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Guide d'Apprentissage pour l'Aprenant Autorégulé

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Guide d'Apprentissage pour l'Aprenant Autorégulé (G3A)
Research · December 2015
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Thouraya Daouas
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Guide d’Apprentissage
pour l’Apprenant
Autorégulé
Réalisé par :
Marouene Tounsi
Thouraya Daouas
Date : Janvier 2007
_______________________
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
1
Plan du Guide
Introduction _______________________________________________________________ 3
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Fixation d’objectifs______________________________________________________ 4
1.1.
objectif à long terme _____________________________________________________ 5
1.2.
objectifs à court terme ____________________________________________________ 6
Planification et gestion du temps ___________________________________________ 6
2.1.
Planification ____________________________________________________________ 6
2.2.
Gestion du temps ________________________________________________________ 8
Stratégies d’apprentissage ________________________________________________ 9
3.1.
Organisation ___________________________________________________________ 10
3.2.
Stratégies sociales : _____________________________________________________ 11
3.3.
Apprentissage actif______________________________________________________ 11
L’autocontrôle ________________________________________________________ 14
4.1.
L’auto observation : _____________________________________________________ 15
4.2.
L’auto suivi ____________________________________________________________ 15
Stratégies pour passer un test ____________________________________________ 16
5.1.
Anticipation du test _____________________________________________________ 16
5.2.
Préparation du test _____________________________________________________ 16
5.3.
L’analyse d’après le test _________________________________________________ 17
L’auto réflexion _______________________________________________________ 17
6.1.
L’auto jugement ________________________________________________________ 18
6.2.
L’auto réaction : ________________________________________________________ 18
Références ________________________________________________________________ 19
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
2
Introduction
Dans le domaine de la psychologie comme dans celui de l’éducation,
plusieurs théories tentent de définir et d’expliquer les variables qui influencent
l’apprentissage et déterminent le rendement scolaire ou universitaire.
Historiquement,
les
variables
étudiées
concernaient
surtout
le
type
d’environnements physique et social, les conditions de la tâche et les techniques
éducatives de l’enseignant qui pouvaient maximiser l’apprentissage et le rendement
scolaire ou universitaire. Seules les habiletés intellectuelles de l’étudiant à réaliser
certaines tâches en relation avec le domaine d’étude étaient considérées.
Cependant, les travaux portant sur les variables mesurées par les épreuves
d’intelligence (la mémoire par exemple) n’ont pas permis d’expliquer à eux seuls le
rendement de l’étudiant. Pour que ce dernier réussisse bien, les auteurs ont observé
qu’il devait être actif et adopter un comportement stratégique et tactique face aux
tâches qui lui sont présentées. C’est ainsi que sont apparus les travaux sur
l’apprentissage auto régulé où l’étudiant n’est plus considéré comme un récepteur et
un reproducteur d’informations fournies par les enseignants mais comme un
apprenant actif et auto régulé (Falardeau M. et Loranger M. 1993).
L’apprentissage auto régulé est défini par (Pintrich P. R. 2000) comme un processus
actif et constructif par lequel les apprenants fixent leurs objectifs d’apprentissage,
font le suivi et le contrôle de leurs connaissances, motivations et comportements. Ils
sont guidés et contraints dans ce processus par leurs objectifs et leurs
environnements d’apprentissages.
Les apprenants auto régulés concentrent leurs efforts sur la maîtrise des tâches
académiques, l’amélioration des compétences et l’amélioration de la compréhension.
Ils ne sont pas concernés par la compétition avec les camarades de classes et
l’évaluation de soi par rapport aux autres (Ames C. 1992) (Pintrich P. R. et Schunk, D.
H. 1996).
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
3
L’auto régulation consiste à approcher une tâche dans l’éducation avec confiance,
assiduité et ingéniosité. Les apprenants sont alors conscients de leur degré de
maîtrise et de connaissance d’un objet étudié. Ils recherchent l’information dont ils
ont besoin et procèdent à son assimilation. Ces derniers sont capables de trouver le
moyen de réussir lorsqu’ils font face à des obstacles tels que des mauvaises
conditions d’étude, des professeurs qui n’arrivent pas à faire passer le message ou
l’indisponibilité de livres sur la matière, etc. (Wilson J. 1997).
L’auto régulation présume que les apprenants qui sont actifs et qui contrôlent leurs
apprentissages sont plus performants et ont de meilleurs résultats que les autres.
L’auto régulation n’est pas une caractéristique innée chez l’individu. C’est un
processus d’apprentissage qui s’apprend et qui doit être nourrit et renforcé
continuellement.
Nous vous fournissons dans ce guide quelques directives pour vous aider à devenir
auto régulé dans votre apprentissage.
1. Fixation d’objectifs
Si vous commencez à étudier en ayant un objectif bien spécifié, vous aurez plus
de probabilité de réussir votre apprentissage que si vous apprenez sans vous en
fixer un. Le fait de se fixer des objectifs permet à l’apprenant de délimiter le
champ des options et celui des outils à utiliser. Par conséquent, l’étudiant peut
faire des économies considérables de temps, à la fois, pour démarrer et accomplir
son apprentissage. En outre, il peut juger de son état d’avancement et du fait qu’il
ait atteint son objectif ou non parce qu’il sait exactement où il veut aboutir
(Svinicki M. 2002).
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
4
Il est nécessaire de se fixer des objectifs appropriés et réalisables. Ces derniers
doivent provenir de l’individu lui-même et non d’une autre personne.
Les objectifs doivent porter une orientation d’apprentissage et de maîtrise d’un
aspect et non de performance (Anderman E. M. et Maehr M. L. 1994). En effet, les
étudiants qui se fixent l’objectif d’acquérir des connaissances dans une matière
sont plus motivés et plus aptes à surmonter leurs frustrations que ceux qui se
fixent l’objectif d’être les premiers de la classe. Les objectifs, ainsi fixés, présentent
un défi plus efficace pour l’apprenant et influent positivement sur
l’autorégulation de l’étudiant (Paris S. G. et Winograd P. 1997).
Il existe deux types d’objectifs, à savoir, des objectifs à longs termes et des
objectifs à courts termes :
•
Objectifs à longs termes : Ce sont des objectifs qui nécessitent des mois, voire un
semestre pour être accomplis (Exemple : améliorer sa moyenne).
•
Objectifs à court terme : Ce sont des objectifs dont l’accomplissement nécessite
quelques jours ou semaines. (Exemple : passer plus de temps dans les devoirs
de maison).
1.1.
objectif à long terme
Fixez-vous un objectif à long terme raisonnable et réalisable. Les instructions
suivantes peuvent vous aider à le faire :
Fixez le cours ou le domaine d’étude pour lequel vous voulez améliorer votre
performance
Evitez les objectifs orientés performance du genre « être le premier de la
classe »
Evitez les objectifs handicapant et démotivant tels que « avoir la moyenne
pour valider le module »
Exemples d’objectifs à long terme : « améliorer sa note dans une matière X pour
quelle dépasse Y », « maîtriser les concepts clés de la matière », « avoir une
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
5
logique suffisante et maîtriser les concepts clés pour pouvoir réfléchir à la
résolution des problèmes liés à la matière X », etc.
1.2.
objectifs à court terme
Fixez des objectifs à court terme. Ces objectifs doivent être réalisables,
raisonnables et pouvant être évalués pour mesurer le progrès dans leur
accomplissement. Les instructions suivantes peuvent vous aider à le faire :
Identifiez les activités que vous pouvez accomplir pour atteindre votre objectif
à long terme.
Exemples d’objectifs à court terme : « s’engager à dédier une heure de travail
chaque semaine pour la matière X », « programmer d’étudier en groupe chaque
semaine pendant un certain temps avec des camarades de classes, ou avec
l’enseignant si possible », etc.
2. Planification et gestion du temps
Il est essentiel de gérer son temps et ses ressources par une planification et un
contrôle effectifs pour établir ses priorités, surmonter la frustration et persister
jusqu’à l’accomplissement de la tâche. Cette planification fait gagner du temps et de
l’énergie aux apprenants mais elle suppose une capacité de distinguer entre ce qui est
important et ce qui l’est moins (Paris S. G. et Winograd P. 1997).
Objectif A
2.1.
Planification
Etape A1
Etape A1
Etape A1
a. Réalisez un plan à propos de vos objectifs à courts termes en décomposant
ces derniers en des étapes précises pouvant être contrôlées. Le plan consistera
en une liste de ces étapes.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
6
Exemple : « mentionner l’heure et le jour où vous pensez consacrer du temps à
l’étude de la matière. Précisez si vous le ferez seul ou avec des amis… ». Ainsi
vous aurez un repère pour évaluer si cet objectif à court terme a été atteint ou pas.
b. Anticipez et dressez une liste des obstacles qui peuvent être rencontrés et qui
peuvent avoir comme conséquence de vous empêcher de réaliser votre
objectif.
Exemple : « l’heure d’étude de la matière X coïncide avec l’heure des matches de
ligue des champions et vous êtes fan de football », « vous ne vous entendez pas
très bien avec quelqu’un du groupe avec lequel vous avez décidé de travailler »,
etc.
Imaginez des moyens pour remédier à ces problèmes.
Exemple : « laisser une marge de manœuvre dans le plan pour changer l’heure si
besoin existe », « se préparer psychologiquement à étudier avec une personne qui
n’est pas à votre goût en vous disant que le plus important est de réussir », etc.
c. Faites une liste des livres, personnes et matériels dont vous pouvez avoir
besoin dans l’apprentissage de la matière en question. Ainsi vous identifierez
l’aide dont vous avez besoin pour atteindre votre objectif.
d. Self consequating : fixez-vous des récompenses et des punitions en fonction
de votre performance. L’étudiant se promet une récompense en cas d’atteinte
satisfaisante de son but préfixé ou une punition dans le cas contraire.
L’intensité de l’une ou de l’autre est fonction du niveau de l’objectif. Ces
dernières sont moins intenses pour un objectif à court terme que celui à long
terme (Zimmerman B. J., Bonner S. et Kovach R. 1996). La récompense peut
être : dépenser de l’argent, regarder la télévision, jouer à votre jeu vidéo
préféré ou faire une partie de belote en cours de semaine, etc. Elle doit
intervenir, uniquement, après la réalisation de la tâche.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
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Ne vous fixez pas une récompense ou une sanction similaire à une activité que vous
avez déjà planifiée. En effet, ne fixez pas comme récompense de regarder un match à
la télévision si vous comptez aller au stade, dans tous les cas, un peu plus tard.
e. Choisissez un moyen pour vous rappeler régulièrement votre objectif pour ne
pas le perdre de vue et garder la motivation intacte.
Exemple : « programmez votre portable pour un rappel hebdomadaire ou
quotidien de votre objectif ; collez au mur de votre chambre une feuille
comportant votre objectif ; Collez des « post-It » sur votre bureau ou votre
ordinateur ».
2.2.
Gestion du temps
Vous pouvez établir votre propre profil c'est-à-dire votre manière de gérer votre
temps en vous aidant des instructions suivantes :
a. Elaborez une charte de gestion du temps (time management chart) : c’est une
représentation graphique de la manière avec laquelle vous utilisez votre temps
durant la semaine :
Elaborez un graphique avec les jours de la semaine dans l’axe des abscisses et
les vingt-quatre heures d’une journée dans l’axe des ordonnées.
Représentez vos activités de la semaine dans le graphique (études, loisirs,
sommeils, sport…)
Coloriez chaque activité avec une couleur spécifique pour distinguer le temps
alloué à l’étude des temps alloués aux autres activités. Cette représentation
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
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graphique vous facilitera le fait de percevoir les problèmes à savoir une
mauvaise
exploitation
du
temps.
Vous
pourrez
ainsi
effectuer
un
réaménagement du temps des autres activités pour laisser plus de temps à
l’apprentissage et l’étude en dehors de l’école. (Exemple : le graphique peut
vous permettre de constater que vous consacrez beaucoup de temps le même
jour pour le sport et la télévision et pas les études. Vous pouvez ainsi
rééquilibrez votre planning pour passer plus de temps à apprendre un cours).
Préparez un graphique à chaque début de semaine en fonction de votre
programme et exigences courantes et placez la charte dans un endroit de façon
à la visualiser constamment.
b. Elaborez une charte du temps d’étude (study time chart) : Ce temps regroupe
les activités académiques, les projets à élaborer, les devoirs de maison, la
révision des prises de notes, la révision pour un test. Voici quelques
instructions :
•
Tracez un graphique comportant des colonnes retraçant le jour, la date, le
travail demandé, le temps de début et fin, le temps allouer au travail, l’endroit
de l’étude, la personne avec qui vous travaillez et les distractions potentielles.
•
Ces chartes vous permettent une meilleure analyse du temps consacré à
l’étude et de
la manière de le réaménager pour une utilisation plus efficace.
3. Stratégies d’apprentissage
Les stratégies d’apprentissage peuvent être définies comme des opérations
qu’un individu, engagé dans un processus de formation, effectue dans le but de
favoriser l’acquisition de savoirs, les habiletés ou les attitudes (Hrimech M. 2000)
(Ruph F. et Hrimech M. 2001) (Wade S. E., Trathern, W. et Schaw G. 1990) (Weinstein
C.E. 1988).
Ces stratégies se réfèrent à toute activité, technique ou procédure utilisée par les
apprenants pour améliorer leur compréhension et leur performance lors d’une tâche
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
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d’apprentissage (Alexander P. A., Graham S. et Harris K. R. 1998) (Mayer R. E. 1996).
L’utilisation de stratégies d’apprentissage efficaces joue un rôle important dans
l’amélioration du développement académique de l’apprenant (McCormick C. B. et
Pressley M. 1997).
Vous devez savoir qu’il n’existe pas de stratégies efficaces dans toutes les
situations. En effet, une stratégie d’apprentissage peut être efficace dans un contexte
et non pas dans un autre. En outre, l’efficacité de celle-ci dépend aussi de son
adaptabilité à la personne qui l’utilise.
3.1.
Organisation
Voici, ci-après, quelques stratégies qui vous aideront à bien organiser votre
apprentissage et à ne pas perdre de temps pour commencer à étudier :
Consacrez un cahier ou un document Word pour y mettre les travaux, les
projets et les exposés demandés à faire à la maison ainsi que les tests et les
événements à venir.
Gardez les documents d’un même sujet dans un ordre chronologique.
Arrangez votre cartable ou porte document au moins une fois par semaine
pour ne pas arriver à la période de révision avec une masse de papiers à
organiser.
Faites une photocopie de chaque cours manquant et le ranger avec les
documents antérieurs avant la séance suivante. Ainsi, vous pourrez, à la fois,
réviser le cours à l’avance et garder l’ordre chronologique des papiers.
Consultez chaque nuit les travaux demandés et créez des aides mémoires
pour vous signaler les dates limites ; surtout des projets nécessitant beaucoup
de travail.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
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3.2.
Stratégies sociales :
Ces stratégies (Hrimech M. 2006) vous permettent d’apprendre des personnes de
votre entourage et d’exploiter leurs compétences. En voilà quelques-unes :
Identifiez les personnes ressources pour la matière à apprendre (Exemple : le
professeur de la matière, les autres professeurs des autres classes et les
experts)
N’hésitez pas à demander de l’aide et des conseils aux camarades de classe en
cas de blocage.
Demandez continuellement des clarifications, une validation de votre
compréhension et une précision des nuances, pour lesquels vous avez une
confusion, à des personnes maîtrisant la dite matière.
Recherchez un complément d’information auprès d’ancien formateurs
(Exemple : les différents examens pour des matières semblables, les examens
passés de la matière X pendant les dernières années, les examens de votre
professeur de la matière X pour avoir une idée de ses exigences, etc.).
Faites appel à votre réseau informel, à savoir vos parents, conjoint ou amis car
c’est le moyen le plus rapide pour résoudre un problème.
3.3.
Apprentissage actif
Pour éviter ce qui vous arrive souvent en révisant un cours, à savoir vous évader ou
avoir sommeil, vous devez procéder à un apprentissage actif. Ainsi votre
apprentissage doit être accompagné d’écritures, de simulations, de dessins
graphiques, etc. Vous pouvez aussi parler fort en apprenant.
Par opposition à l’apprentissage traditionnel où l’étudiant joue le rôle simplement
d’un récepteur d’informations prédigérées par autrui, l’apprentissage actif vous
renvoie aussi à une recherche continue des informations. Vous devez aller au-delà
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
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de la simple reproduction de vos lectures à les lier à votre expérience personnelle, les
remettre en cause et voir les réécrire en les transformant par vos propres mots.
Une liste de stratégies d’apprentissage actif peut être trouvée ci-dessous :
a. Réciter : pour ce qui est de parler fort en apprenant vous pouvez décrire ou
expliquer un sujet avec vos propres mots, expliquer à quelqu’un d’autre une
information, simuler une leçon ou enregistrer votre voie. En traduisant votre
réflexion en des mots, vous pouvez vous rendre compte de votre degré de
compréhension du phénomène. En outre, le fait de l’expliquer à une autre
personne permet un feedback. Ce dernier est garant de rectification en cas de
mauvaise compréhension (Svinicki M. 2002).
b. Stratégies cognitives : au niveau de l’apprentissage l’information doit avoir
du sens pour l’apprenant pour qu’elle puisse être mémorisable dans sa
mémoire à long terme (Svinicki M. 2002).
Vous êtes appelé à lier les informations à vos propres expériences et
connaissances antérieures et leurs donner un sens propre à vous et en créer des
exemples personnels (Gagne E. D., Yekovich C. W. et Yekovich F. R. 1993). Vous
devez agir sur le contenu à apprendre pour le rendre facile à acquérir (Hrimech
M. 2006).
Une liste de quelques stratégies cognitives peut être trouvée ci-dessous :
Séparez les informations importantes des informations secondaires en
faisant attention aux remarques, aux phrases soulignées et aux signaux oraux
du professeur (Exemple : une information que le professeur répète
spontanément où il élève brusquement la voie en la disant est sûrement
importante) (Mandler J. M. 1984) (Ormrod J. E. 1999).
Divisez les informations à apprendre en groupes traitant un même concept,
thème, sujet ou qui sont reliées d’une manière ou d’une autre (Gagne E. D.,
Yekovich C. W. et Yekovich F. R. 1993).
Faites des résumés avec ces informations et avec les idées clés.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
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Faites des fiches contenant les points clés et les principaux concepts de chaque
chapitre.
Faites des fiches contenant les questions et leurs réponses des exercices
relatifs au cours.
Anticipez les questions qui peuvent êtres données potentiellement dans
l’examen et préparez et récitez les réponses.
Représentez graphiquement sous forme d’images le contenu d’un texte ou
d’un cours pour faciliter l’apprentissage et la mémorisation.
Procédez à une réflexion et un questionnement sur les problèmes posés dans
le cours. Examinez, ensuite, les résolutions de problèmes semblables. Puis,
observez les approches utilisées et évaluez leurs résultats. Construisez-vous,
enfin, votre idée personnelle de comment résoudre ce type de problèmes.
Utilisez des outils et des tutoriaux. Consultez des banques de données, des
articles et Internet pour vous tenir au courant des nouveautés et avoir une
vision plus large que le simple cours promulgué par l’enseignant.
La prise de note : Le fait d’écrire ce que vous êtes en train d’apprendre vous
facilite la rétention de l’information et accroît votre concentration. Vous
trouverez des conseils pour une meilleure prise de note dans ce qui suit :
Marquez la date, le sujet et la page où la note a été prise dans un
document consacré aux prises de notes.
Laissez une marge suffisante pour pouvoir ajouter des informations,
des questions et des remarques ultérieurement. Laissez également
de l’espace entre un sujet et un autre.
Marquez ou soulignez les phrases clés dans le document des prises
de notes.
Révisez les notes le jour même de leur prise pour les arranger et
trier les notes importantes de celles qui le sont moins. En effet, la
rapidité d’une prise de note surtout d’un discours oral résulte
automatiquement dans des superflus ou des répétitions à éliminer.
Au moment de la prise de note, écrivez ce qui est dit par vos
propres mots et évitez d’écrire tous ce que vous entendez.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
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Inventez vos propres symboles et abréviations pour les mots et
phrases communs.
Utilisez des flèches, une couleur ou soulignez les points les plus
importants.
Soyez attentifs aux mots clés prononcés par le professeur tels
que : « en conclusion, un point essentiel est..., suivez bien ce point,
etc. »
4. L’autocontrôle
Il est important, pour vous, d’avoir une capacité de réviser votre approche
d’apprentissage ou d’en commencer une nouvelle. Cette remise en cause traduit un
autocontrôle et un engagement personnel à la performance (Paris S. G. et Winograd
P. 1997).
Vous devez être aussi conscient qu’il n’y a pas une stratégie efficace pour tout
apprentissage.
Vous
devez
ainsi
évaluer
l’efficacité
de
votre
stratégie
d’apprentissage. Une stratégie jugée efficace devra être retenue comme stratégie à
appliquer dans ce contexte d’apprentissage précis. L’erreur à ne pas commettre à ce
niveau est d’utiliser une stratégie, réussie dans un cadre particulier, dans toutes les
situations d’apprentissages. Essayez d’identifier un ensemble de stratégies efficaces
chacune pour une situation spécifique pour l’utiliser si une situation semblable se
présente (Svinicki M. 2002).
L’autocontrôle se fait d’une manière continue au niveau de chaque étape de
l’apprentissage. Vous pouvez ainsi vous assurer du respect de votre planification et
de l’atteinte des objectifs à courts termes. Atteindre les objectifs à court terme c’est
atteindre votre objectif à long terme.
L’autocontrôle peut être décomposé en l’auto observation et l’auto suivie.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
14
4.1.
L’auto
L’auto observation :
observation
est
composée
de
l’enregistrement
de
soi
et
l’auto
expérimentation :
Auto enregistrement : enregistrez le temps que vous passez à accomplir vos
tâches d’apprentissage.
Auto expérimentation : expérimentez le travail avec vos collègues et
comparez le temps passé par rapport à l’exécution de la même tâche
d’apprentissage en étant seul. Ainsi vous saurez si votre collègue est un poids
pour vous ou le contraire.
4.2.
L’auto suivi
L’auto suivie renvoie au suivie de votre propre fonctionnement. Posez-vous les
questions suivantes :
Est-ce que je suis en train d’atteindre mes objectifs ?
Est-ce que je suis en train de respecter mon planning ?
Est-ce que mes objectifs à courts termes sont en train de me permettre
d’atteindre mon objectif à long terme ?
Est-ce que la stratégie d’apprentissage que j’emploi me permet de comprendre
et de mémoriser les concepts ?
Si non, quelle stratégie je peux employer en échange ?
Exemple : Si vous avez choisi de faire des résumés des cours dans une matière de
calcul et vous vous apercevez que vous ne parvenez pas à répondre aux exercices,
il faut que vous changiez de stratégie et opter pour l’étude de problèmes résolus
par exemple.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
15
5. Stratégies pour passer un test
Une bonne préparation pour un test suppose au préalable une bonne gestion du
temps, de bonnes prises de notes et une révision régulière des concepts étudiés.
Une révision se traduit par une revue hebdomadaire voir journalière du cours. Une
revue du test est aussi nécessaire pour distinguer entre les concepts maîtrisés et ceux
qui le sont moins pour les mémoriser définitivement. Trois étapes sont nécessaires
pour bien passer un test à savoir l’anticipation du test, la préparation du test et
l’analyse de sa performance.
5.1.
Anticipation du test
Voici quelques directives pour l’anticipation du test :
Essayez d’imaginer comment serait le format du test (Exemple : questions à
choix multiples, essai, résolution d’un problème, etc.).
Prévoyez le temps que prendrait le test.
Questionnez-vous sur le matériel dont vous aurez besoin pour passer le test
(Exemple : calculatrice, stylos, double feuille, etc.).
Posez-vous les questions suivantes : est-ce que j’ai bien révisé mes notes ?
combien de temps il me faut pour préparer le test ? comment je vais partager
mon temps libre pour le faire ?
5.2.
Préparation du test
Voici quelques directives pour la préparation du test :
Etalez votre temps sur plusieurs jours et n’oubliez pas de prendre des
moments de repos.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
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Apprenez les sujets difficiles et ennuyeux en premier lieu.
Programmez d’étudier pendant le meilleur temps de la journée selon vous, à
savoir, le moment où vous êtes le plus en forme.
Ne vous mettez pas dans des conditions trop confortables pour pouvoir rester
en éveil.
Révisez vos notes, les idées et les informations importantes.
Posez-vous des questions et expliquez-vous des phénomènes.
Etudiez avec un partenaire pour pouvoir comparer vos notes réciproques.
Révisez les principaux sujets.
5.3.
L’analyse d’après le test
Pour faire votre analyse après le passage du test, voici quelques directives :
Regardez si vous avez la note à laquelle vous vous attendez ?
Vérifiez que les réponses aux questions, que vous avez ratées, existent dans
vos notes ?
Avez-vous eu assez de temps pour finir le test et réviser vos réponses ?
Identifiez le type de questions pour lequel vous excellez et celui pour lequel
vous performez faiblement. Ainsi vous pouvez répondre rapidement aux
questions que vous maîtrisez et ensuite passer aux autres. Vous pouvez aussi
consacrer plus de temps à vos points faibles.
6. L’auto réflexion
L’auto jugement et l’auto réaction dans l’apprentissage sont la clé de
l’autorégulation. L’étudiant doit pouvoir évaluer son degré d’atteinte de ses objectifs
d’apprentissage préfixés et doit savoir réagir à l’échec (Svinicki M. 2002).
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
17
En effet, l’échec constitue un grand obstacle à l’apprentissage autorégulé. Les
étudiants ont alors une tendance à douter de leurs capacités personnelles et se
découragent totalement de l’atteinte de leurs objectifs. Cependant, ils oublient de
considérer que ce n’est pas l’échec en soi qui est important mais la manière de le
surmonter (Paris S. G. et Winograd P. 1997).
L’auto jugement et l’auto réaction sont les deux classes de la réflexion de l’étudiant
sur son apprentissage.
6.1.
L’auto jugement
L’auto évaluation : Comparez votre performance observée avec un standard
telle que votre performance antérieure dans une matière semblable ou la
performance d’une autre personne jugée performante.
L’attribution causale : Il faut que vous soyez convaincu de la cause de la
réussite ou de l’échec. Evitez d’attribuer un échec à une limite dans vos
aptitudes personnelles car c’est très dommageable pour votre motivation. Il
faut que vous soyez convaincu que les études attribuent l’échec des étudiants
à une mauvaise stratégie d’apprentissage.
Si vous n’êtes pas performant c’est que vous n’avez pas opté pour une stratégie qui
vous convient et qui va avec le cours à apprendre (Zimmerman B.J. 2002).
6.2.
L’auto réaction :
Un sentiment de satisfaction par rapport à votre performance engendrera chez vous
une motivation supérieure (Schunk D.H. 2001). Par opposition, l’échec peut
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
18
engendrer chez vous une réaction défensive à éviter absolument, à savoir vous
essayerez de protéger votre image en évitant des opportunités et possibilités
d’apprentissages.
(Exemple : ne pas assister à un test, éviter de consulter un cours qui pourrait vous
aider à mieux appréhender la matière, etc.).
Vous êtes appelés à avoir une réaction adaptative en ajustant votre stratégie et
méthodes d’apprentissage pour accroître votre efficacité.
M. Tounsi & T. Daouas (2007)
19
Références
Alexander, P. A., Graham, S. et Harris, K. R. (1998), “A perspective on strategy
research: Progress and prospects”, Educational Psychology Review, 10, 129-154.
Ames, C. (1992), “Classrooms: Goals, structures, and student motivation”, Journal of
Educational Psychology, Vol. 84, pp 261-271.
Anderman, E. M. et Maehr, M. L. (1994), “Motivation and schooling in the middle
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