Pomme de terre I- Origine, Historique et Importance économique • • Plante vivace, annuelle en culture. Famille des Solanacées. Origine • • • • • Elle existe depuis plus de 8 000 ans avant JC. Originaire de l'Amérique du Sud Le centre de variabilité maximum de ces espèces se situe au cœur des Andes (Pérou, Bolivie). Elle a été introduite en Afrique à la fin du 19ème. En Algérie, les seules données existantes signalent la culture en 1856 mais en 1898 l’Algérie figurait parmi les 1ere exportateurs de pomme de terre de primeurs. II- Valeur nutritionnelle • • • La pomme de terre est le second aliment le plus consommé au monde après le blé. Le tubercule contient environ les ¾ de son poids en eau, une quantité relativement élevée de glucides (sucres), un faible taux de substances azotées et très peu de lipides. Les glucides représentent la partie la plus importante de la matière sèche, qui est aux trois quarts constituée d'amidon (fécule). Il existe dans le tubercule un équilibre amidon/sucres solubles (saccharose, glucose, fructose) variable au cours du cycle de végétation et pendant la période de conservation. Les autres constituants glucidiques importants sont la cellulose et les substances pectiques. III-Utilisation de l’espèce 1 Alimentation humaine • Les pommes de terre sont consommées en alimentation humaine soit en frais, après cuisson ou après une préparation industrielle. • La composition du tubercule est le facteur qui déterminera sa destination. chaque type d’utilisation exige des critères qualitatifs distincts. Les tests de composition portent sur: Le taux de matière sèche : le % MS influence la texture et le croustillant des produits frits Le taux des sucres réducteurs, La décoloration après épluchage la coloration à la friture La texture des tubercules 2 Alimentation Animale • Les pommes de terre peuvent aussi entrer dans la ration des animaux de ferme. Très riches en amidon, elles ont une valeur énergétique assez élevée (de 0,2 à 0,3 U. F. par kilo). Mais leur teneur en azote est extrêmement faible (environ 10 g de M. A. D. par kilo). Elles sont utilisées pour la nourriture des porcs, des bovins, des volailles. Généralement sous la forme ensilée spécialement avec des variétés à très haut rendement, mais une moindre qualité, mais le plus souvent on utilise les déchets et les écarts de trie et les grenailles. -1- 3- Utilisation dans l’Industrie Industrie alimentaire : • transformation industrielle chips, purée déshydratée, préparations surgelées... • Féculerie: industrie de l’extraction des fécules Industrie non alimentaire • Extraction de la dextrine (polyholoside C6H10O5) qui dérive de αD glucose provenant de la dégradation de l’amidon. Elle est utilisée dans la fabrication des colorants, des colles, des encres, des produits pharmaceutiques et des explosifs très puissants. De l’alcool, glucose et caoutchouc. • Ex : 1 tonne de pomme de terre peut donner : 95 l d’alcool à 90° ou 140 Kg d’amidon ou 100 Kg de dextrine ou 15 à 17 Kg de Caoutchouc IV -La Plante • La pomme de terre contient différentes toxines, surtout dans les parties vertes, ainsi que dans les fleurs et les bourgeons. La solanine qui est une toxine présente aussi dans le tubercule à des doses faibles (< 10 mg pour 100 g) et concentrée surtout dans la peau. Elle n'est pas éliminée habituellement par la cuisson car elle n'est détruite par la chaleur qu'au-delà de 243 °C. Son ingestion provoque rarement la mort mais peut causer des hémorragies, notamment à la rétine. 1- Le système aérien Les tiges aériennes, au nombre de 2 à 10, ou plus, ont un port plus ou moins dressé. Les feuilles sont composées de grandes folioles dites primaires implantées par paire. Chaque feuille est composée de trois à cinq paires de folioles et d'une foliole terminale. La floraison Se produit à une époque déterminée selon les variétés, elle peut être abondante, rare ou pratiquement nulle. La couleur et le nombre de fleurs caractérisent les variétés. Les fleurs sont généralement autogames, mais souvent stériles. L’inflorescence Apparaît à l’extrémité de la tige, la fleur est composée. L’avortement partiel des étamines est un phénomène fréquent et de plus les fleurs ne produisent pas de nectar. La fructification Jamais abondante, le fruit (baie) vert quelques fois violacé contient une centaine de graines de couleur jaune ocre. L’intérêt des graines est primordial en sélection amélioratrice. 2- Le système souterrain Les racines, nombreuses et fines, sont fasciculées et peuvent pénétrer profondément le sol s’il est suffisamment meuble. Les racines se développent à la base des tiges aériennes et quelques fois sur les stolons. Les tiges souterraines ou rhizomes, ou stolons sont courtes et leur extrémité se renfle en tubercule qui se charge de réserves. -2- La morphologie du tubercule Le tubercule porte des bourgeons qui peuvent se ramifier, il est issu d’un stolon (rhizome) par hypertrophie de son bourgeon apical et possède toutes les caractéristiques anatomiques d’une tige. A l’un de ces pôles talon ou ombilic se trouve le point d’attachement du stolon à l’autre extrémité se trouve inséré l’apex principal entouré de bourgeons axillaires viables. Ces bourgeons appelés des yeux sont botaniquement parlant des rameaux courts. Ils sont disposés de façon alterne sur une spirale. À l'opposé de l'insertion du tubercule sur le stolon (talon), les yeux rassemblés autour du bourgeon terminal forment la couronne. La peau est lisse ou rugueuse de teinte jaune ocre, rouge violacé. V - La physiologie de la plante Le cycle de la plante comprend 4 phases : 1- Le repos végétatif A la mort de la plante, les tubercules sont incapables de germer, même dans des conditions optimales de température et d’humidité : c’est le repos végétatif. La durée du repos végétatif varie selon : - Facteurs liés au tubercule Le calibre du tubercule Le génotype - Facteurs externes: Le degré de maturation à la récolte Les températures au cours de la saison de croissance Les températures pendant la conservation (après la récolte) L’endommagement mécanique des tubercules : cassures, maladies… l’âge d’un tubercule commence à partir de sa formation dés son induction et non de la récolte. On parle alors d’âge physiologique du tubercule. Certains auteurs attribuent la dormance à un complexe inhibiteur qui se trouve dans le tubercule. Un traitement à la gibbérelline s’oppose à l’action de ce complexe. Pour d’autres auteurs la reprise d’activité du tubercule serait liée à une synthèse de gibbérelline. La dormance et la levée seraient liées à l’antagonisme de deux substances de type hormonal qui selon leur concentration la dormance durera plus ou moins longtemps. 2- La germination Après une évolution physiologique interne peu connue, les tubercules deviennent capables d’émettre des bourgeons : c’est la germination. La levée de dormance se traduit par le départ de végétation. Le tubercule émet des bourgeons en commençant par l’apex principal, cette germination dépend des facteurs externes : lumière, température et humidité et des facteurs propres aux tubercules. La vigueur de la germination annonce la vigueur de la croissance. La germination présente trois phases o une phase de croissance LENTE (phase I) qui succède à la dormance ; o une phase de croissance ACTIVE (phase II); o une phase de croissance RALENTIE, pratiquement nulle (phase III). L’incubation La croissance des germes commence au cours de la conservation (en germoir) et se poursuit après la plantation. Le tubercule de pomme de terre en cours de conservation élabore la même -3- substance de tubérisation, et d’autant plus que la température de stockage est élevée. C'est l'action cumulée de cette substance par le tubercule puis par le feuillage, qui déclenchera la tubérisation. A la fin de cette période dite "phase d'incubation", les germes du tubercule se mettent à former spontanément des tubercules-fils: ce phénomène, appelé « boulage » marque la fin de cette phase: le tubercule a atteint le stade d'incubation". Planté à ce moment, il ne lèverait même plus. La courbe de croissance est une courbe sigmoïde classique, où l'on peut distinguer trois phases: les phases I, II et III. Le germe peut effectuer toutes les étapes du développement, alors qu'il ne dépend que du tubercule mère. C'est à la fin de la phase III de croissance des germes que le stade d'incubation est atteint. La rapidité d'incubation à une température donnée dépend de la variété: certaines variétés incubent vite, d'autres plus lentement. Cette rapidité n'a aucun lien avec la précocité de la variété. Le choix d'une variété doit tenir compte de l'équipement de conservation et de mise en germination des plants. Les variétés à incubation rapide exigent de très bonnes conditions de conservation: basse température, stockage en clayettes, en vrac ventilé, ou en sacs. Leur germination ne devrait intervenir que deux mois avant la plantation. Plus les conditions de conservation s'éloigneront de cet optimum, plus les accidents culturaux (boulage, faiblesse végétative, pieds manquants) seront à craindre. Les variétés à incubation lente sont des variétés dites "rustiques". Leur conservation ne pose pas de problèmes. Les connaissances sur la tubérisation nous apprennent : Qu’au cours de son incubation, le tubercule se charge de doses croissantes de substance de tubérisation, et qu’a chaque dose correspond un stade végétatif du tubercule. Qu’un degré d’incubation est irréversible et qu’un égermage ne permet pas de l’annuler pour le reprendre à 0. Qu’a un germe faible, en troisième période (III) correspond une plante faible, chétive, sans possibilités de croissance et de production, et qu’un germe vigoureux au contraire donnera une plante vigoureuse, poussant vite s’enracinant bien et donc capable plus tard d’une forte tubérisation. 3- La phase de croissance Un tubercule germé est planté en terre : ses germes se transforment en tiges feuillées, dont les bourgeons axillaires donnent, au-dessus du sol des rameaux, et au-dessous, des stolons : c’est la phase de croissance. 4-La tubérisation Au bout d’un certain temps, variable selon la variété et le milieu, les extrémités des stolons cessent de croître et se renflent pour former, en une ou deux semaines, les ébauches des tubercules : c’est la tubérisation. Aucun indice ne permet de déceler, sur les organes aériens, le moment de cette ébauche des tubercules. Elle est déterminée par les facteurs internes du tubercule mère et par les facteurs externes. C’est la phase finale du cycle, les jeunes tubercules prennent naissance à l’extrémité des stolons qui cessent de s’allonger se renflent et accumulent des réserves et grossiront jusqu'à ce que le système aérien devient inactif et le tubercule entre en dormance et à ce stade il faut récolter. IV- Physiologie de la tubérisation • La tubérisation est un phénomène hormonal, le tubercule mère et le feuillage sont les principaux responsables de la tubérisation, aussi bien de son induction que de sa réalisation à cela il faut rajouter les facteurs externes. Les expériences tendant à tubériser des boutures racinées ont conduit à ses conclusions : Le feuillage élabore une substance de tubérisation qui agit à partir d’une certaine dose. -4- • La croissance de la plante se ralentit ou s’arrête dés que la tubérisation se produit : croissance et tubérisation semblent deux phénomènes qui s’opposent. La température et la photopériode (durée du jour) agissent ensemble sur la synthèse de la substance de tubérisation : • Les températures basses et les jours courts favorisent l’élaboration de la substance de tubérisation : ces conditions sont favorables au départ de la tubérisation et défavorables à la croissance. • Les températures élevées et les jours longs favorisent au contraire la croissance et retardent ou même arrêtent la tubérisation. Les variétés réagissent différemment à ces influences : leur "longueur critique du jour", est différente selon les variétés. Les variétés à "longueur critique du jour" basse: sont en général des variétés tardives, ayant un long cycle de végétation. Elles demandent à être plantées tôt, afin que leur feuillage ait le temps de synthétiser suffisamment de substance de tubérisation pendant les jours courts du printemps. Plantées trop tard, elles risquent de voir leur tubérisation arrêtée pendant les périodes chaudes et de jours longs. La tubérisation reprenant plus tard donnera des tubercules en "chapelets". C'est le phénomène de la "repousse". Les variétés à "longueur critique du jour" élevée: sont les variétés hâtives ou demi hâtives qui peuvent être plantées plus tard sans que leur tubérisation soit perturbée. V- Exigences pédoclimatiques 1- Exigences climatiques La pomme de terre est une plante rustique qui est susceptible de se développer dans les régions les plus variées. Son aire d’adaptation va des régions subtropicales aux plus froides. La pomme de terre redoute: Les périodes de gel au moment du développement végétatif Les périodes de sécheresse qui sont extrêmement néfastes à des périodes critiques Enfin dans nos conditions les plantations de mai à juillet (combinaison de jours longs et de températures hautes) font craindre des risques d’ordre physiologique (développement végétatif exagéré au détriment de la tubérisation). 1-1 Température La pomme de terre ne supporte pas les fortes et basses températures, elle demande assez peu de chaleur et souffre à des températures excessives. La température optimale se situe entre 15 et 22°C, les températures élevées ont tendance à réduire la végétation et la tubérisation. La formation du tubercule est optimale lorsque la température est inférieure à 18°C et que les jours sont courts (12 h). Au contraire, le développement de l'appareil végétatif est favorisé par des températures élevées (> 25°C) et des jours longs (entre 14 h et 18 h). 1-2 Les besoins en eau Compte tenu de son origine, la pomme de terre a besoin d’une humidité assez abondante et régulière car elle transpire beaucoup pour d’une part abaisser sa température foliaire et d’autre part sur le plan métabolisme maintenir ses stomates ouverts pour une bonne activité phytosynthètique. La durée de la végétation étant courte. Il faudrait lui assurer une alimentation en eau suffisante et régulière principalement par une bonne préparation du sol. Les besoins en eau sont faibles en début de végétation (Les phases de levée et de prématurité ne demandent pas beaucoup d’eau), très importants au moment de la croissance foliaire et de la tubérisation (grossissement des tubercules entre le 40ème et le 60ème jour). Une bonne -5- alimentation en eau favorise le grossissement du tubercule. Il faut toujours cultiver la pomme de terre en fonction de l’irrigation même dans les zones où la pluviométrie est abondante: Une sécheresse intense ou brutale peut arrêter le grossissement des tubercules. Les excès sont nuisibles car ils peuvent entraîner l’asphyxie; favorisant un développement foliacé excessif. 1-3 Lumière L’élaboration de l’essentiel de la production en un temps très court nécessite une activité photosynthétique intense sur un feuillage abondant et sain une bonne luminosité est nécessaire. 2- Exigences édaphiques Les exigences édaphiques de la pomme de terre sont faibles. Cette plante s'accommode de toutes les terres, à condition que celles-ci soient suffisamment alimentées en eau. Elle préfère cependant les terres légères, siliceuses ou silico-argileuses, humifères, meubles, aérées fraîches et au sous-sol profond; elle tolère des pH assez bas (5,5-6).Si la plupart des sols se prêtent bien à la culture de la pomme de terre, il convient d'éviter les sols battants (argileux), dont la préparation doit alors être particulièrement soignée pour ne pas entraver l'épaississement du tubercule. Les terrains assez profonds, frais, meubles et ne présentant pas d'excès d'humidité conviennent à la Pomme de terre. VI- La préparation du plant- la plantation Bien conduire la conservation et la germination des plants première condition d’une bonne récolte. Le meilleur germe donne la meilleure plante. La culture réussira d'autant mieux que les tubercules seront plantés au cours de leur phase active de germination (phase II), Ce stade est en général atteint deux mois après le départ de la germination. Il serait donc souhaitable, une fois fixée la date de plantation: de ne mettre les plants à germer que 2 mois avant cette date; de les maintenir auparavant à basse température pour ralentir leur incubation et leur germination. • La germination a lieu dans des germoirs locaux aménagés et qui répondent à certaines normes de lumière, température et humidité. Le germoir Le local où on prépare la germination doit répondre à certaines normes: La lumière : doit y pénétrer abondamment, et non seulement la lumière naturelle, mais aussi la lumière artificielle afin d'éviter l'allongement des germes qui doivent rester trapus et colorés; L'hygrométrie : doit y être élevée pour éviter la dessiccation des plants: 85 à 90 %, surtout pendant la phase de germination. De l'eau répandue au sol peut suffire à la maintenir élevée; La température : doit pouvoir y être contrôlée: 4 à 5°C en période de conservation (car le germoir peut servir à stocker les plants durant cette phase). Une température plus élevée par la suite, jusqu'à 18-20°, si l'on veut accélérer la germination. La plantation Au printemps, après la période de gelées, les agriculteurs mettent en terre, des plants, c'est-à-dire des petites pommes de terre germées : c'est la plantation. -6- La densité de plantation et le calibre des plants influent sur le rendement et sur la grosseur des tubercules obtenus. Selon le type de production recherchée (primeurs, consommation, plants), il sera donc nécessaire d'adopter des combinaisons calibre- densité différentes. Choix du CALIBRE des plants. Le choix des plants repose également sur le calibre qui conditionne le nombre de tiges par plant et par voie de conséquence, le nombre de tubercules par plant o Gros calibres: davantage de tiges et de tubercules - fils, rendement souvent plus élevé, mais plus grande proportion de tubercules petits et moyens. o Petits calibres: moins de tiges et de tubercules - fils, rendement souvent plus faible, mais davantage de gros tubercules. Préparation du plant Choix de la densité de plantation/hectare. La réussite de la plantation s’exprime pour un calibre donné, en nombre de tiges/Ha. En bonnes conditions de culture (sol et eau) on choisira : Entre 180000 et 220000 tiges/Ha pour la production de consommation. 300 000 tiges/Ha pour la production de plants En conditions plus sèches 150 000- 180 000 tiges/Ha pour la production de consommation. 250 000- 280 000 tiges/ha pour la production de plants La plantation La plantation peut s'effectuer à la main, à la charrue, au buttoir, ou billonneur, à la planteuse mécanique. Il faut herser légèrement le sol après plantation. La plantation mécanique, la plus utilisée, s'effectue à l'aide de trois types de machines: VII- Classification des variétés Les variétés de pomme de terre sont très nombreuses et diffèrent entre elles par un certain nombre de caractéristiques morphologiques: o forme du tubercule, finesse et couleur de la peau de celui-ci (jaune, rouge, violette), couleur de sa chair (blanche, jaune), profondeur des yeux; o forme, pigmentation et pilosité du germe; port de l'appareil végétatif; forme des tiges, des feuilles, des folioles. o Sur le plan cultural, les éléments de choix variétal sont la précocité de maturité, la précocité de tubérisation, la productivité, la résistance aux parasites. o La précocité de tubérisation est un élément de choix important en production de pommes de terre primeurs. Parmi les variétés précoces ou semi précoces, les variétés les plus rapides à former des tubercules sont intéressantes pour des arrachages précoces. Selon la précocité de maturité, on peut distinguer quatre groupes variétaux principaux : Les variétés précoces (Sirtema, Ostara, Béa, Résy, Jaerla, Apollo, Eersteling, Belle de FontenllY, etc.), Les variétés semi-précoces (Bintje, BF 15, Stella, Viola, Spunta, etc.), Les variétés semi-tardives (Ker Pondy, Rosa, Roseval, Baraka, Maritta, etc.), Les variétés tardives (Ackersegen, Daresa, etc.). Sur le plan commercial, les critères de choix variétal sont: -7- Des caractéristiques morphologiques, comme la coloration de la chair et la présentation du tubercule (forme régulière, aptitude à l'épluchage mécanique);la qualité de la chair, caractérisée par la finesse de celle-ci (dimension des cellules), sa tenue à la cuisson, sa teneur en fécule (amidon). Suivant ces différents critères, on distingue: • • • Les variétés à chair ferme, fines, de bonne qualité gustative, à très bonne tenue à la cuisson, comme Belle de Fontenay, BF 15, Stella, Rosine, Roseval et Rosa. Les variétés de consommation, moins fines, souvent plus farineuses, de moins bonne tenue à la. cuisson, comme Bintje, Ker Pondy, Sirtema, etc. Les variétés féculières, riches en fécule, à chair grossière, comme Compagnon, Daresa, Kaptahvandel, Saturna, Panther, Ultimus et Maritta] ; VIII- La récolte La récolte de pommes de terre primeurs est essentiellement commandée par l'évolution des cours; on récolte bien avant maturité. Les tubercules de grande consommation ne doivent être arrachés qu'à maturité complète (fanes desséchées, peau subérifiée), sinon ils se conservent mal. La récolte est manuelle ou mécanisée. Il est fondamental d'attendre 03 semaines après le défanage pour commencer la récolte. Ce délai permettra à la peau des tubercules de s'épaissir. Certaines variétés supportent bien la récolte mécanique. D'autres peuvent au contraire être très affectées par un tel traitement. IX- Le défanage Objectifs du défanage Stopper la végétation lorsque les objectifs de rendement et de qualité sont atteints. Accélérer la maturation. Augmenter la fermeté de la peau et améliorer l’aptitude à la conservation. Limiter la grosseur des tubercules, produire le calibre souhaité (pour les plants : obligatoire) ; Limiter la contamination par les virus en détruisant les parties aériennes des plantes avant que les pullulations de vecteurs ne deviennent importantes; Pour les pommes de terre de consommation : limiter la teneur en amidon par un défanage précoce si souhait de l’acheteur. Par contre, une bonne teneur en amidon favorise la conservation. Détruire les foyers de mildiou en cas de forte attaque et éviter les attaques de fin de végétation. Freiner le développement tardif des mauvaises herbes. Faciliter les travaux de récolte. Deux méthodes de destruction des fanes sont possibles Le défanage mécanique est réalisé par des faucheuses, broyeuses, ou arracheuses de fanes. Le défanage chimique utilise plusieurs produits (le chlorate de soude, les colorants nitrés, surtout le PCP en mélange au fuel domestique, le diquat,….). X- La conservation La conservation de la récolte dépend de sa destination et notamment de l'époque choisie pour la vente. Elle a pour but de maintenir la puissance germinative des plants et de limiter au maximum les pertes de poids par dessiccation ou d'avaries dues à des pourritures et garder sa valeur au tubercule. Le tubercule continue à vivre pendant la conservation. Ses trois fonctions vitales sont: la respiration, la transpiration, et l'incubation se traduisant par la germination. Cette troisième -8- fonction n'intervient qu'après une phase de dormance. La réalisation de ces fonctions entraîne une perte de poids: le tubercule vit sur ses réserves. Les techniques de conservation doivent : limiter les pertes de poids, éviter les pourritures, ne pas modifier les qualités de goût des tubercules de consommation (les basses températures 4° pendant longtemps, provoquent la transformation réversible de fécule en sucre. • La conservation débute à l’arrachage. Il faut cicatriser les blessures dues à l'arrachage et aux manutentions. La cicatrisation se fait vite à chaud (20°). Il faut sécher la récolte rapidement. • Il est recommandé de manipuler le moins possible les tubercules en cours de stockage, afin de limiter la respiration et la transpiration et de se rapprocher le plus possible de la température optimum de conservation (+ 4°) et d'un degré hygrométrique voisin de 90 %. Mais dans le cas des tubercules de consommation conservés avec un "inhibiteur" de germination, cette température peut être plus élevée (7 à 10°C) pour éviter la transformation de fécule en sucre; • Il est recommandé aussi d'utiliser un bâtiment isotherme, pour éviter les gelées et d'empêcher, par une ventilation, la condensation d'eau et l'accumulation de C02 ; et d'éviter le verdissement en conservant dans un local sombre (pommes de terre de consommation). Le ralentissement du phénomène d'incubation est obtenu par abaissement progressif de la température entre +2 et +4 °C dans le mois qui suit la récolte, mais au préalable, les plants doivent être maintenus pendant 15 jours à une température comprise entre 12 et 15 C° 'afin de favoriser la cicatrisation des blessures. l'inhibition de la germination Les inhibiteurs chimiques sont présentés soit sous forme de poudres dégageant lentement des vapeurs, soit sous forme de liquides diffusés par brouillard dans le circuit de ventilation. L'utilisation des rayons gamma est autorisée pour la conservation des pommes de terre par irradiation depuis 1972.. L'intérêt de cette technique est la conservation de longue durée et l'absence de résidus. Mais le procédé est assez coûteux. IX- Stockage Le stockage sous froid des plants de pomme de terre se fait dans des caisses palettes et placées dans des chambres froides à une température comprise entre 2 et 4 °C qui permet de maintenir leur puissance germinative pendant plus de 9 mois. Le stockage de courte durée (moins de 3 mois) à une température de 10 C° est largement suffisante pour obtenir un plant de qualité requise et au moindre coût En Algérie, le stockage dans des magasins non réfrigérés peut être envisagé pour un entreposage de transit ou pour un stockage de courte durée. Dans ces cas il faut disposer d'un local couvert, éclairé, aéré et si possible doté d'une ventilation dynamique (extracteur d'air). Cependant, il ne faut pas ignorer que dans les conditions estivales, les tubercules de pomme de terre sont très vulnérables aux attaques de teigne pouvant causer des dégâts considérables. IIX- Le conditionnement Les producteurs transportent les pommes de terre dans des centres de conditionnement après les avoir réchauffées pour diminuer leur sensibilité aux chocs. Pendant la manutention, on veille à ce que la température soit supérieure à 10 °C. Dans les centres, les pommes de terre sont soumises à des tests : analyse du taux de matière sèche en relation avec l'aptitude à la cuisson, conformité à la réglementation sanitaire. Avant d'être emballées, les pommes de terre sont triées, calibrées, lavées pour offrir aux consommateurs une pomme de terre de qualité. -9-