I. Physiopathologie du tube digestif La plupart des nutriments présents dans l'alimentation sont de grandes molécules qui ne peuvent pas être absorbées directement dans l'intestin du fait de leur taille ou de leur caractère hydrophobe. L'appareil digestif est responsable de la réduction de la taille de ces molécules en unités plus petites directement absorbables et la conversion des molécules hydrophobes en complexes hydrophiles. Un fonctionnement correct des mécanismes d'absorption et de transport est indispensable à la délivrance des produits de la digestion aux cellules du corps humain. Une anomalie de l'un de ces systèmes peut entraîner une malnutrition même en présence d'une alimentation adéquate. Système Digestif Le tube digestif s'étend de la bouche à l'anus. Il comprend le canal alimentaire proprement dit et ses glandes accessoires : le foie et la vésicule biliaire d'une part, le pancréas d'autre part. Le système digestif à différentes fonctions : Réception, macération, et transport des substances ingérées Sécrétion des enzymes digestives, de l'acide, du mucus, de la bile, etc. Digestion des produits alimentaires ingérés ; Absorption et transport des produits de la digestion ; Transport stockage et excrétion des déchets alimentaires. Dans chaque partie du tube digestif, les aliments suivent une transformation spécifique: La bouche reçoit les aliments, les réduit en éléments de petite taille par la mastication et les 1 mélange avec la salive. L'oesophage transporte les aliments de la cavité buccale et du pharynx vers l'estomac. L'estomac permet le stockage temporaire des aliments ingérés et leur digestion. L'intestin grêle reçoit les sécrétions pancréatiques et biliaires et participe à l'hydrolyse des aliments, le transport et l'absorption des nutriments. Le colon et le rectum absorbent l'eau et les électrolytes et certains produits de la digestion. Ils permettent également le stockage des déchets, ce qui permet la synthèse bactérienne des vitamines. Enfin l'anus participe avec le colon et le rectum au contrôle de la défécation. Digestion et absorption La digestion des aliments est réalisée par une hydrolyse qui utilise les enzymes digestives et les cofacteurs comme la bile ou l'acide chlorhydrique. Les cofacteurs interviennent également dans les mécanismes d'absorption. Les enzymes sont de 2 types: exoenzymes et endoenzymes Les aliments ingérés sont absorbés à environ 95%. L'eau, les sels minéraux, les monosaccharides, l'alcool et les vitamines sont absorbés sans modification. Par contre, les disaccharides, les polysaccharides, les lipides et les protéines doivent être transformés par hydrolyse en éléments plus simples avant d'être absorbés. Régulation des fonctions digestives Les fonctions digestives de motricité et de sécrétion sont contrôlées par deux principaux types de régulation: la régulation nerveuse et la régulation hormonale. Mécanismes nerveux La régulation nerveuse des phénomènes moteurs et sécrétoires utilise deux types de réseaux neuronaux: un système local, le système nerveux entérique, et le système nerveux autonome (SNA). Les récepteurs nerveux sont sensibles à divers stimuli: la composition chimique du chyme (acidité), l'étirement (sensation de pleinitude), etc. Ils envoient des impulsions aux cellules musculaires et sécrétoires du tube digestif via le système nerveux entérique constitué par les plexus myentériques et sous muqueux. Mécanismes hormonaux La régulation hormonale fait intervenir de nombreuses hormones dont le mécanisme d'action est fréquemment inconnu. té gastrique. Elle est sécrétée par les cellules de la muqueuse antrale de l'estomac sous l'action de la distension gastrique (post prandial). La sécrétion de gastrine est elle même régulée par le pH intra gastrique: un pH trop acide inhibe la sécrétion de gastrine. 2 une action antagoniste de celle de la gastrine: elle stimule la sécrétion pancréatique d'eau et de bicarbonate. La neutralisation du pH du chyme protège la muqueuse duodénale d'une exposition acide prolongée et fournit un pH optimal à l'action des enzymes duodénales. Par ailleurs, la sécrétine inhibe la sécrétion de gastrine. en réponse à la présence d'acides aminés et d'acides gras provenant de l' des peptides et des graisses ingérés. Cette hormone a 4 fonctions principales: e biliaire, réponse à la présence de glucose et de graisses dans la lumière duodénale. Cette hormone a 2 fonctions principales: Les différents temps de la digestion Temps buccal: création du bol alimentaire. Dans la bouche, les dents permettent d'écraser et de moudre les aliments ingérés afin de les transformer en petites particules. La sécrétion salivaire (environ 1.5 l) est produite par 3 paires de glandes salivaires (parotides, sousmaxillaires et sublinguales). Elle a 3 fonctions: Humidifier les aliments, La masse alimentaire mastiquée constitue le bol alimentaire ou bolus qui traverse le pharynx grâce à une contraction à contrôle volontaire. Temps œsophagien Au cours de la déglutition, la traversée de l'oesophage est un processus automatique. Le péristaltisme oesophagien permet le transfert rapide du bolus vers l'estomac. Temps gastrique Les particules alimentaires sont propagées et mélangées avec les sécrétions gastriques grâce à l'action des vagues contractiles qui se propagent du fundus à l'antre et au pylore. La sécrétion gastrique, 2 à 2.5 litres/jour, contient de l'acide chlorhydrique (HCl), un facteur intrinsèque, des enzymes protéolytiques (pepsinogène), une lipase, du mucus. A la fin du temps gastrique, les 3 aliments constituent avec les sécrétions, un mélange semi liquide, le chyme, contenant environ 50% d'eau. L'estomac est normalement vidé en 1 à 4 heures. Ce temps de vidange dépend de la qualité et la quantité des aliments ingérés. Lorqu'ils sont ingérés seuls, les glucides quittent l'estomac plus rapidement que les protéines et les graisses. A l'entrée et la sortie de l'estomac, des valves préviennent le reflux du contenu gastrique vers l'oesophage et le pharynx, et du duodénum vers l'estomac. Temps intestinal. L'intestin est divisé en plusieurs segments: le duodénum, le jéjunum et l'iléon. La plupart des phénomènes digestifs sont réalisés dans le duodenum, les autres segments participent principalement à l'absorption des nutriments. Le chyme gastrique acide est éjecté, à travers le pylore, par pulses de quelques millilitres dans le duodenum. Là, le chyme est mélangé avec les sécrétions duodénales, pancréatiques et biliaires. Le chyme traverse l'intestin à une vitesse de 1 cm/min et prend 3 à 10 heures pour atteindre la valvule ileocaecale. La bile, est sécrétée par le foie, puis collectée et concentrée dans la vésicule biliaire. Elle est excrétée dans le duodénum sous l'action de la chocystokinine, elle même stimulée par la présence de lipides dans le tube digestif. Les sels biliaires, par leurs propriétés émulsifiantes, permettent la digestion et l'absorption des lipides. Les sécrétions pancréatiques comportent deux composantes: une séreuse (trypsine, chymotrypsine, carboxypolypeptidase, ribonucléase, desoxyribonucléase) et l'autre hydro-minérale (eau et bicarbonates). Les enzymes protéolytiques sont sécrétées sous forme de proenzymes activées par l'entérokinase, sécrétée par la muqueuse intestinale en réponse à la présence du chyme dans la lumière. La sécrétion hydrominérale, sous l'influence de la sécrétine, neutralise l'acidité du chyme. Les mécanismes d'absorption dans l'intestin Structure de l'intestin Le principal organe de l'absorption est l'intestin grêle caractérisé par une énorme surface d'absorption. Cette surface (250 m²) résulte d'une part de la longueur de l'intestin (6 à 7 m) et de l'organisation de la muqueuse en valvules conniventes. Ces plis sont recouverts par des projections en forme de doigts, les villosités, elles même recouvertes de microvillosités qui forment la bordure en brosse. La muqueuse repose sur une structure appelée lamina propria composée de tissu conjonctif dans lesquels existent des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Absorption Chaque jour, l'intestin absorbe, en moyenne: 4 Digestion et absorption des nutriments Glucides Dans la bouche, l'amylase salivaire ou ptyaline, à pH neutre ou faiblement alcalin, débute la digestion de l'amidon l'hydrolysant en dextrines et maltose. Dans l'estomac, siste jusqu'à son inactivation par le pH acide. Cette hydrolyse peut aboutir à la libération de monosaccharides. au niveau du duodenum: amylase pancréatique rompt les molécules d'amidon en dextrines et maltoses. maltase sécrétée par les cellules muqueuses hydrolyse le maltose en glucose dans la bordure en brosse, à la surface des cellules épithéliales couvrant l'intestin. cellules contiennent de nombreuses enzymes: sucrase, lactase, isomaltase qui agissent respectivement sur le sucrose, le lactose, le maltose et l'isomaltose. vers le sang à travers les cellules muqueuses et les capillaires. Ils sont transportés par la veine porte jusqu'au foie. -dépendant . la lignine et d'autres fibres sont excrétées sans modifications majeures dans les selles Protides pepsinogene inactif est hydrolysé en pepsine au contact avec le HCl gastrique et les autres molécules de pepsine. La pepsine, à la différence des autres protéases peut hydrolyser le collagène, élément principal du tissu conjonctif. Cependant la digestion gastrique des protéines reste faible. libération d'enterokinase, enzyme qui transforme le trypsinogène pancréatique inactif en trypsine qui active les autres enzymes protéolytiques: trypsine, chymotrypsine et carboxypeptidases pancréatiques. Ces enzymes continent la digestion débutée dans l'estomac et libèrent des acides aminées et des oligopeptides. peptidases protéolytiques transforment les polypeptides en acides aminés, dipeptides et tri peptides. Finalement, l'hydrolyse terminale a lieu dans la bordure en brosse lorsque les di- et tri peptides sont hydrolysés en acides aminés. acides aminés basiques, neutres ou acides et celui pour la proline et l'hydroxyproline. Les transporteurs utilisent un co-transport avec le sodium comparable à celui utilisé pour le glucose. 5 reste moins de 1% de ces protéines dans le matériel fécal. desquamées sont également digérées et absorbées. Les lipides lipase gastrique (tributyrinase) qui hydrolyse les triglycérides à chaine courte en acides gras et glycérol. tion d'entérogastrone, hormone qui inhibe la sécrétion et la motricité gastrique et donc ralentit la vidange gastrique donc la délivrance des graisses vers le duodénum. La vidange d'un repas gras peut atteindre 4 à 6 heures chez un individu normal l'action émulsifiante de la bile aide à les séparer et rend plus accessible leur digestion par la lipase pancréatique. La bile est sécrétée par le foie. pigments biliaires (qui colorent les matières fécales), de sels inorganiques, de protéines, de cholestérol, de lécithine et de nombreux composants métabolisés et sécrétés par le foie. bile sécrétés quotidiennement, en réponse aux stimuli alimentaires dans le duodénum et l'estomac. glycérides produits par la digestion forment avec les sels biliaires des complexes hydrosolubles appelés micelles qui permettent le passage en milieu hydrophile de ces lipides vers la bordure en brosse. Les sels biliaires libérés retournent vers la lumière intestinale. La plupart des sels biliaires sont réabsorbés par transport actif dans l'ileum terminal (cycle entéro-hépatique). Le pool des sels biliaires peut circuler 3 à 15 fois par jour selon l'alimentation. Absorption des autres nutriments Vitamines, minéraux et fluides sont absorbés simultanément par la muqueuse intestinale. Chaque jour, 6 à 8 litres de fluides traversent les membranes digestives. Dans la lumière intestinale, des réactions chimiques et des interactions moléculaires interviennent dans l'estomac et l'intestin. Deux facteurs principaux interagissent principalement avec les cations: le pH intraluminal et la composition des aliments ingérés. des hydroxydes peu soluble au pH intestinal alcalin. L'absorption intestinale de ces cations fait intervenir des ligands (acides aminés, sucres, etc). -, F-) sont absorbés passivement. 6 étape de translocation) utilise différents modes de transport: diffusion simple, facilitée ou transport actif. Il est fréquent que le mode de transport varie en fonction de la concentration intraluminale de l'élément. Fonctions du colon. Le colon est un organe d'environ 1.50 m divisé en trois zones anatomiques et fonctionnelles: le caecum, le colon et le rectum. Absorption de l'eau et du sel. C'est le site principal d'absorption de l'eau, du (des) sel(s), et des vitamines synthétisées dans le colon par les bactéries. Sur les 500 à 1000 ml de chyme iléal entrant quotidiennement dans le colon, seuls 50 à 200 ml sont excrétés dans les fèces. Le transfert colique du chyme est relativement lent, environ 5 cm/heure, ce qui favorise l'absorption des nutriments. Les sécrétions coliques. s des blessures et de l'activité bactérienne tout en constituant le support matériel des fèces. - permet de neutraliser l'acidification résultant de l'action bactérienne. L'activité bactérienne. Les bactéries coliques poursuivent la digestion des éléments ayant résisté à l'activité du suc digestif dans l'estomac ou l'intestin. colique sont utilisés par l'organisme: vitamines K, B12, thiamine, riboflavine. Matières fécales et défécation matières fécales sont constituées de bactéries mortes. èces par l'anus dont la fréquence normales est supérieure à 3 par semaine et inférieur à 3 par jour. Maladies de l’appareil digestif Les maladies de l’appareil digestif sont souvent bénignes : c’est le cas d’une gastro-entérite, d’une diarrhée, de constipation ou de brûlures d’estomac. Néanmoins, ces problèmes peuvent plus graves : hépatites, ulcère de l’estomac, cancer du foie 1. Les calculs biliaires (lithiase biliaire) On nomme lithiase biliaire, ou cholélithiase, la formation de calculs à l’intérieur de la vésicule biliaire, l’organe qui emmagasine la bile sécrétée par le foie. Les calculs, qu’on appelle parfois « 7 pierres » ressemblent effectivement à de petits cailloux. Dans la majorité des cas, ils sont composés de cholestérol cristallisé. La plupart du temps, les calculs n’entraînent aucun symptôme. Cependant, ils peuvent obstruer les conduits qui mènent la bile vers le foie et les intestins. Cela s’appelle une colique biliaire si la crise est passagère. N’arrivant plus à se vider, la vésicule biliaire se met alors à gonfler, ce qui peut provoquer de violentes douleurs. Lorsque les calculs ne causent pas de colique, ils sont parfois découverts au hasard d’une échographie. Causes La bile se compose principalement d’eau, de sels biliaires (qui, en émulsifiant les graisses, jouent un grand rôle dans leur digestion par l’intestin), de cholestérol, de phospholipides, de pigments et d’électrolytes. Les calculs biliaires de cholestérol se forment lorsque : la bile contient trop de cholestérol; la bile ne contient pas suffisamment de sels biliaires; la vésicule biliaire ne se contracte pas régulièrement (la vésicule est alors dite « paresseuse »). La colique biliaire Une crise de colique hépatique ou colique biliaire, est due à un calcul de la vésicule qui passe dans les voies biliaires et s’y bloque de manière transitoire, empêchant momentanément la bile de s’écouler. Elle dure en moyenne de 30 minutes à 4 heures. Une durée de plus de 6 heures doit faire craindre une complication. Les douleurs s’estompent lorsque le calcul se déloge spontanément, permettant alors à la bile de s’écouler à nouveau normalement. Une personne qui a souffert d’une crise de colique biliaire risque, dans 70 % des cas, d’en subir d’autres. Si les premières crises sont supportables, elles tendent à s’aggraver lorsque les calculs ne sont pas traités. 2. La gastro-entérite La gastro entérite est une infection du système digestif qui cause nausées, vomissements, crampes abdominales et diarrhée. Dans la majorité des cas, elle est de courte durée. Les symptômes surviennent rapidement et disparaissent généralement au bout de 1 à 3 jours. La gastro entérite a de multiples causes. Il peut s’agir de différents virus, bactéries ou autres microorganismes (comme les amibes) qui se transmettent principalement par les mains, l’eau et les aliments contaminés. L’intensité et la durée des symptômes varient selon la cause. Les gastro entérites virales sont de loin les plus fréquentes (plus des deux tiers des cas). On estime qu’environ un cas de gastroentérite sur cinq est causé par une intoxication alimentaire bactérienne. Trois mécanismes peuvent être à l’œuvre : Ingestion d’aliments contaminés par une toxine. Certaines bactéries (staphylocoque, B Cereus) produisent une toxine dans les aliments, avant qu’ils soient consommés. Cette toxine résiste à la chaleur. La période d’incubation est de 1 à 6 heures et la maladie dure environ 24 heures. 8 Ingestion d’aliments contaminés par des bactéries qui produisent une toxine une fois qu’ils sont rendus dans l’intestin (C Perfringens, E Coli toxinogène). Ingestion d’aliments contaminés par une bactérie qui peut pénétrer dans la paroi de l’intestin et qui cause une diarrhée inflammatoire (E Coli entérohémorragique, Salmonelle, Shigelle, Vibrio) 3. La diarrhée La diarrhée est un problème fréquent. Elle se caractérise par des selles de consistance liquide ou molle, plus volumineuses et nombreuses qu’à l’habitude (plus de 3 selles par jour). Il ne s’agit pas d’une maladie, mais d’un symptôme. Sa cause la plus fréquente est l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Elle dure 1 jour ou 2, puis disparaît sans nécessiter de traitement. Causes La diarrhée est un problème intestinal qui implique l’un ou l’autre des 3 mécanismes suivants. Parfois, ils sont présents simultanément. Un manque d’absorption par les intestins du liquide contenu dans les selles ; Un transit intestinal accéléré, ce qui empêche l’assèchement des matières fécales ; Un passage anormal d’eau et de sels minéraux provenant du corps par la paroi des intestins. Lorsqu’une maladie intestinale est en cause, la diarrhée est souvent chronique. Voici les causes les plus fréquentes Une intoxication alimentaire (par exemple, de la volaille infectée par la salmonelle ou de la viande contaminée par la bactérie Escherichia coli) ; Une gastroentérite virale ; Le stress ou l’anxiété ; La prise d’antibiotiques : elle altère la flore intestinale, et réduit ainsi la capacité d’absorption de la paroi des intestins. Les antibiotiques causent la diarrhée chez 5 à 30 % des utilisateurs, selon le type d’antibiotique consommé ; Une maladie intestinale chronique : la maladie coeliaque (intolérance au gluten), la maladie de Crohn, le syndrome de l’intestin irritable, etc. ; Une intolérance au lactose ; L’hyperthyroïdie. 4. L’hépatite (A, B, C, toxique) L’hépatite (A, B, C, toxique) est une inflammation du foie, le plus souvent causée par une infection à un virus, mais parfois par l’alcoolisme, ou par une intoxication par un médicament ou par un produit chimique. Les symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre et dépendent de la cause de l’hépatite. Certains types d’hépatite provoquent carrément la destruction d’une partie du foie. La majorité des hépatites se résorbent spontanément, sans laisser de séquelles. Parfois, la maladie persiste plusieurs mois. Quand elle dure plus de 6 mois, elle est considérée comme chronique. Lorsque le foie est gravement atteint, une greffe de cet organe peut être la seule solution. Types 9 Les hépatites se regroupent en 2 grandes catégories : les hépatites virales, causées par une infection à un virus. Dans les pays développés, les virus de l’hépatite A, B et C engendrent environ 90 % des cas d’hépatite aiguë. Les virus de l’hépatite D, E et G sont aussi responsables d’hépatites. les hépatites non virales, principalement provoquées par l’ingestion de produits toxiques pour le foie (de l’alcool, des produits chimiques toxiques, etc.). Les hépatites non virales peuvent aussi être le résultat de maladies atteignant le foie, comme la stéatose hépatique (« foie gras ») et l’hépatite auto-immune (une hépatite inflammatoire chronique d’origine obscure, qui se caractérise par la production d’auto-anticorps). 5. L'ulcère de l'estomac et l'ulcère duodénal (ulcère gastroduodénal) L'ulcère de l'estomac, aussi appelé ulcère gastrique, et l'ulcère duodénal, qui se forme dans le duodénum (première partie de l'intestin grêle), sont en quelque sorte des plaies ouvertes dans la muqueuse du tube digestif, plus ou moins profondes. L’expression « ulcère gastroduodénal » englobe, en raison de la similitude de leurs manifestations, l’ulcère gastrique et l’ulcère duodénal On estime qu’environ 10 % de la population des pays industrialisés est susceptible de souffrir un jour ou l’autre d’un ulcère. Les personnes âgées de 40 ans et plus sont les plus touchées. Les ulcères du duodénum sont 10 fois plus fréquents que les ulcères de l’estomac. Causes La bactérie Helicobacter pylori (H. Pylori), une bactérie qui survit à l’acidité, est la principale cause d’ulcères : elle causerait approximativement de 60 % à 80 % des ulcères de l’estomac et de 80 % à 85 % des ulcères duodénaux. Ces bactéries envahissent la couche de mucus qui protège normalement l’estomac et l’intestin grêle de l’acidité, et perturberaient ce mécanisme protecteur chez certaines personnes. Dans les pays industrialisés, 20 % des personnes de 40 ans et moins possèdent cette bactérie dans leur tube digestif. Une proportion qui atteint 50 % chez les plus de 60 ans. Environ 20 % des porteurs de la bactérie souffriront d’un ulcère au cours de leur vie. La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS (par exemple, l’aspirine, l’Advil® et le Motrin®), est la seconde cause la plus fréquente d’ulcère au tube digestif. La combinaison d’une infection avec la bactérie H. Pylori et la prise d’anti-inflammatoires augmente le risque d’ulcère de manière synergique. Le risque est alors 60 fois plus grand. 6. Les polypes intestinaux Les polypes intestinaux sont des excroissances qui se forment sur la muqueuse tapissant l’intérieur du côlon. Elles surviennent chez 30 % à 50 % des adultes des pays industrialisés, ce qui laisse croire que les facteurs environnementaux et alimentaires jouent un rôle dans leur apparition. Les polypes font généralement quelques millimètres de diamètre, parfois plus d’un centimètre. On les détecte grâce à la coloscopie. . Les polypes dits adénomateux ou adénomes sont des lésions précancéreuses représentant environ 70 à 75 % des polypes. Ils sont susceptibles d’évoluer vers un cancer du côlon. 10 Les autres types de polypes n’évoluent pas vers le cancer du côlon. Il s’agit des polypes hyperplasiques, hamartomateux (juvénile ou Peutz-Jeghers) ou les polypes inflammatoires. Les polypes font généralement quelques millimètres de diamètre, parfois plus d’un centimètre. On les détecte par dépistage de sang dans les selles (recherche de sang occulte dans les selles ou RSOS), et par coloscopie examen permettant aussi le plus souvent de les enlever. Les polypes intestinaux n’entraînent le plus souvent aucun symptôme. On procède toutefois systématiquement à leur ablation lorsqu’ils sont détectés, comme mesure préventive contre le cancer du côlon. 7. L'appendicite L’appendicite est une inflammation soudaine de l’appendice — une petite excroissance en forme de ver située au début du gros intestin, du côté inférieur droit de l’abdomen. L’appendicite est souvent le résultat d’une obstruction de cette petite structure anatomique par des matières fécales, du mucus ou un épaississement du tissu lymphoïde présent. Elle peut aussi être causée par une tumeur qui obstrue la base de l’appendice. L’appendice devient alors enflé, colonisé de bactéries et peut éventuellement commencer à se nécroser. La crise survient le plus souvent entre l’âge de 10 et 30 ans. Elle touche une personne sur 15, et un peu plus souvent les hommes que les femmes. L’appendicite doit être traitée rapidement, sans quoi l’appendice pourrait se rompre. Cette situation cause habituellement une péritonite, c’est-à-dire une infection du péritoine, la mince paroi qui entoure la cavité abdominale et qui contient les intestins. Une péritonite peut, dans certains cas, être fatale et requiert une intervention médicale d’urgence. 8. Le reflux gastro-oesophagien (brûlures d'estomac) Le reflux gastro-oesophagien désigne la remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans l’oesophage (le conduit reliant la bouche à l’estomac). L’estomac produit des substances très acides (les sucs gastriques) qui aident à la digestion des aliments. Or, la paroi de l’oesophage n’est pas conçue pour résister à l’acidité du contenu de l’estomac. Le reflux entraîne donc une inflammation de l’oesophage, qui se traduit par des sensations de brûlure et d’irritation. Avec le temps, il peut s’ensuivre des lésions à l’oesophage. Causes Chez la plupart des personnes, le reflux a pour origine un mauvais fonctionnement du sphincter oesophagien inférieur. Ce sphincter est un anneau musculaire situé à la jonction de l’oesophage et de l’estomac. En temps normal, il empêche le contenu de l’estomac de remonter dans l’oesophage, s’ouvrant seulement pour laisser passer la nourriture ingurgitée et jouant ainsi un rôle de valve protectrice. En cas de reflux, le sphincter s’ouvre aux mauvais moments et laisse remonter les sucs gastriques de l’estomac. Les personnes qui souffrent de reflux ont souvent des régurgitations acides après un repas ou pendant la nuit. Ce phénomène de régurgitation est très fréquent chez le nourrisson, parce que le sphincter est immature. Le reflux gastro-oesophagien peut aussi être lié à une hernie hiatale. Dans ce cas, la partie de l’estomac située à la jonction de l’oesophage« remonte » dans la cage thoracique par l’orifice du 11 diaphragme, qui laisse normalement passer l’œsophage (l’orifice hiatal). Cependant, ces deux affections ne sont pas synonymes, et la hernie hiatale n’est pas toujours associée à un reflux. 9. L'intolérance au gluten (Maladie coeliaque) La maladie coeliaque est une maladie chronique de l’intestin déclenchée par la consommation de gluten, un mélange de protéines contenues dans certaines céréales (blé, orge, seigle…). La maladie se manifeste principalement par des symptômes digestifs (diarrhée, douleurs, ballonnements…). Causes La maladie coeliaque a une composante héréditaire. Lorsqu’un membre de la famille proche est atteint, la probabilité qu’on le soit aussi est d’environ 20 %12. Les chercheurs connaissent aujourd’hui les principaux gènes en cause, appelés gènes HLA de type DQ2 et DQ8. On sait que 95% des patients expriment le génotype HLA DQ2, et presque tous les autres le DQ8. Mais on retrouve le DQ2 dans 30 à 40% de la population générale. Il apparaît donc que la prédisposition génétique est une condition nécessaire mais pas suffisante pour déclencher la maladie. Comme dans bien d’autres cas, la prédisposition génétique doit se combiner avec différents facteurs pour déclencher la maladie13. 10. La constipation La constipation consiste en un retard ou une difficulté à évacuer les selles. Elle peut être occasionnelle (voyage, grossesse, etc.) ou chronique. On parle de constipation chronique lorsque le problème dure depuis au moins 6 à 12 mois, avec des symptômes plus ou moins marqués. 11. Le cancer de l'estomac Le cancer de l’estomac, aussi appelé cancer gastrique, est causé par une tumeur maligne qui se forme, la plupart du temps, dans les tissus de la paroi de l’estomac. C’est un cancer qui progresse lentement et que l’on rencontre rarement avant 50 ans. 12. Le cancer de l'oesophage Le cancer de l’oesophage touche le tube musculaire (de 2 cm à 3 cm de diamètre et de 25 cm à 30 cm de longueur) qui relie le larynx (la gorge) à l’estomac. L’entrée et la sortie de l’oesophage sont fermées par des anneaux musculaires qui s’ouvrent et se ferment pour gérer le passage de la nourriture. Ce sont les sphincters oesophagiens. Si le sphincter situé à l’entrée de l’estomac ne fonctionne pas bien, il peut entraîner des reflux gastro-oesophagiens qui vont irriter l’oesophage. Cette irritation chronique de l’oesophage est le facteur le plus connu comme cause possible du cancer de l’oesophage, bien qu’il y ait plusieurs autres facteurs de risque. 13. L'occlusion intestinale Une occlusion intestinale est un blocage partiel ou complet de l’intestin, qui empêche le transit normal des matières fécales et des gaz. Ce blocage peut se produire aussi bien dans l’intestin grêle que dans le côlon. Une occlusion intestinale provoque d’importantes douleurs abdominales semblables à des crampes, des ballonnements, des nausées et des vomissements. 14. Les hémorroïdes 12 Les hémorroïdes sont des veines dilatées qui se forment dans l’anus ou le rectum. Il est normal que les veines de la région anale se gonflent légèrement au moment de la défécation. Mais contrairement aux veines normales, les hémorroïdes restent dilatées en permanence. 13