52 ans, électromécanicien, consulte pour une
lombalgie aigue apparue il y a 5 jours en jardinant.
Il n’a pas d’atcd médical particulier, pas de ttt, fume 10 cig/
jour, a une surcharge pondérale, pratique le vélo.
Il a déjà consulté à plusieurs reprises pour des lombalgies
aigues ou subaigues, pour lesquelles il a déjà fait des séances
de kiné et vu l’ostéopathe.
Il se plaint d’une douleur lombaire à prédominance D,
irradiant dans la fesse et la cuisse , notamment en station
debout, pour sortir du lit, monter et descendre de voiture; la
douleur s’intensifie au fil de la journée au travail ; le repos
allongé le soulage.
Que rechercher?

Syndrome rachidien

Syndrome radiculaire

Syndrome de la charnière dorso-lombaire
Syndrome rachidien
•
•
•
•
Douleur lombaire souvent en barre, de type mécanique, de
survenue brutale lors d’un mouvement ou effort, ou
progressive; irradiation possible fesses et face post des
cuisses (ne dépassant pas le genou).
La douleur peut être impulsive, orientant vers une origine
discale.
Attitude scoliotique antalgique, ou effacement de la lordose
lombaire
Mobilisation: Raideur rachidienne: limitation amplitudes
actives dans les 3 plans: flexion-extension; inclinaison
latérale; rotation.(étoile de Maigne)
Schéma en étoile de Maigne
•
Une fois l'étude des
mobilités effectuées le
résultat peut être reporté
sur le schéma en étoile de
Maigne , où l'on fait
figurer les anomalies de
l'examen clinique par les
symboles suivants, situés
d'autant plus près de l'axe
que la limitation
d'amplitude est
importante
Examen dynamique
Indice de Schöber modifié
•
Debout: point 0: EIPS, repères 10 cms au dessus, 5 cms au
dessous
•
Flexion rachis en avant: l’indice doit passer de 15 à 21 cms
•
Si <21 cms: atteinte mobilité rachidienne lombo -sacrée
Syndrome rachidien
•
Examen palpatoire segmentaire vertébral:
précise le niveau douloureux et son siège:
-
épineuses,
-
ligament interépineux
-
articulaires postérieures
•
Examen des tissus mous: recherche cordons
musculaires régions paravertébrale, fessière,
carré des lombes
Retour plan
Syndrome radiculaire
•
Signes de conflit disco radiculaire:
-impulsivité de la douleur (toux, éternuement, défécation)
-signe de la sonnette: la palpation paravertébrale au niveau en
cause déclenche la douleur radiculaire.
•
Topographie de la radiculalgie: douleur, paresthésies ou
dysesthésies
-Cruralgie L3ou L4
-Sciatique L5 ou S1
Topographie radiculaire
Manœuvres de sensibilisation
mise en tension de la
racine nerveuse
•
Signe de Lasègue
=N sciatique
•
S de Léri ou S de
Thomas
=N fémoral (crural)
Examen neurologique
•
Réflexes ostéotendineux:
-rotulien (L3, L4)
-achilléen (S1)
•
Testing sensitif
•
Testing moteur:
-L3: psoas=flexion cuisse sur bassin
-L4 : quadriceps=extension genou
-L5: loge antéro externe=impossibilité de marcher sur le talon
-S1: loge postérieure= impossibilité de marcher sur la pointe des
Racine
L3
L4
Tracé douloureux
(et déficit sensitif)
Déficit moteur
(inconstant)
Réflexe diminué ou
aboli
Fesse
Face antérieure de la cuisse
Face interne du genou
Quadriceps fémoral
(extension du genou) et
Fesse
tibial antérieur (flexion
Face extérieure de la cuisse dorsale du pied)
Face antérieure du genou
Face antéro-interne
de la jambe
L5
Fesse
Face postérieure de la cuisse
Face externe de la jambe,
Dos du pied et gros orteils
Extenseurs des orteils,
Péroniers latéraux et
partiellement tibial
antérieur
S1
Fesse
Face postérieure de la cuisse
Face postérieure de la jambe
Talon, Plante du pied
et 5ème orteil
Triceps sural
(flexion plantaire du pied,
marche sur la pointe des
pieds difficile ou
impossible)
Rotulien
Achilléen
Retour plan
Drapeaux rouges devant faire éliminer une lombalgie symptomatique avant
de conclure à une lombalgie non spécifique (commune).
• âge < 20 ans ou >55 ans ;
• traumatisme important récent ;
• douleur de type non mécanique: aggravation progressive, présente au
repos notamment la nuit
• douleur thoracique ;
• antécédent de tumeur maligne ;
• prise de corticoïdes au long cours ;
• prise de drogue, immunosuppression, VIH ;
• perte de poids inexpliquée;
• fièvre ;
• signes neurologiques étendus (troubles sphinctériens, anesthésie en selle,
déficit moteur des MI: syndrome de la queue de cheval)
• déformation structurale importante de la colonne vertébrale
• douleurs constantes.
Retour plan
Syndrome radiculaire: 3 urgences
•
Sciatique hyperalgique: résistante à la morphine
•
Sciatique paralysante: disparition de la douleur, déficit
moteur ≤ 3 (contre pesanteur non contre résistance)
•
Syndrome de la queue de cheval
-troubles sphinctériens: incontinence, rétention
(précoces),insensibilité passage des selles
-anesthésie périnéale en selle
-parésie flasque des MI
Retour plan
Syndrome de la charnière dorsolombaire
(CDL) ou de Maigne
Les patients ne présentent pratiquement jamais de douleur au niveau
de la charnière dorso-lombaire.
•
•
•
Lombalgie basse simulant en tous points une lombalgie
d’origine lombo-sacrée ou sacro-iliaque.
Mais il peut s’agir aussi de douleurs abdominales basses
pseudoviscérales,
ou de douleurs simulant une bursite trochantérienne ou
même plus rarement une douleur pubienne. Ces
manifestations peuvent être isolées ou associées.
Syndrome de Maigne
Douleurs projetées coïncidant avec la
distribution des nerfs rachidiens correspondants
(T12, L1). Elles sont liées à des perturbations
tissulaires réflexes, conséquences d’un
“Syndrome cellulopériostomyalgique d’origine
vertébrale” (R. Maigne)
Syndrome de
Maigne
A)
•
A) Distribution schématique des nerfs
rachidiens T12 et L1
1. Branche antérieure
2. Branche postérieure
3. Rameau perforant latéral cutané
B) Les douleurs projetées à partir de la
charnière dorso-lombaire occupent le
territoire cutané de ces nerfs qui est le
siège d’une cellulalgie réflexe. Mais ces
douleurs sont ressenties comme des
douleurs profondes.
1. Lombalgie (branche postérieure)
2. douleur pseudo-viscérale et de l’aine
(branche antérieure)
3. douleur pseudo-trochanterienne
(rameau perforant)
La cause habituelle est un dérangement
intervertébral mineur d’un segment de la
charnière dorso-lombaire.
Examen des manifestations cellulopériosto-myalgiques réflexes
•
•
•
•
- la “Cellulalgie” : le pli cutané est plus ou moins épaissi mais
toujours douloureux à la manoeuvre du pincé-roulé dans tout
ou partie du territoire cutané du nerf rachidien
correspondant.
- les “Cordons myalgiques” : la palpation révèle des cordons
indurés et douloureux à la palpation dans certains muscles
innervés par le même nerf.
Ces cordons peuvent présenter des “Trigger-points” (points
gâchettes) responsable de douleurs à distance. La pression du
doigt sur eux reproduit ces irradiations.
- l’hypersensibilité à la palpation des insertions
ténopériostées
Retour plan
Branche postérieure: lombalgie basse
d’origine dorso-lombaire
Douleur, généralement unilatérale, perçue
dans la région sacro-iliaque, lombaire basse avec
parfois des irradiations postérieures, parfois
latérales vers la cuisse. Elle est semblable en
tous points à celle de la lombalgie d’origine
lombo-sacrée ou sacro-iliaque, le patient ne se
plaint jamais au niveau de la charnière dorsolombaire.
Lombalgie dorso-lombaire
•
•
•
Forme chronique, douleur de type mécanique, augmentée
par les efforts et par certaines positions.
Forme aiguë, aspect de lumbago aigu survenant après effort
ou faux-mouvement le plus souvent en rotation. Le rachis est
raide et douloureux, très bloqué, mais il n’y a généralement
pas d’attitude antalgique comme dans les lumbagos d’origine
L4-L5 ou L5-S1.
30% des lombalgies, plus fréquente après 50 ans; possibles
formes mixtes (origine dorso lombaire d’autant plus
méconnue si signes radio de discopathie basse L4L5S1)
Signes d’examen
1.
Examen segmentaire palpatoire
•
pression axiale postéro-antérieure sur l’épineuse
•
pression latérale sur l’épineuse de droite à gauche, puis de gauche
à droite
•
pression-friction sur les articulations postérieures
•
pression sur le ligament interépineux.
Þ
DIM le plus souvent T12-L1, parfois T11-T12 ou L1-L2
2. Recherche du point de crête iliaque postérieur
3. Cellulalgie fessière (« pincé-roulé »)
Examen palpatoire segmentaire: pression latérale sur les épineuses
Recherche de l’étage dorso-lombaire en cause : pression latérale sur les
épineuses faite lentement de D10 à L2 à droite puis à gauche. Cette
manoeuvre va provoquer une douleur sur la vertèbre responsable et
généralement dans un seul sens (droite-gauche ou gauche-droite).
Noter la position du patient pour l’examen.
Pression-friction sur les articulations postérieures
•
La recherche du point articulaire postérieur. Le doigt du médecin glisse à un
centimètre de la ligne médiane en appuyant sur les régions paraépineuses
de haut en bas de D10 à L2, avec des petits mouvements de friction
profonde. Il va ainsi mettre en évidence la sensibilité du massif articulaire
postérieur responsable, toujours situé du même côté que le “point de crête”.
Recherche du “point de crête”.
•
•
L’index du médecin parcourt la crête iliaque en la frottant avec des petits
mouvements de va et vient verticaux et horizontaux. Lorsqu’il comprimera contre
l’os le rameau nerveux sensible provenant de D11, D12 ouL1., il réveillera une vive
douleur en un point précis, le “point de crête” dont la pression reproduit
fréquemment la douleur habituelle du patient
Le “point de crête” est le plus souvent situé à 7 ou 8 centimètres de la ligne
médiane, il peut être plus externe parfois légèrement plus interne.
La “cellulalgie fessière”: Le “pincé-roulé” :
•
cette manoeuvre met en évidence une zone plus ou moins étendue,
adjacente au “point de crête” où le pli cutané est infiltré, épaissi et
douloureux au “pincé-roulé” (à comparer avec les zones voisines et
le côté opposé où cette même manoeuvre est indolore). Il faut
pincer un pli de peau, le tirer et tout en le maintenant tiré, le rouler
entre pouce et index.
Retour plan
Syndrome charnière dorso -lombaire:
branche antérieure
Par leur branche antérieure (anterior
ramus), Les N rachidiens T12 L1
innervent :
•
les plans cutanés de la région
abdominale inférieure, la face
interne des cuisses à leur partie
supérieure, les grandes lèvres ou le
scrotum.
•
la partie inférieure des muscles
“grand droit de l’abdomen” (rectus
abdominis), et “transverse”
(transversus abdominis).
•
le pubis
Br ant: Douleurs pseudo-viscérales, fausses
douleurs antérieures de hanche
La douleur siège dans la région abdominale inférieure, inguinale
ou testiculaire. Elle est ressentie comme une douleur
profonde, tensive, simulant parfaitement une douleur
viscérale, urologique, testiculaire ou gynécologique. Il existe
assez fréquemment un météorisme abdominal.
•
•
Soit douleurs modérées ou épisodiques qui peuvent survenir
en même temps que la lombalgie. (Mais le lien n’est pas fait)
Soit douleurs isolées, légères, sévères, parfois très aiguës,
quotidiennes ou épisodiques. Le déclenchement mécanique
de la douleur (efforts, positions) rarement noté.
Signes d’examen
•
•
Le signe essentiel de l’examen local
est là encore une cellulalgie
localisée que révèlera la
manoeuvre du pincé-roulé dans
une zone précise de la partie
inférieure de l’abdomen et de la
partie supéro-interne de la cuisse.
Cette cellulalgie est méconnue du
patient. La douleur est unilatérale.
S’accompagne de douleur de
l’hémipubis à la palpation -friction
dans 1/3 des cas.
Retour plan
Syndrome charnière dorso-lombaire:
rameau perforant latéral cutané
« fausses douleurs
externes de hanches »
ou douleurs pseudo
trochantériennes
Tableau clinique
•
•
Douleur de la région trochantérienne augmentée par la marche, parfois
douleur de l’aine.
A l’examen, les mouvements de flexion-adduction de la hanche et parfois
d’abduction peuvent être douloureux. Le plus souvent seule la palpation
du trochanter est douloureuse .
Le diagnostic de ténobursite trochantérienne est généralement posé.
Mais les infiltrations locales sont sans effet. En fait, ce n’est pas le tendon ou
le trochanter qui sont douloureux dans ce cas, mais les plans cutanés
cellulalgiques qui le recouvrent. Leur compression contre l’os, lors de
l’examen, simule parfaitement la douleur trochantérienne.
•
•
Il s’agit parfois d’une douleur irradiant à la face externe de la cuisse et
même à la face externe de la jambe, simulant une douleur sciatique.
Exceptionnellement, il s’agit de sensations dysesthésiques, simulant une
méralgie paresthésique, mais à topographie plus haute sur la cuisse.
Signes d’examen
1.
2.
3.
“Point de crête iliaque latéral” : sur la crête
iliaque à la verticale du trochanter. Il
correspond au point de croisement du ramus
cutaneus lateralis. Il existe fréquemment une
petite encoche, palpable à ce niveau sur la
crête iliaque .
“Zone cellulalgique” douloureuse au “pincéroulé” s’étendant sur une bande verticale audessous de ce point. Elle correspond au
territoire d’une des deux branches perforantes
cutanées (ramus cutaneus lateralis) issues de
la branche antérieure de T12 ou de L1, une
bande verticale étroite.
L’infiltration anesthésique du rameau nerveux
cutané au “point de crête latéral” fait
disparaître la douleur au “pincé-roulé” et la
douleur à la pression du trochanter.
Traitement avant tout vertébral
•
l’infiltration avec un dérivé cortisoné de l’articulation
articulaire postérieure douloureuse peut compléter
l’action de la manipulation
L’ostéopathie à l’époque d’Ambroise Paré…
Retour plan
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