Mécanique - Statique des solides GMP1 - échelle simple posée contre un mur TD statique avec frottement 1. Aucun frottement considéré Le problème étudié est plan ; on considère donc que l’échelle admet (G, ~x, ~y ) comme plan de symétrie, avec ~x suivant l’horizontale et ~y vertical ascendant. Par conséquent, les actions mécaniques estimées en A (sur le mur) et B (sur le sol) correspondent dans la réalité aux efforts sur les deux "bras" de l’échelle, tous les deux ramenés dans le plan de symétrie. On repère l’inclinaison de l’échelle à l’aide de l’angle α qu’elle fait par rapport à la verticale. L’échelle isolée (S), à l’équilibre statique, est soumise à trois actions mécaniques extérieures : • action de la pesanteur, appliquée en G, représentée par le torseur 0 0 −mg 0 {Tpes→S } = 0 0 (G,~x,~y,~z) • réaction normale du sol sur l’échelle, appliquée en B, représentée par le torseur (associé à une liaison ponctuelle sans frottement, de normale ~y ) 0 0 YB 0 {Tsol→S } = 0 0 (B,~x,~y,~z) • réaction normale du mur sur l’échelle, appliquée en A, représentée par le torseur (associé à une liaison ponctuelle sans frottement, de normale ~x) XA 0 0 0 {Tmur→S } = 0 0 (A,~x,~y,~z) Le Principe Fondamental de la Dynamique s’écrit donc : {Tpes→S }(A,~x,~y,~z) + {Tsol→S }(A,~x,~y,~z) + {Tmur→S }(A,~x,~y,~z) = 0 Où on choisit arbitrairement le point A comme point de réduction. 1 On transporte les torseurs au point A, soit : • Pour l’action de pesanteur : O Lsinα/2 0 0 −−−−−−−→ −−−−−−−→ −→ ~ O + −Lcosα/2 ∧ −mg = 0 MA,pes→S = MG,pes→S + AG ∧ P = O O O −mgLsinα/2 donc le torseur devient 0 0 −mg 0 {Tpes→S } = 0 −mgLsinα/2 (A,~x,~y,~z) • Pour la réaction du sol : O Lsinα 0 0 −−−−−−→ −−−−−−→ −−→ ~ 0 MA,sol→S = MB,sol→S + AB ∧ Rsol→S = O + −Lcosα ∧ YB = O O O LYB sinα donc le torseur devient 0 0 YB 0 {Tsol→S } = 0 LYB sinα (A,~x,~y,~z) Le théorème de la résultante en projection sur les axes ~x et ~y et l’équation de moment au point A suivant ~z donnent : XA = 0 YB − mg = 0 /~x /~y (1) (2) −mgLsinα/2 + LYB sinα = 0 /~z (3) A priori une solution semble possible, mais en regardant bien il apparaît que les équations (2) et (3) ne peuvent pas être satisfaites simultanément : soit YB = mg, soit YB = mg/2 ! D’un point de vue graphique, l’impossibilité d’avoir un équilibre est visible : l’échelle est soumise à deux forces parallèles qui ne sont pas de même support (les forces en G et B), donc l’équilibre n’est possible que si la troisième force est parallèle au deux premières : or l’action en A est horizontale. Les trois forces ne peuvent pas être concourantes et l’équilibre est impossible. En comparant les approches graphique et analytique, on remarque que pour un solide soumis à trois forces : • le théorème de la résultante correspond à la condition graphique "le triangle des forces est fermé", • l’équation du moment correspond à la condition graphique : "les forces sont concourantes en un même point". 2 2. Frottement considéré au point A Le sujet propose de mettre en place du frottement au point B. Dans ce corrigé on souhaite montrer pourquoi ! Par conséquent, considérons un instant le cas où le frottement n’existe qu’en A. L’échelle isolée (S), à l’équilibre statique, est soumise à trois actions mécaniques extérieures : • action de la pesanteur, appliquée en G, représentée par le torseur 0 0 {Tpes→S } = −mg 0 0 0 (G,~x,~y,~z) • réaction normale du sol sur l’échelle, appliquée en B, représentée par le torseur (associé à une liaison ponctuelle sans frottement, de normale ~y ) 0 0 {Tsol→S } = YB 0 0 0 (B,~x,~y,~z) • réaction normale du mur sur l’échelle, appliquée en A, représentée par le torseur (associé à une liaison ponctuelle avec frottement, de normale ~x) XA 0 {Tmur→S } = YA 0 0 0 (A,~x,~y,~z) avec YA > 0 car s’oppose à la tendance au mouvement. Le Principe Fondamental de la Dynamique s’écrit donc : {Tpes→S }(A,~x,~y,~z) + {Tsol→S }(A,~x,~y,~z) + {Tmur→S }(A,~x,~y,~z) = 0 Où on choisit le point A comme point de réduction. 3 On transporte les torseurs au point A, soit : • Pour l’action de pesanteur : O Lsinα/2 0 0 −−−−−−−→ −−−−−−−→ −→ ~ O + −Lcosα/2 ∧ −mg = 0 MA,pes→S = MG,pes→S + AG ∧ P = O O O −mgLsinα/2 donc le torseur devient 0 0 −mg 0 {Tpes→S } = 0 −mgLsinα/2 (A,~x,~y,~z) • Pour la réaction du sol : O Lsinα 0 0 −−−−−−→ −−−−−−→ −−→ ~ 0 MA,sol→S = MB,sol→S + AB ∧ Rsol→S = O + −Lcosα ∧ YB = O O O LYB sinα donc le torseur devient 0 0 YB 0 {Tsol→S } = 0 LYB sinα (A,~x,~y,~z) Le théorème de la résultante en projection sur les axes ~x et ~y et l’équation de moment au point A suivant ~z donnent : XA = 0 YA + YB − mg = 0 /~x /~y (4) (5) −mgLsinα/2 + LYB sinα = 0 /~z (6) La loi de Coulomb appliquée au contact en A indique que : • S’il n’y a pas glissement, 0 ≤ YA < f.XA • Au glissement naissant, 0 ≤ YA = f.XA Or l’équation (1) impose XA = 0, ainsi quel que soit le cas d’équilibre (glissement naissant ou non glissement), la loi de Coulomb indique que YA = 0 et cela revient au cas précédent (sans frottement en A). Ce résultat est intéressant à retenir : Dans un contact avec frottement potentiel, si l’effort normal au contact est nul, la force tangentielle est, elle aussi, nulle : on ne peut pas créer d’effort tangentiel au contact sans effort normal. Encore une fois, ce "non équilibre" était prévisible graphiquement : on a toujours deux forces parallèles (en G et B) donc la seule solution d’équilibre serait que l’action en A soit parallèle aux deux autres actions, ce qui est impossible. Et bien sûr les trois actions ne peuvent pas être concourantes... 4 3. Frottement considéré au point B L’échelle isolée (S), à l’équilibre statique, est soumise à trois actions mécaniques extérieures : • action de la pesanteur, appliquée en G, représentée par le torseur 0 0 {Tpes→S } = −mg 0 0 0 (G,~x,~y,~z) • réaction normale du sol sur l’échelle, appliquée en B, représentée par le torseur (associé à une liaison ponctuelle avec frottement, de normale ~y) XB 0 YB 0 {Tsol→S } = 0 0 (B,~x,~y,~z) avec XB < 0 car s’oppose à la tendance au glissement de l’échelle. • réaction normale du mur sur l’échelle, appliquée en A, représentée par le torseur (associé à une liaison ponctuelle sans frottement, de normale ~x) XA 0 0 0 {Tmur→S } = 0 0 (A,~x,~y,~z) Le Principe Fondamental de la Dynamique s’écrit donc : {Tpes→S }(A,~x,~y,~z) + {Tsol→S }(A,~x,~y,~z) + {Tmur→S }(A,~x,~y,~z) = 0 Où on choisit le point A comme point de réduction (pour être comparé avec les cas précédents). 5 On transporte les torseurs au point A, soit : • Pour l’action de pesanteur : O Lsinα/2 0 0 −−−−−−−→ −−−−−−−→ −→ ~ O + −Lcosα/2 ∧ −mg = 0 MA,pes→S = MG,pes→S + AG ∧ P = O O O −mgLsinα/2 donc le torseur devient 0 0 −mg 0 {Tpes→S } = 0 −mgLsinα/2 (A,~x,~y,~z) • Pour la réaction du sol : O Lsinα XB 0 −−−−−−→ −−−−−−→ −−→ ~ 0 MA,sol→S = MB,sol→S +AB∧Rsol→S = O + −Lcosα ∧ YB = O O O LYB sinα + LXB cosα donc le torseur devient 0 XB YB 0 {Tsol→S } = 0 LYB sinα + LXB cosα (A,~x,~y,~z) Le théorème de la résultante en projection sur les axes ~x et ~y et l’équation de moment au point A suivant ~z donnent : XA + XB = 0 YB − mg = 0 /~x /~y (7) (8) −mgLsinα/2 + LYB sinα + LXB cosα = 0 /~z (9) La loi de Coulomb appliquée au contact en A indique que : • S’il n’y a pas glissement, 0 ≤ −XB < f.YB • Au glissement naissant, 0 ≤ −XB = f.YB L’équation (2) donne YB = mg, alors que l’équation (3) donne, en utilisant la loi de Coulomb au glissement naissant : mgtanα mgsinα = YB = 2(sinα − f cosα) 2(tanα − f ) En égalant ces deux dernières relations, on obtient une condition sur la valeur du facteur f : c’est la valeur minimale pour que l’échelle soit en équilibre, au "glissement naissant". Si f est plus grand, l’équilibre est assuré, sinon l’échelle tombe. La condition s’écrit sous forme simplifiée : tanα f= 2 Approche graphique : dans ce cas l’équilibre est possible car l’échelle est soumise à trois forces concourantes. On peut trouver géométriquement la relation ci-dessus entre l’angle α et le facteur f . Il suffit de tracer les trois forces concourantes et d’utiliser les relations de trigonométrie, voir figure ci-après. KC HB/2 tanα HB , tanϕ = f = = . Donc tanϕ = . On obtient facilement les relations : tanα = AH BC BC 2 6 A K C ϕ G α B H Figure 1: étude géométrique de l’équilibre d’une échelle avec frottement en B : les trois forces sont concourantes au point K 7