RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL Un Peuple – Un But – Une Foi MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION UNIVERSITÉ DE THIÈS École Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) Theme : quels enjeux et perspectives pour une gestion durable des terres agricoles de nos terroirs EXPOSANTS : Moussa DIARRA PROFESSEUR : Madior DIOUF Dr Massamba THIAM Mamady KANTE El hadji Mamadou THIAW 1 SOMMAIRE INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 3 I. ENJEUX ............................................................................................................................................ 3 1. ENJEUX ECOLOGIQUES ............................................................................................................... 3 Fertilité des sols .............................................................................................................................. 3 Les changements climatiques :....................................................................................................... 4 La biodiversité : ............................................................................................................................... 4 2. II. ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUES .................................................................................................. 5 PERSPECTIVES ................................................................................................................................. 5 CONCLUSION ........................................................................................................................................... 7 2 INTRODUCTION La gestion durable des terres est une notion de réponse aux besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures. Autrement dit, c’est une gestion raisonnable des ressources permettant à ces dernières de se renouveler et d'être conservées de manière pérenne, sans être menacées par la surexploitation. Elle fait appel à plusieurs techniques de conservation parmi lesquelles, nous pouvons noter les technologies agroforestières. La dégradation des sols, la désertification et la sécheresse sont des phénomènes de portée générale et mondiale qui représentent une menace croissante pour l’avenir de notre environnement. Ils provoquent la perte des services fournis par les écosystèmes terrestres, qui s’avèrent indispensables pour les moyens d’existence des populations Compte tenu des débats soulevés et des enjeux en cours qu'elle soulève, il nous a semblé important de décliner les perspectives mises en œuvre pour la gestion durable des terres agricoles. I. ENJEUX Face à la dégradation de l’environnement et la baisse des rendements agricoles, en particulier dans les zones tropicales, les pratiques agroforestières seraient une alternative dans le maintien de la stabilité des écosystèmes. Plus précisément, l’agroforesterie peut répondre aux enjeux de développement qui font pression dans le secteur agricole et, dans une moindre mesure, dans le secteur forestier en permettant de générer et d’optimiser des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques. 1. ENJEUX ECOLOGIQUES L’agroforesterie favorise, entre autres, l’amélioration de la fertilité des sols, la séquestration du carbone et la hausse de la biodiversité. Elle est devenue une nécessité pour contrer les problématiques environnementales causées, principalement, par l’homme. Fertilité des sols La bonne santé et la fertilité des sols sont les fondements de la productivité des terres. Les plantes obtiennent leurs nutriments par deux sources naturelles : la matière organique et les minéraux. La fertilité décroissante des sols met en péril la production de nourriture, de fourrages et de fibres. Le taux de matière organique du sol, les nutriments et la structure du sol sont les principaux facteurs d’influence de la fertilité des sols. Les sols de nombreux pays d’Afrique sont gravement carencés et leurs taux de matière organique sont très bas. Face à cette baisse de la fertilité, l’agroforesterie devrait être une 3 solution. Si nous prenons le cas des parcs à Faidherbia albida au Sénégal, il contribue grandement à l’amélioration de la fertilité. En effet, le Faidherbia étant une légumineuse, il enrichit le sol en azote nécessaire à la vie de la plante. Par son enracinement qui favorise l’infiltration de l’eau et de l’air en profondeur, l’altération de la roche mère et l’assimilation des nutriments, l’arbre joue un rôle essentiel dans la lente formation des sols. D’autre part, on note une proportion de mycorhizes beaucoup plus importante au niveau des racines de la culture intercalaire qu’en conditions de culture pure. Ces endomycorhizes jouent un rôle fondamental dans l’alimentation et la santé des plantes et leurs résistances aux aléas climatiques. Ces résultats constituent un élément clé dans la fertilisation biologique des sols, notamment dans la perspective d’un renchérissement des différentes pratiques culturales permettant de remédier à l’actuel déséquilibre entre exportations et apports de nutriments aux sols. Les changements climatiques : Les conditions microclimatiques peuvent largement être influencées par la gestion des terres, en particulier par des mesures de réduction du vent et par l’ombrage. L’amélioration des conditions microclimatiques représente aussi un potentiel d’augmentation de la productivité des terres. La mise en place de brise-vents et de bandes boisées qui protègent des températures élevées et du rayonnement et qui conservent des conditions aussi humides que possible, peut créer un microclimat favorable dans les zones sèches et chaudes en diminuant l’impact du vent. Dans les régions humides, l’importance sera donnée à la protection des sols contre les pluies intenses. Dans ce même ordre d’idée, les arbres plantés vont jouer un rôle important dans la séquestration du carbone. Ainsi, l’agroforesterie va contribuer à la réduction des gaz à effet de serre. La biodiversité : La création d’un micro climat favorise le développement de la biodiversité. À moyen terme, différents groupes biologiques réinvestissent un milieu agricole qui était souvent pauvre en biodiversité. La réintroduction des lignes d’arbres offre gîte, nourriture et refuge à des auxiliaires qui jouent un rôle prépondérant dans le contrôle des ravageurs. L’objectif est de parvenir à un équilibre entre ravageurs et auxiliaires permettant de limiter les risques plutôt que de recourir à l’utilisation fréquente de pesticides, qui pose des problèmes sanitaires et environnementaux 4 2. ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUES La croissance démographique, l’urbanisation, les difficultés d’approvisionnement en eau, les nouvelles utilisations non alimentaires des productions agricoles et les changements climatiques vont, dans les prochaines années, aiguiser les tensions mondiales autour du partage des terres entre ses différents usages. Associer arbres et cultures permet de produire davantage. Contrairement à ce que l’on peut penser spontanément, la concurrence arbre/ culture n’est pas forcément à éviter. En effet, l’association de l’arbre et les cultures améliore considérablement le rendement et la production. Car ces arbres (surtout les légumineuses) améliorent la fertilité du sol et protègent contre les vents. Ceci permet d’augmenter les revenus des agriculteurs. L’amélioration de la fertilité par les espèces végétales permet à l’agriculteur d’utiliser l’argent destiné à l’achat de l’engrais à d’autres fins. Socialement, l’agroforesterie aide à sécuriser les moyens d’existence en maintenant ou en augmentant la productivité des sols, améliorant ainsi la sécurité alimentaire et réduisant la pauvreté, à la fois pour les ménages et pour les pays. Aussi, avec l’augmentation de la population en Afrique, la mise en place de technologies agroforestières peut contribuer à l’atteinte des besoins alimentaires et la diversification des sources de revenus (approvisionnement ou vente de bois, vente de produits alimentaires comme le jujube) Face à la récurrence des feux de brousse qui brûlent tout le tapis herbacé, la mise en place de banques fourragères permet de fournir de l’aliment au bétail. Ce permet de faire des économies non négligeables pour les éleveurs. Sur le plan culturel, l’appropriation de ces technologies agroforestières par les populations est très importante. Parmi les exemples, nous pouvons noter les parcs à Faidherbia albida dans le centre du Sénégal (Thiès, Diourbel et Louga) et les parcs à Cordyla pinnata dans les régions de Kaolack et Kaffrine. II. PERSPECTIVES La perspective consiste à avancer des stratégies de prévention et de lutte contre une menace ou encore pour la préservation et l’amélioration d’un avantage. Appliquer dans la gestion de la durabilité des terres, on note une multitude de projets et propositions qui présenteraient des résultats appréciables a la terre et ses composantes. 5 L’enjeu pour l’avenir de l’agroforesterie reste donc une meilleure prise en compte par les instances et les politiques agricoles, la reconnaissance des agriculteurs qui s’y engagent et le soutien aux travaux de recherche et développement. Cela passera également par une meilleure interconnexion entre le terrain, la recherche et les filières qui mobiliseront la biomasse végétale produite en agroforesterie, afin de mieux valoriser les productions agroforestières. Le défi opérationnel sera d’être capable de faire remonter, depuis le terrain, les attentes mais aussi les propositions des agriculteurs et acteurs impliqués, que ce soit aux niveaux technique, scientifique et réglementaire. Les formes originales de collaboration technique et de recherche participative qui s’esquissent pour cela autour de l’agroforesterie sont à la fois un gage de développement de ces systèmes et une source d’inspiration pour favoriser de nouveaux vecteurs de diffusion de l’innovation en agriculture gérée permet une production agricole soutenue et durable. Ainsi des applications techniques et environnementales existent, comme l’agroforesterie qui est un système d’utilisation durable des terres avec association d’arbres, de cultures annuelles et/ou animales. Elle contribue à la restauration et la conservation de la structure et de la texture du sol. Par exemple dans les perspectives, on peut noter l’adoption par la population : ► de la culture en couloir, permettant la réduction de l’érosion ; ► de La mise en place des brise-vent pour la réduction de l’érosion éolienne des sols ► de La mise en place des bandes d’arbres pour empêcher l’envahissement des terres par l’eau des océans par exemple, les bandes de filaos au Sénégal Toujours en termes de perspectives, nous pouvons retenir : L’utilisation des pratiques culturales qui respectent la protection des terres : fertilisation naturelle des terres par le fumier ou le compost en limitant les labours à l’enfouissement de ce fumier ou compost. Le reste du temps ne travaillez que la surface de la terre à l’aide d’une griffe afin de ne pas perturber les vers, insectes et micro-organismes du sol. La mise en place des traitements biologiques en utilisant certains micro-organismes qui se nourrissent des polluants pour les transformer en eau ou en dioxyde de carbone. On y associe parfois le bio-venting, c'est-à-dire l'aspiration des gaz du sol, qui stimule également les microorganismes. Les scientifiques se servent également des plantes connues pour leurs capacités à fixer les métaux lourds dans leurs racines. 6 De cibler la réhabilitation des terres dégradées, la prévention et l’atténuation de cette dégradation mais aussi de valoriser les services des écosystèmes. La planification et l’intervention locales à une multi-partie et un traitement au niveau du terroir ou du bassin versant. De transferts de technologies adaptables et faciles d’accès pour agriculteurs. La mise en place des politiques traitant les causes et non les symptômes. C’est-à-dire apporter de la matière organique pour maintenir une bonne structure et texture du sol au lieu d’apporter de l’engrais chimique quand le sol est épuisé. Ce qui contribue davantage à faire baisser la fertilité du sol. La mise en place des systèmes et règlements de droits d’utilisation négociés localement, des plans d’occupation des sols, et des droits des exploitants. De lois, règlements et mécanismes de contrôle pour la mise en œuvre de la gestion durable des terres à une législation incitative qui reconnaît les problèmes et opportunités écologiques, CONCLUSION En somme, nous retenons que la gestion durable des terres repose sur trois piliers que sont l’efficacité économique, l’équité sociale et la protection de l’environnement. Mais au-delà de ces trois piliers admis, la gestion durable est un concept d’un grand humanisme qui s’avère être crucial dans le processus de développement de nos terroirs. En apprenant à économiser et à partager de manière équitable les ressources, en utilisant les technologies qui polluent moins, qui dégradent moins les sols, gaspillent moins d’eau et moins d’énergie, et surtout en changeant nos habitudes de consommation et nos comportements, nous vivrons en satisfaisant nos besoins sans compromettre ceux des générations futures. 7